La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

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30/05/2021

Espagne 2050, l’ "invasion" de Ceuta et le délire du "Grand Remplacement" : pas d’avenir sans confrontation avec l’histoire

Pablo Elorduy, El Salto, 22/5/2021

Traduit par Fausto Giudice

Pablo Elorduy (Madrid, 1978) est l'un des fondateurs du média espagnol El Salto, il dirige et coordonne la section consacrée à la politique espagnole. Il a étudié l'histoire de l'art.

Le gouvernement de Pedro Sanchez présente son plan pour la future Espagne 2050 au cours d'une semaine où la mémoire du rôle e l’Espagne en Afrique est réapparue le long des clôtures de Ceuta et Melilla.

La pandémie a provoqué un désir de repli sur l'État-nation. L'opinion publique s'est repliée sur elle-même, en partie par deuil ou par incertitude face à l'avenir. L'extérieur génère des doutes, on est plus à l'abri en compagnie de démons familiers, de ce qui est connu. Mais, ce printemps, les sociétés frappées par le plus grand événement mondial de ce siècle - le coronavirus - se sont réveillées avec la réapparition consécutive de deux fantômes restés dans les placards du 20e  siècle : la situation dans les territoires occupés en Palestine et au Sahara occidental.

Il y a quelque chose de l'ancienne normalité dans les violents spasmes du système à Rabat et à Jérusalem. Mais ils sont aussi un avant-goût des prochains chapitres à venir. Dans le cas du conflit israélo-palestinien, les analystes écrivent qu'une nouvelle étape de mobilisation est en train de s'amorcer, marquée également par l'éloignement progressif d'une partie de l'establishment usaméricain de la doctrine selon laquelle « Israël a le droit de se défendre » par laquelle il justifie l'apartheid, les tirs de missiles et les attaques de drones ainsi que les expulsions de la population palestinienne.

La partie de l'histoire qui nous touche est celle relative au Maroc, au Sahara occidental - la 53e  province - à la décolonisation de l'Afrique et à la gestion des frontières extérieures de l'UE. La doctrine consistant à ne rien faire ne résout aucun problème ; le risque est que ces problèmes reviennent à un moment de volatilité et d'anxiété. C'est ce qui s'est passé cette semaine.