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02/10/2022

5 domande a Fausto Giudice, autore di “Joe Hill, in memoriam”

Milena Rampoldi, 12/7/2022

Come hai scoperto Joe Hill?

Ero un giovane immigrato in Svezia alla fine degli anni Sessanta. Erano gli "anni d'oro" della socialdemocrazia al potere, che dichiarava ogni dissenso come "devianza", da trattare con mezzi psichiatrici. Mi identificavo con i "dannati della terra" e trovavo la morale luterana imperante incomparabilmente ipocrita. Chi diceva di volere il bene del popolo aveva riscritto la storia, cancellando l'"altro movimento operaio", che aveva combattuto il capitale con mezzi tutt'altro che pacifici. Joe Hill era una figura leggendaria in questo cosiddetto "altro movimento sindacale". Nel 1970 mi ritrovai con qualche centinaio di emarginati come comparsa nel film di Bo Widerberg su Joe Hill nei quartieri meridionali di Stoccolma. Tutto quello che conoscevo di lui fino ad allora era la canzone che Joan Baez cantò a Woodstock. Joe Hill mi diceva che la classe operaia svedese non era sempre stata il pacifico pachiderma della rappresentanza socialdemocratica. E ho scoperto Anton Nilsson, "l'uomo dell'Amalthea". Questo operaio ventunenne, insieme a due compagni, aveva piazzato una bomba vicino a una nave chiamata Amalthea, ormeggiata a Malmö, che ospitava i crumiri inglesi importati dai padroni contro uno sciopero dei portuali, nel 1908. Anton Nilsson fu condannato a morte e la sua pena fu commutata in ergastolo a seguito di una campagna internazionale, condotta in particolare dall'International Workers of the World, il sindacato in cui Joe Hill era attivo negli Stati Uniti.

Cosa ci dice oggi Joe Hill?

Il suo messaggio essenzialmente consiste in due cose: 1. è possibile organizzare i più sfruttati, i più oppressi in modo intelligente ed efficace, adattando le forme di organizzazione alla realtà sociale di coloro che stanno "sotto", i migranti, le donne, i precari, i non qualificati, quello che fece IWW, evitando qualsiasi forma di burocrazia socialdemocratica. Ecco cos'è l'"altro movimento operaio", in contrapposizione ad apparati come la DGB tedesca, l'AFL-CIO yankee o la LO svedese: un movimento che si attiene alla realtà della classe, che è mobile, fluida e mutevole. 2 – si possono inventare forme di comunicazione popolari, creative, incisive e umoristiche. Le canzoni di Joe Hill ne sono un esempio meraviglioso.

C'è qualche Joe Hill oggi?

Non che io sappia. Alcuni rapper potrebbero esserlo, se scegliessero di cantare con e per i lavoratori che si stanno organizzando presso Amazon, McDonalds, Starbucks, Deliveroo, Uber e tutte le altre aziende del "nuovo capitalismo",  nuovo solo nelle sue forme.

Che cosa avrebbero fatto oggi Joe Hill e l'IWW?

Avrebbero organizzato gli "altri" lavoratori, camminando su due gambe: sul contatto fisico e su quello virtuale. È quanto sta accadendo, ad esempio, in Cina, dove i giovani lavoratori delle fabbriche mondiali, senza un sindacato che li difenda, utilizzano i social media per rivendicare i propri diritti e per organizzarsi.

Perché la collezione "Erga Omnes"?

"Erga Omnes", "Per tutti", era il motto dei ribelli schiavi guidati da Spartaco che misero a repentaglio la Repubblica romana tra il 73 e il 71 a.C. Questa collana si propone di pubblicare libri sulle grandi figure, a volte dimenticate, delle rivolte logiche – per usare le parole di Rimbaud - attraverso i secoli.

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18/08/2022

HARI KUNZRU
Sur le fil du rasoir : l’histoire du socialisme aux USA

 Hari Kunzru, The New York Review of Books, 18/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Des premières communautés utopiques à la résurgence d’une gauche aujourd'hui, l'histoire du socialisme usaméricain est plus profonde que ses maigres succès

Ouvrage recensé :

American Democratic Socialism: History, Politics, Religion, and Theory  (Le socialisme démocratique américain : histoire, politique, religion et théorie)
par Gary Dorrien
Yale University Press, 724 pp., 50,00 $
 

« Un spectre hante l'Amérique », affirme le propagandiste de droite Dinesh D’Souza. « Le spectre du socialisme. » Pendant qu'il parle, dans la séquence d'ouverture de son documentaire de 2020 Trump Card [jeu de mots, trump signifiant atout, NdT], on nous montre un montage dramatique, dont un survol en images de synthèse de Manhattan. La Statue de la Liberté a été remplacée par Lénine. Il y a un marteau et une faucille sur la façade de la Bourse de New York. « Le bilan du socialisme est inimaginable », explique D’Souza. « Plus de 100 millions de victimes. » Dans une séquence dramatisée étrange, un interrogateur en uniforme menace un homme enchaîné à une table, sa tête reliée à une sorte d’engin électrique steampunk. Le message est clair : le socialisme est totalitaire. Il est - ou conduit inévitablement - au communisme d'État de style soviétique. Il opère par la coercition et le contrôle mental.

Eugene V. Debs prend la parole à un meeting à l'Hippodrome Theatre, New York City, 1910. Photo New York Herald

Dans son discours de 2019 sur l'état de l'Union, le héros de D’Souza, le président Trump, a rassuré sa base que « l'Amérique ne sera jamais un pays socialiste ». Les USAméricains sont depuis longtemps encouragés à voir dans le socialisme, même s'ils le perçoivent comme fondamentalement étranger, une menace collectiviste pour une politique nationale fondée sur le caractère sacré de l'individu en tant qu'acteur économique et détenteur de droits. Dès 1896, le célèbre éditorialiste William Allen White attaquait le candidat démocrate à la présidence William Jennings Bryan en avertissant que l'élection « soutiendrait l'Américanisme ou…planterait le socialisme », un choix racialisé entre « Américain, Démocrate, Saxon » et « Européen, Socialiste, Latin ».

Un récent sondage Pew Research a révélé que 55 pour cent des personnes interrogées avaient une perception négative du socialisme, tandis que 42 pour cent se sentaient positives. La raison la plus souvent citée pour justifier une opinion négative était qu'elle « sape l'éthique du travail [et] augmente la dépendance à l'égard du gouvernement ». Mais d'autres enquêtes récentes ont révélé qu'une majorité d'USAméricains soutiennent des politiques identifiées au socialisme, telles qu'un salaire minimum de quinze dollars et une imposition plus élevée des riches. La plus importante organisation socialiste usaméricaine est actuellement celle des Democratic Socialists of America (DSA, Socialistes démocrates d’Amérique)), fondée au début des années 1980 par la fusion de deux groupes existants, l'un qui s'était séparé avec la « vieille gauche » conservatrice du mouvement syndical sur son soutien à la guerre du Vietnam, l'autre avec un arrière-plan dans le radicalisme étudiant « nouvelle gauche ».

La DSA vise à être ce que son histoire officielle appelle une « organisation socialiste œcuménique et multi-tendances », un projet qui n'avait jamais attiré plus de quelques milliers de membres cotisants jusqu'à la campagne présidentielle de Bernie Sanders en 2016, qui a introduit cette marque de socialisme de type front populaire à un public plus large. Depuis le début de la pandémie de Covid, les adhésions ont explosé, s'élevant à environ 95 000 au moment de la Convention nationale 2021 du groupe. En 2018, deux membres de la DSA, Alexandria Ocasio-Cortez et Rashida Tlaib, ont été élues à la Chambre des représentants. En 2020, elles ont été rejointes par Jamaal Bowman et Cori Bush.

Le socialisme usaméricain contemporain se situe dans un continuum entre les sociaux-démocrates, qui veulent parvenir à plus de justice dans le cadre du capitalisme de marché, et les socialistes démocrates, qui veulent apporter divers secteurs, du logement aux soins de santé, sous une forme ou une autre de contrôle d'État, communautaire, coopératif ou des salariés. Les socialistes démocrates ont des ambitions transformatrices, mais contrairement aux communistes, leur but n'est pas l'abolition de la propriété privée. Ils acceptent, à des degrés divers, l'utilité des marchés, mais ne sont pas d'accord avec les partisans classiques du libre marché qui considèrent l'économie comme un système autorégulateur qui fonctionne le plus efficacement lorsqu'il est isolé de la « distorsion » des forces non marchandes ; ils insistent plutôt sur ce que l'économiste austro-hongrois Karl Polanyi a appelé « l'enracinement », l'émergence de l'économie - et sa dépendance à leur égard- des relations sociales, politiques et culturelles.

Ce genre de pensée n'a jamais été populaire auprès des élites usaméricaines, qui ont historiquement utilisé la presse, les campagnes d'information du public, les think-tanks et les lobbyistes d'entreprise pour tourner l'opinion publique contre elle. Mais alors que la diabolisation du socialisme a une longue histoire aux USA, le socialisme américain lui-même en a une. Le mouvement dont Gary Dorrien raconte l'histoire enchevêtrée dans American Democratic Socialism a des racines profondes dans les valeurs très « américaines » qu'il est accusé de saper.

Le socialisme usaméricain est antérieur à Marx. Parmi les premières expériences de vie et de travail en communauté, citons des communautés intentionnelles telles que New Harmony, Indiana, fondée par les adeptes du réformateur social gallois Robert Owen en 1825, et Utopia, Ohio, fondée par les disciples de Charles Fourier en 1844. Le mot « socialiste » est habituellement considéré comme étant entré dans la langue anglaise en 1827, lorsqu'il est apparu dans les pages du Co-operative Magazine oweniste. Dans les années 1830, le « socialisme » avait été mis en opposition conceptuelle avec l '« individualisme », créant les contours fondamentaux de notre paysage politique contemporain.

12/07/2022

MILENA RAMPOLDI
5 preguntas a Fausto Giudice, autor de “Joe Hill, in memoriam

  Milena Rampoldi, 12/07/2022
Traducido por María Piedad Ossaba

 

¿Cómo descubriste a Joe Hill?

Yo era un joven inmigrante en Suecia a finales de los años 60. Eran los “años dorados” de la socialdemocracia reinante, que declaraba toda disidencia como “desviación”, que debía ser tratada por la psiquiatría. Me identificaba con los “condenados de la tierra” y encontraba la moral reinante luterana de una hipocresía incomparable. Los que decían querer el bien del pueblo habían reescrito la historia, borrando “el otro movimiento obrero”, que había combatido al capital por todos los medios salvo los pacíficos. Joe Hill era una figura legendaria de este “otro movimiento obrero”. En 1970, me encontré con algunos centenares de marginales como extras en la película rodada por Bo Widerberg sobre Joe Hill, en los barrios en el sur de Estocolmo. Lo único que sabía de él hasta entonces era la canción que cantó Joan Baez en Woodstock. Joe Hill me decía que la clase obrera sueca no siempre había sido ese pacífico paquidermo de la representación socialdemócrata. Y descubrí a Anton Nilsson, “el hombre del Amalthea”. Este trabajador de 21 años había colocado, junto con dos compañeros, una bomba cerca de un barco llamado Amalthea, amarrado en Malmö, que albergaba a los esquiroles británicos importados por los patrones contra una huelga de estibadores, en 1908. Anton Nilsson fue sentenciado a muerte y se le conmutó la pena por la de cadena perpetua tras una campaña internacional, encabezada en particular por los de los IWW (Trabajadores Internacionales del Mundo), el sindicato en el que militaba Joe Hill en USA.

¿Qué nos dice Joe Hill hoy?

Nos dice esencialmente dos cosas: 1- se puede organizar a los más explotados, a los más oprimidos de una manera inteligente y eficaz adaptando las formas de organización a la realidad social de los “de abajo”, los migrantes, las mujeres, los precarios, los no cualificados, que es lo que han hecho los IWW, evitando cualquier forma de burocracia de tipo socialdemócrata. El “otro movimiento obrero” es eso, frente a los aparatos de tipo DGB, AFL-CIO o LO: un movimiento que se adhiere a la realidad de la clase, que es móvil, fluida, cambiante.

2- se pueden inventar formas de comunicación populares, creativas, contundentes y llenas de humor. Las canciones de Joe Hill son un magnífico ejemplo de eso.

MILENA RAMPOLDI
5 questions à Fausto Giudice, auteur de « Joe Hill, in memoriam »

Milena Rampoldi, 12/7/2022

Comment as-tu découvert Joe Hill ?

J’étais un jeune immigré dans la Suède de la fin des années 60. C’était les « années dorées » de la social-démocratie régnante, qui déclarait toute dissidence comme « déviance », à traiter par la psychiatrie. Je m’identifiais aux « damnés de la terre » et je trouvais la morale régnante luthérienne d’une hypocrisie incomparable. Ceux qui disaient vouloir le bien du peuple avaient réécrit l’histoire, effaçant « l’autre  mouvement ouvrier », qui avait combattu le capital par des moyens tout sauf pacifiques. Joe Hill était une figure légendaire de cet « autre mouvement ouvrier ». En 1970, je me suis retrouvé avec quelques centaines de marginaux comme figurant dans le film tourné par Bo Widerberg sur Joe Hill, dans les quartiers sud de Stockholm. De lui je ne connaissais jusqu’alors que la chanson chantée par Joan Baez à Woodstock. Joe Hill me disait que la classe ouvrière suédoise n’avait pas toujours été ce pachyderme pacifique de la représentation social-démocrate. Et j’ai découvert Anton Nilsson, « l’homme de l’Amalthea ». Ce travailleur de 21 ans avait, avec 2 camarades, posé une bombe près d’un bateau appelé Amalthea, amarré à Malmö, qui hébergeait des briseurs de grève britanniques importés par les patrons contre une grève de dockers, en 1908. Condamné à mort, Anton Nilsson a vu sa peine commuée en prison à vie suite à une campagne internationale, menée en particulier par les International Workers of the World, le syndicat où Joe Hill militait aux USA.

Que nous dit Joe Hill aujourd’hui ?

Il nous dit essentiellement deux choses : 1- on peut organiser les plus exploités, les plus opprimés d’une manière intelligente et efficace en adaptant les formes d’organisation à la réalité sociale de ceux « d’en bas », les migrants, les femmes, les précaires, les non-qualifiés, ce que les IWW ont fait, en évitant toute forme de bureaucratie de type social-démocrate. L’ « autre mouvement ouvrier », c’est ça, à l’opposé des appareils du genre DGB, AFL-CIO ou LO : un mouvement collant à la réalité de la classe, qui est mobile, fluide, changeante. 2- on peut inventer des formes de communication populaires, créatives, percutantes et pleines d’humour. Les chansons de Joe Hill en sont un magnifique exemple.

Y a-t-il des Joe Hill aujourd’hui ?