Quelle social-démocratie n’a pas
donné l’ordre de tirer quand la misère sort de son territoire ou ghetto ? Gilles
Deleuze, Qu’est-ce que la philosophie ?
Le 27 février 1989, débute à
Caracas l’un des évènements historiques les plus signifiants du changement de
période politique de la fin des années 80. Quelques mois avant la chute du mur
de Berlin, les Vénézuéliens vivant majoritairement dans les quartiers pauvres
(80% de la population) se révoltent contre l’application brutale des mesures du
FMI par le vice-président de l’Internationale Socialiste de l’époque : Carlos
Andrés Pérez (CAP). La réponse politique du gouvernement vénézuélien est brutale
: déploiement l’armée et autorisation de tirer sur la foule. La répression se
solde par un terrible bilan : près de 3000 morts en quatre jours. Cette révolte spontanée marque le réel début du processus révolutionnaire
bolivarien et celui d’une longue série de révoltes dans le monde contre le
visage libéral du capitalisme.
Caracas,
après le massacre de février 1989 qui a fait 3 000 morts... Voir plus de photos
Le bolivar,
la monnaie vénézuélienne, a inspiré Ian Fleming, qui dans son livre Opération
Tonnerre - dont James Bond est le héros - écrit : « Le soi-disant
Venezuela saoudien a été incubé dans la manne pétrolière qui s’est produite
dans les années 1970 en raison des conflits au Moyen-Orient. Le monde, et
surtout les USA, avaient besoin de pétrole. Les conflits créés au Moyen-Orient,
précisément pour le contrôle du pétrole,
ont provoqué des pénuries et donc une formidable hausse des prix ».
Voilà le
paradis qu’était le Venezuela avant l’arrivée d’Hugo Chávez.
« Le
revenu total à ce jour, en excluant notre dernier dividende non distribué, s’est
élevé à environ un million et demi de livres sterling en francs suisses et en
bolivars vénézuéliens, dans lesquels nous convertissons nos revenus, parce que
ce sont toujours les monnaies les plus dures du monde ».
Une phrase
prononcée par le chef de l’organisation criminelle SPECTRE, Ernst Stavro
Blofeld, lorsqu’il fait le point sur les bénéfices de ses méfaits. Mais il n’y
a pas que SPECTRE qui aIT commis des méfaits...
La renommée de la monnaie vénézuélienne a disparu le 18 février 1983, jour
connu sous le nom de « vendredi noir ».
Luis Casado... With a little help from my friends, 2-9-2024
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¿Qué social-democracia no dio la orden de disparar cuando la miseria salió de su territorio o de su ghetto? (Gilles Deleuze)
El 27 de febrero de 1989 tuvo lugar en Caracas uno de los acontecimientos históricos más significativos del cambio de etapa política de finales de los años ochenta. Pocos meses antes de la caída del Muro de Berlín, los venezolanos que vivían principalmente en barrios pobres (el 80% de la población) se rebelaron contra la brutal aplicación de las medidas del FMI por parte del entonces Vicepresidente de la Internacional Socialista, Carlos Andrés Pérez (CAP).
Caracas, luego de la masacre de febrero de 1989 que hizo 3.000 muertos... Ver más fotos
La respuesta política del gobierno venezolano fue brutal: se desplegó el ejército y se le autorizó a disparar contra la multitud. La represión se cobró un terrible saldo: casi 3.000 muertos en cuatro días. (…)
Esta revuelta espontánea marca el verdadero comienzo del proceso revolucionario bolivariano y el de una larga serie de revueltas en todo el mundo contra la cara liberal del capitalismo.El bolívar, moneda venezolana, inspiró a Ian Fleming, quien en su libro Operación Trueno -que tiene como héroe a James Bond-, escribió:La llamada Venezuela Saudita se incubó con la bonanza petrolera que se produjo en los años 70 debido a los conflictos en Medio Oriente. El mundo, y sobre todo EEUU, necesitaban petróleo. Los conflictos creados en el Medio Oriente precisamente por el control del petróleo causaron escasez y por ende una formidable subida de precios.
Estamos hablando del paraíso que era Venezuela antes de la llegada de Hugo Chávez.
"Los ingresos totales hasta la fecha, sin contar nuestro último dividendo no repartido, han ascendido aproximadamente a millón y medio de libras esterlinas en francos suizos y bolívares venezolanos, en los que convertimos nuestros ingresos, por seguir siendo las monedas más duras del mundo".
Frase pronunciada por el jefe de la organización criminal Spectre, Ernst Stavro Blofeld, al hacer el balance de las ganancias dejadas por sus fechorías. Pero no solo Spectre cometía fechorías... La fama de la divisa venezolana desapareció el 18 de febrero de 1983, día conocido como el Viernes Negro. Ese día, el gobierno del entonces presidente (1979-1984) Luis Herrera Campins anunció una drástica devaluación del bolívar. Herrera Campins, un democratacristiano, -en 1969 fue electo secretario general de la Organización Demócrata-Cristiana en América Latina-, había sucedido a CAP (segundo mandato).
Le président chilien Gabriel Boric a annoncé à la fin de l’année 2023 que l’exploitation
des gisements de lithium serait confiée à une entreprise mixte associant l’État
chilien et la société SQM jusqu’en 2030, après quoi SQM contrôlerait
entièrement l’exploitation jusqu’en 2060. La SQM (Société chimique et minière
du Chili) a été créée en 1968 comme entreprise mixte privé-public d’exploitation
du salpêtre. Ente 1983 et 1988, elle a été privatisée par Pinochet, qui l’a
pratiquement offerte à son beau-fils Julio César Ponce Lerou, qui est aujourd’hui
l’homme le plus riche du Chili. Objet d’innombrables enquêtes judiciaires pour
ses pratiques mafieuses de détournements de fonds et de corruption, Julio
César, alias “el yernísimo” (le Gendre Suprême, ou le Beaufissime), serait
en prison dans un pays administré par un État de droit, ce qui n’est de toute
évidence pas le cas dans le Chili du pitoyable Gabrielito. Ci-dessous 4
articles d’auteurs chiliens apportant leur éclairage sur cette affaire à faire pâlir
d’envie tous les auteur du réalisme magique.-Fausto
Giudice, Tlaxcala
L’année 2024 commence par une
escroquerie digne du Guinness des records, sans que personne ne s’en émeuve.
Seules quelques voix se sont élevées pour alerter le populo sur l’énorme fraude
en cours. Et nous invitons tous les nuls à s’opposer à cette ignoble tentative
de nous passer à la moulinette...
Il y a quelques jours, -on était
encore en 2023-, après le rejet du projet de Constitution concocté par des
marmitons fascistes, la presse (sic) chilienne a rapporté ceci :
« le Président a fait un
discours mesuré dans lequel il a souligné que les urgences sont ailleurs et il a
clôturé le processus constitutionnel ».
À ce moment-là, -plus qu’énervé
par la sollicitude soumise qu’il manifeste à l’égard des aumônes-, j’ai osé
affirmer que la racaille politichienne s’accommodera de n’importe quoi tant que
les « urgence » seront définies par les hommes d’affaires, bref, par
les gros bonnets.
Il n’était pas nécessaire de s’armer
de patience pour savoir quelles étaient ces « urgences » : livrer le lithium
(et ce qui restait, s’il en restait quelque chose, de pudeur, de vertu et de décence)
au beaufissime, celui qui, pendant la dictature, s’est payé SQM, à la grande
satisfaction de la racaille politichienne que l’escroc a financée et continue
de financer, comme on le fait avec les greluches tarifées.
Pour faire taire toute expression
de gêne, faciliter la pénétration et accroître la jouissance, ce Soleil du
XXIème siècle qui nous sert de président nous a donné quelques chiffres, tous
liés à la masse d’argent dont disposera le trésor national, question d’activer
le fonctionnement de nos glandes salivaires dans un réflexe pavlovien : Il nous
avait récemment souhaité « d’être heureux » (sic), ce qui à
proprement parler, comme on dit en France, « ne mange pas de pain »,
donc ne coûte pas un sou, bref un
synonyme simpliste du « Dieu vous bénisse ».
Du pactole dont Ponce Lerou s’empare,
du gigantesque pied de biche - outil indispensable aux voleurs désireux d’enfoncer
des portes réfractaires - qui lui est offert pour ouvrir des marchés, négocier
et recevoir des participations millionnaires d’investisseurs étrangers désireux
de « placer » leurs capitaux oisifs... rien, pas un mot. En réalité,
Ponce Lerou s’élève au rang de videur de bordel, celui qui arrête les clients
indésirables à la porte ou qui l’ouvre en grand aux riches michés réguliers, généreux
avec le petit personnel.
On a aussi impudemment exhibé
comme argument une prétendue prouesse scientifique, de prétendues avancées
technologiques réalisées par SQM que ni les Chinois, ni les Russes, ni même les
Yankees ne sont près de découvrir, Benjamin Franklin, Charles de Coulomb, Louis
Pasteur, Thomas Edison et Alessandro Volta sont des godiches comparés à côté de
Ponce Lerou, on voit que la Vierge du Carmen est avec le Beaufissime, elle le
protège et lui file des rencarts, que c’est une merveille.
Les âmes pieuses, de gauche à
droite et de droite à gauche (mais... n’est-ce pas la même chose, Monseigneur
?) ont loué notre Soleil du XXIème siècle, vantant son « pragmatisme »,
une qualité qui placera le Chili très haut dans la liste des pays qui attirent
les boucaniers, les filibusters, les corsaires et autres aventuriers, - que
dis-je ! toute la Confrérie des Pirates des Caraïbes, qu’Emilio Salgari et
Sandokan nous éclairent -, qui débarquent dans le but louable d’exploiter - c’est
le cas de le dire - notre richesse autrefois nationale et nos travailleurs
(Milei les appelle « capital humain »), pour ainsi engraisser ceux qui débordent déjà de graisse, grâce
surtout au fait qu’ils « graissent » de temps en temps leurs
condottieri serviles, de droite à gauche et de gauche à droite, on ne peut pas
dire qu’au moment de toucher leurs pourboires, ils soient à la ramasse.
Légèrement pressé par d’autres « urgences »
-bien plus simples et domestiques que celles qui agitent notre Soleil du XXIème
siècle-, j’ai osé évoquer ce sujet à l’aube d’une année qui commence comme un
enfer, malgré les vœux sincères généreusement distribués à la fin de 2023, vœux
qui, comme ceux de notre Soleil du XXIème siècle (être heureux), « ne
mangent pas de pain », bref ne coûtent rien.
Le
bradage du lithium à SQM à partir de 2030 est illégal
Le
gouvernement, par l’intermédiaire de la CODELCO (Corporación Nacional del
Cobre, Compagnie nationale du cuivre), a l’intention de céder le lithium à
l’entreprise privée chilienne, chinoise et usaméricaine SQM, alors que depuis
1979, en vertu du décret constitutionnel DL 2.886, le lithium est réservé à l’État.
En outre, d’autres
dispositions légales permettent de contester juridiquement, voire
administrativement, cet accord entre CODELCO et SQM.
Voyons
quelles sont ces dispositions légales.
1.- L’article
640 du Code civil stipule :
« L’État
devient propriétaire de tous les biens pris à la guerre de nation à nation, non
seulement sur les ennemis, mais aussi sur les neutres, et même sur les alliés
et les nationaux selon le cas, et il en dispose conformément aux Ordonnances de
la Marine et de la Course ».
Le code
civil chilien étant entré en vigueur le 1erjanvier 1857, tous les biens pris lors de la
guerre du Pacifique passèrent aux mains de l’État, et plus encore le Dépôt
salin d’Atacama, qui n’avait pas de propriétaire, sauf peut-être les
revendications des Peuples Atacameños.
2-Le 30 mai
1884, le président Domingo Santa María publia un décret, également signé par
son ministre Ramón Barros Luco, qui stipulait ce qui suit :
« L’octroi
de concessions pour des gisements de salpêtre, de borates et d’autres
substances énumérées dans le décret susmentionné du 28 juillet 1877 est
suspendu sur tout le territoire de la République, y compris les départements
situés au nord du 23eparallèle, et est abrogé ».
Le décret du
28 juillet 1877 permettait aux particuliers d’explorer et d’exploiter les
gisements de salpêtre, de borates et « toutes autres substances salines qu’ils
pourraient trouver dans les limites de leur propriété », ce qui fut abrogé
par le décret de 1884.
3 - Par la
suite, en 1888, le deuxième code minier chilien a été promulgué (le premier
datant de 1874), dont l’article 2, paragraphe 5, établit ce qui suit :
« Nonobstant
les dispositions des paragraphes précédents, l’État se réserve le droit d’exploiter
les dépôts de guano sur les terres de toute propriété et d’exploiter les
gisements de nitrates et de sels ammoniacaux similaires qui se trouvent sur les
terres de l’État ou des communes, sur lesquelles aucune propriété minière
privée n’a été établie par des lois antérieures ».
Ce code
minier a encore renforcé la disposition établissant que, sur les terres de l’État,
les nitrates et les sels similaires étaient réservés à l’État, y compris ceux
qui se trouvent dans le Dépôt salin d’Atacama.
4.- Plus
tard, les codes miniers de 1930 et 1932 ont établi la même disposition à l’article
4 des deux codes :
« Nonobstant
les dispositions de l’article précédent, l’État se réserve les dépôts de guano
et de pétrole à l’état liquide ou gazeux, situés sur des terrains de toute
propriété, et ceux de nitrates et de sels similaires, d’iode et de composés de
ces produits, qui sont situés sur des terrains d’État ou nationaux d’usage
public ou des communes, à condition que sur les gisements susmentionnés n’ait
pas été constituée, conformément aux lois antérieures, une propriété minière de
particuliers, encore en vigueur » (c’est nous qui soulignons).
Par
conséquent, depuis le décret suprême de 1884, jusqu’à l’entrée en vigueur de l’article
4 du code minier de 1932, modifié en 1979 par le Décret-Loi 2.886, il n’était
pas possible de constituer une propriété minière sur les nitrates et les sels
similaires du Dépôt salin d’Atacama, car ce gisement appartenait indéniablement
à l’État, en vertu de l’article 640 du code civil.
6.- D’autre
part, afin de garantir que la production agricole nationale puisse répondre aux
besoins alimentaires, en 1940, sous le gouvernement du président Pedro Aguirre
Cerda, la loi 6.482 a été adoptée, qui visait à garantir que le pays puisse
produire les fertilisants dont il avait besoin. Dans ce but, cette loi a créé,
à l’article 1er , le Conseil des fertilisants, auquel une série d’attributions
ont été confiées, et pour donner plus de pouvoirs à ce Conseil, l’article 6 de
cette loi stipulait :
« Les
gisements de carbonate de calcium, de phosphates et de sels de potassium se
trouvant sur les terrains publics ou nationaux à usage public, ou appartenant
aux communes, sont réservés à l’Etat, à condition qu’aucune propriété minière
privée en vigueur n’ait été constituée sur lesdits gisements conformément aux
lois antérieures. En conséquence, à compter de la date de promulgation de la
présente loi, aucune propriété minière ne peut être constituée sur les
gisements contenant les substances indiquées dans le présent article ».
L’aspect
pertinent de cette loi est que ce ne sont pas les substances minérales mais les
gisements contenant des fertilisants qui étaient réservés à l’État, et que les
particuliers n’étaient pas autorisés à établir des droits miniers sur un
minéral ou une substance minérale, puisque c’était le gisement qui était
légalement réservé à l’État.
Par
conséquent, il existe une continuité absolue entre le décret du 30 mai 1884 du
président Domingo Santa María et tous les codes miniers jusqu’en 1932, dans
lesquels la propriété des nitrates et des sels similaires était interdite, et
la loi 6.482, qui réservait à l’État « les gisements » contenant du
carbonate de calcium et d’autres engrais.
Ce sont
précisément ceux que l’on trouve dans le Dépôt salin d’Atacama, qui était déjà
propriété de l’État en vertu de l’article 640 du code civil. La loi 6.482 a été
en vigueur jusqu’en 1981, date à laquelle elle a été abrogée par le DL 3.557.
7.- Mais
bien que la loi 6.482 ait réservé à l’État les gisements de carbonate de
calcium, de phosphates et de sels de potassium, de nouvelles institutions ont
été créées par la suite pour s’occuper des fertilisants, qui ont remplacé le
Conseil des fertilisants dans ses droits et ses biens.
Ainsi, le 7
août 1942, le DFL 2-2281 du ministère des Finances prévoyait, entre autres, que
les compétences et les ressources accordées au Conseil des fertilisants par la
loi 6.482 seraient désormais exercées par un organisme dénommé « Institut
d’économie agricole ».
Par la
suite, le 12 mai 1953, le Décret ayant force de loi n° 87 du ministère des Finances
a fusionné l’Institut d’économie agricole et l’Institut du commerce extérieur
en une société commerciale autonome dénommée « Institut national du
commerce ».
Le dernier
paragraphe de l’article 1er du DFL 87 stipule:
« Toutes
les autres attributions, droits et obligations de l’Instituto de Economía
Agrícola échoiront à partir de cette date à l’Instituto Nacional de Comercio ».
9.- Enfin,
le DFL 274 du Trésor, publié le 6/4/1960, a créé l’ »Entreprise de
Commerce Agricole » (ECA), dont l’article 1erdes dispositions transitoires prévoyait :
« L’Empresa
de Comercio Agrícola succède dans tout son patrimoine, ses biens, ses
obligations et ses ressources à l’Instituto Nacional de Comercio, qui est
supprimé à compter de la date de publication du présent décret avec force de
loi » (DFL).
10 - L’Empresa
de Comercio Agrícola, qui a eu une grande importance et activité sous les
gouvernements du président Frei Montalva et de Salvador Allende, a succédé à l’Instituto
Nacional de Comercio dans son patrimoine, ses biens et ses ressources, et est
devenue en même temps propriétaire du gisement du Dépôt salin d’Atacama.
L’ECA a été
en vigueur jusqu’en 1989, date à laquelle la loi 18.899 l’a remplacée par l’ « Empresa
de Abastecimiento de Zonas Aisladas » (EMAZA, Société d’approvisionnement
des zones isolées).
En résumé,
jusqu’en 1989, en vertu de la loi 6.482, l’Empresa de Comercio Agrícola était
propriétaire du Dépôt salin d’Atacama, car il contenait des fertilisants,
notamment du carbonate de calcium et des phosphates, ce qui a été vérifié par
une étude géologique du Dépôt salin d’Atacama, en province d’Antofagasta,
réalisée par l’ « Instituto de Investigaciones Geológicas », en
décembre 1969.
11 - Pour
toutes les raisons énumérées ci-dessus, lorsqu’Anaconda, par l’intermédiaire de
sa filiale Compañía Sudamericana Exploradora de Minas S.A., en 1969, a voulu
constituer 75 000 propriétés dans le Dépôt salin d’Atacama et 4 500 dans le Dépôt
salin de Tara, pour un total de 397 500 hectares de superficie, elle n’a pas pu les constituer, car ces
gisements étaient réservés à l’État, même si Anaconda a déclaré que les demandes
concernaient le cuivre, le fer, le manganèse et “d’autres substances”.
Toute cette
histoire législative que nous avons relatée est pratiquement inconnue, et même
certaines de ces dispositions légales sont très difficiles à trouver.
12.- Par
conséquent, en 1977, lorsque la CORFO (Compagnie de Développement de la
Production) a établi les droits sur le Dépôt salin d’Atacama, presque sur les
mêmes propriétés qu’Anaconda voulait constituer en 1967-69, ce gisement
appartenait déjà à l’Empresa de Comercio Agrícola, qui était une société d’État,
dotée de la personnalité juridique et de ses propres actifs, sur laquelle la
CORFO n’avait aucune propriété ni aucun contrôle.
Or, la CORFO
étant une institution de service public de l’État, ces propriétés minières
constituées par elle dans le Dépôt salin d’ Atacama pourraient être considérées
comme valides, précisément en vertu des dispositions légales résumées
ci-dessus.
En revanche,
la CORFO ne peut pas céder l’exploitation du lithium dans le Dépôt salin d’Atacama
à des entreprises privées, en vertu de la disposition constitutionnelle
suivante.
13 - En
octobre 1979, la Junte militaire, « dans l’exercice de son pouvoir
constituant" » a promulgué le décret-loi (DL) 2.886, qui stipule ce
qui suit :
« Article
5 - En fonction de l’intérêt national, à compter de la date d’entrée en vigueur
du présent décret-loi, le lithium est réservé à l’État .
Seuls les
éléments suivants sont exemptés des dispositions du paragraphe précédent :
« a) Le
lithium existant dans les biens constitués, sur le lithium ou sur l’une
quelconque des substances du premier alinéa de l’article 3 du Code minier qui,
à la date de publication du présent décret-loi au Journal officiel, avaient
leur acte de mesure enregistré, étaient en vigueur, et dont la manifestation, à
son tour, avait été enregistrée avant le 1er janvier 1979 » (c’est nous
qui soulignons).
Cela
signifie que le lithium a un statut différent de toutes les autres substances
minérales concédables et non concédables, car le lithium est réservé à l’État,
en vertu d’une disposition constitutionnelle, le DL 2.886 de 1979, qui est en
vigueur.
Pour les
raisons susmentionnées, le protocole d’accord, l’accord ou le décret suprême,
quel que soit le nom qu’on lui donne, par lequel la CODELCO cède à SQM le
lithium du Dépôt salin d’Atacama de 2030 à 2060, sans que la CODELCO ait les
pouvoirs légaux ou constitutionnels de le faire, peut être contesté devant les
tribunaux par le biais d’un recours constitutionnel en nullité.
J’espère que certains avocats
prendront la décision de le faire, car l’intérêt national l’exige.
S’il y a une dictature, c’est Ponce
le Beaufissime qui gagne.
Si la démocratie revient, c’est Ponce
le Bienfaiteur qui gagne.
Si c’est la droite qui gouverne, c’est Ponce le Roi du Lithium qui
gagne.
Si c’est la gauche qui gouverne, c’est
Ponce le Roi perpétuel du Lithium qui gagne à nouveau.
Au cours de l’été 1969, Julio
César Ponce Lerou a eu son coup de chance. En vacances à Maitencillo, il
rencontre la jeune fille d’un militaire, Verónica Pinochet. Plus tard, devenu
le gendre du seigneur et maître du Chili, il cumule quinze postes dans des
entités étatiques et des entreprises telles que Conaf, Iansa, Enami, ENAP, CTC,
Endesa, et les deux plus importantes pour son avenir : Corfo et SQM.
Il est baptisé le “yernísimo”.
En 1983, un scandale de
corruption l’oblige à quitter ses fonctions, mais quatre ans plus tard, il
revient à la SQM en tant que président du conseil d’administration, grâce aux
votes des directeurs militaires nommés par la dictature de son beau-père. Il
privatise l’entreprise et en prend le contrôle par une structure pyramidale
dite “en cascade”.
La transition démocratique menace
son pouvoir. La Chambre des députés estime que le Trésor a perdu 2,223 milliards
de dollars d’actifs suite aux privatisations frauduleuses, dont SQM est le
principal symbole. Le Conseil de défense de l’État (CDE) ouvre un dossier pour
fraude et escroquerie fiscale pour les opérations entre Ponce et Corfo. Le
Service des impôts (SII) ouvre une enquête à son encontre.
Le sénateur démocrate-chrétien
Eduardo Frei a dénoncé le fait que les travailleurs de la SQM à l’usine de
salpêtre de Pedro de Valdivia « vivent dans un environnement
concentrationnaire, dans des cloaques immondes, comme des animaux ». La
plainte est appuyée par son collègue Jorge Pizarro, et le gouvernement Aylwin
annonce une commission d’enquête.
Puis, le “yernísimo” se
réinvente. Il se sépare de Verónica Pinochet et devient le grand bienfaiteur de
la politique chilienne. Des années plus tard, la famille de Pizarro, la
campagne de Frei et les ministres de l’intérieur et de l’économie d’Aylwin
figureront sur la liste des conseillers et des récipiendaires de paiements
illégaux de SQM.
Un audit usaméricain a montré que
SQM avait versé, au cours des cinq années faisant l’objet de l’enquête, 21
millions de dollars à des hommes politiques, dont les deux tiers de manière
illégale. Magnanime, elle a payé à droite, au centre et à gauche. Lors de la
campagne présidentielle de 2009, les trois candidats financés par SQM (Piñera,
Frei et Marco Antonio Enríquez-Ominami) ont rassemblé 94 % des voix.
« Julio voulait soutenir des
gens de toutes les convictions. Il voulait maintenir la démocratie dans le pays »,
expliqua son avocat et ami Darío Calderón. Cette générosité a ses avantages. Le
CDE, le SII et la Chambre des députés abandonnent leurs enquêtes et l’Etat, qui
s’apprête à poursuivre Ponce, devient son partenaire. Corfo lui confie l’exploitation
du lithium dans les salines d’Atacama en échange d’un maigre 6,8% de royalties.
Ce contrat permet à Ponce de
devenir le “roi du lithium”, avec une fortune estimée par Forbes à 3,3
milliards de dollars.
Ponce facture, il légifère aussi.
La direction de SQM a rédigé un article l’exemptant de toute augmentation d’impôts
pendant six ans. Le PDG Patricio Contesse envoie le texte au sénateur UDI Pablo
Longueira, qui le transmet au gouvernement Piñera, le Congrès l’approuve et la
note de SQM devient Loi de la République. Les enquêtes judiciaires ont prouvé
que, dans le même temps, l’entreprise a versé 730 millions de pesos à l’entourage
proche de Longueira.
En 2020, la Cour suprême a
ratifié que Ponce était l’“idéologue” d’un “système frauduleux” visant à nuire
aux actionnaires minoritaires de SQM par le biais des “cascadas”. Grâce à lui,
il a obtenu un “bénéfice frauduleux” de 128 millions de dollars.
« Aux USA, Julio Ponce
serait en prison3, a déclaré le ministre des Finances, Ignacio Briones. Mais
pas au Chili. Sa “sanction” est une amende de 3 millions de dollars, soit 2,3 %
du montant fraudé.
Dans le cas de l’argent politique
illégal, ce n’est même pas cela. Patricio Contesse a pris tout le blâme, Ponce
n’a jamais été touché par l’enquête et ne figure pas parmi les accusés.
Lorsqu’Eduardo Bitran, le
timonier de la CORFO, a poursuivi SQM pour rupture de contrat avec le Trésor,
il a dénoncé le fait que « des politiciens connus au plus haut niveau ont
exigé que je conclue un accord avec Ponce ». Le litige s’est terminé en
2018, avec un nouveau pacte entre SQM et l’État. Cette fois, tout le monde y a
gagné : SQM a prolongé son contrat et le Trésor a conservé une grande partie
des redevances. L’année dernière, le lithium a rapporté plus de 5 milliards de
dollars aux caisses de l’État. Ponce a également dû se retirer du conseil d’administration
de l’entreprise, tout en conservant sa part d’actions.
Après des décennies de pillage,
les bénéfices de SQM sont désormais partagés avec les propriétaires du lithium
: tous les Chiliens.
Cette semaine, le gouvernement a
célébré en grande pompe un nouvel accord avec SQM pour l’exploitation du
lithium du Dépôt salin d’Atacama. Un partenariat sera formé jusqu’en 2060, dans
lequel la CODELCO sera un actionnaire majoritaire, même si, au cours des cinq
premières années, elle il n’aura ni le contrôle ni la majorité des bénéfices.
Les analyses sont partagées :
certains se félicitent que l’État s’assure des revenus importants grâce au
savoir-faire commercial de SQM. D’autres estiment qu’en tant que propriétaire
du lithium, il aurait dû exiger une part plus importante ou lancer un appel d’offres
transparent, au lieu de négocier avec une seule entreprise.
Le Chili a-t-il quelque chose à
gagner dans cette affaire ? C’est discutable. Ce qui ne fait aucun doute, c’est
que, comme toujours, c’est Ponce qui gagne. Les actions de SQM ont augmenté
après l’annonce, et la société a clôturé l’année 2023 en tant qu’entreprise la
plus précieuse du Chili, avec une capitalisation boursière de 16,717 milliards
de dollars.
En 2014, le député Boric avait
déclaré : « Julio Ponce est un criminel en col blanc et cravate ».
En 2023, le président Boric célèbre le partenariat de Ponce avec l’État jusqu’en
2060. Ponce devient le roi perpétuel du lithium, jusqu’à ses 115 ans, blanchi
par le seul secteur politique qui manquait à l’appel : le Frente Amplio qui l’avait
dénoncé comme une icône de la corruption entre la politique et les affaires.
Au Chili, tout est incertain,
tout change et tout tourne à l’identique : Ponce gagne toujours, toujours,
toujours.
Le président Gabriel Boric s’est
lui-même chargé d’informer son pays de l’accord conclu entre la CODELCO, la
plus importante compagnie minière publique du Chili, et Soquimich (SQM), l’entreprise
privée qui opère depuis quelques années dans les riches salines d’Atacama. La
nouvelle est que les deux entités ont convenu d’exploiter conjointement les
immenses réserves de lithium dans le désert du nord.
Dans le cadre de ce nouveau
partenariat, les deux entités détiendraient chacune 50 % des parts jusqu’en
2060, la société minière publique gérant l’entreprise pendant la première
période, jusqu’en 2030, après quoi SQM en prendrait la direction.
Il s’agit de l’accord le plus
important de l’histoire des entreprises chiliennes qui, si les prévisions se
réalisent et si les bonnes relations entre les deux partenaires se développent,
fournira au trésor national d’énormes ressources pour le développement de l’économie
nationale.
Personne ne doute des avantages
que cet accord pourrait apporter au pays, ni du fait que la nouvelle entreprise
serait pratiquement la première au monde dans cette activité et assurerait au
Chili une plus grande confiance de la part des investisseurs potentiels, privés
et étrangers, à la recherche d’un terrain fertile pour leurs affaires.
Boric a été félicité pour son
pragmatisme dans la consolidation de cet accord. En effet, personne n’aurait
imaginé que l’entreprise remise en question de Julio Ponce Lerou, le gendre du
dictateur, finirait par s’associer à l’État après des décennies de politique
et, en particulier de la part du centre-gauche, où ce qui était privilégié
était la récupération d’une entreprise mal acquise pendant la dictature, comme
beaucoup d’autres sources fiscales productives que Pinochet a vendues à vil
prix à ses amis et à ses proches.
Sous les gouvernements de la
Concertation et de la Nouvelle Majorité, la vérité est que rien n’a été fait
pour récupérer les entreprises pillées. Patricio Aylwin lui-même a promis « la
justice dans la mesure du possible », de sorte qu’en matière d’affaires
aussi, tout est resté comme la dictature l’avait laissé.
Pour ajouter à l’embarras que
cette nouvelle cause à beaucoup de personnes, il y a quelques années encore,
Soquimich était l’une des entités commerciales qui collaboraient au financement
illégal de la politique, en fournissant de grandes quantités de fonds pour
favoriser les candidats et les législateurs en place. Cette situation a donné
lieu à des dénonciations journalistiques sévères et documentées et à des
enquêtes judiciaires qui ont abouti à la condamnation des contrevenants à des
peines très discrètes et scandaleuses, ainsi qu’à l’impunité totale de Ponce
Lerou et d’autres hommes d’affaires qui ont exercé une corruption millionnaire.
Un crime « en col blanc et cravate », comme on l’appelait.
On peut donc parfaitement
soupçonner que ces ressources destinées à corrompre des politiciens et des
juges recueillent aujourd’hui un dividende aussi succulent que celui qui
permettra à Soquimich de devenir le principal partenaire de l’État chilien et d’éviter
ainsi que le Trésor ne récupère un jour ce qui a été accordé illicitement à la
soi-disant initiative privée.
Les ressources de cette
entreprise sont tellement gigantesques que ses pots-de-vin ont peut-être aussi
favorisé les dirigeants de la CODELCO qui sont si enthousiastes à l’égard de
cet accord. De même que les médias et les journalistes qui se réjouissent de la
nouvelle annoncée par le chef de l’État lui-même. Une chose inhabituelle si l’on
se souvient de ce que Boric a déclaré dans le passé contre Ponce Lerou, ainsi
que de la position adoptée par les groupes de gauche avant d’entrer au
gouvernement.
La vérité est que tout cela a
entraîné un bain glacé de réalisme de la part de la politique chilienne remise
en question. Nous pourrions dire que ni la droite ni le monde des affaires n’auraient
pu imaginer une telle audace. Cela confirme, une fois de plus, que ce sont les
gouvernements de gauche qui se conforment souvent aux idées les plus sincères
de la droite, comme cet accord commercial, et le fait récent que les plus
grands détracteurs de la Constitution de 1980 ont promu et gagné un plébiscite
pour donner une continuité à la Charte fondamentale de Pinochet.
Pour soulager leur mauvaise
conscience et faire preuve de modestie, les négociateurs de ce grand accord
commercial ont accepté que le propriétaire majoritaire de Soquimich, Julio
Ponce Lerou, ou l’un de ses parents « jusqu’au deuxième degré de
consanguinité », s’abstienne de participer aux conseils d’administration
de la nouvelle entité minière. Une obligation cynique qui serait imposée jusqu’en
2030.
C’est ainsi qu’un sénateur de
gauche expérimenté, récemment décédé, a osé déclarer que le gouvernement “socialiste”
de Ricardo Lagos avait été la meilleure administration de droite de toute la
post-dictature. Tout comme d’autres n’arrivaient pas à croire qu’un président
de droite comme Sebastián Piñera ait prodigué autant de primes à la classe
moyenne et aux plus pauvres, tout en réussissant à lutter contre la pandémie de
coronavirus grâce à de généreuses ressources fiscales. « Nul ne sait
pour qui il travaille », comme dirait l’autre.
El 10 de diciembre próximo, Javier Milei se
instalará en la Casa Rosada, situada en la Plaza de Mayo en Buenos Aires. El
58º presidente argentino llegará allí con sus perros clonados, su hermana
rasputiniana y su concubina telegénica. Se supone que permanecerá allí hasta el
2027, a menos que no se fugue en helicóptero en pleno mandato, como hizo uno de
sus predecesores, Fernando de la Rúa, el 20 de diciembre 2001. En este país
aplastado por una política surrealista, uno puede esperarse a todo.
Vistas sus prestaciones públicas desde hace
algunos años, Milei merece su apodo: El Loco. Hizo todo, dijo todo,
desembaló todo, sobre su infancia desdichada, la pérdida de su perro, su
práctica del yoga tántrico, blandiendo la motosierra con la que va a decapitar
el Banco Central, el Ministerio de la Mujer, el de la Cultura, el del Bienestar
Social y el Museo de la Memoria de la ex-ESMA.
Prohibirá el aborto, autorizará la venta de
niños, la venta de órganos y el armamento de los buenos ciudadanos de bien
apasionados de legítima defensa, privatizará el petróleo y el gas de esquistos,
y un gran etcétera.
Dicho de otro modo, no tiene programa, pero
profirió a lo largo de su campaña eructos a diestra y siniestra. Poco antes de
la segunda vuelta, cayendo en la cuenta que había ido un poco lejos, buscó
tranquilizar a los electores:«
Tranquilos, no privatizaré ni la Salud ni la Educación ».
En resumen, El Loco es un mosaico: una dosis
de humpy-trumpy, una cucharada de bolsonaritis, un efluvio de
zelenskiada, aliño de meloni-abascaliadas con una cascarita de
marina-orbanidad, y todo a la salsa porteña*.
Y el payaso la rompió entre los de arriba,
entre los del medio, y sobre todo entre los pringaos.
Los descamisados, término despectivo -asumido
por los peronistas- para designar a los pringaos, le hicieron un triunfo a Juan
Domingo Perón en 1946, en 1951 y, mucho después del golpe de Estado de 1955 que
lo envió al exilio, al inicio de los años 1970. Luego el movimiento peronista
se dividió en facciones totalmente opuestas: de un lado el ala marchanta-revolucionaria,
algo teñida de marxismo y de teología de la liberación, y el ala fascista,
dirigida por Lopez Rega, el Rasputín de Perón y de su viuda Isabelita,
organizador de los comandos de asesinos de la Triple A, la Alianza
Anticomunista Argentina.
Al salir de las sombras después de la caída de
la dictadura en 1983, el peronismo no ha hecho sino derivar de líder en líder:
Menem, Duhalde, Kirchner I (el marido, Néstor) y Kirchner II (la mujer,
Cristina) y finalmente Alberto Fernández.
Ochenta años después de su nacimiento, luego
de la Revolución de 1943, el peronismo está definitivamente muerto. Lo que fue
en su día un maremoto obrero y popular que escogió como primer nombre el
inimitable « Partido Único de la Revolución », antes de rebautizarse « Partido
Justicialista » y cambiar de nombre a cada gran elección, devino en una canasta
de escorpiones matándose entre ellos en la carrera por los curules y los
taburetes.
Los descamisados de hoy, el 42% de la
población clasificada pobre, no son los del siglo pasado. Para 46 millones de
habitantes, se cuentan 38,2 millones de teléfonos « inteligentes ». No
sorprende pues que los tiktokeros hayan votado por un pirado. La alternativa el
Señor 648% de inflación, el ministro de Economía Sergio Massa. Al presentarlo
como candidato a la presidencia, el postpostpostneoneoperonismo se hizo el
hara-kiri.
De ello dan testimonio los resultados del voto
en las villas miseria, equivalente argentino de las favelas brasileñas.
En casi todos los antiguos bastiones del peronismo votaron por El Loco, sin
comprender que El Loco era un Alfil (fou: loco, en francés) del
Rey, y que ese rey se llama Macri, el cual -agazapado en las sombras- va a
manipular las cuerdas del nuevo pelele de la Casa Rosada dolarizada.
« El hombre desciende del mono, el Argentino
desciende del barco », dice una antigua broma. ¿Los Argentinos retomarán un
barco -o un avión- para un nuevo éxodo? ¿O bien nos regalarán una explosión
social generalizada, un Argentinazo ? Vivir para ver.
Nota del editor de Mondoweiss: La
siguiente declaración fue escrita por un grupo de ciudadanos israelíes
que desean permanecer en el anonimato por su propia seguridad y por
temor a represalias del gobierno.
מכתב פתוח מישראליות/ים לישראליות/ים – עברית להלן
Como
israelíes, pedimos una comisión oficial sobre los sucesos del 7 de
octubre. Se está perpetrando un genocidio en Gaza en nombre de las
víctimas israelíes y seguimos sin saber quién fue asesinado, cómo fue
asesinado ni quién lo mató. Exigimos respuestas y tú también deberías
hacerlo.
A nuestros compatriotas israelíes,
Les
apelamos desde la niebla del genocidio. Lloramos y nos preocupamos por
«los nuestros», así como por aquellos a quienes la mayoría de ustedes
ignora o considera «animales«.
Cuando
los militares israelíes empezaron a difundir rumores sobre «bebés
decapitados» en los medios de comunicación israelíes en lengua inglesa,
nos quedamos inmediatamente impactados. Nos dimos cuenta de que la
propaganda de nuestro gobierno no sería la misma que durante los
anteriores ataques asesinos contra Gaza.
Mientras
Israel sigue difundiendo imágenes de supuestos «edificios de Hamás» en
el campo de concentración de Gaza (¿qué no lo es, a ojos israelíes?)
para excusar sus bombardeos, la retórica nacional e internacional de
Israel contiene ahora algo mucho más cercano a la propaganda de
exterminio nazi.
Sabemos
cuál es el objetivo de esta propaganda. Más de 8.500 niños, mujeres y
hombres palestinos han sido exterminados, y la cifra sigue aumentando en
el momento de escribir estas líneas. Muchos están atrapados bajo los
escombros de sus casas, muriendo lentamente. Otros se enfrentan a la
sed, el hambre y las enfermedades infecciosas. Al mismo tiempo, altos
funcionarios israelíes, e incluso nuestro Presidente, siguen afirmando
que «no hay civiles inocentes» en Gaza.
No
nos equivoquemos, lo que Israel está haciendo actualmente en Gaza
perseguirá a los israelíes durante décadas. Es hora de asegurarse de que
todos los israelíes lo entienden. Y esa comprensión debe comenzar con
la plena divulgación de los acontecimientos del 7 de octubre de 2023.
He
aquí algunas exigencias que todos los israelíes deberían hacer ahora
mismo, incluso si niegan el genocidio en curso en Gaza. La primera es
una lista completa de todas las víctimas israelíes que han sido
identificadas. No existe una lista exhaustiva en un sitio web oficial
del gobierno. La lista publicada por Ha’aretz
es parcial. Algunos nombres están a la espera de ser «autorizados para
su publicación», y nos gustaría saber qué significa esto.
La
ausencia de una lista completa, tres semanas después del inicio de la
operación, conduce a la siguiente exigencia de los ciudadanos israelíes:
la creación de una comisión oficial de investigación. Los fallos
masivos de las unidades de inteligencia y combate, así como la
insistencia israelí en convertir Gaza en una prisión al aire libre
durante las décadas anteriores, deberían ser abordados, obviamente, por
dicha comisión. Nos gustaría saber cómo contribuyeron estos fallos a la
muerte de civiles el 7 de octubre y en los días posteriores.
Además,
según el portavoz de Hamás, ya han muerto 50 cautivos israelíes como
consecuencia de la decisión de nuestro gobierno de bombardear Gaza. Se
puede considerar o no al portavoz de Hamás una fuente fiable, pero lo
que sí sabemos es que los cautivos israelíes, familiares de muchas de
las personas que se encuentran hoy aquí, han sido dispersados por toda
la Franja de Gaza y que Israel no parece conocer su ubicación exacta.
Los
ciudadanos israelíes deberían preguntarse si apoyan el bombardeo
indiscriminado que amenaza la vida de los cautivos. Un acuerdo de
intercambio está sobre la mesa. Sabemos que Hamás lo propuso desde el
primer día. La venganza genocida indiscriminada de Israel no tiene en
cuenta el bienestar de los prisioneros israelíes.
Y
mientras nuestro ejército extermina seres humanos en Gaza, las
plataformas de hasbará (propaganda) de Israel están en pleno apogeo,
sobre todo en el extranjero. Los restos carbonizados de seres queridos
se exhiben, sin nombre, en el único contexto de llamamientos
deshumanizadores a la erradicación de los reclusos del campo de
concentración de Gaza. Cuando vemos estas imágenes, destinadas a un
público occidental y con total desprecio por las familias de los
supervivientes, nos damos cuenta una vez más de que todos merecemos
información precisa sobre la identidad de estas víctimas y sobre cómo
murieron.
Sin
una investigación independiente, sólo podemos esperar reunir artículos
esporádicos y testimonios de los supervivientes. Florecerán las teorías
conspirativas. Ya estamos viendo intentos de negar el hecho mismo de que
civiles israelíes fueran asesinados por combatientes de Hamás.
Además,
rechazamos los intentos de Israel de caracterizar a sus soldados caídos
y a otros miembros del personal de seguridad como víctimas del
terrorismo equivalentes a las víctimas civiles. Si un soldado israelí es
sólo un civil israelí, entonces un civil israelí es sólo un soldado.
Rechazamos esta peligrosa ecuación.
Por
último, la cuestión de quién mató a determinados civiles israelíes nos
atormenta. Varios informes muestran que algunos fueron asesinados por el
ejército israelí. Tanto si quedaron atrapados en el fuego cruzado, como
si fueron atacados deliberadamente por tanques o helicópteros para
eliminar a combatientes de Hamás o impedir que Hamás tomara más
cautivos, merecemos una respuesta.
Exigimos
respuestas porque en Gaza se está perpetrando un genocidio en nombre de
las víctimas israelíes, aunque las familias de los fallecidos se
opongan firmemente a esta atrocidad vengativa. Exigimos respuestas y
usted también debería hacerlo.
מכתב פתוח מישראליות/ים לישראליות/ים
אנו קוראות אליכם מערפל רצח העם. אנו מתאבלים ואנו דואגים ל”שלנו” כמו גם לשלום אלה שרובכם מתעלמים מהם או מחשיבים ל”חיות אדם“.
כאשר אנשי בטחון ישראלים החלו להפיץ שמועות
באמצעות תקשורת ישראלית דוברת אנגלית על “תינוקות ערופי ראש”, הופתענו.
הבנו שהתעמולה של ממשלתנו לא תהיה זהה לזו שראינו בהתקפות רצחניות קודמות
על עזה.
ישראל
ממשיכה להציג תמונות של ‘בנייני חמאס’ כביכול במחנה הריכוז בעזה (איזה
בניין אינו כזה, בעיניים ישראליות?), כדי לתרץ את ההפצצה שלהם, אך השיח
הפנימי והבינלאומי של ישראל מכיל כעת משהו הרבה יותר דומה לתעמולת ההשמדה הנאצית.
אנו
יודעות מהי מטרת התעמולה הזו. יותר מ-8,500 ילדים, נשים וגברים פלסטינים
ילידים כבר הושמדו – והמספר עולה עם כתיבת שורות אלו. רבות לכודות מתחת
להריסות בתיהם, גוססות באיטיות. אחרים סובלים מצמא, רעב ומחלות זיהומיות.
במקביל, בכירים בישראל, אפילו הנשיא שלנו, ממשיכים לצעוק לעולם כי “אין אזרחים חפים מפשע” בעזה.
בל
נטעה, מה שישראל מעוללת כעת בעזה עכשיו ירדוף את הישראלים במשך עשרות
שנים. עכשיו הזמן לוודא שכל ישראלי/ת מבינים זאת. והבנה זו צריכה להתחיל
בחשיפה מלאה של אירועי 7 באוקטובר 2023.
הנה
כמה דרישות שכל ישראלי/ת צריכים להציב עכשיו, גם אם הם מכחישים את
הג’נוסייד המתחולל בעזה. הראשונה היא רשימה מקיפה של כל הקורבנות הישראלים
שזוהו. אין רשימה מקיפה באתר ממשלתי רשמי. הרשימה שפרסם עיתון “הארץ” היא חלקית. חלק מהשמות ממתינים ל”אישור לפרסום”, ואנו תוהים מתי יאושרו לפרסום.
היעדר
רשימה מקיפה, שלושה שבועות לאחר האירועים, מוביל לדרישה הבאה שאזרחי ישראל
צריכים להציב – הקמת ועדת חקירה רשמית. ועדה כזו תידרש כמובן לכשלים
עצומים מצד יחידות מודיעין וצבא, אך עליה לעסוק גם בהתעקשות הישראלית להפוך
את עזה למכלאה הגדולה בעולם במשך עשרות שנים. ברצוננו לדעת כיצד כישלונות
אלו תרמו למספר הגבוה של הרוגים אזרחיים ב-7 באוקטובר ובימים שלאחר מכן.
יתרה
מכך, לפי דובר חמאס, 50 שבויים ישראלים כבר נהרגו כתוצאה מהחלטת ממשלתנו
על הפצצות שטיח בעזה. בין אם דובר חמאס מקור מהימן או בלתי מהימן בעיניכם,
אנו יודעות ששבויים ישראלים, אהובים על רבים כאן, פוזרו ברחבי הרצועה ונראה
שישראל לא יודעת את מיקומם המדויק.
אזרחי ישראל צריכים לשאול את עצמם האם הם תומכים בהפצצות חסרות הבחנה המאיימות על חייהם של שבויים. הצעה לעסקת חליפין מונחת על השולחן. אנו יודעים שחמאס מציע זאת מהיום הראשון. נקמת רצח העם העיוורת של ישראל מתעלמת משלומם של שבויים ישראלים.
ובעוד הצבא הישראלי משמיד בני אדם בעזה, ערוצי ההסברה הישראלית נכנסו להילוך גבוה, במיוחד בחו”ל. שרידיהם המפוחמים
של יקירי ישראלים רבים מוצגים לראווה, חסרי שם, כאשר ההקשר הוא רק קריאות
לחיסול הכלואים במחנה הריכוז בעזה, שעברו דה-הומניזציה מוחלטת. בראותנו את
התמונות הללו, המיועדות לקהל מערבי, ותוך התעלמות מוחלטת ממשפחות הניצולים,
אנו מציינים שוב כי לכולנו מגיע מידע מדויק מי הם הקורבנות הללו וכיצד הם
מתו.
ללא
חקירה עצמאית, אנו יכולות רק לקוות לחבר כתבות מפה ומשם ועדויות של
ניצולים. תיאוריות קונספירציה כבר פורחות. אנו כבר רואים ניסיונות להכחיש
את עצם עובדות ההרג של אזרחים ישראלים על ידי חמאס.
יתרה
מכך, אנו דוחות את הניסיונות הישראלים לתייג חיילים ואנשי כוחות צבאיים
שנהרגו כקורבנות טרור שקולים להרוגים אזרחיים. אם חייל ישראלי הוא רק אזרח
ישראלי, אזרח ישראלי הוא רק חייל. אנו דוחים את המשוואה המסוכנת הזו.
לבסוף, השאלה מי הרג אזרחים ישראלים במקרים מסוימים מטרידה אותנו. מכמה דיווחים עולה כי חלקם נהרגו על ידי הצבא הישראלי. בין אם הם נלכדו באש צולבת, או שכוחות ישראלים ירו לעברם באמצעות טנקים ומסוקים כדי לחסל אנשי חמאס או למנוע מהם לקחת עוד שבויים, מגיעה לנו תשובה.
אנו דורשות תשובות כי בעזה מתבצע רצח עם בשם קורבנות ישראלים, למרות שמשפחות שכולות מתנגדות נחרצות לזוועת הנקמה הזו. אנו דורשות תשובות וגם אתם צריכים לדרוש תשובות
I never knew how my
father managed to give us so much with his modest salary as a bakery worker.
In this so much
the readings and the trips occupied a place of privilege. My old man collected
for decades the sports magazines Estadio (Santiago), El Gráfico
(Buenos Aires) and others, and every week he bought us kilos of comics, short
stories and various books. My mother read novels and El Fausto, a weekly
magazine for ladies that brought serial romantic stories. That’s where my love
for books comes from, from the encouragement of a father who didn’t finish the
third year of elementary school but loved reading.
The trips always
had the same destination: the archipelago of Chiloé, more precisely Achao, on
the island of Quinchao. Getting there in those days -the fifties- was an
unforgettable adventure.
From San Fernando
to Puerto Montt you traveled in an old train pulled by a sloppy locomotive,
operated by the tiznados [sooties], workers of the State Railroad
Company, so called because their faces bore the indelible mark of coal.
The train moved
with a delightful and gentle slowness. It took no less than 14 hours to cover
the 700 km, not counting the numerous stops in the provincial capitals. If you
opened a window you were liable to get a particle of coal in the eye. From time
to time a man in a white jacket, very formal, would pass by and offer you
something to drink and eat: the service was impeccable but too expensive for
our meager purse.
In Puerto Montt you
spent the half night in a lodge, until early the next morning when the steamer
sailed to the island of Quinchao.
In Achao there was
(and still isn’t) neither harbour nor wharf: you would have to disembark in the
middle of the ocean going down a narrow stairway, located on the sides of the
steamer, to the rowing boats that came to pick you up and to which you jumped
risking diving into the icy waters of the South Pacific along with your
suitcases, bags and various bundles.
When you reached
the beach of Achao you took off your shoes, rolled up your pants, and jumped
into the water. That’s how you arrived, walking, to your destination. There was
Luis Soto Romero, my grandfather, mayor of the town, who practiced his trade.
My father, teasingly, had nicknamed him the Cacique.
My grandfather had
been a practitioner in the army. In Achao, as a civilian, he was a nurse,
midwife, minor surgeon, public authority, spokesman, justice of the peace... in
short, a cacique.
My grandfather was
a socialist, one of those of that time, not to be confused with those of today:
my grandfather never had any sinecure, nor did he ever create any foundation.
He rather gave than received. Would it surprise you to know that he was a
friend and comrade of a certain Salvador Allende?