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01/04/2025

ROGER WATERS
Nous n’avancerons pas d’un seul pouce vers votre Armageddon...
Discours à l’occasion du 80ème anniversaire de la conférence de Yalta

Roger Waters, 30/3/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Je vous remercie de m’avoir invité à prendre la parole aujourd’hui à l’occasion de cet anniversaire historique. Le mois dernier, je me suis adressé au Conseil de sécurité des Nations unies à l’occasion du dixième anniversaire de la signature des accords de Minsk II. Les personnes intéressées peuvent consulter l’enregistrement sur le site UNTV. Ce jour-là, je m’en suis tenu à l’ordre du jour, à savoir l’Ukraine, la Crimée, le Donbass et la guerre en Ukraine, mais j’ai mentionné le Secteur droit, Stepan Bandera et la place du suprématisme blanc dans la politique ukrainienne, mais je n’ai pas fait de digressions. Aujourd’hui, je ne suis pas limité par le protocole et, avec votre permission, je ferai les digressions que je jugerai nécessaires.


Gardien du feu (1988), par  Ismail Shammout

Chaque matin, lorsque je me réveille, ma poitrine se serre et les larmes coulent, je me ressaisis et je me ceins les reins pour la mêlée, que puis-je faire aujourd’hui ? Pourquoi me préparer chaque jour à la bataille ? Parce que nous menons chaque jour une bataille existentielle pour l’âme de la race humaine.

Si nous vivons en Occident, notre gouvernement aide et encourage le génocide du peuple indigène de Palestine par l’État voyou d’Israël, en temps réel, sous nos yeux. Cela ressemble à un cauchemar, mais ce n’est pas un cauchemar, c’est réel.

Nous nous pinçons, incrédules. Ce n’est pas possible. Si nous avons des enfants, ils nous tirent les vers du nez : « Maman, papa, arrêtez-les !  Hé, maman, papa, pourquoi personne ne les fait s’arrêter ? Papa ! Papa ! Et les Nations unies, Papa ? Et le droit international ? Papa ! Et les Conventions de Genève ? Papa, Papa, ils tuent les enfants Papa ! Papa Ils les enterrent sous les décombres. Qu’ils s’arrêtent ».

Puis je reprends mon souffle. Pourquoi pensez-vous que je suis ici à Yalta ? C’est une bonne question, n’est-ce pas ? Qu’en est-il du droit international ? Qu’en est-il des Nations unies ?


Nous sommes ici aujourd’hui pour marquer le quatre-vingtième anniversaire d’une rencontre entre trois hommes, Joseph Staline, Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt. Ils se sont rencontrés ici en mars 1945 pour partager ce qui restait de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale. Ils y sont parvenus sans trop de difficultés, mais ils ont également discuté de la possibilité de remplacer la Société des Nations, qui n’avait pas réussi à empêcher la Seconde Guerre mondiale, par la création d’un nouveau forum international, qui pourrait réussir là où la Société des Nations avait échoué. Bonne idée, resserrer un peu les règles, l’appeler les Nations unies, ça sonne bien.

C’est ce qu’ils ont fait. La Charte des Nations unies a été rédigée et signée à San Francisco cet été-là et, surprise, surprise, nos trois amis du sommet de Yalta, rejoints par la France et la Chine, les deux autres vainqueurs présumés de la Seconde Guerre mondiale, ont tous été nommés membres permanents du conseil le plus important des nouvelles Nations unies, le Conseil de sécurité.

Qu’est-ce que le Conseil de sécurité ? Et pourquoi est-il important ? Le Conseil de sécurité était et reste important parce que sa principale responsabilité est, je cite, « le maintien de la paix et de la sécurité internationales, y compris la détermination des menaces contre la paix, la prise de mesures pour la rétablir et la mise en place d’opérations de maintien de la paix ».

Bon sang. Ça a l’air génial, ça a marché ? Eh bien, il y avait juste un petit problème.

Ah ah ! Poursuivez.

Staline, Churchill et Roosevelt avaient convenu à Yalta que non seulement ils devaient être représentés en permanence au Conseil de sécurité, mais qu’ils devaient également avoir le pouvoir de Mettre un veto à toute résolution du Conseil de sécurité. Bien entendu, la France et la Chine ont répondu « Moi aussi, moi aussi ! »

Les cinq grands ont été très clairs pour les petites nations.

Soit une charte de l’ONU avec droit de veto, soit pas de charte de l’ONU du tout.

« Ce n’était pas très démocratique, n’est-ce pas ? »

Eh bien non, mais les principes fondateurs des Nations Unies sonnaient plutôt bien, alors tous les petits gars se sont mis d’accord. Voici les principes fondateurs :

1. Maintenir la paix et la sécurité internationales. 

2. Protéger les droits de l’homme. 

3. Fournir une aide humanitaire. 

4. Faire respecter le droit international

Et l’ont-ils fait ? Eh bien, ils ont fait un peu le numéro 3, mais les autres choses étaient trop difficiles, paralysés comme ils l’étaient et le sont toujours par le pouvoir de veto des cinq grands au sein du Conseil de sécurité.

Je ne doute pas qu’ils aient fait de leur mieux, de toute façon, après la guerre, l’Allemagne a été dûment découpée en quatre zones occupées par les militaires des USA, du Royaume-Uni, de la France et de l’URSS, mais l’histoire ne s’arrête pas là : trois ans et demi plus tard, le 10 décembre 1948, les Nations unies naissantes se sont réunies à nouveau à Paris et ont notamment signé la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cette déclaration, partiellement rédigée, me dit-on, par Eleanor Roosevelt, la femme de FDR, un point pour les dames. Merci mesdames. Les trente articles ont ensuite été inscrits dans le droit international, du moins c’est ce que l’on nous a fait croire. À l’époque, le rêve de droits de l’homme égaux pour tous nos frères et sœurs dans le monde entier, indépendamment de leur religion, de leur appartenance ethnique ou de leur nationalité, était une très grande affaire. Pensez-y. Si elle avait été adoptée, elle aurait probablement marqué la fin de toutes les guerres pour toujours, et aurait absolument, définitivement, éliminé la menace d’un autre génocide pour toujours. Quelle bonne façon de se souvenir, et aussi de condamner universellement, la toute récente tentative de génocide des Juifs d’Europe par les nazis. Nos dirigeants, la main sur le cœur, ont fait une promesse solennelle : « Plus jamais ça ». Mais lorsqu’ils ont fait cette promesse, et je déteste devoir être celui qui vous le dit, certains d’entre eux avaient les doigts croisés dans le dos, certains d’entre eux mentaient. Certains d’entre eux ont juré de soutenir et de défendre les droits de l’homme universels, mais ils ne le pensaient pas vraiment. Certains d’entre eux étaient en fait des ethno-suprémacistes, comme l’étaient les nazis, des gens qui pensent que certaines personnes devraient avoir plus de droits humains que d’autres. Ils croient aux droits de l’homme, mais seulement pour quelques élus. Le petit nombre qu’ils choisissent.

Permettez-moi de vous donner un aperçu fugace, revenez avec moi en Palestine en 2007. J’étais dans une Jeep de l’UNWRA avec une femme charmante appelée Allegra Pacheco qui travaillait pour l’ONU. Nous nous dirigions vers le nord à travers le territoire occupé en direction de Jénine sur une autoroute flambant neuve lorsque j’ai fait la remarque suivante : « Au moins, ils ont de belles routes », « Oui », a répondu Allegra, « Elles sont réservées aux Juifs »... « Ne sois pas bête, c’est ridicule ». « Oui, c’est ridicule, mais c’est aussi vrai que si tu vis ici, tu dois être juif pour avoir le droit d’emprunter la route ».

Ce que je veux dire, c’est que les Israéliens ne voient pas de contradiction dans le fait qu’un génocide ait été répréhensible pendant la Seconde Guerre mondiale en Europe, en Allemagne ou, disons, à Varsovie en Pologne, mais qu’il soit acceptable aujourd’hui à Gaza parce que la botte est sur l’autre pied.

La déclaration des droits de l’homme universels n’était donc qu’une mascarade, une sorte de bal masqué pour célébrer le partage du butin de guerre. Désolé d’être le porteur de mauvaises nouvelles, désolé de gâcher la fête.

La plupart d’entre vous sont trop jeunes pour s’en souvenir, je suis moi-même presque trop jeune pour m’en souvenir, mais je sais lire et j’ai lu l’histoire.

Quoi qu’il en soit, nous avons tous porté consciencieusement nos masques au bal. Nous avons déclaré notre attachement à toutes les bonnes vaches sacrées. Nous avons tous déclaré, la main sur le cœur, que nous nous soucions des droits de l’homme, de la liberté, de la démocratie et de la primauté du droit international et pourtant ? Aujourd’hui, la botte est sur l’autre pied et alors ?

Il y a trente-cinq ans, en 1990, j’ai écrit une chanson intitulée "Too Much Rope" pour un album intitulé Amused to Death.

Voici quelques lignes de cette chanson :

Il n’est pas nécessaire d’être juif

Pour désapprouver un meurtre

Les larmes nous brûlent les yeux

Musulman ou chrétien  Mollah ou pape

Prédicateur ou poète qui a écrit

Donnez trop de corde à n’importe quelle espèce 

et elle la foutra en l’air.

Je vais faire une avance rapide de soixante-dix-neuf ans, de mars 1945 au 18 avril de l’année dernière. Ce jour-là, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni pour voter sur un projet de résolution présenté par l’Algérie, recommandant que l’État de Palestine soit admis comme membre à part entière des Nations unies,

Le projet de résolution n’a pas été adopté en raison d’un VETO des USA. Il y a eu douze votes pour la résolution, deux abstentions, celles du Royaume-Uni et de la Suisse, et le coup fatal du VETO usaméricain.

Pourquoi les USA ont-ils utilisé leur droit de veto pour bloquer cette résolution ? Bonne question, car cela fait des années qu’ils parlent de paix en Terre sainte, de la fameuse solution à deux États. Pourtant, les USA ont utilisé leur droit de veto 45 fois depuis 1972 pour soutenir l’État d’Israël dans tout ce qu’il fait. Y compris, et c’est essentiel, l’occupation permanente par Israël des terres palestiniennes et le génocide de son peuple.

Pourquoi ?

Bonne question ?

C’est peut-être la raison pour laquelle je suis ici aujourd’hui pour tenter de faire la lumière sur le pourquoi de cette situation ?

Je pense que cela peut avoir quelque chose à voir avec un attachement impie aux tendances ethno/suprémacistes que j’ai mentionnées plus tôt, à la destinée manifeste et aux textes sacrés.

Je reviendrai sur tout cela, mais il pourrait aussi s’agir d’une bonne vieille cupidité ?

Il est intéressant de noter que Donald Trump, l’actuel président des États-Unis d’Amérique, a récemment déclaré qu’il souhaitait procéder à un nettoyage ethnique de Gaza et en faire une attraction touristique haut de gamme, une station balnéaire avec des terrains de golf et, si je me souviens bien, une statue géante en or à son effigie. Un joli petit revenu pour Jared Kushner son gendre sans doute. Sans parler des trillions de mètres cubes de gaz naturel, juste au large, qui appartiennent de droit aux peuples autochtones. Je mentionne la destinée manifeste et les textes sacrés, car l’attachement aux croyances religieuses est indéniablement fondamental dans toute cette conversation.

En 1964, dans son célèbre discours Le vote ou la balle, Le frère Malcolm X a déclaré : « Je ne suis pas ici ce soir pour parler de ma religion. Je ne suis pas ici pour essayer de changer votre religion. Je ne suis pas ici pour discuter de nos divergences, parce qu’il est temps pour nous d’oublier nos différences et de réaliser qu’il est préférable pour nous de voir d’abord que nous avons le même problème, un problème commun, un problème qui vous fera subir l’enfer, que vous soyez baptiste, ou méthodiste, ou musulman, ou nationaliste. »

Frère Malcolm n’a pas dit « ou juif » ce soir-là, alors je l’ajoute pour lui : « ou juif ». Le fait est qu’en termes de droits de l’homme, notre religion ne devrait pas avoir d’importance ou, comme l’a dit Malcolm, être laissée au placard.

Revenons à notre frère Malcolm

Que vous soyez instruit ou analphabète, que vous viviez sur le boulevard ou dans la ruelle, vous allez connaître l’enfer tout comme moi. Nous sommes tous dans le même bateau et nous allons tous subir l’enfer du même homme. Il se trouve que c’est un homme blanc. Nous avons tous souffert ici, dans ce pays, de l’oppression politique aux mains de l’homme blanc, de l’exploitation économique aux mains de l’homme blanc et de la dégradation sociale aux mains de l’homme blanc.

En parlant ainsi, nous ne sommes pas antiblancs, mais nous sommes anti-exploitation, anti-dégradation, anti-oppression. Et si l’homme blanc ne veut pas que nous soyons contre lui, qu’il cesse de nous opprimer, de nous exploiter et de nous dégrader. Que nous soyons chrétiens, musulmans, nationalistes, agnostiques ou athées, nous devons d’abord apprendre à oublier nos différences. Si nous avons des divergences, laissons-les au placard ; quand nous sommes confrontés, n’ayons rien sur quoi nous bagarrer jusqu’à ce que nous ayons fini de nous disputer avec l’homme.

« Laissons notre religion au placard ».

Merci, frère Malcom.

À propos, par « homme blanc », entendez « homme européen ».

À l’époque, avant que le lobby israélien ne me considère comme une cause perdue, il essayait de me calmer en disant des choses comme « Roger, tu attraperas plus d’abeilles avec du miel qu’avec du vinaigre, ne préfères-tu pas être perçu comme Martin Luther King plutôt que comme Malcolm X ? »

Oui, je peux sourire maintenant.

Peut-être que le représentant usaméricain utilise toujours son droit de veto pour soutenir Israël parce que les USA sont toujours une colonie européenne dans l’âme. Lorsque les Pères pèlerins ont débarqué à Plymouth Rock, lorsque Christophe Colomb a navigué en mer sans boussole, lorsque les Portugais ont débarqué au Brésil, ils l’ont tous fait poussés par la destinée manifeste, ils avaient tous la providence divine et la bénédiction de l’Église de leur côté. La terre abondante de l’Ouest, le Nouveau Monde de l’autre côté de l’océan, était leur Sion. C’est ce qu’ils ont dit. Alors, avec Dieu de leur côté, ils ont tout conquis, ils ont menti aux populations locales, signé des traités qu’ils n’ont jamais voulu respecter, pillé, violé, toutes ces bonnes vieilles saloperies de matamores. Le génocide des peuples indigènes en Terre sainte n’est qu’une répétition du génocide des peuples indigènes dans le Nouveau Monde. L’homme blanc du frère Malcolm est toujours ce même bon vieux boy européen.

Je vous remercie donc, frère Malcolm et frère Martin Luther King, vous tenez tous deux une place très importante dans mon cœur, et frère King, je partage ton rêve. C’est un bon rêve, et nous sommes ici aujourd’hui pour nous y accrocher. Nous nous y accrochons du mieux que nous pouvons ici à Yalta, et partout dans le monde, y compris en Europe, des millions de nos frères et sœurs descendent chaque jour dans la rue pour protester contre le génocide de nos frères et sœurs en Palestine. Des étudiants risquent d’être battus par des policiers militarisés alors qu’ils exercent leur droit au premier amendement pour protester sur les campus universitaires aux USA. Nous chantons d’une seule voix. La question fondamentale est de savoir si nous pouvons élever le volume des voix dans la foule à un niveau tel que nous puissions influencer le comportement de nos gouvernements, parce qu’en ce moment, nos gouvernements se comportent très mal, enracinés qu’ils sont dans leur histoire européenne raciste et suprématiste blanche. Ils nous barrent la route, ils s’interposent entre nous et le progrès vers notre objectif, le progrès vers le Saint Graal, la mise en œuvre de la Déclaration universelle des droits de l’homme faite à Paris il y a tant d’années.

Je pense donc qu’il est établi que nous ne pouvons rien confier à nos dirigeants. En parlant de nos dirigeants, une grande partie de notre attention se concentre actuellement sur la nouvelle administration à Washington DC. Dans quelle direction Donald Trump va-t-il s’engager ? Ses actes sont plus éloquents que ses paroles, ses actes nous montrent qu’il se fiche éperdument des droits de qui que ce soit d’autre que les siens, il est au moins ouvert et honnête à ce sujet. Son plan est évident : il s’agit de s’enrichir et d’enrichir sa famille proche, puis Elon Musk, Jeff Bezos, Mark Zuckerberg et le reste des oligarques, tous les 0,0001 % d’entre nous. Et c’est ce qu’il fera. Et nous autres ?

(mime le nettoyage des mains)

Bienvenue aux 99,999 %.

Nous sommes à la croisée des chemins.

Comme je l’ai dit précédemment, nous sommes tous engagés dans une bataille existentielle pour l’âme de la race humaine.

Quelle voie devons-nous emprunter ?

Pouvons-nous nous accrocher au rêve de Martin Luther King ?

Comment pouvons-nous expliquer que le crime de génocide est indescriptible, quel que soit le pied qui porte la botte.

Y a-t-il une raison pour laquelle nous qualifions le crime de génocide d’innommable ?

Et si le crime innommable de génocide s’avérait être le talon d’Achille du sionisme, parce que, aussi innommable qu’il soit, il nous invite à regarder, comme Narcisse, notre propre reflet dans la flaue. Et si, à travers la surface de la flaque, nous voyions notre propre reflet indicible. Et si nous, colonisateurs européens, devions faire face à notre propre histoire de génocide en Amérique du Nord et du Sud, en Afrique et en Australasie ? Les colonies de l’empire, qu’elles soient anglaises, espagnoles, hollandaises, portugaises, françaises ou allemandes [et italiennes, NdT], n’ont jamais eu de quoi être fières, car elles ont été construites sur l’innommable. Pendant des centaines d’années, nous, Européens, avons commis l’innommable au nom de Dieu. Le reste n’était que du théâtre. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ? Toutes les belles paroles prononcées dans les déclarations d’indépendance, toutes les constitutions écrites en gros caractères sur du beau parchemin, c’était du théâtre. La prétention à la liberté, la liberté, la démocratie, tout cela n’était que du théâtre. Regarde dans la flaque, Narcisse, tous les artefacts d’Hollywood ne peuvent dissimuler les profondeurs de la dépravation qui constitue notre histoire commune. Quelle est cette chose que les USAméricains en particulier, mais en réalité tous les hommes blancs, craignent tant ? Nous craignons tous d’être exposés pour ce que nous sommes vraiment. Nous craignons, en d’autres termes, la lumière aveuglante de la vérité. La vérité, c’est que ce que font les gouvernements occidentaux lorsqu’ils soutiennent le bain de sang psychotique d’Israël, ce n’est pas seulement justifier les crimes horribles d’Israël, c’est aussi se défendre, en se tenant, comme ils le font, perchés de manière précaire, sur un sol très instable, très bancal, couverts de honte, pour défendre leur passé impérial indéfendable.

Ok, je pourrais aussi bien être pendu pour un mouton que pour un agneau. Les textes sacrés ? Plus précisément, l’Ancien Testament de la Bible. Qui pourrait être, bien que je ne sois pas un expert, une réécriture de la Torah ? Sans l’Ancien Testament et ses récits d’un peuple hébreu victime, miséricordieusement sauvé par un Dieu vengeur, sanguinaire et obsédé par la terre, nous, Européens, n’aurions rien eu pour donner un faux sens, un sens plus élevé, à notre propre passé colonial barbare. Donc, si nous sommes suffisamment nombreux à regarder dans la flaque et à voir à travers le talon d’Achille, nous verrons la vérité. Ce n’est pas seulement Dieu qui donne à Israël la permission de poursuivre sa folie meurtrière, ce sont aussi nos dirigeants. Alors, si nous nous regardons tous dans les yeux et que nous y reconnaissons notre humanité commune, nous, le chœur, pouvons nous tenir épaule contre épaule, bras dessus bras dessous, en montant les barricades, face à face avec eux, Trump et Netanyahou et Starmer et RFK et Musk et Zuckerberg et tous leurs semblables, et, armés d’amour et de vérité, nous pouvons élever la force de toutes nos voix jointes ensemble dans l’harmonie et dire BASTA !

C’est la fin de votre route,

Nous ne sommes pas des lemmings

Nous sommes des êtres humains

Nous n’avancerons pas d’un seul pouce vers

votre Armageddon.

Aujourd’hui, au carrefour

Nous avons rencontré un enfant seul

Nous ne resterons pas sur les côtés

pour laisser passer vos bulldozers ?

Non.

Nous ne resterons pas sur les côtés,

Nous nous tiendrons ici

Avec Rachel Corrie

Et Shireen Abu Akleh

Et Marielle Franco

Et tous les autres

Et embrasserons cet enfant,

Et ensemble, nous ramènerons cet enfant à la maison ?


30/10/2024

Un mouvement international de la société civile pour la Palestine est aujourd’hui plus que jamais nécessaire


Il y a quarante ans, une coalition internationale de plus de 1 200 organisations œuvrant pour la liberté en Palestine se réunissait chaque année pour partager des informations et coordonner des actions. Un effort similaire est nécessaire aujourd’hui plus que jamais.

Kathy Bergen, Don Betz, Larry Ekin et le Révérend Dr Don Wagner , Mondoweiss, 27/10/2004
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Soyons clairs.

Gaza était un crime, même avant la guerre génocidaire menée actuellement par Israël. L’un des espaces les plus densément peuplés du monde a servi pendant des années à ce qui était essentiellement la plus grande prison à ciel ouvert du monde. Si ce n’était pas un crime, c’était certainement une violation du droit international et un affront à la dignité humaine et à la décence.

Toutefois, les événements horribles qui s’y sont déroulés récemment semblent avoir réveillé la conscience mondiale. Tragiquement, malgré les manifestations et les condamnations internationales généralisées, aucun cessez-le-feu n’a été conclu et la crise humanitaire de Gaza se poursuit. Ceux qui ne sont pas tués par les bombardements incessants d’Israël souffriront d’un déplacement continu ou, pire encore, mourront de faim et de maladie.

De plus, cette crise continue de s’aggraver. Ce qui a commencé à Gaza il y a un an menace maintenant d’engloutir toute la région dans une conflagration qui pourrait encore enflammer la haine, causer des ravages, aggraver la crise humanitaire et redessiner la carte de toute la région.


2 septembre  1983 : Yasser Arafat, président du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), s’est adressé ce matin à la Conférence internationale sur la question de Palestine, à la suite de quoi le débat général a repris sur les moyens pour le peuple palestinien d’obtenir ses droits inaliénables. Lors d’une réunion informelle avant le discours de M. Arafat ce matin, on peut voir, dans le sens des aiguilles d’une montre à partir de l’extrême gauche, : Nabil Ramlawi (OLP), observateur permanent auprès de l’Office des Nations unies à Genève (ONUG) ; Lucille Mair, secrétaire générale de la Conférence internationale sur la question de Palestine (CIPP) ; Yasser Arafat ; Mustapha Niasse (Sénégal), président de la CIPP ; Erik Suy, directeur général de l’ONUG ; (dos à la caméra) Massamba Sarre (Sénégal), président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien ; et Alioune Sene (Sénégal), représentant permanent auprès de l’ONUG. (Photo : Archives des Nations unies)

Cependant, imaginez un instant ce qui aurait pu se passer s’il existait un mouvement mondial coordonné de solidarité pour la paix et la justice en Israël et en Palestine. Aurait-il pu exercer une pression politique sur les gouvernements pour qu’ils exigent un cessez-le-feu et mettent fin aux livraisons d’armes à Israël, mettant ainsi un terme au génocide à Gaza, peut-être dès le premier mois des hostilités ? Combien de vies auraient pu être sauvées, et combien de violence et de dévastation insensées auraient pu être évitées ?

Beaucoup d’entre nous, issus d’une génération antérieure, pensaient avoir construit un tel mouvement au milieu des années 1980.

À une époque, le Comité international de coordination sur la question de Palestine (ICCP) comptait plus de 1 200 organisations membres dans le monde entier. Fruit d’une initiative des Nations unies en faveur d’une conférence mondiale sur la Palestine, ces organisations non gouvernementales (ONG) très diverses variaient en taille, en portée et en diversité, allant de petits comités de base à de grandes organisations complexes telles que les Travailleurs canadiens de l’automobile et de nombreuses églises protestantes usaméricaines. Des réseaux dynamiques fonctionnaient en Europe, en Amérique du Nord, en Afrique, en Amérique latine et en Asie, ainsi que des réseaux distincts en Israël et en Palestine.

Cependant, nous avons été hantés par la question de la durabilité, car nous avons assisté à sa disparition au milieu des années 1990. Il est probable que la plupart des organisateurs contemporains ignorent son existence, mais l’histoire de l’ICCP est riche d’enseignements pour les organisateurs d’aujourd’hui.

Yasser Arafat rencontre les journalistes après son discours à la Conférence internationale sur la question de Palestine (ICQP). Sont également présents, de gauche à droite, Liselotte Waldheim-Natural, chef du protocole, Office des Nations Unies à Genève (ONUG) ; Roger Neild, chef de la sécurité, ONUG ; Anthony Curnow, directeur, Service d’information des Nations Unies, Genève ; Nabil Ramlawi  et Chawki Armali (OLP), ambassadeur en Grèce. (Photo : Archives des Nations Unies)

L’histoire de l’ICCP

En 1981, les Nations unies ont appelé les États membres à organiser une conférence sur la Palestine. L’ajout d’une composante ONG s’est fait presque après coup, car les Nations unies n’avaient pas anticipé le niveau d’intérêt ou la croissance expansive qui s’est produite. Le secrétariat de la conférence des Nations unies a commencé à développer la participation des ONG au cours de l’été 1982.

L’objectif du réseau d’ONG était de créer le terrain d’entente nécessaire pour développer une coalition dans le cadre de « toutes les résolutions pertinentes des Nations unies ». À l’époque, il était admis que cela signifiait une solution à « deux États ». Mais ce que nous n’avions pas prévu au début de la planification, c’était l’ampleur de l’intérêt mondial des ONG pour la question de la Palestine. Elles n’avaient jamais été invitées à se rencontrer de manière organisée auparavant.

À certains égards, le mouvement que nous avons contribué à créer était un sous-produit de la conférence des Nations unies, et peut-être sa plus grande réalisation.

Affiche de la Conférence internationale sur la question de Palestine (ICQP) (Photo : Don Betz)

Lorsque l’ONU a convoqué la Conférence internationale sur la question de Palestine (ICQP) au Palais des Nations à Genève à la fin du mois d’août 1983, cent dix-sept États membres se sont inscrits à l’ICQP. Vingt autres, principalement des pays européens, ont envoyé des observateurs. Don Betz, organisateur de la conférence, se souvient : « C’est bien plus que ce qu’avaient prévu les sceptiques sur la conférence ». Ces sceptiques provenaient à la fois du personnel des Nations unies et des diplomates, ainsi que d’une grande partie de la presse européenne. La France devait être l’hôte initial de l’événement à l’UNESCO. Beaucoup pensaient que les pressions exercées par Israël et ses alliés bloqueraient l’initiative.

Ces pressions ont effectivement eu lieu. Cependant, les contre-pressions de l’OLP et de ses alliés ont forcé le transfert de la conférence au siège des Nations unies à Genève, où il était plus difficile pour la Suisse de refuser sa tenue, puisqu’il existait une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies en ce sens.

En réalité, deux conférences ont eu lieu. La première était le rassemblement officiel des Nations unies des gouvernements membres accrédités, de la presse mondiale, des représentants d’organisations internationales et d’un grand nombre de « personnalités éminentes ». Cette conférence était destinée à « rechercher des moyens efficaces pour permettre au peuple palestinien d’obtenir et d’exercer ses droits inaliénables ».

La seconde était la conférence simultanée des ONG parrainée par l’ONU. Cent quatre ONG y ont participé, dont des organisations israéliennes et palestiniennes. Il convient de noter que, dès le début, la participation palestinienne à l’ICCP a couvert toute la gamme du discours politique palestinien existant : le Fatah, le Front démocratique, le Front populaire et des organisations indépendantes ont rejoint l’organe.

Au fur et à mesure que les conférences se déroulaient, la prise de conscience s’est accrue et l’intérêt s’est concentré sur le rassemblement des ONG, où un dialogue plus vivant et interactif contrastait fortement avec les interminables messages officiels d’État lus pour mémoire à l’étage.

Edward Said, l’un des conseillers les plus en vue engagés par les Nations unies, s’est rendu à plusieurs reprises à la réunion des ONG. Un jour, il est entré dans la salle animée par de multiples conversations simultanées et a déclaré : « Je préférerais être ici avec vous plutôt que là-haut. Il se passe ici quelque chose d’important, peut-être sans précédent ».

Au Forum des ONG, l’énergie interactive a généré un environnement de dialogue ouvert, franc et parfois contradictoire. Réunis pour la première fois en un même lieu, les représentants des ONG ont abordé la question de la Palestine, l’avenir du peuple palestinien et la paix globale au Moyen-Orient. Bien que cet organe ad hoc ne possède aucune autorité politique officielle, les participants semblaient animés par un sentiment commun de l’importance de la question et du moment qu’ils partageaient.

Il est clair que le rôle de l’ONU s’est avéré important pour le succès de la réunion des ONG. Tout d’abord, elle a fourni un pouvoir de convocation et des ressources. Mais deux autres raisons ont également fait de l’ONU un point focal attrayant pour nos efforts d’organisation.

Le contexte est toujours important, et une partie du contexte de l’époque était qu’il ne pouvait y avoir de contact direct entre un Israélien et un membre de l’OLP. Se réunir au sein et sous l’égide de l’ONU permettait de contourner cette interdiction. Don Betz, principal organisateur de la conférence des Nations unies et de la réunion des ONG, se souvient d’avoir fait passer des notes d’une personne à l’autre afin d’éviter tout « contact direct ». Kathy Bergen, qui a été membre de l’exécutif de l’ICCP, se souvient d’une plate-forme où des plantes en pot devaient diviser les participants sur l’estrade.

Résultats de la conférence

En fin de compte, les conférences ont permis d’accomplir deux choses importantes. Au niveau « officiel », les Nations unies ont publié un document politique, la Déclaration de Genève sur la Palestine, une déclaration plus explicite et plus complète que les précédentes. Deuxièmement, et c’est plus pertinent pour notre propos, le succès du forum des ONG a fondamentalement modifié le programme de travail pour la Palestine au sein de l’ONU, ce qui a conduit à la création de l’ICCP et à la poursuite de l’engagement avec les ONG à une échelle plus large et plus systématique.

Au cours de la décennie suivante, le symposium international annuel, renforcé par des dizaines de symposiums régionaux dans le monde entier, s’est avéré être une composante essentielle d’un mouvement mondial émergent. Ils ont permis aux leaders d’opinion et aux universitaires d’interagir avec les militants et les organisateurs, aux Palestiniens et aux Israéliens d’interagir entre eux et avec d’autres. L’éventail des sujets abordés couvrait pratiquement toutes les facettes du dilemme.

Mais au-delà de la fourniture d’informations, les symposiums ont profité au mouvement de manière plus tangible. Ils ont permis aux membres potentiels de se rencontrer. Ils ont fourni une plate-forme qui leur a permis d’identifier des préoccupations communes et des points d’intérêt commun. Ils les ont alertés sur les tendances et les questions émergentes. Ils les ont aidés à formuler un langage et des stratégies communs. Le Comité international de coordination des ONG sur la question de Palestine (ICCP) et divers réseaux régionaux sont nés de ces symposiums.

En Amérique du Nord, il a été décidé d’étendre le travail du Comité de coordination nord-américain (CCNA) au-delà du symposium annuel. Cette coalition binationale de 85 à 100 ONG usaméricaines et canadiennes a créé un réseau d’action urgente, publié un répertoire annuel des ressources et entrepris des projets spéciaux tels que le projet d’information sur la conférence de paix.

Des organisations disparates ont travaillé ensemble et des personnalités disparates ont établi un climat de confiance. Bien sûr, des conflits ont surgi et certaines personnalités se sont opposées, mais nous avons finalement tiré de précieux enseignements. Par exemple, l’importance d’identifier les préoccupations communes, de partager l’information et de construire des structures qui nous aident à renforcer nos objectifs communs.

Tout a été fait avec des moyens limités, c’est-à-dire avec peu de ressources financières. Ni l’ICCP, ni le NACC n’ont jamais fonctionné avec plus d’un membre du personnel ; la plupart des autres comités régionaux n’en avaient pas. Mais en fin de compte, le dévouement et l’esprit d’innovation ne suffisent pas.

L’expiration de l’ICCP et du NACC en 1994 reste une situation complexe qui mérite une attention et une discussion sérieuses. Parmi les facteurs, on peut citer la disparition de plusieurs organisations laïques, la perte importante de membres et la réduction des ressources parmi les principales dénominations protestantes, et même l’attitude des dirigeants palestiniens à l’ONU.

Néanmoins, les réalisations et la disparition de l’ICCP et de la NACC offrent des leçons qui pourraient être utiles à une nouvelle génération. En outre, elles soulèvent des questions pressantes pour les dirigeants d’aujourd’hui.

Des leçons pour aujourd’hui

Que se passera-t-il une fois la crise actuelle passée ? Les militants et les leaders d’opinion d’aujourd’hui peuvent-ils identifier et mettre en place des espaces et un cadre qui encourageront la coopération, tant au niveau national qu’international, ce qui renforcera leurs efforts ? Peuvent-ils organiser des opérations durables à long terme ? Est-il possible que les Nations unies fournissent à nouveau un tel cadre ?

Tout aussi important, quelles stratégies doivent être adoptées face à une opposition croissante - dont une grande partie est constituée de brimades sans principes, d’intimidations et de désinformation ? Il est clair que cela se produit déjà. Les campagnes de diffamation, les attaques ad hominem et la perception de la culpabilité par association sont lancés contre de jeunes professionnels et d’autres personnes qui s’expriment en faveur des droits des Palestiniens et qui contestent la campagne militaire effrénée d’Israël. Malheureusement, l’une des leçons du passé est que les leaders émergents doivent se préparer à l’éventualité que les tentatives de les réduire au silence puissent s’intensifier jusqu’à la violence, la tentative d’infiltration, le cambriolage et le vandalisme. Les dirigeants de l’ICCP et du NACC pourraient documenter et amplifier toutes ces activités répréhensibles qui ont été dirigées contre eux et qui seront probablement déployées contre les nouveaux dirigeants, d’autant plus que les entités habituées à dominer le discours public se retrouvent de plus en plus en minorité.

Une leçon positive encourageante tirée de l’expérience de l’ICCP et du NACC est que les efforts déployés pour mettre en place une coalition efficace peuvent produire des résultats positifs inattendus. La mise en place d’une coalition efficace demande du temps, de l’énergie et de l’engagement. Les relations humaines aident à surmonter les disparités organisationnelles, et c’est ainsi qu’avec l’ICCP et la NACC, on a pu trouver des athées engagés travaillant respectueusement aux côtés de responsables d’églises. Mais les organisations, comme les personnes, ont souvent des limites qui doivent être respectées. La coordination n’est pas synonyme de domination, ni d’accord sur tout. Néanmoins, l’identification de principes communs et la mise en œuvre d’actions coordonnées renforcent et mettent davantage l’accent sur les domaines qui font l’objet d’un accord commun.

Les militants d’aujourd’hui peuvent également tirer leur force du fait qu’au niveau international, le climat politique a changé. Le soutien aux droits des Palestiniens s’est accru de manière exponentielle, car de plus en plus de personnes dans le monde en sont venues à la conclusion que la paix israélo-palestinienne et la stabilité dans la région ne peuvent être obtenues que par des moyens politiques.

Bien que certains puissent affirmer qu’il est prématuré de le faire, la question de la suite doit être abordée, en particulier compte tenu de la menace que cette crise fait peser sur l’ordre fondé sur des règles et sur le droit international. Une fois la crise apaisée, comment maintenir l’élan et pérenniser les acquis ? L’évolution mesurable de l’opinion publique crée une occasion nouvelle et sans précédent de transformer le discours et d’introduire un changement durable. Il est clair que les décideurs politiques usaméricains travaillent déjà à l’élaboration de leur propre réponse - la société civile doit faire de même.

Cet article est le fruit d’une collaboration entre des personnes cumulant un engagement collectif de plus de deux cents ans. Les principaux auteurs sont Kathy Bergen, Don Betz, Larry Ekin et Don Wagner. Ils ont interrogé ou sollicité la contribution de 20 autres dirigeants d’ONG, anciens ou actuels.

Kathy Bergen a été secrétaire générale du Comité international de coordination des organisations non gouvernementales sur la question de Palestine à Genève de 1990 à 1994. Sur les 43 années pendant lesquelles elle a travaillé sur les questions de Palestine/Israël, elle a travaillé à Jérusalem pendant neuf ans et à Ramallah pendant sept ans et demi.  

Don Betz est un ancien professeur de sciences politiques et président d'université à la retraite. Il a été officier de liaison pour la Conférence internationale des Nations unies sur la question de Palestine (ICQP) en 1983, en se concentrant sur la participation des organisations non gouvernementales, et dans la division des droits des Palestiniens. Betz a présidé le Comité international de coordination des ONG sur la question de Palestine (ICCP) à partir de 1984. Le réseau de l'ICCP s'est étendu à plus de 1200 organisations dans le monde.

Larry Ekin a été président du comité de coordination nord-américain pendant cinq mandats. En coopération avec le Conseil des Églises du Moyen-Orient, il a fondé le Bureau de voyage œcuménique et a dirigé personnellement plus de 20 délégations dans la région. Il est l'auteur de Enduring Witness : The Palestinians and The Churches et d'autres publications.

Don Wagner est un professeur retraité d'études sur le Moyen-Orient, un membre du clergé presbytérien et un militant des droits de l'homme. Il a été directeur national de la campagne pour les droits de l'homme en Palestine de 1980 à 1989 et membre du comité directeur de la NAAC et du comité directeur international au cours des années 1980.

16/10/2024

MEHDI HASAN
Israël est un État voyou : il devrait être exclu des Nations unies


Mehdi Hasan, The Guardian, 15/10/2024
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Un État voyou ne peut pas déclarer impunément la guerre à l’ONU

Ramses, Cuba

Au cours de l’année écoulée, Israël a lancé des attaques contre de nombreux pays et territoires occupés : la bande de Gaza, la Cisjordanie, le Liban, la Syrie, le Yémen et l’Iran.

Pourtant, pays et territoires mis à part, Israël a également ciblé une organisation spécifique avec une série d’attaques rhétoriques et violentes sans précédent.

Oui, les Nations unies. Nous avons tous vu Israël déclarer la guerre à l’ONU.

Il suffit de regarder ce qui s’est passé ces dernières semaines et ces derniers mois :

  • Le Premier ministre israélien, à la tribune de l’assemblée générale des Nations unies, a dénoncé cet organe comme étant « méprisable », une « maison des ténèbres » et un « marécage de bile antisémite ».

  • L’ambassadeur sortant d’Israël aux Nations unies a déchiqueté un exemplaire de la charte des Nations unies avec une déchiqueteuse miniature alors qu’il se trouvait également à la tribune de l’assemblée générale, et a déclaré plus tard que le siège des Nations unies à New York « devrait être fermé et rayé de la surface de la Terre ».

  • Le ministre israélien des Affaires étrangères a accusé à tort le secrétaire général des Nations unies de ne pas avoir condamné les attaques de l’Iran contre Israël, l’a déclaré « persona non grata en Israël » et a annoncé qu’il lui avait « interdit d’entrer dans le pays ».

  • Le gouvernement israélien a activement fait obstruction à une commission d’enquête mandatée par l’ONU qui tentait de recueillir des preuves sur les attaques du 7 octobre.

  • Le parlement israélien est en train de désigner une agence de l’ONU de longue date, l’UNRWA, comme « organisation terroriste ».

  • L’armée israélienne a bombardé des écoles, des entrepôts et des camps de réfugiés de l’ONU à Gaza pendant 12 mois consécutifs, tuant au passage un nombre record de 228 employés de l’ONU. « Il s’agit de loin du nombre le plus élevé de membres de notre personnel tués dans un seul conflit ou une seule catastrophe naturelle depuis la création des Nations unies », selon les termes du secrétaire général de l’ONU.

  • L’armée israélienne s’en prend désormais également aux soldats de la paix de l’ONU dans le sud du Liban. Selon l’ONU, « cinq Casques bleus de la FINUL au Liban ont été blessés par les forces israéliennes qui ont endommagé des positions de l’ONU proches de la “Ligne bleue” ».

En quoi tout cela est-il acceptable ? Acceptable ? Légal?

La question la plus importante est peut-être la suivante : comment Israël peut-il encore rester membre de l’ONU ? Pourquoi n’a-t-il pas encore été expulsé d’une organisation qu’il attaque et sape sans relâche et sans vergogne ? Bien sûr, d’autres auteurs de violations des droits de l’homme restent membres de l’ONU - la Syrie, la Russie et la Corée du Nord, pour n’en citer que quelques-uns - mais aucun d’entre eux n’a tué en masse des employés de l’ONU ; aucun n’a envoyé des chars pour envahir une base de l’ONU; aucun n’a « refusé de se conformer à plus de deux douzaines de résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ». Cela fait plus de 60 ans qu’aucun pays au monde n ‘a osé déclarer un secrétaire général de l’ONU « persona non grata ».

Soyons clairs : ce n’est pas comme s’il n’existait pas de mécanisme permettant d’expulser un État membre de l’ONU. L’article 6 de la charte des Nations unies stipule : « Un membre des Nations unies qui a violé de manière persistante les principes énoncés dans la présente Charte peut être exclu de l’Organisation par l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité ».

D’aucuns pourraient faire remarquer qu’aucun État membre n’a jamais été expulsé de l’ONU en vertu de l’article 6. De plus, les USA, qui ont opposé leur veto à plus de 50 résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU critiquant Israël depuis le début des années 1970, ne permettraient jamais qu’une telle « recommandation du Conseil de sécurité » soit formulée.

L’objection est valable. L’histoire nous enseigne toutefois qu’il existe des solutions pour contourner les vetos du Conseil de sécurité. Comme l’a souligné Thomas Grant, professeur de droit international et ancien conseiller du département d’État usaméricain, en octobre 2022, alors qu’il plaidait pour l’expulsion de la Russie des Nations unies à la suite de l’invasion illégale de l’Ukraine par Vladimir Poutine, « les membres de l’ONU ont jugé à deux reprises par le passé qu’une délégation particulière n’était plus apte à s’asseoir à la table de l’organisation. À chaque fois, l’ONU a improvisé une solution ».

En 1971, les nations socialistes et non alignées du Sud ont voté à l’assemblée générale des Nations unies pour reconnaître la République populaire de Chine comme « le seul représentant légitime de la Chine aux Nations unies », remplaçant ainsi les représentants de la République de Chine (Taïwan), qui avait été un membre fondateur des Nations unies. La RdC était exclue, la RPC était admise - et c’est l’assemblée générale, et non le conseil de sécurité, qui en a décidé ainsi.

Trois ans plus tard, s’appuyant à nouveau non pas sur la charte des Nations unies mais sur ses propres « règles de procédure », comme l’a noté l’avocat spécialiste des droits humains et ancien fonctionnaire des Nations unies Saul Takahisi, l’assemblée générale des Nations unies « a voté le refus de reconnaître les pouvoirs de la délégation sud-africaine » et « a interdit à l’Afrique du Sud de participer à l’AG de l’ONU » jusqu’en 1994.

Et les deux principales raisons invoquées par l’assemblée générale des Nations unies pour suspendre l’adhésion de l’Afrique du Sud ? Sa pratique de l’apartheid à l’encontre de la population noire indigène et son occupation illégale de la Namibie voisine. Cela vous rappelle quelque chose ?

Comme l’a écrit Thomas Grant, « l’action contre l’Afrique du Sud n’a suivi aucune procédure précise dans la charte des Nations unies ou dans la pratique existante des Nations unies » et les Nations unies ont montré comment « une éthique d’improvisation prévaut, lorsque les États membres jugent qu’une question est suffisamment importante pour qu’ils agissent ».

Qu’est-ce qui est plus « important » pour les États membres de l’ONU en ce moment que des attaques contre l’ONU elle-même par un État membre ? Contre l’autorité, le personnel, le siège et la charte de l’ONU ? Samedi, 40 pays ont publié une déclaration commune condamnant l’attaque effrontée et continue d’Israël contre les soldats de la paix de l’ONU au Liban, mais les paroles ne valent pas grand-chose. Les États membres de l’ONU doivent agir.

Le gouvernement israélien peut vouloir prétendre que les Nations unies, et l’assemblée générale en particulier, ne sont pas pertinentes, impuissantes et remplies de préjugés antisémites, mais Israël n’existe aujourd’hui que grâce à une résolution de l’assemblée générale des Nations unies. La déclaration d’indépendance de 1948 du pays fait sept références différentes aux Nations unies, toutes très positives et toujours très reconnaissantes.

L’expulsion d’Israël des Nations unies, ou du moins la suspension de sa participation à l’assemblée générale dans un premier temps, enverrait donc un message fort, tant au peuple israélien qu’au reste du monde, pour dire que l’autorité des Nations unies a encore de l’importance ; que la vie du personnel de l’ONU et des forces de maintien de la paix compte également. Et qu’un État voyou ne peut pas déclarer la guerre à l’ONU elle-même et continuer à s’en tirer à bon compte.

Le message de Netanyahou au monde, par Kamal Sharaf

 

21/08/2024

NOUR ALHAKK
Gilad Erdan : “Le siège de l’ONU doit être rayé de la surface de la Terre”

J’admire la tolérance et la civilisation de ces gens !

Nour Alhakk, Medium, 20/8/2024
Traduit par 
Fausto GiudiceTlaxcala

L’ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU, Gilad Erdan, a déclaré, à la veille de la fin de son mandat, que « le bâtiment de l’ONU doit être fermé et rayé de la surface de la terre ».


Paysage avec le bâtiment du Siège de l’ONU, Raoul Dufy, 1952

Le journal israélien Jerusalem Post a cité Erdan qui a déclaré mardi : « Ce bâtiment peut sembler beau de l’extérieur, mais il est tordu et difforme », faisant référence au bâtiment des Nations unies à New York.


Gilad Erdan, qui cède son poste d’ambassadeur à l’ONU à Danny Danon, qui l’avait déjà été de 2015 à 2020, a fixé une mezouzah en forme de “Grand Israël” à l’entrée de son bureau, pour “signifier à tout le monde que le Grand Israël, Judée et Samarie [Cisjordanie] inclue, appartient au peuple israélien ».

En ce qui concerne ses projets, Erdan a déclaré qu’il se voyait à l’avenir à la tête du Likoud, après le Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Ce n’est pas la première fois qu’Erdan s’en prend à l’ONU, puisqu’il a appelé le mois dernier à la fermeture du complexe de l’ONU à Jérusalem et à l’expulsion des chefs des agences basées en Israël pour « envoyer un message clair selon lequel la partialité et l’exploitation continues de l’ONU à l’encontre d’Israël auront un prix ».

Erdan est un dirigeant du Likoud qui a attaqué à plusieurs reprises le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Israël affirme que les Nations unies sont une institution partiale à son encontre. Les tensions entre Tel-Aviv et l’ONU se sont aggravées après que cette dernière a mis en juin dernier l’armée israélienne sur la liste noire d’entités accusées de tuer des enfants.

Pour sa part, le journal britannique Financial Times a cité des sources israéliennes selon lesquelles le gouvernement Netanyahou envisage des mesures de rétorsion contre les agences des Nations Unies opérant en Palestine, notamment celles qui jouent un rôle important dans les opérations de secours dans la bande de Gaza.

Depuis le 7 octobre, Israël, avec le soutien total des USA, a mené une guerre dévastatrice contre Gaza qui a fait plus de 133 000 martyrs et blessés palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 10 000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine mortelle.

Israël continue d’ignorer la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies l’enjoignant de cesser immédiatement ses activités et les ordres de la Cour internationale de justice de prendre des mesures pour prévenir le génocide et améliorer la situation humanitaire catastrophique à Gaza.

L’histoire se répète

Il convient de mentionner que l’Irgoun, en 1948, sous la direction de l’ancien Premier ministre israélien Menahem Begin, a participé avec le groupe Stern et la Haganah, à l’assassinat d’un membre de la famille royale suédoise, Folke Bernadotte. Celui-ci était le président de la Croix-Rouge suédoise, qui avait été choisi par les Nations unies pour servir de médiateur pour la paix entre les Arabes et les Israéliens.

Folke Bernadotte en 1948 et derrière lui, avec le brassard des Nations Unies, le colonel français Sérot, qui sera assassiné avec lui le 17 septembre 1948

Ces organisations sionistes ont assassiné Bernadotte pour ses propositions de résolution du conflit. Elles considéraient que ces propositions étouffaient l’immigration juive en Israël. Elles les considéraient également comme un plan visant à renforcer le pouvoir des Arabes à Jérusalem et à marginaliser les Juifs.

 

04/08/2024

JEFFREY SACHS
Dix principes pour une paix perpétuelle au XXIe siècle

Les structures fondées sur les Nations Unies sont fragiles et ont besoin d’une mise à niveau urgente ; nous devrions prendre cela en considération lors du Sommet de l’avenir de l’ONU les 22 et 23 septembre prochains.

Jeffrey D. Sachs, Common Dreams, 24/7/2024
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala  

L’année prochaine marquera le 230e anniversaire de l’essai célèbre d’Immanuel Kant, « Projet de paix perpétuelle » (1795). Le grand philosophe allemand a proposé un ensemble de principes directeurs pour parvenir à une paix perpétuelle entre les nations de son époque. Alors que nous nous démenons dans un monde en guerre, et de fait en grave danger d’Armageddon nucléaire, nous devrions nous appuyer sur l’approche de Kant pour notre temps. Un ensemble mis à jour de principes devrait être soumis au Sommet de l’avenir de l’ONU en septembre.

 

Kant était pleinement conscient que ses propositions se heurteraient au scepticisme des politiciens « pratiques » :

Le Politique pratique a coutume de témoigner au faiseur de théories autant de dédain qu’il a de complaisance pour lui-même. À ses yeux, ce dernier n’est qu’un pédant d’école, dont les idées creuses ne portent jamais préjudice à l’État, auquel il faut des principes déduits de l’expérience, qu’un joueur insignifiant, à qui il permet de faire, de suite tous ses coups, sans avoir besoin de prendre, dans sa sagesse, des mesures contre lui.

Néanmoins, comme l’a noté l’historien Mark Mazower dans son étude magistrale sur la gouvernance mondiale [Governing the World: The History of an Idea, 1815 to the Present, 2013], l’œuvre de Kant était un « texte qui allait ifluencer par intermittence des générations de penseurs sur le gouvernement mondial jusqu’à notre époque », aidant à jeter les bases des Nations Unies et du droit international sur les droits humains , la conduite de la guerre et le contrôle des armements.

Les propositions centrales de Kant tournaient autour de trois idées. Premièrement, il rejetait les armées permanentes. Celles-ci « menacent incessamment d’autres États par leur disponibilité à se montrer à tout moment prêtes pour la guerre. » En cela, Kant anticipait d’un siècle et demi l’avertissement célèbre du président américain Dwight D. Eisenhower sur les dangers du complexe militaro-industriel. Deuxièmement, Kant appelait à la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays. En cela, Kant s’insurgeait contre le genre d’opérations secrètes auxquelles les USA ont recouru sans relâche pour renverser des gouvernements étrangers. Troisièmement, Kant appelait à une « fédération d’États libres », qui dans notre époque est devenue les Nations Unies, une « fédération » de 193 États engagés à opérer sous la Charte de l’ONU.

Kant plaçait de grands espoirs dans la forme républicaine, opposée au règne d’un seul, comme frein à la guerre. Kant estimait qu’un dirigeant unique céderait facilement à la tentation de la guerre :

(…) dans une constitution, où les sujets ne sont pas citoyens de l’État, c’est-à-dire qui n’est pas républicaine, une déclaration de guerre est la chose du monde la plus aisée à décider ; puisqu’elle ne coûte pas au chef, propriétaire t non pas membre de l’État, le moindre sacrifice de ses plaisirs de la table, de la chasse, de la campagne, de la cour etc. ; Il peut donc résoudre une guerre, comme une partie de plaisir, par les raisons les plus frivoles, et en abandonner avec indifférence la justification, qu’exige la bienséance, au corps diplomatique, qui sera toujours prêt à la faire.

En revanche, selon Kant :

... si le consentement de chaque citoyen est requis pour décider que la guerre doit être déclarée (et dans cette [constitution républicaine] il ne peut en être autrement), ils seraient naturellement très prudents pour décréter contre eux-mêmes toutes les calamités de la guerre.

Kant était beaucoup trop optimiste quant à la capacité de l’opinion publique à restreindre les actes de guerre. Les républiques athénienne et romaine étaient notoirement belliqueuses. La Grande-Bretagne était la démocratie de pointe du XIXe siècle, mais peut-être aussi sa puissance la plus belliqueuse. Depuis des décennies, les USA se sont engagés sans relâche dans des guerres choisies et des renversements violents de gouvernements étrangers.

Il y a au moins trois raisons pour lesquelles Kant s’est trompé à ce sujet. Premièrement, même dans les démocraties, le choix de lancer des guerres repose presque toujours sur un petit groupe d’élites qui sont en fait largement isolées de l’opinion publique. Deuxièmement, et tout aussi important, l’opinion publique est relativement facile à manipuler par la propagande pour susciter le soutien public à la guerre. Troisièmement, le public peut être tenu à l’écart à court terme des coûts élevés de la guerre en finançant la guerre par la dette plutôt que par l’impôt, et en s’appuyant sur des sous-traitants, des recrues payées et des combattants étrangers plutôt que sur la conscription.

Les idées centrales de Kant sur la paix perpétuelle ont contribué à faire évoluer le monde vers le droit international, les droits humains et la conduite décente en temps de guerre (comme les Conventions de Genève) au XXe Siècle. Pourtant, malgré les innovations dans les institutions mondiales, le monde reste terriblement éloigné de la paix. Selon l’Horloge de l’Apocalypse du Bulletin des scientifiques atomiques, nous sommes à 90 secondes de minuit, plus proches de la guerre nucléaire que jamais depuis l’introduction de l’horloge en 1947.

L’appareil mondial des Nations Unies et du droit international a sans doute empêché une troisième guerre mondiale à ce jour. Le Secrétaire général de l’ONU, U Thant, par exemple, a joué un rôle vital dans la résolution pacifique de la crise des missiles cubains de 1962. Pourtant, les structures fondées sur l’ONU sont fragiles et ont besoin d’une mise à niveau urgente.


Non-violence, de Carl Fredrik Reuterswärd, devant le siège de l’ONU à New-York

Pour cette raison, j’exhorte à formuler et adopter un nouvel ensemble de principes basés sur quatre réalités géopolitiques clés de notre époque.