Joe Piette, Workers World, 17/10/2022
Traduit
par Fausto
Giudice, Tlaxcala
Philadelphie-Les pancartes et les mégaphones ont été remisés avec enthousiasme le 14 octobre, alors que les travailleur·ses du Philadelphia Art Museum célébraient une victoire totale et l'accord pour leur première convention collective, après une grève de 19 jours.
Les travailleur·ses ont voté pour approuver la convention le 16 octobre. Selon les termes du nouvel accord, qui expirera le 30 juin 2025, les travailleur·ses ont obtenu tout ce qu'ils·elles demandaient : un salaire minimum de 16,75 $ (au lieu de 15 $), une augmentation générale de 14 % au cours de la convention de trois ans, avec effet rétroactif à partir du 1er juillet. et les employés à temps plein recevront une prime d’ancienneté de 500 $ (250 $ pour les travailleur·ses à temps partiel) pour chaque période de cinq ans de travail dans l'institution. Et les employés du PMA bénéficieront de quatre semaines de congé familial payé. Ce que les travailleur·ses paient actuellement pour leur régime d'assurance-maladie à franchise élevée diminuera, car l’employeur portera sa contribution de 90 % à 95 %.
Cette victoire intervient après plus de deux ans de pourparlers infructueux, après le dépôt d'une plainte pour pratique déloyale de travail contre la direction du musée, après un vote d'autorisation de grève à 99 % et après une grève d'avertissement d'une journée le 16 septembre. Les travailleur·ss ont finalement quitté leur poste le 26 septembre.
Pas de convention, pas de Matisse !
Les responsables du musée ont finalement cédé aux demandes du syndicat du PMA un jour avant que les travailleur·ses ne mènent une manifestation militante le 15 octobre, en marge d'un gala précédant l'ouverture de l'exposition tant attendue de plus de 100 œuvres d'Henri Matisse. Plus de 3 000 billets avaient déjà été vendus pour cette exposition unique aux USA, qui se tiendra du 20 octobre au 29 janvier 2023. Les travailleur·ses du PMA étaient particulièrement indigné·es que la direction du musée ait fait appel à des briseurs de grève d'autres villes pour préparer et installer les précieuses œuvres.
Depuis que les 180 travailleur·ses du musée ont débrayé, les piquets de grève ont vu une forte participation des activistes de la région, notamment des membres d'autres syndicats et groupes communautaires, de la coalition Save UC Townhomes et des politiciens progressistes de la ville et de l'État.
Impact sur d'autres efforts d'organisation
En plus d'apporter des gains importants aux travailleur·ses du célèbre musée, la grève a revigoré le mouvement syndical local, comme en témoigne la participation aux piquets de grève quotidiens de membres de l'AFSCME, de UNITE HERE, des Teamsters et de bien d'autres.
Sur la base de l'expérience de la victoire du syndicat du PMA, une solidarité similaire pourrait être plus facile à obtenir dans un certain nombre de luttes syndicales et communautaires de la région actuellement en cours. Il s'agit notamment de l'association des étudiants diplômés de l'université Temple (TUGSA), des syndicats du corps enseignant et du personnel de l'université des arts, de Starbucks Workers United, des travailleurs d'Amazon, des organisateurs de Home Depot et des résidents de UC Townhomes qui luttent contre l'expulsion.
« Cela aura un impact énorme sur les travailleur·ses du musée, et je pense que cela pourrait aussi avoir des répercussions sur d'autres institutions culturelles », a déclaré Adam Rizzo, président de la Philadelphia Museum of Art Union, Local 397 de lAmerican Federation of State, County and Municipal Employees, affilié àu Conseil de district 47 de l'AFSCME. (tinyurl.com/bddaac8x)
Le PMA étant l'un des plus anciens et des plus grands musées d'art des USA, avec plus de 240 000 œuvres d'art provenant du monde entier, la victoire du syndicat du PMA pourrait donner de l'énergie à d'autres travailleur·ses de musées à travers les USA, où le personnel de dizaines de musées s'est syndiqué au cours des trois dernières années afin de lutter pour des salaires et des avantages plus élevés. Des piquets de grève à l'extérieur des musées, des grèves d'un jour et d'autres manifestations de travailleur·ses ont eu lieu au Brooklyn Museum of Art, au Carnegie International de Pittsburgh, au Massachusetts Museum of Contemporary Art, au Museum of Fine Arts de Boston et dans d'autres institutions culturelles.
Lee Saunders, président de l'AFSCME, à laquelle le syndicat des musées est affilié, a publié une déclaration : « C'est pourquoi les travailleurs culturels des musées, des bibliothèques et des zoos à travers le pays ont lancé une vague d'organisation des travailleurs qui fait tache d’huile dans tout le secteur. » (tinyurl.com/4fvnkv6f)
Quelle que soit la renommée du musée, les travailleur·ses ne peuvent pas vivre uniquement du prestige.