La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

Affichage des articles dont le libellé est Biden-Bibi. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Biden-Bibi. Afficher tous les articles

20/07/2023

GIDEON LEVY
Les carottes, ça suffit : il est temps que les USA utilisent le bâton pour changer la politique israélienne

Gideon Levy, Haaretz, 20/7/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Il est difficile de savoir s’il faut pleurer ou rire en lisant les grandes lignes de la conversation d’une heure que Joe Biden a eue avec Thomas Friedman, du New York Times après avoir rencontré le président Isaac Herzog, résumées le mardi 18 juillet.


United States of Israel, par Emanuele Del Rosso

On peut pleurer sur l’impuissance et l’inutilité de la plus grande superpuissance du monde face à son protégé, Israël. On peut aussi rire des rôles inversés de la fourmi et de l’éléphant.

On peut crier que l’USAmérique n’a rien appris et n’a rien oublié de la seule façon de traiter Israël, si l’on veut vraiment l’influencer, et on peut se laisser aller à rire de la façon dont Israël continue à se moquer des USA.

Le résultat est le même : Israël peut continuer à faire tout ce qu’il veut, promulguer des lois antidémocratiques, mener des pogroms contre les Palestiniens et poursuivre l’apartheid - les USA ne bougeront pas le petit doigt.

Même lorsque Washington grogne, s’emporte, fulmine, condamne et retarde même l’invitation du premier ministre - la plus terrible des armes apocalyptiques - Israël n’a pas à le prendre au sérieux. L’USAmérique parle mais ne tire jamais. Si elle veut un jour influencer Israël, ce qui n’est pas encore le cas, elle devra commencer à tirer, comme le dit l’adage usaméricain.

Le terrible Biden, qui n’invite pas notre Netanyahou, malgré toutes les souffrances du peuple juif, “plaide” auprès d’Israël. Plaide. Friedman a pu écrire que Biden a transmis un message clair selon lequel la législation [sur la réforme judiciaire] doit cesser, mais ce message est creux, comme la plupart de ceux qui l’ont précédé.

Au fil des ans, Israël a appris à ignorer ces messages. Rien de grave ne lui est arrivé. Cela ne peut que signifier que le plaideur lui-même ne souhaite pas vraiment voir la partie qu’il implore changer de comportement. Biden ne fait que des beaux discours sur la démocratie israélienne et ne dit pas un mot sur ce que son pays fera si Israël ne tient pas compte de son appel.