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Sergio Rodríguez Gelfenstein
¿Qué hará Marcos Rubio? 

31/07/2024

SAMI AL-ARIAN
El asesinato de Ismail Haniyeh: Un momento de la verdad para Oriente Medio

Sami Al-Arian, Middle East Eye, 31/7/2024
Traducido por
Fausto Giudice, Tlaxcala

Sami Al-Arian (Kuwait, 1958) es director del Centro de Asuntos Islámicos y Mundiales (CIGA), que fundó en la Universidad Sabahattin Zaim de Estambul. Originario de Palestina, vivió en USA durante cuatro décadas (1975-2015), donde fue profesor titular, conferenciante de renombre y activista de derechos humanos, antes de ser deportado a Turquía tras 15 años de surrealista persecución judicial a raíz del 11-S. Es autor de varios estudios y libros.

 Mientras Netanyahu intenta provocar un conflicto regional más amplio, el asesinato por Israel del líder político de Hamás unirá a los palestinos y a sus partidarios en la indignación.



Ismail Haniyeh,
قائد الأحرار, Qayd El Ahrar, líder de l@s libres

 El asesinato por Israel del dirigente de Hamás Ismail Haniyeh en Irán es una prueba más de que se trata de un Estado canalla fuera de control que se considera por encima de la ley y puede hacer lo que quiera sin importarle las consecuencias.

Matar a Haniyeh, líder político del principal movimiento de resistencia en Palestina, y a un alto comandante de Hezbolá, Fuad Shukr, son escaladas peligrosas que probablemente serán respondidas con represalias contundentes tanto por el grupo libanés como por Irán. La implicación de este último quedó asegurada tras la decisión de Israel de atacar a Haniyeh en su capital.

Todo esto pone en un aprieto a la administración Biden, que está políticamente interesada en poner fin a la guerra de Israel contra Gaza por motivos electorales y que ha hablado de boquilla de alcanzar un acuerdo de alto el fuego. Cualquier presión sobre Israel garantizará la ira del influyente lobby pro-israelí, mientras que acudir en ayuda de Israel le llevará necesariamente a una guerra más amplia.

Tras las desastrosas guerras de USA en Afganistán e Irak, la opinión pública usamericana ha dejado claro que no está interesada en implicarse en nuevas guerras en Oriente Próximo.

Pero la escalada de este conflicto ha sido el plan del primer ministro israelí Benjamín Netanyahu desde el principio, como dejó claro en su discurso ante el Congreso usamericano la semana pasada.

Netanyahu tiene problemas porque ha sido incapaz de lograr su objetivo político y militar de derrotar totalmente, por no hablar de aniquilar, a Hamás, o desalojar al grupo del gobierno de Gaza.

Tampoco ha conseguido liberar a los israelíes cautivos por medios militares, salvo a unos pocos, lo que ha aumentado la presión sobre él a nivel nacional.

Sin final a la vista

Tras diez meses de guerra en Gaza, no se vislumbra el final. El fracaso del ejército israelí se hace aún más evidente cuando el resultado de su campaña está batiendo récords de asesinatos de civiles y mutilaciones de niños con el uso de armas y apoyo usamericanos, y la cantidad de bombas lanzadas equivalente a cinco Hiroshimas.

Más allá de Gaza, Netanyahu tampoco es capaz de contener los otros frentes de la guerra, que han provocado la evacuación de decenas de miles de israelíes tanto en el norte como en el sur. Ha sido incapaz de hacerlos regresar debido a los esfuerzos militares de Hezbolá y los Hutíes para poner fin a la guerra genocida en Gaza.

SAMI AL-ARIAN
L’assassinat d’Ismail Haniyeh : Un moment de vérité pour le Moyen-Orient


Sami Al-Arian, Middle East Eye, 31/7/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

Sami Al-Arian (Koweit, 1958)  est le directeur du Centre pour les affaires islamiques et mondiales (CIGA) qu’il a fondé à l’université Sabahattin Zaim d’Istanbul. Originaire de Palestine, il a vécu aux USA pendant quatre décennies (1975-2015) où il a été professeur titulaire, conférencier de renom et militant des droits humains avant d’être déporté en Turquie au terme de 15 ans de persécutions judiciaires surréalistes dans le sillage du 11 septembre. Il est l’auteur de plusieurs études et ouvrages.

Alors que Netanyahou cherche à provoquer un conflit régional plus large, l’assassinat par Israël du chef politique du Hamas va unir les Palestiniens et leurs partisans dans l’indignation.

             Ismail Haniyeh, قائد الأحرار, Qayd El Ahrar, leader des humains libres

L’assassinat par Israël du chef du Hamas, Ismail Haniyeh, en Iran est une nouvelle preuve qu’il s’agit d’un État voyou hors de contrôle qui se considère au-dessus des lois et qui peut faire ce qu’il veut sans se soucier des conséquences.

L’assassinat de Haniyeh, le chef politique du principal mouvement de résistance en Palestine, et d’un commandant de haut rang du Hezbollah, Fuad Shukr, constitue une escalade dangereuse qui donnera probablement lieu à des représailles vigoureuses de la part du groupe libanais et de l’Iran. L’implication de ce dernier a été assurée après la décision d’Israël de cibler Haniyeh dans sa capitale.

Tout cela place l’administration Biden, qui a politiquement intérêt à mettre un terme à la guerre d’Israël contre Gaza pour des raisons électorales et qui s’est contentée de belles paroles pour parvenir à un accord de cessez-le-feu, dans une situation délicate. Toute pression sur Israël lui vaudra les foudres de l’influent lobby pro-israélien, tandis que venir en aide à Israël l’entraînera nécessairement dans une guerre plus vaste.

Après les désastreuses guerres usaméricaines en Afghanistan et en Irak, l’opinion publique usaméricaine a clairement fait savoir qu’elle ne souhaitait pas être impliquée dans de nouvelles guerres au Moyen-Orient.

Mais l’escalade de ce conflit a toujours été le plan du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, comme il l’a clairement indiqué dans son discours devant le Congrès usaméricain la semaine dernière.

Netanyahou est en difficulté parce qu’il n’a pas été en mesure d’atteindre son objectif politique et militaire de vaincre totalement, et encore moins d’anéantir, le Hamas, ou de déloger le groupe du pouvoir à Gaza.

Il n’a pas non plus réussi à libérer les prisonniers israéliens par des moyens militaires, à l’exception d’une poignée d’entre eux, ce qui accentue la pression sur lui au niveau national.

Pas de fin en vue

Dix mois après le début de la guerre contre Gaza, aucune fin n’est en vue. L’échec de l’armée israélienne est d’autant plus évident que le résultat de sa campagne établit des records de meurtres de civils et de mutilations d’enfants, avec l’utilisation d’armes et le soutien des USAméricains, et que le nombre de bombes larguées équivaut à cinq Hiroshima.

Au-delà de Gaza, Netanyahou est également incapable de contenir les autres fronts de la guerre, qui ont provoqué l’évacuation de dizaines de milliers d’Israéliens, tant au nord qu’au sud. Il n’a pas pu les faire revenir en raison des efforts militaires du Hezbollah et des Houthis pour mettre fin à la guerre génocidaire à Gaza.

Au cours des dix derniers mois, Netanyahou a tenté de rétablir la dissuasion, un élément essentiel de la doctrine militaire israélienne, qui a été gravement compromise par les attentats du 7 octobre. Il tente aussi de restaurer l’image de l’appareil de renseignement israélien, qui s’est également effondré.

De toute évidence, Netanyahou ne veut pas que la guerre se termine. Si elle se termine sans la “victoire totale” qu’il a promise, il y aura une enquête qui pourrait l’amener à rendre des comptes et à être évincé du pouvoir. De plus, il fait face depuis longtemps à de graves accusations de corruption qui pourraient le conduire en prison. Il est donc dans son intérêt non seulement de poursuivre la guerre, mais aussi de l’élargir.

En outre, Netanyahou soutient clairement l’ancien président Donald Trump, un allié fidèle qui a donné à Israël tout ce qu’il voulait pendant sa présidence, du déplacement de l’ambassade US à Jérusalem à l’évitement de l’Autorité palestinienne, en passant par l’assassinat du commandant iranien Qassem Soleimani et la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, en violation du droit international.

En déstabilisant le Moyen-Orient, en prolongeant l’assaut sur Gaza et en créant de l’incertitude, il est plus probable que l’adversaire de Trump, la vice-présidente Kamala Harris, soit battue lors des élections de novembre, car une telle instabilité et de tels bouleversements sont généralement défavorables à l’administration en place. La prolongation de la guerre donne également l’impression que l’administration Biden, qui a été complice du génocide israélien, est faible et inefficace.

Impact stratégique

Haniyeh, descendant de survivants de la Nakba, né et élevé dans le camp de réfugiés d’Al Shati à Gaza, était un dirigeant populaire parmi les Palestiniens. Premier ministre du gouvernement élu du Hamas en 2006, il est devenu le chef politique du groupe en 2017.

Les Palestiniens ont vu à plusieurs reprises leurs dirigeants assassinés par un régime sioniste qui cherche à les éliminer par tous les moyens. En 2004, les dirigeants du Hamas Ahmed Yassin et Abdelaziz Al Rantissi ont été assassinés à Gaza à trois semaines d’intervalle. Des dizaines d’autres dirigeants palestiniens ont été assassinés, emprisonnés ou exilés au cours des décennies de lutte pour la liberté.

D’un point de vue stratégique, l’assassinat de Haniyeh n’aura pas d’impact significatif sur le Hamas, car celui-ci est capable de remplacer ses dirigeants et dispose d’un certain nombre de candidats qui pourraient prendre la relève avant la tenue d’élections, notamment Khaled Meshaal, Moussa Abu Marzouk et Khalil Al Hayya.

Il en va de même pour le Hezbollah. En 1992, Israël a assassiné son secrétaire général, Abbas Al Moussaoui, qui a été remplacé par Hassan Nasrallah. Nasrallah avait 31 ans à l’époque et n’était pas très connu, mais il est devenu depuis l’un des dirigeants les plus importants du Liban dans les temps modernes.

S’il existait encore un doute sur le fait que le régime sioniste n’a aucune vision d’un avenir impliquant les Palestiniens, sans parler de la souveraineté ou d’un État pour eux, ce doute est effacé par ces dangereuses escalades.

Ce régime incarne l’hégémonie, le contrôle, la suprématie ethnique et l’apartheid. Il cherche à procéder à un nettoyage ethnique, dans le but d’asservir les Palestiniens dans le cadre d’un projet de Grand Israël. Netanyahou tente d’enfoncer un clou dans le cercueil de la solution à deux États, derrière laquelle les USA ne peuvent plus se cacher.

C’est un moment de vérité pour toutes les parties concernées, en particulier à la lumière du récent avis consultatif de la Cour internationale de justice condamnant l’occupation israélienne comme illégale. L’ordre international que les USA ont construit depuis la Seconde Guerre mondiale est en train de s’effondrer. Toute leur rhétorique sur l’État de droit, la démocratie et les droits de l’homme a été totalement sapée par Israël, les USA lui donnant le feu vert pour sn entreprise génocidaire.

Les actions malhonnêtes du régime sioniste renforcent également les allégations de crimes de guerre formulées par la Cour pénale internationale à l’encontre de Netanyahou et de son ministre de la défense, Yoav Gallant.

Mais l’assassinat de Haniyeh ne fera qu’exaspérer et unir les Palestiniens. Il avait récemment appelé à des manifestations massives le 3 août pour protester contre le génocide de Gaza. Alors que des appels à la protestation et à la grève générale sont déjà en cours, son assassinat alimentera sans aucun doute une mobilisation massive dans le monde arabe et musulman pour mettre fin à la guerre génocidaire contre Gaza et rapprocher les Palestiniens de la liberté et de la libération.

ADDAMEER
Llamamiento internacional a la acción: Investiguen la redada de Sde Teiman y las violaciones de los derechos humanos de los detenidos gazatíes

 Addameer, 29/7/2024
Traducido por
Fausto Giudice, Tlaxcala

 

ADDAMEER (conciencia en árabe) Prisoner Support and Human Rights Association es una institución civil no gubernamental palestina que trabaja en apoyo de los presos políticos palestinos recluidos en cárceles israelíes y palestinas. Creada en 1991 por un grupo de activistas interesados en los derechos humanos, ofrece asistencia jurídica gratuita a los presos políticos, defiende sus derechos a escala nacional e internacional y trabaja para poner fin a la tortura y otras violaciones de los derechos de los presos mediante actividades de seguimiento, procedimientos legales y campañas de solidaridad.

El 29 de julio de 2024, la policía militar de la ocupación realizó una redada en el campo militar de Sde Teman y detuvo a soldados acusados de agredir sexualmente de forma brutal a un detenido varón de Gaza. Según los informes, el detenido presentaba graves signos de haber sido violado con instrumentos de tortura afilados. Los abogados han documentado numerosos casos de tortura y violencia sexual contra detenidos de Gaza, que revelan un sombrío patrón de abusos en el campo militar de Sde Teman. A pesar de estos casos bien documentados, el 99% de las investigaciones sobre torturas y abusos de las FOI (Fuerzas de ocupación israelíes) contra palestinos no avanzan, por lo que no hay rendición de cuentas ni repercusiones para los autores. Esta persistente falta de justicia pone de manifiesto la impunidad sistémica en el seno de las FOI, que permite que violaciones tan atroces continúen sin control. 

 


 

Los abogados han documentado numerosos casos en los que las FOI realizaron registros corporales excesivos a detenidos de Gaza. Durante estos registros, los detenidos fueron obligados a adoptar posturas humillantes y sometidos al uso de detectores de metales en el cuerpo, que se movían por sus zonas íntimas mientras los soldados se burlaban de ellos y los maltrataban verbalmente con constantes insultos y obligando a los detenidos a maldecirse a sí mismos.

 

Numerosas organizaciones de derechos humanos, entre ellas Addameer, llevan documentando las torturas, los malos tratos y las violaciones de derechos humanos contra detenidos gazatíes desde el comienzo del genocidio en Gaza. Las organizaciones han registrado meticulosamente casos de abusos físicos y psicológicos, aportando pruebas decisivas de los malos tratos y la tortura sistemáticos que se producen en centros como Sde Teman. Los informes ponen de relieve la gravedad y la magnitud de las violaciones, y subrayan la urgente necesidad de que la comunidad internacional intervenga y rinda cuentas para hacer frente a estos continuos abusos contra los derechos humanos. 

 

ADDAMEER
Appel international à l’action : Enquêtez sur le raid à Sde Teiman et les violations des droits humains des détenus gazaouis

Addameer, 29/7/2024

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

 

ADDAMEER (conscience en arabe) Prisoner Support and Human Rights Association est une institution civile non gouvernementale palestinienne qui s’efforce de soutenir les prisonniers politiques palestiniens détenus dans les prisons israéliennes et palestiniennes. Créé en 1991 par un groupe d’activistes intéressés par les droits de l’homme, le centre offre une aide juridique gratuite aux prisonniers politiques, défend leurs droits au niveau national et international et s’efforce de mettre fin à la torture et aux autres violations des droits des prisonniers par le biais d’un suivi, de procédures juridiques et de campagnes de solidarité.

 

Le 29 juillet 2024, la police militaire de l’occupation a fait une descente dans le camp militaire de Sde Teman, arrêtant des soldats accusés d’avoir brutalement agressé sexuellement un détenu de Gaza. Le détenu présenterait de graves signes de viol à l’aide d’outils de torture tranchants. Des avocats ont documenté de nombreux cas de torture et de violence sexuelle à l’encontre de détenus de Gaza, révélant un sinistre schéma d’abus au sein du camp militaire de Sde Teman. Malgré ces cas bien documentés, 99 % des enquêtes sur les actes de torture et les abus commis par les FOI (Forces d’occupation israéliennes) à l’encontre des Palestiniens n’aboutissent pas, ce qui fait que les auteurs de ces actes ne sont pas tenus de rendre des comptes et ne connaissent aucune répercussion. Cette absence persistante de justice met en évidence l’impunité systémique au sein des FOI qui permet à des violations aussi flagrantes de se poursuivre sans contrôle.

 

Les avocats ont documenté de nombreux cas où l’armée israélienne a procédé à des fouilles à nu excessives sur des détenus gazaouis. Au cours de ces fouilles, les détenus ont été contraints de se placer dans des positions humiliantes et ont été soumis à l’utilisation de détecteurs de métaux sur leur corps, qui ont été déplacés autour de leurs parties intimes pendant que les soldats se moquaient d’eux et les agressaient verbalement en les maudissant constamment et en les forçant à se maudire eux-mêmes.

ALLISON KAPLAN SOMMER
Para ser una nación civilizada, Israel debe reconocer su propia barbarie


Allison Kaplan Sommer, Haaretz, 30/7/2024

Traducido por Fausto Giudice, Tlaxcala

 

La semana pasada, Benjamín Netanyahu se mostró confiado ante una sesión conjunta del Congreso de USA y declaró que la guerra de Israel contra Hamás en Gaza, y contra otros proxies iraníes en otros frentes, “no es un choque de civilizaciones. Es un choque entre barbarie y civilización”.

 

“Para que triunfen las fuerzas de la civilización”, entonó enfáticamente el primer ministro, “Estados Unidos e Israel deben permanecer unidos”, provocando que su público saltara de sus asientos extasiado.

 

Pero cualquiera que observara las acciones de la turba israelí que el lunes invadió violentamente la base militar de Beit Lid y el centro de detención de Sde Teiman vio un comportamiento mucho más cercano a la barbarie que a la civilización.

 

El airado grupo de infiltrados que atravesó las puertas de lo que se supone que son instalaciones militares seguras incluía no sólo a legisladores, sino también a ministros del gobierno. Exigían la puesta en libertad de nueve reservistas que habían sido detenidos -no arrestados- en el marco de una investigación sobre presuntos malos tratos a un prisionero palestino.

 

“Los heroicos combatientes no deben ser tocados”, gritaban. Los reservistas que prestaban servicio en Sde Teiman habían sido detenidos para ser interrogados por la Policía Militar por orden de la máxima autoridad legal del ejército, el general de división Yifat Tomer-Yerushalmi.

 

Se sospecha que los soldados cometieron abusos con agravantes y sodomía forzada contra el detenido, después de que éste fuera hospitalizado con lo que al parecer son graves lesiones en una parte íntima del cuerpo, lo que indica una horrible violación. El presunto comportamiento abusivo de los soldados a los que los manifestantes exigían tan airadamente que “no se les tocara” fue, de hecho, una barbaridad. También está en consonancia con las denuncias de abusos en Sde Teiman de las que se viene informando en medios como Haaretz desde hace meses.

 

El trato horripilante al enemigo en tiempos de guerra, incluidos los abusos sexuales extremos, no es algo inaudito, ni siquiera en USA, el país que Netanyahu calificó de “gran ciudadela de la democracia”. Quienes vivieron el escándalo de Abu Ghraib en 2004, cuando se difundieron a los medios de comunicación fotografías de los terribles malos tratos infligidos a prisioneros iraquíes, nunca olvidarán las imágenes de violencia física y humillación (por las que finalmente fueron condenados 12 soldados).

 

En aquel momento, algunos destacados políticos usamericanos trataron de presentar a los infractores como matones. Pero nadie que ocupara un cargo de poder o responsabilidad sostuvo que los soldados no debían ser objeto de investigación -y luego de enjuiciamiento- por sus presuntos actos delictivos. Y, desde luego, ninguno encabezó un levantamiento popular contra los fiscales militares que se ocupaban de los casos.

 

ALLISON KAPLAN SOMMER
Pour être une nation civilisée, Israël doit reconnaître sa propre barbarie

Allison Kaplan Sommer, Haaretz, 30/7/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

 

La semaine dernière, Benjamin Netanyahou s’est présenté avec assurance devant une session conjointe du Congrès usaméricain et a déclaré que la guerre d’Israël contre le Hamas à Gaza, et d’autres mandataires iraniens sur d’autres fronts, « n’est pas un choc des civilisations. C’est un choc entre la barbarie et la civilisation ».



« Pour que les forces de la civilisation triomphent », a déclaré le Premier ministre avec insistance, «l’USAmérique et Israël doivent être solidaires », ce qui a provoqué l’extase de son auditoire.


Mais quiconque a observé les actions de la populace israélienne qui a violemment envahi la base militaire de Beit Lid et le centre de détention de Sde Teiman lundi a vu un comportement bien plus proche de la barbarie que de la civilisation.


Le groupe d’infiltrés en colère qui a poussé les portes de ce qui est censé être des installations militaires sécurisées comprenait non seulement des députés mais aussi des ministres du gouvernement. Ils exigeaient la libération de neuf réservistes qui avaient été interpellés - et non arrêtés - dans le cadre d’une enquête sur les mauvais traitements présumés infligés à un prisonnier palestinien.


« Les combattants héroïques ne doivent pas être touchés », ont-ils crié. Les réservistes servant à Sde Teiman avaient été détenus pour interrogatoire par la police militaire sur ordre de la plus haute autorité juridique de l’armée, le général de division Yifat Tomer-Yerushalmi.


Les soldats sont soupçonnés de violences aggravées et de sodomie forcée à l’encontre du détenu, après qu’il eut été hospitalisé avec des blessures apparemment graves sur une partie intime du corps, ce qui indique une violation horrible. Le comportement abusif présumé des soldats que les manifestants demandaient avec tant de colère de “ne pas toucher” était, en fait, barbare. Il est également conforme aux allégations d’abus à Sde Teiman qui ont été rapportées par des médias tels que Haaretz depuis des mois.

 
Les traitements horribles infligés à l’ennemi en temps de guerre, y compris les abus sexuels extrêmes, ne sont pas rares, même aux USA, le pays que  Netanyahou a qualifié de « grande citadelle de la démocratie ». Ceux qui ont vécu le scandale d’Abou Ghraib en 2004, lorsque des photos ont été diffusées dans les médias montrant les terribles sévices infligés à des prisonniers irakiens, n’oublieront jamais les images de violence physique et d’humiliation (pour lesquelles 12 soldats ont finalement été condamnés).


30/07/2024

JEREMY SCAHILL
Israël croit-il vraiment qu’il peut gagner une guerre contre le Hezbollah ?
Entretien avec Amal Saad Ghorayeb

Amal Saad Ghorayeb, spécialiste du mouvement de résistance libanais, estime qu’une guerre totale pourrait entraîner la chute d’Israël

Jeremy Scahill, Drop Site News, 30/7/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 


Un discours de Hassan Nasrallah du Hezbollah est diffusé à Téhéran, le 3 novembre 2023. Photo : Morteza Nikoubazl/NurPhoto via Getty.

Lundi, les vols à l’aéroport de Beyrouth ont été annulés, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ayant promis de mener une attaque militaire “sévère” contre le Liban, à la suite de l’attaque meurtrière de samedi contre une communauté druze syrienne dans la ville de Majdal Shams, située dans le Golan occupé par Israël. L’horrible incident a tué 12 enfants sur un terrain de football.

Israël et les USA ont immédiatement accusé le Hezbollah d’avoir frappé la ville avec une roquette Falaq-1 lancée depuis le Sud-Liban. Le Hezbollah a nié être à l’origine de l’attaque et le gouvernement libanais et lui-même ont demandé aux Nations unies de mener une enquête indépendante.

La manière dont les responsabilités de cet incident se sont publiquement manifestées se prête à des théories divergentes. Plus tôt dans la journée de samedi, le Hezbollah avait annoncé qu’il avait lancé une série d’attaques contre des installations militaires israéliennes situées à proximité, en représailles à la mort de quatre combattants du Hezbollah lors d’une frappe aérienne israélienne contre le Sud-Liban. Lorsque la nouvelle des morts survenues sur le terrain de football a commencé à être connue, le Hezbollah a rapidement publié un communiqué indiquant qu’il n’avait « aucun lien avec l’incident [de Majdal Shams] et qu’il démentait catégoriquement toutes les fausses allégations ». Le Hezbollah a affirmé qu’un missile d’interception du Dôme de fer israélien avait manqué sa cible et touché la ville. Israël a affirmé avoir identifié le commandant du Hezbollah à l’origine de la frappe.

« Malgré les dénégations [du Hezbollah], il s’agit de leur roquette, elle a été lancée depuis une zone qu’ils contrôlent », a déclaré lundi John Kirby, porte-parole de la Maison Blanche chargé de la sécurité nationale.

Depuis samedi, Netanyahou et d’autres hauts responsables israéliens ont utilisé les morts survenues sur le plateau du Golan pour justifier, à titre préventif, une attaque de plus grande envergure contre le Liban. « Nous sommes tous druzes », proclamait samedi un message sur le compte Twitter/X officiel de l’État d’Israël. « Ces enfants sont nos enfants », a déclaré Netanyahou lors de sa visite à Majdal Shams lundi, bien que la grande majorité des quelque 20 à 25 000 résidents druzes du Golan occupé aient rejeté la citoyenneté israélienne et aient régulièrement protesté contre les guerres et les politiques d’Israël. Aucune des 12 victimes n’avait la nationalité israélienne. « Israël ne laissera pas et ne pourra pas laisser passer cela », a déclaré Netanyahou. « Notre réponse viendra, et elle sera sévère ».

Une foule d’habitants s’est rassemblée pour affronter Netanyahou, scandant parfois en hébreu qu’il devait s’en aller. D’autres ont scandé « Tueur ! Tueur ! » et ont accusé Netanyahou de venir « danser sur le sang de nos enfants ». Certains habitants ont déclaré aux journalistes qu’ils ne voulaient pas être utilisés par l’un ou l’autre camp pour alimenter une guerre entre Israël et le Hezbollah et se demandaient pourquoi l’un ou l’autre attaquerait leur ville.

Les familles des victimes de Majdal Shams ont refusé de rencontrer. Netanyahou, selon Ha’aretz. La visite a été soumise à la censure des médias jusqu’à ce que Netanyahou quitte la ville. Ronen Bar, le directeur de l’agence de renseignement Shin Bet, accompagnait Netanyahou lors de ce voyage et le ministre de la défense Yoav Gallant s’était rendu sur le site un jour plus tôt.

Israël a occupé pour la première fois de larges portions de la région du Golan, dans le sud-ouest de la Syrie, en 1967 et a officiellement annexé le plateau du Golan en 1981. En vertu du droit international, il reste un territoire syrien. En 2019, le président Donald Trump a inversé des décennies de politique usaméricaine et a officiellement reconnu le plateau du Golan comme territoire israélien. Aucun autre pays n’a fait de même.

Bien que les dirigeants de la communauté de Majdal Shams aient demandé par écrit qu’aucun fonctionnaire israélien n’assiste aux funérailles, le ministre des finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, et une poignée d’autres fonctionnaires israéliens se sont présentés dimanche aux funérailles de 10 des victimes. Les personnes en deuil les ont chassés et ont exigé qu’ils partent. Certains ont dénoncé Smotrich comme étant un “meurtrier”.

La montée en puissance de l’Axe de la Résistance introduit une série d’autres forces qui pourraient rejoindre le Hezbollah dans une guerre contre Israël.

L’administration Biden-Harris, tout en affirmant publiquement qu’Israël serait justifié d’attaquer le Liban en réponse à l’incident de Majdal Shams, a affirmé qu’elle ne voulait pas d’un conflit régional plus large ou d’une guerre à grande échelle entre Israël et le Liban. Lors d’une conférence de presse, Kirby a déclaré qu’il était “exagéré” de parler d’une guerre plus large, ajoutant : « Je suis convaincu que nous serons en mesure d’éviter une telle issue ». Le Hezbollah et Israël ont tous deux mené des frappes militaires depuis les attaques du 7 octobre 2023 menées par le Hamas, mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu d’escalade qui ait déclenché le type de batailles terrestres et aériennes qui avaient eu lieu en 2006, lorsqu’Israël et le Hezbollah s’étaient livrés une guerre de 34 jours.

Depuis samedi, Israël a lancé une série d’attaques contre le Sud-Liban, lesquelles ont cependant été d’une ampleur similaire à celle des frappes précédentes au cours des dix derniers mois. Dimanche, Gallant a déclaré : « Le Hezbollah paiera cher pour ça ».

Alors que le régime de Netanyahou n’a cessé de menacer de guerre le Liban au cours des dix derniers mois, et plus particulièrement le Hezbollah, de nombreux analystes régionaux de premier plan estiment qu’une telle action entraînerait une catastrophe pour Israël, tant sur le plan militaire que sur le plan politique. Le Hamas et le Jihad islamique palestinien, des groupes beaucoup moins sophistiqués et armés, ont réussi à mener une insurrection de près de dix mois contre les forces terrestres israéliennes à Gaza, tout en subissant des bombardements soutenus avec des armes fournies par les USA.

L’Iran a également manifesté sa volonté d’attaquer Israël. La montée en puissance de l’axe de la résistance, qui, outre l’Iran, comprend Ansar Allah (les Houthis) au Yémen, le Hamas et le Jihad islamique palestinien, ainsi que le gouvernement syrien et la Résistance islamique en Irak, introduit un éventail d’autres forces qui pourraient se ranger du côté du Hezbollah dans une guerre contre Israël.

J’ai discuté de tout cela aujourd’hui avec Amal Saad Ghorayeb, l’une des principales expertes du Hezbollah et de l’axe de la résistance. Elle enseigne les relations internationales et la politique à l’université de Cardiff, au Royaume-Uni, et est l’auteure de Hizbu’llah : Politics and Religion et The Iran Connection : Understanding the Alliance with Syria, Hizbu’llah and Hamas. Elle se trouve actuellement au Liban.

Mon entretien avec Amal Saad Ghorayeb ci-après.

Jeremy Scahill : Vous avez laissé entendre que vous ne pensiez pas que le Hezbollah était derrière cet attentat dans le Golan syrien occupé.

Amal Saad Ghorayeb : Oui. J’ai donc dit qu’il était très peu probable que le Hezbollah soit derrière cet attentat, et pas seulement parce qu’il a fait une déclaration. Oui, c’était inhabituel, et c’était la première fois qu’il faisait une telle déclaration - je ne sais pas si c’était pour toujours - mais il n’avait pas fait une telle déclaration depuis le 8 octobre [lorsque le Hezbollah avait annoncé qu’il s’engagerait dans des frappes de “solidarité” contre Israël en soutien aux attaques du 7 octobre menées par le Hamas]. Cela indique donc, de toute évidence, la gravité de la situation et le fait que le Hezbollah nie toute responsabilité dans l’attaque.

Mais au-delà de cela, sur la base de la logique et des précédents, etc. Tout d’abord, cette ville, Majdal Shams, n’est pas un territoire israélien. C’est un territoire syrien occupé et ses habitants sont des Druzes syriens. La majorité d’entre eux ont refusé de prendre la nationalité israélienne et de servir dans l’armée. Ils sont de fervents partisans de l’axe de la résistance. Ils ont soutenu le gouvernement de Bachar al Assad en Syrie. Ils ont soutenu le Hezbollah et le Hamas. Il serait donc extrêmement absurde que le Hezbollah attaque ses propres alliés.

Au-delà de cela, je ne pense pas que le Hezbollah attaquerait des civils israéliens de manière délibérée. Il ne les attaquerait pas parce que cela conduirait à une guerre totale. C’est très, très provocateur. Et je sais que [le secrétaire général du Hezbollah, Hassan] Nasrallah a récemment menacé Israël de telles représailles, en disant que si vous continuez à cibler nos civils, nous devrons faire la même chose. Mais même dans ce cas, je ne pense pas que le Hezbollah chercherait des civils et les massacrerait de la sorte. Il ciblerait probablement des objets civils, ce qui est très différent de cibler des civils, et nous n’avons pas encore vu cela, pour être honnête. Nous n’avons pas vu de véritables victimes civiles en Israël [à la suite d’attaques du Hezbollah] - il y en a eu très peu. Sur la base de ces facteurs, je pense donc qu’il est très peu probable qu’il s’agisse d’une frappe délibérée.


Mohamed Afefa, Palestine [Majdal Shams signifierait "La Tour du Soleil" en araméen, shams sognifiant soleil en arabe]

JS : Il semble que les théories dominantes soient les suivantes : soit il s’agit d’un tir erroné ou d’une erreur de la part du Hezbollah, soit il s’agit d’une défaillance du système Dôme de fer israélien et l’une des munitions israéliennes a touché le terrain de football. J’ai aussi vu des gens suggérer qu’il s’agissait d’une fausse bannière, qu’Israël avait intentionnellement frappé la ville et qu’ils voulaient rejeter la faute sur le Hezbollah.

ASG : Il y a plusieurs théories, mais je pense que celle qui est moins une théorie et plus empirique est qu’il s’agit d’un missile d’interception israélien qui a raté son tir, qui essayait d’intercepter une roquette qui arrivait. Et je dis qu’il y a des preuves empiriques parce que sur les chaînes de télévision arabes, et bien sûr, nous n’avons pas vu cela dans les médias occidentaux, mais nous avons vu plusieurs reportages de témoins oculaires qui ont dit qu’ils avaient effectivement vu ce missile d’interception du Dôme de fer frapper la cible. Une correspondante a déclaré qu’un secouriste israélien le lui avait dit, mais qu’il n’avait pas pu le dire à l’antenne sous peine d’être arrêté. Il y a donc eu plusieurs rapports de ce type, et cela semble être l’explication la plus probable.

Mais il est également possible que d’autres groupes [de résistance anti-Israël] soient à l’origine de cet acte. Le Hezbollah n’est pas le seul à combattre Israël. Depuis qu’il a créé ce soi-disant front de solidarité, il y a eu plusieurs autres groupes, certains laïques, d’autres islamistes. L’un d’entre eux est, par exemple, Jamaa Al-Islamiya, le groupe islamique [sunnite libanais], qui a été impliqué récemment dans ces frappes transfrontalières. Et ses membres ont souvent été pris pour cible par Israël. Il est donc possible qu’ils aient touché cette cible par erreur. S’il s’agit d’un autre groupe, c’est évidemment une erreur. Il ne s’agissait pas d’une cible délibérée pour qui que ce soit.

JS : S’il s’agit d’une erreur de tir du Hezbollah, existe-t-il un précédent dans lequel le Hezbollah aurait pris la responsabilité de tuer des civils par inadvertance ?

ASG : Oui, c’est une bonne question parce qu’en 2006, il y a eu un incident de ce genre pendant la guerre de juillet, lorsqu’une roquette du Hezbollah a atterri par erreur dans une ville palestinienne. Non seulement le Hezbollah a publié une déclaration dans laquelle il assumait sa responsabilité et présentait ses excuses, mais Nasrallah lui-même s’est excusé personnellement à la télévision et a présenté ses condoléances à la famille de la victime. [Lors de cet incident, des roquettes du Hezbollah ont tué deux enfants arabes à Nazareth. « En mon nom et au nom de mes frères, je présente mes excuses à cette famille », avait déclaré Nasrallah lors d’une interview diffusée sur Al Jazeera. « Bien sûr, le mot “excuses” n’est pas suffisant. J’en porte l’entière responsabilité. Ce n’était pas du tout l’intention »]. Le Hezbollah a donc l’habitude de revendiquer sa responsabilité, d’admettre de telles erreurs. Et je pense que cela donne plus de crédibilité à son argument, ou plutôt à son affirmation, qu’il n’était pas derrière tout cela.

Je pense qu’un autre point que nous devons examiner est le moment choisi pour le faire. La semaine dernière, le Hezbollah a diffusé la troisième d’une série de vidéos filmées par des drones. Il surveillait une base militaire spécifique au-dessus d’Israël et menaçait Israël de prendre cette base militaire pour cible. Dans les vidéos précédentes, le Hezbollah menaçait d’autres cibles, non seulement militaires, mais aussi civiles. Pourquoi le Hezbollah aurait-il fait tout cela pour dissuader Israël de le frapper, si c’est pour le provoquer quelques jours plus tard avec cette vidéo ? Cela n’a absolument aucun sens, car le Hezbollah sait qu’Israël, s’il a décidé de lancer une guerre totale, si cette décision a été prise, et nous supposons tous que ce n’est pas un scénario probable, mais il y a toujours une possibilité qu’une telle décision ait été prise. Si c’est le cas, pourquoi le Hezbollah voudrait-il donner à Israël des munitions pour poursuivre l’escalade ? Même si ce n’est pas pour lancer une guerre totale, mais pour poursuivre l’escalade contre lui-même, cela n’a absolument aucun sens. L’objectif de cette vidéo était de dissuader une telle attaque. Il est donc absurde qu’elle soit délibérément prise pour cible.

Pourquoi le Hezbollah aurait-il fait tout cela pour dissuader Israël de le frapper, si c’est pour le provoquer quelques jours plus tard avec cette vidéo ?

Maintenant, revenons à la question de savoir s’il s’agissait d’une erreur. Vous savez, certains ont dit que le Hezbollah, quelques secondes plus tôt, avait publié un communiqué dans lequel il se déclarait responsable d’avoir frappé quelque chose dans le Golan, à 3 km de Majdal Shams. J’ai essayé d’aller au fond des choses. C’est très difficile à dire, mais il est peu probable qu’ils se soient trompés de si loin. J’ai parlé à des experts militaires qui - et je pense que c’est beaucoup plus convaincant - ont dit que s’il s’agissait du [missile] Falaq-1, parce que le Hezbollah a utilisé le Falaq-1 pour frapper la cible qu’ils ont annoncée dans la déclaration, une brigade israélienne. S’ils avaient utilisé le Falaq-1, nous aurions vu un cratère beaucoup plus grand, et le cratère était beaucoup plus petit que ce que l’on pourrait attendre d’une ogive aussi lourde, qui pèse 53 kilos. Le cratère aurait été beaucoup plus grand et les destructions auraient été beaucoup plus importantes.

JS : Pourquoi alors Israël est-il si prompt à s’emparer de cette affaire et à accuser le Hezbollah ? Croyez-vous vraiment qu’Israël souhaite une guerre totale avec le Hezbollah ?

29/07/2024

Larry Itliong et les “manongs”, de Stockton à Delano : l’épopée des travailleurs pinoys* de Californie

En pleine guerre du Vietnam, les soldats US furent soudain submergés de quantités industrielles de raisin. Le Pentagone avait acheté l’entier produit des vendanges exécutées par des briseurs de grève de Delano, dans la vallée de San Joaquin, en Californie. Les ramasseurs de raisin philippins, bientôt rejoints par leurs camarades mexicains, y avaient déclenché en septembre 1965 une grève qui dura jusqu’en 1970 et aboutit à une victoire des travailleurs.
Les organisateurs de la grève avaient eu l’idée géniale d’appeler les commerçants et les consommateurs au boycott des raisins en solidarité avec les grévistes. La figure légendaire qui émergea de ce combat fut celle de César Chávez, le “Martin Luther King chicano”, laissant dans l’ombre le principal dirigeant réel des travailleurs philippins, Larry Itliong.
Il a fallu attendre 50 ans pour que la figure de l’organisateur de cette grève -et de beaucoup d’autres – accède à une reconnaissance publique pleine et entière. Ceci grâce au travail     de récupération historique des enfants et des petits-enfants des “manangs” (les grands frères) de la première génération, émigrés aux USA dans les années 1940 depuis les Philippines, qui furent une colonie yankee jusqu’en 1946 puis une néo-colonie de l’Oncle Sam.

Ci-dessous trois articles qui racontent cette épopée, traduits par Fausto Giudice, Tlaxcala. [ 

*NdT : *Pinoy -féminin Pinay – est le terme tagalog par lequel les Philippin·es s’autodésignent.

 

SOMMAIRE

Gayle Romasanta
Pourquoi tous les USAméricains d’origine philippine devraient connaître Larry Itliong...................................................................2

Dawn Bohulano Mabalon
Mabuhay ang Causa ! [Vive la Cause !] Le lien entre Stockton, la grève du raisin de Delano et les Travailleurs agricoles unis................................................................................................12

David Bacon
Les migrants philippins ont donné à la grève du raisin son caractère politique radical .........................................................17