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19/08/2023

L’émigration équatorienne, un défi à relever
Entretien avec Esther Cuesta (2)


Fausto Giudice, 18/8/2023

Bonjour Esther, j’ai plusieurs questions pour compléter l’interview que nous avons déjà publiée sur Tlaxcala et La Pluma.


Tout d’abord, pourriez-Vous nous donner un aperçu de la diaspora équatorienne dans le monde ? Qui sont-ils, combien sont-ils, où, que font-ils, comment sont-ils organisés, quels types de relations entretiennent-ils avec les sociétés locales ? Quelles sont les proportions entre les femmes et les hommes, entre les personnes en situation régulière et les sans-papiers ?

Historiquement, l’Équateur a connu plusieurs vagues migratoires : dans les années 60 et 70, puis dans les années 80, et enfin, autour de l’an 2000, avec le feriado bancario [“vacances” bancaires forcées] et la dollarisation de l’économie équatorienne, plus de deux millions et demi d’Équatorien·nes ont émigré. Bon nombre de ces Équatorien·nes se sont rendus aux USA.  

Les USA ont été la première destination migratoire des Équatorien·nes tout au long de l’histoire, mais c’est au cours de la période du feriado bancario que les choses ont changé, en l’an 2000, avec la dollarisation, et la perte d’ économies de nombreuses années des Équatoriens. À partir de ce moment-là, des milliers d’Équatorien·nes ont émigré en Espagne, en Italie et dans d’autres pays européens comme la France, l’Allemagne, la Belgique. Cela a changé la famille équatorienne et, donc, la société équatorienne.

Pourquoi ? Parce que les pionnières de cette migration vers l’Europe ont été des femmes, je fais partie de cette migration. Historiquement, c’étaient les hommes qui émigraient et c’est à ce moment-là que la migration équatorienne a changé, qu’on n’a plus émigré d’une seule région de l’Équateur, mais des 24 provinces du pays, et que la migration s’est féminisée. Les femmes sont les pionnières, avec ou sans enfants, et c’est là que les femmes équatoriennes exercent une maternité transnationale.

Selon les études de l’UNESCO, il s’agit d’une migration beaucoup plus grave, beaucoup plus forte que celle que l’Équateur a connue pendant le feriado bancario. Il s’agit d’une migration dans des conditions beaucoup plus précaires, beaucoup plus dangereuses. Le passage de la frontière entre le Mexique et les USA implique de traverser d’abord le désert du Darién, entre le Panama et la Colombie, et tout le corridor centraméricain où les Équatoriens et les migrants sont souvent victimes de la trafic illégal et de traite. Nous disposons également d’informations sur des Équatoriens qui ont disparu entre l’Équateur et la frontière  Mexique- USA.

Aujourd’hui, nous, les migrant·es, nous revenons également en Europe. J’ai parlé à beaucoup de mes compatriotes pendant la campagne électorale et il y a deux choses qui nous touchent de plein fouet : la première concerne l’inefficacité des services consulaires, le manque d’attention à l’égard de nos frères et sœurs migrant·es, par exemple, il faut 4 mois pour obtenir un passeport ; et l’autre problème est que nous ne trouvons plus seulement des Équatorien·nes qui nous disent qu’ils·elles ont émigré il y a 20-22 ans, mais nous trouvons des Équatorien·nes dans tous les pays européens qui nous disent qu’ils·elles ont émigré il y a 3 mois, qu’ils·elles ont émigré il y a un an, beaucoup d’entre eux·elles sont des professionnels et il y a un fait important concernant l’immigration aujourd’hui. Les gens n’émigrent pas seulement par manque d’opportunités, par manque d’accès aux droits, à la santé, à l’éducation. Un autre facteur pousse également les gens à émigrer de l’Équateur, et c’est la sécurité : les personnes qui ont eu une petite ou moyenne entreprise reçoivent aujourd’hui la visite de “vaccinateurs”. Qui sont les vaccinateurs ? Des criminels, des mafias qui se rendent dans les entreprises des gens pour leur dire : « Vous devez me donner une somme d’argent hebdomadaire ou mensuelle de tant pour que je ne vienne pas vous voler ou tuer votre famille et pour vous protéger d’autres gangs criminels ». Les gens sont donc soumis à une série de chantages de la part de ces criminels. Il est évident que la police nationale et le système judiciaire ne disposent pas du cadre institutionnel nécessaire pour défendre et protéger les droits des personnes. Et c’est une autre raison pour laquelle les Équatorien·nes émigrent du pays.

Aujourd’hui, la diaspora équatorienne comprend environ 3 millions de personnes. Une grande partie de ces personnes se trouvent aux USA, où l’on compte environ 1 500 000 Équatorien·nes rien que dans ce pays, le reste se trouvant au Canada, en Amérique latine et en Europe. Une importante communauté équatorienne vit en France.  Il existe également des situations dans lesquelles les Équatorien·nes ne sont pas régularisé·es dans leur pays de destination, et il y a pas mal de mouvements migratoires à l’intérieur de l’Union européenne, ce qui nous empêche de disposer de chiffres réels sur le nombre d’Équatorien·nes vivant dans chaque pays d’Europe. Il existe également un nombre croissant d'Équatorien·nes qui se naturalisent et obtiennent la citoyenneté dans les pays européens où ils·elles résident depuis plus de 20 ans, et qui ne sont pas enregistrés·e dans les statistiques des pays de destination migratoire en tant qu'Équatoriens parce qu'ils apparaissent déjà comme citoyens des différents pays de l'Union européenne.

Ce que nous pouvons dire, c’est qu’en Europe, en Asie et en Océanie, plus de 252 000 Équatorien·nes se sont inscrit·es pour voter ce 20 août pour la première fois par voie télématique. Il est donc important que les Équatorien·nes de l’étranger sachent que nous disposons d’un droit constitutionnel facultatif établi à l’article 62 de notre constitution, et le 20 août, ce n’est pas seulement un droit constitutionnel, mais aussi un devoir patriotique de participer au changement dont le pays a besoin ; de participer aux processus démocratiques que nous allons avoir en Équateur et de participer au changement afin d’avoir enfin un gouvernement de paix, un pays de paix, de sécurité et qui garantisse les droits des Équatorien·nes à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Les premiers pays d’émigration restent donc l’Espagne, les USA, l’Italie, le Chili, le Venezuela, la Colombie et le Canada. Existe-t-il des points communs et des différences entre les diasporas de ces pays ?

C’est vrai. Il y a des similitudes. Ce que je peux Vous dire, c’est que de nombreuses personnes qui sont allées aux USA dans les années 60 et 80 étaient originaires de certaines régions de l’Équateur, où elles ont été très appauvries en raison du manque d’attention du gouvernement, en particulier les régions d’Austro, d’Azuay et de Cañar, mais aussi des provinces comme Loja et des provinces des Andes centrales de l’Équateur : Cotopaxi, Chimborazo, Tungurahua. Ce que nous avons vécu à partir de l’an 2000 avec le feriado bancario provoqué par M. Lasso, lorsqu’il était ministre de l’Économie du président Mahuad et a provoqué un désastre économique, social et politique dans la société équatorienne qui a expulsé les Équatorien·nes et l’Équateur est devenu un exportateur d’êtres humains, ce qui a diversifié les migrations. C’est alors que les gens de toutes les provinces de l’Équateur ont commencé à émigrer ; il ne s’agissait plus seulement de personnes peu instruites comme dans les années précédentes, mais aussi de personnes ayant suivi des années de formation universitaire et professionnelle : des médecins, des enseignants, des économistes, des personnes de différentes professions, des personnes de la classe moyenne qui, après le feriado bancario, n’ont pas trouvé d’autre issue à la crise que l’émigration.

Et c’est quelque chose que nous voyons à nouveau dans cette migration, causée à nouveau par les banques, causée à nouveau par M. Lasso. Aujourd’hui, nous vivons non seulement une crise politique, sociale, économique et morale en Équateur, où il s’avère que la procureure générale de l’État a plagié sa thèse d’avocate et n’a même pas la décence de démissionner. Il s’agit également d’une crise morale. Dans un autre pays comme l’Allemagne, cette fonctionnaire aurait démissionné de ses fonctions pour ne pas affecter l'institution, mais ce n'est pas le cas en Équateur. Nous connaissons également une crise migratoire en raison du nombre élevé d’Équatorien·nes qui émigrent à nouveau. Et vu que la migration augmente, les services consulaires devraient s’améliorer, être efficaces et s’adapter aux besoins des Équatorien·nes à l’étranger, comme nous l’avons fait sous le gouvernement de la Révolution citoyenne.

Aujourd’hui, nous avons plus d’émigration et des services consulaires plus déficients, des services consulaires qui ne sont pas adaptés aux besoins des Équatorien·nes : ils ont réduit le personnel, ils ont réduit le budget, ils ont réduit les services consulaires tels que les conseils juridiques sur les hypothèques en Espagne, les conseils juridiques en Italie, les conseils juridiques sur l’immigration aux USA.

Aujourd’hui, nos compatriotes à l’étranger sont sans défense, parce qu’il n’y a pas de gouvernement, il n’y a pas d’État pour défendre et protéger leurs droits à l’étranger, comme nous l’avons fait pendant le gouvernement de la Révolution citoyenne. Mais nous le ferons à nouveau avec le gouvernement de notre camarade Luisa González, qui sera la première présidente élue de l’Équateur.

Comment la Révolution citoyenne est-elle présente dans la diaspora ?

La Révolution citoyenne dispose d’une structure politique dans tous les pays où il y a une immigration équatorienne. Dans des pays comme l’Espagne, où vivent évidemment un demi-million d’Équatoriens, nous disposons d’une structure beaucoup plus forte et d’un plus grand nombre d’activistes. Rien que dans les brigades que nous avons organisées pour l’inscription au vote par voie télématique, nous avons compté plus d’un millier de volontaires dans nos brigades. Aucun parti politique équatorien ne possède la structure organisationnelle et politique de la Revolución Ciudadana à l’étranger. C’est pourquoi l’Europe est historiquement un bastion de la Revolución Ciudadana depuis 2006, car nous y avons mis en œuvre des changements radicaux dans les services consulaires, avec des consuls au service des citoyens, avec des consulats aux heures d’ouverture flexibles. Les prix des procédures consulaires ont été réduits. Aujourd’hui, ils ont augmenté de 400 %. Les gens se souviennent de ce qu'était le gouvernement de la Révolution citoyenne et c'est pourquoi notre structure politique s'est développée, grâce à la reconnaissance par les migrants d'un gouvernement qui répondait à leurs besoins. C'est pourquoi, depuis l'Europe, nous, les migrant·es, voterons pour la liste 5, la liste de Rafael Correa, de la Révolution citoyenne. Nous, les migrant·es, nous voterons avec la mémoire et l'espoir.

 

La emigración ecuatoriana: un reto a afrontar
Entrevista con Esther Cuesta (2)

Fausto Giudice, 18-8-2023

Hola Esther, tengo varias preguntas para completar la entrevista que ya publicamos en Tlaxcala y La Pluma

 Primero: ¿podrías por favor darnos un panorama general de la diáspora ecuatoriana en el mundo? Quiénes son, ¿cuántos, ¿dónde, ¿qué hacen, ¿cómo se organizan, qué tipo de relaciones tienen con las sociedades locales? ¿Cuáles son las proporciones entre mujeres y hombres, entre documentados e indocumentados?

El Ecuador históricamente ha tenido varias olas migratorias, tuvimos una ola migratoria en los años 60-70, luego tuvimos otras olas migratorias en los años 80 y después tuvimos una ola migratoria en torno al año 2000 con el feriado bancario y la dolarización de la economía ecuatoriana en la que migraron más de dos millones y medio de ecuatorianos. Muchos de esos ecuatorianos se fueron a Estados Unidos.  

Estados Unidos ha sido el primer destino migratorio de los ecuatorianos a través de la historia, pero en el año 2000, con el feriado bancario, la dolarización, y la pérdida de los ahorros de muchos años de los ecuatorianos, esto cambia. Es a partir de ahí cuando miles migran hacia España, Italia y otros países de Europa como Francia, Alemania, Bélgica. Esto cambia la familia ecuatoriana, y por ende, la sociedad ecuatoriana.

¿Por qué? porque las pioneras en esta migración hacia Europa fuimos las mujeres, yo soy parte de esa migración. Históricamente emigraban los hombres y es ahí cuando diversifica la migración ecuatoriana. Ya no solamente migran de una sola zona del Ecuador sino que migran desde las 24 provincias del Ecuador y la migración se feminiza. Las mujeres son las pioneras, con hijos, sin hijos y la mujer ecuatoriana ejerce la maternidad transnacional.

Hoy en Ecuador vivimos una nueva ola migratoria, según estudios de la UNESCO, es una migración mucho más grave, mucho más fuerte que la migración que tuvo el Ecuador durante el feriado bancario. Es una migración en condiciones mucho más precarias y peligrosas. Pasar a la frontera de México-Estados Unidos  implica primero pasar el desierto del Darién, en Panamá-Colombia, pasar todo el corredor migratorio centroamericano donde los migrantes son víctimas muchas veces de tráfico ilícito de migrantes y trata. Tenemos también registros de ecuatorianos que han desaparecido en este paso fronterizo desde Ecuador hasta la frontera de México-Estado Unidos.

Hoy los migrantes estamos volviendo también hacia Europa. Yo en estos recorridos que he realizado en la campaña electoral he hablado con muchos compatriotas y hay dos cosas que nos golpean mucho: el primero tiene que ver con los servicios consulares ineficientes, la falta de atención de nuestros hermanos migrantes, por ejemplo tu ahora obtienes un pasaporte en 4 meses; y el otro problema es que ya no solamente encontramos ecuatorianos que nos dicen que migraron hace 20-22 años, sino que encontramos ecuatorianos en todos los países europeos que nos dicen que migraron hace 3 meses, hace un año, muchos de ellos profesionales y hay un dato importante en la migración de ahora. La gente no solamente migra por falta de oportunidades, por falta de acceso a derechos, salud, educación. Hay otro factor que también obliga a la gente a migrar del Ecuador, es la seguridad: personas que han tenido un emprendimiento mediano, pequeño, ahora reciben estas visitas de “vacunadores”. ¿Qué son los vacunadores? Delincuentes, mafias que van a los negocios de las personas para decirles: “bueno tú me tienes que dar semanal o mensual X cantidad de dinero para que yo no te venga aquí a robar ni te venga a matar a tu familia y te venga a proteger de las otras bandas delincuenciales”. Entonces, la gente vive una serie de chantajes por parte de estos delincuentes. Evidentemente la Policía Nacional y el sistema judicial no tienen la institucionalidad, ni los recursos ni la capacitación para defender y proteger los derechos de la gente. Y este es otro motivo que obliga a los ecuatorianos a migrar del país.

La diáspora ecuatoriana comprende  aproximadamente 3 millones de personas. Muchas de ellas se encuentran en Estados Unidos donde viven cerca de 1’500.000 ecuatorianos. También residen en Canadá, América Latina y Europa. En Francia vive una importante comunidad ecuatoriana. Hay también situaciones en que ecuatorianos no se encuentran regularizados en los países de destino migratorio y hay mucha migración dentro de la Unión Europea y esto también impide tener cifras actualizadas sobre el número de ecuatorianos que viven en cada país europeo. Existe además un número creciente de ecuatorianos que se naturalizan y obtienen la ciudadanía de los países europeos donde han residido más de 20 años y esto tampoco consta en las estadísticas de los países de destino migratorio como ecuatorianos porque ellos ya figuran como ciudadanos de los diferentes países de la Unión Europea.

Lo que sí podemos decir es que en Europa, Asia y Oceanía se encuentran empadronados más de 252 mil ecuatorianos y que en este 20 de agosto votaremos por primera vez por medio del voto telemático. Por lo que es importante que los ecuatorianos en el exterior que tenemos un derecho constitucional facultativo establecido en el artículo 62 de nuestra Constitución, este 20 de agosto ese derecho se convierte no solamente en un derecho constitucional sino un deber patriota para ser parte del cambio que requiere el país; de ser parte de los procesos democráticos que vamos a tener en el Ecuador y parte del cambio para poder tener finalmente, un gobierno de paz, un país de paz, de seguridad y que garantice los derechos de los ecuatorianos dentro y fuera de la Patria.

Entonces los primeros países de emigración siguen siendo España, EE.UU, Italia, Chile, Venezuela, Colombia y Canadá. ¿Hay rasgos comunes y diferencias entre la diáspora en esos países ?

Correcto. Bueno hay similitudes. Lo que te puedo decir es que mucha gente que fue a Estados Unidos en los años 60, en los años 80, muchas de ellas fueron de ciertas zonas del Ecuador, donde han sido muy empobrecidas por falta de atención gubernamental, sobre todo la zona del Austro, las provincias del Azuay y del Cañar, pero también de provincias como Loja y provincias de la Sierra central del Ecuador: Cotopaxi, Chimborazo, Tungurahua. Lo que vivimos a partir del año 2000 durante el feriado bancario causado por el señor Lasso, cuando fue ministro de economía del presidente Mahuad y ocasionó un desastre económico, social, político en la sociedad ecuatoriana, fue la expulsión de ciudadanos y Ecuador se convirtió en un exportador de seres humanos y diversificó la migración. Y es entonces cuando de todas las provincias del Ecuador empiezan a emigrar; ya no solo eran personas con poca instrucción formal, principalmente hombres, como sucedía en años anteriores, sino que empiezan a emigrar personas que han tenido años de formación universitaria y profesionales: médicos, maestros, economistas, personas de diferentes profesiones gente de la clase media que, a partir del feriado bancario, no ven otra salida a la crisis que la migración.

Y eso es algo que lo estamos viendo nuevamente en esta migración, nuevamente causada por la banca, nuevamente causada por el Sr. Lasso. Hoy vivimos no solamente una crisis en el Ecuador política, social, económica, moral donde la fiscal general del estado se evidencia que ha plagiado su tesis de abogada y ni siquiera tiene la decencia de renunciar. Eso también es una crisis moral, en otro país como en Alemania, ese servidor público habría renunciado a su cargo público para no afectar a la institución, pero eso no pasa en Ecuador. También vivimos una crisis migratoria debido al alto número de ecuatorianos que están migrando nuevamente. Y mira, mientras aumenta la migración, el gobierno debería mejorar los servicios consulares, debería brindar asesoría legal y adaptarse a las necesidades de los ecuatorianos en el exterior,  como lo hicimos durante el gobierno de la Revolución Ciudadana.

Hoy tenemos mayor migración y servicios consulares más deficientes, servicios consulares que no se adaptan a las necesidades de los ecuatorianos: redujeron personal, redujeron presupuesto, eliminaron servicios consulares como la asesoría jurídica hipotecaria en España, la asesoría jurídica en Italia, la asesoría jurídica migratoria en Estados Unidos.

Hoy nuestros compatriotas en el exterior están indefensos, porque no hay un gobierno, no hay un Estado que defienda y proteja sus derechos en el exterior, como lo hicimos durante el gobierno de la Revolución Ciudadana. Pero eso, lo volveremos a hacer con el gobierno de nuestra compañera Luisa González que será la primera presidenta electa del Ecuador.

¿De qué manera la Revolución Ciudadana está presente en la diáspora?

La Revolución Ciudadana tiene estructura organizativa en todos los países donde hay migración ecuatoriana. En países como España donde evidentemente viven medio millón de ecuatorianos, tenemos una estructura mucho más fuerte con más militantes. Solamente en estas brigadas de asistencia al voto telemático para estas elecciones en Europa, hemos tenido más de mil voluntarios. No hay ningún partido político ecuatoriano que tenga la estructura organizativa, política que tiene la Revolución Ciudadana en el exterior. Es por eso que Europa ha sido históricamente desde el 2006, bastión de la Revolución Ciudadana, porque la gente vivió los cambios radicales que implementamos en los servicios consulares, con cónsules al servicio de los ciudadanos, con consulados con horarios flexibles. Redujimos los precios de los trámites consulares. En los útimos años, los han subido hasta un 400%, La gente recuerda cómo fue el gobierno de la Revolución Ciudadana y por eso nuestra estructura política ha crecido, debido al reconocimiento por parte de los migrantes de un gobierno que atendió las necesidades de nosotros los migrantes. Por esto, desde Europa, los migrantes votaremos por la Lista 5, la lista de Rafael Correa, de la Revolución Ciudadana. Los migrantes votaremos con memoria y con esperanza.

16/08/2023

“We need to tidy up the house”: Esther Cuesta, candidate for Europe, Asia and Oceania to the Ecuadorian National Assembly

 María Piedad Ossaba and Fausto Giudice, 15/8/2023

Versión original española  
Version française
Versione italiana

Esther Cuesta Santana (Guayaquil, 1975) is a candidate of La Revolución Ciudadana [The Citizens' Revolution] to the National Assembly for Europe, Asia and Oceania in the Ecuadorian elections of August 20, 2023. Esther was a MP from 2017 to 2021 and from 2021 until the dissolution of Congress on May 17, 2023, and also consul general of Ecuador in Genoa (Italy). Here is an interview we did with her, focused on her main area of interest, Ecuadorian emigration worldwide (ca. 3 million).

Tell us about the Human Mobility Law and how it favors the Ecuadorian diaspora. What is the work currently being carried out by the Ecuadorian consulates abroad?

The Human Mobility Law came into force during the period of the Citizens’ Revolution. On February 6, 2017, the Organic Law of Human Mobility was published in Official Gazette No. 938 with the objective of regulating the exercise of rights, obligations, institutionality and mechanisms linked to persons in human mobility, which includes emigrants, immigrants, persons in transit, Ecuadorian returnees, those who require international protection, victims of human trafficking crimes and smuggling of migrants and their families. The law develops the principles of universal citizenship, the right to migrate and Latin American integration.

Despite the fact that the Law contains the recognition of guarantees and protection of rights, in the last 6 years with the governments of Moreno and Lasso, they destroyed the policies for the protection of the rights of people in human mobility. They tripled the costs of consular services, closed consulates and embassies, eliminated services such as free legal advice, reduced the budget and staff in consulates that should serve our migrant compatriots. The consulates do not have appointments available for consular procedures and the procedures can take up to months. Today obtaining a passport in Ecuador and abroad is an odyssey and we have returned to the times of the middlemen who charge up to 400 dollars for a passport!

From the Parliamentary Group for the Rights of Persons in Human Mobility of the National Assembly, of which I had the honor to be President, we evaluated the Organic Law of Human Mobility to verify the application of this law in order to identify the limitations and scope of this legal body for the real exercise of the human rights of Ecuadorians abroad, Ecuadorian returnees, immigrants and refugees who require international protection, victims of human trafficking or smuggling. That is, if the government and state institutions applied the law.

In this evaluation, we have seen evidence of the state's neglect to guarantee the rights of people in human mobility.

But with presidential candidate Luisa González we will once again have a Foreign Ministry at the service of migrants with highly efficient consulates oriented to the service of our compatriots. Consulates with flexible schedules that adapt to the needs of migrants, including service on Saturdays. We will again have mobile consulates to get even closer to our community in different regions, to bring the government closer to the citizen.

How has the deinstitutionalization of Ecuador during the governments of Lenín Moreno and Guillermo Lasso affected Ecuador's diplomatic life in terms of the role of embassies and consular systems?

At this moment Ecuador is going through a critical moment. We are experiencing a crisis of insecurity, unemployment, lack of access to free quality education, lack of access to quality public health and we are experiencing a new wave of migration in more dangerous conditions. Deinstitutionalization of consular services, reduced budget for policies to protect the rights of people in human mobility, tripled the costs of consular services, closed consulates and embassies and in the last 6 years, governments have used diplomacy to pay favors to the media, notaries and partners of the president of the Republic, putting people who have never had a vocation of service, they have only been interested in their private business and hide their money in tax havens.

But with these elections, we have the opportunity to be part of the resurgence of the motherland and get out of the catastrophe we are living, by voting for List 5, for Luisa and Andres.

We need to tidy up the house.

We need a government that guarantees rights, which is its obligation. We need to get out of underdevelopment with the most capable people, with experience, social conscience and humanity, and such are Luisa and Andres. We need people who know the State and public administration, who start working from day 1, not who come to learn what a ministry is.

Ecuadorian migrants are aware that, during the government of the Citizens’ Revolution, we had a government that protected and defended our rights abroad and those of our families inside and outside the country. The government of Rafael Correa was the first government that guaranteed our rights, that created plans and programs for our return, if we so decided, that implemented a plan for repatriation of mortal remains, which is a right of us migrants, that transformed the consulates to meet the needs of our migrant community, and provide consular services of quality and warmth, we implemented a program of free legal and psychological counseling in Spain for compatriots affected by mortgages, and in Italy, a multidisciplinary program that provided free counseling, sponsorship and legal defense, psychological assistance and social work to families, mainly to mothers who lost custody or guardianship of their minor children. All of this has been dismantled. Migrants will vote with memory, with conscience, with hope because we know that with the Citizens’ Revolution the consulates and embassies will return to the service of migrants who each year send to the country more than 4.7 billion dollars in remittances and contribute to the economy and strengthen dollarization while bankers like Lasso hide their money in tax havens. Therefore, this August 20, Ecuadorians abroad will demonstrate the strength we have.

How does the consular situation in Ecuador affect the electoral process on August 20 for migrants abroad?

The National Electoral Council has implemented the 2023 Telematic Voting Abroad modality for Ecuadorians who are registered abroad. 

The process consists of two phases: registration and voting. Although this is a great advantage for Ecuadorians, the Foreign Ministry is not adequately disseminating the registration process for Ecuadorians living abroad to register and vote abroad, in compliance with the law. 

The consulates have the obligation to promote the registration of Ecuadorians living abroad to vote telematically and promote their participation in this electoral process that will define what kind of country we want, one of death, violence and poverty or one that protects life, that guarantees rights, as will be the government of Luisa Gonzalez.

Consulates and embassies should provide clear and accurate information about the electoral processes, with informative material, voting guides and access to online resources, mobile brigades and mobile consulates so that migrants can exercise their constitutional right to vote.

Consulates must send mass messages to Ecuadorians about the telematic voting registration process. This can be via SMS, email, radio spots, advertising spots and providing information at consular offices where citizens carry out procedures every day.

This is not happening, but Ecuadorians abroad are organizing themselves with citizen brigades and registration support for telematic voting in the absence of the Ecuadorian State abroad.

How do you evaluate the role of Ecuadorian emigration in national life, from an economic, political and socio-cultural point of view?

1.  Economic:

We have contributed significantly to the national economy through remittances. More than US$4.7 billion in 2022, which represents close to 4% of the gross domestic product and an amount greater than the total amount that Ecuador receives as foreign direct investment.

During the government of the Citizens’ Revolution, due to political stability, economic growth and security, many migrants and returned migrants invested in Ecuador in businesses and enterprises, which generated employment and contributed to the growth of our economy, strengthening dollarization.

Migrants acquire multiple skills and experiences in the countries of migratory destination, and upon returning to Ecuador, we contribute with technical and professional knowledge that benefits the economy and various productive sectors.

2. Political:

The Ecuadorian diaspora participates in electoral processes. This August 20, we will exercise our right through telematic voting, without considering the digital gap that exists in our community, discriminating against the elderly and people with disabilities. This will obviously affect the political participation of migrants and the electoral results.  Ecuador is one of the few countries in the world in which migrants have parliamentary representation, with 6 legislators representing 3 constituencies abroad: 1) two for Europe, Asia and Oceania, 2) two for the United States and Canada and 3) two for Latin America, the Caribbean and Africa.

3. Sociocultural:

Migration contributes to cultural diversity and the exchange of ideas between different countries and regions of the world. Migrants acquire new perspectives, experiences and knowledge that enrich the societies of origin and destination. Our compatriots abroad participate in numerous associations, collectives and cultural groups that make an important contribution to the dissemination of the diversity of Ecuadorian culture and cuisine, our languages, music, dance, and ancestral traditions and in the social, cultural and political life in the countries of residence.

What is your analysis of the murder of Fernando Villavicencio, its significance and possible consequences?

I stand in solidarity with the family of candidate Fernando Villavicencio and with those injured in this terrible incident.

It is important to emphasize that this is not just any election, we are risking our lives, here there are people who improvised themselves as candidates for the presidency of the republic, the country is no longer in a position to improvise.

Ecuador is going through a critical moment. We are facing an insecurity crisis. We are being killed every day, and we need urgent answers, with capable people like Luisa González.

Mrs. Patricia Villavicencio, sister of Fernando Villavicencio, publicly assured that the death of the presidential aspirant was the result of a plot in which the government of President Guillermo Lasso, who did not offer him security guarantees despite the threats against his physical integrity, took part.

We condemn this act and demand due process so that this fateful incident does not go unpunished.

The murder of Fernando Villavicencio not only mourns his family, but it also mourns democracy. This tragic event puts the whole of the country’s democracy at risk.