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14/12/2024

Italie-Maroc : un partenariat militaire de plus en plus étroit
Manœuvres militaires ITA-MOR 24

Antonio Mazzeo, Blog, 4/12/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

Le partenariat entre les forces armées italiennes et celles du Royaume du Maroc se consolide. Du 13 au 21 novembre, les manœuvres communes italo-marocaines ITA-MOR 24 se sont déroulées dans les eaux du golfe de Tarente.

Les activités d’entraînement entre les unités de la marine italienne et marocaine ont lieu tous les deux ans. L’édition 2024, menée par l’Italie, a été planifiée et coordonnée par le commandement de la deuxième division navale (COMDINAV DUE), dont le quartier général se trouve à la station Mar Grande de Tarente, et a vu la participation du patrouilleur polyvalent offshore « Francesco Morosini », d’une équipe de la brigade maritime « San Marco » de Brindisi et d’un hélicoptère multirôle SH-90 du 4e groupe d’hélicoptères de la marine à Grottaglie.

Pour ITA-MOR 24, la marine marocaine a déployé la frégate multi-missions ‘Tarik Ben Ziyad’ (classe Sigma, fabriquée aux Pays-Bas), une équipe de sécurité et un hélicoptère multirôle AS 565M Panther, fabriqué par le consortium franco-allemand Eurocopter.

L’exercice a été divisé en deux phases, l’une dans le port de Tarente (briefings et réunions entre les équipages et les équipes spécialisées, etc.), et l’autre en mer (du 18 au 21 novembre), avec la réalisation d’activités de surveillance et contrôle du trafic marchand, la lutte contre les activités illicites, l’embarquement d’hélicoptères, les réactions aux attaques asymétriques par des embarcations rapides et des hélicoptères, la défense aérienne et la défense passive.

« ITA-MOR 24 fait partie des activités de collaboration que la marine mène avec les marines des pays riverains de l’Afrique du Nord dans le but d’accroître et de consolider les capacités de coopération et d’interopérabilité entre eux », explique l’état-major général de la marine italienne. « Les exercices de la série ITA-MOR s’inscrivent dans une dimension plus large de partnership, dans un contexte de sécurité partagée et en réponse aux nouveaux défis qui affectent l’échiquier stratégique de la Méditerranée ».

Les activités de formation dans le golfe de Tarente ont été planifiées dans le cadre du Plan de coopération Italie-Maroc pour 2024, signé le 27 mai à Rabat par le capitaine Corrado Campana (attaché militaire à l’ambassade d’Italie locale) - par délégation de l’état-major de la défense - et le colonel Hassan Dakech,  de l’état-major marocain.

« Le plan de coopération harmonise et optimise les activités bilatérales qui, cette année encore, prévoient des activités opérationnelles, de formation et d’entraînement », expliquent les hauts responsables des forces armées italiennes. « La coopération avec le pays nord-africain revêt une importance particulière dans le quadrant stratégique nord-africain, dans la considération plus large des objectifs stratégiques de défense dans le cadre de sécurité de la Méditerranée élargie ».

Du 18 au 31 mai 2024, un contingent militaire italien avait participé au Maroc au maxi-exercice multinational « African Lion », organisé par le commandement américain Southern European Task Force - Africa (SETAF-AF) basé à Vicenza, en Italie, sous le mandat de l’US AFRICOM (le commandement américain pour le continent africain dont le siège est à Stuttgart, en Allemagne), avec l’objectif stratégique de « renforcer la capacité d’interagir et d’inter-opérer avec les partenaires africains et européens afin de relever conjointement et avec succès les défis communs en matière de sécurité ».

Outre le Maroc, l’édition 2024 d’« African Lion » s’était déroulée au Ghana, au Sénégal et en Tunisie, et avait rassemblé plus de 7 100 militaires de plus de vingt pays, y compris des contingents de l’OTAN. Pour l’Italie, il y avait une représentation du commandement permanent de la force interarmées au niveau de la brigade, qui est extrêmement flexible et a une disponibilité opérationnelle élevée (Italian Joint Force Headquarters - ITA JFHQ). Relevant directement de l’état-major de la force interarmées (COVI), l’ITA JFHQ a pour tâche de planifier et de diriger des opérations « de moindre envergure » à l’étranger.

Plus précisément, le commandement italien a été déployé sur les aérodromes d’Agadir et de Tan Tan, avec le soutien de certaines unités de l’armée de terre (en particulier la brigade « Granatieri di Sardegna » et le 11e  régiment de transmission à Rome) et de l’armée de l’air (32e  escadre à Amendola-Foggia, 37e  escadre à Trapani Birgi, 46e  brigade aérienne à Pise-San Giusto).

« La contribution de l’ITA JFHQ à African Lion a consisté à simuler le commandement responsable de l’évacuation des civils d’une zone de crise où les hostilités sont en cours, entre-temps affectée par un tremblement de terre qui a conduit à l’adoption d’un cessez-le-feu par les parties pour permettre l’exécution d’activités de soutien aux populations impliquées », rapporte l’état-major de la défense. « La participation du JFHQ représente une opportunité importante pour la Défense de consolider son leadership déjà établi dans le contexte de sécurité euro-méditerranéen et euro-atlantique, puisqu’il agit également en tant qu’interlocuteur accrédité dans le domaine des NEO (opérations d’évacuation des non-combattants), en insistant à juste titre sur l’importance de la sauvegarde des non-combattants ; d’accroître la participation aux activités internationales qui renforcent, en particulier, la fonction de commandement et de contrôle (C2) ; de promouvoir la notoriété de l’ITA JFHQ sur la scène internationale en tant qu’excellence en matière de défense ».

Les forces armées italiennes avaient également participé à l’édition 2023 de l’African Lion, qui s’était tenue à Agadir (en juin) au Commandement général de la zone Sud du Royaume du Maroc. Pour l’occasion, le haut commandement de préparation opérationnelle ITA JFHQ a opéré aux côtés des officiers de l’US Africom, de  la 4e brigade légère du Royaume-Uni et le corps de déploiement rapide de l’OTAN de Solbiate Olona (Varese).

Du 20 au 24 novembre 2023, une délégation de l’armée de l’air marocaine a été accueillie en Italie pour participer à un séminaire international sur « le renseignement, la surveillance, la reconnaissance et les systèmes aériens pilotés à distance », sur l’utilisation des drones pour les missions de renseignement, à l’aéroport d’Amendola, dans les Pouilles.

L’événement a été organisé et accueilli par le Centre d’excellence pour les aéronefs téléguidés de l’armée de l’air italienne, dans le cadre de l’« Initiative de défense 5+5 », un forum de coopération axé sur les perspectives de défense et de sécurité entre plusieurs pays de la Méditerranée occidentale : cinq pays de la rive nord (France, Italie, Malte, Portugal et Espagne) et cinq pays de la rive sud (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie).

À Amendola, outre les militaires italiens et marocains, étaient présents des militaires algériens, libyens, maltais, espagnols et tunisiens. « Au cours des activités, divers sujets et aspects propres au secteur ont été examinés, notamment l’utilisation d’aéronefs téléguidés de la catégorie mini/micro et stratégique, leur intégration et leur gestion dans l’espace aérien, ainsi que les capacités de l’armée de l’air en matière de gestion des données acquises par les capteurs des drones », rapporte l’état-major de la défense. « Les participants ont ainsi eu l’occasion d’échanger des connaissances et des expériences et d’améliorer la compréhension mutuelle et l’interopérabilité dans le domaine des capacités de renseignement, de surveillance et de reconnaissance offertes par les systèmes pilotés à distance.

En particulier, les opérateurs du 28e  groupe de la 32e  escadre d’Amendola ont illustré aux délégations en visite les modes de déploiement et les caractéristiques de l’avion MQ-9 « Reaper » (initialement connu sous le nom de « Predator B »), dont l’armée de l’air italienne est équipée.

Fabriqués par le groupe industriel américain General Atomics, les MQ-9 « Reaper » se déplacent à une vitesse de 482 km/heure à une altitude de plus de 7 500 mètres et ont une autonomie de vol pouvant atteindre 28 heures. Les « Reaper » de l’armée de l’air italienne sont utilisés pour des opérations de surveillance et de renseignement, mais il est plus que probable qu’ils soient également préparés comme drones tueurs, pour des attaques au sol avec des bombes GBU-12 « Paveway » et/ou JDAM et des missiles antichars AGM-114 « Hellfire ».

Au cours de l’atelier international sur l’utilisation des drones de guerre, le 41e  régiment IMINT « Cordenons » de l’armée italienne (stationné à Sora, Frosinone) a montré aux délégations étrangères « une partie du potentiel » du Raven-B/DDL, un petit aéronef piloté à distance et lancé à la main, destiné à la surveillance vidéo et à la reconnaissance.

Pesant à peine 2 kg, le Raven-B/DDL a une portée de 10 km et une durée de vol d’une heure. Le mini-drone est fabriqué par la société californienne AeroVironment et est également utilisé par l’armée de l’air américaine et l’armée britannique.