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25/03/2025

PARTHA CHATTERJEE
Parler de notre modernité en deux langues

Partha Chatterjee, Studies in Humanities and Social Sciences, Vol. II, No.2, 1996, pp. 153-169

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

« La nôtre est la modernité des anciens colonisés. Le même processus historique qui nous a enseigné la valeur de la modernité a également fait de nous les victimes de la modernité. Notre attitude à l’égard de la modernité ne peut donc qu’être profondément ambiguë. Cela se reflète dans la manière dont nous avons décrit nos expériences de la modernité au cours du dernier siècle et demi […]. Mais cette ambiguïté ne provient pas d’une quelconque incertitude quant à savoir s’il faut être pour ou contre la modernité. L’incertitude vient plutôt du fait que nous savons que pour façonner les formes de notre propre modernité, nous devons parfois avoir le courage de rejeter les modernités établies par d’autres. À l’époque du nationalisme, il y a eu de nombreux efforts de ce type qui reflétaient à la fois le courage et l’inventivité. Tous n’ont bien sûr pas connu le même succès. Aujourd’hui, à l’ère de la mondialisation, le temps est peut-être venu de mobiliser à nouveau ce courage. Peut-être devons-nous réfléchir à “ces jours-là” et “ces jours-ci” de notre modernité. »

Partha Chatterjee (1947) est un théoricien politique, un anthropologue politique et un historien, professeur émérite d’anthropologie et d’études sur le Moyen-Orient, l’Asie du Sud et l’Afrique. Il est également dramaturge. Il est diplômé du Presidency College de Kolkata et a obtenu son doctorat à l’université de Rochester (État de New York, USA). Depuis 1997, il partage son temps entre l’université Columbia et le Centre d’études en sciences sociales de Kolkata, dont il a été le directeur de 1997 à 2007. Il est l’auteur de plus de trente livres et volumes édités en anglais et en bengali. Il est l’un des membres fondateurs du Subaltern Studies Collective. L’un de ses livres a été traduit en français : Politique des gouvernés (Amsterdam, 2009). Bibliographie




03/03/2024

La Vierge rouge & les Cannibales
Louise Michel et les Kanak

Sur les 4253 Communard·es (dont 23 femmes) déporté·es en Nouvelle-Calédonie suite à l’écrasement sanglant de la Commune de Paris, Louise Michel fut pratiquement la seule à ne pas entrer dans la logique de la « colonisation pénitentiaire », dont le but sera résumé par Victor Hugo dans son célèbre discours sur l’Afrique de 1879 : « Versez votre trop-plein dans cette Afrique, et du même coup résolvez vos questions sociales, changez vos prolétaires en propriétaires » . 

Louise prend fait et cause pour les « Canaques », lorsque ceux-ci se soulèvent en 1878 contre le génocide en cours. «[…]  Cette écharpe rouge de la Commune a été divisée, là-bas, en deux morceaux, une nuit où deux Canaques, avant d’aller rejoindre les leurs, insurgés contre les blancs, avaient voulu me dire adieu. » Au cours des sept années de déportation, Louise fraternisa avec les Kanak et tira deux livres de ses échanges. Alors que la plupart des déportés se rangeaient du côté des forces de répression coloniales, Louise Michel est l’exception lumineuse, pionnière d’un anticolonialisme qui a trop souvent fait défaut à la gauche française, toutes tendances confondues. Des textes à découvrir, d’une femme puisant dans sa condition féminine la force de s’opposer au racisme, au patriarcat et au spécisme. « Quel est l’être supérieur, de celui qui s’assimile à travers mille difficultés des connaissances étrangères à sa race, ou de celui qui, bien armé, anéantit ceux qui ne le sont pas ? »

La Vierge Rouge, la Pétroleuse, l’institutrice, l’infirmière, la combattante Louise Michel est condamnée à la déportation après l’écrasement de la Commune de Paris. Elle arrive en Nouvelle-Calédonie en décembre 1873 et y restera jusqu’en juillet 1880, après quoi, bénéficiant d’une amnistie, elle rentrera en France. Elle établit très rapidement un rapport fraternel avec les Kanak, échangeant, conversant avec eux, apprenant leurs langues, écoutant leurs récits, enseignant à leurs enfants. Quand des insurgés viennent une nuit l’avertir de leur soulèvement imminent, elle leur montre comment sectionner les fils du télégraphe pour saboter les communications des occupants et leur donne son écharpe rouge, relique de la Commune (elle adoptera dans la dernière partie de sa vie tumultueuse le drapeau noir). Cette relique, pieusement conservée, donnera l’idée aux militants indépendantistes kanak des années 1960 d’appeler leur mouvement Les Foulards Rouges.

Louise Michel a écrit deux textes issus de sa rencontre du deuxième type. Ce sont ces documents historiques précieux que nous republions pour les rendre accessibles à toute personne ne fréquentant pas les temples du savoir et leurs rayonnages. L’ouvrage est complété par des analyses sur les déportés de 1848, 1855 et 1871, et couronné par l’incroyable discours de Victor Hugo sur l’Afrique.

Table des matières

·        Légendes et chansons de gestes canaques
par Louise Michel, Nouméa 1875…………….8

·        Légendes et chants de gestes canaques
par Louise Michel,  Paris 1885………………….44

·        Louise Michel et les Kanak : amorce d’une réflexion anti-impérialiste
par Lucie Delaporte, 2018………………………235

·        Déportés en Nouvelle-Calédonie : l’improbable rencontre des communards et des insurgés algériens
par Lucie Delaporte, 2018………………………248

·        Les déportés de 1848
par Marcel Émerit, 1948…………………………257

·        Les communards contre les Canaques
par Jean Bruhat, 1981………………………….....266

·        Commune(s), communards, question coloniale
par Alain Ruscio, 2022……………………………..275

·        Discours sur l’Afrique
 par Victor Hugo, 1879……………………………299

 

 

 

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