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24/07/2024

GIDEON LEVY
Shikma Bressler, la voix divine du camp éclairé : quand le pharisaïsme de la gauche sioniste s’étale au grand jour

Gideon Levy, Haaretz, 21/7/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

L'avis évident, inévitable, légal et juste de la Cour internationale de justice concernant l'atrocité qu'est l'occupation des territoires palestiniens envahis en 1967 a déclenché le prévisible répertoire grotesque de réactions en Israël ce week-end.

Il est inutile de se crêper le chignon avec ceux de la droite, qui soutiennent qu'il n'y a pas de droit international qui s'applique à l'État du Peuple Élu, qui est au-dessus de tout droit. Les réactions douloureusement similaires de la gauche et du centre sionistes, et surtout de Benny Gantz et de Yair Lapid, prouvent pour la millionième fois que sur les questions essentielles, la seule différence entre eux et la droite, c’est leur discours et leurs costards.

L'avis rendu vendredi aurait été rendu depuis longtemps par la Haute Cour de justice d'Israël, si celle-ci était digne de ce nom. Cette cour, dans sa lâcheté, a abusé et trahi son devoir pendant toutes ces années tout en bénéficiant d'un faux prestige.

Mais la réponse de la plus magnifique opposition extraparlementaire combattante de l'histoire israélienne, le mouvement de protestation des Frères et Sœurs d'armes, les “Kaplanistes” [protagonistes des manifs du shabbat rue Kaplan à Tel Aviv, où réside le premier ministre, NdT] et leurs semblables, qui a d'abord lutté contre le coup d'État judiciaire et Benjamin Netanyahou et qui lutte maintenant pour la libération des otages et contre Netanyahou, les a tous surpassés.


Kiryat Bialik, 23 mars 2023 : Shikma Bressler interpellée pour avoir encouragé les manifestants à bloquer une autoroute. Elle sera relâchée après un interrogatoire une heure plus tard. Ses camarades ont poussé des cris d'orfraie, criant au scandale : « Au lieu de l'arrêter, on devrait lui donner un Prix d'Israël ». Bref, beaucoup de bruit pour rien [NdT]

Cette protestation a un visage, qui est revenu récemment après une absence. C'est ainsi que Shikma Bressler a écrit sur X : « Au vu des résultats, rien n'a fait plus de mal à la colonisation de la Judée et de la Samarie que les racistes ultranationalistes. La décision de La Haye n'est pas le fruit du hasard ». Bingo. Il existe un camp éclairé et juste en Israël. Bressler en est la voix divine.

23/12/2021

GIDEON LEVY
Une fois Bibi parti, les néosionistes sortent de leurs tanières

 Gideon Levy, Haaretz, 23/12/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Comme des champignons après une pluie d'orage, ils sortent de leur tanière, arrachent leurs masques, se débarrassent de leurs déguisements et quittent le placard. Après avoir craint pendant des années de le faire, de peur d'être catalogués comme des partisans de Satan, alias Benjamin Netanyahou, ils peuvent maintenant redevenir les Archie Bunker qu'ils sont, les Yair Lapid du quartier bobo de Ramat Aviv Gimel à Tel Aviv.

Des bourgeois bien nourris, éternellement satisfaits d'eux-mêmes, qui ne demandent qu'à être tranquilles, sereins, bien vivre et surtout continuer à se congratuler sur eux-mêmes et sur le pays que leurs pères ont créé, sans que personne ne vienne troubler leur festin d'autosatisfaction.

Civils palestiniens (présentés comme « prisonniers de guerre ») détenus dans un des camps de concentration et de travail créés par les sionistes en 1948, ici à Ramleh. Photo : Salman Abu Sitta, Palestine Land Society 

La résistance palestinienne leur hérisse le poil, tout comme Adam Raz et sa dénonciation des massacres de 1948, tout comme Moiz Ben Harosh et sa haine des Ashkénazes. Tout cela fissure leur image de soi, si belle et si éclairée à leurs propres yeux. C'est ce qui vole leur pays et le conduit à l'égout, comme ils le chantaient lors des séances patriotiques avec la chanteuse Sarah’le Sharon.

Ils ont entre 40 et 50 ans, sont pour la plupart ashkénazes, certains ont vécu dans des kibboutzim ou des moshavim, seigneurs de la terre. Dans leur jeunesse, dans les années 90, ils étaient de gauche. Ils étaient si heureux d'Oslo et si choqués par le meurtre d'Yitzhak Rabin, qui a également assassiné la paix qui était à portée de main, si seulement Yigal Amir n'avait pas existé.