Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
Il est difficile de trouver un président pire, au moins au cours des 60 dernières années, qu'Iván Duque, surpassant le gouvernement insipide de 1998-2002.
Un président si désastreux qu'il a clôturé l'année 2021 en permettant la légalisation du paramilitarisme avec l'étrange loi sur la sécurité citoyenne destinée à satisfaire les craintes de quelques braves gens qui considèrent comme une absurdité et une menace le fait que d'autres luttent pour leurs droits.
Une règle qui facilite la répression policière, qui, selon les Nations unies, a été responsable de 28 meurtres de jeunes gens qui protestaient ou qui étaient simplement spectateurs. (Plus les abus sexuels avérés sur 16 femmes, et 44 autres font l'objet d'une enquête). Des faits que Duque a rejeté officiellement.
Le bilan, à la fin de l'année, ne pouvait pas être plus désastreux pour un président qui a l'habitude de faire des discours sur les scènes internationales (comme au sommet sur le climat de Glasgow, tout en ignorant l'Accord d'Escazú qu'il avait promis d’appliquer), et qui, chez lui, se charge de désavouer (?) les rapports et recommandations des organisations internationales.
Les chiffres ne mentent pas. Son gouvernement, avec son parti, le Centro Democrático, laisse le seuil de pauvreté inatteignable à 54,6 % des Colombiens (sur une population totale de 51,6 millions d'habitants, il y a 28,9 millions de pauvres et de très pauvres, selon les statistiques officelles).
Cette année, le déplacement de citoyens a augmenté de 84%, avec 57 116 Colombiens expulsés de leurs terres, a révélé l'ONU.
Le désastre ne s'arrête pas là. Jusqu'à la mi-décembre, il y a eu 93 massacres dans lesquels 320 personnes ont perdu la vie, et jusqu’en novembre, il y avait eu 12 797 homicides, selon Indepaz, dépassant de plus de 1 500 le chiffre de 2020.
Une mauvaise année, la troisième d'affilée dans son administration inefficace, pour un président très éloigné du peuple colombien, refusant obstinément de reconnaître les situations et les débordements [comme le détournement de 70 milliards de peso [= 15 millions d’€] par la ministre Karen Abudinen, qui a suscité un néologisme, le verbe abudinear, pour voler, escroquer, NdT]. En tant que sénateur, rappelons-le, il s'est farouchement opposé à la levée de la loi des garanties électorales, mais maintenant il l'a acceptée, ce qui est le début d'une campagne sale orchestrée depuis les sphères officielles : le bureau du procureur a déjà augmenté ses effectifs avec 1 200 employés supplémentaires.
Le compte pourrait continuer. La conclusion est très claire : le prochain président doit être très bien choisi. La Colombie ne peut plus se contenter de la même vieille rengaine.
Miaou : si seulement la pauvreté pouvait diminuer en 2022. Et à tous, bonne année.