La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

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07/01/2022

GIDEON LEVY
L'armée israélienne bulldoze des champs de blé palestiniens pour faire place aux tanks

 Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 7/1/2022 
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

L'armée israélienne continue d'expulser les habitants de ce village de la vallée du Jourdain pour s'entraîner sur leurs terres

Le crépuscule tomba ; dans un instant, la vallée serait recouverte de ténèbres. L'espace d'un instant, la fumée blanche qui s'échappait du taboun s'est mêlée à la fumée noire dégorgée par le bulldozer. C'était une illusion d'optique : quelques dizaines de mètres séparaient le four du bulldozer blindé. Le pain cuisait dans le taboun, l’engin démolissait des champs de blé. Les scènes se fondaient dans une image surréaliste.

 Adel Turkman (à droite) et son fils, cette semaine, attendent que leurs champs soient ratissés. « Vous viendrez, nous partirons ; vous partirez, nous reviendrons », disent les habitants à l'armée.

Des fermiers indigents vivant dans des conditions médiévales, sans eau courante et sans électricité, dans le froid de l'hiver de la vallée du Jourdain, regardaient tristement les machines de destruction qui avaient grondé dans leurs champs ce matin-là pour les ratiboiser. Ils avaient labouré et semé dans des conditions incroyables. Toutes les quelques semaines, les Forces de défense israéliennes se précipitaient pour démolir leurs tentes, confisquer leurs tracteurs et leurs voitures, briser les panneaux solaires et les conteneurs d'eau, et les expulser pendant un jour ou deux jusqu'à la fin du dernier exercice d'entraînement dans leurs champs.

Les agriculteurs étaient habitués à cela. Quel choix ont-ils ? Il n'y a pas de résistance ici, ils sont les plus faibles des faibles, leur seul espoir ici est d'extraire du pain de la bonne terre.

Mais ce qui s'est passé le lundi de cette semaine était quelque chose de nouveau pour eux. Des centaines de dounams  de terre cultivée ont été écrasés sous les chenilles des tanks des forces de destruction israéliennes, les champs de blé sont devenus des terrains de manœuvres militaires, les sillons ont été aplatis, et le sol fertile est devenu un terrain d'entraînement. Cinq cents dounams (50ha), peut-être plus, de terre argileuse qui avaient été plantés et entretenus, d'où émergeaient déjà des bourgeons qui rendaient la terre verte, ont été réduits à l'état de terrain vague. La terre a été mise en tas pour servir de rampe aux chars.

Des bulldozers militaires rasent des champs de blé appartenant à des résidents d'Ibzik, cette semaine.