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06/11/2025

Los miserables de Israel merecen su propio Mamdani

Gideon Levy, Haaretz, 6-11-2025
Traducido por Tlaxcala


El senador Bernie Sanders y el alcalde de Nueva York Zohran Mamdani en Brooklyn, Nueva York, en septiembre. Foto Eduardo Munoz / Reuters

Nunca hemos visto algo así aquí en Israel, y nunca lo veremos.
Un candidato que surge de la nada — ni general retirado, ni estrella de televisión, ni príncipe privilegiado de la élite, ni siquiera un embrollón político.
Un joven, con origen extranjero, inmigrante, desconocido hasta hace poco; sus opiniones son firmes, radicales; no teme decir lo que piensa ni pensar lo que dice.

No le importan las encuestas ni escucha los consejos para moderar sus posturas.
Ataca con su propia verdad — y gana. Derrota al establishment, al otro candidato, al heredero de una dinastía.
Nunca hemos tenido algo así aquí; nunca tendremos un Zohran Mamdani.
Mientras la política israelí siga estancada — no solo porque Benjamín Netanyahu no se va, sino porque incluso sus rivales, derrotados una y otra vez, se niegan a salir de nuestras vidas — nunca tendremos un Mamdani. Desesperación.

Para comprender la magnitud de la revolución que representa Mamdani, elegido alcalde de la ciudad más importante del mundo [no exageremos, Gideon, NdT], imaginen a un candidato árabe o eritreo migrante ganando unas elecciones aquí, en Israel. Imaginen al exdiputado de Hadash Dov Khenin elegido primer ministro.
Piensen también en un artista de hip-hop como Mr. Cardamom — uno de los seudónimos musicales de Mamdani — convertido de la noche a la mañana en líder. ¿Quizá el rapero Tamer Nafar?

En solo unos meses, Mamdani entusiasmó a la ciudad y cautivó a su juventud, incluso a quienes no se interesaban por la política.
Fue elegido en la ciudad con la comunidad judía más grande del mundo, aunque maliciosamente intentaron tacharlo de antisemita.
Fue elegido en una de las ciudades más capitalistas del mundo, con una plataforma socialista, sin vacilaciones.

USA ha demostrado una vez más que es la tierra de las oportunidades ilimitadas.
Mamdani podría hacerla grande de nuevo — mucho más que Donald Trump.


Neoyorquinos celebrando la victoria de Zohran Mamdani en las elecciones municipales del martes por la noche. Foto Gili Getz

También es posible que fracase estrepitosamente. El viejo establishment hará todo lo posible por eliminarlo, como hicieron en el Reino Unido con Jeremy Corbyn del Partido Laborista — otra gran esperanza de cambio — que fue derribado. También es posible que las promesas de Mamdani resulten imposibles de cumplir, pese al gran atractivo de instaurar justicia e igualdad en su ciudad y más allá.

Incluso es posible que no sea tan hábil para gobernar y ejecutar como lo es para prometer. Pero su sola elección ya ha generado un cambio enorme, ha insuflado esperanza de algo distinto, ha traído un espíritu nuevo y refrescante que en Israel no se ve desde hace mucho tiempo: tengan envidia de los neoyorquinos.


Las últimas horas de la campaña


El próximo año tendremos las «elecciones más decisivas», y no hay una sola persona que despierte entusiasmo, ninguna figura en la que confiar o por la que valga la pena esforzarse. Nadie en quien creer, que ofrezca un reinicio y una revolución. Solo más de lo mismo: elogios al ejército israelí, «no es el momento para un Estado palestino» y, por encima de todo, la supremacía judía perpetua.

Todo esto en un país desesperado por un reinicio — quizá más que cualquier otra nación del mundo, y más ahora que nunca en su historia. Aquí, todo es lo mismo: el líder supremo, los aspirantes golpeados al trono, los lemas vacíos, la corrupción, el vacío y la desesperanza.

Un Mamdani israelí es ahora tan necesario como un respirador para quien se ahoga. Cuando nadie se atreve a ofrecer algo distinto, un camino aún no intentado, una perspectiva no explorada, y el país y la sociedad están atascados — necesitamos un Mamdani.


 Manifestantes mamdanófobos  reunidos frente a la CBE (Congregación Beth Elohim, una sinagoga reformista histórica en Park Slope). La tensión había aumentado durante toda la semana a medida que se difundía la noticia de la visita de Mamdani. Foto Gili Getz

Quizás por eso las máquinas de incitación al odio y miedo ya han comenzado a trabajar contra él en Israel; casi todos los comentaristas de los estudios de televisión se han manifestado en su contra. Después de todo, dijo que Israel mató niños en Gaza — imagínense — e incluso cometió genocidio. Eso debe significar que es un antisemita probado. También está contra la islamofobia, lo que significa que es islamista, el Estado Islámico en Nueva York.

Si tan solo lograra cumplir algunas de sus enormes promesas. Si pudiera romper la campaña mundial contra el progreso. Si pudiera ocuparse de los miserables de Nueva York. Los miserables de Israel también merecen un Mamdani.


Les misérables d’Israël méritent leur propre Mamdani

Gideon Levy, Haaretz, 6/11/2025
Traduit par Tlaxcala


Le sénateur Bernie Sanders et le maire de New York Zohran Mamdani à Brooklyn, New York, en septembre. Photo Eduardo Munoz / Reuters

Nous n’avons jamais rien vu de tel ici en Israël, et nous ne le verrons jamais.
Un candidat sorti de nulle part — ni général à la retraite, ni vedette de la télévision, ni prince privilégié de l’élite, ni même un habile magouilleur.
Un jeune homme, d’origine étrangère, immigré, inconnu jusqu’à récemment ; ses opinions sont inébranlables, radicales ; il n’a pas peur de dire ce qu’il pense et ne craint pas de penser ce qu’il dit.

Il se moque des sondeurs et ignore les conseils qui lui suggèrent d’adoucir ses positions. Il attaque avec sa propre vérité — et il gagne. Il bat l’establishment, l’autre candidat, l’héritier d’une dynastie.

Nous n’avons jamais connu ça ici ; nous n’aurons jamais de Zohran Mamdani.
Tant que la politique israélienne continuera à piétiner — non seulement Benjamin Netanyahou ne s’en ira pas, mais même ses rivaux, battus encore et encore, refusent de disparaître de nos vies — nous n’aurons jamais de Mamdani. Désespérant.

Pour comprendre la profondeur de la révolution que représente Mamdani, élu maire de la ville la plus importante du monde [n’exagérons pas, Gideon, NdT], imaginez un candidat arabe ou érythréen migrant remportant une élection ici, en Israël. Imaginez l’ancien député de Hadash Dov Khenin élu Premier ministre. Pensez aussi à un artiste de hip-hop comme Mr. Cardamom — l’un des pseudonymes musicaux de Mamdani — devenu du jour au lendemain un dirigeant. Peut-être le rappeur Tamer Nafar ?

En quelques mois à peine, Mamdani a électrisé la ville et captivé sa jeunesse, même ceux qui se fichaient éperdument de la politique.
Il a été élu dans la ville qui abrite la plus grande communauté juive du monde, bien qu’on ait tenté de manière malveillante de l’étiqueter comme antisémite.
Il a été élu dans l’une des villes les plus capitalistes du monde, sur une plateforme socialiste, sans aucune hésitation.

L’USAmérique a de nouveau prouvé qu’elle est la terre des possibilités illimitées. Mamdani la rendra peut-être à nouveau grande — bien plus que Donald Trump.


Des New-Yorkais célèbrent la victoire de Zohran Mamdani lors des élections municipales mardi soir. Photo Gili Getz

Il est aussi possible qu’il échoue lamentablement. L’ancien establishment fera tout pour l’éliminer, comme on l’a fait au Royaume-Uni avec Jeremy Corbyn du Parti travailliste — un autre grand espoir du changement — que l’on a abattu.

Il est également possible que les promesses de Mamdani se révèlent irréalisables, malgré le grand charme de sa volonté affirmée d’ instaurer la justice et l’égalité dans sa ville et au-delà. Il est même possible qu’il soit moins doué pour diriger et mettre en œuvre que pour promettre. Mais son élection seule a déjà provoqué un immense changement, insufflé l’espoir d’autre chose, apporté un vent nouveau, rafraîchissant, qui n’existe plus en Israël depuis longtemps : soyez jaloux des New-Yorkais.


Lors des dernières heures de la campagne


L’année prochaine, nous aurons des élections « les plus décisives » — et il n’y a personne pour qui s’enthousiasmer, aucun visage qu’on espère voir gagner, personne pour qui se mobiliser. Pas une seule personne digne de confiance, capable d’offrir un renouveau, une révolution. Rien que plus de la même chose : des éloges à Tsahal, « ce n’est pas le moment pour un État palestinien », et surtout : la suprématie juive perpétuelle.

Tout cela dans un pays désespérément en quête d’un redémarrage — peut-être plus que toute autre nation au monde, et plus encore aujourd’hui qu’à tout autre moment de son histoire. Ici, tout est pareil : le dirigeant suprême, les prétendants éreintés au trône, les slogans creux, la corruption, le vide et le désespoir.

Un Mamdani israélien est aujourd’hui aussi nécessaire qu’un respirateur pour quelqu’un qui suffoque. Quand personne n’ose proposer quelque chose de différent, un chemin encore inexploré, un point de vue inédit, et que le pays et la société s’enlisent, nous avons besoin d’un Mamdani.


Des manifestants mamdanophobes rassemblés devant la CBE (Congregation Beth Elohim, une synagogue réformée historique de Park Slope). La tension avait monté toute la semaine à mesure que la nouvelle de la visite de Mamdani se répandait. Photo Gili Getz

Peut-être est-ce pour cela que les machines d’appel à la haine et d’alarmisme se sont mises en marche contre lui en Israël ; presque tous les commentateurs des studios télévisés se sont dressés contre lui. Après tout, il a dit qu’Israël avait tué des enfants à Gaza — imaginez donc — et même commis un génocide. Cela suffit à prouver qu’il est un antisémite avéré. Il est aussi contre l’islamophobie, donc c’est forcément un islamiste, en un mot Daech à New York.

Si seulement il réussissait à tenir ne serait-ce qu’une partie de ses immenses promesses. S’il parvenait à briser la campagne mondiale contre le progrès. S’il pouvait seulement s’occuper des misérables de New York. Les misérables d’Israël, eux aussi, méritent un Mamdani.

03/11/2025

Simplemente no conviertan a la fiscal militar israelí dimisionaria en una mártir

ACTUALIZACIÓN

Yifat Tomer-Yerushalmi fue detenida en el marco de una investigación sobre la difusión de un video que muestra actos de violencia cometidos en 2024 contra presos palestinos por soldados israelíes en una prisión de alta seguridad, según informó el lunes el ministro de Seguridad Interior. Tras anunciar su dimisión el viernes, Tomer-Yerushalmi desapareció brevemente el domingo, lo que desató especulaciones en la prensa sobre un posible intento de suicidio. En un mensaje en Telegram, el ministro de Seguridad Nacional, Itamar Ben Gvir, anunció el lunes que «se ha acordado que, a la luz de los acontecimientos de la noche anterior, el servicio penitenciario actuará con mayor vigilancia para garantizar la seguridad de la reclusa en el centro de detención donde se encuentra bajo custodia».

¿Valió la pena, mayora general Tomer-Yerushalmi, servir con tanta servilidad al ejército criminal, con un final tan patético? 

Gideon Levy, Haaretz, 2-11-2025 

Traducido por Tlaxcala

Cuando la noche se vuelve día, una fiscal militar puede convertirse en mártir, alguien que luchó por la ley y los derechos humanos hasta ser quemada en la hoguera, víctima inocente de la malvada derecha. Cuando la noche se vuelve día, solo cuando la abogada general no incumple su deber y da un paso valiente por primera (y última) vez en su carrera, es destituida. 


La Grala. de división Yifat Tomer-Yerushalmi en el cuartel general de las FDI en Tel Aviv, el mes pasado. Foto Itai Ron

El monstruo insaciable nunca se sacia. Usted puede defender el genocidio, Grala. Yifat Tomer-Yerushalmi; puede disimular todos los crímenes, ocultar todas las investigaciones y blanquear los delitos cometidos por los soldados israelíes, complaciendo así a sus superiores. Pero al primer tropiezo, el monstruo la hará responsable.
¿Valió la pena, Gral. Tomer-Yerushalmi, servir con tanta servilidad a un ejército criminal, para acabar de forma tan patética? ¿No habría sido más correcto cumplir su deber, hablar con valentía e integridad, y al menos ser depuesta con algo de dignidad? Como dice la vieja parábola judía: comió el pescado podrido y aun así fue expulsada de la ciudad. ¿Valió la pena?

Durante años, usted dictó sentencias en tribunales militares que nada tienen que ver con lo que le enseñaron en la universidad. Fue fiscal y jueza, enviando a miles de personas a prisión sin un juicio real. Impidió cualquier investigación sobre miles de crímenes cometidos por soldados contra palestinos en Cisjordania y en la Franja de Gaza.

Cada caso de un niño asesinado sin motivo o de un soldado abusivo recibió el respaldo legal suyo y del sistema que dirige. En ese sistema, nunca hay soldados culpables de crímenes, ni siquiera después de los horrores de Gaza.
Usted participó en el espectáculo más despreciable: el llamado sistema de justicia militar, donde basta con ser palestino para ser condenado; un tribunal de apartheid en el que los acusados no tienen derechos ni absoluciones, todo una farsa barata en un sistema judicial falso. Así ascendió en las filas, hasta convertirse en fiscal militar, todo con el propósito de blanquear los crímenes del ejército al que servía.

No existe institución judicial seria en el mundo que blanquee los crímenes del ejército israelí en Gaza y Cisjordania. Y usted, Gral. Tomer-Yerushalmi, lo hizo con entusiasmo. Fue la abogada del genocidio, y llegará el día en que eso se le reproche. Ahora el sistema le devuelve el golpe: fue despedida por las peores razones posibles.

Es difícil saber qué llevó a Tomer-Yerushalmi a desviarse de repente de su papel asignado y escandalizarse por un video en el que guardianes de prisión militares sádicos –no “soldados de combate”, como suelen llamarlos– maltratan brutalmente a un detenido palestino indefenso. Según la acusación, esos cinco guardias, escoria humana, apuñalaron a su víctima en el recto, desgarrándolo, además de romperle las costillas y perforarle un pulmón.

Era importante mostrar a los israelíes lo que hacen nuestros soldados, especialmente en el ambiente de “todo está permitido al ejército” que domina desde el 7 de octubre. De repente, la generala aportó un momento de verdad al debate. Comprendió que las posibilidades de condenar a los acusados, con el clima público actual, eran mínimas. Por eso publicó el video, el único acto por el cual merece una medalla.


Sde Teiman


Es un hecho rutinario en las prisiones militares, pero esta vez se escandalizó. ¿No ha oído hablar de los 80 detenidos muertos en prisión, algunos a manos de soldados israelíes? ¿Qué hizo respecto a esas muertes? ¿Qué hizo respecto al soldado que disparó y mató a un niño de 9 años en el pueblo cisjordano de al-Rihiya hace dos semanas? El portavoz del ejército dijo que “el caso fue remitido a la Oficina de la Abogada General Militar para su revisión”. La investigación terminará en unos años, ¿y qué le pasará a ese soldado? El hecho de que siga libre es la respuesta.

Cuando la noche se vuelve día, los cinco hombres acusados de abusos en el centro de detención de Sde Teiman se convirtieron en las víctimas. Sus indultos ya están en camino, y quien les clavó el cuchillo en el recto es la abogada general militar. El ministro de Defensa, Israel Katz, ya babea con ansias de venganza.
Cuánto le gusta destituir a oficiales de alto rango, cuán embriagante es la sensación de poder –y todos, incluido el comentarista moderado Nadav Eyal, consideran la filtración del video “escandalosa”. Este es el crimen y esta su autora. Pero no la conviertan en mártir.

Cuando la noche se vuelve día, los cinco hombres acusados de abusos en el centro de detención de Sde Teiman se convirtieron en las víctimas. Sus indultos ya están en camino.

Ne faites surtout pas de la procureure militaire israélienne démissionnaire une martyre

 ACTUALISATION
Yifat Tomer-Yerushalmi a été arrêtée dans le cadre d’une enquête concernant la diffusion d’une vidéo montrant des violences en 2024 contre des détenus palestiniens par des soldats israéliens dans une prison de haute sécurité, a fait savoir lundi le ministre de la sécurité intérieure. Après avoir annoncé sa démission vendredi, Mme Tomer-Yerushalmi avait brièvement disparu dimanche, déclenchant des spéculations dans la presse quant à une possible tentative de suicide. Dans un message sur Telegram, le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a annoncé lundi qu’il « a été convenu qu’à la lumière des événements de la nuit dernière le service pénitentiaire agirait avec une vigilance accrue pour assurer la sécurité de la détenue dans le centre de détention où elle a été placée en garde à vue ».

Cela valait-il la peine, générale Tomer-Yerushalmi, de servir avec tant de servilité une armée criminelle, pour finir de manière aussi pathétique ?

Gideon Levy, Haaretz, 2/11/2025

Traduit par Tlaxcala

Quand la nuit devient le jour, une procureure générale militaire peut devenir une martyre, quelqu’un qui a combattu pour le respect de la loi et des droits humains jusqu’à être brûlée sur le bûcher, victime innocente de la méchante droite. Quand la nuit devient le jour, ce n’est que lorsque la procureure générale ne manque pas à son devoir et ose, pour la première (et dernière) fois de sa carrière, faire preuve de courage, qu’elle est destituée.


La générale de division Yifat Tomer-Yerushalmi au quartier général de Tsahal à Tel-Aviv, le mois dernier. Photo Itai Ron

Le monstre insatiable ne peut jamais être rassasié. Vous pouvez défendre le génocide, Générale Yifat Tomer-Yerushalmi, vous pouvez dissimuler tous les crimes, enterrer toutes les enquêtes et blanchir les exactions commises par les soldats israéliens, satisfaisant ainsi vos supérieurs. Mais à la première erreur, le monstre vous tiendra pour responsable.
Cela valait-il la peine, Générale Tomer-Yerushalmi, de servir avec une telle servilité une armée criminelle, pour finir de façon aussi pathétique ? N’aurait-il pas été plus juste d’accomplir votre devoir, de parler avec audace et intégrité, au moins d’être déposée avec un peu de dignité ? Comme le dit la vieille parabole juive : vous avez mangé le poisson pourri et avez tout de même été expulsée de la ville. Cela en valait-il la peine ?

Pendant des années, vous avez rendu des jugements dans des tribunaux militaires qui n’ont rien à voir avec ce qu’on vous a enseigné à l’université. Vous étiez procureure et juge, jetant des milliers de personnes en prison sans véritable procès. Vous avez empêché toute enquête sur des milliers de crimes commis par des soldats contre des Palestiniens, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Chaque cas d’enfant abattu sans raison, chaque soldat violent, a reçu une caution légale de votre part et de celle du système que vous dirigez. Dans ce système, il n’y a jamais de soldats coupables de crimes, pas même après les horreurs de Gaza.
Vous avez prêté la main au spectacle le plus méprisable : celui qu’on appelle le système de justice militaire, où il suffit d’être palestinien pour être condamné ; un tribunal d’apartheid où les accusés n’ont ni droits ni acquittements, une mise en scène bon marché d’une justice factice. C’est ainsi que vous avez gravi les échelons, jusqu’à devenir procureure générale militaire, tout cela pour blanchir les crimes de l’armée à laquelle vous apparteniez.

Aucune institution judiciaire sérieuse au monde ne blanchirait les crimes de l’armée israélienne à Gaza et en Cisjordanie. Et vous, Générale Tomer-Yerushalmi, vous l’avez fait avec joie. Vous étiez l’avocate du génocide, et le jour viendra où cela vous sera reproché. Maintenant, le système vous rend la pareille : vous avez été limogée pour les plus mauvaises raisons possibles.

Il est difficile de savoir ce qui a poussé Tomer-Yerushalmi à s’écarter soudainement de son rôle assigné et à être choquée par une vidéo où des gardiens de prison militaires sadiques – non pas des « soldats de combat », comme on les appelle habituellement – maltraitent brutalement un détenu palestinien sans défense. Selon l’acte d’accusation, ces cinq gardiens, véritables déchets humains, ont poignardé leur victime dans le rectum, le déchirant, tout en lui brisant les côtes et en perforant un poumon.

Il était important de montrer aux Israéliens ce que font nos soldats, surtout dans l’atmosphère du « tout est permis à Tsahal » qui domine depuis le 7 octobre. Soudain, la générale a offert un moment de vérité au débat. Elle a compris que les chances de condamner les accusés, dans l’ambiance publique actuelle, étaient infimes. C’est pourquoi elle a publié la vidéo, le seul acte pour lequel elle mérite une médaille.


Sde Teiman



C’est un événement courant dans les prisons militaires, mais cette fois, elle a été choquée. N’avez-vous pas entendu parler des 80 détenus morts en prison, certains sous les coups de soldats israéliens ? Qu’avez-vous fait face à ces morts ? Qu’avez-vous fait à propos du soldat qui a tiré et tué un garçon de 9 ans dans le village cisjordanien d’al-Rihiya il y a deux semaines ? Le porte-parole de l’armée a déclaré que « l’affaire a été transmise au bureau de la procureure générale militaire pour examen ». L’enquête se terminera dans quelques années, et que se passera-t-il pour ce soldat ? Le fait qu’il se promène encore libre est la réponse.

Quand la nuit devient le jour, les cinq hommes accusés de mauvais traitements au centre de détention de Sde Teiman deviennent les victimes. Leur grâce est déjà en route, et celle qui a enfoncé le couteau dans leur rectum, c’est la procureure générale militaire. Le ministre de la Défense, Israel Katz, salive déjà de désir de vengeance.
Comme il aime renvoyer des officiers supérieurs, comme le pouvoir l’enivre – et tous, y compris le commentateur modéré Nadav Eyal, jugent la fuite de la vidéo « scandaleuse ». Voici le crime et voici sa coupable. Mais surtout, ne la transformez pas en martyre.

Quand la nuit devient le jour, les cinq hommes accusés de mauvais traitements au centre de détention de Sde Teiman deviennent les victimes. Leur grâce est déjà en route.


31/10/2025

Todos los israelíes somos Itamar Ben-Gvir
Ya no es posible ser sionista sin ser fascista

Gideon Levy, Haaretz, 29-10-2025

Traducido por Tlaxcala

Por fin, todos somos Itamar Ben-Gvir. Una misma línea une a Naftali Bennett, Yair Lapid y Avigdor Lieberman —la esperanza de la oposición— con Ben-Gvir, el gran espantajo: nacionalismo, fascismo y militarismo que solo difieren en los matices más mínimos. Entre el gobierno más derechista de la historia de Israel y quienes aspiran al poder, no hay más que cincuenta tonos de derecha.

Por eso, todo ese discurso sobre una «fractura nacional» y sobre «las elecciones más importantes de la historia del país» —ese cliché que circula estos días— es una mentira. Israel no tiene un Zohran Mamdani, ni lo tendrá en mucho tiempo. Pero Ben-Gvires nos sobran.


Fuerzas israelíes hacen guardia junto a una puerta cerrada durante la cosecha de aceitunas en el pueblo de Kobar, cerca de Ramala, en la Cisjordania ocupada. Sábado. Foto Mohamad Toroman/Reuters

La temporada electoral ha comenzado, y nadie como Lapid para identificar rápidamente el espíritu de la época —el fascismo— y subirse a su ola. Es el producto más caliente del mercado desde el 7 de octubre, y Lapid ya lo reparte con entusiasmo.

Esta semana, el «líder de la oposición» prometió apoyar una ley que prohíba votar a quienes no se alisten en el ejército. Ni en Esparta ni en la super-Esparta se habrían atrevido a imaginar una medida tan militarista. Allí tal vez se habrían avergonzado. Los árabes, los ultraortodoxos, los discapacitados, los enfermos, los criminales y los impedidos serían arrojados al Nilo. No forman parte de nuestra democracia, ¿por qué no deportar entonces a todos los que no sirven? ¿Quitarles la ciudadanía? ¿O tal vez meterlos en campos?

Según Lapid, servir en el ejército es lo que te da acceso a los derechos básicos. Si no matas niños en Gaza, querido israelí, Lapid te quitará tu carné de elector. Supuestamente, el pueblo, golpeado y marcado por años de Benjamín Netanyahu, debería ahora ver en una figura como esta una fuente de esperanza.

La mayor esperanza de la oposición es aún más desalentadora. «En el Néguev está surgiendo un Estado palestino», advirtió Bennett esta semana a los residentes de la ciudad de Omer. «Si no actuamos, despertaremos ante un 7 de octubre en el Néguev.» Los ciudadanos beduinos de Israel, el grupo más desfavorecido y desposeído de la sociedad, serían entonces Hamás. El peligro que representan sería otro 7 de octubre.

Si Ben-Gvir habla así, ¿para qué necesitamos a Bennett? ¿Por su buen inglés? ¿Por sus modales refinados? ¿Por su servicio militar en una unidad de comandos? ¿Por tener una esposa que no anda con una pistola en el cinturón? ¿Por vivir en Ra’anana (y no en Tel Rumeida)?

Para Bennett, no menos que para Ben-Gvir, esta tierra es solo para los judíos. Los beduinos, algunos de los cuales fueron expulsados al Néguev desde otras partes de Israel, no son sus hijos. Son una amenaza que hay que contener. Pero la realidad es que el Néguev les pertenece tanto como a Bennett o a los buenos ciudadanos de Omer.

El Néguev es lo que les quedó después de haber sido despojados de sus tierras, de que se destruyera el tejido de sus vidas y se los confinara en corrales miserables. Algunos no son agradables, es cierto: conducen de manera temeraria, tienen más de una esposa y son violentos. Eso debe corregirse, pero sin violar sus derechos civiles, que no pueden negarse.

Bennett, como Lapid, es un hombre sombrío. Ambos creen que los derechos se otorgan por la bondad del Estado, como un regalo o una recompensa por una conducta (a sus ojos) correcta. Eso es fascismo en su peor expresión —y Lieberman, el más veterano fascista de los tres, se les unirá con entusiasmo. Él también está a favor de negar el derecho al voto a quienes no ayudaron a librar la guerra ni a cometer sus crímenes. Él también ve a los beduinos como invitados no deseados en este país.

La semejanza fascista entre coalición y oposición no es casual. Se llama sionismo. En 2025, ya no se puede defender esta ideología nacional sin ser fascista o militarista. Es ahora la esencia misma del sionismo. Quizá lo haya sido desde el principio, y la honestidad exige que lo reconozcamos.

Netanyahu y Bennett, Ben-Gvir y Lapid son sionistas como casi todos los israelíes. En lo que respecta a la tierra, creen en la supremacía judía y en la mentira de un Estado judío y democrático. El fascismo es la consecuencia inevitable de ello. Ya no es posible ser sionista sin ser fascista.



26/10/2025

Ya no es posible ser palestino en Cisjordania

Gideon Levy, Haaretz, 26/10/2025

Traducido por Tlaxcala

Mientras Trump promete a los países árabes que la anexión israelí “no ocurrirá”, da la espalda a la destrucción, al despojo, a la pobreza, a la violencia de los colonos y a los abusos militares en Cisjordania, permitiendo que el tormento continúe: no hay alto el fuego.

Palestinos junto a una carretera destruida tras una operación militar israelí en la ciudad cisjordana de Tubas, la semana pasada.
Foto Majdi Mohammed / AP

En Cisjordania, nadie ha oído hablar del alto el fuego en Gaza: ni el ejército, ni los colonos, ni la Administración Civil, y, por supuesto, tampoco los tres millones de palestinos que viven bajo su tiranía. No sienten en absoluto el fin de la guerra.

De Yenín a Hebrón, no hay ningún alto el fuego a la vista. Desde hace dos años reina en Cisjordania un régimen de terror, bajo la cobertura de la guerra en la Franja, que sirve como pretexto dudoso y cortina de humo, y no hay señales de que vaya a terminar.

Todos los decretos draconianos impuestos a los palestinos el 7 de octubre siguen vigentes; algunos incluso se han endurecido. La violencia de los colonos continúa, al igual que la implicación del ejército y la policía en los disturbios. En Gaza muere y se desplaza menos gente, pero en Cisjordania todo sigue como si no existiera ningún alto el fuego.

La administración Trump, tan activa y resuelta en Gaza, cierra los ojos ante Cisjordania y se miente a sí misma sobre la situación allí. Bloquear la anexión le basta. “No sucederá porque di mi palabra a los países árabes”, declaró el presidente Donald Trump la semana pasada, mientras a sus espaldas Israel hace todo lo posible en Cisjordania para destruir, despojar, maltratar y evitar cualquier posibilidad de vida.


Colonos israelíes lanzan piedras hacia aldeanos palestinos durante un ataque al pueblo cisjordano de Turmus Ayya, en junio.
Foto Ilia Yefimovich / dpa

A veces parece que el jefe del Mando Central del ejército israelí, Avi Bluth, fiel y obediente a su superior —el ministro de Finanzas Bezalel Smotrich, también ministro en el Ministerio de Defensa—, está llevando a cabo un experimento humano, junto con los colonos y la policía: veamos cuánto podemos atormentarlos antes de que estallen.

La esperanza de que su ansia de abuso se apaciguara junto con los combates en Gaza se desvaneció. La guerra en la Franja no era más que una excusa. Cuando los medios evitan Cisjordania y la mayoría de los israelíes —y de los usamericanos— no se preocupan realmente por lo que ocurre allí, el tormento puede continuar.

El 7 de octubre fue, en efecto, una oportunidad histórica para que los colonos y sus colaboradores hicieran lo que no se habían atrevido a hacer durante años.


La familia Zaer Al Amour, en las colinas del sur de Hebrón —una región a menudo sometida a la violencia de colonos y militares—, monta guardia por turnos desde el atardecer hasta la mañana para proteger sus tierras.
Foto Wisam Hashlamoun / Anadolu vía AFP

Ya no es posible ser palestino en Cisjordania. No ha sido destruida como Gaza, no han muerto decenas de miles de personas, pero la vida allí se ha vuelto imposible. Es difícil imaginar que el férreo control de Israel pueda durar mucho más sin una explosión de violencia —justificada, esta vez.

Entre 150 000 y 200 000 palestinos de Cisjordania que trabajaban en Israel están desempleados desde hace dos años. Dos años sin un solo séquel de ingresos. Los salarios de decenas de miles de empleados de la Autoridad Palestina también se redujeron drásticamente debido a la retención por parte de Israel de los impuestos que recauda para dicha Autoridad.

La pobreza y la miseria están por todas partes. También los bloqueos y los puestos de control; nunca ha habido tantos, y durante un período tan prolongado. Ahora son cientos.

Cada asentamiento tiene puertas de hierro cerradas, o que se abren y cierran por turnos. Es imposible saber qué está abierto y qué no —y, más importante aún, cuándo. Todo es arbitrario. Todo ocurre por la presión de los colonos, que han convertido al ejército israelí en su siervo sumiso. Así es cuando Smotrich es el ministro de Cisjordania.


Una casa incendiada durante los disturbios de 2023 en la aldea de Huwara. Smotrich ya hablaba en 2021 de un “Plan decisivo”.
Foto Amir Levi

Aproximadamente 120 nuevos puestos avanzados de colonización, casi todos violentos, se han establecido desde el maldito 7 de octubre, abarcando decenas de miles de hectáreas, todos con el apoyo del Estado. No pasa una semana sin nuevos puestos avanzados; también es inédita la magnitud de la limpieza étnica que buscan: Hagar Shezaf informó el viernes que, durante la guerra de Gaza, los habitantes de 80 aldeas palestinas de Cisjordania huyeron por miedo a los colonos que se habían apoderado de sus tierras.

El rostro de Cisjordania cambia a diario. Lo veo con mis propios ojos asombrados. Trump puede presumir de haber detenido la anexión, pero la anexión está más arraigada que nunca.

Desde el centro de mando que el ejército usamericano estableció en Kiryat Gat se puede quizá ver Gaza, pero no se ve Kiryat Arba, la colonia cercana a Hebrón.

Cisjordania clama por una intervención internacional urgente, tanto como la Franja de Gaza. Soldados —usamericanos, europeos, emiratíes o incluso turcos—: alguien debe proteger a sus indefensos habitantes. Alguien debe rescatarlos de las garras del ejército israelí y de los colonos.

Imagina a un soldado extranjero en un puesto de control deteniendo a los matones colonos en su camino hacia un pogromo. Un sueño.