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Sergio Rodríguez Gelfenstein
¿Qué hará Marcos Rubio? 

31/08/2023

LUIS CASADO
Une lettre pour le général*

Luis Casado, POLITIKA, 29/8/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Si la définition du concept de transition donnée par le dictionnaire est juste, on est mal barrés. Cette définition dit : Transition : Action et résultat du passage d'un état ou d'une manière d'être à un autre. Puisque nous sommes dans la même situation, où est la transition ?

“Car de leur vague ennui, le néant les enivre.
Parce qu’exister sans vivre est le fardeau le plus lourd...
Ceux qui vivent sont ceux qui se battent
Victor Hugo, Paris, décembre 1848, dans Les Châtiments, 1852.


La diffusion dans POLITIKA d’extraits du livre du général Ricardo Martínez, qu’il devait présenter mardi, à l’Université catholique de Santiago du Chili, a suscité quelques commentaires, dont le plus succinct est venu d’Argentine et dit, très simplement :

-> « Je répète : je n’oublie pas, je ne pardonne pas, je ne me réconcilie pas.... » <-.

Cela montre clairement que les atrocités commises, les assassinats de personnalités, la destruction de la coexistence sociale, l’imposition d’un régime économique prédateur et la perpétuation d’un ordre institutionnel antidémocratique sont des pilules impossibles à avaler.

Si Patricio Aylwin a pu déclarer que c’est là toute la démocratie à laquelle nous pouvons aspirer, et si Alejandro Foxley [économiste, ministre Aylwin et de Bachelet, NdT] a pu juger que Pinochet était un visionnaire (Felipe Portales. 50 ans de néolibéralisme (II). POLITIKA 29/08/23). Et même si toute cette Concertación accommodante qui aspirait à une part du butin - et l’a plus qu’obtenue - a rejeté ce qu’elle avait promis à ceux qui avaient cru en elle.

Le quotidien mexicain La Jornada estime que Ricardo Martínez, ancien commandant en chef de l’armée chilienne, reconnaît dans son livre les très graves violations des droits humains commises par la dictature, ce qui constitue une véritable première.

Jusqu’à présent, l’éthique des forces armées - pour reprendre la formule de Martínez - n’autorisait que la négation de l’évidence, les mensonges systématiques et l’imputation des crimes à d’autres.

Reste à savoir si Ricardo Martínez croit ce qu’il écrit ou s’il s’agit d’une nouvelle ruse pour rejeter la faute sur un compagnon d’armes, un subordonné, un prédécesseur qu’il n’a pas eu la présence d’esprit - le courage - de punir comme il aurait dû le faire.

Dans une interview accordée à El Mercurio dimanche dernier (26/08/23), Martínez reprend à son compte les mêmes aspirations à l’impunité que les coupables ont toujours formulées, formulées ensuite par José Antonio Kast à l’égard des criminels contre l’humanité qui purgent des peines à Punta Peuco.

El Mercurio demande:

« Aujourd’hui des condamnés pour crimes contre l’humanité sont détenius à Punta Peuco. Il y a une initiative au Conseil constitutionnel, proposée par des Républicains, pour permettre aux personnes de plus de 75 ans de purger leur peine en étant assignées à résidence. Êtes-vous d’accord ? »

Le général (ER) Martínez apporte la réponse suivante :

3Avant de répondre à cette question, il est indispensable de dire que rien ne suffira à atténuer la douleur des familles des victimes qui, depuis des années, réclament justice. Je crois également que l’essence d’une société démocratique est de faire preuve d’une plus grande éthique et de ne pas se comporter comme ceux qui lui ont fait du tort. C’est pourquoi j’approuve cette initiative humanitaire visant à permettre, conformément aux décisions de justice, aux personnes en phase terminale ou souffrant d’un handicap mental ou physique de continuer à purger le reste de leur peine dans le cadre d’une assignation à résidence totale.

Felipe Portales rejette cette curieuse assimilation :

« Incroyablement, Martinez va jusqu’à l’aberration d’assimiler éthiquement et juridiquement les dommages infligés par ces criminels contre l’humanité à la souffrance que ces mêmes criminels subiraient s’ils étaient laissés en prison à vie et dans des conditions - que tout le monde reconnaît - bien meilleures que celles des prisonniers de droit commun - pour des crimes qualitativement moins graves - dans notre pays ! »

Je me suis alors souvenu du pathétique maréchal Pétain, collaborateur des nazis pendant l’Occupation de la France (juin 1940 - septembre 1944), condamné à mort à la Libération, ainsi que de Pierre Laval, dernier président du Conseil des ministres du régime de Vichy.

Laval a été fusillé.

À la demande du tribunal, Charles de Gaulle a commué la peine de mort de Philippe Pétain en détention à perpétuité. D’abord emprisonné au fort du Portalet, Pétain est transféré en novembre 1945 au fort de Pierre Levée, sur l’île d’Yeu. Il ne quitte cette prison qu’en juillet 1951 pour mourir dans une maison de Port-Joinville, sur la même île.


Le Fort du Portalet dans les Pyrénées...

 

Le Fort de Pierre Levée, sur l’île d’Yeu


La prison de Punta Peuco, au Chili

 

Des prisons peu agréables pour celui qui était considéré [par certains] comme un héros de la Première Guerre mondiale.

Nos criminels sont beaucoup plus fragiles au niveau de l’hypophyse : ils ne supportent pas les embruns, ils ont besoin d’un environnement sain, de préférence à l’air libre. En montagne ?

L’une des questions fondamentales posées par la “culture éthique” évoquée par Martínez concerne le principe de l’obéissance due. Il n’y a rien de plus exonérateur de responsabilité que l’obéissance aveugle.

Pourquoi avez-vous commis ce crime, demande le juge. Je n’ai fait qu’exécuter les ordres, répond le criminel. Le juge ne peut pas, ne veut pas, n’ose pas demander qui a donné les ordres.

Cela dit, est-il licite d’obéir à des ordres criminels ? Est-il licite d’obéir à des ordres criminels, s’agit-il des forces armées ou d’une mafia de Chicago - The Outfit ou The Organization - dans les années 1920, contrainte à l’omertà ?

Entre compagnons d’armes - ou d’âmes ? - est-il éthique de dissimuler les crimes de l’autre ?

L’éthique des forces armées, à laquelle Martínez fait référence, devrait conduire ses membres à refuser tout acte criminel et à dénoncer ceux qui les commettent et/ou y incitent.

Interrogés sur les événements qui ont constitué la Caravane de la mort, de nombreux commandants de différentes provinces ont rejeté toute la responsabilité sur le général Arellano Stark. « Avant l’arrivée de mon général Arellano, il n’y a pas eu de morts. Ni après son départ ».

Comment interpréter ces déclarations ? Sans enquêtes judiciaires, poursuites et condamnations, les auraient-ils faites ?

D’autre part, les nombreux crimes - détention illégale, enlèvement illégal, viol, torture, meurtre, destruction de cadavres et de preuves, enterrements illégaux, exhumations illégales (opération téléviseurs usagés), autres dissimulations de cadavres et de restes de personnes assassinées - ne peuvent se résumer aux actions perverses d’un seul général de l’armée.

J’ai déjà dit et répété que, au contraire, il serait injuste de proclamer que chaque membre des forces armées était, ou est, un criminel. Parmi les victimes figurent de nombreux hommes et femmes en uniforme.

Mais le 1er mars de l’année dernière, le journaliste Mauricio Weibel a pu s’exclamer :

« C’est la seule armée au monde dont tous les anciens commandants en chef font l’objet d’une enquête judiciaire ».

Weibel réagissait à la décision de la ministre Romy Rutherford de convoquer le commandant en chef de l’armée de l’époque, le général Ricardo Martínez, pour qu’il témoigne en tant qu’accusé.

La présidente de la commission de la Défense de la Chambre des députés, Carmen Hertz, a ajouté :

« Il est extrêmement grave pour l’institutionnalité de notre pays, pour le rôle et le prestige des forces armées, que tous les commandants en chef, depuis Pinochet jusqu’à aujourd’hui, soient poursuivis pour des délits de malversation et de détournement de ressources fiscales ».

L’avocat de Ricardo Martínez a insisté pour que la procédure - la citation à comparaître - se déroule au domicile de l’accusé dans le dossier « Passages et Fret » de l l’affaire « Fraudes dans l’armée ».

Après la bataille, dit-on, vient le pillage.

Pour être juste, il convient de préciser que les officiers supérieurs des forces armées ne sont pas les seuls à avoir participé aux vols, ni même les pires d’entre eux. Outre une certaine croûte de politiciens qui comprend que l’accès aux postes de responsabilité équivaut à une sinécure associée à des “opportunités d’affaires”, ceux qui ont vraiment fait fortune sont le grand capital, les multinationales, les investisseurs directs étrangers, l’empire qui a promu, organisé et financé le coup d’État.

Privatisations, concessions, licences d’exploitation, subventions, exonérations fiscales et autres royalties inventives ont permis le transfert massif de richesses inimaginables dans les poches des donneurs d’ordre réels. Des ordres qui sont respectés, et même accompagnés de nouvelles théories économiques qui justifient et applaudissent le pillage. C’est à ça que servent les économistes “visionnaires”, comme le dit Alejandro Foxley, un autre “visionnaire”.

Le livre de Ricardo Martínez ne résout pas ce qui précède. Si le journal La Jornada, qui a eu le privilège de lire en avant-première quelques pages de son livre, a raison, il s’agit d’une première pierre, d’un caillou, dans la construction de la vérité.

La construction d’un pays digne de ce nom exige bien plus que cela.

******************************
Alors que je finissais d’écrire cette note, j’ai reçu un appel de Fausto, de Tunis. Il m’informait qu’un ancien général de brigade, condamné pour l’enlèvement et l’assassinat du chanteur Víctor Jara, s’est suicidé lorsqu’on est venu le chercher pour exécuter la sentence prononcée à son encontre.
Dans l’Allemagne nazie de 1945, une vague de suicides de civils, de fonctionnaires et de militaires a eu lieu dans les dernières semaines du Troisième Reich.
Cette vague de suicides a débuté au premier trimestre 1945 avec l’avancée des troupes soviétiques. La propagande nazie, qui exigeait une loyauté jusqu’à la mort aux principes et aux valeurs du parti nazi, a conduit de nombreux civils et militaires à mettre fin à leurs jours. D’autres, plus avisés, se sont engagés dans l’armée usaméricaine, comme Werner von Braun, ou se sont enfuis en Amérique du Sud avec l’aide du Vatican. Vous voulez une liste ?

NdT

*Référence au titre du roman de Gabriel García Márquez Pas de lettre pour le colonel (El coronel no tiene quien le escriba)

LUIS CASADO
El general tiene quien le escriba*

Luis Casado, POLITIKA, 29-8-2023

Si la definición que ofrece el diccionario del concepto Transición es justa... estamos mal. Esa definición dice: Transición: Acción y resultado de pasar de un estado o modo de ser a otro distinto. Visto que estamos en las mismas... ¿dónde está la transición?

“Porque de su vago hastío la nada los embriaga

Porque existir sin vivir, es la más pesada carga...

Los que viven son los que luchan
Víctor Hugo, Paris, diciembre de 1848, en  Los Castigos 1852


La difusión en POLITIKA, Tlaxcala y La Pluma de una nota sobre el general Ricardo Martínez y el libro que debe presentar hoy martes en la Universidad Católica, generó unos cuantos comentarios, el más escueto de los cuales vino de Argentina y dice, muy simplemente:

->“Repito: no olvido, no perdono, ni me reconcilio....”-<

Lo que señala claramente que las atrocidades cometidas, los magnicidios, la destrucción de la convivencia social, la imposición de un régimen económico depredador y la perennización de un orden institucional antidemocrático son píldoras imposibles de tragar.

Aunque Patricio Aylwin haya sentenciado que esta es toda la democracia a la que podemos aspirar, aunque Alejandro Foxley haya juzgado, él, que Pinochet fue un visionario (Felipe Portales. 50 años de neoliberalismo (II). POLITIKA 29/08/23). Y aunque toda esa Concertación acomodaticia que aspiraba a una parte del botín -y la obtuvo con creces- haya vomitado lo que le prometió a quienes creyeron en ella.

El diario mexicano La Jornada estima que Ricardo Martínez, ex comandante en jefe del Ejército chileno, reconoce en su libro las gravísimas violaciones de DDHH cometidas por la dictadura, lo que constituye a ciencia cierta una verdadera primicia.

Hasta ahora el ethos de las FFAA, -para utilizar la fórmula del propio Martínez- autorizaba solo la negación de lo evidente, la mentira sistemática y cargarle los crímenes al prójimo.

Queda por saber si Ricardo Martínez cree lo que escribe o si se trata de una -otra- artimaña para poner las culpas propias en las espaldas de algún camarada de armas, de algún subordinado, de algún predecesor al que no tuvo la presencia de ánimo -el coraje- de castigar como hubiese debido.

En una entrevista a El Mercurio del domingo pasado (26/08/23) Martínez endosa las mismas aspiraciones de impunidad que siempre formularon los culpables, luego formuladas por José Antonio Kast respecto de los criminales de lesa humanidad que cumplen condenas en Punta Peuco.

El Mercurio le pregunta:

"Hoy en Punta Peuco hay condenados por crímenes de lesa humanidad. Hay una iniciativa en el Consejo Constitucional, propuesta por republicanos, para que las personas mayores de 75 años puedan cumplir sus condenas con arresto domiciliario. ¿Está de acuerdo?”

El general (r) Martínez ofrece la siguiente respuesta:

"Antes de responder esa pregunta es indispensable decir que nada es suficiente para mitigar el dolor de las familias de las víctimas que por años han demandado justicia. También creo que la esencia de una sociedad democrática es demostrar una estatura ética superior y de no comportarse como quienes le agraviaron. Por tal razón, estoy de acuerdo con esta iniciativa humanitaria de permitir, conforme a fallos judiciales, que los que están enfermos terminales o discapacitados mental o físicamente puedan seguir cumpliendo el resto de sus penas en arresto domiciliario total".

Felipe Portales rechaza esta curiosa asimilación:

“Increíblemente, Martínez llega a la aberración de ¡igualar ética y jurídicamente el daño inferido por dichos criminales de lesa humanidad al sufrimiento que tendrían esos mismos criminales si se los dejase presos perpetuamente y en condiciones -que todos reconocen- muchísimo mejores que las que tienen los presos comunes -por delitos cualitativamente menos graves- de nuestro país!”

Entonces regresó a mi memoria el patético mariscal Pétain, colaborador de los nazis durante la Ocupación de Francia (junio 1940 – septiembre 1944), que fuese condenado a muerte a la Liberación, junto a Pierre Laval, último presidente del Consejo de ministros del régimen de Vichy.

Laval fue fusilado.

Charles de Gaulle, a la demanda del tribunal, conmutó la pena de muerte de Philippe Pétain por la prisión perpetua. Encerrado primero en el fuerte de Portalet, Pétain fue transferido a partir de noviembre 1945 al fuerte de la Pierre-Levée en la isla de Yeu. Salió de esa prisión solo en julio de 1951 para ir a morir en una habitación de Port-Joinville, en la misma isla.

 

Fuerte Portalet, en los Pirineos...

 Fuerte de la Pierre-Levée, en la isla de Yeu



Poco amenas prisiones para quien fuese considerado un héroe de la I Guerra Mundial.

Nuestros criminales son mucho más frágiles de la pituitaria: no soportan los relentes marinos, necesitan un entorno saludable, de preferencia al aire libre. ¿En la montaña?

Una de las cuestiones de fondo que plantea la “cultura ética” a la que hace referencia Martínez tiene que ver con el principio de la obediencia debida. No hay nada más eximente de responsabilidad que la obediencia ciega.

¿Por qué cometió este crimen?, pregunta el juez. Yo solo cumplí órdenes, responde el criminal. El juez no puede, no quiere, no se atreve a preguntar quién dio las órdenes.

Dicho lo cual... ¿es lícito obedecer órdenes criminales? ¿Se trata de las FFAA o de una mafia de Chicago -The Outfit o The Organization- en los años 1920, obligada a la omertà?

Entre camaradas de armas, -¿o es de almas?-, ¿es ético ocultarse recíprocamente los crímenes?

El ethos en las FFAA, al que se refiere Martínez, debiese llevar a sus miembros a rehusar todo acto delictivo, y a denunciar a quienes los cometen y/o incitan a cometerlos.

Interrogados en el marco de los hechos que constituyeron la Caravana de la Muerte, no pocos oficiales al mando en diferentes provincias hicieron recaer todas las responsabilidades en el general Arellano Stark. “Antes de la venida de mi general Arellano no hubo muertos. Ni tampoco después de su partida”.

¿Cómo interpretar estas declaraciones? Sin investigaciones judiciales, sin procesos y sin condenas... ¿las hubiesen hecho?

Por otra parte, no se pueden resumir los numerosos crímenes, -detención ilegal, secuestro ilegal, violación, torturas, asesinatos, destrucción de cadáveres y pruebas, entierros ilegales, exhumaciones ilegales (operación televisores usados), otra disimulación de cadáveres y restos de personas asesinadas-, en la perversa actuación de un único general del ejército.

Ya he dicho y repetido que, a contrario, sería injusto proclamar que todos y cada uno de los miembros de las FFAA fue, o es, un criminal. Entre las víctimas se cuentan numerosos hombres y mujeres de uniforme.

Pero el 01 de marzo del año pasado Mauricio Weibel pudo exclamar:

“Este es el único Ejército en el mundo donde todos sus ex comandantes en jefe están siendo investigados por la Justicia.”

Weibel reaccionaba a la decisión de la ministra Romy Rutherford de citar a declarar en calidad de inculpado al entonces comandante en jefe del Ejército... el general Ricardo Martínez.

La presidente de la Comisión de Defensa de la Cámara de Diputados, Carmen Hertz, abundó:

"Resulta extremadamente grave para la institucionalidad de nuestro país, para el rol y el prestigio de las Fuerzas Armadas, que todos los comandantes en jefe desde Pinochet hasta ahora estén procesados por delitos de malversación de fondos, de desvío de recursos fiscales".

El abogado defensor de Ricardo Martínez insistió en que la diligencia -la convocatoria a declarar- se realizara en el domicilio del inculpado por la arista "Pasajes y Fletes" del caso "Fraude del Ejército"...

Después de la batalla, -ya se dijo-, vienen el saqueo y el pillaje.

Para ser justos, debemos precisar que no solo los altos mandos de las FFAA han participado en los latrocinios, y ni siquiera han sido los peores. Además de una cierta costra política que entiende que acceder a puestos de responsabilidad equivale a una sinecura asociada a 'oportunidades de negocio', quienes realmente se forraron fueron los grandes capitales, las multinacionales, la inversión directa extranjera, el imperio que promovió, organizó y financió el golpe de Estado.

Privatizaciones, concesiones, licencias de explotación, subvenciones, exenciones tributarias y otras numerosas e inventivas regalías permitieron la transferencia masiva de riquezas inimaginables a las faltriqueras de quienes realmente dan órdenes. Órdenes que son obedecidas, e incluso acompañadas de novedosas teorías económicas que justifican y aplauden el expolio. Para eso están los economistas 'visionarios' como dice Alejandro Foxley, otro 'visionario'.

El libro de Ricardo Martínez no resuelve lo que precede. Si el diario La Jornada, -que tuvo el privilegio de conocer de antemano algunas páginas de su libro-, tiene razón... se trata de una primera piedra, un guijarro, en la construcción de la verdad.

Para construir un país decente hace falta mucho más que eso.

________________________________________

Al terminar la redacción de esta nota recibí una llamada de Fausto, desde Túnez. Para ponerme al corriente de que un ex brigadier, condenado por el secuestro y homicidio de Víctor Jara, se quitó la vida tras conocer la sentencia en su contra.

En la Alemania nazi de 1945, una ola de suicidios de civiles, de responsables gubernamentales y de militares tuvo lugar en las últimas semanas del III Reich.

Esa ola de suicidios comenzó en el primer trimestre de 1945 con el avance de las tropas soviéticas. La propaganda nazi, que exigía permanecer fiel hasta la muerte a los principios y valores del Partido Nazi, llevó a numerosos civiles y militares a terminar con sus vidas. Otros, más astutos, fueron empleados en el ejército de los EEUU, como Werner von Braun, o se fugaron a América del Sur con la ayuda del Vaticano. ¿Quieres una lista?

 *Se refiere al titulo de la novela de Gabriel García Márquez, El coronel no tiene quien le escriba

30/08/2023

Luis E. Sabini Fernández
La philosophie est-elle nécessaire ou superflue ?
L'Uruguay est-il périphérique et subalterne ou/et tout petit et autonome ?

Luis E. Sabini Fernández, Futuros Magazine, 14/8/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le gouvernement de Luis Lacalle Pou prend des mesures pour réduire la présence de la philosophie dans l'enseignement secondaire et pour restreindre l'astronomie, en en faisant une matière “optionnelle”, diminuant ainsi la contribution qu'elle peut apporter à la compréhension du monde par les jeunes élèves.

Cette attaque ou ce mépris de la pensée abstraite se fonde souvent sur l'accent mis sur des matières utiles et concrètes telles que l'anglais, la technologie, l'économie et la finance. Pour que les élèves « tirent le meilleur parti de leur temps d'étude ».

 

Il s'agit d'un vieux débat de l'histoire uruguayenne, qui a certainement existé aux USA, en Europe et dans les pays asiatiques.

Ce “rappel à l’ordre” et un certain dédain pour les sujets abstraits ou sans rapport avec les besoins en matière d’emploi ont eu un curieux précédent sous la présidence du père de l'actuel président, Luis Alberto Lacalle Herrera (1990-1995). Et l'on peut penser que ce sont les mêmes puissances idéologiques qui veulent voir la jeune génération intégrée “comme il se doit” dans un monde de plus en plus high-tech.

Mais nous nous n’avons pas affaire à des considérations désintéressées, comme le proclament nos hommes politiques.

 
"Citoyen, le pays a besoin de Vous
et Vous, vous devez aller travailler.
Ne portez pas préjudice à votre pays,
Donnez -vous à fond et vous verrez
comme nous avancerons"
"Publicité" du 7 juillet 1973 de la junte issue du coup d'État du 27 juin

La critique d'une éducation prétendument intellectualiste ne cache pas que, par exemple, l’entreprise papetière UPM promeut une éducation instrumentale pour nos enfants et nos jeunes dans les zones proches de ses usines, afin que ses travailleurs puissent exécuter leurs tâches de manière experte, même s'ils manquent d'expérience de discernement, et que tout effort visant à générer une aptitude critique se dilue.

Le type de formation que le monde des entreprises transnationales exige est celui d'une main d'œuvre à leur service, certes au fait des évolutions technologiques, mais oublieuse de toute réflexion (le monde hyper-technologique de notre époque a déjà ses spécialistes pour cela, comme toute société de maîtres en a toujours eu).

La question posée par les programmes de l'enseignement secondaire est complexe. Parce que les projets humanistes, érudits et intellectuels qui ont caractérisé l'Uruguay libéral, celui de la plus grande partie du XXe siècle, n'ont pas contribué à former des jeunes capables de gérer leur propre avenir et celui de la société dans laquelle ils vivent, de l'intérieur, d'en bas. Parce que, en tant que société périphérique, notre développement s'est fait de l'extérieur et d'en haut.

Néanmoins, l'Uruguay a une histoire relativement riche de philosophie, du moins dans le concert de l'Amérique du Sud et centrale.

Peut-être même cela est-il dû à son origine : un territoire séparé d'un concert politique plus large, qui a été contraint pour des raisons géopolitiques (par les puissants de l'époque et par ses voisins) à être “indépendant” ou ”libre”, ce qui l’a obligé à générer, sinon sa propre histoire, du moins son propre chemin. Peut-être est-ce à cause du poids politique des premiers projets d'indépendance sur ce territoire ; le rêve confédéral d'Artigas, peut-être à cause des nouveaux apports qui sont tombés sur notre terre sans concertation mais avec férocité, et l'ont fécondée, comme, par exemple, les émigrations ou plutôt les refuges politiques des pré-communards parisiens de 1848 et peu après, ceux des communards parisiens de 1871. [1]  Cet apport a façonné l'Uruguay et en particulier la Montevideo du XIXe siècle, “la Nouvelle Troie*”, ce qui s'est traduit culturellement par un phénomène particulier : tout au long du XIXe siècle, il y a eu en Uruguay plus de livres édités en français qu'en espagnol.

C'est avec ce bagage culturel, totalement européaniste bien que ne s'inscrivant pas dans la matrice ibérique qui caractérise tant de nouveaux États dans les Amériques au sud du Rio Bravo, que l'Uruguay entre dans le XXe siècle et que, presque immédiatement, José Batlle y Ordóñez, fils du président Lorenzo Batlle, lance dans ce petit pays une modernisation particulière qui aura pour mot d'ordre une démocratisation unitaire, qu'il qualifiera d'institutionnelle.

Le fondateur d'une des dynasties politiques uruguayennes, pour une raison circonstancielle et fortuite, a réussi à placer le pays sur une voie unique. Une chose qui, compte tenu des origines de l'Uruguay, s'était avérée difficile. Le pays a été divisé, bicéphale, pendant une bonne partie du XIXe siècle - blancs et rouges, gouvernement de la défense et des douanes d'Oribe, unitaires partisans de l’union avec l’Argentine (aporteñados) et pro-Brésiliens (abrasilerados), docteurs contre caudillos - et la mort au combat d'Aparicio Saravia, chef armé de l'armée de miliciens du Parti national, a mis fin à la “Révolution de 1904” [la guerre civile qui opposa les colorados urbains et “modernes”  aux blancos, ruralistes, caudillistes et “traditionalistes”, qualifiés de “révolutionnaires” NdT].

 


Affiches batllistes pour l'enseignement gratuit, le vote des femmes et contre le nazifascisme. Les femmes uruguayens ont été les premières à exercer le droit de vote vote en Amérique latine, en 1927

Avec JByO, un processus de démocratisation et de sécularisation face à l'Église catholique s'est amorcé : divorce par la seule volonté de la femme, abolition des mauvais traitements infligés aux prisonniers, acceptation des revendications syndicales, abolition de la peine de mort, de la tauromachie, des combats de coqs et de nombreuses autres mesures similaires, le tout (ou presque) au cours de la première décennie du XXe siècle.


La droite classique - celle des latifundia, du crucifix et des affaires entre gentlemen - déborde de haine. Elle est contre le communisme qu'elle croit voir dans le batllisme.

Luis E. Sabini Fernández
Filosofía: ¿necesaria o prescindible?
¿Uruguay periférico y subalterno o/y pequeñito y autónomo?

Luis E. Sabini Fernández, Revista Futuros, 14-8-2023

El gobierno de Luis Lacalle Pou está tomando medidas para achicar la presencia de la filosofía en los estudios secundarios y restringir los de astronomía, convertida su asignatura en “opcional”, con lo cual se empalidecen los aportes que puedan brindar a los jóvenes estudiantes para la comprensión del mundo.



Este ataque o desprecio al pensamiento abstracto suele ampararse en la relevancia que se quiere otorgar a materias útiles y concretas, como inglés, tecnología, economía y finanzas. Para que los alumnos “aprovechen su tiempo de estudio”.

Es un debate viejo en la historia uruguaya, y por cierto tiene que haber existido en EE.UU., en Europa, en los países asiáticos.

El “llamado de atención” y cierto desdén ante materias abstractas o ajenas a las necesidades laborales, tuvo un curioso antecedente en la presidencia del padre del actual presidente. Y uno podría considerar que se trata de las mismas usinas ideológicas que quieren ver a las generaciones jóvenes integrándose “como corresponde” en un mundo cada vez más altamente tecnificado.

Pero no estamos en medio de consideraciones desinteresadas, como proclaman nuestros políticos.

La crítica a una educación presuntamente intelectualista no tiene empacho en que, por ejemplo, UPM promueva una educación de tipo instrumental para nuestros niños y jóvenes en áreas cercanas a sus plantas, para que sus operarios puedan hacer sus tareas con pericia, aunque resulten carentes de toda experiencia de discernimiento, y se diluya consiguientemente todo empeño en generar capacidad crítica.

El tipo de capacitación que el mundo de los consorcios transnacionales demanda es para una mano de obra a su servicio, seguramente al día en desarrollos tecnológicos, pero ajena a toda reflexión (para esa instancia el mundo hipertecnologizado de nuestro presente ya tiene a sus especialistas, como por otra parte toda sociedad de amos ha tenido siempre).

La cuestión planteada con los planes de estudios secundarios es compleja. Porque a su vez, los proyectos humanistas, eruditos e intelectuales que han caracterizado al Uruguay liberal, al de la mayor parte del siglo XX, tampoco han ayudado a generar jóvenes capaces de gestionar su propio futuro y el de la sociedad en que viven, desde adentro, desde abajo. Porque, como sociedad periférica que somos, nuestros desarrollos han sido desde afuera y desde arriba.

Pese a todo, Uruguay tiene una historia relativamente rica con la filosofía, al menos en el concierto sur y centroamericano.

Tal vez hasta su origen –territorio desgajado de un concierto político mayor, que se vio forzado por razones geopolíticas (de los poderosos de entonces y de los vecinos) a ser “independiente” o “libre”– obligándose así a generar ya no una historia propia, pero sí un camino propio; tal vez por la carga política de los primeros proyectos independentistas sobre este territorio; el sueño artiguista confederal, tal vez por nuevas contribuciones que sin concierto pero con  feracidad cayeron en nuestra tierra, y la abonaron, como por ejemplo, las emigraciones o mejor dicho los refugios políticos de los comuneros de París de 1848 y poco después, los de los comuneros parisinos de 1871 [1]  aporte que configuró el Uruguay y particularmente el Montevideo del s XIX; ”la Nueva Troya*”, y que se tradujo culturalmente en el peculiar fenómeno que a lo largo de todo el siglo XIX fueron más las ediciones uruguayas en francés que en castellano.

Con ese bagaje cultural, totalmente europeísta aunque no en la matriz ibérica que caracterizara a tantos estados nuevos de las Américas al sur del Río Bravo, entra el Uruguay al siglo XX y casi enseguida José Batlle y Ordóñez, hijo del presidente Lorenzo Batlle, iniciará una peculiar modernización en el pequeño país que tendrá como  consigna una democratización unitaria, que denominará institucional.

El fundador de una de las dinastías políticas del Uruguay, por un motivo circunstancial, azaroso, logrará encauzar al país en una senda única. Algo que dado el origen del Uruguay, había resultado arduo. El país estuvo dividido, bicéfalo, buena parte del s XIX -blancos y colorados, el gobierno de la Defensa y la Aduana de Oribe, aporteñados y abrasilerados, doctores vs. caudillos-,  y la sorpresiva muerte de Aparicio Saravia, el jefe armado del ejército miliciano del Partido Nacional, acabará con la “Revolución de 1904”.

Con JByO se inicia así un proceso de democratización, de laicización enfrentado a la Iglesia Católica, se consigue el divorcio por la sola voluntad de la mujer, quedan abolidos los malos tratos a los presos, la aceptación de las demandas sindicales, se suprime la pena de muerte, la tauromaquia, la riña de gallos y muchas medidas por el estilo, todo ello (o casi todo) en la primera década del s XX.


La derecha clásica -la del latifundio, el crucifijo y los  negocios entre caballeros-  estaba que reventaba de odio. Contra ese comunismo que creía ver en el batllismo.