L'analyste principal du COHA, William Camacaro, a fourni une aide à la recherche et à la rédaction pour cet article.
Le 16 octobre, l'homme d'affaires colombien et Envoyé spécial du Venezuela Alex Saab a été concrètement enlevé pour la deuxième fois, d'abord par le Cap-Vert sous la pression de Washington, et maintenant par les USA, en violation flagrante du droit international.
Pendant près d'un an et demi, Saab a été emprisonné dans l’archipel du Cap-Vert, à 650 km au large de la côte nord-ouest de l'Afrique, dans l'Atlantique. Comme l'explique un article de l’agence Bloomberg, « Saab a été arrêté le 12 juin [2020] lorsque l'avion privé qu'il empruntait pour se rendre du Venezuela en Iran a fait une escale de ravitaillement sur l'île cap-verdienne de Sal ».[1] Ce que Bloomberg ne mentionne pas, c'est que l'avion de Saab a été contraint d'atterrir au Cap-Vert parce que deux autres pays voisins d'Afrique continentale, apparemment sous la pression des USA, ont refusé de le laisser atterrir. [2]
Il n'y a pas de traité d'extradition entre le Cap-Vert et les USA et il n'y a pas eu d'ordre d'Interpol
La capture de Saab a été effectuée sans aucune base juridique appropriée. Alors que Washington a persuadé le Cap-Vert de saisir Saab sous le prétexte que les USA voulaient l'extrader pour des crimes présumés, les USA n'ont pas de traité d'extradition avec le Cap-Vert. [3] De plus, alors que les autorités du Cap-Vert ont affirmé que Saab était détenu conformément à une notice Interpol valide, un tribunal régional du Nigeria a estimé que la détention avait eu lieu avant la publication de la notice d’Interpol, ce qui soulève d'énormes inquiétudes quant à la validité juridique de la détention et de l'emprisonnement de Saab. [4]
L'ONU également a demandé que l'extradition soit suspendue.
En effet, ce tribunal régional, la Cour de justice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a explicitement « statué que Saab devait être libéré parce qu'il était détenu avant l'émission de la notice rouge ». [5] Comme l'explique Reuters, « les décisions de cette cour sont définitives et contraignantes en vertu d'un protocole de 1991 ».