Leyland Cecco, The Guardian, 27/6/2021
Traduit par Fausto Giudice
L'homme qui a dirigé la Commission Vérité et Réconciliation du Canada insiste sur la nécessité d'une enquête indépendante sur des décennies de mauvais traitements infligés aux enfants autochtones.
Thundersky Justin Young, à gauche, et Daryl Laboucan jouent du tambour et chantent des chants de guérison à devant un mémorial improvisé en l'honneur des 215 enfants dont les restes ont été découverts enterrés près de l'ancien pensionnat indien de Kamloops, en Colombie-Britannique, au début du mois de juin. Photo Cole Burston/AFP/Getty Images
Murray Sinclair, ancien sénateur et l'un des premiers juges autochtones du pays, a prévenu que les « vérités cachées » des écoles sont probablement beaucoup plus dévastatrices que ne le pensent de nombreux Canadiens - notamment le meurtre délibéré d'enfants par le personnel scolaire et la probabilité que ces crimes aient été couverts.
Sinclair a demandé la création d'un organe d'enquête puissant, libre de toute interférence gouvernementale et ayant le pouvoir de citer des témoins à comparaître.
« Nous devons savoir qui est mort, nous devons savoir comment ils sont morts, nous devons savoir qui était responsable de leur mort ou de leur prise en charge au moment où ils sont morts », a déclaré Sinclair, membre de la Première Nation Peguis. « Nous devons savoir pourquoi les familles n'ont pas été informées. Et nous devons savoir où les enfants sont enterrés ».
Le Canada a été ébranlé par la découverte de près d'un millier de tombes anonymes sur les sites des pensionnats gérés par l'Église que les enfants autochtones ont dû fréquenter dans le cadre d'une campagne d'assimilation forcée.
Jeudi, la Première nation de Cowessess a déclaré que les restes de 751 personnes avaient été retrouvés sur le site d'un ancien pensionnat en Saskatchewan, quelques semaines seulement après que la nation Tk'emlúps te Secwépemc eut découvert 215 tombes anonymes en Colombie-Britannique.