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19/07/2025

THE NEW YORK TIMES
Les débuts chaotiques du centre de détention “Alligator Alcatraz” en Floride

Plusieurs immigrants détenus ont décrit une tension et une anxiété élevées dans ce centre isolé et construit à la hâte, en raison du manque d’informations, d’activités récréatives et d’accès aux médicaments.

Patricia Mazzei, Ochopee, Floride  et Hamed Aleaziz, Washington, The New York Times, 16/7/2025
Kirsten Noyes a contribué à la recherche.

Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala 


Patricia Mazzei est la reportrice principale du Times à Miami, couvrant la Floride et Porto Rico.

Hamed Aleaziz  couvre le département de la Sécurité intérieure et la politique d’immigration pour le Times.


La Floride s’est empressée d’ouvrir le centre de détention des Everglades le 3 juillet, désireuse d’aider le président Trump dans sa lutte contre l’immigration en fournissant davantage de places de détention. Photo Ava Pellor pour le New York Times

Les hommes détenus dans le nouveau centre de détention pour immigrants situé dans les Everglades, en Floride, n’ont ni crayons, ni livres, ni télévision. Les lumières restent allumées toute la nuit. Quand il pleut, c’est-à-dire presque tous les jours en été, les tentes qui abritent les détenus prennent l’eau et les insectes s’y engouffrent.

Lors d’entretiens téléphoniques, plusieurs détenus ont fait état de douches peu fréquentes, de repas qui n’étaient guère plus que des collations, d’autres détenus tombant malades avec des symptômes grippaux et de privation de sommeil. Ils ont décrit des troubles liés au manque d’informations, à l’absence de loisirs et à l’impossibilité d’accéder à des médicaments.

« C’est une poudrière », a déclaré Rick Herrera, l’un des détenus, qui a appelé un journaliste à plusieurs reprises pendant cinq jours, offrant un rare aperçu des premières semaines chaotiques de ce que les experts considèrent comme le seul centre d’accueil géré par l’État pour les détenus immigrés fédéraux.

La Floride, sous la houlette de son procurer général James Uthmeier, a foncé  pour ouvrir le centre — baptisé officiellement « Alligator Alcatraz » en référence à son emplacement isolé et marécageux — le 3 juillet, dans son désir d’aider le président Trump dans sa lutte contre l’immigration en augmentant la capacité d’accueil des centres de détention. Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure, a déclaré dimanche que d’autres États souhaitaient suivre l’exemple de la Floride.

Ron DeSantis, gouverneur républicain de Floride, a positionné son État  comme particulièrement agressif en matière d’application des lois sur l’immigration, déléguant aux autorités locales et étatiques le pouvoir d’ agir comme un « multiplicateur de force »  pour les autorités fédérales.

Mais l’ouverture du centre de détention dans les Everglades était une mesure sans précédent qui reposait sur les pouvoirs d’urgence de l’État. Jusqu’à récemment, le gouvernement fédéral était responsable de l’hébergement des immigrants détenus, et il détenait principalement des personnes entrées illégalement dans le pays récemment, ou qui avaient été condamnées pour des infractions pénales ou faisaient l’objet d’une mesure d’expulsion. Mais sous Trump, l’application des lois sur l’immigration a considérablement changé, touchant désormais des personnes qui n’étaient pas visées auparavant.


Trump et Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure, visitant le centre au début du mois. Photo Doug Mills/The New York Times

Le centre des Everglades s’inscrit dans le cadre du processus de coopération locale et fédérale en matière d’immigration connu sous le nom de 287(g). En vertu de ce système, les autorités locales peuvent arrêter et placer en détention des migrants pour le compte des services de l’immigration et des douanes (ICE). On ignore toutefois si et quand les personnes détenues au centre des Everglades seront transférées à l’ICE avant d’être expulsées.

La plupart des détenus du centre n’ont pas été condamnés pour des infractions pénales, selon un responsable gouvernemental au fait des données qui a souhaité garder l’anonymat car il n’était pas autorisé à s’exprimer à ce sujet. Au moins certains d’entre eux avaient été transférés depuis des prisons locales où ils avaient été placés en détention après avoir été arrêtés pour des infractions au code de la route ; d’autres avaient été transférés depuis des centres de détention de l’ICE.

Un autre responsable gouvernemental qui a souhaité garder l’anonymat pour la même raison a déclaré qu’au total, 60 % des détenus du centre avaient été condamnés pour des infractions pénales ou faisaient l’objet de poursuites pénales.

DeSantis est envisage déjà  d’ouvrir un autre centre de ce type dans le nord de la Floride. Les tribunaux ont toutefois jugé à plusieurs reprises que l’application des lois sur l’immigration relevait de la compétence fédérale. La semaine dernière, la Cour suprême a refusé de réanimer  une loi restrictive sur l’immigration en Floride, bloquée par les tribunaux inférieurs, qui aurait érigé en infraction pénale le fait pour des migrants en situation irrégulière d’entrer dans l’État.

« Les États ne sont pas autorisés à créer leur propre système de détention des immigrants », a déclaré Lucas Guttentag, ancien fonctionnaire du ministère de la Justice sous l’administration Biden. « Tous ceux qui accordent de l’importance à la liberté et à la responsabilité devraient être profondément inquiets. »

Interrogée au sujet du centre des Everglades, Tricia McLaughlin, porte-parole du département de la Sécurité intérieure, a déclaré : « Sous la direction du président Trump, nous travaillons d’arrache-pied pour trouver des moyens rentables et innovants de répondre à la demande du peuple américain en matière d’expulsion massive des étrangers en situation irrégulière ayant commis des infractions pénales. »

Bien que Trump ait fait sensation en visitant le centre de détention des Everglades  il y a deux semaines, le gouvernement fédéral s’est désengagé du projet, affirmant qu’il relevait de la responsabilité de l’État de Floride. Après que des groupes environnementaux ont esté en justice pour faire arrêter la construction  du centre, Thomas P. Giles, haut responsable de l’ICE, a répondu dans un communiqué que le rôle de l’agence « s’est limité à visiter les installations afin de s’assurer qu’elles respectaient les normes de détention de l’ICE, et à rencontrer des représentants de l’État de Floride pour discuter de questions opérationnelles ».

« La décision finale quant à l’identité des personnes à placer en détention », a-t-il écrit, « appartient à la Floride ».


Les responsables de l’État, qui ont déclaré aux députés qu’ils prévoyaient d’augmenter la capacité de l’établissement à 4 000 personnes d’ici le mois prochain, ont rejeté les descriptions des détenus concernant les mauvaises conditions de détention, les qualifiant de « totalement fausses ». Photo Rebecca Blackwell/Associated Press

Les détenus du centre n’apparaissent pas dans la base de données publique de l’ICE, ce qui rend difficile pour leurs proches ou leurs avocats de les retrouver ou de savoir s’ils ont été expulsés. Avec 1 000 lits répartis dans des unités clôturées pouvant accueillir chacune 32 hommes, il comptait environ 900 détenus samedi, selon des membres du Congrès et des députés de l’État. La grande majorité d’entre eux étaient hispaniques.

Les détentions massives ont donné lieu à des plaintes pour surpopulation et conditions insalubres et inhumaines  dans les centres de détention de l’ICE à travers le pays, bien que l’ICE ait nié tout problème. Mais certaines conditions dans le centre de détention des Everglades sont spécifiquement dues à sa construction précipitée et à son emplacement isolé. Il a été construit sur un aérodrome avec si peu d’infrastructures que les ordures et les eaux usées doivent être évacuées par de gros camions.

Les responsables de l’État, qui ont déclaré aux députés qu’ils prévoyaient d’augmenter la capacité de l’établissement à 4 000 personnes d’ici le mois prochain, ont rejeté les descriptions des détenus concernant les mauvaises conditions de détention, les qualifiant de « totalement fausses ».

« L’installation répond à toutes les normes requises et fonctionne correctement », a déclaré Stephanie Hartman, directrice adjointe de la communication de la Division de la gestion des urgences de Floride, dans un communiqué.

Les proches et les avocats des détenus affirment qu’ils n’ont pas été autorisés à leur rendre visite ; mercredi, l’Union américaine pour les libertés civiles (American Civil Liberties Union) a intenté une action en justice pour dénoncer l’impossibilité pour les avocats d’accéder aux détenus. Jusqu’à présent, les détenus ont été autorisés à passer des appels illimités et gratuits, mais ceux-ci peuvent être surveillés ou enregistrés. Certains détenus et leurs proches ont refusé d’être nommés par crainte de représailles.

Des membres du Congrès et des députés de l’État ont visité les installations samedi sur invitation, après que des législateurs démocrates de l’État s’étaient vu refuser l’entrée plus tôt ce mois-ci lorsqu’ils s’étaient présentés à l’improviste. Les démocrates de l’État ont intenté une action en justice, arguant qu’ils ont le droit d’exercer un tel contrôle.

Après la visite, le sénateur républicain Blaise Ingoglia a décrit une couchette dans une cellule vide de l’établissement comme « meilleure que mon lit chez moi ».

Plusieurs députés démocrates ont critiqué cette visite, la qualifiant d’ « aseptisée », et ont déclaré que les conditions à l’intérieur étaient pires que celles des centres de détention de l’ICE. « Tous les Floridiens devraient avoir honte que l’argent des contribuables soit utilisé pour mettre des gens dans ces cages », a déclaré le représentant Maxwell Alejandro Frost, un démocrate d’Orlando.


Manifestants à l’entrée du centre de détention, érigé sur un aérodrome dans les Everglades. Photo Ava Pellor pour le New York Times

La présence des politiciens a attiré une foule modeste près de l’autoroute américaine 41, une route à deux voies qui traverse les Everglades d’est en ouest. Parmi eux se trouvait Benita Mendoza, dont le mari, Jordan Márquez, arrivé aux USA il y a 19 ans en provenance de Cuba, faisait partie des premiers détenus du centre.

« Il me demande sans cesse : “Quelle heure est-il ? Quel jour sommes-nous ?”», a-t-elle déclaré, ajoutant que M. Márquez, âgé de 43 ans, lui avait dit qu’il ne prenait pas régulièrement ses médicaments pour la tension artérielle.

Des manifestants se trouvaient parmi les personnes présentes devant le centre ce jour-là. Un partisan brandissait un drapeau américain à côté d’une pancarte sur laquelle on pouvait lire « ENVOYEZ PLUS DE GATORS !! ». Un autre homme vendait des t-shirts Alligator Alcatraz depuis son SUV au prix de 25 dollars pièce. Quatre jeunes hommes qui roulaient de Naples à Miami dans une Mercedes-Benz décapotable se sont arrêtés et ont filmé la scène.

Les républicains ont affirmé que le centre nécessite moins de sécurité que d’autres en raison de son environnement inhospitalier, peuplé qu’il est par des alligators et des pythons envahissants. Aucun de ces animaux n’a tendance à attaquer les humains, et les Amérindiens, notamment la tribu des Miccosukee, ont depuis longtemps élu domicile dans les Everglades.

« C’est toute la communauté Miccosukee qui est concernée », dit Betty Osceola, une membre de la tribu qui vit à proximité et qui a protesté contre le centre de détention pour des raisons environnementales.

La Floride a estimé que le fonctionnement de ce centre coûtera environ 450 millions de dollars par an, dont une partie sera remboursée par l’Agence fédérale de gestion des urgences. Les détracteurs ont souligné que le coût par détenu est plus élevé que dans les prisons d’État ou les centres de détention de l’ICE. L’État a conclu des contrats sans appel d’offres en urgence ; certains   sont allés à des donateurs politiques républicains.


Betty Osceola, membre de la tribu Miccosukee qui vit à proximité et qui a protesté contre le centre de détention pour des raisons environnementales. Photo Ava Pellor pour le New York Times

Un bus rempli de détenus, dont M. Herrera, est arrivé mercredi dernier, mais ils n’ont pas été immédiatement pris en charge. Ils ont été gardés dans le bus toute la nuit, menottés et enchaînés, sans nourriture ni boisson, ont déclaré M. Herrera et un autre détenu. M. Herrera avait été informé qu’il serait transféré au centre de détention de Krome, géré par l’ICE, plus près de Miami, mais au lieu de ça, il est arrivé au centre des Everglades.

Les hommes ont été placés dans l’une des huit unités clôturées à l’intérieur d’une immense tente ; ceux qui avaient un casier judiciaire chargé ont reçu des bracelets rouges. M. Herrera, 55 ans, a été libéré de prison il y a deux ans après avoir purgé une peine pour vol de voiture. Il vit aux USA depuis l’âge de 3 ans et n’a pas de dossier de citoyenneté en Argentine, d’où est originaire sa famille, ce qui rend son expulsion difficile.

Le centre des Everglades était différent des prisons fédérales et des centres de détention de l’ICE où il avait séjourné, a-t-il déclaré : il n’y avait pas de règlement affiché ni de coordonnées pour contacter un inspecteur général ; pas de bibliothèque juridique ni de matériel religieux, y compris des bibles ; pas de temps de récréation en plein air, du moins pas pour son unité ; pas de cantine ni de distributeurs automatiques. Au cours d’une conversation téléphonique avec M. Herrera, on pouvait entendre en arrière-plan des hommes à l’intérieur de l’unité crier en espagnol : « Libertad ! Libertad ! »

Alexander Boni, un détenu cubain âgé de 32 ans, a déclaré avoir demandé un masque facial après que d’autres détenus sont tombés malades, mais qu’il ne l’avait pas obtenu.

« Nous sommes désespérés ici », a-t-il déclaré.

Pour passer le temps, certains détenus ont fabriqué la semaine dernière des pièces d’échecs et des dominos rudimentaires à partir de bouts de papier, a déclaré M. Herrera. Ils ont utilisé de la graisse de soudure provenant des lits superposés en métal pour marquer les pièces noires.

Mardi, les gardiens ont informé M. Herrera qu’il allait être transféré, sans toutefois lui dire où il allait. D’autres membres de son unité avaient également été emmenés. Mercredi, son avocat a été informé qu’il avait été transporté vers le centre de détention de l’ICE situé à proximité, à Krome, où il aurait dû être envoyé dès le début.

Bonus/Malus
Alligator Alcatraz vu par les dessinateurs

Mahmoud Rifai, Jordanie


-Qui a dit que je n'ai pas d'animaux de compagnies ?
"Cruauté gratuite"
Nick Anderson

This cartoon is set outside near a barbed-wire fence with a sign that reads “Alligator Alcatraz: Migrant Detention Center.” Two alligators look worried as they stare through the fence at the Statue of Liberty. One alligator says to the other, “ICE did warn that there would be big, green dangerous things on the other side of the fence.”

-L'ICE avait prévenu qu'il y aurait des gros trucs verts dangereux de l'autre côté de la clôture
Joe Heller

This editorial cartoon is titled “Alligator Auschwitz”. It depicts the front gates of a detention center in Florida. Alligators are nearby and a sign on the foreboding fence reads, “Dade-Collier Training and Transition Airport operated by ICE.” Above the front gates are the words, “Arbeit Macht Frei.”
Pat Byrnes



Les petits commerçants républicano-trumpistes n'hésitent pas à vendre des stickers débiles dans ce genre ...
...et des T-shirts




06/10/2022

WORKERS WORLD
Un ouragan, deux systèmes

Éditorial du Workers World,   3/10/2022

Original  One hurricane, two systems 

Español  Un huracán, dos sistemas

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Les images et les récits dramatiques de la dévastation causée par l'ouragan Ian continuent de dominer l'actualité. Le nombre de morts, qui avoisine les 100 à l'heure où nous écrivons ces lignes, devrait encore augmenter. Plus d'un million de personnes sont toujours privées d'électricité en Floride, des centaines de milliers sont privées d'eau. Des maisons ont été rasées, des routes et des ponts emportés. Et d'autres horreurs trop nombreuses pour être énumérées.

Des vies ont été bouleversées par un ouragan monstre, l'un des plus puissants jamais enregistrés, dont le diamètre s'étendait sur toute la largeur de la péninsule de Floride.

Dans les grands médias commerciaux, les histoires de yachts et de résidences secondaires endommagés semblent être plus nombreuses que les reportages sur l'impact disproportionné de la tempête sur les personnes à faible revenu, les classes populaires et surtout les personnes de couleur. Mais la réalité ne peut être cachée : Un grand nombre de propriétaires et de locataires à faible revenu - qui n'avaient pas les moyens de s'assurer ou qui se démènent pour trouver les fonds nécessaires au paiement des franchises requises pour déposer une demande d'indemnisation - sont désormais sans abri.

Le fossé entre les classes sous le capitalisme se révèle le plus brutalement chaque fois qu'une soi-disant “catastrophe naturelle” se transforme soudainement en un désastre économique pour la classe ouvrière.

Ces crises révèlent le fait que l'objectif premier de l'État capitaliste n'est pas d'aider les personnes dans le besoin. Il suffit de considérer le nombre de décès dans le comté de Lee, qui comprend Fort Myers, qui auraient pu être évités si l'évacuation avait été mieux organisée. La responsabilité de ce mauvais timing incombe au gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, et aux responsables du comté de Lee.

Même après l'émission des ordres d'évacuation obligatoire, le shérif du comté de Lee, Carmine Merceno, a refusé d'évacuer la prison du comté, qui compte 457 lits, laissant les prisonniers en danger. Dans tout l'État, seuls 2 500 prisonniers environ, sur 81 000, ont été évacués. (Democracy Now, 29 septembre)

23/08/2022

JORGE MAJFUD
Psychopatriotisme yankee

Jorge Majfud, Escritos Críticos, 21/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

En vertu d'une loi de 1994 (Holocaust Education Bill), les écoles publiques de Floride ont une matière appelée “Holocauste”, dans laquelle sont étudiées les atrocités racistes commises en Europe contre les juifs. En 2020, le gouverneur Ron DeSantis a promulgué une autre loi exigeant que toutes les écoles primaires et secondaires certifient qu'elles enseignent l'Holocauste aux nouvelles générations. Dans le même temps, les sénateurs de la communauté afro ont réussi à faire inclure dans le programme la mention du massacre d'Ocoee, où au moins 30 Noirs ont été tués en 1920, ce qui, pour comprendre le racisme endémique et les injustices sociales, revient à expliquer le corps humain par son ombre.

Le 2 novembre 1920, July Perry est lynché par une foule lors du massacre d'Ocoee, le pire jour d'élections de l'histoire des USA. Les problèmes ont commencé lorsqu'un homme noir du nom de Moses Norman s'est vu refuser le droit de vote, parce qu'on lui a dit qu'il ne pouvait pas voter parce qu'il n'avait pas payé sa taxe électorale (photo de July Perry, avec l'aimable autorisation du Orange County Regional History Center) (Orlando Sentinel). Ci-dessous deux plaques commémoratives apposées pour le centenaire.


 

Par la loi également, à partir de 2022, dans ces mêmes lycées de Floride, il est interdit de discuter de l'histoire raciste usaméricaine. La raison, selon le gouverneur Ron DeSantis, est que « personne ne devrait apprendre à se sentir inégal ou à avoir honte de sa race. En Floride, nous ne laisserons pas l'agenda de l'extrême-gauche prendre le contrôle de nos écoles et de nos lieux de travail. Il n'y a pas de place pour l'endoctrinement ou la discrimination en Floride ».

Si on n'en parle pas, ça n'existe pas. De ce côté-ci de l'Atlantique, le racisme n'existe pas et n'a jamais existé.

Les mêmes esclavagistes qui définissaient des millions d'esclaves (la base de la prospérité du pays) comme “propriété privée” sur la base de leur couleur de peau, appelaient ce système une “bénédiction de l'esclavage”, qu'ils voulaient “répandre dans le monde entier” pour “lutter pour la liberté” tout en appelant leur système de gouvernement “démocratie” (Brown, 1858).

“Ce nègre a voté”. Cette photo provient de Miami, en Floride, dans les années 1920, où le Klu Klux Klan a lancé une “parade de la peur” destinée à effrayer les électeurs noirs pour qu'ils ne votent pas.
Après le massacre, jusqu'à 500 Noirs ont été chassés de leurs terres à Ocoee et le Klu Klux Klan a mis en place un embargo autour de la ville pour s'assurer qu'aucun d'entre eux ne pourrait retourner chez lui. Pendant ce temps, les Blancs saisissent leurs biens, parfois avec des actes exigeant que les terres “ne soient plus cédées aux Noirs”.

Les mêmes personnes qui ont volé et exterminé des peuples autochtones bien plus démocratiques et civilisés que la nouvelle nation de la ruée vers l'or avant la ruée vers l'or, ont appelé cela de la “légitime défense” contre des “attaques non provoquées” de sauvages (Jackson, 1833 ; Wayne, 1972).