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04/09/2022

GIDEON LEVY
Quand le Shin Bet est plus gentil que la Cour suprême d'Israël

 Gideon Levy, Haaretz, 4/9/2022
Traduit par
Fausto Giudice

La bataille sur le caractère, le statut et la composition de la Cour suprême d’Israël est réservée aux experts, et est beaucoup moins importante qu'on ne le pense généralement. C'est comme la bataille sur le caractère du tribunal militaire de la prison d'Ofer, ou la composition de l'orchestre de l’armée. On peut en débattre, écrire des articles d'opinion percutants, faire des discours enflammés et même descendre dans la rue, mais le tribunal militaire d'Ofer restera le tribunal militaire d'Ofer, et l'orchestre des FDI jouera les mêmes marches. Même si Lahav Shani, le directeur musical de l'Orchestre philharmonique d'Israël, dirigeait l'Orchestre des FDI et que le célèbre avocat des droits civils et humains Avigdor Feldman était président du tribunal militaire, cela n'en ferait pas un véritable orchestre ou un véritable tribunal.

La même chose est vraie, croyez-le ou non, de la Cour suprême, appelée Haute Cour de justice lorsqu'elle siège en tant que cour constitutionnelle. Elle est pieds et poings liés au récit national qui, à ses yeux, croyez-le ou non, l'emporte sur tout autre principe. La cour d'Ofer et la cour de Jérusalem sont subordonnées aux mêmes principes et au même establishment de défense presque dans la même mesure ; toutes deux en sont des sous-traitantes. Des luttes passionnées sont menées sur la composition de la Cour suprême, sur le nombre de juges libéraux par rapport aux juges conservateurs - sur les questions essentielles, le résultat est le même. Une seule et même voix, même au sein de la Cour.

À cet égard, la Cour est un étonnant reflet de la société israélienne : à la Cour suprême, comme en politique, les différences entre les individus sont beaucoup, beaucoup plus faibles qu'on ne le dit généralement. Lorsqu'il s'agit de valeurs fondamentales, il n'y a pas de différences. Maintenir la suprématie juive au-dessus de toute autre valeur ; placer les considérations sécuritaires au-dessus de toutes les autres ; ignorer complètement le droit international, comme s'il n'existait pas ; et obéir aveuglément, automatiquement et inconditionnellement aux jeux de pouvoir et de contrôle de l'establishment de la défense - et la Cour suprême capitule sans aucune honte.

Lorsqu'il y a une bataille sur la composition de la Cour suprême des USA, il est clair pour tous que c'est une bataille qui va façonner le visage de la société pour les années à venir, de l'avortement aux lois sur les armes à feu. Aux USA, vous savez qu'un juge libéral sera libéral et qu'un juge conservateur sera conservateur. En Israël, ils suivront tous la même ligne, se blottiront tous dans le giron chaleureux du consensus militaire, et aucun des juges, pas même le dernier des libéraux, n'osera adopter une position différente.


Khalil Awawdeh

La semaine dernière, la Cour a démontré, de façon si typique, son attitude de carpette envers l'establishment de la défense, mais cette fois-ci, sa conduite a pris des proportions grotesques. Il est difficile de trouver quelque chose de plus ridicule que la façon dont la plus haute cour du pays ferme les yeux, endurcit son cœur et prononce un “oui” soumis aux caprices du service de sécurité du Shin Bet, et la façon dont le Shin Bet se moque d'elle. Le Shin Bet a manqué de respect à la cour, l'a ridiculisée et humiliée, et la cour l'a encore une fois cru lorsque l'agence lui a craché au visage en disant qu'il pleuvait. Il n'y a aucune entité dans le pays, à part l'establishment de la défense et les colons - allez à Homesh et voyez comment les colons se moquent des sentences de la cour, avec le soutien de l'armée - qui puisse faire de la Cour la risée de tous.

La Haute Cour a rejeté la demande de libération du détenu administratif Khalil Awawdeh, qui a fait une grève de la faim de six mois, au motif que son état n'a pas changé et que sa détention sans charges est justifiée. Le lendemain, le Shin Bet a annoncé sa libération, crachant au visage des juges. Soudain, il s'avère que le cruel Shin Bet est plus humain que la Haute Cour. C'est la façon dont l'agence punit la Cour et les juges “libéraux” qui ont également rejeté la requête, les juges Anat Baron et Khaled Kabub. Soudain, il est devenu évident qu'il n'y a aucune différence entre eux et le juge Alex Stein, et entre eux tous et le juge Noam Sohlberg, un colon.

La guerre sur le caractère de la Cour suprême a été réglée il y a longtemps. La prochaine commission des nominations judiciaires pourra choisir les juges en jouant à pile ou face. Peu importe qui formera le prochain gouvernement. Tant que perdurera la situation dans laquelle le gouvernement soutient la perpétuation de l'apartheid, une chose est sûre : quelle que soit la composition de la Cour suprême, elle le soutiendra et cautionnera tous ses crimes. L'apartheid a des collaborateurs à Jérusalem.

03/09/2022

JACK KHOURY / HAGAR SHEZAF
Khalil Awawdeh arrête sa grève de la faim suite à un accord sur sa libération le 2 octobre

Jack Khoury et Hagar Shezaf, Haaretz, 31/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice

Khalil Awawdeh, dont les images ont choqué le monde au milieu de sa grève de plus de 170 jours, a mis fin à sa grève après avoir conclu un accord sur sa remise en liberté le 2 octobre

Khalil Awawdeh, dont les avocats ont averti qu'il pouvait mourir à tout moment après 170 jours de grève de la faim, a annoncé qu'il mettait fin à sa grève après qu'un accord a été conclu pour mettre fin à sa détention administrative le 2 octobre.

Le détenu administratif palestinien Khalil Awawdeh, qui a entamé une grève de la faim pendant plus de 170 jours avec une pause de deux semaines, la semaine dernière à l'hôpital Assaf Harofeh de Be'er Ya'akov, en Israël. Photo : Sinan Abu Mayzer Reuters

Dans une vidéo, Awawdeh a déclaré qu'il resterait à l'hôpital pour traitement et surveillance jusqu'à son rétablissement. « C'est une nouvelle victoire dans la série de victoires pour les détenus administratifs qui ont mené une lutte pour leur libération et leur liberté. Je mets fin à la grève après avoir appris ma victoire ».

 La femme d'Awawdeh a célébré la nouvelle de la libération de son mari : « Khalil a prouvé que le prisonnier palestinien peut remporter une victoire sur l'occupation ».

Le Jihad islamique palestinien a déclaré que la « campagne historique qu'il a menée sera enregistrée dans les annales de la lutte palestinienne ».

Une source égyptienne de haut niveau a déclaré à Haaretz que des responsables égyptiens participaient aux pourparlers en coulisses avec Israël pour obtenir la libération d'Awawdeh, qui était apparemment une condition promise dans le cadre du récent accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza. La source a ajouté que les pourparlers visant à obtenir la libération du commandant du Jihad islamique Bassam al-Saadi, sont toujours en cours.

Soutenu par une garantie égyptienne, Awawdeh a signé qu'il ne reprendra pas d’ “activités terroristes” comme condition de sa libération le 2 octobre, a déclaré une source de sécurité israélienne, ajoutant qu'Israël le libérera tant qu'il n'y aura aucune raison de croire le contraire.

25/08/2022

HAARETZ
La Cour suprême d'Israël refuse de libérer les Palestiniens en détention administrative

Éditorial, Haaretz, 23/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Lorsqu'il s'agit de la détention administrative - l'une des tactiques gouvernementales les plus agressives que l'on puisse imaginer, étant une forme de détention sans jugement - il est impossible de se fier à la Cour suprêmee. Selon une enquête du Haaretz, la Cour n'a pas fait droit à une seule demande d'annulation d'un ordre de détention administrative depuis le début de l'année. Et l'Association pour les droits civils en Israël ne se souvient d'aucun cas où elle l'aurait fait - pas seulement cette année, mais jamais (Hagar Shezaf, Haaretz de lundi).

Prisonniers palestiniens à la prison de Megiddo. Photo : Itzik Ben-Malki

 Le fait que la Cour serve de blanc-seing au service de sécurité du Shin Bet et aux Forces de défense israéliennes en ce qui concerne les détentions administratives est particulièrement inquiétant étant donné l'utilisation massive qu'Israël fait de cette tactique draconienne. Le nombre de personnes détenues dans les prisons israéliennes sans jugement a atteint 723 la semaine dernière, soit le chiffre le plus élevé depuis 2008. Onze de ces détenus sont des citoyens ou résidents arabes d'Israël, les autres étant des Palestiniens. Aucun d'entre eux n'est juif.

Aucune charge n'est jamais retenue contre les détenus administratifs ; leur détention est considérée comme une arrestation préventive. Les preuves à leur encontre ne sont jamais entendues au tribunal. Même leurs avocats ne sont pas autorisés à voir ces preuves, à l'exception d'un bref résumé de quelques phrases décrivant les soupçons qui pèsent sur eux. Le droit international autorise la détention administrative, mais seulement si elle est utilisée de manière limitée, dans les cas où il existe une menace pour le bien-être public et qu'il n'y a pas d'autre moyen de l'empêcher. Pour Israël, cependant, ce n'est jamais assez.

22/08/2022

HAGAR SHEZAF
Le nombre de Palestiniens détenus sans jugement dans les prisons israéliennes atteint son plus haut niveau depuis 2008

 Hagar Shezaf, Haaretz, 22/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Le nombre de détenus administratifs en Israël a grimpé en flèche depuis la vague d'attaques terroristes de mars dernier, atteignant plus de 700, dont 11 Palestiniens de nationalité israélienne

La prison israélienne d'Ofer en Cisjordanie, ce mois-ci. Photo : Ohad Zwigenberg

Israël détient actuellement 723 détenus en prison sans jugement, le nombre le plus élevé depuis 2008 et une augmentation significative par rapport aux 671 détenus début août. Onze des détenus sont des citoyens israéliens-aucun d'entre eux n'est juif-et les autres sont des Palestiniens.

Le nombre de détenus administratifs en Israël a grimpé en flèche depuis la vague d'attentats terroristes de mars, avec 52 nouveaux prisonniers depuis le début du mois d'août. Des arrestations ont été effectuées depuis les combats à Gaza au début du mois contre le Jihad islamique et la répression de l'organisation en Cisjordanie.

Les suspects placés en détention administrative sont incarcérés en Israël sans inculpation dans le cadre d'un système de “détention préventive”. Ils ne sont pas traduits devant un tribunal et leurs avocats ne reçoivent pas les preuves à leur encontre, à l'exception d'un bref résumé des principaux soupçons. Un rapport de renseignement confidentiel et un ordre de détention administrative signés par le chef du Commandement central des Forces de défense israéliennes sont présentés au juge qui doit approuver la détention, sans la présence du détenu.


Ahlam Haddad, l'avocate représentant le gréviste de la faim Khalil Awawdeh, a déclaré à Haaretz que de nombreux détenus administratifs avaient été arrêtés parce qu'ils avaient exprimé leur soutien à son client.

HAGAR SHEZAF
La Cour suprême israélienne rejette l'appel à la libération de Khalil Awawdeh, en grève de la faim

 Hagar Shezaf, Haaretz, 21/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Hagar Shezaf est correspondante du quotidien israélien Haaretz en Cisjordanie occupée.  @hagar_shezaf

Malgré la détérioration de son état de santé, les juges de la Cour suprême d'Israël ont déclaré que la Cour n'avait pas le droit d'intervenir dans la décision de maintenir Khalil Awawdeh en détention.

La Cour suprême israélienne a rejeté dimanche un appel à la libération du Palestinien Khalil Awawdeh, détenu administratif en grève de la faim, qui est actuellement hospitalisé dans un état grave.

Khalil Awawdeh au centre médical Assaf Harofeh, samedi. Photo : Ahlam Haddad

À la suite de l'ordre donné vendredi par le commandement central de geler la détention administrative d'Awawdeh tant qu'il est à l'hôpital, les juges de la Cour suprême ont écrit que la Cour n'avait pas à intervenir dans la décision de maintenir Awawdeh en détention malgré son état de santé.

Selon l'ordre du Commandement central, Awawdeh, qui n'a pas été accusé d'un crime, n'est soumis à aucune restriction par rapport aux autres patients pendant son hospitalisation, mais son arrestation doit être rétablie dès qu'il quitte l'hôpital.

Les juges Daphne Barak-Erez, Ofer Grosskopf et Alex Stein ont écrit que, après avoir examiné les documents confidentiels qui leur ont été présentés, il existe une justification “très solide” pour maintenir Awawdeh en détention administrative.

Les juges ont ajouté que, selon l'avis médical soumis à la cour aujourd'hui, l'état d’Awawdeh est grave et il refuse de recevoir un traitement médical. Il a également été noté qu'il « a montré sa volonté de recevoir une intervention médicale immédiate » au cas où il atteindrait un état critique mettant sa vie en danger.

L'avocate d'Awawdeh, Ahlam Haddad, a demandé aux juges d'autoriser la famille d'Awawdeh à lui rendre visite, en se basant sur le fait qu'il est actuellement autorisé à recevoir des visiteurs. En réponse, les juges ont écrit qu'ils attendaient que des instructions claires soient données aux autorités compétentes à ce sujet.


Dalal, l'épouse du gréviste de la faim palestinien Khalil Awawdeh, montre sa photo dans la maison familiale, dans la ville d'Idna, en Cisjordanie, mercredi. Photo : Nasser Nasser /AP

Vendredi, Haddad a demandé à la Cour suprême de libérer Awawdeh de sa détention administrative, son état s'étant détérioré après 170 jours de grève de la faim.

Dans sa requête, Haddad demande à la Cour d'émettre une ordonnance exigeant que l'État explique pourquoi il ne libère pas Awawdeh et fournisse des informations complètes sur l'état de santé de son client.

Awawdeh a entamé sa grève de la faim en juillet dernier pour protester contre sa détention administrative. Il a été admis au centre médical Assaf Harofeh le 11 août, où il a été maintenu par des entraves aux jambes pendant son traitement, jusqu'à ce que l'ordre de geler son arrestation soit mis en œuvre.

La grève de la faim est la deuxième qu'Awawdeh entreprend depuis son arrestation, selon la pétition. Awawdeh a mis fin à la première grève, qui a duré de mars à juin, après avoir reçu la promesse qu'il serait libéré. Il a entamé la grève actuelle après que sa détention administrative a été prolongée.

20/08/2022

Rädda fången Khalil Awawdehs liv!
Brådskande upprop från Chris Willamson, Europeiska alliansen till stöd för palestinska fångar

Europeiska alliansen till stöd för palestinska fångar , 17/8/2022

Till alla medlemmar av världens parlament!

Till alla föreningar och institutioner som står i solidaritet med det palestinska folket!

Till alla människorättsinstitutioner!

Den palestinska fången Khalil Awawdeh fortsätter med sin hungerstrejk för den 166e dagen. Han påbörjade hungerstrejken den 7 mars 2022. Awawdehs liv har till följd nått ett kritiskt skede. Risken att han mister livet på grund av sitt fortsatt snabbt försämrande hälsotillstånd är stor.   

Awawdeh arresterades den 27 december 2021 enligt lagen om administrativt förvar, som härleds tillbaka till det brittiska mandatet i Palestina och som ockupationsmakten Israel fortsätter tillämpa på palestinierna. Denna lag är bland de mest godtyckliga bestämmelserna, då den innebär att en person kan sitta i den militära maktens förvar utan att några anklagelser riktas mot denna.

Fångarna är därför tvungna att ta till metoder som hungerstrejker i syfte att uppmärksamma världen om sin situation samt om fängelseledningarnas försummande av denna situation. Detta gör de eftersom de inte ser några alternativ till att riskera sina liv i jakt efter frihet.

Som ett resultat av denna israeliska praxis mot palestinska administrativa fångar som idag beräknas uppgå till 620 personer, har dessa sedan början av detta år beslutat att vägra att ställa sig inför de israeliska militärdomstolarna som åtagit sig att fastställa och legitimera dessa bestämmelser genom att utfärda domar och således skapa rättspraxis som gynnar dessa bestämmelser.

Khalil Awawdeh och ett antal andra fångar är fast beslutna att fortsätta sin hungerstrejk tills de får sin frihet eller faller som martyrer.

Den Europeiska alliansen till stöd för palestinska fångar uppmanar alla europeiska regeringar, parlament, partier, människorättsorganisationer och internationella domstolar att agera för att stoppa denna orättvisa behandling av Awawdeh, så att han kan få den nödvändiga vård han behöver samt att han ska släppas för att återförenas med fru och barn i sitt hem.

Ytterligare kräver vi ett upphörande av den administrativa förvaringen av palestinska fångar, vilken strider mot internationell rätt och internationell humanitär rätt, och således ett upphörande av det oproportionerliga och illegala frihetsberövandet som pågår i månader och år under falska premisser.

Vi uppmanar er att omedelbart ingripa för att rädda livet på fången Khalil Awawdeh och säkra hans frigivning.

Nej till administrativt frihetsberövande!

Frihet för alla palestinska fångar!

Bryssel, den 17 augusti 2022

CHRIS WILLAMSON

Hedersordförande för den Europeiska alliansen till stöd för palestinska fångar

 

19/08/2022

GIDEON LEVY
Pourquoi le père de Khalil Awawdeh, en grève de la faim depuis 170 jours, est prêt à perdre son fils

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 19/8/2022

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

C'est le 170e jour de la plus longue grève de la faim jamais observée par un détenu administratif palestinien. Khalil Awawdeh a passé 13 ans dans les prisons israéliennes et devait être libéré après le cessez-le-feu de Gaza, mais cela ne s'est pas produit.

Mohammed, le père de Khalil Awawdeh, à son domicile cette semaine. La famille a rejeté la demande de l'armée, lors d'un raid nocturne au début de l'année, de retirer ses posters du gréviste de la faim.

 

Mohammed Awawdeh veut que son fils, Khalil, continue à ne pas céder, et est prêt à le perdre à cette fin. « S'il sort mort, il aura ce qu'il voulait - même s'il est mort », explique le père de 61 ans dans la cour de la maison familiale de la ville d'Idna, à l'ouest d'Hébron.

 

Malgré cela, l'inquiétude et l'anxiété dans cette maison ont augmenté cette semaine. Mohammed sursaute à chaque fois que le téléphone sonne : Il pourrait s'agir d'un appel l'informant de la mort de son fils. La mère de Khalil, Jalila, 62 ans, voulait que son fils arrête sa grève de la faim dès le premier jour. Elle le veut vivant, même au prix de sa liberté. Pas le père. Et Dalal, la femme de Khalil, dit qu'elle est du côté de son mari qui a décidé d'aller jusqu'au bout.

 

Dalal est le dernier membre de la famille à avoir vu Khalil, au centre médical Shamir, au sud-ouest de Tel Aviv, où il a été transféré le week-end dernier. Elle a été gravement choquée par ce qu'elle a vu. Samedi, Dalal a rencontré un homme qu'elle a à peine reconnu, presque aveugle, à peine capable de parler.

 

Sa vie est en danger, et sa mort risque de déclencher une vague de violence renouvelée en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Contrairement à ce qui se passe en Israël, le sort de Khalil Awawdeh continue de susciter intérêt et inquiétude dans certains milieux internationaux. Une manifestation a eu lieu il y a quelques jours à Londres pour demander sa libération, et des événements similaires ont eu lieu dans d'autres villes.

Une cour négligée, ornée d'affiches appelant à la libération d'Awawdeh, dans un quartier tranquille d'Idna. Khalil Awawdeh a 41 ans, il est père de quatre filles. La plus jeune, âgée d'un an et demi, est blottie dans les bras de sa mère. Khalil est l'un des huit enfants de Mohammed et Jalila, mais seul Khalil a été actif dans le Jihad islamique. « Ils ont chacun suivi chacun son propre chemin, Khalil est sur le bon chemin », dit son père, qui atteste que lui-même n'a jamais été politiquement actif.

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Khalil Awawdeh, sur une photo non datée. « Chaque fois que le téléphone sonne, je pense qu'il est mort », dit son père. « Mais s'il meurt, le Jihad ne se taira pas ». Photo de la famille Awawdeh

 

Mohammed, un petit homme affable, a travaillé pendant des années en Israël et parle un bon hébreu d’ouvrier. Il est au chômage depuis 1992, date à laquelle il a été blessé dans un accident de travail à Ashkelon, et son taux d'invalidité est de 77 %. À son grand désespoir, il n'a pas été autorisé à entrer en Israël - on ne sait pas pourquoi. Cette semaine encore, il a demandé l'aide d'un visiteur pour obtenir un permis d'entrée afin de rendre visite à son fils et de reprendre son travail en Israël.

 

Khalil Awawdeh a été un éternel étudiant de premier cycle à l'université d'Hébron, où il étudiait l'ingénierie, mais ses fréquentes incarcérations l'ont empêché de terminer ses études. Il doit encore suivre neuf heures de cours et passer un entretien final pour obtenir son diplôme, ce qu'il ne parviendra probablement pas à faire de sitôt, voire jamais.

 

 L'historique de ses arrestations est long et inquiétant : Il n'est pas raisonnable de maintenir des personnes en détention sans procès autant de fois, et pendant autant d'années. Aujourd'hui, il est déterminé à mettre fin à ce cycle, d'une manière ou d'une autre.

Sauvez la vie de Khalil Awawdeh !
Appel urgent de Chris Williamson, Alliance européenne de soutien aux prisonniers palestiniens

Alliance européenne desoutien aux prisonniers palestiniens , 17/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala


A tous les membres des parlements du monde !

A toutes les associations et institutions solidaires du peuple palestinien !

A toutes les institutions des droits humains !

Depuis 166 jours, le détenu palestinien Khalil Awawdeh poursuit sa grève de la faim, et son état a atteint un stade critique où il peut perdre la vie à tout moment en raison de la détérioration rapide de son état de santé dans les prisons israéliennes à cause de sa grève de la faim qui a commencé le 7 mars 2022.

Le détenu Awawdeh a été arrêté le 27 décembre 2021 en vertu des règles de la loi sur la détention administrative, qui date de la période du mandat britannique en Palestine et qu'Israël, la puissance occupante, applique à tous les Palestiniens. Cette loi donne le pouvoir à l'autorité dirigeante de porter plainte contre le détenu.

Les détenus sont obligés de faire des grèves de la faim pour attirer l'attention du monde sur leur cas car les autorités pénitentiaires et les tribunaux d'occupation sont totalement indifférents à leurs conditions. C'est pourquoi les prisonniers voient qu'il ne leur reste rien d'autre à faire que de risquer leur vie pour gagner leur liberté. En raison de ces pratiques israéliennes à l'encontre des détenus administratifs palestiniens, qui sont actuellement au nombre de 620, ceux-ci ont décidé, depuis le début de cette année, de refuser de comparaître devant les tribunaux militaires israéliens, qui ont accepté la tâche de légitimer la détention administrative et de prononcer des sentences pour légitimer cette pratique illégale.

Pour obtenir sa libération, le détenu Khalil Awawdeh et un certain nombre d'autres détenus, poursuivent leur grève de la faim, déterminés à gagner leur liberté ou à tomber en martyrs.

L'Alliance européenne de soutien aux prisonniers de guerre palestiniens appelle tous les gouvernements européens, les parlements, les partis, les institutions des droits de l'homme et les tribunaux internationaux à mettre fin à ces pratiques injustes et à cette injustice à l'égard des détenus, à lui fournir le traitement nécessaire et à libérer Awawdeh pour qu'il puisse rejoindre sa femme et ses enfants dans sa maison.

Nous demandons la fermeture des dossiers de détention administrative, qui vont à l'encontre du droit international et du droit international humanitaire, et la fin de la pratique de la détention qui dure des mois et des années sous de faux prétextes sécuritaires.

Nous vous demandons d'intervenir pour sauver la vie du détenu Khalil Awawdeh et obtenir sa libération immédiate.

Non à la détention administrative !

Liberté pour tous les prisonniers de guerre palestiniens !

Bruxelles, le 17 août 2022

CHRIS WILLAMSON

Président honoraire de l’Alliance européenne de soutien aux prisonniers palestiniens