Chère adhérente, cher adhérent, chère sympathisante, cher sympathisant,
Malgré
l’effroi et la résistance qui nous habitent depuis la militarisation de
la frontière et ses conséquences criminelles, nous sommes heureux de
célébrer avec vous une victoire symbolique importante : Après que la
justice française ait refusé d’établir la vérité et la justice sur la
mort de Blessing Matthew, la Cour Européenne des Droits de l'Homme vient
d'accepter d'instruire la requête que nous avons déposée avec la
famille de Blessing. Cette décision conforte notre détermination à
poursuivre nos actions en justice, face à une politique régressive qui
ne cesse de s'accentuer.
Les récentes déclarations du président et du ministre de l’Intérieur
amalgament immigration et délinquance en toute démagogie. Leur décision
d’une nième loi Asile et Immigration montre l'acharnement des
gouvernements à stigmatiser les personnes exilées, restreindre leur
accès aux droits, criminaliser les personnes privées de titre de séjour
et faciliter les poursuites contre les solidaires.
En
Italie, le gouvernement d'extrême-droite a refusé l’accès à ses ports
aux bateaux de sauvetage, contre toutes les lois maritimes. Les
conditions indignes dans lesquelles les personnes rescapées de l'Ocean
Viking ont été reçues à Toulon en novembre dernier montrent que la
France n’a guère de leçon à donner, au moment même où un rapport
accablant pointe la responsabilité du Centre Régional Opérationnel de
Surveillance et de Sauvetage maritimes dans le naufrage dans la Manche
du 24 novembre 2021.
Dans
le Briançonnais, 3500 personnes exilées ont été accueillies au Refuge
Solidaire en 2022, malgré la politique de refoulement systématique et
les traques dans la montagne. Ces dénis de droits et ces violences
occasionnent des traumatismes et parfois l’intervention du secours en
montagne. Comme nous les y encourageons, certains membres des forces de
l’ordre refusent d’exercer ces violences et de harceler les solidaires,
malgré la politique indigne des autorités qui encourage de fait les
violences policières.
Dans
ce contexte, avec plusieurs ONG, nous avons à nouveau alerté la
Préfecture le 23 septembre dans un courrier qui rappelle que les
atteintes aux droits que nous dénonçons s’appuient sur nos observations
et sur les témoignages que nous recueillons. Nous mettons en ligne dans
les prochains jours notre premier rapport annuel sur les pratiques
policières à la frontière du Briançonnais.
Face
à la recrudescence des violences, alors que les conditions hivernales
aggravent les dangers encourus, c’est la population que nous alertons
aujourd’hui pour que chacune et chacun se mobilise à son niveau.
Dimanche 18 décembre, nous agirons ensemble à l’occasion de la Journée
Internationale des Migrants. À Briançon nous ferons la « Faites de la
Fraternité » dont vous trouverez le programme dans cette lettre.
Pour
mieux agir et communiquer plus régulièrement avec vous, nous lançons un
appel à bénévoles. Toute aide est la bienvenue, même à distance ! Ce
sont aussi vos dons qui permettent de financer nos actions en toute
indépendance, notamment en justice. Votre fidélité par votre adhésion et
son renouvellement à partir du 1er janvier prochain témoignent que nous
sommes toujours plus nombreux et nombreuses à refuser la politique
illégale, illégitime, barbare et dangereuse du gouvernement, et à exiger
que les droits fondamentaux de toute personne, d’où qu’elle vienne,
soient respectés.
L'équipe de Tous Migrants