La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

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09/11/2021

ANSHEL PFEFFER
Comment la guerre en Éthiopie a déclenché une bataille en Israël

 Anshel Pfeffer, Haaretz, 8/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Une ministre israélienne cherche à faire venir en Israël des Éthiopiens dont la judéité n'a pas été confirmée ; d'autres responsables gouvernementaux restent silencieux sur la question, pour des raisons politiques mais pas seulement.

Immigrants d'Éthiopie arrivant en Israël au début de cette année. Photo : Bureau de presse du gouvernement d’Israël

Les forces rebelles sont aux portes d'Addis-Abeba, le gouvernement est au bord de l'effondrement. L'Éthiopie sombre dans le chaos et des milliers de personnes meurent de la famine et de la violence. Des milliers de Juifs éthiopiens sont entassés dans des complexes et attendent avec anxiété depuis des années la nouvelle qu'ils sont autorisés à venir à Sion. En Israël, une clameur s'élève parce que leur vie est en danger. Des avions de transport de l'armée de l'air israélienne se précipitent pour les secourir.

C'est ce qui s'est passé au milieu des années 80 (famine) et en 1991 (rebelles), lorsque les opérations d’évacuation aérienne Moïse et Salomon ont été lancées, amenant la communauté Beita Israel de Juifs éthiopiens en Israël. Alors que la guerre civile en Éthiopie s'intensifie, certains observateurs affirment que l'histoire est sur le point de se répéter, mais les similitudes sont pour l'instant au mieux superficielles.

La ministre de l’alyah et de l'intégration,PninaTamano-Shata, du parti Kahol Lavan (Bleu-Blanc), est l'une des politicien·nes qui tente de faire avaler aux Israéliens la théorie de l'histoire se répète. Lors de la réunion hebdomadaire du cabinet dimanche, elle a exigé une action rapide pour faire venir en Israël des milliers d'Ethiopiens qui prétendent actuellement avoir le droit d'immigrer. Depuis, elle a intensifié ses exigences, menaçant d'une crise de coalition et "avertissant qu'elle ne peut pas être au gouvernement alors que des Juifs éthiopiens sont massacrés", a déclaré une source proche d'elle.

Le ministre des Affaires de la diaspora, Nachman Shai, du parti travailliste, s'est joint aux demandes de Tamano-Shata au sein du cabinet, mais aucun de leurs chefs de parti ne s'y est rallié. Le chef du Kahol Lavan, le ministre de la Défense Benny Gantz, serait opposé à toute action immédiate, tandis que le chef du Parti travailliste, la ministre des Transports Merav Michaeli, n'a pas exprimé d'opinion sur la question. Aucun autre chef de parti ne s'est exprimé et la position officielle du Conseil de sécurité nationale du bureau du Premier ministre est qu'il n'y a aucun danger pour les Éthiopiens qui attendent des réponses sur leur statut d'immigrant israélien.