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10/07/2024

PUBLISHERS FOR PALESTINE
Die Frankfurter Buchmesse und deutschstämmige multinationale Verlagsgruppen sind mitschuldig am Völkermord in Gaza

Multinationale Verlagskonzerne in deutschem Besitz sind in Israels Völkermord an 2,3 Millionen Palästinensern im Gazastreifen verwickelt.

Publishers for Palestine, Mondoweiss, 8/7/2024
Übersetzt von
Helga Heidrich, herausgegeben von Fausto Giudice Tlaxcala

Publishers for Palestine (VerlegerInnen für Palästina) ist ein globales Kollektiv von über 500 VerlegerInnen und VerlagsmitarbeiterInnen aus 50 Ländern weltweit. Wir setzen uns für Gerechtigkeit, Meinungsfreiheit und die Macht des geschriebenen Wortes ein. Die Projekte von P4P sind auf unserer Website oder auf @publishers4palestine und  X @pubforpalestine zu finden. Lesen Sie unsere SOLIDARITÄTSERKLÄRUNG MIT PALÄSTINA (3/11/2023) [PDF DOCX]. Laden Sie unsere kostenlose Sammlung Poems for Palestine herunter.

Seit der Absage [*] einer Preisverleihung an die palästinensische Schriftstellerin Adania Shibli, die auf der Frankfurter Buchmesse mit dem LiBeratur-Preis ausgezeichnet werden sollte, im vergangenen Oktober eine Welle der Verurteilung ausgelöst hat, hat der Versuch, PalästinenserInnen und die Unterstützung für die palästinensische Sache durch kulturelle Institutionen im Westen zum Schweigen zu bringen, nur noch zugenommen. Gleichzeitig hat sich die Durchleuchtung der institutionellen Komplizenschaft mit der israelischen Apartheid und dem Völkermord in großem Umfang intensiviert. Bedeutende Erfolge der BDS-Bewegung, darunter der Ausstieg aus Universitäten und Unternehmen, sowie die jüngsten Ankündigungen des Hay Festivals 2024 und des Edinburgh International Book Festivals, ihre Partnerschaften mit der Investmentfirma Baillie Gifford zu beenden, die an der Klimazerstörung, der israelischen Apartheid und dem Völkermord beteiligt ist, die anschließende Beendigung der Finanzierungsbeziehungen von BG mit allen britischen Literaturfestivals und der Rückzug seiner Beteiligung an dem multinationalen Bergbauunternehmen Rio Tinto sowie die Halbierung der Beteiligung des großen kanadischen Kultursponsors Scotiabank an dem israelischen Waffenhersteller Elbit Systems deuten alle auf einen Wandel hin und zeigen, dass eine erhebliche Kluft zwischen großen Unternehmen und Kultureinrichtungen auf der einen Seite und ihren Beschäftigten, dem Publikum und der breiten Öffentlichkeit auf der anderen Seite besteht.

Bedeutende internationale Menschenrechtsorganisationen schlagen weiterhin Alarm wegen der entsetzlichen und eskalierenden Menschenrechtsverletzungen, die Israel gegen Millionen von Palästinensern begeht. Viele dieser Verstöße wurden in der von Südafrika im Dezember beim Internationalen Gerichtshof eingereichten Klage gegen Israel wegen Völkermordes aufgezeigt. Trotz der Anordnung dieses Gerichts vom Januar, dass Israel glaubhaft einen Völkermord begeht, trotz der darauf folgenden Anordnungen, dass Israel den Fluss humanitärer Hilfe zulassen und die Militäroperationen in Rafah einstellen muss, und trotz der Anträge des Internationalen Strafgerichtshofs auf Haftbefehle gegen hochrangige israelische Beamte, sowie trotz der massiven Studenten- und Arbeiteraufstände zur Unterstützung der palästinensischen Befreiung und zur Beendigung der Komplizenschaft mit Israel in der ganzen Welt, geht die völkermörderische Kampagne gegen das palästinensische Volk in Gaza im Wesentlichen ungehindert von seinen größten Unterstützern - den USA und anderen westlichen Kolonialmächten - weiter.


Von besonderer Bedeutung für Schriftsteller und Verleger ist die Tatsache, dass die Frankfurter Buchmesse (FBM), die weltgrößte Veranstaltung der Buchbranche, in der Vergangenheit die Präsenz des Apartheidstaates Israel sehr begrüßt hat. Man könnte meinen, dass Kultureinrichtungen, wie die FBM angesichts des israelischen Vorgehens und der stark zunehmenden internationalen Empörung diese Unterstützung zurückziehen, Israel für seine Verstöße verurteilen und die Beziehungen abbrechen würden. Doch die anfängliche Position der Frankfurter Buchmesse, Israel während der gesamten Laufzeit im Oktober letzten Jahres zu unterstützen - eine Position, die Erklärungen im Namen der Messe und des Geschäftsführers Jürgen Boos und Pläne beinhaltete, israelische Stimmen durch die Hinzufügung von Sonderprogrammen, einschließlich eines Panels mit dem Titel „In Sorge um Israel“, „besonders sichtbar“ zu machen - scheint bis heute unverändert zu sein, und die FBM hat sich in den folgenden Monaten auffällig still zu dem sich entfaltenden Völkermord verhalten.

03/08/2023

SHEREN FALAH SAAB
Ce n’est pas une blague : des militants du BDS et de la droite sioniste ont tenté d’annuler des concerts d’Emel Mathlouthi en Palestine/Israël

Sheren Falah Saab, Haaretz, 2/8/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

NdT : le Festival international d’Hammamet, en Tunisie, vient d’annuler, sans explications et sans en informer la chanteuse, un concert d’Emel Mathlouthi programmé pour le 9 août [voir le message d’Emel en bas de page]. Ci-dessous l’arrière-fond de cette décision tout simplement stupide.

Emel Mathlouthi a annulé son spectacle à Haïfa à la suite d’une campagne BDS ; les partisans de la droite sioniste ont eu moins de succès à Jérusalem-Est.

La chanteuse tunisienne Emel Mathlouthi a été attaquée à la fois par le mouvement BDS et par des Israéliens d’extrême droite au cours de la même tournée, qui vient de s’achever, en Cisjordanie et en Israël.

Tout d’abord, elle a annulé la représentation prévue lundi dernier au Fattoush Bar à Haïfa, à la suite d’une campagne médiatique du BDS à son encontre. « Nous appelons les Tunisiens et les Arabes, ainsi que tous les partisans de la Palestine dans le monde, à boycotter Emel Mathlouthi, toute sa musique et tous ses spectacles », avaient écrit les militants du mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions.

Jeudi dernier, Mathlouthi a publié sur sa page Facebook une déclaration rejetant les allégations du BDS selon lesquelles elle “normalise l’occupation par des moyens culturels”. Elle a indiqué que la question palestinienne était une priorité absolue pour elle, comme en témoignent ses chansons, ses prises de position et ses déclarations personnelles. Néanmoins, sa prestation prévue à Haïfa a suscité la controverse sur les médias sociaux, et la pression exercée par le BDS a eu l’effet escompté.

« Suite à la controverse soulevée par la tournée de concerts dans les territoires palestiniens, et afin d’éviter tout malentendu, nous avons décidé de ne pas donner de représentation dans la ville occupée de Haïfa, même si le lieu (Fattoush Bar) est sous propriété palestinienne », a-t-elle écrit.

L’attaque contre la chanteuse a suscité de vives discussions sur les réseaux sociaux de la part de jeunes Palestiniens qui s’opposent à la position du BDS. L’activiste Athir Ismail a écrit sur Facebook : « Je suis une Palestinienne. Et je veux parler de ce que je veux sans que quelqu’un de l’extérieur me regarde et me dise comment me battre et comment vivre ».

Ismail a adressé ses critiques aux militants du BDS vivant à l’étranger, dont les appels au boycott finissent par affecter les Palestiniens vivant en Israël. « Que savez-vous de notre vie ici, à part ce que vous voyez et entendez dans les journaux télévisés ? Vous mettez en doute notre identité palestinienne et vous agissez comme un homme qui pense devoir expliquer à une femme ce qu’elle peut ou ne peut pas faire dans sa lutte contre la masculinité toxique, ce qui est permis et ce qui est interdit ».

L’artiste Haya Zaatry, de Nazareth, a également critiqué les actions du BDS : « Empêcher ou annuler un spectacle musical donné par un artiste arabe dans un espace palestinien indépendant à Haïfa ne fait qu’accentuer l’embargo culturel dans lequel nous (citoyens palestiniens d’Israël) vivons, et c’est une chose mauvaise et dangereuse ».

Zaatry a également critiqué la politique du BDS concernant le boycott des Israéliens palestiniens. « Nous travaillons dur pour produire un art palestinien indépendant. Nous travaillons dur pour construire un espace culturel palestinien indépendant. Nous travaillons dur pour faire entendre notre voix dans le monde ». Faisant référence aux militants du BDS, elle a ajouté : « Et, malheureusement, nous n’entendons vos voix que comme une attaque contre nous, et c’est une contradiction ».

Mais ce n’est pas seulement le BDS qui a tenté de faire annuler le spectacle de Mathlouthi. Des militants de la droite sioniste ont également déployé des efforts. La semaine dernière, Shai Glick, directeur de B’tsalmo, et Ran Yishai, directeur du Centre de Jérusalem pour la politique appliquée, ont envoyé une lettre aux ministres Amichai Chikli, Moshe Arbel et Itamar Ben-Gvir, demandant l’annulation du spectacle de Mathouthi à Jérusalem-Est.

Glick et Yishai ont qualifié la chanteuse de “partisane du BDS et d’incitatrice à la haine”. Dans leur lettre, ils soulignent que « Mathlouthi a précédemment refusé de participer à un festival financé par l’ambassadeur d’Israël en Allemagne, et a été félicitée par le BDS pour cela ». Les tentatives visant à faire annuler le spectacle de Jérusalem ont échoué. La semaine dernière, Mathlouthi s’est produite au festival Layali al Tarab fi Quds al Arab [organisé par le Conservatoire national de musique Edward Said de l'Université Bir Zeit].

Mathouthi a été largement reconnue en Tunisie grâce à sa chanson contestataire Kelmti Horra (“Ma parole est libre”), qui est devenue l’hymne de la révolution tunisienne. À la suite de ce succès, elle a sorti son premier album, qui porte le même titre. Sa musique a été saluée pour son mélange de sonorités tunisiennes et occidentales. Son deuxième album, Ensen, sorti en 2017, fait également appel à la musique électronique et classique. En 2020, elle a publié une vidéo pour sa chanson Holm (“Rêve”), qui est chantée en arabe tunisien. Le clip compte plus de 13 millions de vues sur YouTube.

Le BDS a déjà appelé à boycotter les artistes du monde arabe qui se produisent en Israël. Un cas bien connu s’est produit lorsque le chanteur jordanien Aziz Maraka s’est produit à Kafr Yasif, dans le nord d’Israël, et qu’il a été interviewé par Haaretz.

À la suite de ce spectacle, il a été boycotté dans le monde arabe pendant plusieurs années et n’a plus été invité à se produire. Finalement, il a dû présenter des excuses pour s’être produit en Israël. Le BDS a également appelé au boycott du rappeur palestino-jordanien Msallam Hdaib, qui se produit sous le nom d’Emsallam, après son concert à Haïfa. Depuis ce spectacle, il ne s’est plus produit en Israël.

Il s’agissait de la première tournée de Mathlouthi en Cisjordanie et en Israël, qui s’est terminée par l’annulation de la dernière représentation à Haïfa. Ce qui a rendu la situation encore plus inhabituelle, c’est que, pour la première fois, des organisations de droite israéliennes se sont jointes à l’appel du BDS pour boycotter une chanteuse tunisienne dont le seul but était de se produire devant un public palestinien des deux côtés de la ligne verte.

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Emel Mathlouthi

Depuis mon arrivée en Palestine je fais l’objet d’attaques violentes de la part de certaines personnes en Tunisie qui estiment que ma présence en Palestine contribue à la normalisation avec l’occupation Israélienne.

Ces attaques ont conduit à l’annulation arbitraire de mon concert à Hammamet sans en justifier officiellement la raison jusqu’à présent.

D’autres artistes avant moi sont venus chanter en Palestine tels que Souad Massi, Lotfi Bouchnak, Saber Rebai qui pourtant sont invités dans les festivals tunisiens.

Il paraît donc évident que ces attaques et cette annulation visent spécifiquement ma personne et ce que je représente.

La question palestinienne est fondamentale et c’est ce que j’ai toujours affirmé tout au long de ma carrière.

Chanter pour la Palestine en Palestine et pour son peuple n’est pas seulement un acte artistique, mais pour moi et pour tous les Palestiniens que j’ai rencontrés dans leur pays, c’est un acte de résistance et un moyen de briser leur isolement.

Tous ceux qui se proclament plus palestiniens que les Palestiniens et qui essayent de semer le doute sur mes intentions et jeter de l’huile sur le feu confortablement depuis l’écran de leur ordinateur se trompent sur toute la ligne.

J’ai aussi pu observer et vivre le temps de mon séjour l’occupation avec eux et les intimidations quotidiennes aux checkpoints et a l’intérieur des villes a El khalil, Ramallah ou Jenin.

Je demande clarification et réparation de cette grave erreur envers le public tunisien et envers moi et mon équipe en tant qu’artiste tunisienne qui s’efforce toujours d’être une voix libre et indépendante.

Merci aux grands militants Rania Elias, Suheil Khoury et The Edward Said National Conservatory of Music pour votre invitation et m’avoir permis de réaliser ce rêve et de vivre ces moments hors du temps avec le public palestinien à Jérusalem, Ramallah et Bethléem.

Merci a tous pour tous vos précieux messages d’amour et de soutien et merci aux Palestiniens qui m’ont apporté leur soutien inconditionnel tout du long.


 

 

09/05/2023

“Euskalwashing” : une entreprise basque tente de justifier sa participation au projet de tramway léger de Jérusalem-Est, dont Veolia s'est retirée

Alaitz Amundarain, Richard Wendling et Eneko Calle, Groupes  BDS en Alava, Navarre et Biscaye, naiz, 3/5/2023
Euskera

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le fait que les entreprises transnationales violent les droits humains, environnementaux et du travail n'est pas nouveau. Mais la demande sociale est de plus en plus forte pour que les entreprises transnationales soient contrôlées et contraintes de les respecter. C'est pourquoi les entreprises ont défini des stratégies pour “laver"”leur image négative en utilisant superficiellement des causes et des préoccupations sociales.

Greenwashing, purplewashing, pinkwashing, rainbow washing, vegan washing... et, pourquoi pas, euskalwashing.

La compagnie ferroviaire basque CAF (Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles, Beasain, Gipuzkoa) doit redorer son blason depuis 2020, date à laquelle des dizaines de groupes sociaux du Pays basque ont lancé une campagne pour dénoncer sa participation à la construction et à l'entretien du tramway de Jérusalem.

Action de protestation contre les travaux à Jérusalem en décembre 2020. Photo BDS CAF EUSKAL HERRIA

Cette semaine ont été décernés les prix CAF-Elhuyar, qui visent à promouvoir, récompenser et reconnaître la diffusion, le journalisme et l'inclusion sociale en langue basque de la recherche et des thèmes scientifiques et technologiques. Et dans ce cas, la CAF utilise la langue basque et la science pour blanchir sa complicité avec l'apartheid israélien en Palestine.

Car Israël ne peut maintenir son régime d'occupation, de colonisation et d'apartheid envers le peuple palestinien que grâce à la complicité internationale, et en cela, les entreprises jouent un rôle fondamental.

En août 2019, un consortium formé par l'entreprise israélienne Shapir et la CAF a remporté un contrat pour l'expansion du réseau ferroviaire reliant les colonies illégales en territoire palestinien occupé, connu sous le nom de Jerusalem Light Rail (JLR). Le JLR fait partie intégrante du plan sioniste d'annexion de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie à l'État d'Israël.

À cette fin, le projet implique la confiscation de terres palestiniennes pour sa construction et crée un nouvel obstacle physique à la libre circulation de la population palestinienne ; en outre, le tramway relie les colonies israéliennes illégales en territoire palestinien occupé à la ville de Jérusalem, facilitant ainsi le déplacement de la population de la puissance occupante (colons) vers le territoire occupé.

La complicité de la CAF avec l'apartheid israélien, en plus d'être moralement répréhensible, peut entraîner des difficultés pour la CAF et ses filiales, telles que Solaris, dans l'obtention de nouveaux contrats, étant donné qu'il existe une campagne internationale pour que les villes et les gouvernements annulent tous les contrats avec la CAF jusqu'à ce qu'elle se conforme au droit international.

L'entreprise française Veolia a été contrainte de se retirer du même projet illégal de JLR en 2015 après avoir perdu des milliards de dollars en affaires internationales à la suite d'une campagne BDS soutenue en Europe, aux USA et dans plusieurs pays arabes.

En ce sens, il est paradoxal que la CAF soutienne des prix pour la diffusion de la science en basque et l'innovation, tout en collaborant à la consolidation du projet colonial d'Israël en Palestine. Depuis 1948, Israël tente de désarabiser la Palestine, en particulier dans les Territoires de 1948 (aujourd'hui l'État d'Israël), où la population arabo-israélienne ne jouit pas des mêmes droits que la population israélienne. Il maintient une occupation militaire en Cisjordanie et à Gaza depuis 1967, qui, outre les points de contrôle militaires, les assassinats, les raids, les détentions et autres violations des droits humains, a également favorisé la construction d'un mur de plus de 700 km de long ; et il ne reconnaît toujours pas le droit au retour des réfugiés palestiniens, qui sont aujourd'hui plus de 5 millions.

Cependant, la CAF ne semble pas se soucier du développement scientifique et de l'innovation en Palestine (difficile dans un contexte d'occupation coloniale), puisque malgré la pression de ses travailleurs, des syndicats et des groupes sociaux du Pays Basque, ainsi que les demandes de la société civile et de l'Autorité nationale palestinienne, elle a poursuivi la construction du tramway illégal à Jérusalem-Est.

C'est pourquoi nous pensons qu'une réflexion interne est nécessaire à Elhuyar et euskalgintza (la culture basque), sur l'utilisation de la langue basque pour blanchir, dans ce cas, les violations des droits humains commises en Palestine par une entreprise basque, et que la participation de la CAF à l'édition 2024 des prix pourrait être reconsidérée.

De même, nous réitérons que la CAF doit annuler son contrat de fourniture et de maintenance du tramway de Jérusalem-Est.        

 

 

 

23/02/2023

GIDEON LEVY
Le retour de bâton du coup d’État judiciaire : le BDS l’a rêvé, Bibi l’a fait

Gideon Levy, Haaretz, 23/2/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

 Le rêve du mouvement BDS (boycott, désinvestissement et sanctions) se concrétise rapidement. Un gestionnaire clé dans l'une des sociétés d'investissement israéliennes m'a dit cette semaine que le montant d'argent quittant son bureau et allant à l'étranger est actuellement de 10 millions de shekels [=2,6 millions d’€] par jour, et ça ne fait qu'augmenter.

Mohamed Saabaneh

Cette personne, qui s'est toujours tenue à l'écart de la politique et de l'actualité, est maintenant découragée. La politique a envahi son bureau. Tous ceux qui, comme moi, pensaient que tout cela n'était que des paroles et de l’alarmisme, ont eu tort. Ce qui se passe maintenant est exactement ce que le mouvement international prônant le boycott d'Israël voulait obtenir, mais pour une autre cause. Ce qui se passe pourrait prouver que le mouvement BDS avait raison depuis le début : ce n'est que par l'argent qu'il sera possible de changer la politique d'Israël. Frappez au porte-monnaie : l'arme BDS est la plus efficace.

À ce jour, la plus grande réussite du mouvement de protestation contre le bouleversement judiciaire est d'avoir réussi à intimider et à pousser à l'action une proportion substantielle d'Israéliens, ainsi que la majeure partie du reste du monde. Ce que le mouvement BDS et les organisations des droits humains n'ont pas réussi à faire en invoquant des crimes et des méfaits, le mouvement de protestation a réussi à le faire au nom de la lutte contre ce qu'il appelle la fin de la démocratie. Ça a pris comme une traînée de poudre. Ce ne sont pas les intifada et les guerres, les descriptions des horreurs et les lamentations, pas les résolutions des institutions internationales ou des USA qui ont réussi à susciter une telle tempête. Un mois et demi de préliminaires législatifs ont  fait l'affaire.

C'est ainsi que les partisans du boycott d'Israël voulaient que les choses se déroulent : retrait des investissements en Israël, boycott de l'économie israélienne culminant dans l'opposition internationale, jusqu'à l'imposition de sanctions. Cela n'a pas fonctionné contre l'occupation. Le mouvement BDS a réussi à faire évoluer les mentalités. C'était le seul choix possible, le seul mouvement qui ne se contentait pas de condamnations vides, appelant au contraire à des actions concrètes contre un État d'apartheid. Cependant, ses réalisations économiques ont été minuscules, un chanteur annulant un spectacle ici, un fonds de pension bricolant un retrait là, Israël continuant à s'épanouir et à prospérer sans entrave, au grand dam des défenseurs des droits humains. Aucun prix n'a été payé pour les crimes de l'occupation ou pour le pied de nez arrogant et insolent du pays au droit international.

Et pourtant, chacun savait que sans mesures concrètes, l'occupation ne prendrait jamais fin. Si les Israéliens ne payaient pas le prix de l'occupation et de ses crimes, en tant qu'individus et en tant que collectivité, rien ne les inciterait à y mettre fin. Jusqu'à il y a quelques semaines, il semblait que cela n'arriverait jamais.

Et maintenant, voilà que ça se produit, même si c'est pour de mauvaises raisons. Même si c'est pour des raisons involontaires, un peu de bien peut en sortir. Il est surprenant que l'affaiblissement du système judiciaire, dont les caractéristiques étaient favorables à l'apartheid, soit le facteur qui a poussé le monde et certains Israéliens à se réveiller. Mais il est désormais clair que la seule chose qui pourrait arrêter le bordel législatif est le préjudice économique subi par le pays. Le fait que les Israéliens retirent leur argent et que les acteurs internationaux n'investissent pas ici change la donne. Les manifestations, aussi bruyantes et tonitruantes qu'elles puissent être, se dissiperont rapidement et suivront le chemin de toutes les protestations. Les pétitions et les lettres s'estomperont. Seuls les dommages économiques s'accumuleront. C'est la seule chose qui puisse arrêter l'érosion. C'est ce qui s'est passé en Afrique du Sud, lorsque les dirigeants de la communauté des affaires ont dit au gouvernement qu'ils ne pouvaient plus continuer, et c'est ce qui va se passer ici avec la révolution judiciaire. Uniquement par l'argent.

Il ne faut évidemment pas se laisser bercer par les illusions. Le lien entre les protestations et la lutte contre l'apartheid est ténu. La plupart des manifestants se contenteront de l'annulation de la clause permettant à la Knesset de passer outre les décisions de justice et de l'ajout de représentants du public au comité de nomination des juges, et seront pleinement satisfaits lorsque Benjamin Netanyahou quittera le pouvoir. En ce qui les concerne, l'apartheid peut continuer.

Mais on peut espérer que la convulsion ne pourra pas s'arrêter au statu quo ante. La tempête peut rebattre de nombreuses cartes sur son passage. Lorsque les Israéliens commenceront à payer pour les folies de leurs dirigeants, ils trouveront peut-être le temps de reconsidérer la plus grande folie de toutes : l'État d'apartheid dans lequel ils vivent, qu'ils paient du sang de leurs fils et de l'image de leur pays. Ce n'est qu'alors qu'une nouvelle aube se lèvera.

 

09/12/2022

Brecht en tiempos oscuros (del apartheid)

Red Palestina de Artes Escénicas, 1-12-2022
Traducido por Fausto Giudice, Tlaxcala 

Estimada Sociedad Internacional Brecht,

Nosotros, las organizaciones culturales palestinas que trabajamos bajo la ocupación militar israelí, les instamos a que trasladen su 17º Simposio, previsto entre el 11 y el 15 de diciembre de 2022, lejos del Israel del Apartheid y de sus instituciones académicas cómplices. Le pedimos que respete la esencia del pensamiento de Bertolt Brecht y que no socave nuestra lucha por la libertad, la justicia y la igualdad.


¿Cómo pueden ustedes organizar con la conciencia tranquila su 17º Simposio, titulado "Racismo, opresión política y dictadura", en un Estado que ha sometido a millones de palestinos a un régimen de colonialismo de colonos y apartheid durante décadas? ¿No reconoce la limpieza étnica, el asedio, el robo de tierras y recursos y las masacres continuas como algunos de los síntomas del sistema de opresión de Israel?

Los palestinos nativos llevamos muchos años diciendo al mundo que Israel está perpetrando el crimen contra la humanidad del apartheid, y ahora las principales organizaciones internacionales de derechos humanos, como Amnistía Internacional y Human Rights Watch, dicen lo mismo. Amnistía Internacional dice que Israel trata a todos los palestinos como un “grupo racial inferior”. ¿No ve cómo su conferencia blanquearía toda esta opresión?

Independientemente de las intenciones, celebrar su conferencia en la Universidad de Tel Aviv y en colaboración con la Universidad de Haifa y la Universidad Hebrea, entre otras muchas instituciones israelíes profundamente cómplices, es una grave distorsión de los principios de Brecht. Su obra siempre ha estado asociada a la lucha cultural como herramienta de resistencia en tiempos de guerra y de paz, y como herramienta para construir la identidad nacional y la narrativa local, especialmente en su planteamiento de construir el modelo de teatro épico.

Los brechtianos deben tratar de educar a través del planteamiento teatral de Brecht. Brecht pensaba en el escenario como un espacio para protestar y rechazar la opresión, toda opresión. Se dio cuenta de que esos actos requerían una base consciente y vigilante, así como la toma de conciencia del entorno, comprendiendo la realidad, criticándola, rechazándola y evaluando las revoluciones, para aspirar a un cambio efectivo. Por lo tanto, el papel del actor es un trabajo que requiere estudiar, leer e investigar. El actor es un revolucionario activo y un elemento del cambio que se avecina. Celebrar su Simposio bajo el patrocinio de un régimen que contradice todo esto sería una afrenta a la memoria de Brecht.

La Universidad de Tel Aviv, donde se celebrará su conferencia, está situada en tierras que pertenecieron a Cheij  Muwanis, un pueblo palestino sometido a limpieza étnica en 1948. La Universidad Hebrea, la Universidad de Haifa y la Universidad de Tel Aviv llevan a cabo investigación militar, entrenamiento militar, mantienen asociaciones con fuerzas militares israelíes y empresas de armamento y servicios militares, tienen conexiones con los Servicios Generales de Seguridad (GSS), la tristemente célebre agencia de inteligencia nacional de Israel, y ofrecen beneficios a los estudiantes reservistas. La Universidad Hebrea está parcialmente construida en tierras palestinas robadas.

Le instamos a seguir el ejemplo de cientos de departamentos universitarios, sociedades y sindicatos, además de decenas de miles de académicos, universitarios e investigadores de todo el mundo que están expresando su solidaridad con la lucha del pueblo palestino y, cada vez en mayor número, se comprometen a respetar el llamamiento palestino al boicot académico y cultural del apartheid israelí y sus instituciones cómplices.

En primer lugar, hacemos un llamamiento a las organizaciones e instituciones internacionales para que respeten el piquete pacífico palestino. Además, pedimos a las organizaciones internacionales que no ayuden ni participen en ningún intento de quienes cruzan el piquete de organizar gestos de “equilibrio”. En este caso concreto, hacemos un llamamiento al Instituto Goethe para que cese en sus esfuerzos de encubrimiento para organizar reuniones entre palestinos y académicos internacionales que han decidido ignorar el llamamiento al boicot palestino y participar en esta conferencia en el Israel del apartheid.

Instamos a la Sociedad Internacional Brecht a ponerse del lado de la justicia. En el caso de que decidan seguir adelante con sus planes de celebrar su evento bajo el patrocinio del régimen de colonialismo y apartheid de Israel, declaramos nuestra negativa a reunirnos con ninguno de los participantes en el evento, ya que nos negamos a ofrecerles una hoja de parra o a contribuir a la falsa percepción de simetría entre el opresor colonial y el colonizado.