Omer Benjakob et Sagi Cohen, Haaretz, 21/8/2022
Traduit
par Fausto
Giudice, Tlaxcala
Le groupe NSO, fabricant du tristement célèbre logiciel espion Pegasus, licencie plus de 10 % de ses employés, tandis que le PDG Shalev Hulio va se retirer et se concentrer sur la recherche d'un acheteur pour la société.
NSO Group, la société israélienne de cyberguerre connue pour son tristement célèbre logiciel espion Pegasus, licencie une centaine de personnes et remplace son PDG, a confirmé un porte-parole de la société.
Le PDG Shalev Hulio, l'un des trois cofondateurs de NSO, quitte son poste et s'attachera désormais à trouver un acheteur pour la société, après l'échec d'un accord visant à la vendre à l'entrepreneur de défense usaméricain L3Harris, en raison de l'opposition des responsables usaméricains et israéliens. Yaron Shohat, qui était directeur des opérations, prendra la place de Hulio.
NSO a déclaré qu'elle allait également se séparer d'une centaine de ses 750 employés, soit environ 13 % de son personnel.
La cyberentreprise affirme qu'elle prévoit de terminer l'année en cours avec un chiffre d'affaires de 150 millions de dollars, mais elle est en grande difficulté financière depuis que le ministère usaméricain du commerce l'a placée sur sa liste noire en novembre dernier, après qu'il a été révélé que certains États africains utilisaient le logiciel Pegasus pour espionner les fonctionnaires du département d'État US en Afrique.
Cette décision avait été précédée par le Projet Pegasus, un consortium de journalistes d'investigation dirigé par l'ONG parisienne Forbidden Stories et comprenant Haaretz, qui a publié une série de rapports alléguant l'utilisation abusive du logiciel d'espionnage Pegasus par des régimes du monde entier.
Après la publication des recherches du Projet Pegasus, le département de surveillance des exportations du ministère de la Défense israélien a considérablement réduit la liste des États vers lesquels des sociétés comme NSO peuvent commercialiser leurs produits. Un certain nombre de cyber-entreprises israéliennes - parmi lesquelles des concurrents plus petits de NSO comme Nemesis - ont commencé à fermer leurs portes après que le département de surveillance a refusé d'approuver leurs nouveaux contrats en Orient et en Afrique.
Les tentatives de NSO pour être retiré de la liste noire usaméricaine sont restées vaines jusqu'à présent. Il y a quelques mois, la société a commencé à rechercher un accord visant à vendre NSO à une société de sécurité usaméricaine, ce qui en ferait une entité usaméricaine et lui permettrait d'être retirée de la liste. L'accord avec L3Harris, une entreprise sous-traitante du Pentagone, qui était soutenu par certains membres de la communauté du renseignement usaméricain, a échoué en raison de l'opposition d'Israël et de Washington.
Dans les mois qui ont suivi la tentative de vente, NSO a continué à essayer de faire avancer l'affaire pour tenter de sauver ses opérations. Les hauts responsables du secteur préviennent que si Israël ne permet pas la conclusion de nouveaux accords, davantage d'entreprises fermeront leurs portes, davantage d'employés seront licenciés et, selon eux, Israël cessera d'être une force majeure sur le marché de la cyberguerre. [sniff sniff, on est bien triste pour eux, NdT]