Haaretz, 25/7/2024
Traduit par Tlaxcala
Ci-dessous
le texte du discours prononcé devant les deux chambres usaméricaines réunies en
congrès par Benjamin Netanyahou, Premier ministre d’Israël, contre lequel un mandat
d’arrêt pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre a été demandé par le
procureur de la Cour Pénale Internationale. Un discours qui est une synthèse
grossière et hallucinante du récit sionihiliste
de justification de génocide en cours. Son auteur mériterait un Prix Nobel de
la Haine ou au moins un Doctorat Honoris Causa en Hasbara de l’Université du Mensonge.-Tlaxcala
Président de la Chambre des représentants, Mike
Johnson,
Sénateur Ben Cardin,
Chef de la minorité, Hakeem Jeffries,
Chef de la majorité au Sénat, Chuck Schumer,
Chef de la minorité au Sénat, Mitch McConnell,
Sénateurs,
Membres du Congrès,
Invités de marque,
Monsieur le Président, je tiens à vous remercier
de me faire le grand honneur de m’adresser pour la quatrième fois à cette
grande citadelle de la démocratie.
Nous nous retrouvons aujourd’hui à un carrefour de
l’histoire. Notre monde est en plein bouleversement. Au Moyen-Orient, l’axe iranien
de la terreur affronte l’Amérique, Israël et nos amis arabes. Il ne s’agit pas d’un
choc des civilisations. C’est un choc entre la barbarie et la civilisation.
C’est un choc entre ceux qui glorifient la mort et
ceux qui sanctifient la vie.
Pour que les forces de la civilisation triomphent,
l’Amérique et Israël doivent s’unir. Car lorsque nous sommes unis, il se passe
quelque chose de très simple. Nous gagnons. Ils perdent.
Et mes amis, je suis venu vous assurer aujourd’hui
d’une chose : nous gagnerons.
Mesdames et Messieurs,
Comme le 7 décembre 1941 et le 11 septembre 2001,
le 7 octobre est un jour qui restera à jamais dans les mémoires.
C’était la fête juive de la Sim’hat Torah. La
journée a commencé par être parfaite. Pas un nuage dans le ciel. Des milliers
de jeunes Israéliens faisaient la fête lors d’un festival de musique en plein
air. Et soudain, à 6h29, alors que les enfants dormaient encore profondément
dans leur lit dans les villes et les kibboutzim proches de Gaza, le paradis s’est
transformé en enfer. Trois mille terroristes du Hamas ont fait irruption en Israël.
Ils ont massacré 1 200 personnes originaires de 41 pays, dont 39 Américains.
Proportionnellement, par rapport à la taille de notre population, c’est comme
20 attentats du 11 septembre en un jour. Et ces monstres ont violé des femmes,
décapité des hommes, brûlé des bébés vivants, tué des parents devant leurs
enfants et des enfants devant leurs parents. Ils ont traîné 255 personnes,
vivantes ou mortes, dans les sombres cachots de Gaza.
Israël a déjà ramené 135 de ces otages, dont sept
ont été libérés lors d’opérations de sauvetage audacieuses. L’une de ces otages
libérés, Noa Argamani, est ici dans la galerie, assise à côté de ma femme Sara.
Le matin du 7 octobre, le monde entier a vu le
regard désespéré de Noa alors qu’elle était violemment enlevée à l’arrière d’une
moto pour être emmenée à Gaza. J’ai rencontré la mère de Noa, Liora, il y a
quelques mois.
Elle se mourait d’un cancer. Elle m’a dit : « Monsieur
le Premier ministre, j’ai un dernier souhait. Je souhaite serrer ma fille Noa
dans mes bras une dernière fois avant de mourir ».
Il y a deux mois, j’ai autorisé une opération
commando de sauvetage à couper le souffle. Nos forces spéciales, dont un
officier héroïque nommé Arnon Zmora, qui est tombé au combat, ont sauvé Noa et
trois autres otages.
Je pense que c’est l’une des choses les plus
émouvantes, lorsque Noa a retrouvé sa mère, Liora, et que le dernier souhait de
sa mère s’est réalisé.
Noa, nous sommes ravis de t’ avoir parmi nous
aujourd’hui. Nous te remercions.
De nombreuses familles d’otages sont également
présentes parmi nous aujourd’hui, dont Eliyahu Bibas. Eliyahu Bibas est le
grand-père de ces deux magnifiques garçons roux, les garçons Bibas, des enfants
en bas âge.
Ils ont été pris en otage avec leur mère et le
fils d’Eliyahu. Toute la famille a été prise en otage. Deux beaux enfants roux
pris en otage. Quels monstres !
Nous avons également avec nous Iris Haim, dont le
fils Yotam a courageusement échappé à la captivité du Hamas avec deux autres Israéliens,
et qui a été tragiquement tué alors qu’il regagnait nos lignes.
Nous avons également avec nous les familles des
otages américains. Elles sont ici.
La douleur que ces familles ont endurée est
indescriptible. Je les ai rencontrées à nouveau hier et je leur ai promis ceci.
Je ne me reposerai pas tant que tous leurs proches ne seront pas rentrés chez
eux. Tous.
En ce moment même, nous déployons des efforts
intenses pour obtenir leur libération, et je suis persuadé que ces efforts
peuvent être couronnés de succès. Certains d’entre eux ont lieu en ce moment
même.
Je tiens à remercier le président Biden pour ses
efforts inlassables en faveur des otages et de leurs familles.
Je remercie le président Biden pour le soutien
chaleureux qu’il a apporté à Israël après l’attaque sauvage du 7 octobre. Il a
qualifié à juste titre le Hamas de “mal absolu”. Il a envoyé deux porte-avions
au Moyen-Orient pour empêcher une guerre plus étendue. Et il est venu en Israël
pour se tenir à nos côtés pendant les heures les plus sombres, une visite qui
ne sera jamais oubliée.
Le président Biden et moi-même nous connaissons
depuis plus de quarante ans. Je tiens à le remercier pour ce demi-siècle d’amitié
envers Israël et pour être, comme il le dit, un fier sioniste. En fait, il dit
qu’il est un fier sioniste irlando-américain.
Mes amis, depuis plus de neuf mois, les soldats
israéliens font preuve d’un courage sans limite.
Nous recevons aujourd’hui le lieutenant Avichail
Reuven. Avichail est officier dans les parachutistes israéliens. Sa famille a
immigré en Israël depuis l’Éthiopie. Aux premières heures du 7 octobre,
Avichail a entendu la nouvelle du massacre sanglant du Hamas. Il a revêtu son
uniforme et pris son fusil, mais il n’avait pas de voiture. Il a donc couru
huit miles [= 13 km] jusqu’à la ligne de front de Gaza pour défendre son
peuple. Vous avez bien entendu. Il a couru huit miles, s’est rendu sur la ligne
de front, a tué de nombreux terroristes et a sauvé de très nombreuses vies.
Avichail, nous rendons tous hommage à ton remarquable héroïsme.
Un autre Israélien est parmi nous aujourd’hui. Il
se tient juste à côté d’Avichail. Il s’agit du sergent-chef Ashraf al Bahiri.
Ashraf est un soldat bédouin de la communauté musulmane israélienne de Rahat.
Le 7 octobre, Ashraf a lui aussi tué de nombreux terroristes. Il a d’abord
défendu ses camarades dans la base militaire, puis il s’est précipité pour
défendre les communautés voisines, y compris la communauté dévastée du kibboutz
Be’eri.
Comme Achraf, les soldats musulmans de Tsahal ont
combattu aux côtés de leurs compagnons d’armes juifs, druzes, chrétiens et
autres avec une bravoure extraordinaire.
Un troisième héros, le lieutenant Asa Sofer, est
également présent parmi nous. Asa a combattu en tant qu’officier dans le corps
des chars, et il a été blessé au combat. Il a été blessé au combat alors qu’il
protégeait ses compagnons d’armes d’une grenade. Il a perdu son bras droit et
la vision de son œil gauche. Il se rétablit et, chose incroyable, dans peu de
temps, Asa reprendra du service en tant que commandant d’une compagnie de chars.
Je viens d’apprendre qu’il y a un quatrième héros
ici - le lieutenant Yonatan, Jonathan Ben Hamo (ph), qui a perdu une jambe à
Gaza et a continué à se battre.
Mes amis, ce sont les soldats d’Israël, qui ne se
laissent pas abattre, qui ne se découragent pas, qui n’ont pas peur.
Comme le dit la Bible, יקוםעם כלביא יקום - ils se
lèveront comme des lions. Ils se sont levés comme des lions, les lions de Juda,
les lions d’Israël.
Mesdames et Messieurs,
Les hommes et les femmes des FDI viennent de tous
les coins de la société israélienne, de toutes les ethnies, de toutes les
couleurs, de toutes les croyances, de la gauche et de la droite, de la religion
et de la laïcité. Tous sont imprégnés de l’esprit indomptable des Maccabées,
les légendaires guerriers juifs de l’Antiquité.
Nous accueillons aujourd’hui Yechiel Leiter, le
père de l’un de ces Maccabées. Le père de Yehiel a échappé à l’Holocauste et a
trouvé refuge en Amérique. Jeune homme, Yechiel s’est installé en Israël et a
élevé une famille de huit enfants. Il a nommé son fils aîné Moshe en l’honneur
de son défunt père. Moshe est devenu un officier exemplaire dans l’une de nos
unités commando d’élite. Il a servi avec distinction pendant deux décennies,
tout en élevant lui-même six beaux enfants.
Le 7 octobre, Moshe se porte volontaire pour
retourner au combat. Quatre semaines
plus tard, il est tué par l’explosion d’une mine piégée dans un puits de
tunnel, juste à côté d’une mosquée. Lors des funérailles de son fils, Yechiel a
déclaré ce qui suit : « Si l’État d’Israël n’avait pas été créé après l’Holocauste,
l’image gravée dans notre mémoire collective aurait été la photographie de ce
garçon juif sans défense dans le ghetto de Varsovie, levant les mains en l’air
avec les fusils nazis pointés sur lui. Mais grâce à la naissance d’Israël »,
a poursuivi Yechiel, « grâce au courage de soldats comme mon fils Moshe,
le peuple juif n’est plus impuissant face à ses ennemis ».
Yechiel, lève-toi pour que nous puissions honorer
le sacrifice de ton fils. Je te promets, ainsi qu’à toutes les familles
endeuillées d’Israël, dont certaines sont présentes dans cette salle aujourd’hui,
que le sacrifice de vos proches ne sera pas vain. Il ne sera pas vain parce que
pour Israël, “plus jamais ça” ne doit jamais être une promesse vide de sens. Cela
doit toujours rester un vœu sacré. Et après le 7 octobre, “plus jamais ça”, c’est
maintenant.
Mes amis,
Pour vaincre nos ennemis brutaux, il faut à la
fois du courage et de la lucidité. La clarté commence par la connaissance de la
différence entre le bien et le mal. Pourtant, aussi incroyable que cela puisse
paraître, de nombreux manifestants anti-Israël choisissent de se ranger du côté
du mal. Ils sont du côté du Hamas. Ils sont du côté des violeurs et des assassins.
Ils sont du côté des gens qui sont entrés dans les kibboutzim, dans une maison
où les parents ont caché les enfants, les deux bébés, dans le grenier, dans un
grenier secret. Ils ont assassiné la famille, les parents, ils ont trouvé le
loquet secret du grenier caché et ils ont assassiné les bébés. Ces manifestants
les soutiennent. Ils devraient avoir honte.