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13/11/2024

AMOS HAREL
La bande à Bibi est prête à réécrire la réalité pour l’exonérer de toute responsabilité dans la déculottée du 7 octobre

Amos Harel, Haaretz, 12/11/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

La vaste campagne de propagande menée par le bureau du Premier ministre vise à convaincre l’opinion publique israélienne que l’establishment de la défense est le seul responsable de l’échec, et à empêcher la création d’une commission d’enquête publique. Une seule chose fait obstacle à cette ligne de défense : les faits.


La carrière politique de Bibi, par Manny Francisco, Philippines

Les enquêtes menées par le service de sécurité Shin Bet et la police israélienne, qui menacent d’impliquer plusieurs personnes au sein du cabinet du Premier ministre, tournent autour d’une seule question principale : les efforts déployés par les membres du cercle rapproché de Benjamin Netanyahu pour le dédouaner de toute responsabilité dans les échecs qui ont conduit au massacre du 7 octobre de l’année dernière et, plus tard, des accusations selon lesquelles il aurait délibérément fait échouer un accord pour la libération d’autres otages.
La vaste campagne d’influence menée par le cabinet du Premier ministre depuis le début de la guerre avec le Hamas dans la bande de Gaza vise à persuader le public israélien et à empêcher la création d’une commission d’enquête nationale sur l’événement. Une partie de l’affaire a fait l’objet d’une enquête criminelle et ravive des tensions de longue date entre Netanyahou, d’une part, et les forces de l’ordre et les hauts gradés de la défense, d’autre part.
Ronen Bergman a rapporté dans Yedioth Aharonot lundi que l’enquête se concentre sur ce que le cabinet du Premier ministre savait de l’opération carte SIM avant le déclenchement de la guerre. Comme cela a été rapporté, le Shin Bet a surveillé des centaines de cartes SIM installées dans les téléphones portables des membres du Hamas à Gaza. Ces cartes devaient permettre aux militants de diffuser des vidéos de l’attaque directement dans la bande de Gaza et de communiquer avec leurs membres après leur passage en Israël. L’activation des cartes SIM était connue en Israël pour signaler une attaque imminente du Hamas - et le Shin Bet savait qu’elles étaient utilisées dans les heures précédant l’aube du 7 octobre. Ce fait, ainsi que les changements de localisation des responsables et des principaux activistes du Hamas, ont été la principale raison des consultations menées par le chef d’état-major des FDI, Herzl Halevi, et le chef du Shin Bet, Ronen Bar, dans les heures qui ont précédé l’attaque.
La ligne de défense publique de Netanyahou est la suivante : « Personne ne m’a prévenu ». Selon sa version des faits, le Shin Bet et Tsahal ne l’ont pas informé avant qu’un barrage massif de roquettes ne s’abatte sur Israël à 6h29 le 7 octobre, et il n’est donc pas responsable de la débâcle. Ses partisans et leurs porte-parole sur les réseaux sociaux et dans les médias ont formulé des allégations plus graves : les renseignements ont été intentionnellement cachés au premier ministre. Ils laissent entendre que cela est lié aux tensions entre Netanyahou et l’establishment de la défense au sujet de la réforme judiciaire et de la menace de milliers de réservistes de ne pas se présenter à leur poste en signe de protestation.
Le mois dernier, Omri Maniv de Channel 12 News a rapporté que le Shin Bet avait effectivement publié une mise à jour concernant l’activation des cartes SIM à 2h58 du matin, par le biais d’un réseau informatique qui fournit des informations simultanément au Conseil de sécurité nationale (qui rend compte directement au Premier ministre) et à la police israélienne. L’avertissement était accompagné d’une déclaration indiquant qu’il pouvait s’agir d’une préparation à une attaque du Hamas.
Plus tard, Bar a décidé d’envoyer deux équipes d’intervention rapide (« Tequila ») dans la zone frontalière de Gaza, mais bien que les évaluations aient continué à parler d’une présence du Hamas le long de la frontière, elles ne prévoyaient pas une attaque simultanée sur des dizaines de sites. Une autre alerte concernant les cartes SIM et d’autres développements inquiétants a été transmise au secrétaire militaire de Netanyahou, le général de division Avi Gil, par le Shin Bet quelques minutes avant le début de l’attaque. Gil en a discuté par téléphone avec Netanyahou au milieu de la première série de tirs de roquettes ; ils ont eu une seconde conversation environ 11 minutes plus tard.
Au cours des trois heures et demie qui ont précédé le début de l’attaque, le bureau du Premier ministre a été tenu informé par deux canaux différents : le Conseil de sécurité nationale et son secrétaire militaire. On ne sait toujours pas exactement quand Gil a été mis au courant et si les informations lui ont été communiquées en temps utile par l’intermédiaire de son conseiller en renseignement, le colonel S.
Netanyahou a affirmé à plusieurs reprises qu’il n’avait entendu parler pour la première fois des événements de cette nuit-là que lors de la conversation qui s’est déroulée à 6h29. Son bureau a même cherché à nier qu’il était au courant du suivi des cartes SIM, et a été contraint de se rétracter lorsqu’il est apparu clairement que cette affirmation était sans fondement.
Quoi qu’il en soit, l’enquête semble montrer que le Shin Bet a tenté d’informer l’équipe de. Netanyahou sur les deux canaux dans les heures qui ont précédé le massacre. Cela contredit la ligne de défense de Netanyahou, qui affirme que l’information lui a été cachée. On peut donc soupçonner que ce n’est pas l’imaginaire « État profond », les FDI et le Shin Bet qui lui ont délibérément refusé l’information ; ce sont plutôt des problèmes dans sa propre cour - son secrétaire militaire et le Conseil de sécurité nationale - qui ont empêché sa transmission rapide.
Si tout ce qui s’est passé cette nuit-là est une absence de rapport, ce n’est pas criminel en soi. Mais cela met en évidence des problèmes opérationnels au sein du cabinet du Premier ministre et sape les efforts déployés pour transférer la responsabilité au Shin Bet. Cela explique probablement les tensions croissantes entre Netanyahou et Bar. Pour Netanyahou, Bar et ses collaborateurs sont les premiers responsables de l’échec, mais au lieu de tomber à bras raccourcis sur le Premier ministre, ils sont engagés dans les enquêtes en cours sur son bureau (les partisans de Netanyahou laissent même entendre qu’ils extorquent des aveux contre lui à ceux qui font l’objet de l’enquête).
Le Shin Bet mène une autre enquête sur l’affaire du vol d’informations sensibles des services de renseignement militaire, qui ont ensuite été divulguées aux médias étrangers. L’enquête a conduit à l’arrestation par le Shin Bet d’Eli Feldstein, l’un des porte-parole du premier ministre, un fait que le cabinet du premier ministre a également tenté de nier dans un premier temps. En outre, quatre autres officiers du renseignement militaire et du Shin Bet ont également été arrêtés. D’autres membres du cabinet du premier ministre et des personnalités qui lui sont proches pourraient être convoqués pour être interrogés.
Le Premier ministre et son entourage sont confrontés à un mouvement de tenaille mené par le Shin Bet. Ceci explique probablement les menaces de limogeage de Bar qui ont émergé la semaine dernière. Le chef du Shin Bet est aussi celui qui a parlé le plus fort dans les discussions internes sur la nécessité de parvenir rapidement à un accord sur les otages avec le Hamas. Bar a récemment répété aux ministres qu’un accord était à portée de main, ce que nie Netanyahou.
Lundi, un autre haut fonctionnaire de la défense a démissionné : Le bureau du nouveau ministre de la défense, Israel Katz, a annoncé que le général de division (à la retraite) Eyal Zamir, directeur général du ministère et nommé par Yoav Gallant, avait demandé à démissionner. Jusqu’à récemment, le nom de Zamir avait été cité comme l’un des principaux candidats à la succession de Halevi en tant que chef d’état-major.
Fermeture pour travaux
Entre-temps, plusieurs personnes impliquées dans l’affaire des procès-verbaux falsifiés ont fait des déclarations. La tentative présumée de modifier les heures officielles des entretiens que Netanyahou a eus avec Gil et d’autres personnes, dans les premières heures qui ont suivi l’attentat du 7 octobre, constitue une infraction pénale évidente.
On soupçonne des personnes de l’entourage du premier ministre d’avoir tenté de modifier les documents pour « améliorer » sa ligne de défense vis-à-vis du 7 octobre et pour en faire porter la responsabilité à l’establishment de la défense.
Entre-temps, un différend est apparu entre le bureau du procureur de l’État et la police au sujet de l’enquête. Le premier a l’impression que la police, qui est contrôlée par le ministre de la sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, est influencée par son désir de minimiser les allégations faisant l’objet de l’enquête et de s’assurer qu’elle ne mette pas en danger le premier ministre.
Netanyahou a pris la peine de publier lundi une vidéo dans laquelle il affirme que son bureau « fait l’objet d’attaques sauvages et incontrôlées, alors que le gouvernement et le cabinet que je dirige s’efforcent constamment de repousser nos ennemis qui cherchent à nous détruire ». En plus d’envoyer un message aux autorités chargées de l’enquête, il semble qu’il tente de faire savoir à son peuple qu’il continue à le soutenir et qu’il ne le renoncera pas. Dans le même temps, quelqu’un s’est assuré de divulguer aux médias que Feldstein coopère effectivement avec les enquêteurs, bien qu’il n’ait pas signé d’accord pour livrer les preuves de l’État.
Les personnes qui se sont entretenues avec Netanyahou lundi ont indiqué qu’il était très inquiet au sujet de l’enquête. Lors d’une réunion avec le cabinet de sécurité, il a attaqué la procureure générale Gali Baharav-Miara en réponse aux informations de presse selon lesquelles elle avait l’intention de soutenir le licenciement de Ben-Gvir et a averti que ce serait « un court chemin vers une crise constitutionnelle ».
Netanyahou utilise son implication dans la guerre comme excuse pour une nouvelle tentative, attendue de longue date, de retarder son témoignage dans son procès pénal. Celui-ci était prévu pour le 2 décembre, mais il demande qu’il soit reporté de deux mois et demi.
Ses avocats avancent deux arguments principaux : la première est qu’il n’a pas eu le temps de préparer son témoignage en raison d’une « série d’événements extraordinaires », notamment l’escalade de la guerre à Gaza et au Liban. La seconde est qu’en témoignant dans le bâtiment non protégé du tribunal de district de Jérusalem, il risquerait d’être victime d’une tentative d’assassinat. Ils ont cité le drone du Hezbollah qui a frappé la résidence privée de Netanyahou à Césarée le mois dernier (la famille n’était pas à la maison), endommageant la fenêtre de la chambre du couple.
Il serait intéressant de savoir si une telle demande de sécurité pourrait être soulevée par un citoyen ordinaire cherchant à être exempté de comparaître devant un tribunal de Haïfa ou d’Acre (bien qu’il s’agisse ici d’un risque posé à Netanyahu personnellement).
Les avocats du premier ministre affirment notamment qu’il était occupé en août par des négociations sur les otages. Les cyniques diront qu’à l’époque, Netanyahou et ses collaborateurs étaient surtout préoccupés par l’échec d’un accord, comme l’a révélé la fuite dans le journal allemand Bild, qui est au centre de l’enquête Feldstein.
Quant à l’affirmation selon laquelle la guerre prend tout le temps de Netanyahou, cela ne l’a pas empêché, au cours des deux derniers mois, de trouver le temps d’évincer Gallant, de relancer la réforme judiciaire et de passer de nombreuses heures à trouver un moyen de donner une sanction légale à l’évitement de la conscription par les Haredim [juifs orthodoxes exemptés de service militaire, NdT], alors même que les réservistes s’effondrent sous l’effet de la tension due à des mois de service interminables.


 

13/07/2024

Le général de division Yehuda Fuchs, génocidaire à visage humain


Ci-dessous, 2 articles sur le général de division Yehuda Fuchs (54 ans), qui vient de se démettre de son poste de commandant en chef des forces d’occupation israéliennes en Cisjordanie, qu’il occupait depuis 2021. Auparavant, il avait commandé la Division de Gaza depuis 2016 et été deuxième attaché militaire à Washington depuis 2019. Les journalistes décortiquent le discours de départ à la retraite de cet éminent représentant de l’“armée la plus morale du monde”, qui va sans doute se lancer en politique dans l’“unique démocratie (génocidaire) du Moyen-Orient”. Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

 

Le commandant en chef d’Israël en Cisjordanie n’est pas un “moraliste” : il n’est qu’un hypocrite de plus

Gideon Levy, Haaretz, 11/7/2024

 

Comme tout ce qui concerne l’armée israélienne, les généraux peuvent être divisés en trois groupes. Le plus grand est celui des individus sans visage dont les noms, et encore moins les opinions, sont inconnus de la plupart des Israéliens. Ils gravissent les échelons, prennent leur retraite, vont travailler pour une entreprise de défense et c’est tout. Les deux autres sont des groupes minoritaires : d’une part les droitiers, les colons, les religieux, les militants et d’autre part  les “moralistes”, les “gauchistes”, ceux qui “tirent puis pleurent”* et se retirent avec une réprimande retentissante. C’est généralement le pire groupe et le plus hypocrite, et c’est celui auquel appartient le chef sortant du commandement central de Tsahal, le général de division Yehuda Fuchs.

 

Le commandant du Commandement central, le général Yehuda Fuchs, en mai. Photo : unité du porte-parole de Tsahal

 

Au cours de sa mission de trois ans, Fuchs a été érigé en ennemi des colons, soi-disant. Le groupe le plus cynique et le plus extorqueur de la société israélienne, qui pourrait apprendre aux ultra-orthodoxes une ou deux choses sur le chantage, connaît son travail : les colons attaquent pour terroriser. Quiconque a des doutes sur la véritable attitude de Fuchs à l’égard des colons ferait bien d’écouter son discours de départ à la retraite. 

 

À l’en croire, la grande majorité des colons sont des citoyens respectueux de la loi. Il n’y a rien à ajouter à propos de Fuchs. Pas un seul colon ne respecte la loi, et encore moins le droit international - qui, comme c’est étrange, s’applique aussi à Israël - et la plupart d’entre eux sont fiers de leurs émeutiers, qui réalisent le “miracle” de la ministre Orit Strock*. Fuchs était un ami des colons, comme tous les chefs du Commandement central, de Rehavam Ze’evi (1968-72) à lui-même, tous esclaves soumis du « peuple des collines ».

 

Mais le chef du commandement central est avant tout l’assujettisseur de la population palestinienne. Le mandat de Fuchs en Cisjordanie a été l’un des plus cruels pour les Palestiniens. C’est toujours le cas avec les généraux éclairés. Fuchs laisse derrière lui une Cisjordanie en ruines - exsangue, écrasée, sans emploi, menaçant d’exploser, obstruée et pauvre comme elle ne l’a jamais été depuis la seconde Intifada.

 

Aucun officier de principe ne peut être responsable d’une telle cruauté - même si Ben Caspit***, un authentique représentant du centre militariste et ultranationaliste qu’il croit éclairé, écrit sur X : « Fuchs est un officier de principe avec des valeurs, un patriote israélien, qui n’a pas fui les questions difficiles. ... Merci, Yehuda ».

 

23/05/2024

AMOS HAREL
Le procureur de la CPI, Karim Khan, a créé une nouvelle réalité pour Israël, et cela pourrait mal se terminer

Amos Harel, Haaretz, 21/5/2024
Traduit par Layân Benhamed, édité par Fausto Giudice, Tlaxcala

 Israël n’est pas la Russie et les sanctions occidentales auront un impact sur tous les aspects de la vie ici Une enquête de l’Institut d’études de sécurité nationale montre que la confiance du public dans les déclarations du porte-parole des FDI est en train de s’éroder.

Carlos Latuff

La demande du procureur général de la Cour pénale internationale de délivrer un mandat d’arrêt à l’encontre du Premier ministre et du ministre de la Défense d’Israël, ainsi que de trois dirigeants du Hamas, place Israël dans une réalité diplomatique à laquelle il n’’a jamais été confronté auparavant.

À court terme, et pour la première fois, elle met les dirigeants israéliens face à une véritable menace internationale suite à leur décision de poursuivre la guerre à Gaza. À long terme, si les mandats d’arrêt sont délivrés, nous risquons de nous retrouver face à une avalanche diplomatique, avec de possibles effets considérables sur les relations économiques, scientifiques et commerciales, ainsi que dans d’autres domaines.

Ces mesures prises à l’encontre d’un pays démocratique [sic] en pleine guerre sont sans précédent et mettent Benjamin Netanyahou et Yoav Gallant en danger d’extradition s’ils se rendent dans des pays membres de la Cour.

Les responsables israéliens ont critiqué à juste titre [sic] la décision de mettre dans le même sac Netanyahou, Gallant et Yahya Sinwar, Mohammed Deif et Ismail Haniyeh, les chefs d’une organisation terroriste dont les membres ont commencé la guerre par un massacre de civils israéliens.

Cependant, on peut soupçonner que l’ordre des démarches du procureur général était inversé. Il a cherché à traduire les dirigeants israéliens en justice pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Les dirigeants du Hamas ont été ajoutés à la demande afin de créer une fausse représentation d’équilibre impartial dans le processus.

Contrairement aux premières prévisions, l’enquête du procureur général, Karim Khan, ne vise que des hommes politiques. Aucun officier de l’armée n’est inclus à ce stade. Les allégations se concentrent sur les mesures prises à l’encontre des habitants de Gaza, principalement la privation de nourriture des civils comme méthode de guerre.

Cela indique probablement que Khan sait que l’affirmation selon laquelle les forces de défense israéliennes tuent délibérément de nombreux civils ne tient pas la route. Il est apparu récemment que des organisations internationales ont commencé à mettre en doute les données qu’elles ont reçu du Hamas, qui tentait de faire valoir un taux particulièrement bas de combattants palestiniens par rapport aux civils parmi les personnes tuées.

La démarche de M. Khan est susceptible d’éclairer la Cour internationale de justice de La Haye, qui délibère sur une décision appelant à la fin de la guerre. Le refus de Netanyahou d’accepter cette décision risque de mettre Israël sur la voie de sanctions internationales, si le Conseil de sécurité des Nations unies commence à discuter de la question. Israël n’est ni la Russie ni l’Iran, c’est un pays démocratique qui dépend entièrement de ses relations avec l’Occident.

Cette situation ne dérange probablement pas les dirigeants d’extrême droite du gouvernement, mais un danger potentiel est en train de se développer qui pourrait avoir un impact négatif sur la vie de nombreux citoyens israéliens. On peut imaginer que Sinwar et Deif sont moins gênés par la perspective de ne pas pouvoir se rendre en Europe.

Comme beaucoup d’autres incidents dans cette guerre, il semble que ce développement découle en partie non seulement du deux poids deux mesures de la communauté internationale à l’égard d’Israël, mais aussi de la conduite insensée des dirigeants israéliens.

Les accusations de famine sont entendues précisément au moment où Israël autorise une large distribution de l’aide humanitaire à Gaza et où la situation s’est améliorée dans de nombreuses régions. Mais au début de la guerre, le gouvernement a pris des mesures délibérées pour rendre la vie difficile à la population palestinienne et a coupé toutes les voies d’approvisionnement entre Israël et la bande de Gaza. C’est ainsi que la crise actuelle a été créée, et elle a été aggravée par des commentaires extrêmes et étranges de ministres et de membres de la coalition.

Netanyahou a attaqué l’enquête de M. Khan lundi et a reçu un soutien relativement large de la part des hommes politiques israéliens, depuis le président jusqu’aux rangs les plus élevés. Aujourd’hui, un effort tardif est fait pour enrôler l’administration usaméricaine afin qu’elle menace la CPI.

Ils se tournent vers l’administration et le président mêmes que les ministres et les députés israéliens ont régulièrement dénigrés. Amir Tibon a rapporté dans ces pages dimanche que le conseiller usaméricain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a informé Netanyahou que les USA lui fourniraient bientôt le texte intégral de l’accord usaméricano-saoudien en cours d’élaboration, dont une partie porte sur la normalisation entre Riyad et Jérusalem.

Netanyahou devra décider s’il l’adopte, y compris une déclaration sur le principe de l’établissement d’un Etat palestinien à l’avenir. Pour l’instant, il semble que le Premier ministre répondra par la négative, malgré la dépendance à l’égard des USA sur la scène internationale et la nécessité croissante de mettre fin à la guerre à Gaza et à la frontière libanaise.

À ce stade, on ne sait pas encore comment la bombe lâchée à La Haye affectera les bombes qui continuent de tomber sur Rafah. L’opération militaire est plus importante que ce que l’on dit au public. La 162edivision s’est emparée de plus de la moitié de la route de Philadelphie, le long de la frontière égyptienne, et progresse lentement jusqu’à la périphérie de Rafah. Des combats ont déjà lieu autour de la première ligne de maisons du camp de réfugiés de Brazil, dans la partie la plus occidentale de la ville. En outre, les responsables des FDI ont l’impression que l’opposition tranchée des USAméricains à l’entrée d’Israël à Rafah s’affaiblit.

Cela se produit en partie parce que la principale revendication usaméricaine contre l’opération n’a pas eu lieu. Quelque 1,4 million de civils palestiniens s’étaient rassemblés dans la ville et ses environs après que l’armée eut conquis d’autres régions. Israël a déclaré pouvoir évacuer la plupart d’entre eux en cinq semaines et les USAméricains ont estimé que cette promesse était sans fondement. Après deux semaines, entre 800 000 personnes (selon l’UNRWA) et 1 million (selon l’armée) ont quitté les lieux, s’installant dans des abris temporaires et surpeuplés.

Au sein de l’establishment de la défense, les avis sur la poursuite de l’opération sont partagés. Les partisans de la conquête de Rafah estiment qu’Israël doit vaincre la dernière brigade régionale du Hamas et ses quatre bataillons.

Cependant, même eux admettent que cela ne signifiera pas la défaite du Hamas, mais nécessitera plutôt la poursuite des combats dans d’autres parties de Gaza pendant de nombreux mois. Les opposants à l’opération estiment qu’il faut s’efforcer de parvenir à un accord sur les otages et mettre fin à la guerre sur les deux fronts, même s’il faut pour cela admettre qu’Israël n’a pas atteint son objectif et n’a pas complètement démantelé le régime du Hamas.

Les deux parties s’opposent à la solution la plus radicale présentée par Netanyahou et ses ministres d’extrême droite : la préparation de l’établissement d’une administration militaire prétendument temporaire à Gaza. Gallant a réitéré son opposition à cette idée lundi devant un public hostile, la délégation du Likoud à la Knesset. Il a prévenu que l’armée n’avait pas assez de soldats pour remplir une telle mission et qu’elle serait obligée d’étendre le service obligatoire des combattants à quatre ans.

Quiconque connaît l’état d’esprit des soldats et de leurs parents sait qu’il serait très difficile de mettre en œuvre une telle mesure. Pour l’instant, Netanyahou adopte la ligne militante, mais il reste à voir si le danger personnel qu’il court à La Haye aura un impact sur ses considérations.

Les points d’interrogation se multiplient

L’armée subit de plein fouet les conséquences de cette situation. Plus la guerre à Gaza s’éternise et tant qu’aucune date n’est fixée pour le retour des habitants du nord dans leurs foyers, plus l’opinion publique s’interroge sur les chances d’atteindre les objectifs qu’Israël s’est fixés au départ. Dans le même temps, l’opinion publique perd également confiance dans l’armée.

L’Institut d’études de sécurité nationale de l’université de Tel-Aviv a réalisé cette semaine un sondage d’opinion. Les résultats sont assez clairs. La confiance de l’opinion publique s’effrite, qu’il s’agisse de l’annonce faite à l’armée ou des décisions prises par le chef d’état-major Herzl Halevi.

Depuis le début de la guerre, l’institut a suivi l’évolution de la confiance du public dans les rapports du porte-parole des FDI. Le point le plus bas, ce qui n’est pas surprenant, a été atteint la semaine suivant le début de la guerre : 66 % des Juifs interrogés faisaient alors confiance au porte-parole. Ce chiffre a atteint 88 % au plus fort de l’opération terrestre, à la mi-novembre. Il est tombé à 78 % à la mi-avril. Cette semaine, il a encore chuté à 68%.

Halevi devrait également s’inquiéter. Les sondeurs ont demandé si le chef d’état-major avait le mandat de nommer une nouvelle série de commandants au sein de l’état-major général, comme cela a été fait au début du mois lorsque cinq nominations de ce type ont été annoncées. Seuls 26 % des personnes interrogées ont répondu qu’il disposait d’un tel mandat pour procéder à des nominations en fonction de ses propres considérations, tandis que 34 % ont répondu « uniquement les nominations nécessaires » et 23 % ont déclaré qu’il ne disposait pas d’un tel mandat.

Halevi a décidé de nommer le général de brigade Shlomi Binder à la tête du renseignement militaire au sein de l’état-major général, en remplacement du général de division Aharon Haliva, qui prenait sa retraite, mais il a choisi de procéder à trois autres nominations (et d’en promouvoir une cinquième, Avi Blut, pour remplacer Yehuda Fuchs à la tête du commandement central).

Une grande partie des critiques à l’encontre de Halevi sont politiques et visent à lui faire porter l’entière responsabilité des échecs du 7 octobre, afin de couvrir la responsabilité de Netanyahou. Cependant, le chef de cabinet devrait prêter attention aux conclusions : le large soutien du public à son égard, malgré l’horrible massacre, était basé en grande partie sur l’hypothèse que son mandat était limité dans le temps et qu’il avait l’intention de prendre sa retraite.

Une longue série de nominations soulève des questions. Il en va de même du sentiment que la guerre n’atteint pas ses objectifs. Il s’agit là d’un problème croissant pour l’armée, qui s’ajoute aux difficultés que le Premier ministre et ses messagers lui imposent.

 

 

 

13/10/2023

AMOS HAREL
Guerra Israel-Gaza: un fiasco catastrófico que provocará una conmoción política

Amos Harel, Haaretz, 8/10/2023
Traducido por CMBL, Tlaxcala

El fallo de los servicios de inteligencia y la mala preparación israelíes no fueron los únicos problemas: parece que el concepto defensivo operativo de Israel frente a Gaza se ha hecho añicos Netanyahu tendrá que pagar un precio político por su política hacia Hamás tras la guerra.



Un soldado de Tsahal observa un coche en llamas en la ciudad de Ashkelon, en el sur de Israel, el sábado. Foto: Ilan Assayag

El viernes a mediodía, un alto funcionario del Estado Mayor conversaba con un invitado en su despacho de Tel Aviv. Pocos minutos después de que el reloj electrónico del despacho marcara las 14.00 horas, ambos observaron que no se habían percatado de la hora exacta en que estalló la Guerra de Yom Kippur hace 50 años. La conversación derivó naturalmente hacia las lecciones de 1973.

“En los territorios ocupados”, dijo el oficial, “estamos a cinco minutos de una intifada”. Lo dijo sin saber que estaba profetizando. El anfitrión, como el resto de las FDI, estaba preocupado sobre todo por lo que pudiera ocurrir en Cisjordania. Pero delante de las narices del establishment de defensa, un ataque sin precedentes de Hamás estaba tomando forma al mismo tiempo, a lo largo de la frontera de Gaza.

Deberíamos desconfiar de la histeria excesiva. Pero no debemos minimizar la gravedad de la calamidad que se ha producido. Israel está en guerra desde el sábado por la mañana. El ataque de Hamás, que cogió por sorpresa a los servicios de inteligencia israelíes, derrumbó completamente el concepto defensivo operativo en la frontera de la Franja de Gaza. Más de 250 personas han muerto en el lado israelí y más de 1.590 han resultado heridas, cifra que podría aumentar considerablemente una vez que se hayan registrado todos los lugares atacados.

Según informes procedentes de Gaza, decenas de prisioneros y de cadáveres han sido trasladados de Israel a Gaza. Incluso en términos de rehenes [sic] y de desaparecidos, esta situación no es comparable al secuestro de Gilad Shalit en 2006. Es poco probable que el gobierno modere sus ataques aéreos sobre Gaza por proteger la vida de los prisioneros israelíes. Es probable que en el fragor del momento no se tengan en cuenta tales consideraciones.

Israel se ha referido a la “doctrina Dahiya”, que implica la destrucción sistemática de las infraestructuras en zonas densamente pobladas, como una lección aprendida de la segunda guerra del Líbano en 2006. Es lo que está ocurriendo actualmente en Gaza, con gran intensidad.

Las FDI, el Shin Bet y la policía se enzarzaron en combates casa por casa durante diez horas en comunidades y bases militares donde se habían atrincherado palestinos armados. En algunos lugares, como la ciudad de Ofakim y el kibutz Be'eri, los terroristas se atrincheraron con rehenes [sic].

El ejército está movilizando fuerzas de reserva a escala de una movilización de guerra. En algunas comunidades y bases del ejército se han producido terribles masacres. Aunque se dispararon miles de cohetes y misiles contra el frente interno israelí desde el sur hasta Jerusalén y a la aglomeración de Tel Aviv, se trataba principalmente de una táctica de distracción. Los esfuerzos de Hamás se concentraron en las comunidades situadas a lo largo de la frontera. Trágicamente, tuvieron éxito.



Humo y llamas tras el impacto por las fuerzas israelíes a una torre en la ciudad de Gaza, el sábado. Foto: Mohammed Salem/ Reuters

La reacción de Israel ha costado caro, tanto para los atacantes como por los ataques aéreos dentro de la Franja de Gaza. Se han perdido cientos de vidas palestinas y se espera que los ataques se intensifiquen durante la noche y en los próximos días. Pero ése no es el único escenario que podría estallar.

Aunque las FDI están concentrando sus fuerzas y esfuerzos en el sur, deben tener en cuenta la posibilidad de una guerra en varios escenarios que incluiría Cisjordania, Jerusalén Este y posiblemente Hezbolá y elementos extremistas entre los árabes israelíes. Hezbolá está esperando a ver cómo se desarrollan los acontecimientos y está considerando sus acciones. Podemos suponer que el líder de Hezbolá, Nasralá, tiene el dedo en el gatillo.

La situación exige una dolorosa comparación histórica. La concepción israelí de Gaza se ha derrumbado. Ha fracasado en su política, en el despliegue de sus fuerzas defensivas, en su preparación ante sorpresas y en la ausencia total de avisos de los servicios de inteligencia. En la noche del viernes al sábado, los dirigentes políticos y militares de Israel dormían tranquilos en casa. No se reforzaron las fuerzas porque no hubo alerta temprana. Lo normal era pensar que Hamás se estaba preparando para nuevos juegos de guerra.

La inteligencia militar y el estado mayor del ejército fueron incluso más lejos: durante el último año, afirmaron a menudo que Hamás había sido disuadida por Israel tras los resultados de campañas anteriores y que no pretendía iniciar una nueva guerra. En realidad, cientos, si no miles, de combatientes de Hamás llevaban meses preparándose para un ataque sorpresa, sin que nada de esto se hubiera filtrado. Mientras tanto, Israel debatía si debía aumentar el número de trabajadores autorizados a entrar en el país desde Gaza por motivos laborales.



Trabajadores palestinos esperan para cruzar el puesto de control de Al-Jalama, controlado por Israel, cerca de Yenín, de camino a su trabajo en Israel. Foto: Raneen Sawafta / REUTERS

El catastrófico resultado se produjo 50 años y un día después del estallido de la Guerra de Yom Kippur. Se trata de un enorme fracaso, compartido por todos los dirigentes políticos y militares, pero esta cuestión solo deberá tratarse en profundidad una vez finalizada la guerra. El problema es que Israel entra en esta guerra en un estado de crisis sin precedentes, en el que el comportamiento extremista y demencial del gobierno ha dictado una agenda centrada en todo lo malo.

Esto no absuelve a los escalones profesionales, pero sin duda obstaculizará el funcionamiento del Estado en los difíciles días que se avecinan. Hamás aprendió las lecciones de la Operación Borde Protector en 2014 y se preparó en consonancia. Durante esa campaña, aunque intentó llevar a cabo ataques utilizando túneles, la organización fracasó en gran medida en sus esfuerzos por introducir combatientes en Israel, siendo frustrados la mayoría de estos intentos por las fuerzas de las FDI.

Esta vez, Hamás atacó posiciones del ejército donde el estado de alerta parece haber sido bajo y las fuerzas limitadas. También se produjeron enfrentamientos en el cuartel general de la división de Gaza y en otras bases militares. Los daños sufridos por el cuartel general de la división han perturbado gravemente la cadena de mando y de control a lo largo de toda la valla fronteriza.

Soldados, policías y otros miembros de las fuerzas de seguridad, así como residentes voluntarios [los famosos “civiles”, NdlT], lucharon heroicamente para bloquear a los combatientes que ya se hallaban dentro de las comunidades. Dicho esto, hay que decir que también hubo ejemplos terribles de disposición problemática para el combate y falta de competencia por parte de algunas de las fuerzas tomadas por sorpresa. Altos oficiales de la reserva, veteranos de muchas guerras, que vieron vídeos grabados por Hamás, quedaron totalmente conmocionados por lo que vieron.



Palestinos atraviesan la valla de seguridad entre Gaza e Israel el sábado. Foto: Stringer/Reuters

Pero el problema no radica solo en eso o en la falta de inteligencia. Parece que todo el sistema, simplemente, se ha derrumbado. Esto no ocurrió cuando Israel se enfrentó al ejército egipcio o a Hezbolá. Esta vez, ha sido un grupo mucho más pequeño quien asestó a Israel su golpe más doloroso desde 1973 (con un número de bajas en los primeros días que alcanzó los niveles del primer día de esta guerra), en escenas que recuerdan los horrores de 1948. No obstante, cabe señalar que ambas guerras terminaron con la victoria de Israel.

El muro resultó inútil

Tras la inmovilización temporal de los pasos fronterizos, las fuerzas especiales de Hamás (Nujba) dirigieron su atención a un gran número de comunidades a lo largo de la frontera, que no contaban con defensas significativas. El resultado es que, incluso después de varias horas desde que comenzó el ataque a las 6,30 h. de la mañana, algunas comunidades siguen sitiadas, con combatientes deambulando en busca de víctimas. Por desgracia, estos planes son exactamente para lo que Hamás se ha entrenado durante años. Sin previo aviso, con un frágil despliegue defensivo, los muros fueron traspasados.

El obstáculo construido por Israel, un enorme muro diseñado para impedir la excavación de túneles ofensivos, no ha servido de nada. Simplemente ha sido burlado. Las puertas operativas de la valla fronteriza utilizadas por las FDI fueron atravesadas por Hamás, que arrasó la zona con hombres armados en camionetas. El coronel retirado Yossi Langotsky, veterano de la inteligencia militar y de los paracaidistas, advirtió en un artículo en Haaretz en 2018 que las FDI estaban construyendo una Línea Maginot inútil en la Franja de Gaza, que sería traspasada en caso de crisis. Ayer resultó que tenía razón.

A lo largo de todo el día se alzaron las voces de los residentes de estas comunidades, algunas de ellas ocupadas por Hamás. Fueron desgarradoras. Esta tragedia se desarrolló en directo por televisión, y toda la nación pudo oírla y verla. Las consecuencias a largo plazo para los israelíes que viven a lo largo de la frontera, para las relaciones entre Israel y los palestinos y para la situación regional serán enormes. La confianza y el respeto entre el público y las fuerzas de seguridad, y las FDI en particular, se han roto de una forma que se dejará sentir aquí durante años.



Palestinos celebran la destrucción de un tanque israelí en la barrera de la Franja de Gaza, al este de Khan Younis, el sábado. Foto: Yusef Masud/AP

En la primera fase de esta guerra, Hamás ya ha producido sus escenas de victoria, que celebrará en las redes sociales y en los canales de televisión. Al mismo tiempo, la organización y sus dirigentes se enfrentarán al desastre, al igual que los habitantes de la Franja de Gaza. Hamás ha obtenido una enorme victoria operativa, pero su éxito puede haber ido demasiado lejos.

Israel responderá con una fuerza inmensa, con pocas restricciones al uso de fuego real en zonas urbanas densamente pobladas. Cuando los palestinos difunden fotos de cadáveres mutilados y prisioneros maltratados, de saqueos y bárbaras celebraciones de la victoria, a los israelíes les hierve la sangre. Entre los objetivos ya alcanzados en Gaza se encuentran rascacielos utilizados por Hamás y la Yihad Islámica, pero también viviendas familiares. Hoy, con el telón de fondo de un cruel ataque perpetrado con el objetivo de matar civiles, Israel cree que cuenta con amplia legitimidad internacional para actuar. Los resultados se dejarán sentir en Gaza.

No se puede descartar la posibilidad de maniobras terrestres y la ocupación de la Franja de Gaza. Los líderes de Hamás, Yahya Sinwar y Mohammed Deif, que se jactaron de la derrota que infligieron a las FDI el sábado por la mañana, aún podrían conseguir su deseada muerte como mártires. Los líderes de otras organizaciones de la región tampoco están a salvo.

Es posible que el escenario de pesadilla que se está desarrollando en Gaza no termine ahí. Es probable que se extienda a otras zonas. Todo esto sorprende a Israel, como se ha dicho, en un mal momento. Quizá forme parte del cálculo de Hamás de que puede explotar la debilidad de Israel.

Dadas las graves lagunas en materia de inteligencia, no podemos descartar la hipótesis de que no sepamos lo que está ocurriendo en otras zonas. ¿Estaba coordinada esta acción con Hezbolá e Irán? ¿Está Hezbolá esperando a que Israel utilice un gran número de sus misiles interceptores de la Cúpula de Hierro antes de entrar en la refriega? Presumiblemente, Israel estará enviando ahora serias advertencias a través de diversos canales a Teherán, Damasco y Beirut.

Un error de concepto

En vísperas de Yom Kippur, el general de división Eran Niv, jefe de inteligencia de transmisiones del Estado Mayor de las FDI, concedió una entrevista a Haaretz. Está detrás de la reedición de un viejo libro [1962] titulado "Pearl Harbor: Advertencia y Decisión", de Roberta Wohlstetter. Su análisis del fracaso operativo y de inteligencia que sufrió Estados Unidos en 1941 podría, en su opinión, ayudarnos a prevenir el próximo fracaso. Los editores de esta entrevista se mostraron menos optimistas. “La próxima sorpresa llegará - la cuestión está en saber cómo se prepara Israel para ella“, decía el pie de foto.

Los acontecimientos del sábado demostraron que la respuesta era: muy insatisfactoria. En los 26 años que llevo cubriendo la defensa israelí para Haaretz, no recuerdo un día más horrible. Es tanto más incómodo cuanto que la sorpresa se produjo en una zona en la que Israel gasta miles de millones de shekels con fines de vigilancia. A la hora de la verdad, no sabíamos nada.

Pero el fallo no fue sólo de recopilación de información, sino también operativo e incluso conceptual. “Llevamos años viviendo en una realidad imaginaria”, dijo el sábado un alto oficial de la reserva refiriéndose a los combates en la Franja de Gaza, mientras se dirigía a toda prisa hacia el frente norte y trataba de escuchar noticias de su casa.



Civiles israelíes evacuados del kibutz Holit, cerca de Gaza, el sábado. Foto: Eliyahu Hershkovitz

“Nos hicimos demasiado dependientes de la sofisticada barrera subterránea, de la tecnología. Nos convencimos de que Hamás estaba desanimada y asustada, y de que siempre tendríamos alertas a tiempo. Pensábamos que sabíamos analizar sus intenciones y pensamientos. Será difícil desengañarse”.

Una nueva realidad política

La guerra que se está librando en Gaza está cambiando completamente las cartas en términos de acontecimientos diplomáticos y políticos. Los soldados de reserva que habían anunciado que ya no se presentarían a filas debido al golpe de estado judicial han regresado a sus unidades y cuarteles generales. Es probable que algunos de ellos participen ahora en los vuelos que lanzan enormes cantidades de bombas sobre Gaza. Los principales partidos de la oposición, Yesh Atid y Unidad Nacional, ya han expresado su voluntad de discutir la creación de un gobierno de unidad.

En las actuales circunstancias de emergencia, cuando la alternativa es ir a la guerra con Bezalel Smotrich e Itamar Ben-Gvir ocupando puestos clave en el gabinete, no parece haber más remedio que formar un gobierno así.

Como ocurrió hace 50 años, la sorpresa llegó en Sabbat. Al final del Sabbat, los portavoces [de Netanyahu] comenzaron su asalto. Es culpa del Shin Bet, es culpa de la inteligencia militar, es culpa del Jefe del Estado Mayor, es culpa del movimiento de protesta. La protesta se suspenderá por el momento, y con razón, hasta que termine la guerra. Pero no podemos renunciar a una investigación exhaustiva en su punto culminante: ¿qué nos ha pasado y cómo hemos caído en semejante trampa asesina?

Aparentemente no hubo avisos de inteligencia, pero sí señales de advertencia, desde Gaza hasta Cisjordania. Todos los dirigentes las ignoraron. Podemos esperar una enorme repercusión política, como en 1973. El primer ministro, Benjamin Netanyahu, no debemos olvidarlo, es responsable de un fracaso político y de seguridad sin precedentes.

El autoproclamado Sr. Seguridad, epíteto adoptado por sus partidarios, lanzó advertencias a Irán y a Hezbolá, pero se burló de la necesidad de tomar medidas diplomáticas en el ámbito palestino, dejándose ganar por la calma en el frente de Hamás, sin vigilar el estado de preparación del ejército. Cuando termine esta guerra, tiene que pagarse el precio de este error, como pasó con Golda Meir hace 50 años.

 

08/10/2023

AMOS HAREL
Guerre Israël-Gaza : un fiasco catastrophique qui provoquera une onde de choc politique

Amos Harel, Haaretz, 8/10/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

 

L'échec du renseignement et la mauvaise préparation israéliens n'étaient pas les seuls problèmes : il semble que la conception défensive opérationnelle d'Israël face à Gaza ait volé en éclats Netanyahou devra payer un prix politique pour sa politique à l'égard du Hamas après la guerre.

 

Un soldat de Tsahal regarde une voiture en flammes dans la ville d'Ashkelon, dans le sud d'Israël, samedi. Photo : Ilan Assayag

 

Vendredi à la mi-journée, un officier supérieur de l'état-major général s'est entretenu avec un invité dans son bureau de Tel-Aviv. Quelques minutes après que l'horloge électronique du bureau a affiché 14 heures, tous deux ont remarqué qu'ils avaient raté l'heure exacte à laquelle la guerre du Kippour avait éclaté il y a 50 ans. La conversation a naturellement dérivé sur les leçons de 1973.

 

« Dans les territoires occupés », dit l'officier, « nous sommes à cinq minutes d'une intifada ». Il dit cela sans savoir qu’il est en train de prophétiser. L'hôte, comme l'ensemble des FDI, était principalement préoccupé par ce qui pouvait se passer en Cisjordanie. Mais au nez et à la barbe de l'establishment de la défense, une attaque sans précédent du Hamas prenait forme au même moment, le long de la frontière de Gaza.

 

Il faut se méfier de l'hystérie excessive. Mais il ne faut pas minimiser la gravité de la calamité qui s'est produite. Israël est en guerre depuis samedi matin. L'attaque du Hamas, qui a pris les services de renseignement israéliens par surprise, a complètement démoli la conception défensive opérationnelle à la frontière de la bande de Gaza. On dénombre plus de 250 morts du côté israélien et plus de 1 590 blessés, un chiffre qui pourrait augmenter de manière significative une fois que tous les sites attaqués auront été fouillés.

Selon des informations en provenance de Gaza, des dizaines de prisonniers et de corps ont été emmenés d'Israël à Gaza. Même en termes d'otages [sic] et de personnes disparues, cette situation n'est pas comparable à l'enlèvement de Gilad Shalit en 2006. On voit mal le gouvernement modérer les frappes aériennes sur Gaza par souci de protéger la vie des prisonniers israéliens. Il est probable que dans le feu de l'action, de telles considérations ne seront pas prises en compte.

 

Israël a parlé de la “doctrine Dahiya”, qui implique la destruction systématique des infrastructures dans les zones fortement peuplées, comme d'une leçon tirée de la deuxième guerre du Liban en 2006. C'est ce qui se passe actuellement à Gaza, avec une grande intensité.

 

Les FDI, le Shin Bet et la police se sont livrés à des combats maison par maison pendant dix heures dans des communautés et des bases militaires où s'étaient retranchés des Palestiniens armés. Dans quelques endroits, comme la ville d'Ofakim et le kibboutz Be'eri, les terroristes se sont retranchés avec des otages [resic].