La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

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20/03/2025

“Je suis là où je pense”
Walter Mignolo, penseur décolonial

À presque 84 ans (il les aura le 1er mai), Walter Mignolo peut faire état d’un curriculum et d’une bibliographie impressionnants. Né à Corral de Bustos, dans la pampa gringa chica argentine, ce fils de paysans italiens émigrés dans la province de Córdoba était un gringo aux yeux des criollos et des gauchos. Avec une licence de philosophie de l’Université de Córdoba, il décroche une bourse pour la France et s’embarque vers Paris quelques mois après le Cordobazo, l’explosion sociale. 

À Paris, il rejoint l’École des hautes études en sciences sociales et suit les cours de Roland Barthes,Gérard Genette, Algirdas Greimas et Oswald Ducrot. Le gringo est devenu un « Sud-Américain ». Muni d’un doctorat en sémiologie en 1974, il débarque aux USA après un bref crochet par Toulouse. De l’Université d’Indiana, il passe à celle du Michigan puis enfin à la Duke University de Durham, en Caroline du Nord, où il fera la plus grande partie de sa carrière universitaire. Lecteur de Foucault et des structuralistes, il bifurque vers ce qui deviendra l’école décoloniale, inspirée notamment par les écrits de Frantz Fanon. Aux USA, l’Italo-Argentin est devenu un Latino, ou un Hispanic. 

En plus de 40 ans, Mignolo a produit un corpus de textes (livres, articles, conférences) passionnants dans le cadre du réseau modernité/colonialité, un réseau informel de chercheur·es et de penseur·es principalement latin@s, éparpillé·es aux quatre coins des malnommées “Amériques”. 

Ses livres, publiés en anglais et en espagnol, ont été, pour certains, traduits dans d’autres langues, à l’exception…du français ! En effet, on ne trouve qu’un seul livre de Mignolo traduit en français, La désobéissance épistémique. Incroyable, mais vrai ! Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. 

Je vous propose donc, pour commencer, deux entretiens avec Walter Mignolo, datant de 2000 et 2007, qui vous permettront de découvrir le personnage et son œuvre. D’autres textes suivront, si nous parvenons à survivre.- Fausto GiudiceTlaxcala 

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