La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

12/03/2023

MUHAMAMD MUSLIH
La politique arabe et la montée du nationalisme palestinien avant 1948

Muhammad Muslih, Journal of Palestine Studies, Vol. 16, N° 4 (été 1987), pp. 77-94
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Cet article est basé sur un chapitre du livre The Origins of Palestinian Nationalism (Columbia University Press et Institute for Palestine Studies, 1988).


Muhammad Muslih enseigne les sciences politiques au C.W. Post College de l’université de Long Island (USA). Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la politique arabe et la politique étrangère syrienne. Au moment où il a publié ce livre, il enseignait au département des langues et cultures du Moyen-Orient à l’université Columbia.


Dans le passé, les analyses du développement du nationalisme palestinien ont eu tendance à surestimer le rôle joué par le sionisme et à sous-estimer les facteurs arabes internes qui ont conduit à la montée, non seulement du nationalisme palestinien, mais aussi d’autres nationalismes arabes locaux. Dans le cas des écrivains arabes, ceux qui ont embrassé le nationalisme - qu’il soit local (wataniyyah) ou panarabe (qawmiyyah) - étaient enclins à imputer les problèmes et les contradictions des mouvements nationaux arabes aux forces de l’impérialisme européen. Ils avaient tendance à considérer les forces politiques qui ont émergé dans les pays arabes à l’est de Suez après le démembrement de l’Empire ottoman comme le résultat d’une lutte avec une puissance ou un mouvement étranger. D’autre part, les écrivains sionistes, préoccupés par la scène palestinienne locale, ont souvent négligé l’arène arabe plus large dans laquelle la politique palestinienne évoluait.1

Ces interprétations ne résistent pas à un examen approfondi des documents.

 Les entités politiques qui ont lutté pour l’indépendance dans les territoires à l’est de Suez après la Première Guerre mondiale étaient de nouvelles créations, façonnées à partir des débris de l’Empire ottoman par les hommes d’État des puissances coloniales étrangères. Après la défaite finale de l’Empire ottoman, l’ancien ordre d’allégeance politique au souverain dynastique de l’État islamique a été progressivement remplacé par un ordre d’allégeance au pays dans lequel on vivait. En d’autres termes, les nationalismes locaux ont commencé à prendre racine en Palestine, en Syrie et en Irak et se sont progressivement imposés. C’est à l’examen des premières étapes de ce processus en Palestine que cet essai est consacré. Pour démêler l’ensemble des facteurs impliqués dans ce processus, il est utile de penser en termes de deux cadres : le cadre idéologique, la transformation de la loyauté politique d’un ensemble d’idées à un autre ; et le cadre institutionnel, les élites politiques dans les rangs desquelles les idées ont pris forme.

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