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24/01/2023

ANTONIO MAZZEO
Deux universités italiennes participent à des war games cyber-spatiaux et nucléaires

Antonio Mazzeo, 22/1/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

C’est une nouvelle étape dans le processus de renforcement du complexe militaro-industriel-universitaire italien. Joint Stars, « l’événement annuel le plus important en matière d’entraînement de défense », a débuté, comme l’explique l’état-major des forces armées italiennes.


« Joint Stars est un exercice inter-forces et inter-agences ordonné par le chef d’état-major des armées, l’amiral Giuseppe Cavo Dragone, planifié et dirigé par le Comando Operativo di Vertice Interforze  (COVI, Commandement opérationnel conjoint interforces) », ajoute l’état-major.

La première phase des jeux de guerre se déroule au Centre de simulation et de validation de l’armée de terre (CESIVA) de Civitavecchia, l’organisme chargé de « préparer les postes de commandement, les états-majors et les unités destinés à être déployés hors du territoire national » et de tester les nouveaux systèmes de guerre prévus par le programme Forza NEC (Network Enabled Capacity) de « numérisation du champ de bataille ».

"Cette première phase de Joint Stars, qui s’achèvera le 27 janvier, consiste en une activité de type exercice de poste de commandement visant à vérifier les capacités de planification d’un état-major national interforces en matière d’opérations de défense des espaces aériens, terrestres et maritimes, de cybersécurité et de sécurité spatiale, de défense contre les contaminations chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires, et de lutte contre les menaces découlant des technologies émergentes, notamment celles impliquant l’utilisation de drones, y compris sous-marins », explique l’état-major.

Lors de la réunion inaugurale de  Joint Stars, le commandant du COVI, le général Francesco Paolo Figliuolo, a souligné l’importance de prendre en compte les aspects juridiques, culturels, politiques, la perspective de genre et les relations avec la presse lors de la planification d’une opération militaire. « Le fait d’avoir ici un public composé non seulement de membres des forces armées, mais aussi d’autres réalités proches de la défense, comme la Guardia di Finanza, la Croix-Rouge, les capitaineries portuaires, les pompiers, la protection civile et le monde universitaire, nous donne l’occasion de partager, d’appliquer et de mettre en pratique toutes les leçons qui nous seront utiles à l’avenir pour faire face au début d’une crise », a conclu le général Figliuolo.

Et c’est précisément pour accroître l’interopérabilité entre les forces armées et les institutions universitaires que 11 étudiants de la Libera Università Internazionale degli Studi Sociali "Guido Carli" (LUISS) de Rome et de la Scuola Superiore Sant’Anna de Pise ont été “encadrés” dans l’équipe de Joint Stars. « Dans ce cadre, les étudiants des deux universités ont travaillé avec des militaires aux côtés de ceux que l’on appelle les conseillers ou consultants du commandant dans les domaines politique, juridique et de l’information publique », explique la Défense. « Pour les étudiants, le scénario de l’exercice et la dynamique de travail typique d’un état-major militaire ont représenté une occasion valable d’accroître leur expérience et leur connaissance des missions et des tâches que l’instrument de la Défense nationale garantit dans son travail quotidien pour la défense des citoyens, du territoire de l’État, des objectifs stratégiques nationaux et de ceux de l’Alliance atlantique ».

L’utilisation d’étudiants universitaires dans le cadre d’exercices militaires à forte valeur stratégique est un phénomène de plus en plus fréquent en Italie. En juillet 2022, trois équipes composées d’étudiants des universités de Trieste, Budapest et Ljubljana, ainsi que d’officiers autrichiens, italiens, slovènes et hongrois se sont affrontées dans un wargame très serré organisé par le commandement de la brigade alpine Julia à Udine. « Les équipes ont simulé les factions, les communautés, les minorités, les autorités, les forces de sécurité locales et internationales, les agences civiles et les médias présents dans une zone de crise fictive », note l’état-major de la Défense. « L’exercice a représenté la phase finale d’un projet pilote qui voit la Force terrestre multinationale et les universités partenaires collaborer à l’activité d’analyse de l’environnement opérationnel à des fins d’exercice et d’exploitation (...) qui permettra de mener de nouvelles activités d’entraînement et d’éducation au profit de la force multinationale ».

En octobre dernier, lors du maxi-exercice Mare Aperto [Mer ouverte], qui s’est déroulé dans les régions centre-sud de l’Italie et dans l’espace aéromaritime entre les détroits adriatique, ionien, tyrrhénien et sicilien (impliquant 4 000 militaires et une cinquantaine d’unités navales et de sous-marins de l’OTAN), 50 étudiants de 13 universités publiques et privées étaient présents : les universités de Bari, Bologne, Catane, Gênes, Milan, Trieste, la Cattolica del Sacro Cuore de Milan, le Politecnico de Milan, la Federico II de Naples, la Sant’Anna de Pise, La Sapienza de Rome, la LUISS de Rome et l’Université pour étrangers de Sienne.

« Sous la direction et la supervision de personnel expérimenté dans les différents domaines - des étudiants universitaires sont impliqués dans les états-majors opérationnels en tant que conseillers politiques et juridiques et agents d’information publique », explique la Défense. « Leur participation à l’exercice est fondamentale dans le cadre plus large du renforcement des liens existants avec les universités : une combinaison stratégique et innovante des opérations et de la culture de défense ».

Lors de la première édition de Mare Aperto (octobre 2021), neuf universités avaient participé aux jeux de guerre. « Des chercheurs des universités de Bari et de Catane, notamment, ont été accueillis à bord du navire San Giorgio afin d’opérer dans le cadre des activités de débarquement menées par la Brigade San Marco », a rapporté le service de presse de l’université des Pouilles. « Le personnel de l’université a réalisé une série de relevés morphotographiques et bathymétriques, numériques et à haute résolution, des différentes plages où se sont déroulés les exercices, afin d’améliorer la capacité à détecter, en temps réel, les zones les plus propices au débarquement ».

L’Université en tenue de camouflage pour planifier des attaques et des opérations spéciales de guerre...

 

Les heureux élus


 

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