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06/02/2022

MILENA RAMPOLDI
« Impossible ici » : un livre plus que jamais d'actualité
Conversation avec Rudolph Bauer sur le roman de Sinclair Lewis

Milena Rampoldi, ProMosaik, 6/2/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

L'écrivain usaméricain Sinclair Lewis est né le 7 février 1885 et mort en 1951. En 1930, il fut le premier USAméricain à recevoir le prix Nobel de littérature. Lewis était bien informé sur la montée du nazisme grâce à sa deuxième femme, Dorothy Thompson. Elle était correspondante de presse à Berlin et avait même interviewé Hitler en personne. Son roman de 1935 It Can't Happen Here sur l'élection d'un président autoritaire était à la fois une réaction à la montée d'Hitler et une aide à la campagne électorale de Franklin D. Roosevelt, dans sa confrontation politique avec le radical Huey Long, un « menteur inculte à la vision du monde idiote » qui s'en prenait agressivement aux minorités et qui est appelé Berzelius « Buzz » Windrip dans le livre. Le roman a connu un grand succès aux USA et a eu un fort impact politique. Édité avec une traduction de Raymond Queneau en 1937 par Gallimard, réédité en 1953, il a été réédité par les Éditions La Différence en 2016 et 2019. À l'occasion du 137e anniversaire de la naissance de l'écrivain, nous nous sommes entretenus sur l'actualité de ce livre avec l'artiste, poète, chercheur en sciences sociales et militant pour la paix allemand Rudolph Bauer .


Pourquoi « It can't happen here » de Sinclair Lewis est-il si actuel aujourd'hui ?

L'actualité du roman de Sinclair Lewis publié en 1935 aux USA, It Can't Happen Here, ressort déjà du titre. La conviction que « ça ne peut aps se passer ici » correspond à la conviction de nombreuses personnes que l'histoire ne se répète pas, que les événements survenus dans un pays ne se produiront pas dans un autre. Le retour d'un système totalitaire d'inspiration fasciste, tel qu'il a régné en Allemagne à partir de 1933 et dans les pays envahis par l'Allemagne à partir de 1939 jusqu'à la capitulation à la fin de la guerre en 1945, est totalement exclu et impensable. Jusqu'à présent, une grande partie de la population ne doute pas que les mesures d'urgence prises en raison du COVID-19 visent uniquement à assurer le bien-être sanitaire des personnes. Une deuxième raison de l'actualité du roman est le personnage fictif de Doremus Jessup, l'éditeur sexagénaire du journal provincial Daily Informer. Jessup incarne cette partie du milieu intellectuel qui se considère comme éclairée et politiquement indépendante. Les journalistes, rédacteurs et commentateurs de nos médias actuels lui ressemblent sur ce point. Ils n'ont pas adopté et n'adoptent pas de position objective ou critique en matière de pandémie et de mesures gouvernementales, mais se font les propagandistes de la politique officielle. Pour citer une troisième référence au présent, la plupart des gens soi-disant de gauche, tels que nous les trouvons dans des partis et des organisations comme Attac ou dans les syndicats, leur ressemblent également. Même là où ces pseudo- et quasi-gauchos sont sceptiques vis-à-vis de la politique gouvernementale, ils ne demandent pas le retour à la démocratie, mais des mesures étatiques plus sévères, une action plus brutale de la police, des interdictions professionnelles, l'obligation de porter un masque et une vaccination obligatoire qui balaie toutes les objections scientifiques et les doutes concernant les expériences de thérapie génique. Ils ne veulent pas admettre qu'il existe des signes fascistes et des parallèles.

Que signifie pour vous le fascisme ? Comment peut-on décrire le paradigme fasciste ? À quoi reconnaît-on le fascisme ?

À ses origines, le fascisme était un mouvement social. Il est né d'une réaction des classes sociales qui voyaient leur avenir menacé par des crises fondamentales de nature économique, sociale et politique. Cette menace concernait la classe ouvrière, la classe moyenne des artisans et des employés ainsi que les fonctionnaires, mais aussi les entrepreneurs. Le mouvement fasciste a d'abord englobé un large éventail d'approches idéologiques, principalement nationalistes, réactionnaires et antidémocratiques, ainsi que des objectifs de politique d'expansion et de puissance. Plus tard, le terme de fascisme a été utilisé dans un sens plus large, de manière à englober l'ensemble des sous-systèmes et institutions politiques, sociaux et économiques issus de ce mouvement. Si l'on compare les manifestations historiques du fascisme avec sa résurgence actuelle, nous trouvons, outre une série de points communs, des différences graduelles. Outre ses racines de crise, la forme de domination du fascisme d'hier et d'aujourd'hui a en commun : premièrement, un système politique totalitaire qui élimine les droits démocratiques fondamentaux et réprime toute opposition ; deuxièmement, une idéologie communautaire agressive qui constitue le fondement de la cohésion sociale et qui s'appuie et se précipite sur des images de l'ennemi, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur ; troisièmement, l'ordre économique du corporatisme. Dans le corporatisme, l'appareil d'État favorise d'une part les intérêts du capital. D'autre part, l'appareil du pouvoir s'appuie sur la promotion, la bienveillance et le patronage de la part du grand capital. Nous pouvons donc distinguer en termes de paradigmes trois éléments du fascisme et désigner les critères suivants, qui constituent une réponse aux crises politiques, sociales et économiques : (a.) le régime politique totalitaire, (b.) l'idéologie communautaire fasciste à proprement parler et (c.) le corporatisme politico-économique.

Dans l'énumération des éléments du fascisme, où peut-on les situer dans le système de santé et dans la médecine ? Peut-on observer aujourd'hui une fonction similaire à celle de l'époque dans la relation entre la médecine et le fascisme ? Je pense par exemple au rôle particulier du virus, de la virologie et de la médecine, mais aussi du système de santé et de l'industrie pharmaceutique.

Les parallèles entre l'époque et aujourd'hui sont frappants. Le système nazi utilisait des catégories biologiques et biopolitiques pour différencier les « Volksgenossen [compagnons ethniques] aryens dignes de vivre » des « Volksschädlinge [nuisibles à l’ethnie] indignes de vivre ». Aujourd'hui encore, ces distinctions résonnent lorsque l'on parle d'un côté de la « solidarité avec les faibles et les malade », et de l'autre du comportement « nuisible à la communauté » des « réfractaires au masque » et aux « vaccins », qui sont traités d’« irresponsables » et d' « égoïstes » et exclus. Sous le fascisme nazi, les médecins servaient d'agents de sélection du point de vue de la politique démographique et de l'eugénisme. Ils classaient les personnes dans des catégories telles que « apte au travail » et « inapte au travail », « apte à la guerre » et « inapte à la guerre », « apte à la procréation » et « inapte à la procréation ». En coopération avec l'Institut Robert-Koch, qui est à nouveau actif aujourd'hui en Allemagne, et avec les laboratoires de l'industrie pharmaceutique, ils étudiaient les dangers des virus et des bactéries ou l'effet des médicaments et des vaccins. Ils ont mené des expériences humaines meurtrières. Comme aujourd'hui, les médecins et leurs organisations professionnelles étaient hautement considérés comme des piliers du régime politique totalitaire. Comme à l'époque, les gouvernants s'appuient sur les résultats et les calculs des virologues, des épidémiologistes et des médecins, tout en supprimant massivement les résultats contraires. Comparable à l'idéologie fasciste de la communauté nationale de l'époque, le régime hygiéniste répressif sert à produire une idéologie du « nous » sur la base de la peur et de la panique générées par les médias et à l'aide de la symbolique des masques et de la distanciation. Enfin, l'interaction entre l'État et l'économie se répète aujourd'hui encore, lorsque des milliards sont dépensés, voire gaspillée, pour rembourser des revenus manquants - par exemple à la compagnie aérienne allemande Lufthansa - et pour soutenir publiquement des programmes de recherche et de développement.

MILENA RAMPOLDI
„Das ist bei uns nicht möglich“: ein mehr denn je aktuelles Buch
Rudolph Bauer im Gespräch über den Roman von Sinclair Lewis

Milena Rampoldi, ProMosaik, 6.2.2022

Der US-amerikanische Schriftsteller Sinclair Lewis wurde am 7. Februar 1885  geboren und starb 1951. 1930 wurde ihm als erstem US-Amerikaner der Nobelpreis für Literatur zugesprochen. Lewis wusste vieles über den Aufstieg der Nazis durch seine zweite Frau, Dorothy Thompson. Sie war Auslandskorrespondentin in Berlin und hatte Hitler sogar persönlich interviewt. Sein Roman von 1935 It Can't Happen Here (dt. „Das ist bei uns nicht möglich“) über die Wahl eines autoritären Präsidenten war eine Reaktion auf den Aufstieg Hitlers und zugleich eine Wahlkampfhilfe für Franklin D. Roosevelt in der politischen Auseinandersetzung mit dem Radikalen Huey Long, einem „ungebildete(n) Lügner mit idiotischer Weltanschauung“, der sich aggressiv mit Minderheiten anlegte und im Buch Berzelius „Buzz“ Windrip genannt wird. Der Roman war in den USA sehr erfolgreich und hatte eine starke politische Wirkung. Nach der Amtseinführung Präsident Trumps wurde er 2017 vom Aufbau Verlag in der alten Übersetzung des Kleistpreisträgers Hans Meisel neu herausgegeben. Anlässlich des 137. Geburtstages des Schriftstellers haben wir uns mit dem Künstler, Dichter, Sozialwissenschaftler und Friedensaktivisten  Rudolph Bauer über die Aktualität dieses Buches unterhalten.


 Warum ist Sinclair Lewis‘ „It can’t happen here“ gerade heute so aktuell?

Die Aktualität des 1935 in den USA veröffentlichten Romans „Das ist bei uns nicht möglich“ von Sinclair Lewis ergibt sich fürs erste bereits aus dem Titel. Die Überzeugung, „it can’t happen here“, entspricht der Überzeugung vieler Menschen, dass sich Geschichte nicht wiederholt, dass Vorkommnisse in einem Land nicht auch in einem anderen sich ereignen werden. Völlig ausgeschlossen und undenkbar sei die Wiederkehr eines totalitären Systems faschistischer Prägung, wie es von 1933 an in Deutschland und ab 1939 in den von Deutschland überfallenen Ländern bis zur Kapitulation bei Kriegsende 1945 herrschte. Ein Großteil der Bevölkerung bezweifelt bislang nicht, dass die wegen des Corona-Virus getroffenen Notstandsmaßnahmen allein dem gesundheitlichen Wohl der Menschen dienen. Ein zweiter Grund für die Aktualität des Romans ist die fiktive Figur des Doremus Jessup, des 60-jährigen Herausgebers der Provinzzeitung „Daily Informer“.  Jessup verkörpert jenen Teil des intellektuellen Milieus, das sich für aufgeklärt und politisch unabhängig hält. Bezüglich dieser Haltung ähneln ihm die Journalistinnen und Journalisten, Redakteurinnen und Redakteure, Kommentatorinnen und Kommentatoren unseres heutigen Medienbetriebs. Sie nahmen und nehmen in Sachen Pandemie und staatliche Maßnahmen keine objektive oder kritische Position ein, sondern betätigen sich als Propagandisten der amtlichen Politik. Ihnen gleichen, um einen dritten Gegenwartsbezug zu benennen, auch die meisten der vermeintlich Linken, wie wir sie in Parteien und Organisationen wie Attac oder in den Gewerkschaften vorfinden. Selbst wo diese Pseudo- und Quasi-Linken der Regierungspolitik skeptisch gegenüberstehen, fordern sie nicht die Rückkehr zur Demokratie, sondern schärfere staatliche Maßnahmen, ein brutaleres Vorgehen der Polizei, Berufsverbote, Maskenzwang und eine Impfpflicht, die alle wissenschaftlichen Einwände und Bedenken gegenüber gentherapeutischen Experimenten vom Tisch wischt. Sie wollen nicht wahrhaben, dass es faschistische Vorzeichen und Parallelen gibt.

Was bedeutet für Sie Faschismus? Wie lässt sich das faschistische Paradigma beschreiben? Woran erkennt man den Faschismus?

In seinen Ursprüngen war der Faschismus eine soziale Bewegung. Diese kam zustande als Reaktion der sozialen Klassen, die ihre Zukunft aufgrund der fundamentalen Krisen wirtschaftlicher, gesellschaftlicher und politischer Art als bedroht erlebten. Die Bedrohung betraf die Arbeiterklasse, die Mittelschicht der Handwerker und Angestellten sowie die Beamten, aber auch die Unternehmer. Die faschistische Bewegung umfasste zunächst ein breites Spektrum ideologischer, vor allem völkisch-nationaler, reaktionär-antidemokratischer Ansätze sowie Zielsetzungen expansiv-machtpolitischer Art. Später wurde der Begriff des Faschismus in einem erweiterten Sinne in der Weise verwendet, dass er die Gesamtheit der aus dieser Bewegung hervorgegangenen politischen, gesellschaftlichen und wirtschaftlichen Teilsysteme und Institutionen umfasste. Vergleicht man die historischen Erscheinungsformen des Faschismus mit seinem Wiederaufleben in der Gegenwart, finden wir neben einer Reihe von Gemeinsamkeiten auch graduelle Unterschiede. Gemeinsam ist der Herrschaftsform des Faschismus damals wie heute außer den krisenhaften Wurzeln: erstens ein totalitäres politisches System, welches demokratische Grundrechte beseitigt und jede Opposition unterdrückt; zweitens eine aggressive Gemeinschaftsideologie, die den Grundstock für den gesellschaftlichen Zusammenhalt bildet und sich sowohl im Inneren wie auch nach außen auf Feindbilder stützt und stürzt; drittens die Wirtschaftsordnung des Korporatismus. Im Korporatismus fördert  einerseits der Staatsapparat die Interessen des Kapitals. Andererseits stützt sich der Herrschaftsapparat auf die Förderung, das Wohlwollen und die Gönnerschaft seitens des Großkapitals. Wir können paradigmatisch also drei Elemente des Faschismus unterscheiden und folgende Kriterien benennen, die eine Antwort auf die politischen, gesellschaftlichen und Wirtschaftskrisen darstellen: (a.) das totalitäre politische Regime, (b.) die im eigentlichen Sinn faschistische Gemeinschaftsideologie und (c.) den wirtschaftspolitischen Korporatismus.

Wo lassen sich bei der Aufzählung der Elemente des Faschismus diese im  Gesundheitssystem und bei der Medizin verorten? Lässt sich heute eine ähnliche Funktion im Verhältnis von Medizin und Faschismus beobachten wie damals? Ich denke etwa an die besondere Rolle des Virus, der Virologie und der Medizin, aber auch des Gesundheitswesens und der Pharmaindustrie.

Die Parallelen zwischen damals und heute sind frappierend. Das NS-System benutzte biologische und biopolitische Kategorien zur Differenzierung zwischen den „lebenswerten arischen Volksgenossen“ und den „lebensunwerten Volksschädlingen“. Auch heute schwingen diese Unterscheidungen mit, wenn auf der einen Seite von der „Solidarität mit den Schwachen und Kranken“ die Rede ist, auf der anderen aber vom „gemeinschaftsschädlichen“ Verhalten der „Masken-“ und „Impfverweigerer“, die als „verantwortungslos“ und „egoistisch“ beschimpft und ausgegrenzt werden. Im NS-Faschismus dienten Ärzte als Selektionsbeauftragte in bevölkerungspolitischer und eugenischer Hinsicht. Sie teilten die Menschen ein in Kategorien wie „arbeitsfähig“ und „arbeitsunfähig“, „kriegsverwendungsfähig“ und „nicht kriegsverwendungsfähig“, „gebärfähig“ und „nicht gebärfähig“. Sie erforschten in Kooperation mit dem in Deutschland auch heute wieder aktiven Robert-Koch-Institut und mit den Laboren der Pharmaindustrie die Gefährdung durch Viren und Bakterien bzw. die Wirkung von Arzneimitteln und Impfstoffen.  Sie führten tödliche Menschenversuche durch. Wie auch heute waren die Ärzte und ihre Standesorganisationen hoch angesehen als Stützen des totalitären politischen Regimes. Wie damals stützen sich die Regierenden auf die Befunde und Berechnungen von Virologen, Epidemiologen und Medizinern, wobei gegenteilige Befunde massiv unterdrückt werden. Vergleichbar mit der faschistischen Volksgemeinschaftsideologie damals, dient das repressive Hygiene-Regime auf der Basis von medial erzeugter Angst und Panik sowie mit Hilfe der Masken- und Abstandssymbolik der Herstellung einer Ideologie des „Wir“. Schließlich wiederholt sich auch heute das Zusammenspiel von Staat und Wirtschaft, wenn Milliardensummen zur Erstattung fehlender Einkünfte – etwa bei der deutschen Lufthansa – und zur öffentlichen Förderung von Forschungs- und Entwicklungsprogrammen ausgegeben, ja verschwendet werden.

16/01/2022

MILENA RAMPOLDI
En esta crisis del coronavirus, la mayoría de las personas de izquierda son víctimas de su fe en el Estado”: Michael Schneider sobre la ”toma transnacional del poder biopolítico” en acto

Milena Rampoldi, ProMosaik,, 2-1-2022
Traducido por María Piedad Ossaba y Fausto Giudice, Tlaxcala

Hablé con el profesor Michael Schneider (nacido en 1943) sobre el tema de la COVID-19 y la relación entre la medicina y el totalitarismo. Schneider es un escritor y socialista comprometido, conocido entre otras cosas por haber participado en el movimiento estudiantil de 1968, por ser el autor de “Neurose und Klassenkampf”  [Neurosis y lucha de clases, Siglo XXI, 1979) y por haber fundado el primer teatro callejero socialista en Berlín Oeste. Se distingue por su crítica perspicaz del status quo, y por lo tanto también de la degeneración “coronaviral” reinante, que contiene numerosos elementos no sólo políticos, sino también neuróticos. Pero dicha crítica es diferente. El poder es diferente hoy en día. Y el totalitarismo de hoy es diferente.

 

En esta era coronaviral, el vínculo entre medicina, el poder y el totalitarismo escapa a muchos, ¿por qué es así?

Si el vínculo entre medicina, poder y totalitarismo escapa a tantas personas en la crisis de la Corona, es ante todo por la naturaleza de esta nueva narrativa, extremadamente refinada y eficaz en su impacto sobre la psicología de las masas: que el Sars-Cov-2 es un virus asesino que amenaza a toda la humanidad y contra el que hay que “hacer la guerra”, como anunció el presidente francés en abril de 2020. En tiempos de guerra y crisis, el gobierno y los ciudadanos casi siempre se mantienen unidos. La “guerra contra el Corona y sus nuevos “mutantes peligrosos” se asemejan a 1984 de Orwell, donde la gente es constantemente movilizada y empujada en guerras ficticias contra nuevos enemigos que nadie ve jamás.   

Aún más sofisticado, incluso de un genio casi sádico (en el sentido de la guerra psicológica): la narrativa (elaborada por los servicios secretos y los laboratorios de ideas usamericanos) de un enemigo invisible y corrosivo que puede atacar en cualquier lugar y en cualquier momento y que puede esconderse en cada uno de nosotros, en tu vecino, tu compañero de trabajo, incluso en tus familiares más queridos y, a fortiori en ti mismo.

El postulado de la “persona enferma sin síntomas”, que pone en peligro a todos los demás como un “súper contaminante”, es especialmente insidioso, ya que alimenta la sospecha de todos contra todos y conduce a una inversión completa de la carga de la prueba: en la lucha contra el enemigo invisible, no todos los hombres son potencialmente sanos, pero potencialmente enfermos. Cada persona es un caso sospechoso aún no verificado y un peligro y debe demostrar su inocencia mediante hallazgos (pruebas) o vacunaciones actualizadas diariamente. Si no lo hace, el aislamiento y las restricciones de desplazamiento son medidas de autodefensa autorizadas por la  sociedad.

Este relato es nuevo y tiene éxito en particular porque pone a su servicio, por encima de todo, ideales comunitarios como la solidaridad, la responsabilidad hacia los demás, etc. que son justamente apreciados por la izquierda.  Es por eso que la mayoría de los izquierdistas, socialdemócratas y socialistas de izquierda no reconocen su carácter pérfido, especialmente porque se han convertido precisamente en víctimas de su fe en el Estado en este momento, durante la crisis de la Corona:  el hecho de que tras treinta años de privatizaciones neoliberales y políticas claras de corte (especialmente en el campo de la salud), el Estado, hasta entonces débil, tome de repente las riendas y haga de la salud de los ciudadanos la máxima suprema de su acción, es considerado por ellos como la prueba de la dimensión ética recuperada de la política. Pero, ¿por qué las élites dirigentes, por otra parte sin escrúpulos, habrían decidido detener la máquina mundial del lucro frente a un agente patógeno que afecta casi exclusivamente a los “improductivos”, los mayores de 80 años?

John Melhuish Strudwick, Un Hilo Dorado, 1885

05/01/2022

MILENA RAMPOLDI
«Οι περισσότεροι αριστεροί έχουν πέσει θύματα της εμπιστοσύνης τους στο κράτος»: Ο Μίχαελ Σνάϊντερ για τη συνεχιζόμενη «διεθνική βιοπολιτική κατάληψη της εξουσίας»

Milena Rampoldi, ProMosaik, 2/1/2022
Μετάφραση :
Niko Demo, Τλαξκάλα

Συνέντευξη με τον καθηγητή Μίχαελ Σνάϊντερ, (γεννημένος το 1943) με θέμα τον COVID-19 και τη σχέση μεταξύ ιατρικής και ολοκληρωτισμού. Ο Σνάιντερ συγγραφέας και στρατευμένος σοσιαλιστής,είναι γνωστός, μεταξύ άλλων, για τη συμμετοχή του στο φοιτητικό κίνημα του 1968, ως συγγραφέας του έργου «Neurose und Klassenkampf» [Νεύρωση και πάλη των τάξεων,Εκδόσεις Ράππα,1982] και την ίδρυση του πρώτου σοσιαλιστικού θεάτρου δρόμου στο Δυτικό Βερολίνο. Ο Μίχαελ Σνάϊντερ ξεχωρίζει για την οξυδερκή κριτική του στην υπάρχουσα τάξη πραγμάτων, άρα και στην εκφυλιστική «κορωνοϊακή» νεύρωση που κυριαρχεί και συγκεντρώνει πολλά στοιχεία όχι μόνο πολιτικά, αλλά και νευρωτικά. Τα πράγματα, όμως, σήμερα διαφέρουν κάπως. Η εξουσία σήμερα είναι διαφορετική. Και ο ολοκληρωτισμός είναι διαφορετικός.


Στην εποχή του κορωνοϊού που ζούμε, η σχέση ιατρικής, εξουσίας και ολοκληρωτισμού διαφεύγει από πολλούς, για ποιο λόγο κατά τη γνώμη σας;

Εάν η σχέση μεταξύ ιατρικής, εξουσίας και ολοκληρωτισμού διαφεύγει από τόσους πολλούς ανθρώπους, σε αυτήν την περίοδο κρίσης λόγω του κορωνοϊού, οφείλεται κυρίως στη φύση αυτής της νέας ιστορίας, εξαιρετικά εκλεπτυσμένης και αποτελεσματικής ως προς τον αντίκτυπό της στη ψυχολογία της μάζας : ότι ο Sars- Ο Cov-2 είναι ένας δολοφονικός ιός που απειλεί ολόκληρη την ανθρωπότητα, εναντίον του οποίου θα πρέπει να «κηρύξουμε τον πόλεμο», όπως ανακοίνωσε ο Γάλλος πρόεδρος τον Απρίλιο του 2020.

Σε περιόδους πολέμου και κρίσης, κυβέρνηση και πολίτες πάντα σχεδόν ενώνουν τις δυνάμεις τους. Ο «πόλεμος ενάντια στον κορωνοϊό» και τις νέες «επικίνδυνες παραλλαγές» του μοιάζει με το 1984 του Όργουελ, όπου οι άνθρωποι κινητοποιούνται συνεχώς και ωθούνται σε εικονικούς πολέμους ενάντια σε νέους εχθρούς που κανείς δεν βλέπει ποτέ. Ακόμη πιο εκλεπτυσμένα, από κάποια σχεδόν σαδιστική ιδιοφυΐα (κάτι σαν ψυχολογικός πόλεμος): η ιστορία (σκηνοθετημένη από τις αμερικανικές μυστικές υπηρεσίες και τις δεξαμενές σκέψης)  ενός αόρατου και πανίσχυρου εχθρού που μπορεί να χτυπήσει οπουδήποτε και ανά πάσα στιγμή και που μπορεί να κρυφτεί μέσα στον καθένα μας, στον διπλανό σου, στον συνάδελφό σου, ακόμα και ανάμεσα στα αγαπημένα σου πρόσωπα και, ακόμα χειρότερα, στον ίδιο σου τον εαυτό.

Η υπόθεση του «ασυμπτωματικού ασθενούς», που θέτει σε κίνδυνο όλους τους άλλους ως «υπερμολυντική», είναι ιδιαίτερα ύπουλη, γιατί τροφοδοτεί την καχυποψία όλων εναντίον όλων και οδηγεί σε πλήρη διακοπή του φόρτου των αποδεικτικών στοιχείων: στον αγώνα ενάντια στον αόρατο εχθρό, δεν είναι όλοι οι άνθρωποι δυνητικά υγιείς, αλλά δυνητικά άρρωστοι. Κάθε άτομο είναι ένα ύποπτο κρούσμα που δεν έχει ακόμη επαληθευτεί, ένας κίνδυνος και θα πρέπει να αποδείξει την αθωότητά του μέσω των ευρημάτων (επιχρίσματα) ή των εμβολίων που ενημερώνονται καθημερινά. Εάν δεν το κάνει, η περιθωριοποίηση και οι περιορισμοί μετακίνησης είναι μέτρα αυτοάμυνας που εγκρίνονται από την κοινωνία.

Αυτή η ιστορία είναι καινούργια, και βρίσκει ανταπόκριση επειδή θέτει στην υπηρεσία της πριν απ' όλα κοινοτικά ιδανικά όπως η αλληλεγγύη, η ευθύνη απέναντι στους άλλους κ.λπ., που είναι τόσο προσφιλή στην αριστερά. Να γιατί  η δόλια φύση της δεν αναγνωρίζεται από τους περισσότερους αριστερούς, τους σοσιαλδημοκράτες και τους αριστερούς σοσιαλιστές, πόσω μάλλον που οι τελευταίοι έχουν πέσει θύματα της εμπιστοσύνης τους στο κράτος ακριβώς τώρα, κατά τη διάρκεια της κρίσης λόγω του κορωνοϊού: το γεγονός ότι, μετά τα τριάντα χρόνια νεοφιλελεύθερων στερήσεων και πολιτικών μεγάλων περικοπών (όπως στον τομέα της δημόσιας υγείας), το μέχρι τότε αδύναμο κράτος παίρνει ξαφνικά τα ηνία στα χέρια του και καθιστά την υγεία των πολιτών το υπέρτατο σημείο της δράσης του, από αυτούς εκλαμβάνεται ως απόδειξη της ηθικής διάστασης που ανακαλύπτει και πάλι η πολιτική. Για ποιο λόγο όμως οι κυρίαρχες ελίτ, αδίστακτες μεταξύ άλλων, αποφάσισαν να σταματήσουν την παγκόσμια κερδοσκοπική μηχανή μπροστά σε ένα παθογόνο παράγοντα που επηρεάζει σχεδόν αποκλειστικά τους «μη παραγωγικούς», τους άνω των 80;

 

John Melhuish Strudwick, Μια χρυσή κλωστή,1885

 Σε ποιο βαθμό η εξουσία σήμερα διαφέρει από την εξουσία με την παραδοσιακή έννοια του όρου;

03/01/2022

MILENA RAMPOLDI
“In questa crisi del Corona gran parte delle persone di sinistra sono vittime della loro fede nello Stato”: Michael Schneider sulla "presa transnazionale di potere biopolitico " in corso

Milena Rampoldi, ProMosaik, 2/1/2022
Tradotto da Silvana Fioresi, Tlaxcala

Ho parlato con il professore Michael Schneider (nato nel 1943) sul tema della COVID-19 e sul rapporto tra medicina e totalitarismo. Schneider è uno scrittore e un socialista impegnato, conosciuto, tra l’altro, per aver partecipato al movimento studentesco del 1968, per essere l’autore dell’opera «Neurose und Klassenkampf»[Nevrosi e lotta di classe, Il Formichiere, Foligno, 1976] e per aver fondato il primo teatro di strada socialista a Berlino Ovest. Si distingue per la sua critica perspicace dello status quo, e quindi anche della degenerazione “coronavirale” regnante, che riunisce numerosi elementi non solo politici, ma anche nevrotici. Ma è diversa. Il potere oggi è diverso. E il totalitarismo, oggi, è diverso.

 

Nell’era coronavirale, che stiamo vivendo, il legame tra medicina, potere e totalitarismo sfugge a molti, qual è il motivo secondo Lei?

Se il legame tra medicina, potere e totalitarismo sfugge a tanta gente, in questo periodo di crisi da Corona, è innanzitutto a causa della natura di questa nuova storia, estremamente raffinata ed efficace nel suo impatto sulla psicologia di massa: che il Sars-Cov-2 è un virus assassino che minaccia l’intera umanità e contro il quale bisogna “fare la guerra”, come lo ha annunciato il presidente francese nell’aprile del 2020.

In tempo di guerra e di crisi, il governo e i cittadini uniscono quasi sempre le proprie forze. La “guerra contro il Corona” e le sue nuove “varianti pericolosi” assomiglia al 1984 di Orwell, in cui le persone sono costantemente mobilitate e spinte a guerre fittizie contro nuovi nemici che nessuno vede mai. Ancora più sofisticato, da genio quasi sadico (che va nel senso della guerra psicologica): la storia (messa in scena dai servizi segreti e dai think tanks americani) di un nemico invisibile e corrosivo che può colpire ovunque e in qualsiasi momento e che può nascondersi in ognuno di noi, nel tuo vicino di casa, nel tuo collega di lavoro, anche fra i tuoi cari e, ancora peggio, in te stesso.

La premessa del “malato asintomatico”, che mette in pericolo tutti gli altri in quanto “supercontaminatore”, è particolarmente insidiosa, perché alimenta il sospetto di tutti contro tutti e conduce a uno sconvolgimento completo del carico delle prove: nella lotta contro il nemico invisibile, tutti gli uomini non sono potenzialmente in buona salute, ma potenzialmente malati. Ogni persona è un caso sospetto non ancora verificato, un pericolo, e deve provare la sua innocenza tramite le constatazioni (tamponi) o dei vaccini attualizzati giorno dopo giorno. Se non lo fa, l’emarginazione e le restrizioni di movimento sono misure di autodifesa autorizzate dalla società.

Questa storia è nuova, e trova successo soprattutto perché mette al suo servizio prima di tutto degli ideali comunitari come la solidarietà, la responsabilità verso gli altri, etc., che sono proprio cari alla sinistra. Ecco perché la sua natura perfida non è riconosciuta dalla maggior parte dei simpatizzanti di sinistra, dei socialdemocratici e dei socialisti di sinistra, tanto più che questi ultimi sono diventati vittime della loro fede nello Stato  proprio adesso, durante la crisi dovuta al Corona: il fatto che, dopo trent’anni di privazioni neoliberali e di politiche di tagli evidenti (come nel campo della sanità pubblica), lo Stato, fino ad allora debole, prenda all’improvviso le redini in mano e faccia, a quanto pare, della salute dei cittadini, il punto supremo della sua azione, è considerato da loro come la prova della dimensione etica ritrovata da parte della politica. Ma perché le elite dirigenti, tra l’altro senza scrupoli, avrebbero deciso di fermare la macchina mondiale dei profitti davanti ad un agente patogeno che tocca quasi esclusivamente gli “improduttivi”, gli ultraottantenni?

 

John Melhuish Strudwick, Un filo d'oro, 1885

MILENA RAMPOLDI
“Most leftists have become victims of their trust in the State during the pandemic”: Michael Schneider on the ongoing “transnational biopolitical seizure of power”

 Milena Rampoldi, ProMosaik, 2/1/2022
Translated by
Lena Bloch

On the subject of coronavirus and the relationship between medicine and totalitarianism, I spoke with Prof. Michael Schneider (born 1943). Schneider is a writer and committed socialist, known among other things to this day from his time in the student movement, as the author of “Neurose und Klassenkampf” [“Neurosis and Class Struggle”. Engl. ‘Neurosis and Civilization : a Marxist/freudian Synthesis’, Seabury Press 1976] and as the founder of the first Socialist Street Theater in West Berlin. He stands out for his sharp criticism of the status quo, and thus also by criticism of the prevailing “covid-variants” narrative, which contains many elements that are not only political but also neurotic. But it changed and became somewhat different. Power today is different. And totalitarianism today is different.


In this Covid era, the connection between medicine, power and totalitarianism escapes the minds of so many, why is that?

The fact that the connection between medicine, power, and totalitarianism escapes the minds of so many is primarily because of the very nature of this new narrative, which is highly sophisticated and effective in its mass-psychological impact: That Sars-Cov-2 is a killer virus threatening all humanity, against which “we are at war,” as the French president proclaimed in April 2020.

In times of war and crisis, there is almost always seems to be  a unity of purpose between the State and the citizens. In the permanent “war against Corona” and its ever-new “dangerous variants,” things are now similar to Orwell's ‘1984,’ where people are constantly mobilized and incited  into fictitious wars against new enemies that no one ever gets to see. Even more sophisticated, indeed of almost sadistic genius (in the sense of psychological warfare) is the narrative (concocted by U.S. intelligence agencies and think tanks) of an invisible, treacherous enemy who can strike anytime, anywhere, and who can lurk inside any of us, inside your neighbor, your work colleague, even inside your dearest relatives, and even more so inside yourself.

Particularly insidious is the postulate of the “asymptomatically sick person" who, as a “super-spreader", endangers everyone else, fueling the suspicion of everyone against everyone and leading to a complete reversal of the presumption of innocence: In the fight against the invisible enemy, all people are not potentially healthy, but potentially sick. Every person is a suspected case that has not yet been checked and is a potential danger and must prove his or her innocence by means of rapid tests or vaccinations. If he/she fails to do so, removal and restrictions are permissible self-defense measures of society.

This narrative is new and so successful not least because it takes into its service above all collective ideals such as solidarity, responsibility towards fellow human beings, etc., which are dear to the left in particular. That is why its treacherous nature is not recognized by most leftists, social democrats and left-wing socialists, especially since they have just now, in the covid crisis, become the victims of their faith in the State: The fact that, after thirty years of neoliberal privatization and austerity policies (also and especially in the health sector), the hitherto weak State is now suddenly taking the reins and, as it seems, making the health of its citizens the top maxim of its actions, is seen by them as proof of the regained ethical dimension of politics. But why should the otherwise unscrupulous ruling elites have had suddenly decided to stop the global profit machine in the face of a pathogen that almost exclusively affects the "unproductive," the over-80s? 

John Melhuish Strudwick, A Golden Thread, 1885

 

How different is power in these times from power in the traditional sense?

Unlike traditional dictatorships and totalitarian systems, most of which are or were organized along nation-states’ lines (which by no means precluded alliances between them - think of the fascist Axis powers of Germany, Italy and Japan) and which eliminated their political opponents or deported them into camps, this time we are dealing with a transnational biopolitical seizure of power that “begins at the level of global governance and cuts deeply into the sovereignty of the individual,” as Kees van der Pijl, professor of international relations at the University of Sussex, has pointed out in his brilliant study, ‘States of Emergency: Keeping the Global Population in Check’ (Clarity Press 2021). “The imposition of a State of Emergency in virtually the entire world was first and foremost a political move, demonstrably long in the making and coordinated in a series of transnational think tanks and supranational organizations such as the WHO and the World Bank. On their advice and explicit instructions, governments have put their populations in a stranglehold. After all, what is at stake is the survival of the existing social order, which has been run down socially, economically and environmentally.”

However, the program being implemented in the slipstream of the "pandemic," the so-called “Great Reset” (as the programmatic paper by Klaus Schwab and Thierry Malleret reads) has nothing to do with health. Rather, it is about maintaining the power of the oligarchy, the transnational ruling class centered around a new power bloc of intelligence agencies, IT giants and media conglomerates.

02/01/2022

MILENA RAMPOLDI
« Dans cette crise coronavirale, la plupart des personnes de gauche sont victimes de leur foi en l'État » : Michael Schneider sur la "prise transnationale de pouvoir biopolitique " en cours

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

J'ai parlé avec le professeur Michael Schneider (né en 1943) du thème de la COVID-19 et du rapport entre la médecine et le totalitarisme. Schneider est un écrivain et un socialiste engagé, connu entre autres pour avoir participé au mouvement étudiant de 1968, pour être l'auteur de « Neurose und Klassenkampf »[Névrose et lutte des classes, toujours pas traduit en français après 53 ans, NdT] et pour avoir fondé le premier théâtre de rue socialiste à Berlin-Ouest. Il se distingue par sa critique perspicace du statu quo, et donc aussi de la dégénérescence « coronavirale » régnante, qui contient de nombreux éléments non seulement politiques, mais aussi névrotiques. Mais elle est différente. Le pouvoir est différent aujourd'hui. Et le totalitarisme, aujourd'hui est différent.

 

Dans cette ère coronavirale, le lien entre médecine, pouvoir et totalitarisme échappe à beaucoup, pourquoi en est-il ainsi ?

Si le lien entre médecine, pouvoir et totalitarisme échappe à tant de gens dans la crise du Corona, c'est avant tout à cause de la nature de ce nouveau récit, extrêmement raffiné et efficace dans son impact sur la psychologie des masses : Que le Sras-Cov-2 est un virus tueur qui menace l'humanité entière et contre lequel il faut « faire la guerre », comme l'a annoncé le président français en avril 2020.

En temps de guerre et de crise, le gouvernement et les citoyens se serrent presque toujours les coudes. La « guerre contre le Corona » et ses nouveaux « mutants dangereux » ressemble à 1984 d'Orwell, où les gens sont constamment mobilisés et poussés dans des guerres fictives contre de nouveaux ennemis que personne ne voit jamais. Plus sophistiqué encore, voire d'un génie quasi sadique (au sens de la guerre psychologique) : le récit (concocté par les services secrets et les think tanks usaméricains) d'un ennemi invisible et corrosif qui peut frapper n'importe où et n'importe quand et qui peut se cacher en chacun de nous, chez ton voisin, ton collègue de travail, même chez tes proches les plus chers et a fortiori en toi-même.

Le postulat du « malade sans symptôme », qui met en danger tous les autres en tant que « super-contaminateur », est particulièrement insidieux, en ce qu’il alimente la suspicion de tous contre tous et conduit à un renversement complet de la charge de la preuve : dans la lutte contre l'ennemi invisible, tous les hommes ne sont pas potentiellement en bonne santé, mais potentiellement malades. Chaque personne est un cas suspect non encore vérifié et un danger et doit prouver son innocence par des constatations (tests) ou des vaccinations actualisées au jour le jour. S'il ne le fait pas, la mise à l'écart et les restrictions de mouvement sont des mesures d'autodéfense autorisées par la société.

Ce récit est nouveau et a du succès notamment parce qu'il met à son service avant tout des idéaux communautaires tels que la solidarité, la responsabilité envers autrui, etc. qui sont justement chers à la gauche. C'est pourquoi sa nature perfide n'est pas reconnue par la plupart des gauchistes, des sociaux-démocrates et des socialistes de gauche, d'autant plus que ces derniers sont justement devenus les victimes de leur foi en l'État en ce moment, lors de la crise du Corona : le fait qu'après trente ans de privatisations néolibérales et de politiques de coupes claires (notamment dans le domaine de la santé), l'Etat, jusqu'alors faible, prenne tout à coup les rênes et fasse, semble-t-il, de la santé des citoyens la maxime suprême de son action, est considéré par eux comme la preuve de la dimension éthique retrouvée de la politique. Mais pourquoi les élites dirigeantes, par ailleurs sans scrupules, auraient-elles décidé d'arrêter la machine mondiale du profit face à un agent pathogène qui touche presque exclusivement les « improductifs », les plus de 80 ans ?

 

John Melhuish Strudwick, Un fil d'or, 1885

Dans quelle mesure le pouvoir en cette époque est-il différent du pouvoir au sens traditionnel du terme ?

Contrairement aux dictatures traditionnelles et aux systèmes totalitaires, qui sont ou étaient pour la plupart organisés sur une base nationale (ce qui n'excluait nullement des alliances entre eux - il suffit de penser aux puissances fascistes de l'Axe, l'Allemagne, l'Italie et le Japon) et qui éliminaient leurs opposants politiques ou les concentraient dans des camps, nous avons cette fois affaire à une prise de pouvoir biopolitique transnationale qui « commence au niveau de la gouvernance mondiale et s'immisce profondément dans la souveraineté de l'individu », comme l'a montré van der Pijl, professeur de politique internationale à l'université du Sussex, dans son éblouissante étude States of Emergency: Keeping the Global Population in Check : « L'instauration de l'état d'urgence dans pratiquement le monde entier était avant tout une mesure politique, dont il a été démontré qu'elle avait été préparée de longue date et coordonnée au sein d'un certain nombre de groupes de réflexion transnationaux et d'organisations supranationales telles que l'OMS et la Banque mondiale. Sur leurs conseils et leurs instructions explicites, les gouvernements ont pris leurs populations à la gorge. Après tout, il s'agit de la survie de l'ordre social existant, qui est à l'agonie sur le plan social, économique et écologique ».

Le programme mis en œuvre dans le sillage de la « pandémie », le soi-disant « Great Reset » (comme l'indique l'ouvrage programmatique du même nom de Klaus Schwab et Thierry Malleret.) n'a toutefois rien à voir avec la santé. Il s'agit plutôt de maintenir au pouvoir l'oligarchie, la classe dirigeante transnationale, qui se concentre autour d'un nouveau bloc de pouvoir composé de services secrets, de géants de l'informatique et de conglomérats médiatiques.

MILENA RAMPOLDI
Die meisten Linken sind in der Corona-Krise zum Opfer ihrer Staatsgläubigkeit geworden“: Michael Schneider im Gespräch über die laufende „transnationale biopolitische Machtergreifung

Milena Rampoldi, ProMosaik, 2.1.2022

Zum Thema Corona und dem Verhältnis zwischen Medizin und Totalitarismus habe ich mit Prof. Michael Schneider (Jahrg. 1943) gesprochen. Schneider ist Schriftsteller und engagierter Sozialist, u.a. bis heute bekannt aus seiner Zeit in der Studentenbewegung, als Autor von Neurose und Klassenkampf und als Gründer des ersten Sozialistischen Straßentheaters in Webstberlin. Er zeichnet sich durch seine scharfsinnige Kritik am Status quo aus, und so auch an der herrschenden „Corona“-Ausartung, die viele nicht nur politische, sondern auch neurotische Elemente enthält. Aber sie ist anders. Macht ist heute anders. Und der Totalitarismus von heute ist anders.


In dieser Corona-Ära entgeht vielen der Zusammenhang zwischen Medizin, Macht und Totalitarismus, warum ist das so?

Dass in der Corona- Krise so vielen Menschen der Zusammenhang zwischen Medizin, Macht und Totalitarismus entgeht, ist vor allem dem Wesen dieses neuen und in seiner massenpsychologischen Wirkung höchst raffinierten und wirksamen Narrativs geschuldet: Dass Sars-Cov-2 ein die ganze Menschheit bedrohender Killervirus sei, gegen den man „Krieg führen müsse“, wie der französische Präsident im April 2020 verkündete.

In Kriegs- und Krisenzeiten kommt es fast immer zum Schulterschluss zwischen Regierung und Bürgern. Im Dauer- „Krieg gegen Corona“ und seine immer neuen „gefährlichen Mutanten“ geht es inzwischen ähnlich zu wie in Orwells „1984“, wo die Menschen ständig mobilisiert und in fiktive Kriege gegen neue Feinde gehetzt werden, die nie jemand zu Gesicht bekommt. Noch abgefeimter, ja, von einer geradezu sadistischen Genialität (im Sinne psychologischer Kriegsführung) ist das (von US-Geheimdiensten und Denkfabriken ausgeheckte) Narrativ von einem unsichtbaren, zersetzenden Feind, der jederzeit und überall zuschlagen kann und der in jedem von uns, in deinem Nachbarn, deinem Arbeitskollegen, sogar in deinen liebsten Angehörigen und erst recht in dir selbst lauern kann. 

Besonders tückisch ist das Postulat des „symptomlosen Kranken“, der als „Superspreader“ alle anderen gefährdet, was den Argwohn aller gegen alle befeuert und zu einer kompletten Beweislastumkehr führt: Im Kampf gegen den unsichtbaren Feind sind alle Menschen nicht potenziell gesund, sondern potenziell krank. Jeder Mensch ist ein noch nicht überprüfter Verdachtsfall und potenzieller Gefährder und muss über tagesaktuelle Feststellungen (Tests) oder Impfungen seine Unschuld beweisen. Tut er dies nicht, sind Aussonderung und Restriktion zulässige Notwehrmaßnahmen der Gesellschaft.

Diese Erzählung ist neu und nicht zuletzt deshalb so erfolgreich, weil sie vor allem gemeinschaftliche Ideale wie Solidarität, Verantwortung für die Mitmenschen etc., die gerade den Linken lieb und teuer sind, in ihren Dienst nimmt. Darum wird ihr tückisches Wesen von den meisten Linken, Sozialdemokraten und Links-Sozialisten auch nicht erkannt, zumal diese gerade jetzt, in der Corona-Krise, zum Opfer ihrer Staatsgläubigkeit geworden sind: Dass nach dreißig Jahren neoliberaler Privatisierungen und Kahlschlags-Politik (auch und gerade im Gesundheitswesen) nun auf einmal der bis dato schwache Staat die Zügel ergreift und, wie es  scheint, die Gesundheit der Bürger zur obersten Maxime seines Handelns macht, gilt ihnen als Beweis für die wiedergewonnene ethische Dimension der Politik. Warum aber sollten die ansonsten skrupellosen herrschenden Eliten beschlossen haben, die globale Profitmaschine angesichts eines Krankheitserregers anzuhalten, der fast ausschließlich die „Unproduktiven“, die über 80-Jährigen trifft?

John Melhuish Strudwick, Ein Goldener Faden, 1885

Wie sehr unterscheidet sich die Macht in diesem Zeitalter von der Macht im traditionellen Sinne?

Im Unterschied zu traditionellen Diktaturen und totalitären Systemen, die zumeist nationalstaatlich organisiert sind oder waren (was Bündnisse zwischen ihnen keineswegs ausschloss – man denke nur an die faschistischen Achsenmächte Deutschland, Italien und Japan) und die ihre politischen Gegner ausgeschaltet oder in Lagern konzentriert haben, haben wir es diesmal mit einer transnationalen biopolitischen Machtergreifung zu tun, die „auf der Ebene der Global Governance beginnt und tief in die Souveränität des Individuums eingreift“, wie van der Pijl, Professor für Internationale Politik an der Universität Sussex, in seiner fulminanten Studie „Die belagerte Welt“ aufgezeigt hat: „Die Verhängung des Ausnahmezustands in praktisch der ganzen Welt war in erster Linie ein politischer Schritt, der nachweislich von langer Hand vorbereitet und in einer Reihe von transnationalen Denkfabriken und supranationalen Organisationen wie der WHO und der Weltbank koordiniert wurde. Auf deren Rat und ausdrückliche Anweisung haben die Regierungen ihre Bevölkerungen in den Würgegriff genommen. Schließlich geht es um das Überleben der bestehenden Gesellschaftsordnung, die sozial, wirtschaftlich und ökologisch auf Grund gelaufen ist.“

Das Programm, das im Windschatten der „Pandemie“ umgesetzt wird, der sog. „Great Reset“ (wie die gleichnamige programmatische Schrift von Klaus Schwab und Thierry Malleret lautet.) hat jedoch nichts mit Gesundheit zu tun. Vielmehr geht es um den Machterhalt der Oligarchie, der transnational herrschenden Klasse, die sich um einen neuen Machtblock aus Geheimdiensten, IT-Giganten und Medienkonglomeraten konzentriert.