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11/09/2021

FAUSTO GIUDICE
Talibanistán: cementerio de imperios, cuna de imaginarios

Fausto Giudice, Basta Yekfi!, 5/9/2021
Traducido por María Piedad Ossaba, Tlaxcala & LaPluma

 

La entrada de los talibanes en Kabul el 15 de agosto de 2021 ha hecho tambalear muchas de las certezas que la maquinaria de propaganda mediática ha generado durante los últimos 20 años, empezando por la primera: que constituirían el mal absoluto. La prueba: negociamos con ellos, conversamos con ellos, intercambiamos información con ellos, los entrevistamos, los acompañamos en las patrullas, en definitiva, nos embarcamos con ellos.  Poco a poco pero con seguridad, la imagen de locos furiosos de Dios está siendo sustituida por la de padres tranquilos con chalecos amarillos que pretenden administrar su país como buenos padres de familia. Las manitas yihadistas pastunes de finales del siglo XX se han convertido en profesionales, en todos los ámbitos: militar, político, diplomático, comunicacional. En definitiva, en 20 años han aprendido la lección. Y han aprendido inglés. Lo hablan, mal, pero se les entiende. Un adjetivo aparece a menudo: “inclusive”, inclusivo. Van a incluir a todo el mundo en el Afganistán de la década de 2020: las mujeres, las minorías, e incluso los colaboradores bastardos que se fueron con la pasta, como  Nour o Dostom, y, por qué no, incluso el pequeño Massoud de Panshir. En resumen, a partir de ahora los talibanes van a afeitar gratis.

Viendo los reportajes y documentales producidos sobre Afganistán en los últimos 30 años, una cosa me llama la atención: los muyahidines de las montañas parecen hippies de los años 1960 y 1970, con sus barbas, sus largas cabelleras teñidas con henna y sus ojos delineados con khol. Son tímidos, reservados y desconfiados al primer contacto, pero, una vez establecido el contacto, son alurosos y fraternales. Un verdadero sueño gay californiano. Peace and Love más kalash, 4X4, youtube y walkie-talkie. Sólo queda esperar la serie de Netflix Love in Hindukush, cuya consecuencia lógica debería ser una decisión del Banco Mundial y del FMI de conceder un importante préstamo al Emirato Islámico para la reconstrucción del cementerio de los imperios. Estamos de verdad viviendo una época maravillosa.

 

Kabul, 1971. Fotos Jack Garofalo/Paris Match via Getty Images




05/10/2023

NIR HASSON
Pluie de crachats sur Jérusalem

Ci-dessous deux articles de Nir Hasson dans Haaretz des 3 et 5 octobre 2023 sur une pratique des fous d’Adonaï consistant à cracher sur tout ce qui est chrétien, un exemple de plus du caractère d’Israël : le plus grand asile psychiatrique de la planète. Waddie Abu Nasser, conseiller et ancien porte-parole de l’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre sainte., a déclaré mercredi à la radio de l'armée israélienne que l'incident (rapporté ci-dessous) avait atteint les plus hautes sphères de la foi. "L'incident a atteint le monde entier, jusqu'au grand patron", a-t-il déclaré. "Le pape est informé de chaque incident, il est furieux". (NdT)

Augmentation du nombre de juifs crachant sur des fidèles chrétiens à Jérusalem

Nir Hasson, Haaretz, 3/10/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Alors que des dizaines de milliers de Juifs se rendent à Jérusalem pour la fête de Souccot, certains ont été filmés en train de cracher sans raison sur des fidèles chrétiens. Les églises de Jérusalem confirment que le nombre d'incidents similaires est en augmentation.

Policiers et manifestants lors d'une manifestation de droite contre un événement évangélique dans la vieille ville de Jérusalem, en mai dernier. Photo : Olivier Fitoussi

Plusieurs incidents au cours desquels des Juifs ont craché sur des fidèles chrétiens ou près d’eux dans la vieille ville de Jérusalem ont été filmés dimanche et lundi derniers, ce qui confirme la généralisation de ces attaques.

Ces derniers jours, des dizaines de milliers de Juifs ont participé à des manifestations et à des prières à l'occasion de la fête de Souccot, au cours desquelles de nombreux incidents de crachats ont été enregistrés. La plupart des personnes filmées en train de cracher sont des jeunes juifs qui ont craché sur des églises ou sur des fidèles chrétiens qu'ils ont croisés.


L'un de ces crachats a été enregistré alors qu'un groupe de fidèles chrétiens sortait d'une église par la porte des Lions, dans la vieille ville de Jérusalem, en portant une grande croix. Alors que le groupe remontait la rue, il est tombé sur une procession de centaines de Juifs qui faisaient le chemin inverse en portant les quatre espèces. Dès qu'ils ont remarqué les fidèles chrétiens, ils se sont mis à cracher, principalement par terre.

Religieuses à l'Église du Saint-Sépulcre. Photo: Ohad Zwigenberg

Si ces crachats n'ont rien de nouveau, les autorités ecclésiastiques confirment qu'ils se sont récemment généralisés. En août dernier, le Global Religious Freedom Action Center a recensé 21 attaques de ce type visant des chrétiens ou des institutions chrétiennes, la plupart dans la vieille ville de Jérusalem.

Une statue de Jésus profanée a été vandalisée par un extrémiste juif dans l'église de la Flagellation à Jérusalem, en février. Photo : AMMAR AWAD/ REUTERS

Lors d'une conférence de presse précédant son élévation au rang de cardinal il y a deux semaines, Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, a déclaré que ces incidents n'étaient pas nouveaux, « mais nous avons l'impression qu'ils sont devenus plus fréquents ces derniers temps. Ils sont liés à des groupes et mouvements ultra-orthodoxes et religieux-sionistes. La présence de ces groupes dans la vieille ville [de Jérusalem] est plus importante que par le passé. Il ne fait aucun doute que certains rabbins l'approuvent, voire l'encouragent ».


Le futur cardinal, le patriarche latin italien de Jérusalem Pierbattista Pizzaballa, arrive au Vatican la semaine dernière. Photo : TIZIANA FABI - AFP

Mgr. Pizzaballa a ajouté que l'augmentation de ces attaques est liée au gouvernement d'extrême droite d'Israël. « Il se peut que certains de ces mouvements aient le sentiment, sinon d'être soutenus [par l'État], mais au moins protégés ».

« Ce qui se passe avec les chrétiens n'est pas isolé. Nous constatons une augmentation de la violence dans les sociétés israélienne et palestinienne. Ce que nous voyons avec les chrétiens fait partie d'un phénomène plus large. Les voix modérées ne sont pas entendues et les voix extrêmes se renforcent. Nous sommes en contact avec les autorités et la police à ce sujet », a-t-il ajouté.

En août, le commandant de la police du district de Jérusalem, le général de division Doron Turgeman, a promis, lors d'une réunion avec les responsables des églises de la ville, de lutter contre ces attaques. Depuis le début de l'année, la police a ouvert 16 enquêtes concernant des actes de vandalisme, de violence ou de harcèlement à l'encontre de chrétiens et d'institutions chrétiennes et a arrêté 21 suspects. Cependant, la police affirme qu'il est difficile d'inculper les agresseurs, en particulier ceux qui crachent par terre et non sur un individu.

“Comportement barbare” : l'ancienne coutume juive qui consistait à cracher près de prêtres chrétiens n'avait rien à voir avec la pratique actuelle

 Nir Hasson, Haaretz, 5/10/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

« Cela n'a jamais été une pratique courante », déclare un historien de Jérusalem. Bien que le phénomène ne soit pas nouveau, il change de nature et devient de plus en plus courant et de plus en plus extrême. L'évolution la plus importante de ces dernières années a été son extension au Quartier musulman.

Des religieuses chrétiennes orthodoxes tiennent des bougies et des fleurs lors d'une procession à Jérusalem, en août. Photo : Ohad Zwigenberg /AP

Le clip vidéo dans lequel on voit de jeunes juifs cracher sur un défilé chrétien dans la vieille ville de Jérusalem cette semaine a suscité des réactions houleuses.

Un militant d'extrême droite, Elisha Yered [impliqué dans l'assassinat de Qusai Jamal Maatan, 19 ans, près de Burqa en août dernier, et ancien porte-parole de la députée Limon Son Har-Melech du parti Otzma Yehudit (Force Juive), NdT], a notamment réagi en affirmant que la coutume de cracher à côté d'une église ou sur des prêtres était une “coutume ancienne et de longue date”. Cette déclaration a suscité la colère d'un grand nombre de personnes. Le président, le maire de Jérusalem et même le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, ont condamné la coutume du crachat et la déclaration de Yered.

Mais Yered a raison, la coutume a vraiment des racines profondes dans le judaïsme ashkénaze. Le problème est qu'il s'agit d'une coutume entièrement différente. La coutume originale a été inventée comme une protestation discrète et interne d'une petite minorité persécutée, et elle était pratiquée en secret. Les crachats actuels sur les églises chrétiennes et les défilés à Jérusalem sont un acte de défi public et d'humiliation des croyants qui appartiennent à un groupe minoritaire.

« Mais aujourd'hui, les relations ont changé, nous sommes les souverains et il y a des minorités qui sont sous notre responsabilité, à qui nous sommes obligés de fournir une protection. Dans une telle situation, il n'est plus possible de se justifier, ni vis-à-vis de soi-même, ni vis-à-vis des autres », déclare le Dr Yaakov Maoz, président de Lishana, une organisation pour le renouveau de l'araméen en Israël, qui a des liens avec les communautés chrétiennes.

Les sources juives conservent des preuves de cette coutume. Dans le livre du Maharil (XVIe siècle), qui fait autorité en matière de coutumes des juifs ashkénazes, l'écrivain Rabbi Yaakov Halevi Ben Moshe Moelin mentionne une coutume consistant à cracher pendant la récitation de la prière “Aleinu Leshabeah” en prononçant les mots faisant référence aux adorateurs d'idoles.


Des fidèles juifs dans la vieille ville de Jérusalem mercredi. Photo : Olivier Fitoussi

Le Maharil mentionne également qu'il était d'usage de cracher en passant près des églises. Mais cette coutume est totalement différente de ce qui s'est fait cette semaine à Jérusalem, affirme A., un jeune religieux, ancien haredi, qui a étudié la coutume.

« Quand je marchais avec mon père, il m'apprenait à cracher, mais c'est comme crier “Shabbes” aux voitures le jour du Shabbat, ce n'est pas une mitzvah [prescription, commandement], c'est un acte éducatif. Il s'agit d'éduquer l'enfant à rejeter Avoda Zara (le culte des idoles). L'idée était de le faire discrètement, sans démonstration, le but n'est pas d'humilier quelqu'un d'autre, mais il y a un but interne, que je fais pour moi-même », dit A..

« Cela n'a jamais été une pratique courante », déclare Amnon Ramon, de l'Institut de recherche politique de Jérusalem. « Elle était pratiquée dans certains endroits, principalement en Europe de l'Est, et en secret. Il s'agit de l'acte d'une minorité qui, en secret, passe près de l'église la nuit sans que personne ne la voie. C'est une coutume et il n'y a pas de halakha (loi religieuse) à ce sujet ».

De même, il semble que l'ancienne coutume ashkénaze convienne bien à certains cracheurs qui ont des idées nouvelles et plus agressives sur le christianisme. « Toutes les halakhot [prescriptions] antichrétiennes sont devenues plus sévères dans la seconde moitié du 20e siècle », explique le Dr Karma Ben Johanan, du département des religions comparées de l'université hébraïque.

« En ce qui concerne la question de savoir si le christianisme est un culte idolâtre, il y a trois halakhot, mais il est clair que nous suivons Maïmonide qui a statué que c'est le cas, et il est également affirmé que les rabbins qui disaient le contraire avaient peur des chrétiens et qu'il n'y a maintenant plus besoin de ces justifications », déclare-t-il.

La caractérisation du christianisme comme un culte idolâtre convient parfaitement à l'ultranationalisme hardali (ultra-orthodoxe, sioniste de droite) et kahaniste qui parle de la nécessité d'éliminer le christianisme du pays. C'est, par exemple, ce qui a motivé ceux qui ont incendié l'église de la multiplication (des pains et des poissons) près de la mer de Galilée, et ceux qui attaquent les églises.

Une chronique des crachats

Depuis des décennies, les croyants et les religieux chrétiens connaissent très bien la coutume du crachat et en souffrent. Contrairement à l'affirmation de la police selon laquelle il est difficile de poursuivre les cracheurs, dans le passé, des personnes ont été poursuivies pour avoir craché. En 1995, un acte d'accusation a été déposé contre un homme qui avait craché lors d'un défilé dans le quartier arménien de Jérusalem. Il a été condamné à deux mois de prison avec sursis et à une amende de 750 shekels.

Dans le recours déposé devant la Cour suprême, son avocat Naftali Wurzberger a affirmé que la liberté d'expression permettait à une personne de cracher “même en présence d'un défilé d'ecclésiastiques portant une croix” : « Il est impossible d'ignorer la halakha qui prévaut dans le judaïsme et selon laquelle c'est une mitzvah pour un juif de cracher lorsqu'il passe devant une église ou qu'il rencontre une croix ». Mais les juges de la cour de district ont rejeté cet argument.

En 2004, un jeune homme de la yeshiva de droite Har Hamor à Jérusalem a craché sur le patriarche arménien lors d'une parade religieuse dans la vieille ville. Le patriarche Nourhan Manougian a giflé le jeune homme et la police a arrêté Manougian pour l'interroger. Par la suite, une réunion de réconciliation a eu lieu au cours de laquelle les rabbins de la yeshiva, l'une des principales yeshivas hardali d'Israël, se sont excusés auprès du patriarche et ont affirmé qu'ils n'éduquaient pas leurs étudiants à cette coutume.

En 2011, le juge du tribunal de première instance de Jérusalem a acquitté un prêtre grec orthodoxe qui avait frappé un jeune juif qui lui avait craché dessus. « Il est intolérable qu'un ecclésiastique chrétien soit humilié en raison de sa religion, tout comme il est intolérable qu'un juif soit humilié parce qu'il est juif », a écrit le juge, ajoutant que les autorités sont incapables de gérer le problème.

« Les cracheurs ne sont pas pris et ne sont pas punis pour leurs actes. Ce n'est pas un phénomène nouveau, il existe depuis des années. Les cracheurs ne violent pas seulement la loi, ils ne nuisent pas seulement à leurs victimes, mais à nous tous, à notre image, à notre tourisme et à nos valeurs », a déclaré le juge. Il a donc décidé d'acquitter le prêtre pour cause de légitime défense.

Bien que le phénomène ne soit pas nouveau, il change de nature et devient de plus en plus courant et de plus en plus extrême. L'évolution la plus importante de ces dernières années a été son extension au Quartier musulman. Dans le passé, ce sont surtout les membres de l'église arménienne, adjacente au quartier juif, qui ont souffert des crachats.

Ces dernières années, il s'est étendu à la Via Dolorosa, qui va de la porte des Lions à l'église du Saint-Sépulcre, et qui traverse principalement le Quartier musulman. Il s'agit d'un itinéraire sur lequel des centaines de milliers de pèlerins chrétiens défilent chaque année, et avec la présence accrue de Juifs religieux dans ces zones, ils sont également devenus les victimes des crachats.

Le clip vidéo qui a mis le pays en émoi ces derniers jours a été filmé dans la rue de la Porte des lions. Il a été tourné au cours d'un défilé qui fait le tour des portes de la ville. Ces défilés sont devenus populaires ces dernières années parmi les groupes hardali et haredi, comme une sorte de réponse aux mouvements qui montent sur le Mont du Temple. La visite comprend une marche autour du Mont du Temple et des prières aux portes du Mont. Elle donne souvent lieu à des frictions et à des provocations à l'encontre des passants musulmans et chrétiens.

Photo : Ammar Awad/Reuters

La veille de Yom Kippour, un groupe de Juifs a été filmé en train de prier et de chanter sur des tombes dans le cimetière musulman situé en face de la Porte dorée, ce qui s'inscrivait également dans le contexte de l'encerclement des portes. La période de l'année a également son importance. Les fêtes juives sont considérées comme un mauvais moment pour cracher, en particulier Pourim, où de nombreux chrétiens ont coutume de s'abstenir de sortir dans la rue pour ne pas être confrontés aux crachats et à la violence.

Après les récentes réactions houleuses, les rabbins de la communauté religieuse sioniste se sont également empressés de condamner les cracheurs et ont appelé à mettre fin à cette coutume.

Le rabbin Shlomo Aviner, l'un des chefs du courant hardali, le père spirituel d'une grande partie des colons de Jérusalem-Est et lui-même résident de la vieille ville, a écrit mardi : « Il n'existe pas de loi juive stipulant qu'il faut cracher sur le culte des idoles. Cette règle ne figure ni dans la Gemara, ni chez Maïmonide, ni dans le Shulchan Aruch. Si nous crachions sur le culte des idoles et que cela mettait fin à tout le culte des idoles, ce serait une question intéressante, mais cela ne sert à rien. Cela ne fait qu'engendrer des conflits et des querelles, et nous y perdons. Nous devons éduquer les enfants à se comporter de manière respectueuse ».

Amnon Ramon ajoute : « Cela reflète le problème de l'incapacité à passer d'une situation de minorité persécutée qui essaie de compenser sa persécution à une situation où on est maintenant les rois et où on est testés, entre autres, par l’ attitude envers les minorités ».

Hanna Bendcowsky, guide touristique, chercheuse chevronnée sur le christianisme et directrice du Centre de Jérusalem pour les relations judéo-chrétiennes, s'insurge contre la discussion même des racines historiques de la coutume. « Cette discussion ne devrait pas être ouverte, si vous êtes opposé au christianisme, gardez votre crachat dans votre bouche. La discussion même revient à légitimer la question de savoir s'il est légitime de cracher. La discussion devrait porter sur des comportements barbares au 21e siècle».

 Lire Israël crache à la gueule du monde, pas seulement sur les églises et les chrétiens, par Gideon Levy

 

10/07/2023

FAUSTO GIUDICE
Entrée des Vikings dans la Sainte Alliance
Les Ottomans et les Magyars ont donné leur feu vert

 Fausto Giudice, Tlaxcala, 10/7/2023

Maintenant que le calife d’Istanbul, Erdoğan, a donné son feu vert à l’adhésion de la Suède à l’OTAN et que le Chef des Magyars Orbán a dit qu’il ne s’y opposerait pas, les 31 membres de l’OTAN réunis ce mardi à Vilnius devraient ouvrir la porte sans renâcler à Stockholm, d’autant plus qu’Uncle Joe l’a dit et répété, il « fully, fully, fully supports Sweden’s membership in NATO ». Ce pas franchi, la Suède pourra ranger au magasin d’accessoires sa fameuse « neutralité » biséculaire et se préparer à sa seizième guerre contre la Russie.

 La Suède a en effet mené 15 guerres contre la Russie de 1321 à 1809. Elle a failli mener la seizième en 1939-1940, après l’occupation de la Finlande par l’Armée rouge en application du pacte Ribbentrop-Molotov. Contre l’avis d’une grande partie de la population suédoise, la Suède refusa cependant de s’engager dans la guerre d’hiver aux côtés des frères finlandais et les sociaux-démocrates constituèrent un gouvernement de cohabitation avec les centristes du Parti paysan, les libéraux du Parti populaire et les conservateurs de la Droite. Ce gouvernement pratiqua une “neutralité” très particulière jusqu’à la fin de la 2ème guerre mondiale, notamment par :

-l’internement de communistes, de sociaux-démocrates de gauche, d’anarcho-syndicalistes et autres « amis de l’Angleterre » ou « de l’URSS » dans des camps de concentration ;

-la censure de la presse, du courrier, les écoutes téléphoniques pour traquer toute expression d’antinazisme, avec saisies répétées de journaux

-la livraison de réfugiés antinazis à la Gestapo par le ministre social-démocrate Gustav Möller

-la livraison de minerai de fer (stratégique) à l’Allemagne nazie jusqu’en 1943

-l’autorisation donnée à des troupes allemandes [officiellement des soldats en permission] de traverser le territoire suédois entre la Norvège, le Danemark et la Finlande, tous occupés par les nazis. Ainsi, plus de 2 millions de soldats allemands traversèrent le territoire du pays « neutre » entre 1940 et 1944, dont les 15 000 hommes de la Division Engelbrecht.

Mais la Suède a-t-elle jamais été vraiment neutre ? Disons qu’elle a plutôt été « alliansfri », libre d’alliances militaires, ce qui entraînait une neutralité en cas de guerre dans ses environs. Mais elle ne s’est pas privée d’envoyer ses soldats aux quatre coins de la planète, en général sous casques bleus ou sous couvert de missions internationales, du Kossovo à l’Afghanistan, et du Congo à Chypre, en passant par la RCA, le Mali et la Somalie. En 2022, 327 militaires suédois étaient déployés à travers le monde. Et pour ce qui est de son rapport à lOTAN, il ne date pas non plus d'hier. Voici les données officielles :

En 1994, la Suède a rejoint le Partenariat pour la paix de l'OTAN.

- La Suède a également participé à divers exercices de l'OTAN au cours desquels elle s'est entraînée à se défendre avec des armes.

- En 2014, la Suède et la Finlande ont été autorisées à participer aux discussions de l'OTAN sur la manière de défendre les pays situés autour de la mer Baltique s'ils étaient menacés. Cela a également permis à la Suède et à la Finlande d'avoir accès à des informations qui ne leur avaient pas été communiquées auparavant.

- En 2016, la Suède a signé un accord pour accueillir l'OTAN, ce qui permet à l'OTAN d'organiser plus facilement des exercices sur le sol suédois, mais aussi à la Suède d'obtenir plus facilement le soutien de l'OTAN si un pays menace la Suède ou si une guerre éclate en Suède.

Riourik,  Grand-Duc de Novgorod, 862-879. Source : Царский Титулярник (Livre titulaire du tsar), 1672

En entrant dans l’OTAN, les Suédois font peut-être, en fin de compte, un retour aux sources. N’est-ce pas un Suédois qui a fondé le premier État russe ? À en croire la Chronique de Nestor (1111), c’est Riourik, un chef Varègue (Viking) qui le fonda à Novgorod en l’an 862, puis son parent Oleg qui établit le Rus’ de Kiev quelques années plus tard. Ru’s, le premier nom de la future Russie, vient du vieux-norrois et signifie « les hommes qui rament ». On le retrouve dans le nom de la région suédoise de Roslagen et dans le nom finnois de la Suède, Ruotsi.

Pour connaître la suite, il faudra attendre quelques années, le temps que Netflix produise sa 17ème saison de Vikings. Dans l’immédiat, on attend la troisième pour connaître la suite des aventures de Leif Eiriksson, Harald Sigurdsson et Freydis Eiríksdóttir. Mais patience, Allahou maâ saberine [Dieu est avec les patients].

Une robuste Viking "neutre" en action au Mali (MINUSMA)
Hanteras med försiktighet [À traiter avec précaution]



Lire aussi
Communiqué du Sommet OTAN de Vilnius/NATO Vilnius Summit Communiqué 

19/03/2023

FAUSTO GIUDICE
20 mars, anniversaire de l'indépendance tunisienne : Souvenirs, souvenirs

par Fausto Giudice

Cet article est paru dans Baraka Hebdo (Paris) n°2 du 20 mars 1986, sous le titre un peu idiot de "Nostalgie"

 «Le 20 mars 1956. Une date facile a retenir: le 21 était l'anniversaire de ma mère. Les Français, ceux "de souche", les juifs, puis les naturalisés commencèrent à partir. Nous les Italiens, on regardait au balcon.»

II y a trente ans la Tunisie accédait à l'indépendance. L'ambiance de l'époque, les anecdotes, et les souvenirs d'un enfant d'origine sicilienne qui a vécu cette période...


 «Taoua Iji Bourguiba» : ce sont les premiers mots arabes que j'ai entendus. L'année 55 touchait à sa fin. Les derniers cochers maltais faisaient claquer leurs fouets, assis sur leurs calèches, place de Londres. Entre les chevaux, les marchands de noix de coco lavaient les tranches blanches, qui semblaient de petites barques dans le caniveau. J'avais six ans en débarquant dans l'hiver doux de Tunis. Tout de suite, je fus confronté à deux, trois, quatre cultures. Aux extrémités, les deux Grandes Cultures : d'un côté «C'est la Mère Michel qui a perdu son chat », le livre de lecture français, de l'autre  «babon, bagraton, kouraton», l'abécédaire arabe. Et au milieu, les marécages sicilien, maltais, juif, grec, espagnol, russe blanc.

Bab El Khadra

Mes tantes descendaient le soir la «zibbola». Mot siculo-tunisien pour désigner la poubelle (toujours renversée par les chats faméliques), dérivé de l'arabe «zebla», déchet. Quand on faisait les fous, mes cousins et moi, on nous traitait de «soufri». Mot tunisois signifiant «voyou», formé à partir du français «les ouvriers»…

Dans le garage d'un de mes oncles, à la Petite Sicile, les ouvriers levaient la tête de sous les capots des 404 pour regarder les camions qui passaient dans un joyeux vacarme de klaxons, de youyous, de darboukas et de battements de mains : «Yahia El Destour, Yahia El Istiqlal». Les partisans du Combattant Suprême montaient du bled sur la capitale. Ils agitaient un drapeau que je crus d'abord reconnaître : il était rouge comme celui des ouvriers romains les premiers mai. Mais celui-ci avait un croissant et une étoile.

La Ville «européenne» avait peur, la Médina bruissait d'inquiétude et d'espoir mêlés. Bab el-Fransa, la Porte de France, était la frontière entre les deux, que nous transgressions seulement pour certaines emplettes. Avenue Jules-Ferry, un soir, un défilé de jeunes gens aux cheveux très courts fit monter la tension. Ils criaient : «Les Français par-tout !».

Des couteaux luisaient dans l'ombre. Les pères ordonnaient aux enfants de rentrer. Ça et là, des petites mains rouges apparaissaient sur les murs. Ce n'était pas es mains de Fatima, c'était le signe de reconnaissance des «vrais Français», de leur mythique organisation secrète.

Ce défilé m'avait laissé une double trace, contradictoire. Ma sympathie était allée naturellement à ceux qui, muets de rage, regardaient le défilé sur les trottoirs. Mais le rythme du slogan, inquiétant et incompréhensible, s'était gravé dans ma tête. Quelques jours plus tard, marchant rue de la Petite-Malte avec un autre oncle, menuisier celui-là, je le sifflotais. Je venais d'apprendre à siffler. Il blanchit – c'était le plus couard de la tribu – et me serra la main en chuchotant : «Tais-toi, è pericoloso».

Mars 1956

20 mars 1956 : une nation naissait, sans trop de souffrances. Elles vinrent plus tard. Une date facile à retenir: le 21 était l'anniversaire de ma mère. Les Français, ceux "de souche", les juifs, puis les naturalisés commencèrent à partir. Nous les Italiens, on regardait au balcon. En face, à un balcon du 2ème étage, une tante de Claudia Cardinale, qui était folle, hurlait et tempêtait en chemise de nuit.

À l'école franco-arabe de la rue Hoche, le mélange se faisait assez bien. Ce n'était ni idyllique ni infernal. De quoi presque donner raison au monument à Jules Ferry, montrant un enfant français, le bras  «fraternellement» passé autour des épaules d'un enfant arabe, tous deux lisant dans le même livre. Sortis de l'école, nous nous séparions. Juifs, Arabes et Siciliens faisaient, à quelques rares exceptions près, bande à part. Nous les Siciliens, on tenait le terrain vague à côté de la voie ferrée, le Terrain Rouge. Luigi, déjà gominé à 14 ans, était notre chef. On faisait griller des sauterelles, on chassait des lézards, dont la queue nous restait entre les doigts, on jouait aux noyaux d'abricots, on élevait fébrilement des vers à soie. Quand on s'insultait, c'était en arabe.

Bientôt, l'écho de la guerre dans le pays voisin et un peu mystérieux, l'Algérie, arriva jusqu'à nos oreilles enfantines, par la radio. Les mâles voix de  «Saout El Arab», du Caire, provoquaient l'enthousiasme des jeunes Arabes, l'inquiétude des familles juives et…ma curiosité.

Dans ce monde colonial qui s'effilochait, le développement séparé des communautés –une apartheid bon enfant mais bien réelle – interdisait les amitiés, les amours, les fusions inter-ghettos. Cette fusion-là, rêve confus de nos enfances, combien sommes-nous, ici, à encore et toujours la rechercher ?

09/04/2022

FAUSTO GIUDICE
Butscha, ein Timişoara des XXI. Jahrhunderts

Fausto Giudice, 9.4.2022

Am 1. April 2022 verkündet der Bürgermeister von Butscha, einem Wohnvorort mit 36.000 Einwohnern nordwestlich von Kiew, dass die Stadt am Vortag, dem 31. März, von den russischen Besatzern "befreit" worden sei. Gleichzeitig gab die ukrainische Polizei bekannt, dass sie in der Stadt Jagd auf "Saboteure" und "als Zivilisten getarnte russische Agenten" gemacht habe. Am 2. April veröffentlichte der ukrainische Anwalt Ilya Novikov auf seiner Facebook-Seite ein Video von einer ukrainischen Telegram-Seite, das 1 Minute und 9 Sekunden lang war und einen ukrainischen Panzerkonvoi zeigte, der sich auf einer Straße in Butscha bewegte. Zu sehen sind zwölf Leichen, von denen eine ihre Hände auf dem Rücken mit einer weißen Augenbinde gefesselt hat.

In den folgenden Stunden überschlugen sich die gesamte "Sozialmediensphäre" und später auch die traditionellen Medien. "Die Russen haben in Butscha Kriegsverbrechen begangen und 300 Zivilisten massakriert". Niemand hat die 300 Leichen gesehen. Auf einigen Fotos sind schwarze Säcke zu sehen, die angeblich Leichen enthalten. Man will zwar glauben, dass sie Tote enthalten, aber das sagt uns nicht, wann und wie sie gestorben sind.  Die Fotos und Videos folgen in einem völligen Chaos aufeinander: Ein und derselbe Körper erscheint auf verschiedenen Fotos an unterschiedlichen Orten. Körper tauchen auf, verschwinden und tauchen mit unterschiedlichen Details wieder auf. Einige Fotos zeigen Leichen mit auf dem Rücken gefesselten Händen, andere mit einer weißen Armbinde am Arm. Während des Monats, in dem russische Truppen Butscha und die umliegenden Ortschaften besetzt hielten, wurden Zivilisten dazu angehalten, weiße Armbinden zu tragen, um zu zeigen, dass sie nicht feindlich gesinnte Zivilisten waren. Ukrainische Zivilisten, Militärangehörige und Paramilitärs trugen hingegen blaue Armbinden. Das russische Militär soll also laut der vorherrschenden Erzählung Zivilisten getötet haben, die ihm nicht feindlich gesinnt waren. Sie sind also genauso verrückt wie ihr Anführer Putin, der Große Satan von 2022.

 Nach und gleichzeitig mit den Medien und sozialen Netzwerken treten auch die Politiker auf den Plan: Joe Biden, Ursula von der Leyen, Josep Borrell - sie alle prangern das "Kriegsverbrechen von Butscha" an. Russland wird im Menschenrechtsrat der Vereinten Nationen das Rede- und Abstimmungsrecht entzogen. Zelensky, der "Diener des Volkes", der immerwährende Held einer endlosen Seifenoper, fordert ein "Nürnberger Tribunal für Putin". Und schließlich ist da noch der Papst himself, der in einer Szene, die wie aus einem Film von Nanni Moretti aussieht, eine ukrainische Flagge „aus der Märtyrerstadt Butscha“ schwenkt und küsst, während einer Zeremonie, bei der er ukrainischen Kindern Ostereier überreicht. Keine der Medien, die Fotos oder das Video der Szene veröffentlichten, erklärten, was auf der Flagge stand: „Vierte Kosaken-Zenturie vom Maidan“. Die Zenturie ("Sotnya") war die Grundeinheit der Kosakentruppen in den verschiedenen Armeen, in denen sie gedient hatten. Während des "Euromaidan" 2013-2014, wie Radio Free Europe ihn nannte, war der von dem Nazi- und dann Wetterfahne-Politiker Andriy Parubiy organisierte Ordnungsdienst in Gruppen mit solchen poetischen Namen gegliedert, die an die „glorreiche Vergangenheit“ der Ukraine erinnerten, d. h. an den Kampf gegen den „jüdischen Bolschewismus“.

So viel zu Butscha. Warum Butscha? Weil Butscha im Englischen unweigerlich an „butcher“, Metzger, erinnert? Aber wer wäre Butscha's Chefmetzger? Zwei Thesen stehen sich gegenüber: Azatbek Asanbekowitsch Omurbekow und Serhii Korotkykh.

FAUSTO GIUDICE
Bucha, un Timişoara del XXI secolo


 Fausto Giudice, 9/4/2022

Il 1° aprile 2022, il sindaco di Bucha, un sobborgo residenziale di 36.000 abitanti a nord-ovest di Kiev, annuncia che la città è stata "liberata" il giorno prima del 31 marzo dagli occupanti russi. Allo stesso tempo, la polizia ucraina ha annunciato di aver lanciato una caccia ai "sabotatori" e agli "agenti russi travestiti da civili". Il 2 aprile, l'avvocato ucraino Ilya Novikov ha pubblicato sulla sua pagina Facebook un video da una pagina Telegram ucraina, della durata di un minuto e nove secondi, che mostra un convoglio di veicoli corazzati ucraini in movimento lungo una strada di Bucha. Si possono contare dodici corpi, uno dei quali ha le mani legate dietro la schiena con una benda bianca.

Nelle ore successive, l'intera "socialmediasfera" e poi i media mainstream si sono scatenati. "I russi hanno commesso crimini di guerra a Bucha, hanno massacrato 300 civili". Nessuno ha visto i 300 corpi. Alcune foto mostrano sacchi neri che si suppone contengano corpi. Vogliamo credere che contengano corpi morti, ma questo non ci dice quando e come sono morti.  Le foto e i video si susseguono in un caos totale: lo stesso corpo appare in foto diverse in luoghi diversi. I corpi appaiono, scompaiono, riappaiono con dettagli diversi. Alcune foto mostrano corpi con le mani legate dietro la schiena, altri con fasce bianche sulle braccia. Durante il mese in cui le truppe russe occuparono Bucha e le aree circostanti, i civili furono incoraggiati a indossare fasce bianche al braccio per mostrare che erano civili non ostili. I civili ucraini, il personale militare e paramilitare indossavano fasce blu al braccio. Quindi i militari russi, secondo la narrazione dominante, hanno ucciso dei civili che non erano ostili a loro. Quindi sono pazzi come il loro leader, Putin, il Grande Satana del 2022.

 Dopo e contemporaneamente ai media e alle reti sociali, i politici sono entrati nella danza: Joe Biden, Ursula von der Leyen, Josep Borrell, tutti hanno denunciato il "crimine di guerra di Bucha". La Russia è esclusa dal Consiglio dei diritti umani delle Nazioni Unite. Zelensky, il "servitore del popolo", l'eterno eroe di una soap opera senza fine, chiede un "tribunale di Norimberga per Putin". E infine, ecco il Papa stesso, in una scena degna di Nanni Moretti, che brandisce e bacia una bandiera ucraina "della città martire di Butcha", durante una cerimonia in cui consegna uova di Pasqua ai bambini ucraini. Nessun media che ha pubblicato foto o video della scena ha spiegato cosa c'era scritto sulla bandiera: “4a Centuria cosacca di Maidan”. La centuria ("sotnya") era l'unità di base delle truppe cosacche nei vari eserciti in cui servivano. Durante quello che Radio Free Europe ha chiamato "Euromaidan" del 2013-2014, il servizio d'ordine organizzato dal politico Andriy Parubiy, inizialmente neonazista e poi banderuola, era strutturato in gruppi dai nomi così poetici che evocavano il "passato glorioso" ucraino, in altre parole la lotta contro il "giudeo-bolscevismo".

Così tanto per Bucha. Perché Bucha? Perché in inglese Bucha evoca inevitabilmente butcher, "macellaio"? Ma chi sarebbe il capo macellaio di Bucha? Ci sono due tesi opposte: Azatbek Asanbekovitch Omurbekov e Serhii Korotkykh.

10/04/2022

FAUSTO GIUDICE
Bucha, una Timişoara del siglo XXI

  Fausto Giudice, 9/4/2022

El 1 de abril de 2022, el alcalde de Bucha, un barrio residencial de 36.000 habitantes al noroeste de Kiev, anuncia que la ciudad fue "liberada" la víspera del 31 de marzo de los ocupantes rusos. Al mismo tiempo, la policía ucraniana anunció que había lanzado una caza de "saboteadores" y "agentes rusos disfrazados de civiles". El 2 de abril, el abogado ucraniano Ilya Novikov publicó en su página de Facebook un vídeo de una página ucraniana de Telegram, de un minuto y nueve segundos de duración, en el que se veía un convoy de vehículos blindados ucranianos avanzando por una calle de Bucha. Se pueden contar doce cuerpos, uno de los cuales tiene las manos atadas a la espalda con una venda blanca.

En las horas siguientes, toda la "socialmediasfera" y luego los medios de comunicación dominantes se volvieron locos. "Los rusos cometieron crímenes de guerra en Bucha, masacraron a 300 civiles". Nadie ha visto los 300 cuerpos. Algunas fotos muestran bolsas negras que supuestamente contienen cuerpos. Queremos creer que contienen cadáveres, pero esto no nos dice cuándo y cómo murieron.  Las fotos y los vídeos se suceden en un caos total: el mismo cuerpo aparece en diferentes fotos en diferentes lugares. Los cuerpos aparecen, desaparecen y reaparecen con diferentes detalles. Algunas fotos muestran cuerpos con las manos atadas a la espalda, otros con brazaletes blancos en los brazos. Durante el mes en que las tropas rusas ocuparon Bucha y sus alrededores, se animó a los civiles a llevar brazaletes blancos para demostrar que eran civiles no hostiles. Los civiles, militares y paramilitares ucranianos llevaban brazaletes azules. Así que los militares rusos, según la narrativa dominante, mataron a civiles que no les eran hostiles. Así que están tan locos como su líder, Putin, el Gran Satán de 2022.

 Después y al mismo tiempo que los medios de comunicación y las redes sociales, los políticos entraron en el baile: Joe Biden, Ursula von der Leyen, Josep Borrell, todos denunciaron el "crimen de guerra de Bucha". Rusia se vió prohibir de hablar y votar en el Consejo de Derechos Humanos de la ONU. Zelensky, el "servidor del pueblo", el eterno héroe de un culebrón sin fin, pide un "Tribunal de Nuremberg para Putin". Y por último, aquí está el propio Papa, en una escena digna de Nanni Moretti, blandiendo y besando una bandera ucraniana "de la ciudad martirizada de Bucha", durante una ceremonia en la que regala huevos de Pascua a los niños ucranianos. Ningún medio de comunicación que publicó fotos o vídeos de la escena explicó lo que estaba escrito en la bandera: “Cuarta Centuria Cosaca de Maidan”. La centuria ("sotnya") era la unidad básica de las tropas cosacas en los distintos ejércitos en los que servían. Durante lo que Radio Free Europe bautizó como el “Euromaidán” de 2013-2014, el servicio de orden organizado por el político Andriy Parubiy, inicialmente neonazi y después veleta, se estructuró en grupos con nombres tan poéticos que evocaban el "pasado glorioso" ucraniano, es decir, la lucha contra, el "judeo-bolchevismo".

Hasta aquí llegó Bucha. ¿Por qué Bucha? ¿Porque en inglés, Bucha evoca inevitablemente butcher, “carnicero»? ¿Pero quién sería el carnicero jefe de Bucha? Hay dos tesis opuestas: Azatbek Asanbekovich Omurbekov y Serhii Korotkykh.

14/04/2023

FAUSTO GIUDICE
50 anos depois, Malika, morta aos 8 anos por um gendarme francês, renasce em um livro como um soco no estômago

Fausto Giudice, 11 de abril de 2023
Revisado por Helga Heidrich e Florence Carboni

Fausto Giudice (Roma, 1949) é um autor, tradutor e editor italiano que vive na Tunísia desde 2011. Em 2005 ele cofundou a rede de tradutores Tlaxcala, e em 2012 a editora workshop19, que se tornou em 2017 The Glocal Workshop/A Oficina Glocal. Ele é autor de dois livros de investigação publicados, tradutor de uma dúzia de outros, e de alguns manuscritos inéditos.

I.          Prelúdio

Sejamos francos: minha geração, a dos babyboomers do 1968, tem uma tendência geral de olhar com condescendência a geração d@s milenári@s, a de seus net@s. Ou pelo menos é assim que eles muitas vezes percebem nossas atitudes de veteranos.

Eu mesmo nunca julgo ninguém, e isso me custou muito caro no final. A traição e a calúnia são o lote comum dos humanos assim que formam uma sociedade. E entendo perfeitamente bem aqueles de meus jovens amigos que escolhem o caminho de um eremitério destecnologizado nas montanhas. Comecei a pensar nisso e a sonhar em criar comunidades rurais onde qualquer objeto eletrônico ou até mesmo elétrico seria deixado sob guarda na entrada.

Enquanto isso, eu passo, para meu crescente desespero, muito do tempo que me resta para viver diante de minhas telas e de meus teclados. Vinte e cinco anos atrás, minhas entranhas se revoltaram contra isso e começaram a sangrar. Consegui sobreviver, por um milagre inexplicável. O cirurgião que me operou pela segunda vez me disse que quando eu estava sobre a mesa e minha pressão arterial havia caído a zero, ele falara à equipe: “Vou comer um lanche, acho que quando voltar, ele terá passado”. E qual não foi sua surpresa quando ele voltou da cantina ao descobrir que o gringo polentero ainda estava respirando. Ele me explicou a hipótese médica de que minha hemorragia digestiva era síndrome de Mallory-Weiss. Isso foi uma grande ajuda para mim! Eu lhe disse que, na minha opinião, eu havia sido vítima da síndrome da revolução virtual no macintosh. O golpe que me deu o fim tinha sido um projeto totalmente desastroso de um bando de idiotas de Marselha, Avignon e arredores para fazer uma “caravana para a Palestina”. Descobri rapidamente que eles não só eram de uma ignorancia abismal, mas - e isto geralmente anda de mãos dadas - horrivelmente pretensiosos. Em suma, nenhuma caravana, nem para a Palestina, nem para qualquer outro lugar, exceto o hospital.

De volta há 12 anos no país onde cresci, sem televisão, sem computador (não existia), sem telefone celular (a linha fixa dos meus pais, que estava no meu quarto, quase nunca tocou), tive um choque, uma enxurrada de choques: na Medina, ruas inteiras de artesãos haviam desaparecido, na Rua Malta Sghira, todos os artesãos de ferro batido haviam sido substituídos por comerciantes de móveis mal feitos em madeira barata (as espreguiçadeiras que comprei não duraram um ano) e plástico, e no mercado central, os belos tomates vermelhos haviam dado lugar a tomates laranja sem sabor, de sementes híbridas feitas na UE, e destinados à UE. E oito dos doze milhões de habitantes do país tinham uma conta na fèsebuc. Como as assinaturas telefônicas são frequentemente associadas a uma conta no fèsbuc, muitos usuários (ou usados?) só conhecem a internet como fèsbuc, wadzapp, youtube, telegrama ou, agora, tiktok. E é o mesmo em todo lugar, de Medellín a Nablus, de Soweto a Jebel Lahmar [a favela mais antiga de Tunis].

Durante as campanhas eleitorais às quais assisti em meu “país de retorno”, não vi um único cartaz colado em um muro. Nenhuma das centenas de pessoas com menos de 45 anos que conheci nestes 12 anos jamais escreveu e preparou um panfleto, a ser distribuído às cinco da manhã na porta de alguma usina, ou às oito na porta de um colégio, ou ao meio-dia em algum mercado, ou às 18h na saída de uma loja de departamento.Ou seja, resumindo, passamos do collé-serré [pegado-apertado, uma maneira “suja” de bailar] de minha juventude para o copié-collé-posté-liké-buzzé [copiado-colado-postado-curtido-zumbado] de hoje. E as três dúzias de bastardos que estão tentando governar nosso planeta implodido estão trabalhando intensamente (ou melhor, fazendo seus escravos haiteque trabalharem duro) para garantir que não precisem mais de nós, ou seja tentando nos exterminarao mesmo tempo que preparam sua fuga, para a lua ou para o Marte ou para outro lugar. Há alguns anos atrás, um vigarista genial conseguiu vender títulos para terrenos na lua a israelenses que sentiram que o projeto sionista estava definitivamente falhando e e não tinham mais escolha: era preciso colonizar a lua. Lá, pelo menos, eles tinham certeza de que estariam em território garantido araberrein [limpo de árabes].

 II. Malika e Malika

Em 5 de junho de 2021, recebi uma notificação de Yezid Malika Jennifer:

Boa noite, senhor. Obrigada pela homenagem à minha tia Malika Yezid, morta em 1973 por gendarmes [emoji] boa noite”.

Em 7 de junho, segunda mensagem:


A pequena lá embaixo era Malika. Li seu livro e quando vi o nome Yezid, que também é meu nome, ele tocou meu coração. Porque esta história destruiu minha família. Minha avó me contou esta história. Todos estes abusos [policiais], estas famílias destroçadas, é horrível.  Todos estes nomes destas vítimas: nunca devemos esquecer. Tenha um bom dia”.  

Eis, a seguir, aquilo a que ela estava se referindo:

“No domingo 24 de junho, gendarmes em Fresnes à procura de um menino argelino de 14 anos que lhes tinha escapado, atacaram sua irmãzinha. Malika Yazid estava brincando no pátio do bairro provisório dos Groux, onde ela morava, em Fresnes. Ela foi até o apartamento para avisar seu irmão. Os gendarmes invadiram o apartamento.
Um deles, após ter dado um tapa em Malika, trancou-se em uma sala com ela para um “interrogatório”. Um quarto de hora depois, Malika deixou a sala e desmaiou no chão. Ela morreu quatro dias depois no hospital Salpétrière sem ter saído do coma.”

Estas são as onze linhas que dediquei à pequena Malika, esbofeteada até a morte por um gendarme aos oito anos de idade, naquele terrível verão de 1973, a seqüência mais dura das duas décadas de Arabicídios que reconstruí em meu livro com esse nome e publicado em 1992. Este livro tinha sido uma escolha óbvia, feita durante a obra sobre o anterior, Têtes de Turcs en France [Cabeças de turcos na França], publicada em 1989, que tinha tido bastante sucesso (mais de 25.000 exemplares vendidos, naquela época ainda foram lidos livros impressos em papel). Era dolorosamente óbvio que era impossível dedicar um único capítulo da Têtes de Turcs (do qual cada capitulo descrevia um exemplo de apartheid à francesa: trabalho, saúde, escola, moradia, etc.) ao que, naquele então, era chamado de “crimes racistas” pois haviam sido demasiadamente numerosos. Decidi portanto dedicar uma outra obra a esse tema. Durante dois anos, a sala da minha espelunca em Ménilmontant estava atravessada por uma prancha comprida colocada sobre duas cadeiras, na qual acumulavam-se as pastas amarelhas, por casos e por anos. Em suma, um prelúdio material (madeira, tinta, papel) dos quadros Excel do futuro próximo.

No final, eu tinha 350 desses casos em 21 anos, isto é 16,6 por ano, 1,3 por mês. Uma ninharia em comparada com os Negricídios nos EUA. Mas por favor, não estamos na ianquelândia, estamos no berço dos Direitos Humanos e do Cidadão, todos os homens nascem livres e iguais em direitos etc. etc., que acabamos de celebrar com grande pompa nos Champs-Élysées com o desfile de Jean-Paul Goude para o Bicentenário da Grande Revolução! Admito que durante estes dois anos de intenso trabalho de investigação, fui mais de uma vez ameaçado pela depressão e por um desejo de fuga, talvez não para a lua, mas em todo caso longe de Madame la France, como diziam os magrebinos (em referência à nota de 100 francos com a efígie da Liberdade com a mama nua que guia o povo).

Os momentos mais penosos foram os processos, onde pobres famílias árabes sofriam uma segunda morte, infligida pela frente dos enfarinhados: juízes, procuradores, advogados de defesa e réus la mano en la mano, e jurados - quando estavam em tribunal criminal de Júri - totalmente estupefatos e mudos. Eu nunca ouvi um único jurado dizer uma palavra durante um julgamento de três dias. Isso faz você se perguntar para que servem esses jurados “populares”?   

A família de Malika não precisou passar por isso: o caso foi rapidamente enterrado como de costume. Mas nada mais foi poupado. Jennifer Malika Fatima é uma das duas únicas sobreviventes da família, dizimada pela hogra (desprezo), a droga, a delinquência e, por trás de tudo isso, o chamado “transit”. O bairro de “transit” de Les Groux, em Fresnes, a um passo da prisão (“prático”, diz seu tio Nacer, o único outro sobrevivente, que teve um gostinho dela), uma situação temporária que durou para sempre. Abandonada ao seu destino com sua avó após o suicídio de sua mãe, ela foi colocada em uma família de acolhimento gaulesa pura aos 18 meses. Ela ficou lá por trinta anos e finalmente escapou a seu destino após ter escapado todos os perigos habituais que esperam as crianças das classes perigosas racializadas.

E agora, eis que, no dia 7 de abril, o SEU LIVRO saiu! Um verdadeiro evento! Eu não quero estragá-lo, mas apenas dizer o seguinte: este livro é a melhor realização que conheçi até hoje do desejo que tinha formulado para mim mesmo quando meu próprio livro Arabicides foi publicado. Eu não estava satisfeito com o resultado final do meu trabalho, sonhava com o livro A Sangue Frio de Truman Capote, que havia visitado e conversado com dois jovens assassinos no corredor da morte durante anos e dessa relação havia produzido uma obra-prima. E eu gostaria de ter “cozinhado” alguns arábicidas e seus parentes, mas não consegui encontrar nenhum. Mas eu não era Truman Capote, La Découverte não era uma grande casa nova-iorquina que pudesse pagar detetives, eu era apenas um obscuro jornalista italiano “islamo-esquerdista” antes da invenção deste termo (“Ah! Você fala muito bem francês” – “Você o diz, cara de pau, o francês é nosso espólio de guerra”), editado por uma editora com um passado glorioso (François Maspero) mas um presente crítico (foi mais tarde comprada por uma multinacional), em suma, eu disse a mim mesmo que meu trabalho era um serviço mínimo a prestar às gerações futuras que iriam querer saber mais sobre esta história e que gostariam de desenterrá-la.

Foi exatamente o que aconteceu trinta a cinqüenta anos depois. É sempre a terceira geração que arranca o passado do esquecimento: é verdade para os armênios, para os judeus da Europa e para todos os outros. É a geração d@s net@s das vítimas de crimes estatais maciços, concentrados ou diluídos que trazem à tona experiências traumáticas coletivas e as transmite para a próxima. O livro de Jennifer Malika Fatima é, que eu saiba, o primeiro desse gênero, construído sobre as memórias, conversas e os incríveis arquivos cuidadosamente preservados e arquivados por sua avó, uma cabila (supostamente) analfabeta.

Não se trata de uma tese de doutorado com formato acadêmico, que geralmente é ilegível para uma pessoa comum, que por ventura a quisesse ler. O livro de Malika Fatima é um soco que você leva na barriga. Assim que o recebi, o engoli inteiro e o terminei em duas horas. Depois me refugiei atordoado em uma ruminação de algumas semanas. O tempo de digerir. Este texto é o resultado da minha digestão, pois prometi a mim mesmo publicar esta resenha não convencional para o lançamento do livro dia 7 de abril.

O livro, pelo qual Jennifer Malika Fatima foi apoiada de forma fraterna e respeitosa pela escritora Asya Djoulaït para a formatação do manuscrito e pelo historiador Sami Ouchane para a apresentação dos documentos extraídos dos arquivos - que não tentaram impor-lhe uma formatação acadêmica -, é magnificamente posfaciado pela querida Rachida Brahim, outra estrelinha brilhante das gerações vindouras a quem eu havia dito a mim mesmo que meu livro seria capaz de falar.
O livro beneficiou-se de uma edição cuidadosa e exemplar de uma jovem editora feminista em Marselha,
Hors d'atteinte[Fora de alcance], que descobri com deleite, e cujo catálogo perturbou minhas glândulas salivares, ao ponto de amanhã ter uma consulta com meu dentista para a remoção de um cisto mucoso.

Parabém Senhoras, vocês me curaram de qualquer tentação de condescendência. Acho que pertencemos à mesma espécie: a dos humanos que não sabem do que se está falando quando alguem diz: pensões. Vou terminar com esta frase de Nietzsche que concluiu meu livro: “O homem de longa memória é o homem do futuro”. Homem, é claro, tomado no sentido de Mensch, ser humano, em alemão e yiddish.

Portanto, não hesite e corra para sua livraria local (esqueça Amazonzon*, por favor!) e encomende o livro se você puder ler em francês (ele é distribuído pelo Harmonia Mundi). Caso contrário, você terá que esperar por uma versão em português. Trabalhamos nele. Qualquer editora interessada pode escrever para tlaxint[at]gmail.com.

Nota

*Zonzon é uma antiga palavra francesa que significa zumbido, mas na gíria francesa significa prisão (por aférese de prison) como substantivo, e louco como adjetivo. E de fato, o império de Jeff Bezos é uma prisão zumbidora.

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