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28/11/2023

SAMAN MUDUNKOTUWAGE
Le Sri Lanka, une proie pour tous les requins

 Saman Mudunkotuwage, 25/11/2023
L’auteur est un exilé srilankais vivant en France

Le conflit entre les puissances internationales et régionales dans l’océan Indien s'intensifie depuis le Sommet du G20 qui s’est tenu en septembre dernier, organisé par le Premier ministre indien Narendra Modi.

Deux mois après cette réunion, où le grand absent était la Chine, l’ United States International Development Finance Corporation (DFC) , une agence du gouvernement fédéral américain, a injecté 550 millions de dollars au profit du Groupe ADANI, une société multinationale indienne qui a déjà investi 700 millions de dollars dans le développement d’une partie du port de Colombo, en dépit de l'opposition et des protestations des syndicats et des dockers.

De ce fait, les médias occidentaux posent la question de savoir si les Américains et les Indiens n’auraient pas passé un accord pour s’opposer l'expansion chinoise dans l'île de Ceylan, au vu de sa situation stratégique dans l’océan Indien.


Namal Amarasinghe

Au lendemain de cet investissement, la Banque mondiale a également accordé à ce pays un crédit de 150 millions de dollars, au prétexte de sauver l’épargne et la stabilité financière du pays.

Ce conflit d'intérêt entre les impérialistes et les puissances régionales concernant Ceylan et sa situation stratégique n'est pas une nouveauté :

- Le 25 mars 1802, le traité d'Amiens, signé entre le Royaume-Uni d’une part et la France napoléonienne, l’Espagne et la République Batave (ex-Provinces-unies, futurs Pays-Bas) d’autre part, aurait dû confier l'île à la France. Mais les Britanniques ont finalement gardé cette clef de l’accès à l’océan Indien.

- La République batave, installée en maître à Colombo, a refusé de remettre le pays aux Britanniques, en dépit de la lettre envoyée par son chancelier en exil à Londres après la guerre de l'ensemble de monarchies européennes contre la France révolutionnaire. En attaquent les possessions hollandaises avec le soutien de l'armée cinghalaise, les Britanniques ont donc pris le contrôle de ces territoires et ports maritimes.

Cela démontre parfaitement l'intérêt militaire que représente Ceylan (devenu Sri Lanka), avec ses rades naturelles similaires à celles de la presqu'île de Crimée ou de Djibouti, aux yeux des pays impérialistes. Aujourd’hui, ce pays est partagé entre les pays impérialistes et la Chine.

Lors de la visite-éclair du président français en juillet dernier, certains médias et experts de cette région ont également évoqué cette question. La DFC a indiqué que son prêt de 550 millions de dollars ne modifiait pas la dette de 55 milliards de dollars due par le Sri Lanka à divers bailleurs de fonds, mais que « ce prêt améliorerait la situation de nos alliés dans la région ».

Tiens donc ! Cette phrase nous rappelle l’histoire d'un autre carnage et de la déclaration cynique de la secrétaire d'État américaine, Condoleeza Rice, après le tsunami de 2004 : « Le tsunami représente pour nous une opportunité merveilleuse ». A chaque fois que ce peuple lutte pour sa survie, son malheur représenterait une merveilleuse opportunité d'améliorer la situation des impérialistes ? Rien que ça !

Tous les experts économiques, sans exception, indiquent que l'économie du Sri Lanka s’est effondrée en raison de son rapprochement avec les valeurs néo-libérales propagées par les néoclassiques de l'école des Chicago Boys. L'ouverture à l'importation massive, la réduction de ses exportations de 80%, et le blocage de toutes les interventions de l’État dans le domaine économique sont des facteurs majeurs du désastre politique et social dans ce pays.

Force est de constater que l'économie sri-lankaise est fondée sur trois secteurs prépondérants, à savoir le textile, le tourisme et les fonds des diasporas. Dès lors que ces trois secteurs entrent en crise, le Sri Lanka est à chaque fois confronté à des difficultés sans précédent. Après l'épidémie de coronavirus en 2020, 25% de la population du pays souffrent d’extrême pauvreté, selon un rapport du 23 septembre 2023. La dette extérieure atteint 55 milliards de dollars.

Aragalaya/The Struggle [La lutte], le raz-de-marée de révolte qui a déferlé sur le Sri Lanka de mars à juillet 2022, a conduit à la fuite du président Gotabaya Rajapaksa et à la démission de tous les membres de sa famille installés à des postes-clé, mais son remplacement par Ranil Wickremesinghe n’a rien changé.

Le peuple et la jeunesse se sont révoltés contre le régime en 2022, mais avant qu’ils aient pu atteindre leurs objectifs, la situation prérévolutionnaire a été confisquée par le système en place avec l'aide du FMI et autres bailleurs du fonds. Le 20 octobre 2023, le FMI a bloqué l’octroi d’un prêt de 333 millions de dollars, en accusant le pouvoir de Colombo de n’avoir pas assez collaboré avec le programme d'austérité proposé par cet organisme. La classe ouvrière s’oppose à tous les programmes de privatisation des ressources naturelles du pays, telles que l'eau, les terres, les assurances, la distribution d'énergie, les compagnies aériennes ou le patrimoine culturel, etc. Voilà la vraie raison du retard dans ce versement. Quant au régime en place, il a reporté toutes les élections municipales et provinciales sous prétexte d’un manque d'argent. Le Président par intérim a déclaré à l'Assemblée nationale que la montée du communisme est à l'origine de ce report. Ils veulent retarder ces élections pour gagner du temps, croyant que les impérialistes finiront par se porter à leur chevet ou que la crise mondiale va se terminer.

La question de l’octroi de ces 555 millions de dollars est une démonstration parfaite de la façon dont l’impérialisme intervient pour sauver ce système pourri, contre l'instauration d'un pouvoir soutenu par le peuple sur la base de la démocratie directe, exigée par les luttes et l'occupation par la jeunesse du Parc Galle Face Green à Colombo en 2022. Face à l’endettement du pays d’une part et aux exigences de la jeunesse et du peuple d’autre part, la classe capitaliste sri-lankaise s'apprête à accepter n'importe quelles concessions suggérées par les impérialistes et les puissances régionales pour sauvegarder son système corrompu.

La guerre d'Ukraine-Russie et d'Israël-Palestine va provoquer une nouvelle montée des taux d'intérêts et l'inflation mondiale va à nouveau toucher de plein fouet les trois ressources économiques du Sri Lanka - textile, tourisme et transferts de fonds des membres de la diaspora qui travaillent majoritairement dans les pays du Golfe et au Machreq. La crise qui se développe au Bangladesh est un bon exemple pour comprendre le désarroi de la classe ouvrière du textile dans la région et le reste du monde. De ce fait, l'injection de dollars par les impérialismes et leurs institutions financières en contrepartie d’occupations militaires et d’acquisitions économiques ne calmeront pas la résistance de la classe ouvrière et du peuple qui se battent pour leur propre émancipation.

Aragalaye Smarakaya’, le Monument à la Lutte, connu sous le nom The Slipper (la tong), une œuvre de l’artiste Salinda Roshan installée sur l’emplacement du Gotagogama, le Village Gotabaya Dégage !, est fortement symbolique : elle montre une tong écrasant un bidon de gaz lacrymogène.

19/07/2023

BERTIL LINTNER
Wan Kuok Koi alias “Dent cassée”, boss mafieux et tête de pont de l’investissement chinois au Myanmar

Bertil Lintner , The Irrawaddy, 17/7/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

 

Bertil Lintner (1953) est un journaliste, auteur et consultant stratégique suédois qui écrit sur l'Asie depuis près de quarante ans. Il a été correspondant en Birmanie (Myanmar) de la Far Eastern Economic Review, aujourd'hui disparue, et correspondant pour l'Asie du quotidien suédois Svenska Dagbladet et du quotidien danois Politiken. Il travaille actuellement comme correspondant pour Asia Times et The Irrawaddy. Bio-bibliographie @gardlunden

 Il y a moins de dix ans, Wan Kuok Koi, plus connu sous le nom de “Dent cassée”, était incarcéré dans un centre de détention de haute sécurité construit à cet effet à Coloane, l’une des deux îles qui faisaient autrefois partie de l’ancienne possession portugaise de Macao, au large de la côte de la Chine méridionale. Il avait été arrêté en mai 1998 après l’explosion d’une bombe dans un minibus appartenant à Antonio Marques Baptista, surnommé “Rambo”, le nouveau chef des forces de police du territoire portugais de l’époque. Aucune preuve de son implication dans cet attentat n’a jamais été révélée au tribunal. Au lieu de cela, il a été traduit en justice pour d’anciennes accusations liées à l’intimidation d’employés du casino Lisboa à Macao, à des prêts usuraires et à des soupçons d’appartenance à une “organisation illégale”.

Wan Kuok Koi, alias Dent cassée, sort en voiture après sa libération de prison à Macao le 1er  décembre 2012. / AFP

En clair, il s’agissait d’une triade, ces sociétés secrètes qui sont l’équivalent chinois de la mafia. Au terme d’un procès long et compliqué, où les témoins ont été frappés les uns après les autres par de soudaines crises d’amnésie et n’ont pu se souvenir de rien, il a néanmoins été condamné à 15 ans de prison et s’est vu confisquer tous ses biens en novembre 1999, un mois avant que Macao ne revienne sous l’autorité chinoise et ne devienne, comme Hong Kong, une “région administrative spéciale” (RAS) de la République populaire de Chine.

Parmi les nombreuses entreprises farfelues dont Wan a été accusé, et qui ont été rendues publiques au cours du procès, figurait un commerce d’armes au Cambodge, où il aurait cherché à vendre des roquettes, des missiles, des chars, des véhicules blindés et d’autres types d’équipements militaires dans ce pays alors ravagé par la guerre civile. Peu de gens imaginaient qu’il réapparaîtrait un jour comme ce qu’il avait toujours prétendu être : un simple “homme d’affaires de premier plan”. C’est pourtant ce qui s’est passé lorsqu’il a bénéficié d’une libération anticipée en décembre 2012. Wan avait alors passé 13 ans et 10 mois derrière les barreaux.

Mettant à profit ses anciennes relations, Wan s’est réinstallé dans le secteur des casinos à Macao et, quelques années plus tard, a lancé une crypto-monnaie appelée Dragon Coin. Il a également créé trois entités opérant depuis le Cambodge : La Hongmen History and Culture Association, le Dongmei Group, dont le siège officiel se trouve à Hong Kong, et la Palau China Hung-Mun Cultural Association, censée être basée à Palau, une nation de l’océan Pacifique.

Les désignations en disent long. Hongmen, ou Hung Mun dans le dialecte cantonais d’origine de Wan, est le nom des triades de la pègre originelle formées au XVIIIe siècle. Selon une déclaration du 9 décembre 2020 du département du Trésor usaméricain, la Hongmen History and Culture Association, en particulier, a rapidement étendu son influence à toute l’Asie du Sud-Est, d’abord au Cambodge, puis au Myanmar. Le groupe Dongmei de Wan est un investisseur majeur dans les enclaves de casinos situées près de Myawaddy, qui ont été créées après qu’une faction de l’Union nationale karen (KNU) et de son armée de libération nationale karen (KNLA) se soit séparée, ait conclu des accords de cessez-le-feu avec l’armée du Myanmar et soit devenue une force de garde-frontière (BGF).

La première de ces enclaves a été Shwe Kokko, construite sur les ruines d’une ancienne base militaire de la KNLA connue sous le nom de Kawmoorah, ou Wangkha, qui a été envahie par l’armée du Myanmar en 1995. La BGF qui a pris le contrôle officiel de l’enclave est dirigée par Saw Chit Thu, un ancien officier de la KNLA dont l’armée protège toutes les activités à Shwe Kokko. Officiellement appelé Yatai New City et localement connu sous le nom de “Chinatown”, le projet a été lancé en avril 2017 et, une fois achevé, il est censé inclure des logements de luxe, des hôtels, des centres commerciaux, des centres de commerce, des usines, des terrains de golf, des casinos et peut-être même un aéroport. Shwe Kokko a été rapidement suivi par deux autres “zones économiques spéciales” autonomes similaires près de Myawaddy, la “Huanya International City” et la “Saixigang Industrial Zone”. Le groupe Dongmei de Wan et son réseau de filiales louches sont des investisseurs majeurs dans ces projets. Wan est également connu pour être impliqué dans des projets à Mong Pawk, au sud-est du quartier général de Panghsang (Pangkham) de l’Armée unie de l’État Wa, à la frontière entre le Myanmar et la Chine.

Selon un rapport de juillet 2020 de l’Institut des USA pour la paix (USIP), « la société Dongmei elle-même semble avoir été constituée en entreprise à Hong Kong le 3 mars 2020, mais elle opère depuis Kuala Lumpur. Wan promeut le projet par le biais du WeChat public officiel de l’Association Hongmen, ainsi qu’en partenariat avec un représentant de la Huaguan Holding Company basée au Guangdong ».

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27/06/2023

DANIEL GILBERT
Comment des problèmes dans une usine en Inde ont conduit à une pénurie de médicaments anticancéreux aux USA

Daniel Gilbert, The Washington Post, 27/6/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Daniel Gilbert a rejoint le Washington Post en 2022 et écrit sur le secteur de la médecine. Auparavant, il a travaillé pendant sept ans comme journaliste d’investigation pour le Seattle Times et, avant cela, il a couvert les secteurs de l’économie et de l’énergie pour le Wall Street Journal. Twitter

 

L’usine d’Intas Pharmaceuticals produisait des médicaments dans un vaste parc industriel de l’ouest de l’Inde, loin de l’esprit des patients usaméricains atteints de cancer, jusqu’à ce que ses problèmes deviennent les leurs.

Intas Pharmaceuticals exploite plusieurs usines près d’Ahmedabad, dans l’État indien du Gujarat, dont celle-ci dans le village de Matoda. À la fin de l’année dernière, la FDA (Agence fédérale des produits alimentaires et médicamenteux) usaméricaine a constaté des problèmes dans une usine voisine d’Intas, ce qui a conduit l’entreprise à suspendre sa production. (Sam Panthaky/AFP/Getty Images)

L’usine fournissait environ 50 % de l’approvisionnement des USA en cisplatine, un médicament générique de chimiothérapie largement utilisé, une réalité que peu de gens comprenaient jusqu’à ce que la Food and Drug Administration usaméricaine inspecte le site en novembre.

Les inspecteurs ont constaté des problèmes généralisés, notamment des documents fraîchement déchirés et aspergés d’acide, ainsi qu’une “cascade de défaillances” dans l’assurance qualité. Intas a suspendu la production pendant qu’elle s’efforçait de résoudre les problèmes, ce qui a déclenché une pénurie de cisplatine, selon les experts de la chaîne d’approvisionnement. Aujourd’hui, les oncologues se démènent pour s’approvisionner ou trouver d’autres traitements, ce qui pourrait affecter des centaines de milliers de patients.

C’est le dernier cas en date d’un médicament générique soudainement difficile à obtenir aux USA, où les consommateurs ont également eu du mal, l’année dernière, à trouver toutes sortes de produits, de l’acétaminophène pour enfants aux antibiotiques en passant par les médicaments destinés à traiter le trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité. Les raisons de ces pénuries sont diverses, mais ensemble, elles mettent l’accent sur l’activité délicate de fabrication des médicaments génériques et sur la fragilité du réseau de distribution de médicaments essentiels pour les  USAméricains.

Les médicaments génériques - copies moins chères des médicaments de marque - aident à contrôler les coûts des soins de santé, représentant plus de 90 % des prescriptions aux USA, mais moins de 20 % des dépenses en médicaments de prescription, selon l’Association for Accessible Medicines, qui représente les fabricants de médicaments génériques. Selon les experts, la concurrence croissante dans le secteur a réduit les bénéfices des fabricants, ce qui ne les incite guère à moderniser des usines vieillissantes qui tournent souvent à plein régime et qui risquent de tomber en panne.

Dans cette chaîne d’approvisionnement fragile, une perturbation dans une seule usine peut entraîner une pénurie généralisée lorsque les autres fabricants ne parviennent pas à combler la différence. Outre Intas, quatre autres entreprises fabriquant du cisplatine ont signalé une pénurie à la FDA, invoquant une “augmentation de la demande”. Cette pénurie a contribué à son tour à une pénurie de carboplatine, un médicament chimiothérapeutique qui peut être substitué au cisplatine et qui était également fabriqué dans la même usine d’Intas.

William Dahut, directeur scientifique de l’American Cancer Society, a déclaré que les patients ne peuvent pas se contenter d’attendre qu’un médicament de chimiothérapie soit disponible et risquent de voir leur cancer continuer à se développer. « Ils risquent de continuer à prendre d’autres médicaments qui ne seront peut-être pas aussi efficaces », a-t-il déclaré.

C’est précisément ce scénario qui a accru l’anxiété d’Anne Ingebretsen après qu’on lui a diagnostiqué un cancer des ovaires en avril. Le diagnostic lui-même a été un coup dur pour cette femme de 63 ans, élue à Greenwood Village (Colorado), à qui l’on a d’abord prescrit une chimiothérapie à base de carboplatine. Elle a d’abord reçu une ordonnance de carboplatine pour sa chimiothérapie. « Puis vous apprenez que vous ne recevrez pas le protocole standard, mais le protocole de deuxième intention. C’est un autre coup dur », dit-elle

Le National Comprehensive Cancer Network, une alliance de centres de cancérologie, a mené une enquête auprès de 27 de ses membres en mai et a constaté qu’entre 70 et 93 % d’entre eux manquaient de cisplatine ou de carboplatine. Ces médicaments sont utilisés pour traiter les cancers du poumon, de la vessie, du sein et de la prostate, entre autres.

« Nous n’avons pas connaissance de pénuries antérieures de médicaments anticancéreux d’une ampleur comparable à celle du cisplatine et du carboplatine », a déclaré Robert Carlson, directeur général du réseau, dans un communiqué. Ces médicaments « sont si largement utilisés - et si efficaces - dans tant de types de cancer que l’impact est bien plus important que les pénuries passées de médicaments oncologiques ».

La FDA a ajouté les médicaments fabriqués dans l’usine d’Intas à une “alerte à l’importation, en vertu de laquelle ils pourraient ne pas être autorisés aux USA, mais a exempté ceux qui font l’objet d’une pénurie. Intas et sa filiale usaméricaine, Accord Healthcare, ont collaboré avec l’agence pour vérifier la qualité des médicaments anticancéreux qu’elle a déjà produits et expédiés aux USA.

« Intas se consacre entièrement à la poursuite de son acquis en matière de fourniture de médicaments de qualité », a déclaré la société dans un communiqué.

La FDA a pris des dispositions pour importer temporairement du cisplatine d’un fournisseur chinois et étudie d’autres options de ce type. L’agence a inscrit 14 médicaments anticancéreux sur sa liste de pénuries.

« La FDA fait tout son possible pour atténuer ces pénuries », a déclaré un porte-parole.

Mais pour mettre fin aux pénuries chroniques de médicaments, il faudra changer radicalement la façon dont les médicaments génériques sont fabriqués et achetés, affirment les experts. Un rapport publié mercredi par le projet Hamilton de la Brookings Institution affirme que le gouvernement usaméricain doit intervenir, par le biais de la législation et du financement, pour inciter les fabricants à investir dans des équipements fiables et les acheteurs de leurs médicaments à payer un supplément pour la qualité.

Cela pourrait coûter jusqu’à 3 milliards de dollars par an, estime le rapport, mais c’est peu par rapport aux coûts sociétaux des pénuries de médicaments. Une analyse non publiée de la FDA en 2018 a calculé qu’une seule pénurie de norépinéphrine - un médicament contre la tension artérielle - entraînait une mortalité plus élevée et un “coût social” de 13,7 milliards de dollars.

Un bâtiment de Teva Pharmaceuticals à Jérusalem en 2017. (Ammar Awad/Reuters)

Pratiquement personne ne gagne d’argent

En 2017, Teva Pharmaceuticals, le plus grand fabricant de médicaments génériques au monde, a enregistré la perte annuelle la plus importante de son histoire. Le coupable : ses activités usaméricaines dans le domaine des génériques.

La fabrication de médicaments génériques consiste essentiellement à copier l’innovation d’une autre société et, une fois que le médicament original perd la protection de son brevet, à le proposer au public à un prix inférieur. C’est une formule qui, historiquement, a permis aux fabricants de réaliser des bénéfices substantiels tout en réduisant les coûts dans l’ensemble du système de soins de santé. Mais la viabilité de ce modèle a été remise en question ces dernières années.

Les groupes d’achat des hôpitaux, les grossistes et les distributeurs qui achètent des médicaments à Teva et à d’autres fabricants de médicaments se sont regroupés, laissant quelques grands acteurs avec une plus grande marge de manœuvre pour faire de bonnes affaires. Les réglementations et les politiques de la FDA ont également entraîné une concurrence accrue pour les médicaments génériques, exerçant une pression supplémentaire sur les fabricants pour qu’ils proposent des prix toujours plus bas.

Lorsque l’entreprise israélienne Teva a analysé les recettes qu’elle comptait tirer de la vente de génériques aux USA en 2017, elle a conclu que cette activité valait 11 milliards de dollars de moins que ce qu’elle pensait auparavant, ce qui l’a amenée à enregistrer une perte considérable.

Depuis, Teva a considérablement réduit son empreinte industrielle. En mai, la société exploitait 52 usines dans le monde, contre 80 en 2018, et prévoit de fermer jusqu’à une douzaine d’autres sites, selon une présentation aux investisseurs. Elle a signalé une pénurie actuelle de neuf médicaments anticancéreux qu’elle fabrique.

Teva a déclaré que sa nouvelle stratégie est une réponse à « la dynamique du marché qui a radicalement changé ces dernières années », selon un porte-parole, et qu’elle « ne prévoit actuellement aucun changement pour les médicaments en pénurie en raison d’une forte demande ». L’entreprise a déclaré avoir constaté une « hausse à trois chiffres de la demande » pour le cisplatine et le carboplatine en raison de la fermeture de l’usine Intas, et qu’elle « redouble d’efforts tout au long de sa chaîne d’approvisionnement pour respecter ses engagements envers ses clients et trouver des moyens de faire face à la demande excédentaire ».

« Pratiquement personne ne gagne de l’argent dans le secteur des génériques aux USA », a déclaré Carlo de Notaristefani, qui a supervisé les opérations mondiales de Teva jusqu’en 2019. L’absence de bénéfices fait qu’il est difficile pour les fabricants d’investir dans la modernisation des vieilles usines, a-t-il ajouté, ce qui crée un autre risque de perturbation, en plus des pénuries de matières premières et de la conformité aux réglementations. « Plus les usines vieillissent, plus elles sont susceptibles de subir des pannes inattendues ».

Les médicaments anticancéreux injectés sont particulièrement complexes à fabriquer et à manipuler, car ils passent directement dans la circulation sanguine du patient et doivent être produits dans une installation stérile, ce qui laisse moins de marge d’erreur que les médicaments oraux qui passent par le système digestif du corps.

L’approvisionnement en médicaments génériques injectables est également plus vulnérable aux perturbations, 15 % d’entre eux au moins n’ayant qu’un seul fabricant, selon le nouveau rapport du projet Hamilton de la Brookings Institution.

En raison des maigres bénéfices réalisés aux USA, « les usines usaméricaines continuent de fermer, tandis qu’un nombre croissant de sites sont ouverts en Inde avec le soutien du gouvernement indien », indique l’étude.

Selon les données de la FDA, les inspections de fabricants étrangers ont chuté pendant la pandémie de covid-19. Avant l’inspection de novembre, l’usine d’Intas avait été inspectée pour la dernière fois en février 2020. Cette inspection avait révélé des problèmes, mais n’avait pas donné lieu à des mesures réglementaires.

C’est ainsi que l’on aboutit à des pénuries

Le jour où les inspecteurs sont arrivés à l’usine Intas, dans l’État indien du Gujarat, ils ont remarqué « un grand sac en plastique noir qui était [caché] sous l’escalier » d’une zone de contrôle de la qualité. À l’intérieur du sac se trouvaient des documents déchirés sur les pratiques de fabrication de l’usine pour les médicaments vendus aux USA.

Dans un premier temps, un responsable d’Intas a expliqué qu’un employé avait utilisé les documents pour nettoyer un déversement sur le sol. Plus tard, un responsable du contrôle de la qualité a admis avoir saccagé les documents lorsqu’il a appris que les enquêteurs arrivaient, en les aspergeant d’acide « pour tenter de détruire les preuves des tests sur lesquels il travaillait et qui présentaient des problèmes », selon le rapport d’inspection lourdement caviardé.

Les enquêteurs de la FDA ont également trouvé un camion rempli de sacs poubelles contenant des documents déchirés concernant des tests de qualité, en attente d’autorisation pour quitter la zone de fabrication.

« Nous avons déterminé que le déchiquetage de documents était un incident isolé », a déclaré Accord Healthcare, filiale d’Intas, dans un communiqué, ajoutant qu’elle avait pris des « mesures correctives appropriées » et lancé une « initiative de culture de la qualité à l’échelle de l’entreprise ».

« Je pense que si vous n’êtes pas surveillé et que vous le savez, vous êtes tenté de faire des économies », a déclaré Erin Fox, pharmacienne en chef adjointe à l’université de l’Utah, qui suit les pénuries au niveau national. « Je crains qu’à mesure que la FDA intensifie ses inspections, elle ne découvre d’autres problèmes » qui pourraient entraîner d’autres pénuries. Le nombre de médicaments en pénurie active est le plus élevé depuis 2014, selon le service d’information sur les médicaments de l’université.

Certains experts en matière de pénuries de médicaments espèrent que la crise actuelle incitera les législateurs à donner suite à des recommandations formulées de longue date.

Marta Wosinska, chercheuse invitée à la Brookings Institution et auteure principale du document du projet Hamilton, propose des prêts à faible taux d’intérêt pour permettre aux fabricants de moderniser leurs usines et au gouvernement de stocker des médicaments génériques essentiels. Mais la réforme la plus importante, selon elle, consiste à créer un système qui évalue la qualité des fabricants et oriente la demande vers les plus fiables, en récompensant financièrement les hôpitaux qui s’approvisionnent auprès d’eux.

« Si nous voulons de la résilience, nous devrons payer pour cela », dit Mme Wosinska.

Un livre blanc publié jeudi par l’industrie a formulé des recommandations similaires, appelant à inciter les hôpitaux, les grossistes et les distributeurs à s’engager à long terme à acheter des médicaments à des prix fixes. L’idée de noter les fabricants en fonction de leur fiabilité - une mesure connue sous le nom de maturité en gestion de la qualité (QMM) - fait encore l’objet d’un débat.

Brian McCormick, responsable de la politique réglementaire mondiale de Teva, a déclaré lors d’un forum du projet Hamilton qu’il soutenait les efforts visant à améliorer la qualité des fabricants, mais qu’il craignait que le fait d’orienter la demande vers les usines les plus performantes ne nuise aux installations plus anciennes et ne conduise à une chaîne d’approvisionnement moins diversifiée.

« Je veux une installation avec une faible note QMM sur le marché usaméricain parce que je veux avoir le plus grand nombre possible de fournisseurs adéquats à notre disposition », a-t-il déclaré.

« C’est vrai, a répondu Mme Wosinska, mais ce que je ne veux pas, c’est que cet établissement détienne 50 % des parts de marché ». Elle a ajouté : « C’est ainsi que l’on finit par avoir des pénuries ».

 

16/03/2023

SERGIO RODRIGUEZ GELFENSTEIN
Un vent nouveau souffle depuis la Chine

Sergio Rodríguez Gelfenstein (bio), 16/3/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le 7 mars, lors d’une conférence de presse tenue dans le cadre de la première session du 14e Congrès national du peuple (CNP) à Pékin, le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang, récemment nommé, a déclaré : « Si USA ne freinent pas et continuent d’accélérer sur la mauvaise voie, il n’y aura pas de barrière qui puisse empêcher le déraillement et il y aura certainement un conflit et une confrontation ». Il a ajouté que la politique usaméricaine à l’égard de la Chine s’était complètement écartée de la “voie rationnelle et raisonnable”.

Le chercheur de fautes désespéré. Dessin: Liu Rui/Global Times, Chine

Ce langage, très éloigné de la tradition diplomatique chinoise de retenue et d’autocontrôle, est l’expression de changements qui se manifestent non seulement dans la rhétorique et le discours, mais surtout dans la pratique et la proposition. À un moment donné, Deng Xiaoping a déclaré que la diplomatie chinoise devait se caractériser par le fait de « dissimuler sa force et d’attendre son heure ». C’est manifestement du passé. Les mois qui se sont écoulés en 2023 ont vu non seulement une transformation de la rhétorique, mais aussi une activité diplomatique intense de la part de la Chine, qui semble vouloir prendre la place qui lui revient dans le système international en tant qu’acteur majeur et protagoniste du processus de transformation qu’elle est manifestement en train d’initier.


Qin Gang, qui aura 57 ans le 19 mars, fait partie d’une nouvelle génération : il avait 10 ans à la mort de Mao Zedong et de Chou Enlai et 12 au début de la politique de réforme et d’ouverture en 1978. Il est totalement étranger à cette époque. À 26 ans, il est entré au service des affaires étrangères et avait 46 ans lorsque Xi Jinping a été élu secrétaire général du Parti communiste chinois pour la première fois en 2012. À l’époque, il était directeur général adjoint du département de l’information du ministère des Affaires étrangères. En l’espace de 12 ans, il a accédé à la plus haute fonction du ministère des Affaires étrangères de son pays.

Cette nouvelle génération, qui se caractérise par une activité intense sur les réseaux sociaux, ne laisse passer aucun affront à son pays et répond durement à chaque fois, tout en faisant connaître ses propositions et ses projets aux quatre coins du monde. Avec un langage qui n’épargne ni le sarcasme, ni l’ironie, ni la dérision, la jeune diplomatie chinoise a été surnommée “Loups guerriers” par les médias transnationaux occidentaux. Ce nom fait référence aux membres des forces spéciales chinoises qui affrontent avec succès des mercenaires usaméricains dans une série télévisée qui a immobilisé le pays pendant deux saisons en 2015 et 2017.

En ce qui concerne les relations de la Chine avec la Russie, un aspect cardinal de la politique étrangère de son pays à l’heure actuelle, Qin Gang a déclaré que si les deux pays “travaillent ensemble, le monde aura la force motrice de la multipolarité et de la démocratie dans les relations internationales et l’équilibre stratégique mondial sera mieux garanti”, exposant ainsi de manière précise et stratégique les liens entre les deux pays. On ne peut ignorer que dans cette définition, en un seul paragraphe, le nouveau ministre chinois des Affaires étrangères a posé les trois catégories qui définissent le futur champ d’action de la diplomatie chinoise : la multipolarité, la démocratie et l’équilibre stratégique global.

24/02/2023

POSITION DE LA CHINE SUR LE RÈGLEMENT POLITIQUE DE LA CRISE UKRAINIENNE

 

 2023-02-24 09:00

1. Respecter la souveraineté de tous les pays. Le droit international universellement reconnu, y compris les buts et principes de la Charte des Nations Unies, doit être strictement observé. La souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être effectivement garanties. Les pays, qu’ils soient grands ou petits, puissants ou faibles, riches ou pauvres, sont membres égaux de la communauté internationale. Les différentes parties doivent préserver ensemble les normes fondamentales régissant les relations internationales et défendre l’équité et la justice internationales. Il faut promouvoir une application égale et uniforme du droit international et rejeter le deux poids deux mesures.

2. Renoncer à la mentalité de la guerre froide. Il ne faut pas rechercher la sécurité d’un pays au détriment de celle des autres, ni garantir la sécurité d’une région par le renforcement voire l’expansion des blocs militaires. Les intérêts et préoccupations sécuritaires légitimes des différents pays doivent être pris au sérieux et traités de manière appropriée. Il n’y a pas de solution simple aux problèmes complexes. Toutes les parties doivent poursuivre la vision de sécurité commune, intégrée, coopérative et durable, garder à l’esprit la paix et la stabilité de long terme dans le monde, et promouvoir la construction d’une architecture de sécurité européenne équilibrée, effective et durable. Il faut s’opposer à ce qu’un pays recherche sa propre sécurité au prix de celle d’autrui, prévenir la confrontation des blocs, et œuvrer ensemble à la paix et à la stabilité sur le continent eurasiatique.

3. Cesser les hostilités. Les conflits et guerres ne font de bien à personne. Les parties doivent toutes garder la raison et la retenue, s’abstenir de mettre de l’huile sur le feu et d’aggraver les tensions, et prévenir une nouvelle détérioration ou même un dérapage de la crise ukrainienne. Il faut soutenir la Russie et l’Ukraine de sorte qu’elles travaillent dans la même direction pour reprendre au plus tôt un dialogue direct, promouvoir progressivement la désescalade de la situation et parvenir finalement à un cessez-le-feu complet. 

4. Lancer les pourparlers de paix. Le dialogue et les négociations sont la seule solution viable à la crise ukrainienne. Tout effort en faveur du règlement pacifique de la crise doit être encouragé et soutenu. La communauté internationale doit poursuivre la bonne direction qui est de promouvoir les pourparlers de paix, aider les parties au conflit à ouvrir rapidement la porte qui mène au règlement politique de la crise, et créer des conditions et plateformes pour la reprise des négociations. La Chine continuera de jouer un rôle constructif dans ce sens.

5.Régler la crise humanitaire. Toute mesure en faveur de l’apaisement de la crise humanitaire doit être encouragée et soutenue. Les opérations humanitaires doivent se conformer aux principes de neutralité et d’impartialité et les questions humanitaires ne doivent pas être politisées. Il faut protéger effectivement la sécurité des civils et mettre en place des corridors humanitaires pour évacuer des civils des zones de conflit. Il convient d’accroître les aides humanitaires aux zones concernées, d’améliorer les conditions humanitaires, et de fournir un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave, en vue de prévenir une crise humanitaire de plus grande ampleur. Il faut soutenir l’ONU dans ses efforts pour jouer un rôle coordinateur dans l’acheminement des aides humanitaires dans les zones de conflit.

6.Protéger les civils et les prisonniers de guerre. Les parties au conflit doivent observer scrupuleusement le droit humanitaire international, éviter d’attaquer les civils et les installations civiles, protéger les femmes, les enfants et les autres victimes du conflit et respecter les droits fondamentaux des prisonniers de guerre. La Chine soutient l’échange de prisonniers de guerre entre la Russie et l’Ukraine et appelle les différentes parties à créer plus de conditions favorables à cette fin.

7.Préserver la sécurité des centrales nucléaires. La Chine s’oppose aux attaques armées contre les centrales nucléaires et les autres installations nucléaires pacifiques, et appelle les différentes parties à observer le droit international, y compris la Convention sur la sûreté nucléaire, et à prévenir résolument les accidents nucléaires d’origine humaine. La Chine soutient l’Agence internationale de l’énergie atomique dans ses efforts pour jouer un rôle constructif dans la promotion de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires pacifiques.

8.Réduire les risques stratégiques. Les armes nucléaires ne doivent pas être utilisées et la guerre nucléaire ne doit pas être menée. Il faut s’opposer à la menace ou l’emploi d’armes nucléaires. Il est impératif de prévenir la prolifération nucléaire et d’éviter les crises nucléaires. La Chine s’oppose à la recherche et développement et à l’utilisation des armes chimiques et biologiques par quelque pays que ce soit dans quelques circonstances que ce soient.

9.Faciliter l’exportation des céréales. Toutes les parties doivent appliquer de manière équilibrée, intégrale et effective l’Initiative céréalière de la mer Noire signée par la Russie, la Türkiye, l’Ukraine et l’ONU, et soutenir l’ONU dans ses efforts pour jouer un rôle important à cet égard. L’initiative de coopération sur la sécurité alimentaire mondiale lancée par la Chine offre une solution viable à la crise alimentaire mondiale.

10.Mettre fin aux sanctions unilatérales. Les sanctions unilatérales et la pression maximale n’aident pas à régler les problèmes et ne font que créer de nouveaux problèmes. La Chine s’oppose à toute sanction unilatérale non autorisée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Les pays concernés doivent cesser de recourir de manière abusive aux sanctions unilatérales et aux juridictions extraterritoriales contre les autres pays, jouer un rôle en faveur de la désescalade de la crise ukrainienne et créer des conditions favorables au développement économique et à l’amélioration du bien-être de la population des pays en développement.

11.Assurer la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement. Toutes les parties doivent préserver effectivement le système économique mondial existant, et s’opposer à ce que l’économie mondiale soit politisée ou utilisée comme un outil ou une arme. Il faut œuvrer ensemble à atténuer les effets de débordement de la crise pour qu’elle ne perturbe la coopération internationale en matière d’énergie, de finance, de commerce alimentaire et de transport ni ne compromette la reprise économique mondiale.

12.Promouvoir la reconstruction post-conflit. La communauté internationale doit prendre des mesures pour soutenir la reconstruction post-conflit dans les zones de conflit. La Chine est prête à accorder son assistance et à jouer un rôle constructif à cet égard.