Justin Scheck et Thomas Gibbons-Neff, The New York Times, 28/3/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
Justin Scheck, journaliste d’investigation
internationale, et Thomas Gibbons-Neff, correspondant en Ukraine, ont rédigé
cet article à partir de l’Ukraine et de l’Europe. Najim Rahim a
contribué au reportage depuis Berkeley, en Californie, et Maria Varenikova et
Daria Mitiuk depuis Kiev, en Ukraine.
*NdT : On parle de
"Stolen
Valour" (anglais british) ou "Valor" (anglais yankee) lorsqu’un
individu prétend avoir accompli des exploits militaires et qu’il porte des
médailles, un uniforme ou des décorations auxquels il n’a pas droit, ou qu’il
possède des documents l’identifiant à tort comme militaire ; ce faisant il “souille
l’honneur et les sacrifices de ceux et celles qui portent l’uniforme à juste
titre” et il enfreint donc la loi. La Stolen Valor est sanctionnée par
la loi aux USA, au Canada et dans la plupart des pays de l’UE. Les
contrevenants s’exposent à des peines de 6 mois à un an de prison et à des
amendes.
Des personnes qui ne seraient pas autorisées à s’approcher du champ de
bataille dans une guerre menée (directement) par les USA sont actives sur le
front ukrainien et ont un accès facile aux armes usaméricaines.
Des
volontaires ont formé des soldats ukrainiens l’année dernière dans le cadre du
Groupe Mozart, créé par deux anciens Marines pour aider l’Ukraine. Le groupe a
été dissous après que l’un des fondateurs a intenté un procès à l’autre,
alléguant un vol et un harcèlement. Photo : Laura Boushnak pour le New York Times
Ils se sont précipités en Ukraine par milliers, beaucoup d’entre eux étant
des USAméricains qui ont promis d’apporter leur expérience militaire, de l’argent
ou des fournitures sur le champ de bataille d’une guerre juste. Les journaux
locaux ont salué leur engagement et les donateurs les ont soutenus à hauteur de
millions de dollars.
Aujourd’hui, après un an de combat, nombre de ces groupes de volontaires se
battent entre eux et sapent l’effort de guerre. Certains ont gaspillé de l’argent
ou pratiqué l’imposture militaire. D’autres ont joué les caritatifs tout en
essayant de tirer profit de la guerre, comme le montrent les archives.
Un lieutenant-colonel de marine à la retraite originaire de Virginie fait l’objet
d’une enquête fédérale usaméricaine sur l’exportation potentiellement illégale
de technologies militaires. Un ancien soldat de l’armée de terre est arrivé en
Ukraine pour ensuite trahir et passer à la Russie. Un homme du Connecticut qui
a menti sur son service militaire a publié des mises à jour en direct du champ
de bataille - y compris sa position exacte - et s’est vanté d’avoir facilement
accès à des armes usaméricaines. Un ancien ouvrier du bâtiment concocte un plan
visant à utiliser de faux passeports pour faire entrer clandestinement en
Ukraine des combattants pakistanais et iraniens.
Et dans l’un des cas les plus curieux, l’un des plus grands groupes de
bénévoles est mêlé à une lutte de pouvoir impliquant un homme de l’Ohio qui a
faussement prétendu avoir été à la fois un marine usaméricain et un manager assistant
de LongHorn Steakhouse [une chaîne de malbouffe carnée, NdT]. Le litige
porte également sur un incident vieux de plusieurs années survenu dans le cadre
d’une émission de télé-réalité australienne.
De tels personnages ont leur place dans la défense de l’Ukraine en raison
du rôle d’intermédiaire joué par les USA : l’administration Biden envoie des
armes et de l’argent, mais pas de troupes professionnelles [ça reste à voir,
NdT]. Cela signifie que des personnes qui ne seraient pas autorisées à s’approcher
du champ de bataille dans une guerre menée directement par les USA sont actives
sur le front ukrainien, souvent avec un accès non contrôlé aux armes et à l’équipement
militaire.
De nombreux volontaires qui se sont précipités en Ukraine l’ont fait de
manière désintéressée et ont agi avec héroïsme. Certains
ont perdu la vie. Des étrangers ont secouru des civils, aidé des blessés et combattu
férocement aux côtés des Ukrainiens. D’autres
ont collecté des fonds pour acheter des fournitures essentielles.
Mais dans la plus grande guerre
terrestre qu’ait connue l’Europe depuis 1945, l’approche do-it-yourself [démerde
et bricolage]ne fait pas de distinction entre les volontaires formés et ceux
qui n’ont pas les compétences ou la discipline nécessaires pour apporter une
aide efficace.
Membres
d’une unité expérimentée comprenant des volontaires des USA, du Canada, de
Grande-Bretagne et d’Australie à Bakhmout en décembre. Les étrangers ont
secouru des civils, aidé les blessés, collecté des fonds et combattu aux côtés
des Ukrainiens. Photo : Tyler Hicks/The
New York Times
Le New York Times a examiné plus de 100 pages de documents provenant
des groupes de volontaires et a interrogé plus de 30 volontaires, combattants,
collecteurs de fonds, donateurs et responsables usaméricains et ukrainiens.
Certains ont parlé sous le couvert de l’anonymat pour évoquer des informations
sensibles.
Les entretiens et les recherches révèlent une série de déceptions, d’erreurs
et de querelles qui ont entravé la campagne de volontariat qui a commencé après
l’invasion totale de la Russie en février 2022, lorsque le président ukrainien
Volodymyr Zelensky a lancé un appel à l’aide. « Tous les amis de l’Ukraine
qui veulent se joindre à elle pour défendre le pays sont priés de venir »,
a-t-il déclaré. « Nous vous donnerons des armes ».
Des milliers de personnes ont répondu à l’appel. Certains ont rejoint des
groupes militaires comme la Légion internationale, formée par l’Ukraine pour
les combattants étrangers. D’autres ont joué un rôle dans le soutien ou la
collecte de fonds. Avec Kiev sous
attaque, la capitale de l’Ukraine, le temps manquait pour contrôler les
arrivants. C’est ainsi que des personnes ayant un passé problématique,
notamment des dossiers militaires douteux ou inventés de toutes pièces, se sont
enrôlées dans la Légion et dans une constellation d’autres groupes de
volontaires.
Interrogée sur ces problèmes, l’armée ukrainienne n’a pas abordé de
questions spécifiques, mais a déclaré qu’elle était sur ses gardes parce que
des agents russes tentaient régulièrement d’infiltrer des groupes de
volontaires. « Nous avons enquêté sur ces cas et les avons transmis aux
forces de l’ordre », a déclaré Andriy Cherniak, représentant des services
de renseignement militaire ukrainiens.
Un million de mensonges
L’un des USAméricains les plus connus sur le champ de bataille est James
Vasquez. Quelques jours après l’invasion, Vasquez, un entrepreneur en
rénovation du Connecticut, a annoncé qu’il partait pour l’Ukraine. Son journal local a
raconté l’histoire d’un ancien sergent d’état-major de l’armée usaméricaine qui
a laissé derrière lui son travail et sa famille pour prendre un fusil et un sac
à dos sur la ligne de front.
Depuis lors, il a mis en ligne des vidéos du champ de bataille, et au moins
une fois, il a diffusé l’emplacement précis de son unité à tout le monde, y
compris à la partie adverse. Il s’est servi de son histoire pour solliciter des
dons. « J’étais au Koweït pendant l’opération Tempête du désert et en Irak
après le 11 septembre », a déclaré Vasquez dans une vidéo
de collecte de fonds. Il a ajouté : « C’est un animal complètement différent ».
En fait, Vasquez n’a jamais été déployé au Koweït, en Irak ou ailleurs, a
déclaré une porte-parole du Pentagone. Il était spécialisé dans les réparations
de carburant et d’électricité. Il a quitté l’armée de réserve non pas en tant
que sergent comme il le prétendait, mais en tant que soldat de première classe,
l’un des grades les plus bas de l’armée.
Capture
d’écran d’une vidéo de collecte de fonds montrant James Vasquez
Pourtant, Vasquez avait facilement accès à des armes, notamment des fusils usaméricains.
D’où venaient-elles ? « Je ne sais pas exactement », a déclaré Vasquez
dans un texto. Les fusils, a-t-il ajouté, étaient « tout neufs, sortis de
leur boîte et nous en avons beaucoup ». Il a également tweeté qu’il ne
devrait pas avoir à s’inquiéter des règles internationales de la guerre lorsqu’il
se trouve en Ukraine.
Il a combattu aux côtés des Loups de Vinci, un bataillon
ukrainien d’extrême droite, jusqu’à la semaine dernière, lorsque le Times
l’a interrogé sur ses fausses déclarations de service militaire. Il a
immédiatement désactivé son compte Twitter et déclaré qu’il pourrait quitter l’Ukraine
parce que les autorités avaient découvert qu’il combattait sans le contrat
militaire requis.
Vasquez a déclaré qu’il avait déformé son dossier militaire pendant des
décennies. Il a reconnu avoir été renvoyé de l’armée, mais n’a pas voulu en
dire publiquement les raisons. « J’ai dû raconter un million de mensonges
pour avancer », a déclaré Vasquez lors d’une interview. « Je n’avais
pas réalisé que j’en arriverais là ».
Querelles publiques
La Légion internationale, formée à la hâte par le gouvernement ukrainien, a
passé 10 minutes ou moins à vérifier les antécédents de chaque volontaire au
début de la guerre, a déclaré un responsable de la Légion. C’est ainsi qu’un
fugitif polonais qui avait été emprisonné en Ukraine pour des violations des
règles sur les armes a obtenu un poste de chef de troupe. Des soldats ont
déclaré à The
Kyiv Independent qu’il avait détourné des fournitures, harcelé des femmes et menacé ses
soldats.
Les autorités ukrainiennes se sont d’abord targuées d’avoir 20 000
volontaires potentiels pour la Légion, mais ils ont été beaucoup moins nombreux
à s’enrôler. Actuellement, l’organisation compte environ 1 500 membres, selon
des personnes connaissant la Légion.
Certains sont des combattants expérimentés qui travaillent pour les
services de renseignement de la défense ukrainienne. Mais il y a eu des
problèmes très médiatisés. Un ancien soldat de première classe de l’armée, John
McIntyre, a été éjecté de la Légion pour mauvais comportement. McIntyre a fait défection
en Russie et est récemment apparu à la télévision d’État, qui a déclaré qu’il
avait fourni des renseignements militaires à Moscou.
Des documents internes montrent que la Légion est en difficulté. Le
recrutement stagne. Le Counter
Extremism Project, basé à Washington, a écrit en mars que la Légion et les
groupes affiliés « continuent de présenter des individus largement
considérés comme inaptes à exercer leurs fonctions ».
Malcolm Nance, ancien cryptologue de la marine et commentateur à MSNBC, est
arrivé en Ukraine l’année dernière avec l’intention de ramener l’ordre et la
discipline dans la Légion. Au lieu de cela, il s’est retrouvé plongé dans le
chaos.
Malcolm Nance dans la ville de Lviv/Lvov, dans l’ouest de l’Ukraine, l’année
dernière. Expert en contre-terrorisme et ancien analyste de MSNBC, il a rejoint
la légion des combattants étrangers en Ukraine. Photo : Finbarr O’Reilly pour le New York Times
Nance, dont les apparitions télévisées ont fait l’un des USAméricains les
plus visibles soutenant l’Ukraine, était un opérateur militaire expérimenté. Il
a rédigé un code d’honneur pour l’organisation et, de l’avis général, a fait
don d’équipements.
Aujourd’hui, Nance est impliqué dans une lutte de pouvoir désordonnée et
distrayante. Cela se passe souvent sur Twitter, où Nance a raillé un ancien
allié en le qualifiant de “gros lard” et d’associé d’un “escroc avéré”.
Il a accusé un groupe de collecte de fonds pro-Ukraine de fraude, sans
fournir de preuves. Après s’être disputé avec deux administrateurs de la
Légion, Nance a rédigé un rapport de “contre-espionnage” pour tenter de les
faire licencier. L’élément central de ce rapport est l’accusation selon
laquelle une responsable de la Légion, Emese Abigail Fayk, aurait tenté d’acheter
frauduleusement une maison dans le cadre d’une émission de télé-réalité
australienne avec de l’argent qu’elle n’avait pas. Il l’a qualifiée d’“espionne
russe potentielle”, sans fournir de preuves. Fayk a nié les accusations et
reste à la Légion.
Nance a déclaré qu’en tant que membre de la Légion ayant une formation dans
le domaine du renseignement, lorsqu’il a développé des inquiétudes, il “s’est
senti obligé de le signaler au contre-espionnage ukrainien”.
Le litige porte sur la question de savoir à qui l’on peut faire confiance
pour parler au nom de la Légion et collecter des fonds pour elle.
Nance a quitté l’Ukraine mais continue à collecter des fonds avec un
nouveau groupe d’alliés. L’un d’entre eux, Ben Lackey, est un ancien membre de
la Légion. Il a dit à ses collègues volontaires qu’il avait été Marine et a
écrit sur LinkedIn qu’il avait récemment été manager assistant à la LongHorn
Steakhouse. En réalité, le Pentagone a déclaré qu’il n’avait aucune expérience
militaire (et il a travaillé comme serveur, selon la steakhouse).
Dans une interview, Lackey a déclaré qu’il avait menti en prétendant être
un Marine usaméricain pour pouvoir rejoindre la Légion.
La croissance de la Légion étant au point mort, Ryan Routh, un ancien
ouvrier du bâtiment de Greensboro, en Caroline du Nord, cherche des recrues
parmi les soldats afghans qui ont fui les talibans. Routh, qui a passé
plusieurs mois en Ukraine l’année dernière, a déclaré qu’il prévoyait de les
transférer, parfois illégalement, du Pakistan et de l’Iran vers l’Ukraine. Il a
indiqué que des dizaines de personnes avaient manifesté leur intérêt.
« Nous pouvons probablement acheter des passeports par l’intermédiaire
du Pakistan, car c’est un pays tellement corrompu », a-t-il déclaré lors d’une
interview depuis Washington.
On ne sait pas s’il a réussi, mais un ancien soldat afghan a déclaré qu’il
avait été contacté et qu’il souhaitait se battre si cela signifiait quitter l’Iran,
où il vivait illégalement.
Dons détournés
Grady Williams, un ingénieur retraité de 65 ans sans expérience militaire
et condamné en 2019 pour consommation de méthamphétamine, était guide
touristique bénévole au ranch de Santa Barbara de Ronald Reagan lorsqu’il a
entendu l’appel à volontaires lancé par M. Zelensky.
« Je tire au fusil depuis l’âge de 13 ans », a-t-il déclaré lors
d’une interview. Je n’avais aucune excuse pour dire : “Eh bien, je ne devrais
pas y aller” ».
Il a expliqué qu’il avait pris l’avion pour la Pologne, fait de l’auto-stop
jusqu’en Ukraine et pris le train pour Kiev. Il est tombé sur deux USAméricains
en tenue militaire. Ils lui ont dit : « Viens avec nous, mec ».
Les volontaires ont amené Williams à une base proche du front et lui ont
donné une arme. Quelques jours plus tard, il a failli se faire exploser alors
qu’il combattait aux côtés de soldats ukrainiens depuis une tranchée près de Boutcha.
Au bout d’une semaine, l’armée s’est rendu compte qu’il ne s’était pas
enregistré pour combattre et l’a renvoyé à Kiev.
À partir de là, il a emprunté un chemin détourné qui l’a amené à collecter
des fonds pour des volontaires de la République de Géorgie. Il a recueilli
environ 16 000 dollars, expliquant aux donateurs que leur argent servirait à
acheter des motos électriques pour les combattants. Mais les Géorgiens l’ont
mis à la porte après qu’il était entré en conflit avec un autre volontaire. Il
a déclaré avoir dépensé environ 6 900 dollars des contributions en acomptes
pour des motos et le reste en frais de voyage et autres dépenses.
Grady
Williams dans son garage de Santa Barbara, en Californie, le mois dernier. « Je
tire au fusil depuis l’âge de 13 ans, a-t-il déclaré à propos de sa décision d’aller
en Ukraine. Je n’avais aucune excuse pour dire : “Eh bien, je ne devrais pas y
aller” ». Photo : David Butow pour le
New York Times
Il s’est depuis rapproché d’un nouveau groupe, qui lui a promis le
commandement d’une unité de motocyclistes s’il réunissait suffisamment d’argent.
Il a donc déménagé ce mois-ci à Odessa, en Ukraine, et espère recevoir bientôt
une moto.
Les exemples d’argent gaspillé par des personnes bien intentionnées sont
fréquents. Mriya
Aid, un groupe dirigé par un lieutenant-colonel
canadien en service actif, a dépensé environ 100 000 dollars provenant de
donateurs pour l’achat d’appareils de vision nocturne de haute technologie de
type usaméricain. Des documents internes montrent qu’il s’agissait en fin de
compte de modèles chinois moins efficaces.
« Nous avons rencontré un problème avec la vision nocturn », a
déclaré Lubomyr Chabursky, un bénévole de l’équipe de direction de Mriya Aid.
Il a toutefois précisé que cet achat ne représentait que 2 % de l’aide apportée
par le groupe.
Au début de l’année, le Mozart Group, créé par deux anciens Marines pour
venir en aide à l’Ukraine, a été dissous après que l’un
d’eux a intenté un procès à l’autre pour vol et harcèlement.
Absence de trace écrite
Au printemps dernier, un groupe de bénévoles appelé Ripley’s Heroes a
déclaré avoir dépensé environ 63 000 dollars pour l’achat de matériel de vision
nocturne et d’optique thermique. Certains de ces équipements font
l’objet de restrictions à l’exportation depuis les USA car, entre de mauvaises
mains, ils pourraient donner à l’ennemi un avantage sur le champ de bataille.
Des volontaires sur le front ont déclaré que Ripley’s avait livré l’équipement
à l’Ukraine sans les documents requis indiquant les acheteurs et les
destinataires réels. Les autorités fédérales ont récemment commencé à enquêter
sur ces livraisons, ont indiqué des responsables usaméricains.
Pour sa défense, le fondateur du groupe, un marine à la retraite nommé
lieutenant-colonel Hunter Ripley Rawlings IV, a fourni au Times des
documents relatifs à la transaction. Mais ces documents montrent que, comme l’ont
dit les volontaires, Ripley’s n’a pas été révélé au Département d’État comme
étant l’acheteur.
Photographie
du lieutenant-colonel Hunter Ripley Rawlings IV tirée de sa biographie sur le
site officiel des Marines
Ripley’s affirme avoir récolté plus d’un million de dollars, dont une
partie grâce à l’ancien entrepreneur du Connecticut, Vasquez, qui a prétendu
être le directeur de la stratégie du groupe et a fait la promotion de Ripley’s
auprès de son public en ligne.
Ripley’s a dépensé environ 25 000 dollars pour l’achat de voitures de
reconnaissance télécommandées l’année dernière, mais elles ne sont jamais
arrivées, comme le montrent les registres d’expédition. Le colonel Rawlings a
déclaré que les autorités polonaises les avaient retenues pour des raisons
juridiques.
Le colonel Rawlings a déclaré que son groupe attendait le statut d’association
usaméricaine à but non lucratif. Mais il n’a pas révélé ses dépenses ou la
preuve d’une demande de statut d’association à but non lucratif au Times ou aux
donateurs qui l’ont demandé. On ne sait donc pas exactement où va l’argent. « J’ai
cru ces gens », a déclaré Shaun Stants, qui dit avoir organisé une
collecte de fonds en octobre à Pittsburgh, mais qui n’a jamais reçu les
documents financiers qu’il avait demandés. « Ils m’ont pris pour un
imbécile ».
Les registres des sociétés en Pologne et aux USA montrent que le colonel
Rawlings a également créé une société à but lucratif appelée Iron Forge. Dans
une interview, il a déclaré qu’il s’attendait à ce que son organisation
caritative et d’autres payent Iron Forge pour le transport, ce qui signifie que
l’argent des donateurs serait utilisé pour financer son entreprise privée. Il a
toutefois précisé qu’il n’y avait pas de conflit d’intérêts car Iron Forge
renverrait finalement l’argent aux organisations caritatives. Les détails sont
en cours d’élaboration.
Dans les jours qui ont suivi l’approche de Vasquez et d’autres personnes
par le Times, les membres des groupes en conflit - Ripley’s, la Légion,
les membres dissidents de la Légion et d’autres encore - ont intensifié leur
querelle. Ils se sont accusés mutuellement de détourner des fonds et de mentir
sur leurs références.
Après qu’un ancien allié se fut retourné contre Vasquez, Nance a pris sa
défense.
« James n’était PAS un imposteur, il était perturbé », a déclaré Nance
sur
Twitter. « Il a fait beaucoup pour l’Ukraine, mais il avait des défis à
relever ».