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08/06/2023

GIDEON LEVY
Un bébé palestinien assassiné par un soldat, ça n’est pas une info pour les médias israéliens

Gideon Levy, Haaretz, 7/6/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Lundi, un enfant en bas âge, Mohammed Tamimi, est mort des suites des blessures infligées par un soldat israélien qui lui avait tiré une balle dans la tête, sous les yeux de son père. Le soldat a tiré une deuxième balle dans la poitrine du père. Mohammed, âgé de deux ans et demi, est décédé à l’hôpital pour enfants Safra du centre médical Sheba, à Tel Hashomer, quatre jours après que la balle a explosé dans sa tête.

Des proches de Mohammed Haitham Al Tamimi, âgé de deux ans et demi, pleurent pendant ses funérailles dans le village de Nabi Saleh, mardi. Photo : AHMAD GHARABLI/AFP

Un soldat israélien a tué un enfant de deux ans et demi, et les médias israéliens ont décidé, presque à l’unisson, que ce n’était pas intéressant, pas important, ou les deux. En d’autres termes, ce n’est pas un sujet. Channel 12 News [Canal 12, en hébr. Kephet 12], Israel Hayom et Maariv ont complètement fait disparaître l’histoire des yeux de leurs consommateurs d’informations. Elle n’a tout simplement jamais eu lieu. Les autres grands médias, à l’exception de Haaretz, l’ont reléguée dans les dernières pages, littéralement ou virtuellement. Ils l’ont également adoucie, l’ont rendue plus facile à avaler pour les consommateurs sensibles : après tout, ce n’est pas si joli que ça qu’un soldat israélien tue un enfant en bas âge.

Le site de la télévision publique Kan 11 : « On a annoncé la mort du petit Palestinien de 3 ans qui a été touché par une force de Tsahal qui a tiré sur les terroristes ». On a annoncé la mort d’un Palestinien de 3 ans et, surtout, la force a tiré sur des terroristes, pas sur le bambin et son père. Tout a déjà fait l’objet d’une enquête et tout est connu, la vérité comme vous la voulez. Le site d’information Walla a été encore plus prudent et patriotique : « La mort a été déclarée pour le Palestinien de 3 ans qui a apparemment été touché par des tirs des Forces de défense israéliennes ». Apparemment. Ce n’est pas certain. Peut-être qu’il s’est tiré dessus, peut-être que son père l’a tué, peut-être que ce sont les terroristes brutaux de Nabi Saleh qui l’ont tué : Qui sait, lecteurs de Walla. Pourvu que vous passiez une bonne nuit de sommeil et que vous nous rendiez visite à nouveau.

Le site d’information Ynet a également marché sur des œufs : « On a annoncé la mort de l’enfant de 3 ans qui a été abattu par erreur par une force de Tsahal qui a riposté à des terroristes ». Le porte-parole de Tsahal est devenu superflu. La gigantesque unité du porte-parole peut être démantelée. Elle n’aurait pas pu écrire une meilleure propagande. Tirs par erreur, tirs sur des terroristes. Aucun des messages d’alerte n’a nommé l’enfant, un Palestinien sans nom. Ils se sont tous contentés de l’expression froide “la mort a été annoncée”, comme s’il s’agissait d’une question bureaucratique. Les préposés se sont assis et ont annoncé le décès. Les soldats des FDI n’ont rien eu à voir avec cela.

Canal 12 News mérite un traitement spécial : c’est le feu de camp tribal. Ils savaient que l’enfant était mort et ont néanmoins décidé que ce n’était ni intéressant ni important. Qu’est-ce qui est passé par la tête du PDG Avi Weiss et de son équipe éditoriale ? À quoi pensait la présentatrice Yonit Levy, aux opinions bien arrêtées, lorsqu’ils ont décidé de cacher au public la mort d’un enfant en bas âge, tué d’une balle dans la tête par un soldat des forces de défense israéliennes ? Ils ont aussi des enfants, n’est-ce pas ? Ont-ils vu la photo de Mohammed saignant du trou béant dans sa tempe ? Ont-ils imaginé un enfant israélien dans son état ? Pouvez-vous imaginer l’enfer qu’ils auraient déclenché à l’antenne ?

Peut-être était-ce une question d’espace. Ce soir-là, les journaux télévisés ont présenté un homme acquitté d’accusations de viol. Les parents de la femme soldat tuée à la frontière égyptienne deux jours auparavant ont suivi, puis un reportage sur “la terreur tranquille”. J’ai pensé qu’il s’agissait à la fois d’une terreur et d’une tranquillité. C’est la terreur avec laquelle les soldats de Tsahal ont tué 24 enfants depuis le début de l’année, selon B’Tselem. Trouveront-ils le temps de parler du 24ème, Mohammed Tamimi ? Ne faites pas rire Weiss, Levy et les rédacteurs en chef. La “terreur tranquille”, c’est bien sûr la terreur contre les colons : pierres, bombes incendiaires. Nous n’en entendons pas assez parler. Nous avons suffisamment entendu parler des soldats qui tuent des enfants.

Canal 12 est la chaîne modérée/centriste d’Israël. Sur Canal 14, les téléspectateurs savent ce qu’ils obtiennent. Canal 12 est la voix de la vérité, de la sagesse, du professionnalisme et de la décence. Et cette voix nous dit chaque soir que la vie d’un bambin palestinien ne vaut rien, n’est pas intéressante et n’est pas importante. Continuons à protester, continuons à nous complaire dans le mégaphone arraché par le député Simcha Rothman à un proetstataire à New York et la croisière en Grèce du député Nissim Vaturi, continuons à nous battre pour la démocratie avec Canal12.

Seule l’histoire jugera des dégâts qu’elle a causés, de sa dissimulation systématique de l’occupation et de ses crimes, de son blanchiment et de sa légitimation à tout prix. Channel 12 est la véritable chaîne de propagande d’Israël.

Carlos Latuff

Rassemblement de soutien au village palestinien de Nabi Saleh

Officiellement jumelé depuis plusieurs mois maintenant avec L'Île-Saint-Denis (93), le village palestinien de Nabi Saleh a été le théâtre de nouvelles violences ces derniers jours, menant notamment à la mort d'un enfant de 2 ans et demi sous les balles de l'armée israélienne. Face à cette situation, un rassemblement de soutien est prévu vendredi 9 juin, à partir de 18h30 sur le parvis de l'Hôtel de Ville (1 rue Méchin). Les drapeaux de l’Hôtel de ville sont mis en berne. Une collecte solidaire sera notamment mise en place pour aider financièrement les familles à assurer les coûts des funérailles et des soins pour les autres habitants de Nabi Saleh blessés. Ne nous résignons jamais à accepter inhumanité et barbarie à l’égard du peuple palestinien.

Comment aller à Mairie de l'Île-Saint-Denis à L'Ile-Saint-Denis en Bus, Métro, Train, Tram ou RER ?

 

 

05/06/2023

SERAJ ASSI/ZACHARY FOSTER
“Les Palestiniens, ça n’existe pas”: une affirmation sioniste dans laquelle le fanatisme le dispute à l’ignorance

Seraj Assi et Zachary Foster, Haaretz, 21/3/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Seraj Assi est un Palestinien né en Israël, titulaire d’un doctorat en études arabes et islamiques de l’université de Georgetown (Washington DC, USA), où il est chercheur invité. Il est professeur adjoint d’arabe à l’université George Mason (Fairfax, Virginie). Il est l’auteur de The History and Politics of the Bedouin. Reimagining Nomadism in Modern Palestine, Routledge 2018. @Srjassi

Zachary Foster est un historien usaméricain de la Palestine et le créateur de Palestine Nexus. @_ZachFoster

Des hommes politiques israéliens comme le ministre des Finances Bezalel Smotrich persistent à nier l’existence d’un peuple palestinien, mais les faits historiques parlent d’eux-mêmes. Smotrich et les conservateurs usaméricains pro-israéliens devraient écouter.

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a prononcé en mars à Paris un discours niant l’existence des Palestiniens en tant que peuple, affirmant que “la nation palestinienne n’existe pas” : « Il n’existe pas de nation palestinienne. Il n’y a pas d’histoire palestinienne. Il n’y a pas de langue palestinienne ».


 Smotrich s’est exprimé devant un pupitre drapé d’une image représentant une carte d’Israël incluant la Cisjordanie occupée, la bande de Gaza, la Jordanie et une partie de la Syrie. Il est difficile d’ignorer l’ironie de la situation : un ministre ultranationaliste qui entretient l’idée que les Palestiniens sont un peuple artificiel tout en montrant une carte artificielle d’Israël.

La plus ancienne carte ptolémaïque de la Palestine encore existante. Copie grecque byzantine de la carte de la 4e carte de l’ Asie de Ptolémée [IIème  siècle ap. J-C). Tirée du Codex Vaticanus Urbinas Graecus 82, Constantinople vers 1300. Probablement assemblée par Maximus Planudes ; plus tard en possession de Palla Strozzi (1372-1462) puis de Federico da Montefeltro, duc d’Urbino. Les grandes lettres rouges au centre indiquent en grec : Παλαιστινης ou Palaistinis.


Autre carte de la Palestine de Ptolémée 

 Carte vénitienne de 1300

Abraham Ortelius, Palestinae Sive Totius Terrae Promissionis Nova Descriptio Auctore Tilemanno Stella Sigenens (Une nouvelle description de la Palestine ou de toute la Terre promise par l’auteur Tilemannus Stella Sigenens.), extrait de l’édition allemande de 1572 de son Theatrum Orbis Terrarum, le premier atlas moderne.

Smotrich n’était pas le premier haut responsable israélien à nier l’existence du peuple palestinien. Il faisait clairement écho au fameux dicton de Golda Meir : « Les Palestiniens, ça n’existe pas », ainsi qu’aux remarques plus récentes de la députée du Likoud Anat Berko, qui a affirmé que le peuple palestinien n’existait pas « parce qu’il ne peut pas prononcer la lettre P », une déclaration qui pourrait faire un titre dans The Onion (site satirique].

Ces dernières années, nier l’existence nationale des Palestiniens est devenu un stéréotype faux-cul populaire parmi les politiciens pro-israéliens en Occident également. Les politiciens conservateurs usaméricains ont nié à plusieurs reprises l’existence des Palestiniens à des fins politiques. Pour Mike Huckabee [ancien gouverneur républicain de l’Arkansas et pasteur baptiste, NdT] : « Les Palestiniens n’existent pas vraiment ». Pour Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants : « Il n’y a pas eu d’État palestinien, je pense que le peuple palestinien a été inventé ».

Une fois de plus, les Palestiniens se trouvent dans l’obligation de défendre leur existence même en tant que peuple. Heureusement, les données historiques sont sans ambiguïté et parlent d’elles-mêmes : Les Palestiniens sont connus sous le nom de Palestiniens depuis le XIXe siècle.

 

L’édition du 18 août 1931 du journal Filastin. Photos : Archives Filastin

Les références aux Palestiniens en tant que peuple remontent aux années 1870, lorsque des voyageurs et diplomates usaméricains et européens en Palestine ont commencé à désigner les habitants arabes de la Palestine comme “Palestiniens”. Parmi eux, le consul britannique à Jérusalem, James Finn, le missionnaire protestant allemand Ludwig Schneller et la voyageuse irlando-usaméricaine Adela E. Orpen, qui ont tous appelé les habitants arabes musulmans et chrétiens de la Palestine “Palestiniens”.

C’est avec l’écrivain palestinien Khalil Baydas (1874-1949) que l’appellation “palestinien” s’est imposée en arabe. Baydas a été le premier Arabe à utiliser le terme “palestinien” au sens moderne et national du terme. En 1898, il publie une traduction arabe d’un traité russe populaire, Description de la Terre Sainte. Son objectif était évidemment patriotique. « Les livres arabes de géographie sur le sujet étaient insuffisants », écrit-il dans l’introduction. « Le peuple de Palestine avait besoin d’un livre de géographie sur son pays ». Le reste de l’ouvrage est truffé de références aux Palestiniens en tant que peuple.

Au XXe siècle, après que la révolution constitutionnelle ottomane a assoupli les lois sur la censure de la presse en 1908, des dizaines de périodiques sont apparus en Palestine, et le terme “palestinien” a ainsi gagné en popularité. Entre 1908 et 1914, le terme apparaît quelque 170 fois dans plus de 110 articles de livres et de journaux arabes.

En 1911, Isa al-Isa et Yusif al-Isa, des cousins palestiniens de Jaffa, ont fondé ce qui allait devenir le journal le plus populaire de Palestine, pour lequel ils ont choisi le nom de Filastin. En fait, des années avant la fondation de Filastin, plusieurs autres Palestiniens, dont Ilyas Bawwad à Safed et Yusuf Siddiqi à Hébron, avaient tenté de lancer un journal appelé Palestine ou Filastin, mais aucune de ces tentatives ne s’était concrétisée.

Un sentiment d’identité palestinienne se développe en Palestine et au-delà, et les Palestiniens de l’Est à l’Ouest adoptent rapidement cette identité. Entre 1908 et 1914, une multitude d’associations “palestiniennes” sont créées à Chicago, Beyrouth et Istanbul.

L’occupation britannique de la Palestine pendant la Première Guerre mondiale n’a fait qu’accélérer le rythme d’adoption de l’identité nationale palestinienne. En 1919, craignant la montée du sionisme et de l’immigration juive en Palestine, le premier congrès arabe palestinien se tient à Jérusalem. Le 3 septembre 1921, le journal Filastin déclare : « Nous sommes d’abord des Palestiniens et ensuite des Arabes ».

L’identité palestinienne ne tardera pas à se répandre dans les villes et les villages de Palestine. En 1925, l’éminent éducateur palestinien Khalil Sakakini a parcouru la campagne palestinienne en tant que représentant de la délégation du sixième Congrès arabe palestinien. Il s’en souviendra plus tard : « La nation palestinienne vivait une phase de lune de miel du nationalisme ».

Sixième congrès national palestinien, Jaffa, octobre 1925. Photo : Institute of Palestine Studies.

Même les dirigeants sionistes ont été contraints de reconnaître l’existence d’une identité nationale palestinienne. En 1923, Ze’ev Jabotinsky écrit : « le peuple arabe de Palestine dans son ensemble ne vendra jamais ce patriotisme fervent qu’il garde si jalousement ». En 1929, David Ben-Gourion prévient qu’un mouvement national arabe palestinien est en train de naître.

Grâce au Grand soulèvement palestinien, qui a duré de 1936 à 1939, le terme “palestinien” était tout simplement omniprésent dans la presse à la fin des années 1930. De nombreux écrivains palestiniens, par exemple, tenaient à souligner que des familles “non palestiniennes”, notamment les Sursuq (ou Sursock), avaient vendu des “terres palestiniennes” aux sionistes. Les écrivains arabes ont également invoqué le terme pour faire l’éloge des “Palestiniens” qui ont joué un rôle clé dans le mouvement littéraire arabe d’avant-guerre, ou de ceux qui ont rejoint la Grande Révolte arabe, dirigée par l’émir Faysal Ier  pendant la Première Guerre mondiale.

Tout cela montre que les Arabes de Palestine sont connus sous le nom de Palestiniens depuis [au moins] le dix-neuvième siècle et qu’ils se sont toujours identifiés comme Palestiniens.

Alors pourquoi les propagandistes racistes comme Smotrich ressentent-ils constamment le besoin de nier l’existence des Palestiniens ? Parce que la notion même de peuple palestinien rappelle constamment que l’entreprise sioniste a été fondée sur l’effacement de l’identité nationale des Palestiniens. Mais l’histoire nous enseigne que le peuple palestinien existait bien avant la création de l’État d’Israël, et même avant le mouvement sioniste moderne.

 NdT
La palme de l'infamie revient sans doute à Shmuel Trigano, dans l'article Le passé historique du mot « Palestine » – Peleshet/Philistie, Plishtim/ Philistins/Envahisseurs (2021). Il écrit :
C’est le KGB qui en 1964 réécrivit l’histoire pour les « idiots utiles » d’Occident, la gauche socialiste, communiste, tiers mondiste, en faisant de la guerre des Arabes contre les Juifs (ce que fut excactement la guerre de 1948 rassemblant plusieurs pays arabes contre Israël, une guerre semi nationaliste, semi djihadique), une guerre nationale palestinienne contre le colonialisme occidental.” [sic]

 

 

 

21/05/2023

Six faits essentiels sur la Nakba que tout le monde devrait connaître

Dotan Halevy, Maayan Hillel et les éditeurs de l’Atelier d’histoire sociale, Haaretz, 18/5/2023

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Dotan Halevy est chercheur postdoctoral à l’Académie Polonsky pour les études avancées en sciences humaines et sociales de l’Institut Van Leer de Jérusalem.

Maayan Hillel est chargée de cours au Crown Family Center for Jewish and Israel Studies de la Northwestern University (Evanston, Illinois, USA).
CV

Le Social History Workshop est un blog fondé par des historiens et des spécialistes du Moyen-Orient afin de rendre accessible à un large public des études de pointe sur la région et le monde.
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Il y a quelques semaines, Israël a célébré son 75e jour d’indépendance. Le 15 mai, le jour de la Nakba a été célébré pour la première fois par les Nations unies. Plusieurs faits doivent être compris afin d’appréhender la signification durable de cet anniversaire

Une femme couverte du drapeau palestinien participe à une marche pour commémorer le 75ème jour de la Nakba, près du kibboutz de Megiddo, sur la zone où se trouvait autrefois le village palestinien de Lajjun.

Contrairement à ce que prétend la propagande, pour les Palestiniens, le jour de la Nakba ne consiste pas à marquer l’événement de la création d’Israël comme une catastrophe. Il s’agit de la catastrophe qui a été le sort permanent des Palestiniens depuis lors, conséquence d’une politique persistante d’Israël et de nombreux autres pays, qui refusent de considérer les Palestiniens comme un peuple et un groupe national ayant droit à l’autodétermination.

Le jour de la Nakba marque une catastrophe historique en cours et exhaustivement documentée, une catastrophe sur laquelle l’État d’Israël tel que nous le connaissons a été construit. Les dimensions de cette catastrophe, son déroulement, la violence qu’elle a entraînée et ses ramifications à long terme pour les Palestiniens, les Israéliens et le Moyen-Orient sont encore en cours d’apprentissage. Soixante-quinze ans après le déplacement de centaines de milliers de Palestiniens, il existe quelques faits fondamentaux que chacun devrait connaître pour comprendre l’importance persistante de la Nakba.

1. La population : Avant la guerre de 1948, 600 000 Juifs et 1,4 million de Palestiniens vivaient dans la Palestine mandataire britannique. Sur ces 1,4 million de Palestiniens, 900 000 vivaient dans le territoire qui allait devenir l’État d’Israël après la guerre. La majeure partie de cette population, soit 700 à 750 000 personnes, a été activement expulsée ou a fui au-delà de la frontière - vers la Syrie, le Liban, l’Égypte ou la Transjordanie - ou vers les zones contrôlées par les armées arabes impliquées dans la guerre (la Cisjordanie et la bande de Gaza).

Des personnes participent à la marche commémorant le 75ème  jour de la Nakba, près du kibboutz de Megiddo, sur la zone où se trouvait autrefois le village palestinien de Lajjun.

Ainsi, à la fin de la guerre, une minorité palestinienne de 156 000 personnes restait à l’intérieur des frontières d’Israël. Sur ce nombre, 46 000 étaient des réfugiés internes qui avaient été expulsés ou avaient fui leurs maisons et leurs terres et avaient dû continuer à vivre dans d’autres endroits à l’intérieur d’Israël.

Contrairement à la croyance populaire en Israël, le seul cas documenté où les dirigeants arabes ont appelé la population arabe à fuir est celui de Haïfa. Ils ont quitté la ville lorsqu’elle a été attaquée par les forces paramilitaires de la Haganah, malgré les exhortations de certains dirigeants juifs à rester. Les recherches historiques n’ont trouvé aucune preuve que les dirigeants arabes aient donné un ordre général à la population de fuir leurs maisons. Cette affirmation trouve apparemment son origine dans la propagande israélienne des années 1950 et 1960, qui tentait de présenter le déracinement des Palestiniens comme le résultat d’un choix volontaire.

2. La terre : À quelques exceptions près, les réfugiés palestiniens n’ont jamais été autorisés à retourner dans leurs maisons et sur leurs terres, une politique israélienne déclarée qui a été élaborée dès la guerre. Empêcher le retour des réfugiés palestiniens (appelé “infiltration” dans le jargon israélien) était un projet clé dans les premiers jours de l’État israélien. À cette fin, pendant la guerre et dans les années qui ont suivi, Israël a détruit environ 400 villages palestiniens abandonnés et quartiers palestiniens dans les villes, ou y a installé des immigrants juifs. Au fil du temps, les noms des villages ont été effacés de la carte, marqués comme “ruines” ou rebaptisés en hébreu.

La plupart des terres de ces villages ont été accaparées immédiatement après la guerre de 1948 et sont devenues des terres d’État en vertu de la loi sur la propriété des absents, qui définissait les réfugiés palestiniens internes comme des “présents-absents”. D’autres expropriations ont suivi au cours des décennies suivantes. Les réfugiés palestiniens internes n’ont pas pu retourner dans leurs villages en raison des restrictions de mouvement imposées par l’administration militaire qui a gouverné les Palestiniens en Israël jusqu’à la fin de l’année 1966.

Une femme palestinienne et un enfant dans le camp de l’UNRWA à Khan Younès, dans la bande de Gaza, en 1948

Au total, 85 % des terres appartenant aux Palestiniens dans la région qui est devenue l’État d’Israël avant 1948 ont été expropriées et sont devenues propriété de l’État. En conséquence, les terres agricoles qui constituaient les principales sources de revenus de la minorité palestinienne restée en Israël ont également été saisies par l’État.

3. Culture et politique : Outre l’expulsion de la population palestinienne et la saisie de ses sources de revenus, la Nakba a également éliminé une communauté nationale dynamique dotée d’une culture florissante profondément enracinée dans la terre qui est devenue la Palestine mandataire en 1917.

À quelques exceptions près, les réfugiés palestiniens n’ont jamais été autorisés à retourner dans leurs maisons et sur leurs terres, une politique israélienne déclarée qui avait déjà été élaborée pendant la guerre.

Dans les années 1930 et 1940, Haïfa, Jaffa, Jérusalem, Acre, Gaza et d’autres villes sont devenues des centres florissants d’affaires et de loisirs palestiniens. Ces villes comptaient des cabinets d’avocats et de comptables arabes, des cinémas, des théâtres, des cafés, des restaurants, des hôtels, des bibliothèques, des plages et des clubs sportifs. Elles abritaient également des associations culturelles que les Palestiniens visitaient quotidiennement et où ils renforçaient leurs liens de longue date avec des intellectuels, des artistes et des hommes politiques de tout le Moyen-Orient.

Comme la population sioniste, dès la fin de l’ère ottomane, la population palestinienne se voyait avancer à grands pas vers un futur État souverain et démocratique. La guerre de 1948 a interrompu ce processus. À la fin de la guerre, Nazareth était la seule ville arabe restant en Israël, tandis que les Palestiniens devenaient une petite minorité dans les autres grandes villes.

4. Les causes de la Nakba : Les Palestiniens ont-ils provoqué la catastrophe de 1948 en s’opposant au plan de partage des Nations unies de 1947 ? Cette question a une réponse normative et une réponse pratique.

Des femmes marchent dans le camp de réfugiés de Nahr al-Bared, au Liban, en 1952

D’un point de vue normatif, la question doit être posée honnêtement : si, aujourd’hui, une communauté d’immigrants venait en Israël, revendiquait la propriété historique de la terre et proposait que nous, Israéliens juifs, la partagions, penserions-nous que c’est justifié et serions-nous prêts à faire un “compromis” sur le partage de la terre ? Pour les Palestiniens, le plan de partage revenait à dire : « Vous avez envahi ma maison, et maintenant vous êtes prêts à faire un compromis sur le partage des pièces ».

Une nette majorité de Palestiniens et leurs dirigeants politiques étaient prêts à accepter les immigrants juifs en Palestine en tant que minorité jouissant de droits égaux au sein d’un futur État à majorité arabe. Cependant, même pour la minorité qui était prête à faire un compromis sur la partition de la terre, le plan de partage des Nations unies de 1947 constituait une division injuste du territoire et des ressources.

Cela nous amène à la réponse pratique. Lorsque le plan de partage a été voté, la plupart des terres de l’État juif proposé n’appartenaient pas à des Juifs et abritaient 350 000 Arabes palestiniens. L’État juif devait inclure la ville de Haïfa et son port, principal atout économique du pays, la plaine côtière qui abritait l’essentiel de l’industrie palestinienne des agrumes, les routes traversant le pays dans sa longueur et les terres fertiles des vallées. L’ensemble du Néguev a été désigné pour l’État juif en dépit d’une propriété foncière juive extrêmement limitée, en partant du principe que les Juifs avaient un plus grand potentiel de développement à l’avenir que les droits de propriété ou les droits fonciers existants.

5. Pourquoi les Palestiniens ne mettent-ils pas le passé derrière eux ?

Pour les Palestiniens, la Nakba n’est pas le passé. C’est le présent. Le processus qui a débuté en 1948 n’a, pour l’essentiel, jamais pris fin. Après la guerre, Israël a exproprié les terres palestiniennes et a imposé une administration militaire à ses citoyens palestiniens, qui a duré jusqu’en 1966. Puis, en 1967, Israël a imposé un régime militaire en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza. Le gouvernement militaire et le projet de colonisation continuent de s’approprier de plus en plus de terres palestiniennes, outrepassant les libertés individuelles, les droits humains et la dignité fondamentale des Palestiniens, détruisant pratiquement la possibilité pour les Palestiniens d’établir un État indépendant à l’avenir.

Un homme peint le drapeau palestinien et des branches sur une toile, dans le cadre de la marche pour commémorer le Jour de la Nakba, avril 2023. Photo : Fadi Amun

La réalité de la vie en tant que réfugiés a condamné des générations de Palestiniens à une vie de souffrance et de pauvreté qui se poursuit des décennies après la guerre. Leur situation n’a fait qu’empirer lors des guerres de 1967 et de 1982, ainsi que lors des guerres périodiques et du siège de Gaza depuis 2007.En effet, Israël n’est pas le seul responsable de la condition des Palestiniens dans les camps de réfugiés ou de ces affrontements militaires. Mais les racines de ces conflits remontent incontestablement à 1948 comme moment formateur, et l’imprègnent chaque fois d’un sens nouveau. C’est pourquoi les Palestiniens ne considèrent pas la Nakba comme un simple événement historique, mais comme une forme d’existence permanente. Elle est réaffirmée à chaque rencontre avec un soldat à un poste de contrôle, à chaque expropriation de terre et restriction de mouvement, ou à chaque guerre contre Gaza. Ainsi, le traumatisme de 1948 continue d’être un pilier de l’identité palestinienne et de la mémoire collective.

Cela signifie-t-il qu’il n’y a pas d’issue à la situation actuelle ? Pas du tout. Tout au long de l’histoire commune des Israéliens et des Palestiniens, il y a eu d’innombrables occasions de remédier à l’injustice de 1948 par une reconnaissance honnête par Israël de la tragédie palestinienne, des droits nationaux des Palestiniens, de l’indemnisation de leurs pertes matérielles, du retour d’une partie des réfugiés sur leurs terres et, enfin, du tracé de frontières durables ou de la décision conjointe d’établir un État binational par le biais d’accords politiques appropriés. Israël a choisi de ne pas le faire, pour des raisons qui lui sont propres, mais il pourrait aussi choisir différemment à l’avenir.

6. La Nakba est l’affaire des Palestiniens - Pourquoi les Israéliens devraient-ils s’en préoccuper ?

Parce que la guerre de 1948 n’était pas une guerre entre deux pays distincts dans laquelle l’un des deux camps a simplement perdu. C’est l’élimination de la population palestinienne qui a permis la formation d’Israël en tant que pays démocratique à nette majorité juive. L’effacement de la culture et de l’histoire palestiniennes a permis à l’État moderne d’Israël d’établir un lien direct entre lui-même et l’ère biblique, tout en ignorant la longue et riche histoire arabe du pays.

En d’autres termes, sans la Nakba, Israël tel que nous le connaissons n’aurait pas pu voir le jour. Il incombe donc aux Israéliens juifs de reconnaître la perte sur laquelle leur pays s’est construit.

Mais le plus important, c’est le présent et l’avenir de tous les habitants de ce pays. Si les Israéliens veulent léguer à leurs enfants une réalité qui ne soit pas un conflit perpétuel fondé sur l’oppression, la violence et l’effacement, ils doivent s’attaquer aux blessures de 1948.

La reconnaissance et la solidarité avec la catastrophe et la douleur palestiniennes ne nient pas l’israélité, la judéité ou le droit des Israéliens à vivre en paix et en sécurité. Cette reconnaissance et cette solidarité constituent une chance réelle de vivre en paix et en sécurité en Israël.

27/10/2022

Tsahal ne se laisse pas “fragiliser” par les terroristes (parole d'expert)

“L'épisode Abou Aqleh aurait pu fragiliser Tsahal”, mais il n'en a rien été : c'est une des perles de cet “expert” militaire israélien, habitué du studio de la chaîne de propagande israélienne en français i24, interviewé récemment à propos de l'opération destinée à “éliminer le zoo”, comme il appelle les combattants du groupe de Naplouse Arin Al Ousoud (La Tanière des Lions). Notre expert considère en outre que Naplouse se trouve en Israël. Bref, il officialise l'annexion de fait de la Cisjordanie. Deux exemples scolaires du volet médiatique de la guerre contre-insurrectionnelle menée par l'armée la plus morale du monde, en concurrence sérieuse pour ce titre avec l'armée ukrainienne.

 


26/09/2022

RAMZY BAROUD
D’Exodus à Marvel : brève histoire de la justification des crimes de guerre israéliens par Hollywood

Ramzy Baroud, Middle East Monitor, 24/9/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

L'introduction d'une agente du Mossad israélien comme personnage du prochain film de Marvel dépasse les bornes, même du point de vue des normes morales médiocres d'Hollywood. Cependant, la super-héroïne israélienne, Sabra, doit être comprise dans le contexte de la progression logique de l'israélisation d'Hollywood, un phénomène étonnamment nouveau.

Sabra est un personnage relativement ancien, datant du comic Marvel The Incredible Hulk en 1980. Le 10 septembre, cependant, il a été annoncé que le personnage israélien serait inclus dans un prochain film de Marvel, Captain America : New World Order.

                                                 La nouvelle Sabra de Marvel...

  ...sera interprétée par l’actrice israélienne Shira Haas (Shtisel, Unorthodox) dans le film prévu pour 2024

Comme on pouvait s’y attendre, de nombreux militants pro-palestiniens aux USA et dans le monde sont furax. C'est une chose d'introduire un personnage israélien ordinaire dans le seul but de normaliser Israël, un État d'apartheid implacable, aux yeux du jeune public impressionnable de Marvel. Mais il est beaucoup plus sinistre de normaliser une agence de renseignement d'État, le Mossad, connue pour ses nombreux assassinats sanglants, sabotages et tortures.

En ajoutant Sabra à son casting de super-héros, Marvel Studios a montré son mépris total pour la campagne massive menée par des millions de fans à travers le monde qui, en 2017, ont protesté contre l'inclusion de l'ancienne soldate israélienne Gal Gadot en tant que Wonder Woman de Marvel. Gadot est une fervente partisane du gouvernement et de l'armée israéliens.

En réponse à cette info, beaucoup de personnes ont souligné à juste titre le parti pris inhérent à Hollywood, à commencer par le film Exodus d'Otto Preminger dans les années 1960, avec Paul Newman comme acteur principal. Le film fournissait une justification pseudo-historique de la colonisation de la Palestine par les sionistes. Depuis, Israël a été élevé, célébré et inclus dans un contexte toujours positif par Hollywood, tandis que les musulmans, les Arabes et les Palestiniens continuent d'être vilipendés.

Bien qu'Israël ait été représenté de manière positive par des cinéastes hollywoodiens, les Israéliens eux-mêmes ont été assez marginaux dans le processus de création de contenu. Jusqu'à récemment, la construction israélienne était principalement fabriquée pour le compte d'Israël, et non par Israël lui-même. « Les choses ont commencé à changer en 1997 », a écrit Brian Schaefer dans Moment Magazine. C'est alors que la division du divertissement de la Fédération de Los Angeles et l'Agence juive ont lancé le projet, la Master Class, qui : « Pendant près de 15 ans... a amené d'innombrables acteurs, réalisateurs, producteurs, agents, gestionnaires et cadres supérieurs des studios et des réseaux en Israël, en introduisant beaucoup d'entre eux dans le pays pour la première fois, et a enseigné aux Israéliens comment présenter leurs projets. »

L'endoctrinement des acteurs et cinéastes usaméricains à travers ces visites et l'introduction de nombreux acteurs et cinéastes israéliens à Hollywood ont donné des dividendes, conduisant à un changement majeur dans le récit sur Israël. Au lieu de simplement communiquer Israël à des publics usaméricains et internationaux en utilisant des références à la victimisation historique, à l'association positive ou même à l'humour, les Israéliens ont commencé à faire valoir leur cause directement à Hollywood. Et, à la différence du caractère bordélique des messages passés – bon Israël, méchants Arabes – les nouveaux messages sont beaucoup plus sophistiqués, adaptés autour d'idées spécifiques et conçus en pleine conscience de la politique de chaque époque.

Le film de Steven Spielberg Munich (2005) est sorti dans le contexte culturel de l'invasion usaméricaine de l'Irak dans le cadre de la soi-disant « guerre contre le terrorisme » de Washington, où les droits humains ont été violés à l'échelle mondiale. Munich était un récit "historique" sélectif des choix soi-disant difficiles qu'Israël, à savoir le Mossad, devait faire pour mener sa propre “guerre contre le terrorisme”. C'était l'époque où Tel-Aviv soulignait inlassablement son affinité avec Washington, maintenant que les deux pays étaient prétendument victimes des « extrémistes islamiques ».

À la différence de Munich, la populaire série télévisée Homeland n'était pas seulement un argumentaire pro-israélien qui justifiait les guerres et la violence israéliennes. La série elle-même, l'une des émissions islamophobes les plus racistes à la télévision, était entièrement calquée sur la série israélienne HaTufim. L'écrivain et réalisateur de la série israélienne, Gideon Raff, a été intégré dans la version usaméricaine, servant de producteur exécutif.

Le changement de propriétaire du récit peut sembler superficiel – car la propagande pro-israélienne d'Hollywood est remplacée par la propagande israélienne organique. Néanmoins, cela n’est pas le cas.

L'agenda pro-israélien du passé – la romantisation qui a suivi la création d'Israël en 1948 – n'a pas duré longtemps. La défaite des armées arabes par Israël en 1967 – grâce au soutien militaire massif des USA à Tel-Aviv – a remplacé l'image d'Israël naissant et vulnérable par celle de l'armée israélienne courageuse, capable de vaincre plusieurs armées ennemies à la fois. C'est alors que les soldats israéliens ont visité les collèges et les écoles usaméricaines, parlant de leur héroïsme sur le champ de bataille. L'invasion israélienne du Liban et les massacres qui ont suivi, comme ceux de Sabra et de Shatila, ont forcé à repenser les choses.

Tout au long des années 1980 et 1990, Israël a largement existé à Hollywood comme un exutoire comique, à partir de spectacles comme Friends, Frasier et, plus récemment, The Big Bang Theory. Les références à Israël sont souvent suivies de rires – un moyen intelligent et efficace de lier Israël à des associations positives et heureuses.

La « guerre contre le terrorisme », à partir de 2001, associée à la création du projet Master Class, a permis à Israël de revenir dans l'univers hollywoodien, non pas comme une référence occasionnelle, mais comme un élément de base, avec des séries israéliennes ou des productions conjointes USA-Israël, définissant un tout nouveau genre : celui des choix difficiles à faire pour lutter contre le terrorisme et finalement sauver le monde.

L'exploitation des femmes israéliennes sur les couvertures de magazines, par exemple, Maxim, était un tout autre business louche, visant un public différent. Les filles à moitié nues de l'armée israélienne ont réussi, dans l'esprit de beaucoup, à justifier la guerre par des images sexuelles. Ce genre est devenu particulièrement populaire après les guerres sanglantes d'Israël contre Gaza, qui ont fait des milliers de morts.

L'influence croissante d'Israël sur les films Marvel est une combinaison de tous ces éléments : la sexualisation de la femme soi-disant forte et autonomisée, la normalisation de ceux qui commettent des crimes israéliens – Gadot, la soldate, Sabra, l'agente du Mossad – et l'injection directe des priorités israéliennes dans la réalité usaméricaine quotidienne.

Il y a un côté positif à cela. Pendant des décennies, Israël s'est caché derrière de fausses notions historiques romantisées, faisant valoir son point de vue auprès des USaméricains et d'autres publics occidentaux, souvent indirectement. Les guerres à Gaza, la croissance exponentielle du mouvement palestinien de boycott et la prolifération des médias sociaux ont cependant forcé Israël à se cacher.

Le nouvel Israël hollywoodien est maintenant un guerrier, souvent contraint de faire des choix moraux difficiles, mais il est, comme son homologue usaméricain, en fin de compte une force pour le bien. La capacité d'Israël à maintenir cette image dépendra de plusieurs facteurs, notamment de la capacité des communautés propalestiniennes à contrer cette supercherie et cette hasbara [propagande, NdT].