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25/09/2022

HAARETZ
Familiares de los 43 desaparecidos de Ayotzinapa piden a Israel la extradición de un exfuncionario buscado, y la embajada de Israel en la Ciudad de México es “vandalizada” (más bien decorada)

 Haaretz, 22/9/2022
Traducido por Fausto Giudice, Tlaxcala

Familiares de los 43 estudiantes desaparecidos de Ayotzinapa y simpatizantes se manifestaron frente a la Embajada de Israel en la Ciudad de México para exigir la extradición del ex director de la ACI (Agencia de Investigación Criminal, el “FBI mexicano”, 2013-2018), Tomás Zerón; el embajador israelí: “Escribir “muerte a Israel” en los muros de la embajada no tiene nada que ver con el caso”.

Los familiares de 43 estudiantes mexicanos que fueron secuestrados y asesinados en 2014 se manifestaron el miércoles frente a la embajada de Israel en México, exigiendo la extradición de un ex investigador buscado en relación con este caso. Durante la manifestación, decenas de manifestantes enmascarados decoraron la embajada de Israel con grafitis que decían “muerte a Israel”.

Cientos de manifestantes se reunieron frente a la Embajada de Israel en la Ciudad de México, algunos con fotos de los estudiantes desaparecidos, otros pintando grafitis en los muros de la embajada. Las familias de los 43 estudiantes, que desaparecieron por la fuerza tras ser detenidos por la policía municipal hace ocho años, exigen a Israel la extradición del ex investigador Tomás Zerón, acusado de haber manipulado la investigación sobre el secuestro de los estudiantes.

Tomás Zerón en 2015. Foto Tomás Bravo—Reuters

Buscado por tortura y falsificación de pruebas, Zerón fue uno de los autores intelectuales de la versión de los hechos respaldada por el Estado, presentada en 2015 y rechazada por los familiares de las víctimas y expertos independientes. Zerón vive en Israel desde hace tres años y solicitó asilo oficialmente en 2021. A pesar de las múltiples peticiones de México, Israel sigue negándose a entregarlo a la justicia.

HAARETZ
Des parents des 43 disparus d’Ayotzinapa demandent à Israël d'extrader un ancien fonctionnaire recherché, et l'ambassade d’Israël à Mexico est “vandalisée” (plutôt décorée)

 Haaretz, 22/9/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Des parents des 43 étudiants disparus d’Ayotzinapa et des sympathisants ont manifesté devant l'ambassade d'Israël à Mexico pour demander l'extradition de l'ancien directeur de l’ACI (Agence d’enquêtes criminelles, le “FBI mexicain”, 2013-2018), Tomás Zerón ; l’ambassadeur d'Israël : « Écrire 'mort à Israël' sur les murs de l'ambassade n'a rien à voir avec l'affaire ».

Les proches de 43 étudiants mexicains qui ont été enlevés et tués en 2014 ont manifesté mercredi devant l'ambassade d'Israël au Mexique, demandant l'extradition d'un ancien enquêteur recherché dans le cadre de cette affaire. Pendant la manifestation, des dizaines de manifestants masqués ont vandalisé l'ambassade d'Israël avec des slogans graffités, dont “mort à Israël”.

Des centaines de manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade d'Israël à Mexico, certains portant des photos des étudiants disparus, d'autres peignant des graffitis sur les murs de l'ambassade. Les familles des 43 étudiants, qui ont disparu de force après avoir été arrêtés par la police municipale il y a huit ans, exigent qu'Israël extrade l'ancien enquêteur Tom160s Zerón, accusé d'avoir manipulé l'enquête sur l'enlèvement des étudiants.

Tomás Zerón en 2015. Foto Tomas Bravo—Reuters

Recherché pour torture et falsification de preuves, Zerón était l'un des cerveaux de la version des événements soutenue par l'État, présentée en 2015 et rejetée par les proches des victimes et des experts indépendants. Zerón vit en Israël depuis trois ans et a officiellement demandé l'asile en 2021. Malgré de multiples demandes du Mexique, Israël refuse toujours de le remettre à la justice.

25/08/2022

HAARETZ
La Cour suprême d'Israël refuse de libérer les Palestiniens en détention administrative

Éditorial, Haaretz, 23/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Lorsqu'il s'agit de la détention administrative - l'une des tactiques gouvernementales les plus agressives que l'on puisse imaginer, étant une forme de détention sans jugement - il est impossible de se fier à la Cour suprêmee. Selon une enquête du Haaretz, la Cour n'a pas fait droit à une seule demande d'annulation d'un ordre de détention administrative depuis le début de l'année. Et l'Association pour les droits civils en Israël ne se souvient d'aucun cas où elle l'aurait fait - pas seulement cette année, mais jamais (Hagar Shezaf, Haaretz de lundi).

Prisonniers palestiniens à la prison de Megiddo. Photo : Itzik Ben-Malki

 Le fait que la Cour serve de blanc-seing au service de sécurité du Shin Bet et aux Forces de défense israéliennes en ce qui concerne les détentions administratives est particulièrement inquiétant étant donné l'utilisation massive qu'Israël fait de cette tactique draconienne. Le nombre de personnes détenues dans les prisons israéliennes sans jugement a atteint 723 la semaine dernière, soit le chiffre le plus élevé depuis 2008. Onze de ces détenus sont des citoyens ou résidents arabes d'Israël, les autres étant des Palestiniens. Aucun d'entre eux n'est juif.

Aucune charge n'est jamais retenue contre les détenus administratifs ; leur détention est considérée comme une arrestation préventive. Les preuves à leur encontre ne sont jamais entendues au tribunal. Même leurs avocats ne sont pas autorisés à voir ces preuves, à l'exception d'un bref résumé de quelques phrases décrivant les soupçons qui pèsent sur eux. Le droit international autorise la détention administrative, mais seulement si elle est utilisée de manière limitée, dans les cas où il existe une menace pour le bien-être public et qu'il n'y a pas d'autre moyen de l'empêcher. Pour Israël, cependant, ce n'est jamais assez.

04/08/2022

HAARETZ
Le Fonds national juif blanchit le vol des terres palestiniennes

Haaretz, Éditorial, 4/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Rien n'illustre mieux le mode opératoire du projet de colonisation des territoires occupés depuis 1967 que la séance que tiendra ce jeudi le conseil d'administration du Fonds national juif d'Israël (connu en hébreu sous le nom de Keren Kayemeth LeIsrael, KKL).

Manifestation contre la politique du Fonds national juif en Israël et dans les colonies, cette année. Photo : Émile Salman

Le conseil d'administration doit voter sur une allocation de 61 millions de shekels [=17,8 millions €] pour l'achat de terres palestiniennes dans la vallée du Jourdain. Cela fait partie d'un accord que le ministère de la Défense fait pression pour conclure (comme l'a rapporté Hagar Shezaf). Pourquoi le ministère de la Défense devrait-il être impliqué dans les transactions foncières du FNJ ? Pourquoi le ministère chargé de préserver la sécurité nationale fait-il pression sur une institution nationale pour qu'elle achète des terres en Cisjordanie ? Et pourquoi le JNF est-il impliqué dans le "rachat" de terres dans les territoires occupés comme si l'État d'Israël n'avait jamais été fondé ?

Les terres en question sont des terres palestiniennes privées qu'Israël a fermées par injonction militaire en 1969 et qui ont ensuite été données aux colons pour qu'ils les cultivent dans les années 1980, selon le mauvais vieux système. Depuis lors, elles sont utilisées pour la culture de dattes destinées à l'exportation, qui est en hausse. En 2018, certains de leurs propriétaires palestiniens ont adressé une pétition à la Cour suprême, demandant l'annulation de l'injonction militaire et le départ des colons. C'est ainsi que le ministère de la Défense s'est retrouvé dans un imbroglio juridique.

« Je ne savais pas », a affirmé l'État pour sa défense lors des audiences sur la pétition. Il ne savait tout simplement pas comment les colons avaient commencé à exploiter les terres palestiniennes privées, ni comment l'État ou le département des colonies les avaient attribuées. La présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, s'est interrogée à juste titre : « Étant donné que vous n'êtes pas en mesure d'expliquer comment la terre a été donnée à qui elle a été donnée, cela leur donne-t-il le droit d'y rester pour toujours ? ». Le ministère de la Défense le pense, apparemment. Plutôt que d'annuler l'injonction militaire et de faire partir les colons, le ministère a décidé de faire en sorte que le JNF achète les terres aux Palestiniens. Et en fait, le JNF, via sa filiale Himnuta, a signé un contrat pour acheter un millier de dunams [= 100 ha], par étapes.

Mais après l'achat de 411 dunams, la transaction a été interrompue en raison de critiques, car l'achat de terres en Cisjordanie est un sujet controversé au sein du JNF, dont le conseil d'administration comprend des représentants de la gauche. Selon des sources du JNF, le ministère de la défense a récemment repris contact avec l'organisation, lui demandant de conclure la transaction. Ce que le conseil d'administration votera jeudi est également lié à un compromis mystérieux dont il est impossible de rendre compte en raison d’une ordonnance de non-publication. Ainsi, les différentes branches du mouvement de colonisation et les opérations d'acquisition de terres dans les territoires se poursuivent sous le couvert de l'obscurité.

Si Israël veut vivre et prospérer, un changement fondamental est nécessaire, y compris le démantèlement d'institutions nationales comme le JNF. En attendant, on ne peut qu'espérer que le conseil d'administration ne dispose pas d'une majorité en faveur de cet accord, ce qui blanchirait le vol. Nous espérons également que le tribunal ordonnera au ministère d'annuler l'ordre, de retirer les colons des terres et de les rendre à leurs propriétaires palestiniens.   

 

 

26/12/2021

Mourir de froid dans la rue, en Israël

À l’occasion de la tempête « Carmel » qui s’est abattue sur Israël, plusieurs sans-abri sont morts de froid. La « start-up nation » et « unique démocratie du Moyen-Orient » découvre ainsi une réalité honteuse devant laquelle elle se voile la face. Ci-dessous, une série d’articles du quotidien Haaretz, traduits par mes soins. On peut trouver les originaux en cliquant sur les hyperliens Haaretz.- Fausto Giudice, Tlaxcala 

Sommaire

Mourir de froid

Éditorial de Haaretz

Trois personnes vivant dans les rues de Tel Aviv sont mortes dans la tempête. Israël s'en soucie-t-il ?

Vered Lee

Moshe est-il mort ou vivant ?

Gideon Levy
« Je veux vivre » : le combat des sans-abri de Tel Aviv

Bar Peleg

24 heures avec les personnes les plus désespérées de Tel Aviv

Bar Peleg

Pourquoi les gens deviennent sans-abri en Israël et ce que c'est vraiment de vivre dans la rue

Ayelett Shani

Mourir de froid

Éditorial de Haaretz, 26/12/2021

La semaine dernière, dans le quartier de Neve Sha'anan, au sud de Tel Aviv, dans la ville que The Economist appelle la ville la plus chère du monde, un sans-abri de 57 ans est mort sur un banc dans la rue. Ses vêtements étaient trempés par les fortes pluies qui sont tombées au début de la tempête hivernale Carmel, et à l'hôpital, il a été déclaré mort d'hypothermie.

Deux sans-abri le mois dernier. Photo : Eyal Toueg

 Le défunt était un père de trois enfants qui avait immigré de l'ex-Union soviétique et n'avait pas été en contact avec sa famille depuis 20 ans. Ce n'est qu'après la découverte de son corps que le ministère des Affaires sociales et des Services sociaux a chargé les maires de grandes villes telles que Tel Aviv et Jérusalem d'ouvrir leurs abris d'urgence aux sans-abri. Ce n'est qu'alors que Tel Aviv leur a offert un abri d'urgence dans un misérable abri anti-bombes, avec des matelas disposés directement sur le sol.

Mercredi, deux autres sans-abri sont morts à quelques heures l'un de l'autre à Bat Yam, qui ne dispose pas d'abris de nuit pour les sans-abri. Un homme de 60 ans a été retrouvé mort vers midi. Il avait cherché refuge contre la tempête dans une armoire de dévidoir de tuyau d'incendie dans le parking d'un centre commercial. Dans la soirée, le corps d'un homme de 50 ans a été retrouvé dans l'abri anti-bombes d'un immeuble, où il espérait manifestement échapper à la tempête. Il ne portait que des pyjamas d'hôpital minces.

La mort de ces hommes sans abri n'a reçu que peu d'attention des médias. Pire encore, ils n'ont pas réussi à attirer l'attention des maires des villes dans lesquelles cela s’est produit. Aucun membre de la Knesset, aucun ministre n'a dit un mot à leur sujet. Ce n'est pas surprenant. Les sans-abri sont des personnes sans voix, qui souffrent de stigmates cruels. Ils vivent et meurent dans la rue ; invisibles, souvent sans nom, et sans même un dossier d’assistance sociale de la ville. Cette situation est le résultat d'années de négligence et nécessite une refonte complète.

Le “gouvernement du changement" israélien doit nommer immédiatement un comité interministériel comprenant les maires des grandes villes ayant des résidents sans-abri, ainsi que les ministres des services sociaux, de la construction et du logement, de la santé et de la sécurité publique, et des représentants de l'Administration pénitentiaire israélienne. Ce groupe d'experts doit commencer à faire avancer une politique globale pour résoudre le problème: élargir la fourniture de services sociaux; améliorer et étendre les logements temporaires dans les villes d'Israël, y compris les abris de nuit, les centres d'accueil et les logements de transition; augmenter les subventions au loyer en fonction des prix du marché et mettre en place des programmes de “logement d'abord” pour fournir un logement et une assistance à long terme, pas seulement un hébergement temporaire pour la nuit.

Les sans-abri ne choisissent pas de vivre dans la rue, sans le sou, dormant sur des bancs, par terre ou dans un immeuble délabré. Ils ne choisissent certainement pas de mourir de froid. En tant que société, nous ne pouvons pas laisser les autorités blablater sur l'absence de solutions et l'aide dérisoire, tout en ignorant de tels décès. Les sans-abri sont des victimes de la société qui ont été condamnées à une vie ignominieuse de misère dans la rue. Ce sont des êtres humains qui ont besoin d'aide.

Trois personnes vivant dans les rues de Tel Aviv sont mortes dans la tempête. Israël s'en soucie-t-il ?

Vered Lee, Haaretz, 25/12/2021

Un sans-abri de 57 ans de l'ex-Union soviétique a été retrouvé sur un banc dans le sud de Tel Aviv le 18 décembre, dans un état critique. Père divorcé de trois enfants, il n'avait pas été en contact avec sa famille depuis environ 20 ans.


Un sans-abri dans le sud de Tel Aviv. Photo : Tomer Applebaum

Un communiqué publié par le service d'urgence Magen David Adom citait les ambulanciers paramédicaux Noam Weisbuch et Yamit Aharon-Fink, qui avaient tenté de le réanimer. « L'homme gisait inconscient sur un banc de rue, il était très froid au toucher et ses vêtements étaient imbibés d'eau des fortes pluies des dernières 24 heures ». Il a été emmené à l'hôpital Ichilov de Tel Aviv, où il a été déclaré mort d'hypothermie.

Ce n'est qu'après sa mort, qui a bénéficié d'une couverture médiatique insuffisante, que la municipalité de Tel Aviv a pris la peine de mettre en place un abri d'urgence minable pour les sans-abri, vu l'aggravation de la tempête et sur instruction du ministère des Services sociaux. Dans l'abri, qui ressemble à une ruine, des matelas étaient éparpillés sur le sol sans zones séparées pour les hommes et les femmes.

Mercredi, le nombre de morts est passé à trois après la découverte des corps de deux hommes sans abri à Bat Yam, où la ville ne fournit pas d'abri à ceux qui n'ont pas de maison. À midi, les ambulanciers ont trouvé le corps d'un homme d'environ 60 ans, sans pièce d'identité, dans le parking d'un centre commercial, où lui et plusieurs autres sans-abri s’abritaient de la tempête. Son corps a été retrouvé dans une boîte de dévidoir de tuyau d'incendie, où il pensait probablement pouvoir se réchauffer. Dans la soirée, le corps d'un deuxième homme – environ 50 ans, connu des ambulanciers comme un habitant de la rue de longue date, et portant seulement une blouse d'hôpital légère – a été retrouvé dans l'abri anti-bombes d'un immeuble, où il avait tenté de trouver un abri.

Les sans-abri sont soumis à une déshumanisation brutale. La société s'en éloigne et les exclut de la sphère publique, les voyant comme des perturbateurs de l'ordre social. Les sans-abri sont les réfugiés de la société humaine, les exilés vivant parmi nous comme de parfaits étrangers. Les médias ne font pas assez pour faire entendre leur voix de manière indépendante, sans la médiation des autorités, qui agissent pour blanchir leur négligence. Il n'y a pas de discussion publique sur leur état, sur la responsabilité des autorités de prendre soin d'eux, sur la cruauté dans l'architecture hostile que la municipalité de Tel Aviv promeut impunément, et sur les solutions pour les aider.


Merav, une femme sans abri dans le sud de Tel Aviv, en septembre. Photo : Tomer Appelbaum

La mort tragique de trois personnes cette semaine fait partie d'une statistique amère qui est invisible aux yeux du public. En janvier, le corps d'un sans-abri de 69 ans décédé d'hypothermie lors d'une vague de froid a été retrouvé à Petah Tikva. Par une froide nuit de janvier 2019, un sans-abri de 50 ans a été retrouvé mort d'hypothermie dans une cage d'escalier d'un immeuble résidentiel à Netanya. En janvier 2016, le corps d'un homme d'environ 40 ans, également victime d'hypothermie, a été retrouvé à Bat Yam. En février 2008, le corps d'une femme sans abri morte de froid a été retrouvé avant l'aube sur le boulevard Ben Gourion de Tel Aviv.

La vague de froid de l'hiver 2008 a tué sept sans-abri. Le 31 janvier de la même année, un sans-abri a été retrouvé mort à Tel Aviv, légèrement vêtu et entouré de bouteilles d'alcool. La veille, le corps d'un sans-abri de 50 ans serrant une tranche de pain congelée avait été retrouvé dans le quartier de Hatikva à Tel Aviv. Trois jours plus tôt, un sans-abri de 35 ans a été retrouvé mort de froid dans une poubelle d'un bâtiment de Bat Yam. Deux jours plus tôt, deux sans-abri ont péri dans un incendie dans un bâtiment abandonné à Rishon Letzion, probablement après avoir allumé un feu pour se réchauffer. Le 14 janvier, un sans-abri de 36 ans s'est figé à mort à l'entrée d'un abri anti-bombes cadenassé dans un bâtiment de Holon, et le 15 janvier, une sans-abri de 50 ans a été retrouvée morte sur un banc à Bat Yam.

Les autorités balayeront cette fois aussi la mort des sans-abri sous le tapis et les blâmeront comme toujours, affirmant qu'ils avaient rejeté les solutions qui leur avaient été proposées.

La couverture médiatique de ceux qui n'ont pas de toit au-dessus de leur tête devrait fondamentalement changer, et nous ne devons pas permettre aux autorités et au gouvernement de se soustraire à la responsabilité de les abandonner à leur mort, et nous devons mettre en œuvre des solutions respectueuses et à long terme pour eux. Personne ne choisit de geler à mort sur un banc, d'essayer de se réchauffer dans un placard à tuyaux d'incendie dans un parking ou de chercher un abri pendant une tempête. Personne ne mérite une telle mort.

Moshe est-il mort ou vivant ?

Gideon Levy, Haaretz, 26/12/2021

Je sais maintenant qu'il s'appelait Moshe. Asaf a écrit qu'il était mort. Mais Vered dit que ce n'est pas certain.

La première personne décédée du froid s'appelait certainement Michael, car on l'a retrouvé avec sa carte d'identité. Le second, qui a été trouvé dans un parking à l'intérieur d'une armoire où est stocké du matériel de lutte contre les incendies, était appelé Alexi par ses amis.

13/12/2021

Un coin du voile est levé sur les massacres de civils palestiniens et libanais et de prisonniers arabes après la proclamation de l’État d’Israël

Les révélations sur les massacres de civils palestiniens et libanais et de prisonniers arabes lors de la guerre de 1948-1948, dont le gouvernement israélien était parfaitement au fait, n’émeuvent pas grand-monde en Israël. Sauf la rédaction du journal Haaretz et son journaliste Gideon Levy. Lisez ci-dessous l’éditorial du journal, l’article de l’historien Adam Raz, qui a fouillé les archives accessibles, et le commentaire désabusé de Gideon Levy, le tout traduit par mes soins.- Fausto Giudice, Tlaxcala

L'armée israélienne, « la plus morale du monde », ne peut continuer à fuir son passé

Editorial de Haaretz, 12/12/2021

Les soldats de l'armée israélienne ont commis des crimes de guerre pendant la guerre d'indépendance [1948-1949], notamment des massacres dans les villages palestiniens capturés lors des batailles décisives dans la plaine entre la côte et Jérusalem, en Galilée et dans le Néguev.

Les personnes qui vivaient à l'époque ont décrit les meurtres en masse de civils palestiniens par les troupes qui ont conquis leurs villages, les pelotons d'exécution, les dizaines de personnes rassemblées dans un bâtiment qui a ensuite explosé, les crânes d'enfants fracassés à coups de bâton, les viols brutaux et les villageois à qui on a ordonné de creuser des fosses dans lesquelles ils étaient ensuite abattus.

Les massacres - dont le plus connu est celui de Deir Yassin, près de Jérusalem, et les moins connus d'Al-Dawayima, Hula, Reineh, Salha, Meron, Al-Burj, Majd al-Krum et Safsaf - font partie du patrimoine de combat des Forces de défense israéliennes et de l'histoire d'Israël, au même titre que les batailles héroïques du col de Mitla, de la Colline des munitions et de la Ferme chinoise, qui ont été livrées par des armées régulières.

L'anniversaire du massacre d'Al-Dawayima - 29 novembre 1948, par Kamel Al Mughanni , 1982

Mais Al-Dawayima n'est pas enseigné dans les écoles publiques, et les cadets des écoles d'officiers de l'armée ne font pas d'excursions pour voir les vestiges du village sur lequel le Moshav Amatzia a été établi. Ils ne lisent pas les témoignages des survivants du massacre et ne discutent pas des dilemmes moraux du combat dans un environnement civil - même si aujourd'hui, comme en 1948, la plupart des opérations militaires sont dirigées contre des Palestiniens non armés.

Ce silence n'est pas une coïncidence, et il est dicté d'en haut. Les massacres étaient connus à l'époque, discutés par les dirigeants politiques et ont fait l'objet d'une enquête dans une certaine mesure. Un officier a même été jugé pour le meurtre de civils, reconnu coupable, condamné à une peine ridiculement légère et a finalement reçu une importante nomination publique. Mais l'Israël officiel fuit l'histoire depuis lors, faisant tout son possible pour empêcher la divulgation des crimes et pour purger les archives de toutes les preuves restantes.

L'historien Adam Raz a été le premier à révéler (Haaretz, 10 décembre) le contenu des discussions des réunions du cabinet consacrées au « comportement de l'armée en Galilée et dans le Néguev » lors de ses grandes opérations d'octobre 1948. Quelques membres du cabinet ont exprimé un véritable choc et ont demandé que les responsables soient punis. Le Premier ministre et ministre de la Défense David Ben-Gourion qualifie les actions de « choquantes », mais en pratique, il couvre l'armée et empêche une véritable enquête. Ce faisant, il a jeté les bases de la culture de soutien et de dissimulation qui prévaut toujours au sein des FDI (et de la police israélienne) en matière de brutalité à l'encontre des civils palestiniens et libanais.

Un État de 73 ans n'a pas besoin de fuir son passé ou de le couvrir de la fausse couverture de la « pureté des armes » et de « l'armée la plus morale du monde ». Il est temps de reconnaître la vérité, et d'abord de publier le rapport du premier procureur général, Yaakov-Shimshon Shapira, sur les massacres de l'automne noir de 1948 ; de rétablir le texte expurgé du procès-verbal de la réunion du cabinet au cours de laquelle Shapira a présenté ses conclusions et d'organiser un débat public approfondi sur leurs implications aujourd'hui.

 

Des documents classifiés révèlent des massacres de Palestiniens en 1948 - et ce que les dirigeants israéliens savaient

Adam Raz, Haaretz, 9/12/2021

Les témoignages continuent de s'accumuler, des documents sont révélés, et peu à peu une image plus large se dessine des actes de meurtre commis par les troupes israéliennes pendant la guerre d'indépendance. Les procès-verbaux des réunions du cabinet en 1948 ne laissent aucun doute : les dirigeants israéliens étaient au courant en temps réel des événements sanglants qui se sont déroulés pendant la guerre d'indépendance.



Eliahou Eric Bokobza
, Le mal, huile sur toile, 150X200, 2005

Les discussions ont été empreintes d'émotion. Le ministre Haim-Moshe Shapira a déclaré que tous les fondements moraux d'Israël avaient été sapés.

Le ministre David Remez a fait remarquer que les actes qui ont été commis nous font sortir de la catégorie des Juifs et de la catégorie des êtres humains tout court. D'autres ministres ont également été consternés : Mordechai Bentov se demande quel genre de Juifs il restera dans le pays après la guerre ; Aharon Zisling raconte qu'il a passé une nuit blanche - les criminels, dit-il, frappent l'âme de tout le gouvernement. Certains ministres demandent que les témoignages fassent l'objet d'une enquête et que les responsables soient tenus de rendre des comptes. David Ben-Gourion reste évasif. Finalement, les ministres décident d'ouvrir une enquête. Le résultat est la création du « comité chargé d'examiner les cas de meurtre dans [par] l'armée ».

Nous sommes en novembre 1948. Les témoignages de massacres perpétrés par des soldats des Forces de défense israéliennes contre des Arabes - visant des hommes non armés ainsi que des personnes âgées, des femmes et des enfants - s'accumulaient sur la table du cabinet. Pendant des années, ces discussions ont été cachées au public par les censeurs militaires. Aujourd'hui, un rapport d'enquête réalisé par Haaretz et l'Institut Akevot pour la recherche sur les conflits israélo-palestiniens rend publics pour la première fois les échanges animés entre les ministres à ce sujet et révèle des témoignages sur trois massacres jusqu'alors inconnus, ainsi que de nouveaux détails sur la tuerie de Hula, au Liban, l'un des crimes les plus flagrants de la guerre.

En octobre 1948, les FDI ont lancé deux opérations de grande envergure : Au sud, l'opération Yoav, qui ouvre une route vers le Néguev, et au nord, l'opération Hiram. Dans cette dernière, en 30 heures, des dizaines de villages arabes du nord ont été envahis et des dizaines de milliers d'habitants ont fui ou ont été expulsés de leurs maisons. En moins de trois jours, les FDI ont conquis la Galilée et ont également étendu leur emprise sur les villages du sud du Liban. L'écrasante majorité d'entre eux n'a pas pris part aux combats. La plupart des échanges de tirs ont eu lieu entre les FDI et l'Armée du salut arabe, composée de volontaires originaires de pays arabes.

Au moment de la campagne israélienne de conquête de la Galilée, il restait 120 000 Arabes dans la région, soit la moitié du nombre qui y résidait à la veille de l'adoption du plan de partage par les Nations Unies, en novembre 1947. L'avancée rapide des FDI vers la frontière nord a mis les soldats en contact avec la population restée dans les villages, parmi laquelle se trouvaient des personnes âgées, des femmes et des enfants. Le sort des Palestiniens est désormais entre les mains des forces israéliennes. C'est dans ce contexte que s'inscrivent les massacres perpétrés contre les civils et contre les soldats arabes faits prisonniers. À la fin de la guerre, il restait environ 30 000 Arabes dans le nord.

Les atrocités de la guerre de 1948 sont connues grâce à divers documents historiques : lettres de soldats, mémoires inédits écrits en temps réel, procès-verbaux de réunions tenues par des partis politiques, et d'autres sources. Les rapports sur les enquêtes militaires et gouvernementales sont pour la plupartclassifiés, et la lourde main de la  censure militaire continue d'entraver la recherche universitaire et les reportages d'investigation. Néanmoins, les sources ouvertes donnent une image qui devient lentement plus claire. Par exemple, les témoignages sur des massacres jusqu'alors inconnus qui ont eu lieu à Reineh, à Meron et à Al-Burj, qui sont examinés ci-dessous.

Les meurtres de Reineh

Le village de Reineh, près de Nazareth, a été conquis avant même l'opération Hiram, en juillet 1948. Quelques mois plus tard, Aharon Haim Cohen, du département de la fédération syndicale Histadrut qui s'occupe de la population arabe, exige qu'un représentant de la section parallèle du Mapam, un parti de gauche qui fait partie du gouvernement, apporte les précisions suivantes : « Pourquoi 14 Arabes ont-ils été assassinés dans le village de Reineh au début du mois de septembre, parmi lesquels une femme bédouine et aussi un membre de l'Alliance des travailleurs de la Terre d'Israël, Yusuf al-Turki ? Ils ont été saisis à côté du village, accusés de contrebande, emmenés au village et assassinés ». Le cheikh Taher al-Taveri, l'un des dirigeants de la communauté palestinienne du nord, a soutenu que le massacre de Reineh « n'est pas le seul » et que ces actes étaient « perpétrés à des fins de vol ». Les familles des victimes ont affirmé que les personnes assassinées avaient sur elles des centaines de lires, une somme très importante.

Le village d'Al-Burj (aujourd'hui Modi'in) a également été conquis en juillet 1948, lors de l'opération Dani. Selon un document, dont l'auteur est inconnu, qui a été retrouvé dans les archives de Yad Yaari, quatre hommes âgés sont restés dans le village après sa capture : « Hajj Ibrahim, qui aidait à la cuisine militaire, une femme âgée malade et un autre homme âgé et une femme [âgée] ». Huit jours après la conquête du village, les soldats ont envoyé Ibrahim cueillir des légumes afin de l'éloigner de ce qui allait se produire. « Les trois autres ont été emmenés dans une maison isolée. Ensuite, un obus antichar ('Fiat') a été tiré. Lorsque l'obus a manqué sa cible, six grenades à main ont été lancées dans la maison. Elles ont tué un homme et une femme âgés, et la femme âgée a été mise à mort avec une arme à feu. Ensuite, ils ont incendié la maison et brûlé les trois corps. Lorsque Hajj Ibrahim est revenu avec sa récoltre, on lui a dit que les trois autres avaient été envoyés à l'hôpital de Ramallah. Apparemment, il n'a pas cru à cette histoire, et quelques heures plus tard, il a lui aussi été mis à mort, avec quatre balles ».

Les fantômes qui hantent les guerres d'Israël, passées et présentes

Gideon Levy, Haaretz, 12/12/2021

L'éditorial de Haaretz de dimanche demande l'ouverture des archives pour révéler la vérité complète sur ce qui s'est passé ici en 1948, y compris tous les massacres et les crimes de guerre commis par les soldats des Forces de défense israéliennes en 1948-49. Il n'y a, bien sûr, aucune demande de justice.

Moustafa Al Hallaj, Sans titre, 1967, xylographie sur massonite, 30x80cm

Après 73 ans, les citoyens d'Israël ont le droit de savoir ce qui a été fait en leur nom pendant la première guerre de leur pays. Les victimes de cette guerre ont également le droit de connaître les souffrances de leurs familles et les crimes dont elles ont été victimes. Un État qui est fier de son passé ne le dissimule pas. Seul un État qui a honte de ses actes les dissimule. Un Israël qui dissimule son passé est un État qui sait, au plus profond de son cœur, que sa naissance considérée comme vertueuse est le fruit d'un grand et profond péché.

Suite à l'article choquant d'Adam Raz dans le Haaretz de vendredi, révélant des massacres qui ont été rapportés au cabinet et dissimulés depuis, sans qu'aucun des criminels ne soit puni de manière appropriée, il est en effet temps de faire face à la vérité, de traiter ses implications et d'en tirer les leçons. L'éditorial est convaincu que lorsque la vérité éclatera au grand jour, elle provoquera un débat public pénétrant dans tout le pays. L'éditorial se trompe.

Ce train-là est passé il y a belle lurette. Ouvrir les archives et révéler la vérité ne sera d’aucun secours et ne dérangera personne. Le processus de répression et de négation, d'effacement de la réalité et de remplacement par une réalité alternative, de fabrication de justifications pour toute iniquité et de diffusion de mensonges et de fausse propagande, qui a commencé immédiatement après la guerre et ne s'est jamais arrêté, a réussi au-delà de toutes les attentes.

La porte de la vérité est fermée aux Israéliens. La plupart ne considèrent pas les Palestiniens comme des êtres humains comme eux, et donc tout est permis à l'État. Parlez-leur maintenant des massacres, et la plupart hausseront les épaules. Seul Haaretz acceptera de publier ces histoires, et peu de lecteurs seront choqués : ils seront raillés comme « puristes ».

La grande majorité adhérera à la « vérité » qui leur a été inculquée : il n'y avait pas le choix, nous ne voulons pas penser à ce qui se serait passé si la situation avait été inversée, nous étions une minorité contre une multitude, les Arabes ont commencé, ils ont rejeté la partition - et bien sûr, l'Holocauste. Aucune histoire de massacre, aussi barbare soit-elle, ne peut changer quoi que ce soit maintenant. Israël s'est barricadé dans son récit, et rien ne peut fissurer le mur. Une discussion publique approfondie ? Plutôt un bâillement public profond.

Ce n'est pas par hasard qu'Israël se trouve dans cette situation. Ce n'est pas son passé qui le hante. Ce n'est pas le passé qu'il nie. Israël dissimule son passé afin de justifier son présent. Le côté sombre de son passé n'a pas pris fin en 1948 - il n'a jamais pris fin. Les méthodes ont changé, tout comme les dimensions, mais les politiques, les normes morales et l'attitude envers les Arabes n'ont pas changé d'un iota. Si nous admettons le massacre de Hula de 1948, nous devons également admettre le meurtre criminel, vendredi, du neuvième manifestant du village de Beita. Si nous admettons que nous avons dissimulé et couvert le lien avec le massacre d'Al-Burj de 1948, nous devrions également admettre que nous avons menti sur la justification de l'exécution de l'homme au couteau à la porte de Damas de Jérusalem le 4 décembre.

Par conséquent, il est préférable pour Israël de continuer à dissimuler les destructions et les meurtres en plantant de plus en plus de bosquets du Fonds national juif, afin de s'assurer que la vérité n'éclate jamais à travers les pins. Il serait difficile d'y faire face, après tant d'années à se faire dire que nous avons toujours raison, que nous sommes les victimes, que nous avons l'armée la plus morale du monde, que nous étions la minorité contre la multitude et que les Arabes sont des tueurs nés.

Si 1948 avait pris fin en 1948, si ses crimes avaient alors cessé, il n'y aurait eu aucun problème à admettre la vérité aujourd'hui, à regretter, à présenter des excuses, voire à payer une restitution. Mais parce que 1948 ne se termine jamais, et que ce que nous avons fait alors aux Palestiniens, nous continuons à le faire aujourd'hui, mais avec plus de force, nous ne pouvons pas nous énerver sur ce qui s'est passé alors, de peur que cela ne mine la foi dans ce que nous faisons encore. Par conséquent, chers éditorialistes, les mécanismes de blanchiment et de justification couvriront toute divulgation de 1948. Aucune discussion publique ne sera provoquée. Ne vous inquiétez pas, nous continuons - avec les mêmes crimes, ou des crimes similaires.

26/11/2021

HAARETZ
Herzog, le président des colonies juives

Éditorial, Haaretz, 26/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le président Isaac Herzog a décidé de donner le coup d'envoi de la célébration de Hanoukka en allumant dimanche soir 28 novembre la première bougie au Tombeau des Patriarches/Mosquée d’Ibrahim à al-Khalil/Hébron. De tous les lieux d'Israël, le président a choisi Hébron, symbole ultime de la laideur et de la brutalité de l'occupation, de la violence et de la domination des colons.

 Une ménorah de Hanoukka à neuf branches est plantée à côté d'un drapeau israélien sur le toit de la mosquée d’Ibrahim (Abraham) dans la ville d'al-Khalil/Hebron, en Cisjordanie occupée, le 9 décembre 2020 (AFP).

 La visite du premier citoyen d'Israël dans ce lieu - dont la plupart des habitants palestiniens ont été contraints par peur des colons de fuir et d'abandonner leurs maisons et leurs magasins, ce qui a transformé le cœur d'Hébron en ville fantôme - équivaut à accorder une légitimité officielle aux effroyables injustices qui y sont perpétrées chaque jour, avant et après le massacre par le Dr Baruch Goldstein de 29 fidèles arabes dans la mosquée d’Ibrahim.

 Dans aucun autre endroit de Cisjordanie, l'apartheid israélien n'est aussi horriblement flagrant : des rues séparées dans lesquelles les Palestiniens n'ont pas le droit de marcher, l’entrée des véhicules interdite aux Palestiniens qui y vivent encore, des postes de contrôle à chaque tournant - uniquement pour les Palestiniens, bien sûr. La violence et l'humiliation sont le lot quotidien de chaque résident palestinien de la part des colons et de leurs enfants, ainsi que de l'armée et de la police des frontières stationnées à chaque coin de rue.

 C'est là qu'Herzog pense qu'il doit se rendre. Sa visite prévue à Hébron est un geste de reconnaissance et de solidarité envers les colons les plus violents et une preuve supplémentaire que Hébron occupée a été annexée à    Israël, du moins de facto. Sinon, le président n'a aucune raison de s'y rendre.


Il ne viendrait probablement pas à l'esprit de Herzog de rencontrer, lors de sa visite prévue à Hébron, des victimes des colons de la ville, reconnaissant ainsi l'apartheid qui y est pratiqué.


Ce ne sera pas la première visite de Herzog en tant que président dans les colonies de Cisjordanie - et les plus violentes et les plus extrêmes. Il y a environ trois mois, peu après sa prise de fonction, le président s'est empressé de visiter Har Bracha - une colonie qui, avec ses avant-postes non autorisés, terrorise les habitants palestiniens de la région - et ce faisant, lui a accordé également une légitimité.

Si Herzog, qui vient de la gauche sioniste, veut allumer des bougies dans des lieux qui sont sacrés pour les Juifs, c'est bien sûr son droit. Mais en tant que président de l'État, un président qui a déclaré vouloir être le président de tout le monde, il devrait s'abstenir de visiter le lieu qui est totalement contraire à cette vision.

Il n'est pas encore trop tard pour annuler cette visite inacceptable. [On peut toujours rêver, NdT]

« En prière-en guerre », affiche de Mitchell Loeb de 1948 éditée par le Home of the Sages of Israel , une maison de retraite pour rabbins du Lower East Side de New York, assimilant les sionistes aux Maccabées, qui sauvèrent les Juifs de l’héllénisation au IIème siècle av. J-C, victoire célébrée par la fête de Hanoukka, devenue une variante juive du Noël « chrétien ». Cette fête dure 8 jours, une bougie de la ménorah à 9 branches étant allumée chaque soir, pour commémorer le « miracle » de la fiole d’huile qui dura huit jours dans le temple de Jérusalem arraché à l’emprise des Séleucides. [NdT]