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16/11/2022

  BEN SAMUELS
L’ouverture d’une enquête du FBI sur le meurtre de Shireen Abu Akleh marque un tournant dans les relations usaméricano-israéliennes

Ben Samuels, Haaretz, 15/11/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

Ben Samuels est le correspondant aux USA du quotidien Haaretz, basé à Washington, D.C.

Indépendamment du résultat de l'enquête, la démarche est un signe avant-coureur des choses à venir concernant l'évolution des relations avec Israël du Parti démocrate, d'autant plus qu'il observe Netanyahou commencer à former une coalition de droite sans précédent

Shireen Abu Akleh, juin 2021. Document photo/ AFP

WASHINGTON-La décision du FBI d'ouvrir une enquête criminelle sur le meurtre d'une journaliste usaméricano-palestinienne marque un tournant dans l'histoire de la relation entre les USA et Israël.

Bien qu'elle puisse rester un geste symbolique, la décision elle-même est un jalon dans une campagne de pression vraiment sans précédent de membres démocrates du Congrès qui poussent une administration démocrate à prendre une position ferme contre Israël.

Indépendamment du fait que l'enquête aboutisse ou non à des accusations criminelles, cette décision est à la fois un exemple frappant et un avant-goût des choses à venir concernant l'évolution des relations du Parti démocratique avec Israël – d'autant plus qu'il observe le Premier ministre en attente Benjamin Netanyahou commencer à former une coalition de droite sans précédent.

Photo  Adel Hana /AP

Les démocrates du Congrès ont immédiatement dénoncé le meurtre d'Abu Akleh, bien que seuls les progressistes aient systématiquement critiqué Israël publiquement pour son rôle, critiques auxquelles les diplomates israéliens ont répondu par de rares rebuffades publiques.

Mais, des critiques généralisées ont assailli Israël après que les forces de sécurité avaient brutalisé les personnes suivant ses funérailles. Cela s'est étendu à l'administration, quand le président Joe Biden et le secrétaire d'État Antony Blinken ont explicitement condamné le traitement du cortège funèbre par Israël tout en adoptant une approche prudente des circonstances entourant le meurtre lui-même.

Quelques jours plus tard, 57 démocrates de la Chambre – un quart notable du caucus démocrate de la Chambre – ont exhorté le Département d'État et le FBI à lancer leur propre enquête. Ils ont notamment demandé au Département d'État de déterminer si des lois usaméricaines protégeant Abu Akleh avaient été violées.

Des affrontements ont éclaté entre la police et les personnes participant au cortège funèbre de la reporter d'Al Jazeera Shireen Abu Akleh, le mois dernier. Photo  Ammar Awad / REUTERS

Les sénateurs Jon Ossoff et Mitt Romney, un démocrate juif et un républicain pro-israélien notoire, ont lancé un appel bipartisan rare exigeant de l'administration qu'elle veille à ce qu'une enquête complète et transparente soit menée à bien, sans mentionner explicitement Israël ni les Palestiniens.

En expliquant sa raison d'être à Haaretz, le sénateur de Géorgie Ossoff a expliqué pourquoi tant de démocrates étaient indignés par ce meurtre. « Non seulement une journaliste a été tuée au cours de ses reportages, mais elle était aussi citoyenne américaine », a-t-il déclaré.

11/09/2022

GIDEON LEVY
“Personne ne nous dictera notre conduite” (Yair Lapid)

Gideon Levy, Haaretz, 11/9/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Je vais reposer la question : qu'est-ce qui est “israélien” pour moi, comme notre Premier ministre actuel le demandait à chaque invité de son ancien talk-show télévisé ? Et je répondrai encore une fois : Yair Lapid. Et qu'est-ce qui est israélien chez Lapid ? L'incroyable combinaison d'arrogance et d'autovictimisation simultanées.


« Je ne permettrai pas qu’un soldat israélien soit poursuivi juste pour recevoir des applaudissements de l’étranger. Personne ne nous dictera nos règles d’engagement »

Il y a des chefs d'État arrogants et d'autres qui s'autovictimisent, mais il est difficile de trouver un autre exemple de leader qui soit les deux. Il faut une bonne dose de chutzpah israélienne pour être à la fois pitoyable à ses propres yeux et vantard. Un exemple : « Personne ne nous dictera nos règles d'engagement, alors que c'est nous qui nous battons pour nos vies », a déclaré le Premier ministre après que les USA ont demandé à Israël de revoir la politique d'ouverture du feu des Forces de défense israéliennes.

La réponse automatique et générique de Lapid avait tout pour plaire : cela fait longtemps que nous n'avons pas eu un orfèvre des mots capable de distiller tous les maux d'Israël en une seule et courte phrase - seulement 12 mots, en hébreu. Il est également difficile d'imaginer un premier ministre qui s'efforce de changer, qui essaie de se différencier pendant un mandat aussi court, mais qui s'attache automatiquement aux déclarations malveillantes et corruptrices de son prédécesseur. Peu importe qu'il soit élu ou non, aucun changement ne se produira.

22/08/2022

ISAAC SCHER
La CIA incapable de corroborer l'étiquetage par Israël de groupes de défense des droits des Palestiniens comme “terroristes”

 Isaac Scher, The Guardian, 22/8.2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Exclusif: selon des sources, un rapport montre que la CIA est incapable de trouver des preuves à l'appui de l’allégation israélienne, mais la découverte n'incite pas les USA à la réfuter

Une course de vélo à Rafah, Gaza, l'année dernière, organisée par l'Union des Comités de femmes palestiniennes. Israël affirme que le groupe est une couverture pour le FPLP. Photo: Agence Anadolu/Getty Images

Un rapport classifié de la CIA montre que l'agence n'a pas été en mesure de trouver des preuves à l'appui de la décision d'Israël de qualifier six ONG palestiniennes de premier plan d ' “organisations terroristes”.

En octobre, Israël a qualifié de groupes terroristes Addameer Prisoner Support and Human Rights Association, Al-Haq, le Centre Bisan pour la Recherche et le développement, Defense for Children International-Palestine, l'Union des Comités de travail agricole et l'Union des Comités de Femmes Palestiniennes.

Israël a affirmé que les organisations étaient des groupes de façade pour le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un parti politique de gauche qui a une branche paramilitaire.

Plus tôt cette année, Israël a transmis des renseignements sur la désignation aux USA, mais une évaluation de renseignement par la CIA sur le matériel n'a trouvé aucune preuve à l'appui de cette affirmation, selon deux sources proches de l'étude.

Le rapport de la CIA « ne dit pas que les groupes sont coupables de quoi que ce soit », a déclaré une source. L'évaluation était hautement confidentielle, a déclaré une deuxième source. L'évaluation était hautement confidentielle, a précisé une deuxième source.

De nombreux États, y compris des alliés d'Israël, ont rejeté la désignation comme terroristes, l’estimant sans fondement.

16/12/2021

HAREL/LEVINSON
Après la mise sur liste noire de NSO, Israël craint que les USA ne ciblent toutes les entreprises israéliennes de cyberespionnage

Amos Harel et Chaim Levinson, Haaretz, 14/12/2021
Traduit par Rosalinda Bignone

L'époque où NSO travaillait en secret avec l'encouragement actif du Premier ministre Netanyahou et de la communauté du renseignement est révolue et ne reviendra jamais.

L'entreprise israélienne NSO Group, près de la ville de Sapir, dans le sud d'Israël, en août. Photo : Sebastian Scheiner / AP

 Comme plusieurs autres choses de l'ère Netanyahou qui ne sont plus, la diplomatie cybernétique de l'ancien premier ministre est aujourd'hui confrontée à une situation désespérée. Au cours des dernières années de son mandat, Netanyahou s'est vanté de la triple réussite de sa politique : le renouvellement de la pression économique sur l'Iran grâce à son ami le président usaméricain Donald Trump ; une percée significative dans les relations avec les pays arabes et musulmans ; et un élargissement du cercle d'amis d'Israël dans le monde, en grande partie grâce au secteur de pointe de la haute technologie israélienne.

Lorsque Netanyahou a bénéficié d'un traitement royal en Extrême-Orient, en Europe de l'Est ou même lors d'un rassemblement de dirigeants d'Afrique de l'Est, il l'a attribué à la puissance technologique et économique d'Israël. Partout dans le monde, des pays voulaient être les meilleurs amis d'Israël parce qu'ils voulaient bénéficier du progrès technologique, affirmait-il. Son public aurait eu l'impression qu'Israël apportait le progrès et le bien-être au monde, tout comme il partageait les techniques d'irrigation avancées avec les pays d'Afrique il y a cinq décennies.

La réalité est moins réjouissante. Dans plus d'un cas, ce que Netanyahou a offert à ses nouveaux amis, dont beaucoup étaient des autocrates qui cherchaient à accroître leur pouvoir aux dépens de leurs citoyens, était une cybertechnologie offensive leur permettant de s'immiscer dans la vie privée des gens et de surveiller et espionner les journalistes et les opposants à leur régime.

Parallèlement au resserrement des relations, des liens ont été tissés entre les services de renseignement israéliens et de hauts responsables de ces pays, jetant les bases de l'achat de Pegasus, le logiciel d'espionnage avancé de la société israélienne NSO. Haaretz a détaillé cette méthode dans un reportage sur les coulisses d'un accord conclu avec l'Arabie saoudite il y a plus de trois ans.

Mais l'époque où cette société d'Herzliya travaillait en secret avec l'encouragement actif du Premier ministre et de la communauté du renseignement est révolue, pour ne plus jamais revenir. NSO est maintenant pris dans d'énormes problèmes, suite à la série de révélations sur ses activités et aux sanctions que l'administration Biden lui a imposées le mois dernier.

01/09/2021

Il avait présenté Jonathan Pollard au Mossad, il devient général de brigade

Sam Sokol (avec JTA), Haaretz, 1/9/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

 

Sam Sokol est reporter pour Haaretz. Il était auparavant correspondant du Jerusalem Post et a réalisé des reportages pour la Jewish Telegraphic Agency, l'Israel Broadcasting Authority et le Times of Israel. Il est l'auteur de Putin's Hybrid War and the Jews. @SamuelSokol

 

Aviem Sella a présenté Jonathan Pollard à son recruteur du Mossad au début des années 1980 alors qu'il étudiait à New York, mais il n'a jamais été jugé aux USA car Israël a refusé de l'extrader.

 
Aviem Sella, en 2012. Photo : Capture d'écran de la chaîne YouTube de l'Institut Fisher

Un ancien officier de l'armée de l'air israélienne, accusé d'espionnage aux USA pour son rôle dans l'affaire Pollard, va être promu au grade de général de brigade de réserve, a annoncé mercredi l'armée israélienne.

Le colonel (de réserve) Aviem Sella, 75 ans, ancien pilote qui a servi en tant que directeur des opérations de l'armée de l'air israélienne au début des années 1980, est à l'origine du premier contact d'Israël avec l'analyste de renseignements juif américain Jonathan Pollard. Sella a présenté Pollard à son recruteur du Mossad, l'ancien agent du Mossad Rafi Eitan, au début des années 1980 alors qu'il étudiait à New York, et a été son contact pendant plusieurs mois.

Sella a ensuite été inculpé par contumace pour espionnage, mais n'a pas été jugé car le gouvernement israélien a refusé de l'extrader vers les USA. Son affectation ultérieure au commandement d'une base aérienne près de la ville centrale de Rehovot a provoqué des tensions importantes entre Washington et Jérusalem, les fonctionnaires usaméricains ayant reçu l'ordre de cesser toute relation avec la base tant que Sella en serait responsable.