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25/11/2021

FRANCO “BIFO” BERARDI
La guerre biopolitique

Franco Berardi dit “Bifo” , Comune-Info, 20/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Lorsque j'ai réalisé que le virus avait dévoilé un monde dystopique comme ceux que nous avions longtemps imaginés, je me suis souvenu de la prophétie que Max Geraci et moi-même (et le Magicien souffleur) avions formulée dans un roman mal intitulé Morte ai vecchi [Mort aux vieux]. Pour Max et moi, ce livre s'appelle KS, ce qui signifie KapSoul, mais aussi Killing swarm [Essaim tueur]. Dans ce roman, une étrange guerre biopolitique a été imaginée. La véritable guerre biopolitique a commencé lorsqu'en 2020 le bio-virus s'est transformé en info-virus et par conséquent en psycho-virus.

Danse macabre : le vieillard, par Hans Holbein le Jeune, 1538

 Dans le roman, nous avions imaginé une guerre entre les vieux qui s'accrochent à la vie comme on s'accroche au seul bien que l'on possède, et les jeunes qui ont été mis au monde à une époque où naître est le pire malheur qui puisse vous arriver. Des groupes d'adolescents en extase électropsychique se précipitent pour massacrer des personnes âgées sans défense à coups de poing techno-mythologiques. Mais en réalité, c'est le contraire de ce que nous raconte notre petit roman. La population âgée craint d'être exterminée par le virus et a donc déclaré l'état d'urgence, qui touche principalement la population jeune.

 Nous les avions affublés de l'appellation à odeur de soufre de génération Z (la dernière), et ils doivent renoncer à presque tout pour que leur grand-père puisse agoniser en paix un peu plus longtemps. Alors que, après Glasgow, tout le monde sait qu'aucun projet humain ne peut plus résister à l'apocalypse environnementale et que la terre se transforme en une planète inconnue et dangereuse.

Un long hiver pour les migrants, par Tjeerd Royaards, Pays-Bas

 

27/10/2021

NIKOS PROGOULIS
Brevets, vaccins et « gauche de progrès »

Nikos Progoulis, Δρόμος της Αριστεράς (Voie de gauche), 23/10/2021

Traduit par Tlaxcala

Nikos Progoulis (Athènes, 1962), est titulaire d'un diplôme en économie et possède 22 ans d'expérience professionnelle, principalement dans de grandes entreprises multinationales en Grèce et en Allemagne. Souhaitant retrouver l’équilibre avec ses domaines d’intérêt, il a repris ses études en 2003, obtenant une maîtrise puis un doctorat en philosophie, à l'Université d'Athènes.
Au cours des dix dernières années, il a publié des articles dans diverses revues et a participé à plusieurs conférences au sujet de la philosophie. Depuis 2009, il propose des séminaires d'économie pour adultes, principalement à la Société d'études interculturelles et à l'Université d'Athènes, où il tente de combiner économie et philosophie.
Auteur de « Le monde des multinationales "vu de l'intérieur" » et de « L'émergence de l'image du capitalisme financier » (avec Fotis Terzakis)

Rares sont ceux, même parmi les experts, qui sont en mesure de suivre le "dur débat scientifique" qui est mené au moyen d’études, de communications, de publications, et d'évaluer les nouvelles données qui voient constamment le jour concernant la "pandémie", la façon de lutter contre elle, voire, plus spécifiquement, concernant les performances des vaccins.

D’un autre côté, tout le monde, ou du moins toute personne gardant raisonnablement la tête froide, a pu se rendre compte que les dirigeants politiques et les médias qui leur étaient fidèles, dès le début et comme s’ils étaient "prêts depuis longtemps" (référence au poème de Kavafy Dieu abandonne Antonius), ont systématiquement terrorisé et trompé l'opinion publique sur le danger de l'épidémie : on a adopté des modèles qui prévoyaient des centaines de victimes et, bien qu'ils n'aient pas été vérifiés, on continua les prévisions sur la base des mêmes modèles, le sur-enregistrement des victimes était effectué sur ordre central, et ainsi de suite.

Comment se fait-il donc qu'une partie relativement importante de la société et surtout de la gauche (avec ou sans guillemets) se soit rangée du côté des politiques gouvernementales et ait accepté la position extrême des vaccinations directement ou indirectement obligatoires ? La question ne concerne pas seulement la Grèce, elle pourrait être posée à un niveau beaucoup plus large, voire, mondial.

Il va sans dire que notre attention ne porte pas sur ceux qui ont des intérêts tangibles, financiers ou autres, ni sur ceux qui pensaient être plus en sécurité en suivant le courant, ni à ceux qui ont été terrifiés ou assommés par le bombardement médiatique. Nous nous intéressons à la partie la plus réfléchie et la mieux intentionnée de la société qui, tout en reconnaissant peut-être un excès de précipitation ou d'autoritarisme dans la gestion venue "d’en haut", a compris qu'au fond, il s'agit ici du conflit suivant : les forces de la raison, de la science et du progrès se heurtent à l'irrationnel, au rétrograde, au dépassé. Le monde, après tout, doit aller de l'avant !

Mais le "progrès", cette progression générale et abstraite vers le "meilleur", suit des parcours très particuliers, dans chacun de ces domaines. Quelles sont les forces qui ont déterminé la direction adoptée sur cette question particulière, où toutes les autres solutions possibles ont été mises de côté et où la solution de technologie de pointe (et à haut risque) des vaccins à ADN ou à ARNm a été choisie comme voie à sens unique ? Pourquoi le "progrès" a-t-il pris cette direction et pas une autre ?

CE QUE NOUS AFFIRMERONS, c'est que cette direction a été choisie de facto depuis plusieurs décennies, non pas sur la base de critères  scientifiques,  de bénéfice social ou d'efficacité, mais sur des critères purement spéculatifs, lorsque, à la suite de féroces joutes judiciaires, des sociétés privées ont réussi à obtenir les droits de propriété intellectuelle (brevets) sur des organismes vivants. À ce stade, pour fournir une image plus cohérente, nous devons faire un détour et revenir en arrière.

08/10/2021

GIANFRANCO LACCONE
Le marché de l'immunité

Gianfranco Laccone, Comune-Info, 5/10/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala


Gianfranco Laccone est un agronome italien, membre de la présidence de l'ACU - Associazione Consumatori Utenti (Association Consommateurs Usagers) . @GianfrancoLacc1

 

Tout vaccin, comme tout médicament et tout produit en vente, est soumis aux règles du marché : règles nationales (car la vaccination - c'est-à-dire la chaîne de vaccination - est lancée selon les règles que chaque pays se fixe) et règles internationales. En effet, la disponibilité des vaccins dépend de l'offre des fabricants, de leurs politiques et des contrats qu'ils ont signés avec chaque pays, ainsi que du système de stockage et d'auto-approvisionnèrent que chaque pays a mis en place ; comme on peut le constater, ces conditions dépendent du marché international.

Ainsi, le vaccin et son utilisation sont le résultat de l'intersection entre les stratégies de protection de la santé mises en œuvre par chaque pays, et en leur sein par les individus, et les stratégies de marché qui, à leur tour, impliquent de multiples facteurs dépendant des producteurs, des détenteurs de brevets, de la chaîne d'approvisionnement et, finalement, des "consommateurs" du vaccin. Tous les acteurs de cette affaire semblent avoir des rôles clairement définis : l'offre est assurée par les multinationales, la demande est constituée par les citoyens, avec la médiation des États. Mais à y regarder de plus près, ces rôles sont moins bien définis qu'il n'y paraît : pour tenter de "choisir" le vaccin ou de faire des choix contre son utilisation, le rôle des citoyens, mais surtout celui des États, peut se situer non pas du côté de la demande, mais plutôt du côté de l'offre (comme dans le cas des USA ou de l'Inde) ou pencher vers un ou plusieurs producteurs (comme au Royaume-Uni), et le comportement de tous les acteurs peut changer.

 


Vaccinationalisme, par Rodrigo de Matos, Portugal

La question du comportement, qui est aujourd'hui centrée de manière presque obsessionnelle sur le vaccin dans les pays les plus riches, concerne en réalité surtout la masse des habitants de la planète (plusieurs milliards d'individus) qui se trouvent en dehors de cette zone, qui ne disposeront pas de vaccins, qui échappent au système de contrôle efficace des États (et je ne parle pas ici des citoyens de l'UE ou des grands pays industrialisés), qui continueront à vivre en utilisant des stratégies de survie alternatives en présence d'une épidémie dont les taux réels de propagation ne seront même pas connus dans ces cas.

Nous sommes encore loin d'appréhender cet aspect, mais la propagation de la pandémie a été et sera de nature à remettre en cause les structures du marché mondial, notamment telles qu'elles ont été construites au cours des trente dernières années. L'exemple de l'Inde est frappant : grand producteur de vaccins anti-Covid-19 (qu'elle exporte dans le monde entier), elle a subi une résurgence de la pandémie, avec un nombre de victimes particulièrement élevé. La stratégie de développement économique théorisée par l'OMC, qui veut que la clé de l'amélioration économique et sociale d'un pays soit l'augmentation des transactions commerciales (c'est-à-dire la suppression de tous les obstacles qui peuvent les ralentir), se heurte à la nécessité pour chaque pays de protéger avant tout sa population, en l'occurrence en limitant les transactions commerciales, même si elles sont très favorables d'un point de vue économique.

14/05/2021

Raoul Vaneigem: Il principale nemico del potere è la vita e la sua insolente libertà

Raoul Vaneigem, Reporterre, 11/5/2021
Tradotto da Alba Canelli

Editato da Fausto Giudice

In questo periodo di pandemia, i governi hanno trasformato i cittadini in “esseri così spaventati dalla morte da rinunciare alla vita”, scrive Raoul Vaneigem in questo articolo. Lo scrittore chiede il “ritorno dei vivi, l'unità dell'Io e del mondo”.

Raoul Vaneigem (Lessines, Belgio, 1934) è uno scrittore e filosofo belga, co-fondatore e co-animatore dell'Internazionale Situazionista (1957-1972). Medievista e specialista delle eresie, è autore di una quarantina di libri, a cominciare dal leggendario Trattato di saper vivere ad uso delle nuove generazioni (1967). Vive in Francia, dove contribuisce attivamente ai dibattiti dei movimenti sociali di rottura. Libri più recenti: La liberté enfin s'éveille au souffle de la vie, Le Cherche Midi, 2020), che rende omaggio ai “Gilets jaunes et all’insurrezione della vita cha hanno iniziato” e L’Insurrection de la vie quotidienne. Testi e interviste (Grevis, 2020), dedicato agli “insorti che, in tutto il mondo, lottano per liberare la vita e l'essere umano dalla mortificante dittatura del profitto”. Bio-bibliografia


Il prete ribelle John Ball arringa i contadini in rivolta contro l’aumento delle tasse, guidati da Wat Tyler, nell’Inghilterra del 1381. Immagine tratta dalle Cronache di Froissart del 1470

Il crimine contro l'umanità è l'atto fondatore di un sistema economico che sfrutta l'uomo e la natura. Il corso millenario e sanguinoso della nostra storia lo conferma. Dopo aver raggiunto il suo apice con il nazismo e lo stalinismo, la barbarie ha recuperato i suoi fronzoli democratici. Oggi è stagnante e, rifluendo come una risacca in una stretta, si ripete in forma parodica.

È questa ripetizione caricaturale che i gestori del presente cercano di mettere in scena. Li vediamo che ci invitano allegramente allo spettacolo di una decadenza universale in cui si mescolano il gulag sanitario, la caccia agli stranieri, l'uccisione dei vecchi e degli inutili, la distruzione delle specie, il soffocamento delle coscienze, il tempo militarizzato del coprifuoco, la fabbrica dell'ignoranza, l'esortazione al sacrificio, al puritanesimo, alla denuncia, alla colpa.

L'incompetenza degli sceneggiatori convalidati non diminuisce l'attrazione delle folle per la maledizione contemplativa del disastro. Al contrario! Milioni di creature tornano docilmente al canile dove si rannicchiano fino a diventare l'ombra di se stessi.

I gestori del profitto hanno raggiunto un risultato che solo la reificazione assoluta avrebbe potuto pretendere: hanno reso noi esseri così spaventati dalla morte da rinunciare alla vita.

La propagazione di una mentalità carceraria

In nome della menzogna che la propaganda chiama verità, si permette al trattamento politico e poliziesco di sostituire il trattamento sanitario che la semplice preoccupazione per il bene comune richiede. Nessuno si fa ingannare da questo gioco di prestigio: i governi nascondono e convalidano così l’erosione degli ospedali pubblici alla quale l'avidità impone loro di ricorrere.