08/05/2022

Булат Окуджава
Десятый наш десантный батальон
День победы

Здесь птицы не поют,
Деревья не растут,
И только мы, к плечу плечо
Врастаем в землю тут.

Горит и кружится планета,
Над нашей Родиною дым,
И значит, нам нужна одна победа,
Одна на всех - мы за ценой не постоим.
Одна на всех - мы за ценой не постоим.

Припев:

Нас ждет огонь смертельный,
И все ж бессилен он.
Сомненья прочь, уходит в ночь отдельный,
Десятый наш десантный батальон.
Десятый наш десантный батальон.

Лишь только бой угас,
Звучит другой приказ,
И почтальон сойдет с ума,
Разыскивая нас.

Взлетает красная ракета,
Бьет пулемет неутомим,
И значит нам нужна одна победа,
Одна на всех - мы за ценой не постоим.
Одна на всех - мы за ценой не постоим.

Припев:

Нас ждет огонь смертельный,
И все ж бессилен он.
Сомненья прочь, уходит в ночь отдельный,
Десятый наш десантный батальон.
Десятый наш десантный батальон.

От Курска и Орла
Война нас довела
До самых вражеских ворот.
Такие, брат, дела.

Когда-нибудь мы вспомним это,
И не поверится самим.
А нынче нам нужна одна победа,
Одна на всех - мы за ценой не постоим.
Одна на всех - мы за ценой не постоим.

Припев:

Нас ждет огонь смертельный,
И все ж бессилен он.
Сомненья прочь, уходит в ночь отдельный,
Десятый наш десантный батальон.
Десятый наш десантный батальон.

Мин. 36:00


GIDEON LEVY
« Faut-il éliminer Yahya Sinwar ? »: de gauche à droite, les sionistes appellent en chœur au meurtre

Gideon Levy, Haaretz, 7/5/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

 

Voilà à quoi ressemble un discours incendiaire : les médias et les réseaux sociaux sont inondés d'appels à assassiner le leader d'un mouvement politique - même s'il s'agit d'un mouvement religieux, extrémiste et violent - dans une quête sanguinaire de vengeance. C'est aussi à cela que ressemble un chœur rauque uniforme : du Meretz de gauche (Uri Zaki) aux kahanistes, des journalistes Amnon Abramovich (TV Channel 12) à Ben Caspit (Maariv), chacun d'entre eux appelle à l'élimination du chef du Hamas Yahya Sinwar. Un État, une voix.

Yahya Sinwar

Ils rivalisent pour trouver l'épithète appropriée et digne de lui, crapule ou ordure. Oh, quels patriotes ! Si seulement c'était possible, le lapider en place publique attirerait des multitudes aux festivités. La nation se contentera au moins de provoquer sa mort par tout autre moyen. C'est la seule réponse que l'État d'Israël, emmené par les médias incendiaires, peut offrir à la suite d'attaques terroristes.

La dernière en date était particulièrement horrible elle ea été perpétré à la hache. Mais le meurtre à la hache est-il vraiment plus cruel que tout autre type de meurtre ? La hache est emblématique de la faiblesse de quelqu'un qui pourrait rêver de tuer en avion au milieu de la nuit. Mais il n'avait pas d'avion, ni même de canon.

Évidemment, le meurtre à la hache est barbare, mais en quoi est-il différent du meurtre d'une jeune fille de 19 ans voyageant innocemment en taxi avant d'être abattue par un soldat ? En quoi, dans l'intention ? Le soldat n'avait-il pas l'intention de tuer en tirant à balles réelles sur un taxi rempli de femmes à Jénine ? Quelle autre intention avait-il ?

De telles questions se posent après chaque attaque terroriste, tout comme la réaction instinctive d'Israël, qui se répète d'une manière qui ne peut que conduire au désespoir. N'oubliant rien et n'apprenant rien, combien de fois l'assassinat sera-t-il proposé comme solution, alors que toutes les fois précédentes, il n'a servi à rien, causant dans la plupart des cas encore plus de dégâts.

Même si l'on met de côté la question de la légalité ou de la moralité d'un État exécutant des personnes sans procès, il reste la question de son efficacité, qui n'a jamais été prouvée.

On peut aussi, d'une certaine manière, ignorer l'image répugnante et pathétique des médias, qui se sont presque unanimement lancés dans une campagne, demandant plus d'assassinats, plus d'invasions, plus de conquêtes.

On ne peut oublier qu'en Israël, les assassinats sont aussi une affaire politique. Ce ne sont pas seulement les cibles qui sont politiques - des personnes qui, dans des États respectueux de la loi, ne sont pas des cibles légitimes - les meurtres proprement dits sont politiques. Ils sont destinés à satisfaire des besoins et des objectifs politiques, en montrant au public que « quelque chose est fait ». Une solution instantanée.

Il est douteux qu'il existe un domaine dans lequel les médias israéliens soient aussi unifiés et influents, exprimant le désir obscène des masses, poussant à mener des attaques violentes de vengeance. « Faut-il éliminer Sinwar ? », demandait une légende sur les fils d'actualité en début de semaine, comme s'il s'agissait d'une émission de télé-réalité. Des meurtres à la demande. Le grand nombre de ces meurtres a masqué l'atmosphère illégitime dans laquelle se déroule la conversation sur la réponse à apporter à ces attaques.

Sinwar n'est pas le pire des ennemis. Son successeur sera pire. Sinwar ne sera pas non plus le premier Yahya du Hamas qu'Israël élimine en vain. L'élimination de Yahya Ayyash, son prédécesseur, n'a rien donné d'autre à Israël qu'une vague d'attentats-suicides au cours desquels 60 Israéliens ont été tués.

Réduire le problème posé par les attaques terroristes à un seul dirigeant est une façon lâche d'éviter de s'attaquer aux véritables problèmes. Comme si la terreur ne découlait pas du blocus, de l'occupation, de la brutalité des policiers à la mosquée al-Aqsa, de la violence des colons et du meurtre d'innocents en Cisjordanie. Comme si la terreur était personnifiée par Sinwar, seulement Sinwar. Si la terreur est Sinwar, tuons-le, et le calme reviendra.

Si la terreur est liée à l'échange de prisonniers contre Shalit, dans lequel Sinwar a été libéré après 23 ans de prison, alors il y a une solution facile. Pas de libération de prisonniers, seulement des assassinats, la « dissuasion », et la paix sera rétablie. Israël a essayé cela mille et une fois sans succès. Cela ne marchera pas non plus maintenant.

Évidemment, nous ne pouvons pas rester silencieux face à la terreur. Au contraire, nous devons en parler. Avec le Sinwar vivant. Lui parler, directement ou indirectement, de la levée du blocus. Lui parler des droits dont son peuple a été privé, de sa dignité bafouée. Nous n'avons jamais, mais jamais, essayé de le faire sérieusement.

06/05/2022

JOANNA STRAUGH
USA : c’est la Cour suprême qu’il faut abolir, pas l’arrêt Roe contre Wade !

Joanna Straugh,workers.org, 3/5/2022

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

La Cour suprême des USA dispose des voix nécessaires pour annuler Roe v. Wade, l’arrêt historique de 1973 légalisant l'avortement aux USA. C'est ce qu'a révélé un projet d'avis du juge Samuel Alito qui a fuité dans la presse sans l'autorisation de la Cour. Cette fuite, sans précédent dans l'histoire, visait à alerter le public de l'attaque prévue par la Cour Suprême.

L'une des milliers de manifestant·es lors d'une manifestation d'urgence à Foley Square, New York City, le 3 mai. (WW Photo : Toni Arenstein)

 Selon le projet d’avis, l'annulation de Roe v. Wade est justifiée et mettrait fin aux protections fédérales du droit à l'avortement, permettant aux États de dicter les lois sur l'avortement. Alors que l'opinion majoritaire fait référence aux lois des États comme reflétant « la volonté du peuple », un sondage Gallup de mai 2021 montre que le public usaméricain soutient le droit à l'avortement dans tous les cas ou dans la plupart des cas à 80%.

Pourtant, au moins 23 États interdiraient l'avortement immédiatement si la Cour suprême annulait le jugement Roe v. Wade. D'autres restreindraient davantage l'avortement. De plus, des États comme le Texas et l'Oklahoma ont adopté des lois qui récompensent la population contre les demandeuses d'avortement et les cliniciens qui en pratiquent en offrant des primes de 10 000 $ à toute personne qui identifie et dénonce quelqu'un qui, selon elle, aide une personne à obtenir un avortement. Treize États ont des « lois gâchette » qui appliquent automatiquement une interdiction de l'avortement. 

Quelques États ont promis d'être un « refuge » pour les personnes ayant besoin d'un avortement, mais leurs efforts risquent d'être rendus vains puisque d'autres États annoncent des lois interdisant de franchir les frontières de l'État pour obtenir un avortement. Une restriction qui à la fois oblige et interdit de franchir les frontières de l'État pour se faire avorter intensifie les barrières et toutes les répressions associées à la criminalisation. 

Nombreux sont ceux qui craignent qu'un précédent de ce type puisse renverser d'autres décisions progressistes de la Cour suprême, sans que l'on puisse voir la fin de l'abrogation des droits et de la criminalisation de la population.

L'intensité de l'indignation à la perspective de perdre le dernier lambeau de protection des droits reproductifs a enflammé un mouvement de protestation qui s'étend. Des rassemblements ont spontanément éclaté dans les villes des USA le 3 mai, à l'initiative de nombreux groupes. Des majorités de plus en plus larges de jeunes, dont la vie est la plus profondément affectée par ces lois, considèrent cet assaut comme un nouveau point de rupture dans toute une série : démantèlement des syndicats, mise en cage des migrants, attaques contre les jeunes transgenres, brutalités policières racistes, etc.

La perspective de l'annulation de l'arrêt Roe v. Wade conduit à des appels à en finir avec la Cour suprême elle-même, un organe non élu, nommé à vie, créé pour servir les intérêts de la classe dominante.


Il faut abolir la Cour suprême, pas les droits reproductifs !

01/05/2022

GIDEON LEVY
Hanan Khadour : elle était née en plein couvre-feu de la 2ème Intifada. Elle est morte 19 ans plus tard au milieu des affrontements israélo-palestiniens


Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 30/4/2022

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

Lorsque Hanan Khadour est née, Jénine était sous contrôle de l'armée israélienne en raison de l'opération « Bouclier défensif », et son père a dû la porter à l'hôpital dans ses bras. Il y a trois semaines, elle est montée à bord d'un taxi collectif dans la même ville, qui grouillait de soldats et de tireurs d'élite israéliens. Une seule balle a transpercé son corps

Le père endeuillé Mahmoud Khadour, avec son jeune fils Mohammed

Hanan Khadour était née le 1er  décembre 2002. Sa mère, Abir, était à son huitième mois lorsque les contractions ont commencé. L'hôpital le plus proche se trouvait à Jénine, à 12 kilomètres de chez elle dans le village de Faqua, mais il n'y avait aucun moyen de s'y rendre à cause des barrages routiers. C'était la période qui a suivi l'opération « Bouclier défensif » durant la deuxième Intifada, et le camp de réfugiés de Jénine était toujours bouclé. Abir a accouché à la clinique du médecin du village : Hanan est née prématurée. Elle avait un besoin urgent d'un incubateur, mais aucun n'était disponible localement. Le médecin a dit à la famille que la survie du nouveau-né dépendait de son transport urgent à l'hôpital.

Son père, Mahmoud, a décidé qu'il devait tout faire pour donner à sa fille une chance de vivre, comme il dit maintenant.

Mahmoud a appelé le service d'ambulances d'urgence du Croissant-Rouge juste après sa naissance, mais on lui a répondu qu'ils ne pouvaient pas se rendre à Faqua, l'armée ne les laissant pas passer. Il a alors conduit avec le petit bébé jusqu'à la berme de terre que l'armée avait érigée pour isoler le village de Jénine. Il est sorti de la voiture, sa fille dans les bras. Les soldats de l'autre côté de la barrière ont menacé de lui tirer dessus s'il faisait un pas de plus.

« Vous pouvez me tirer dessus », leur a-t-il dit, « mais j'emmène ma fille à l'hôpital ».

« C’est quoi le problème avec ta fille ? », lui a demandé un soldat.


Une banderole commémorative pour Hanan Khadour près de sa maison, cette semaine. « Nous sommes nés à une époque difficile, dans un endroit qui ne réalise pas un seul de nos rêves », dit son père.

« Elle vient de naître, et elle est sur le point de mourir », a-t-il répondu.

Finalement, Mahmoud a fini par franchir la barrière à pied. Une ambulance du Croissant-Rouge l'attendait et a transporté Hanan à l'hôpital de Jénine, où elle a été placée dans une couveuse, où elle a passé le mois suivant. Mais ce n’était pas la fin de son calvaire. Lorsqu'elle a eu un an et qu'elle a commencé à marcher, une anomalie congénitale a été découverte dans sa hanche et elle a été hospitalisée pendant 21 jours, cette fois à l'hôpital Mukassed de Jérusalem-Est, où l'anomalie a été corrigée. Son père n'a pas été autorisé à être avec elle, l'accès lui étant refusé pour des raisons de sécurité.

C’est ainsi qu’a commencé la courte vie d'Hanan Khadour, qui s'est terminée la semaine dernière.

29/04/2022

GARY SAUL MORSON
Ce que Soljenitsyne a compris

Gary Saul Morson, The New York Review of Books, 12/5/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

 

Gary Saul Morson (1948) est un critique littéraire et slaviste usaméricain. Il est particulièrement connu pour ses travaux sur les grands romanciers russes Léon Tolstoï et Fiodor Dostoïevski, ainsi que sur le théoricien de la littérature Mikhail Bakhtine. Il est titulaire de la chaire Lawrence B. Dumas des arts et des lettres et professeur au département des langues et littératures slaves de la Northwestern University (Evanston, Illinois). Son dernier livre est Minds Wide Shut : How the New Fundamentalisms Divide Us, coécrit avec Morton Schapiro.

Détectant la même incompétence et la même autosatisfaction chez les libéraux du gouvernement provisoire en 1917 et les réformateurs de l'ère post-soviétique dans les années 1990, Alexandre Soljenitsyne craignait une nouvelle descente vers un régime autoritaire.

Livres recensés :       

March 1917: The Red Wheel/Node III (8 March–31 March): Book 3 [Mars 1917 : La Roue Rouge/Nœud III (8 mars-31 mars) : Livre 3 ]
by Aleksandr Solzhenitsyn, translated from the Russian by Marian Schwartz
University of Notre Dame Press, 684 pp., $42.00

Between Two Millstones: Book 2, Exile in America, 1978–1994 [Esquisses d'exil. Le Grain tombé entre les meules, T. 2]
by Aleksandr Solzhenitsyn, translated from the Russian by Clare Kitson and Melanie Moore, and with a foreword by Daniel J. Mahoney
University of Notre Dame Press, 559 pp., $39.00

 


 Alexandre Soljenitsyne,  par Seth, NYRB

Pour Alexandre Soljenitsyne, aucune forme littéraire n'a jamais été suffisamment vaste. Trois œuvres gargantuesques ont dominé sa vie créative. L'Archipel du Goulag : Une expérience d'investigation littéraire, sur lequel repose principalement sa réputation, relate en trois volumes l'histoire des camps de travail forcé soviétiques. Ce livre lui a valu le prix Nobel de littérature en 1970 et un exil forcé de l'Union soviétique en 1974, la première expulsion officielle depuis la déportation de Léon Trotski vers la Turquie en 1929. Soljenitsyne lui-même considérait La Roue rouge, une série de romans sur la révolution russe, comme sa principale contribution à la littérature. Ces romans posaient une question : Pourquoi et comment l'horreur sans précédent décrite dans L'Archipel du Goulag s'est-elle produite ? Les réponses auxquelles Soljenitsyne est parvenu ont façonné son troisième grand projet, quatre volumes de mémoires.

La Roue rouge est divisée en quatre « nœuds », dont certains contiennent plus d'un volume ; chaque nœud se concentre sur une courte période spécifique regroupant les événements importants qui ont conduit à la catastrophe du régime bolchevique. Les deux premiers nœuds, août 1914 et novembre 1916, superbes œuvres qui débordent la forme conventionnelle des romans historiques, sont suivis de quatre longs volumes consacrés au troisième nœud, mars 1917, qui relate les événements du 8 au 31 mars 1917. Le dernier nœud, avril 1917, toujours non traduit en anglais, englobe deux autres volumes. Le troisième volume de mars 1917, désormais disponible dans une interprétation exceptionnellement fine de Marian Schwartz, est particulièrement captivant. Il constitue un compagnon idéal pour le dernier volume des mémoires de Soljenitsyne, la deuxième partie de Le Grain tombé entre les meules, récemment traduite en anglais, qui présente les années Gorbatchev comme une étrange répétition de 1917.

Ensemble, les deux volumes de Le Grain tombé entre les meule décrivent la vie de Soljenitsyne depuis son expulsion de l'URSS jusqu'à son retour en 1994. (Après avoir envisagé plusieurs endroits en Europe et en Amérique du Nord, il s'est finalement installé à Cavendish, dans le Vermont, qui lui rappelait la Russie et lui offrait l'isolement nécessaire pour travailler à La Roue rouge). Le titre Le Grain tombé entre les meules fait essentiellement référence à la surprenante hostilité et à l'absurde déformation de ses opinions auxquelles l'auteur a été confronté en Occident. Les mêmes cercles intellectuels et médiatiques qui avaient célébré son courage lorsqu'il était en URSS se sont souvent transformés en critiques implacables parce que, explique Soljenitsyne, il ne partageait pas les idées conventionnelles de la gauche usaméricaine, mais défendait des positions qui ne correspondaient pas aux catégories occidentales existantes. Il se trouvait donc pris entre les « meules » soviétiques et occidentales, qui le vilipendaient et lui attribuaient des opinions intolérantes qu'il ne partageait pas.

Soljenitsyne a identifié dans les cercles intellectuels occidentaux la même étroitesse d'esprit suffisante qu'il avait découverte chez les intellectuels russes libéraux avant la révolution. Le moment central de ces volumes se produit lorsque, comme l'écrit Soljenitsyne,

un grand commentateur de la télévision [canadienne] m'a sermonné en disant que j'avais la prétention de juger l'expérience du monde du point de vue de ma propre expérience limitée de l'Union soviétique et des camps de prisonniers. En effet, comme c'est vrai ! La vie et la mort, l'emprisonnement et la faim, la culture de l'âme malgré la captivité du corps : comme c'est limité par rapport au monde brillant des partis politiques, aux chiffres d'hier à la bourse, aux amusements sans fin et aux voyages exotiques à l'étranger !

Soljenitsyne avait lui-même jadis célébré les libéraux et les socialistes russes qui dirigeaient le gouvernement provisoire renversé par les bolcheviks, mais les archives occidentales - et peut- être ses rencontres avec des Occidentaux - l'ont amené à adopter un point de vue entièrement différent. Les membres du gouvernement provisoire et leurs partisans étaient tellement incompétents, satisfaits d'eux-mêmes et prêts à supprimer toute opinion insuffisamment progressiste que la tyrannie ne pouvait que triompher. Soljenitsyne a décelé le même état d'esprit chez les réformateurs russes libéraux dans les années 1990 et a craint une nouvelle descente vers un régime autoritaire.

Il y a eu deux révolutions russes en 1917. En février (mars selon les calculs actuels), le tsar Nicolas II, l'une des personnes les plus stupides à avoir jamais occupé un trône, abdique. La violence populaire, accueillie par les personnes instruites avec l'extase naïve de la « fièvre de février », a déclenché le chaos qui a permis aux bolcheviks de prendre le pouvoir en octobre (aujourd'hui novembre). Contrairement au tsar ou au gouvernement provisoire qui lui a succédé, le parti de Lénine n'a pas hésité à recourir à une violence extrême. La tristement célèbre Tchéka (police secrète, ancêtre du NKVD, de l'OGPU et du KGB) est en activité avant la fin de 1917. Les mauviettes de la Douma se sont révélées aussi ineptes sur le plan stratégique que Lénine était brillant.           :


SEVIM DAĞDELEN
Germany enters war


Two articles by Sevim Dağdelen (Duisburg, 1975), a member of the German Bundestag (Federal lower house) since 2005. She is chairperson of the parliamentary group of Die Linke (The Left Party) in the Foreign Affairs Committee and its spokesperson for international politics and disarmament.

Negotiations for peace, not tanks for war!

 Germany follows Washington’s Ramstein war program

Sevim Dağdelen, junge Welt, 27.4.2022
Translated by John Catalinotto

It is no time to be duped by war propaganda. The new militarism challenges our resistance. 

The war in Ukraine is now all about weapons, weapons, weapons. More weapons and heavier weapons. Every taboo of the post-war period is falling. Diplomacy has been written off. 

A new German militarism in the wake of U.S. militarism is the benchmark of this German government. While UN Secretary General António Guterres is in Moscow promoting a quick ceasefire and an end to the war, NATO members are pushing for the military pact to wage war against Russia. 

The Ukrainian soldiers are only a means to an end. Meanwhile, the goal has become taking the war to Russia.

Ramstein is the big U.S. Air Force Base in southwestern Germany

Ramstein means war

NATO is concerned with victory and nothing else. To this end, Washington has convened a special meeting of weapons representatives at the U.S. airbase in Ramstein in Rhineland-Palatinate. 

Instead of supporting Guterres and regarding the U.S. war council on German soil as a calculated political affront to [Germany’s] democratic sovereignty, the SPD/Green government has sent Defense Minister Christine Lambrecht to participate and has announced that it is going full-steam ahead: The government of the SPD, the Greens and the FDP is now delivering German tanks to the East, as demanded. Until victory. There must be no negotiated peace. 

The Ukrainian ambassador and neo-Nazi activist Andrij Melnyk has finally asserted himself at Chancellor Olaf Scholz’s cabinet table. There is no doubt that German weapons end up going to right-wing extremist battalions integrated into the National Guard and Ukrainian army, and no one in the German government shows any concern.

“Cheetah,” “Marten,” “Puma,” “Fox,” “Boxer,” “Leopard” - what reads like the harmless listing in “Grzimek’s Animal Life” encyclopedia threatens to become the program for expanding the Ukraine conflict into a third world war against the nuclear power Russia. By supplying heavy weapons, Germany and NATO are making themselves a direct party to the war.

Militarism challenges our resistance

The situation is red-hot. And the U.S. administration is throwing gasoline on the fire, by which the German government then warms itself. Pentagon chief Lloyd Austin announced in Ramstein that Washington will move “heaven and earth” to arm Ukraine for further war. And British Parliamentary Under-Secretary of State for the Armed Forces James Heappey tells Kiev that it is legitimate to attack Russia with British weapons and carry out strikes on its territory. 

Lambrecht contributes the German tanks that will be used to win the war of attrition. Ramstein is the symbol of a NATO war program. The winners have already been determined: the arms manufacturers. It is carried out on the backs of the populations in Europe. It is no time to be duped by war propaganda. The new militarism challenges our resistance.

 Arms delivery to Ukraine means Germany’s de facto entry into the war

Sevim Dağdelen, junge Welt, 29.4.2022
Translated by John Catalinotto

On April 28, 2022, the Bundestag [German parliament] decided that Germany would de facto enter into war with Russia. With a motion, the Christian Democratic Union (CDU), Social Democrats (SDP), Free Democrats (FDP) and Greens constituted themselves as a war coalition. 

The objections that Chancellor Olaf Scholz had raised only 72 hours earlier in opposition to the delivery of heavy weapons, that they increased the danger of a third world war, were blown away. In the motion of the war coalition, the delivery of heavy weapons to Ukraine is virtually invoked as a cure-all. 

In addition to the commitment to the rearmament fund of 100 billion euros, the additional commitment to a further annual increase in the military budget to more than 70 billion euros was fixed.

In speeches, numerous members of this Alliance for the Ukraine War, led by the chairman of the CDU/CSU parliamentary group, Friedrich Merz, promoted the goal of a military victory for Ukraine, which they said Germany must support unconditionally. 

This break with all the military taboos that grew out of the defeat of German fascism in 1945, and its dangerous consequences, were somewhat alarming to the deputies. In a kind of defensive magic spell, the proposal states right at the beginning that “neither Germany nor NATO will become a party to the war.” 

But the delivery of ever more and ever heavier weapons and the call for a victorious peace against Russia make these incantations seem extremely questionable. These people remind us of someone who draws a square, but writes in the accompanying text to the drawing that the viewer should see a circle here. Surreal and dangerous.

In addition to the de facto entry into the war via the delivery of heavy weapons and training of Ukrainian soldiers to use them, they have put in the foreground the unconditional will of a total economic war against Russia. In the process, the battle zone is being increasingly expanded. China is openly threatened with being caught in the West’s crosshairs if Beijing tries to undermine Western sanctions against Russia. 

Language can be treacherous in this regard. In neo-colonial fashion, the motion says the German government must “emphatically communicate to the People’s Republic of China the expectations of Germany and the European Union.”

Respect for the UN Charter - all gone. The war coalition is openly threatening. Its language is one of violence and threats. Russia is to be pushed to the wall, even if this means a world economic war even against China. 

The problem of this new German militarism remains the recalcitrance of the German population, the majority of which rejects the delivery of heavy weapons and, according to a survey in The Spiegel, the majority of which has no desire to starve and freeze for war. This attitude must be expanded to fight the war coalition’s entry into the war.

Cartoon: Schwere Waffen für die Ukraine (medium) by Kostas Koufogiorgos tagged karikatur,koufogiorgos,lastenfahrrad,lastenrad,panzer,waffenlieferung,rüstungsgüter,ukraine,karikatur,koufogiorgos,lastenfahrrad,lastenrad,panzer,waffenlieferung,rüstungsgüter,ukraine

Heavy weapons for Ukraine, by Kostas Koufogiorgos
Ampel= Traffic light coalition (Social-democrats, liberals and Greens); 100% climate-neutral delivery

28/04/2022

SERGIO RODRIGUEZ GELFENSTEIN
Stoltenberg et la Norvège : va-t-en-guerre et hypocrisie totale

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 27/4/2022

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

Si un sculpteur devait imaginer une statue à l'hypocrisie politique dans les affaires internationales, il devrait sans aucun doute prendre comme modèle la Norvège. D'un côté, le pays scandinave accueille des négociations et des dialogues dans lesquels il est censé agir en tant que médiateur et décerne chaque année le prix Nobel de la paix, mais en même temps, en tant que membre de l'OTAN, il participe à tous les sales coups que les USA ont envie de commettre aux quatre coins de la planète, en semant la guerre, la destruction et la mort.

 

Pour ce qui est du prix Nobel de la paix, au-delà de la valeur réelle de certains de ses lauréats, chacun sait que son attribution est due à des calculs politiques visant à l'insertion de la Norvège et de sa politique étrangère dans le monde. En d'autres termes, le prix peut être utilisé comme un bélier pour la politique agressive de l'Europe et de l'OTAN. Comment comprendre autrement qu'il ait été attribué à des meurtriers notoires qui ont fait souffrir des millions de personnes ? En ce sens, on peut souligner l'ignominie consistant à associer la paix, par exemple, à Theodore Roosevelt, Henry Kissinger, Menahem Begin, Frederik de Klerk, Yitzhak Rabin, Shimon Peres, Barack Obama et Juan Manuel Santos, entre autres. Dans ce dernier cas, le calcul politique a atteint un tel niveau que, même contrairement à la pratique du prix, il n'a pas été attribué aux deux parties à la négociation, mais seulement à l'une d'entre elles. Seule l'ignominie de la Norvège pouvait rendre possible une telle absurdité.

 



24 février 2022 : l'hôtel de ville d'Oslo est illuminé aux couleurs du drapeau ukrainien après le lancement De l’opération militaire russe contre l'Ukraine

 

Il convient de rappeler que dans ce domaine, le testament d'Alfred Nobel stipulait : « [...] un fonds sera créé, dont les intérêts seront distribués chaque année sous forme de prix à ceux qui, au cours de l'année précédente, auront fait le plus ou le mieux pour la fraternité entre les nations, pour l'abolition ou la réduction des armées existantes et pour la conclusion ou la promotion des processus de paix ». Ce prix ne devrait être décerné qu'à ceux qui se sont toujours consacrés à la promotion de la paix, et non à ceux qui font la guerre et qui, lorsqu'ils sont vaincus ou ne parviennent pas à vaincre l'ennemi, sont contraints de négocier en raison du rejet que leurs actions suscitent dans la majorité des habitants de la planète.

 

La raison pour laquelle la Norvège et la Fondation Nobel ont transformé le prix en un instrument politique est la vente de ses actifs au secteur pétrolier, comme l'a annoncé le nouveau directeur de l'organisation basée à Stockholm, Vidar Helgesen, dans une interview à la radio suédoise SR. Avec cette décision, la Fondation Nobel continue de « vendre son âme au diable » puisqu'elle détient indirectement des participations dans les industries de l'armement, du tabac et des énergies non renouvelables depuis plusieurs années, en violation de la volonté même de Nobel et de l'esprit du Prix.

 

Expression parfaite de sa volonté belliciste, la Norvège a envoyé Jens Stoltenberg au poste de secrétaire général de l'OTAN, la plus grande organisation terroriste du monde. Dans la préparation de l'actuel conflit politique, militaire, économique et diplomatique que l'OTAN a déclenché en Europe, Stoltenberg a mené la barque dès le début.

 



Alexander Gorboroukov, Regnum

 

En juin dernier déjà, dans une interview accordée au journal dominical allemand Welt am Sonntag, Stoltenberg avait annoncé qu'il considérait la coopération entre la Chine et la Russie comme une menace pour l'Occident et un défi sérieux pour l'OTAN. La réponse de la Norvège a été de renforcer la coopération avec les pays de la région Pacifique, ajoutant que la montée en puissance de la Chine représente « un changement fondamental dans l'équilibre mondial des forces ». À cet égard, il a déclaré qu'en ce qui concerne la Russie, l'OTAN entendait poursuivre sa stratégie « d'endiguement et de dialogue ». Sacré dialogue !

 

Cette décision montre clairement la volonté de l'OTAN de s'étendre à l'échelle mondiale, en premier lieu en se rapprochant de manière menaçante des frontières de la Russie, mais aussi en étendant sa présence dans d'autres régions du monde comme l'Asie-Pacifique, l'Amérique latine et les Caraïbes.

 

Dans ce cadre, en décembre 2021, lors d'une visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Bruxelles, Stoltenberg a déclaré que l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord poursuivrait son expansion vers l'est, malgré les protestations de la Russie, rappelant que l'Alliance avait invité la Macédoine du Nord et le Monténégro à rejoindre l'organisation.

 

Dans le même ordre d'idées, le 5 avril, lors d'une conférence de presse, le Norvégien a affirmé que l'Alliance devait étendre sa coopération avec ses partenaires de la région Asie-Pacifique, faisant valoir que la Chine n'avait pas condamné l'opération militaire russe en Ukraine.

 

De la même manière, l'OTAN a fait sentir sa présence en Amérique latine et dans les Caraïbes, non seulement par l'occupation illégale des îles Malouines où elle a introduit des armes nucléaires, mais aussi par la désignation de la Colombie, d'abord comme partenaire extracontinental de l'Alliance en 2017 et plus récemment depuis décembre 2021 comme partenaire global, ce qui donne au gouvernement du pays latino-américain une caution pour continuer à violer les droits humains, maintenir l'impunité pour les assassinats et les massacres quotidiens contre les leaders sociaux, les promoteurs des droits humains et les anciens combattants qui ont signé l'accord de paix. Tout en menant un travail de sape pour détruire l'intégration de l'Amérique latine et des Caraïbes en violant l'accord conclu en janvier 2014 lors du deuxième sommet de la CELAC à La Havane, lors duquel l'Amérique latine et les Caraïbes ont été déclarées zone de paix. De surcroît, le gouvernement colombien, envoyant des messages à ses maîtres du Nord, s’est égosillé dans une rhétorique antirusse afin de « chercher un petit coin sur leurs autels » comme le chante Silvio Rodríguez.

 

Cette décision est une expression claire de la duplicité et de la fausseté de la Norvège, qui, d'une part, a agi en tant que « facilitateur » des pourparlers entre le gouvernement de ce pays et la guérilla des FARC, tout en accordant, d'autre part, un renflouement à cette même administration afin de transformer la Colombie en principal instrument de déclenchement d'agressions militaires et de génération de conflits régionaux, conformément aux intérêts des USA et de l'OTAN. Cette démarche s'inscrit dans la tradition initiée par Juan Manuel Santos qui, en tant que ministre de la Défense, a ordonné une invasion militaire de l'Équateur en 2008 et a ensuite reçu le prix Nobel de la paix en 2016 en tant que président.

 

Dans une interview récente, Stoltenberg a affirmé que l'OTAN n'avait jamais promis de s'étendre vers l'est. Mais le magazine allemand Der Spiegel a publié dans son édition du 18 février un document confidentiel confirmant que l'OTAN a renié ses promesses de ne pas s'étendre. Le magazine a qualifié la version de Stoltenberg de « discutable ».

 

Le document trouvé aux Archives nationales britanniques par le politologue usaméricain Joshua Shifrinson donne les détails d'une réunion entre les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, des USA, du Royaume-Uni et de la France à Bonn, en Allemagne, le 6 mars 1991, pour discuter de la sécurité de la Pologne et d'autres pays d'Europe orientale. Le document note qu'il y avait un accord unanime sur le fait que l'adhésion des pays d'Europe de l'Est à l'OTAN était « inacceptable ».

 

Lors d'une première réunion en 1990 à laquelle participaient la République fédérale d'Allemagne (RFA), la République démocratique allemande (RDA), la France, l'Union soviétique, le Royaume-Uni et les USA pour discuter de l'accord final sur l'avenir de l'Allemagne, qui a été signé à Moscou plus tard dans l'année, les parties ont exprimé l'opinion que l'expansion de la coalition devait être limitée.

 

Pour sa part, le gouvernement allemand a explicitement expliqué à l'Union soviétique que « l'OTAN ne s'étendrait pas à l'Est, que ce soit de manière formelle ou informelle », selon Raymond Seitz, le représentant usaméricain à la réunion, cité dans le document publié par Der Spiegel.

 

Ces informations s'ajoutent à celles obtenues à partir d'autres dossiers classifiés, selon lesquels le secrétaire d'État usaméricain de l'époque, James Baker, a donné à son homologue soviétique, Edouard Chevardnadze, des « assurances fermes » que « la juridiction ou les forces de l'OTAN ne se déplaceraient pas vers l'est ». Lors d'une visite à Moscou en février 1990, Baker a été encore plus explicite en déclarant que l'alliance ne bougerait pas « d'un pouce vers l'est ». Un jour plus tard, le 10 février, le chancelier fédéral allemand Helmut Kohl a réitéré la même promesse à Gorbatchev, déclarant : « Nous pensons que l'OTAN ne doit pas étendre sa sphère d'activité. Nous devons trouver une solution raisonnable. Je comprends bien les intérêts de l'Union soviétique en matière de sécurité ».

 



Alexander Gorboroukov, Regnum

 

Il ressort clairement de ce qui précède que le fonctionnaire norvégien a menti en toute impunité afin de poursuivre la politique agressive et expansive qui caractérise l'OTAN et qui est la cause directe du conflit actuel en Ukraine.

 

Le soutien de l'OTAN à l'Ukraine dans le but de provoquer la Russie et de déclencher une guerre que Moscou a anticipée dure depuis un certain temps. Stoltenberg lui-même, lors d'une conférence de presse, un jour avant la réunion des chefs d'État de l'alliance belliciste, a reconnu que : « les alliés de l'OTAN ont entraîné des dizaines de milliers de soldats ukrainiens depuis 2014 ». Pour qu'il n'y ait aucun doute sur son projet expansionniste et interventionniste, lors de son intervention à la Conférence sur la sécurité de Munich en février dernier, dans une tentative grossière d'effrayer la Russie et le monde, il a assuré que le budget de l'Alliance atlantique avait augmenté de 270 milliards de dollars depuis 2014, comme par hasard après le coup d'État occidental en Ukraine....

 

Tout en se berçant d'une prétendue vocation pacifiste, la Norvège, main dans la main avec l'OTAN, se prépare quotidiennement à jouer un rôle de premier plan dans les guerres que l'Alliance prépare autour du globe, notamment dans sa mission de flanc nord de l'OTAN et de pays européen ayant le plus de kilomètres de frontière avec la Russie.

 

L'alliance déploie des blindés, de l'artillerie et des équipements logistiques à         l'intérieur des grottes norvégiennes, selon le colonel William Bentley, des Marines US, qui a déclaré : « Tout équipement déployé à l'avance réduit les coûts et accélère notre capacité à soutenir les opérations en temps de crise, de sorte que nous pouvons commencer à nous préparer à utiliser l'équipement, qui est déjà en place, pour répondre à toute crise éventuelle ». Selon Magnus Nordenman, directeur de l'initiative de sécurité transatlantique au Conseil atlantique de Washington, le complexe de grottes, que l'OTAN utilise depuis 1981, est doté d'un personnel composé de 100 Norvégiens et USAméricains et contient suffisamment d'équipements pour apporter un appui à 15 000 Marines.

 

Dans le prolongement de ses activités bellicistes, la Norvège a envoyé 4 000 missiles antichars et divers types d'équipements militaires de protection et autres à l'Ukraine. De même, le mercredi 20 avril, le ministre norvégien de la défense, Bjørn Arild Gram, a annoncé la décision de son gouvernement de fournir à l'Ukraine le système de défense aérienne Mistral. Dans un communiqué de son bureau, il est indiqué qu'une centaine de missiles ont déjà été envoyés à Kiev.

 



Le Norvégien Tom Torendal, de Tromsø, est à l'origine d'un groupe Facebook qui aide les personnes souhaitant s'engager dans la Légion étrangère ukrainienne.

 

Et voici la perle qui dit tout de ces gens-là et de ce gouvernement : dans le communiqué, le ministère de la Défense déclare : les forces armées norvégiennes prévoient de remplacer ce type de défense aérienne, et donc, sa fourniture à l'Ukraine « n'aura pas d'impact majeur sur la capacité opérationnelle nationale ». Le « cadeau » de la Norvège à l'Ukraine se précise, car - selon la même déclaration : « Le missile sera progressivement retiré par les forces armées norvégiennes, mais il reste une arme moderne et efficace qui sera très utile à l'Ukraine ». En d'autres termes, ils envoient en Ukraine une arme qu'ils n'utilisent plus et qu'ils mettent au rebut.

 

Par ailleurs, dans l'extension de la zone de conflit, le 23 avril, la frégate norvégienne Fridtjof Nansen est arrivée dans le port de Trieste, en Italie, avec le groupe d'attaque de l'US Navy dirigé par le porte-avions à propulsion nucléaire Harry S. Truman, après avoir effectué des manœuvres navales dans le nord de l’ Adriatique.

 

Ce déploiement effréné de ressources par les forces armées norvégiennes est curieux, alors qu'il y a seulement quatre mois, en janvier de cette année, l'armée norvégienne a commencé à obliger son personnel, hommes et femmes, à rendre les sous-vêtements usagés à la fin de leur service militaire, comme l'a rapporté la radio publique norvégienne (NRK). Ainsi, le haut commandement norvégien a demandé aux militaires de rapporter - en plus de leur équipement - les pantalons, culottes, soutiens-gorge et chaussettes fournis pour être lavés et réutilisés par les nouvelles recrues après la fin de leur service. Telle est l'attitude misérable d'un gouvernement et d'une armée qui impose des restrictions absurdes à ses soldats alors qu'il gaspille des milliards de dollars en armes, menant des guerres dans le monde entier à la remorque des USA Même les forces armées du pays le plus pauvre du monde ne feraient pas cela, par respect pour la dignité humaine.

 

Mais, sans surprise, chaque laquais a sa récompense. Le gouvernement norvégien a décidé de nommer Stoltenberg au poste de gouverneur du directoire de la banque centrale du pays, poste qu'il occupera à la fin de son mandat au sein de l'Alliance atlantique, le 30 septembre. Sauve qui peut !

 



Plutôt la banque centrale que l’état d’urgence (jeu de mots intraduisible)

Kostas Koufogiorgos


 

Kostas Koufogiorgos