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27/10/2022

Tsahal ne se laisse pas “fragiliser” par les terroristes (parole d'expert)

“L'épisode Abou Aqleh aurait pu fragiliser Tsahal”, mais il n'en a rien été : c'est une des perles de cet “expert” militaire israélien, habitué du studio de la chaîne de propagande israélienne en français i24, interviewé récemment à propos de l'opération destinée à “éliminer le zoo”, comme il appelle les combattants du groupe de Naplouse Arin Al Ousoud (La Tanière des Lions). Notre expert considère en outre que Naplouse se trouve en Israël. Bref, il officialise l'annexion de fait de la Cisjordanie. Deux exemples scolaires du volet médiatique de la guerre contre-insurrectionnelle menée par l'armée la plus morale du monde, en concurrence sérieuse pour ce titre avec l'armée ukrainienne.

 


26/09/2022

RAMZY BAROUD
D’Exodus à Marvel : brève histoire de la justification des crimes de guerre israéliens par Hollywood

Ramzy Baroud, Middle East Monitor, 24/9/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

L'introduction d'une agente du Mossad israélien comme personnage du prochain film de Marvel dépasse les bornes, même du point de vue des normes morales médiocres d'Hollywood. Cependant, la super-héroïne israélienne, Sabra, doit être comprise dans le contexte de la progression logique de l'israélisation d'Hollywood, un phénomène étonnamment nouveau.

Sabra est un personnage relativement ancien, datant du comic Marvel The Incredible Hulk en 1980. Le 10 septembre, cependant, il a été annoncé que le personnage israélien serait inclus dans un prochain film de Marvel, Captain America : New World Order.

                                                 La nouvelle Sabra de Marvel...

  ...sera interprétée par l’actrice israélienne Shira Haas (Shtisel, Unorthodox) dans le film prévu pour 2024

Comme on pouvait s’y attendre, de nombreux militants pro-palestiniens aux USA et dans le monde sont furax. C'est une chose d'introduire un personnage israélien ordinaire dans le seul but de normaliser Israël, un État d'apartheid implacable, aux yeux du jeune public impressionnable de Marvel. Mais il est beaucoup plus sinistre de normaliser une agence de renseignement d'État, le Mossad, connue pour ses nombreux assassinats sanglants, sabotages et tortures.

En ajoutant Sabra à son casting de super-héros, Marvel Studios a montré son mépris total pour la campagne massive menée par des millions de fans à travers le monde qui, en 2017, ont protesté contre l'inclusion de l'ancienne soldate israélienne Gal Gadot en tant que Wonder Woman de Marvel. Gadot est une fervente partisane du gouvernement et de l'armée israéliens.

En réponse à cette info, beaucoup de personnes ont souligné à juste titre le parti pris inhérent à Hollywood, à commencer par le film Exodus d'Otto Preminger dans les années 1960, avec Paul Newman comme acteur principal. Le film fournissait une justification pseudo-historique de la colonisation de la Palestine par les sionistes. Depuis, Israël a été élevé, célébré et inclus dans un contexte toujours positif par Hollywood, tandis que les musulmans, les Arabes et les Palestiniens continuent d'être vilipendés.

Bien qu'Israël ait été représenté de manière positive par des cinéastes hollywoodiens, les Israéliens eux-mêmes ont été assez marginaux dans le processus de création de contenu. Jusqu'à récemment, la construction israélienne était principalement fabriquée pour le compte d'Israël, et non par Israël lui-même. « Les choses ont commencé à changer en 1997 », a écrit Brian Schaefer dans Moment Magazine. C'est alors que la division du divertissement de la Fédération de Los Angeles et l'Agence juive ont lancé le projet, la Master Class, qui : « Pendant près de 15 ans... a amené d'innombrables acteurs, réalisateurs, producteurs, agents, gestionnaires et cadres supérieurs des studios et des réseaux en Israël, en introduisant beaucoup d'entre eux dans le pays pour la première fois, et a enseigné aux Israéliens comment présenter leurs projets. »

L'endoctrinement des acteurs et cinéastes usaméricains à travers ces visites et l'introduction de nombreux acteurs et cinéastes israéliens à Hollywood ont donné des dividendes, conduisant à un changement majeur dans le récit sur Israël. Au lieu de simplement communiquer Israël à des publics usaméricains et internationaux en utilisant des références à la victimisation historique, à l'association positive ou même à l'humour, les Israéliens ont commencé à faire valoir leur cause directement à Hollywood. Et, à la différence du caractère bordélique des messages passés – bon Israël, méchants Arabes – les nouveaux messages sont beaucoup plus sophistiqués, adaptés autour d'idées spécifiques et conçus en pleine conscience de la politique de chaque époque.

Le film de Steven Spielberg Munich (2005) est sorti dans le contexte culturel de l'invasion usaméricaine de l'Irak dans le cadre de la soi-disant « guerre contre le terrorisme » de Washington, où les droits humains ont été violés à l'échelle mondiale. Munich était un récit "historique" sélectif des choix soi-disant difficiles qu'Israël, à savoir le Mossad, devait faire pour mener sa propre “guerre contre le terrorisme”. C'était l'époque où Tel-Aviv soulignait inlassablement son affinité avec Washington, maintenant que les deux pays étaient prétendument victimes des « extrémistes islamiques ».

À la différence de Munich, la populaire série télévisée Homeland n'était pas seulement un argumentaire pro-israélien qui justifiait les guerres et la violence israéliennes. La série elle-même, l'une des émissions islamophobes les plus racistes à la télévision, était entièrement calquée sur la série israélienne HaTufim. L'écrivain et réalisateur de la série israélienne, Gideon Raff, a été intégré dans la version usaméricaine, servant de producteur exécutif.

Le changement de propriétaire du récit peut sembler superficiel – car la propagande pro-israélienne d'Hollywood est remplacée par la propagande israélienne organique. Néanmoins, cela n’est pas le cas.

L'agenda pro-israélien du passé – la romantisation qui a suivi la création d'Israël en 1948 – n'a pas duré longtemps. La défaite des armées arabes par Israël en 1967 – grâce au soutien militaire massif des USA à Tel-Aviv – a remplacé l'image d'Israël naissant et vulnérable par celle de l'armée israélienne courageuse, capable de vaincre plusieurs armées ennemies à la fois. C'est alors que les soldats israéliens ont visité les collèges et les écoles usaméricaines, parlant de leur héroïsme sur le champ de bataille. L'invasion israélienne du Liban et les massacres qui ont suivi, comme ceux de Sabra et de Shatila, ont forcé à repenser les choses.

Tout au long des années 1980 et 1990, Israël a largement existé à Hollywood comme un exutoire comique, à partir de spectacles comme Friends, Frasier et, plus récemment, The Big Bang Theory. Les références à Israël sont souvent suivies de rires – un moyen intelligent et efficace de lier Israël à des associations positives et heureuses.

La « guerre contre le terrorisme », à partir de 2001, associée à la création du projet Master Class, a permis à Israël de revenir dans l'univers hollywoodien, non pas comme une référence occasionnelle, mais comme un élément de base, avec des séries israéliennes ou des productions conjointes USA-Israël, définissant un tout nouveau genre : celui des choix difficiles à faire pour lutter contre le terrorisme et finalement sauver le monde.

L'exploitation des femmes israéliennes sur les couvertures de magazines, par exemple, Maxim, était un tout autre business louche, visant un public différent. Les filles à moitié nues de l'armée israélienne ont réussi, dans l'esprit de beaucoup, à justifier la guerre par des images sexuelles. Ce genre est devenu particulièrement populaire après les guerres sanglantes d'Israël contre Gaza, qui ont fait des milliers de morts.

L'influence croissante d'Israël sur les films Marvel est une combinaison de tous ces éléments : la sexualisation de la femme soi-disant forte et autonomisée, la normalisation de ceux qui commettent des crimes israéliens – Gadot, la soldate, Sabra, l'agente du Mossad – et l'injection directe des priorités israéliennes dans la réalité usaméricaine quotidienne.

Il y a un côté positif à cela. Pendant des décennies, Israël s'est caché derrière de fausses notions historiques romantisées, faisant valoir son point de vue auprès des USaméricains et d'autres publics occidentaux, souvent indirectement. Les guerres à Gaza, la croissance exponentielle du mouvement palestinien de boycott et la prolifération des médias sociaux ont cependant forcé Israël à se cacher.

Le nouvel Israël hollywoodien est maintenant un guerrier, souvent contraint de faire des choix moraux difficiles, mais il est, comme son homologue usaméricain, en fin de compte une force pour le bien. La capacité d'Israël à maintenir cette image dépendra de plusieurs facteurs, notamment de la capacité des communautés propalestiniennes à contrer cette supercherie et cette hasbara [propagande, NdT].

28/08/2022

GIDEON LEVY
Ne pas déranger: Israël se bat contre l'Iran

Gideon Levy, Haaretz, 27/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

SVP ne dérangez pas Israël, il est occupé à se battre avec l'Iran. Le combat vise à empêcher la nucléarisation de l'Iran, mais pas moins que cela sert Israël dans d'autres domaines. Et donc Israël continuera à se battre, n'arrêtera pas d'essayer de faire bouger ciel et terre, n'abandonnera pas, même lorsque les chances de succès sont nulles, face à l'accord en cours de formulation.

Des peintures murales représentant de grands yeux de personnalités locales et internationales, peints dans le cadre d'un projet d'art public intitulé « Je suis témoin de Silwan » sur des maisons à flanc de colline dans le quartier arabe de Silwan à Jérusalem-Est, vendredi. Photo: Ahmad Gharbali / AFP

 Ainsi, le Premier ministre Yair Lapid agit de la même manière que l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahou, avec une opposition virulente et sans compromis à l'accord. À ce niveau également, il n'y a aucune différence dans leur conduite. Et c'est parce qu'au fil des ans, la lutte elle-même est devenue fructueuse pour Israël, pas moins que l'objectif déclaré. Le premier à l'identifier était bien sûr Netanyahou, le père de la guerre contre le projet nucléaire iranien.

Il s'agit d'une guerre contre l'acquisition par un pays menaçant ouvertement Israël d'une arme apocalyptique, mais en même temps, c'est aussi une campagne pour lever ce qu'Israël considère non moins comme une menace – l'opposition mondiale à l'occupation.

22/08/2022

ISAAC SCHER
La CIA incapable de corroborer l'étiquetage par Israël de groupes de défense des droits des Palestiniens comme “terroristes”

 Isaac Scher, The Guardian, 22/8.2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Exclusif: selon des sources, un rapport montre que la CIA est incapable de trouver des preuves à l'appui de l’allégation israélienne, mais la découverte n'incite pas les USA à la réfuter

Une course de vélo à Rafah, Gaza, l'année dernière, organisée par l'Union des Comités de femmes palestiniennes. Israël affirme que le groupe est une couverture pour le FPLP. Photo: Agence Anadolu/Getty Images

Un rapport classifié de la CIA montre que l'agence n'a pas été en mesure de trouver des preuves à l'appui de la décision d'Israël de qualifier six ONG palestiniennes de premier plan d ' “organisations terroristes”.

En octobre, Israël a qualifié de groupes terroristes Addameer Prisoner Support and Human Rights Association, Al-Haq, le Centre Bisan pour la Recherche et le développement, Defense for Children International-Palestine, l'Union des Comités de travail agricole et l'Union des Comités de Femmes Palestiniennes.

Israël a affirmé que les organisations étaient des groupes de façade pour le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un parti politique de gauche qui a une branche paramilitaire.

Plus tôt cette année, Israël a transmis des renseignements sur la désignation aux USA, mais une évaluation de renseignement par la CIA sur le matériel n'a trouvé aucune preuve à l'appui de cette affirmation, selon deux sources proches de l'étude.

Le rapport de la CIA « ne dit pas que les groupes sont coupables de quoi que ce soit », a déclaré une source. L'évaluation était hautement confidentielle, a déclaré une deuxième source. L'évaluation était hautement confidentielle, a précisé une deuxième source.

De nombreux États, y compris des alliés d'Israël, ont rejeté la désignation comme terroristes, l’estimant sans fondement.

22/07/2022

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
La « nouvelle définition » de l'antisémitisme : un tour de passe-passe idéologique

Luis E. Sabini Fernández, Revista Futuros, 21/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

« L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte. […] L’antisémitisme peut se manifester par des attaques à l’encontre de l’État d’Israël lorsqu’il est perçu comme une collectivité juive. »

Une fois de plus, l'Argentine devient le siège de potentialités opposées. Les abus féodaux au milieu du XXe siècle contre les "travailleurs des champs" ont généré une résistance qui à son tour a été noyée par des exécutions massives par l'armée et des enterrements sommaires en Patagonie argentine...

La dictature de 1976, avec le traitement impitoyable des persécutés et le commerce de leur progéniture, a donné lieu à la redoutable revendication des mères et grands-mères de disparus et que la résistance sociale a pris une telle ampleur qu'elle atteint les enfants des disparus et, dans un nouvel élargissement de la conscience sociale et morale, aux enfants de responsables de disparitions. Et une revendication chauvine, par exemple, a servi à mettre enfin à nu une dictature encore plus atroce que les précédentes et, en sens contraire, à sensibiliser aux droits humains et contre les abus (par exemple, des hauts gradés contre les soldats du rang).

En Argentine, l'enquête sur deux événements atroces - l'attentat à la bombe contre l'ambassade d'Israël (1992) et l'attentat à la bombe contre l'AMIA (1994) - n'a jamais progressé ; les indices qui auraient dû être recueillis sur place par la police locale semblent avoir été rares et peu fiables, et l'arrivée immédiate d'autres agences de sécurité, israéliennes, usaméricaines, ne semble pas avoir éclairci le tableau, bien au contraire...

En commémoration du 28e  anniversaire de l’attentat contre l'AMIA et de la mort de 85 êtres humains dans l'effondrement, un « Forum latino-américain de lutte contre l'antisémitisme » a été tenu les 17 et 18 juillet à Buenos Aires, au siège de l'AMIA. « Pour travailler ensemble contre les discours de haine », a déclaré Claudio Epelman, l'un des organisateurs.

Lors de la réunion, une envoyée usaméricaine, Deborah Lipstadt, fonctionnaire du département d'État qui se présente comme une spécialiste de l'antisémitisme, a déclaré : « Comme si l'antisémitisme ne touchait que les Juifs [...] Mais l'antisémitisme est bien plus que cela » (ce commentaire explique peut-être l'inexplicable "ou non-juifs" dans la définition de l'antisémitisme de l'IHRA que nous avons mise en épigraphe).

Lipstadt a été rejointe par son homologue à l'OEA, Fernando Lottenberg. Invité principal, Jimmy Morales, ancien président du Guatemala.  Étaient également présents la vice-ministre des Affaires étrangères du Salvador, Adriana Mira, et une juge de la Cour constitutionnelle de Colombie, Cristina Pardo. Roy Cortina [Parti socialiste argentin] et Victoria Donda [fille de disparus argentins, directrice de l'Institut national contre la discrimination, la xénophobie et le racisme, fondatrice du parti Somos, membre du Frente de Todos] étaient parmi les participants locaux.

Le forum était une initiative du Congrès juif latino-américain et du ministère des Affaires étrangères de l'État d'Israël, en collaboration avec la Latino Coalition for Israel [sic] et le Combat Antisemitism Movement (CAM).

Cet événement nous permet d'examiner ses fondements idéologiques ; une identification entre le combat contre l'antisémitisme et la défense de l'État d'Israël.

La rareté des données sur l'atrocité de l'AMIA ne nous permet même pas de connaître sa nature, à savoir s'il s'agissait d'un acte terroriste et antisémite ou si c'était le fruit (pourri) de la géopolitique ; un acte anti-israélien (ou "tout en un").

Alors que ce Forum était annoncé, au cours de cette même deuxième semaine de juillet, les 14 et 15, une réunion a eu lieu à Buenos Aires et sur zoom, le « Forum international pour la Palestine », mettant sur le tapis le plus long conflit de notre époque - qui a commencé à la fin du XIXe siècle et se poursuit, entraînant le peuple palestinien dans une vicissitude de près d'un siècle et demi – entre les mains du sionisme.

Les deux rencontres, de portée clairement internationale, étaient parallèles, il n'y avait pas de croisement, ou dirions- nous géométriquement, elles se croiseront à l'infini.

Y a-t-il des raisons pour un tel croisement ?

Bien sûr qu'il y en a.

Parce que le Forum latino-américain contre l'antisémitisme "garde un cadavre dans le placard".


Galit Ronen, ambassadrice d'Israël en Argentine, a souligné l'énorme importance pour l'État sioniste d'aborder la question de l'antisémitisme dans une perspective multifocale : « ce fléau n'est pas le patrimoine d'un seul pays [...]. Israël travaille activement à la promotion d'un langage de rencontre qui ne laisse aucune place à l'irrationalité que la judéophobie expose encore aujourd'hui ».

Ronen essaie de nous faire croire - elle le croit sans doute elle-même - que la rationalité guide le comportement israélien : mais un examen rapide des actions du terrorisme sioniste pendant une grande partie de la première moitié du 20e  siècle, appliquées pour "nettoyer la terre sainte" suffit : faire sauter des bus, des hôtels, des véhicules stratégiquement abandonnés avec des explosifs, des marchés avec leurs acheteurs et vendeurs pacifiques, des commerces palestiniens dans les quartiers, toujours avec une population directement victime.

Le terrorisme sioniste s'étant développé sous l'administration britannique du territoire palestinien, dans l'attente de son destin politique (car les Arabes palestiniens, musulmans et chrétiens d'une part, et les Juifs sionistes d'autre part, revendiquaient la terre), ces attentats meurtriers avaient tendance à viser une immense majorité de la population locale, mais pouvaient aussi atteindre - parfois intentionnellement - comme ce fut le cas avec l'attentat à la bombe contre l'hôtel King David à Jérusalem, des Britanniques, des étrangers et même des Juifs. Lorsque l'Empire britannique a décidé de se défaire d'une "administration" coloniale aussi conflictuelle, les Juifs sionistes installés en Palestine (à ne pas confondre avec les Juifs non sionistes, installés bien avant, sans revendication territoriale, et liés depuis des temps immémoriaux aux autres populations du lieu), farouchement organisés, sont devenus juges et parties de l'ordre interne et là, les violations des droits humains de la population palestinienne ont atteint des sommets d'abus, d'enlèvements et d'assassinats collectifs.

Ronen cherche à supprimer l'irrationalité (qu'elle lie à juste titre à l'antisémitisme, et qui est génériquement liée à tout racisme). Mais elle ne peut le faire en ignorant ou en cachant ce passé indélébile, qui est dans la matrice de l'État d'Israël. Parce que c'est tellement dans sa matrice que le traitement des Palestiniens dans la seconde moitié du XXe siècle (et qui se poursuit encore aujourd'hui) continue d'être d'une irrationalité, d'un manque d'équanimité, d'un abus, d'un mépris extrêmes, et à si haute dose, que ce parti pris, privé de tout caractère démocratique, a gangrené la conscience israélienne elle-même (bien qu'occasionnellement, par le biais d'Israéliens réfractaires à cette histoire, un rejet digne mais impuissant de l'outrage et du massacre des Palestiniens germe).

On peut se demander comment combattre l'irrationalité, alors que le sionisme, précisément, a fusionné un rédemptionnisme biblique, et donc anhistorique, avec une main de fer qui l'a jumelé - dans son traitement des autres - avec le nazisme, rien de moins.

C'est la plaie ouverte qu'aucun forum contre l'antisémitisme ne peut guérir.

17/07/2022

FRANCO “BIFO” BERARDI
Qui est antisémite ?

 Franco “Bifo” Berardi, Effimera, 16/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

En 2017, j'ai été invité à participer à la documenta14. J'ai écrit le texte d'un spectacle dédié à la souffrance et à la mort d'innombrables personnes migrantes qui viennent de pays où la guerre et la faim rendent la vie impossible. Comme nous le savons, ces personnes sont refoulées ou se noient dans la Méditerranée, ou sont détenues dans des camps de concentration le long de la côte, de la Turquie à la Grèce, au sud de l'Italie, à Ceuta et à Calais. Le titre de la performance était donc Auschwitz on the beach, et c'était dans mes intentions un hommage aux victimes du nazisme au siècle dernier et aux victimes du racisme européen aujourd'hui.

Gilets de sauvetage sur la plage de Lesbos. Photo Socrates Baltagiannis, dpa / picture alliance

L'annonce de la performance a suscité des protestations dans la presse et un petit groupe de personnes munies de drapeaux israéliens est venu protester contre le titre de mon œuvre. Je ne leur ai même pas parlé, mais je me suis rendu au centre juif Sara Nussbaum, où j'ai rencontré la directrice du centre, Eva Schulz-Jander, et d'autres membres de l’équipe. Après une discussion amicale, Eva et son équipe m'ont fait part de leur accord sur le fait que le rejet des migrants d'aujourd'hui rappelle le rejet de 120 000 Juifs qui ont tenté de débarquer sur les côtes britanniques et usaméricaines en 1939. Cependant, ils m'ont dit que le titre de mon spectacle avait un effet douloureux sur ceux qui ont une mémoire directe de l'Holocauste. J'ai donc décidé de remplacer mon spectacle par une conférence publique que j'ai donnée dans le hall central du Fredericianum. Le thème était le racisme hier et le racisme aujourd'hui. Eva Schulz-Jander m'a accompagné au Fredericianum où une foule d'amis a exprimé sa solidarité avec moi contre l'intolérance de ce petit groupe de fanatiques portant des drapeaux israéliens. Cinq ans plus tard, l'intolérance est toujours là, méchante, plus arrogante, plus violente.

J'apprends maintenant que quelqu'un à Kassel prépare une réunion qui se tiendra à la Philipp-Scheidemann-Haus et qui aura pour titre :

Antisemitismus im Nah-Ost-Konflikt und in der Kunst der postbürgerlichen Gesellschaft

(L'antisémitisme dans le conflit du Moyen-Orient et dans l'art de la société post-bourgeoise)

Sur la page Facebook, je lis une annonce publique dans laquelle je suis décrit comme « antisémite ».

« Un groupe d'artistes et de militants anti-israéliens a été invité à la documenta15 avec le collectif basé à Ramallah, The Question of Funding. Notre enquête sur cette invitation a mis en lumière le fait que de nombreux responsables et organisateurs de l'événement artistique appartiennent à la scène culturelle anti-israélienne et parfois antisémite. Ce phénomène n'est pas nouveau : la conversation avec Edward Said à la documenta10, la girafe antisioniste de Peter Friedl à la documenta12, et l'apparition de l'antisémite Franco Berardi à la documenta14 indiquent que nous avons affaire à une connexion systématique ».

Après avoir lu cette déclaration, j'ai décidé de répondre à l'insulte, même si ceux qui l'ont prononcée ne méritent pas une seule seconde de mon attention, seulement mon mépris.

16/01/2022

ASA WINSTANLEY
Le gazouillis d'Emma Watson montre que les calomnies israéliennes sur les prétendus antisémites commencent à tourner en eau de boudin

Asa Winstanley , Middle East Monitor, 8/1/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

L'actrice de Harry Potter, Emma Watson, a été dénigrée lundi 3 janvier par un fonctionnaire israélien raciste. Plus d'informations à ce sujet plus tard.


Mais d'abord, il est important de noter que le gouvernement israélien a toujours fabriqué des calomnies antisémites contre ses ennemis.

Cela remonte à la fondation de l'État d'Israël lui-même en 1948, sur les fosses communes de Palestiniens.

Le premier à être dénigré de la sorte a été le peuple palestinien lui-même. Les fausses allégations d'antisémitisme concoctées par Israël et le lobby israélien contre le mouvement de solidarité avec la Palestine sont donc en fait une extension de la campagne de désinformation du projet sioniste de colonisation contre les Palestiniens eux-mêmes.

Les diplomates et propagandistes israéliens ont longtemps soutenu que l'opposition du peuple palestinien à sa dépossession de sa propre terre n'était pas motivée par un quelconque sentiment d'injustice, mais simplement par un racisme anti-juif. Ce dernier est considéré, dans le cadre orientaliste européen-impérialiste standard, comme étant mystérieusement endémique dans les sociétés musulmanes et arabes.

Il s'agit, bien entendu, d'un non-sens. Plus qu'un non-sens, c'est un mensonge vénéneux et raciste.

Les Palestiniens s'opposent au mouvement sioniste - et à sa création, Israël - parce qu'il a signifié et continue de signifier expulsion, massacres, apartheid, dictature militaire et dépossession pour eux, leurs enfants et les enfants de leurs enfants.

Le fait qu'Israël se considère comme un « État juif » n'est pas pertinent. Les Palestiniens s'opposeraient à tout projet politique et/ou religieux qui les expulse de leurs propres terres de la même manière ou d'une manière similaire.

C'est précisément parce que les injustices d'Israël sont devenues de plus en plus claires pour un nombre croissant de personnes que le mouvement sioniste et le lobby israélien en sont venus à s'appuyer de plus en plus sur des fabrications d'antisémitisme.

Les propagandistes d'Israël savent qu'ils ne peuvent pas gagner les arguments dans un débat ouvert. Alors, au lieu d'essayer de battre les militants en rejetant leurs arguments, ils essaient plutôt de les faire taire, de les annuler, de les interdire et - surtout en Palestine - de les emprisonner.

Mais les allégations méchantes et fausses d'antisémitisme contre les ennemis d'Israël sont devenues si flagrantes que la plupart des gens ne les croient plus.

L'antisémitisme armé - un outil de l'arsenal israélien presque aussi puissant, à sa manière, que les armes nucléaires non déclarées dont il dispose - commence à perdre de sa puissance.

Tout cela nous ramène à Emma Watson.


 Lundi 3 janvier, elle a posté sur Instagram une déclaration très plate de solidarité avec le peuple palestinien. Sur une photo en arrière-plan de manifestants solidaires tenant des drapeaux palestiniens, elle a mis la légende : « La solidarité est un verbe » [empruntée au Bad Activist Collective, un groupe transnational de jeunes engagés pour le changement, NdT].

13/01/2022

GIDEON LEVY
Un Néguev bédouin n'est pas moins israélien qu'un Néguev juif

Gideon Levy, Haaretz, 13/1/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

L'état d'esprit sioniste en pilote automatique : les Bédouins s'emparent du Néguev. Ensuite, ils prendront le contrôle de tout le pays. Israël est en danger. Nous devons agir immédiatement. Avec force, bien sûr. De l'extérieur, on pourrait croire qu’on est à la veille d'une guerre civile. Des étrangers, des séparatistes, des envahisseurs, des ennemis de l'intérieur sont en train d’essayer de s'emparer d'une région et de l'arracher à l'État.

La police arrête un homme lors d’une manifestation de Bédouins à Sa'wa, mercredi 12 janvier. Photo : Eliyahu Hershkovitz

En réalité, il s’agit de citoyens de l'État, qui se battent pour leurs droits sur des terres qui leur appartiennent |au moins] autant qu’aux Juifs. À l'heure actuelle, ils n'ont pas d'aspirations nationales, mais le Néguev était bédouin bien avant d'être juif. Quel est le problème avec ça ? Bnei Brak est haredi et le Néguev est bédouin. Les kibboutzim sont ashkénazes et les villes de développement sont mizrahies et russes. C'est ainsi que cela se passe dans une configuration multinationale et multiculturelle. Mais quand les Haredim construisent plus de quartiers et de villes pour eux-mêmes, l'État ne les combat pas. Quand les Bédouins veulent leur propre terre pour eux-mêmes, c’est un danger pour l'État.

Tous les slogans sionistes fallacieux, ainsi que les mauvaises vieilles façons de faire, sont mis au service de la cause, comme si l'État (juif) n'avait pas encore été fondé. Faire fleurir le désert, cette valeur dans laquelle nous avons été élevés, signifie le faire fleurir pour les seuls Juifs. Sédentariser le Néguev, autre valeur sioniste classieuse, signifie le judaïser. Ni la colonisation du Néguev ni la floraison du désert n'intéressent le sionisme. Seule la judaïsation l'intéresse.

Eh bien, la judaïsation est le côté pile du nettoyage ethnique. Si faire fleurir le désert est une valeur - et on ne voit pas bien pourquoi - qu'y a-t-il de mal à faire fleurir le désert par les enfants du Néguev, ceux qui connaissent le désert, ont l'habitude d'y vivre et l'aiment plus que quiconque ?  Et si la colonisation du Néguev est une valeur - encore une fois, on ne sait pas pourquoi - qu'y a-t-il de mal à y laisser s’installer des Bédouins ? Ne sont-ils pas des personnes ? Pas des Israéliens ? Alors, disons-le au moins clairement.

Et maintenant, sortant de la naphtaline, arrive la vieille arme rouillée du sionisme de 1948 : la plantaison. Si innocent que ça pourrait vous faire pleurer. Couvrir la terre de vert. C'est tellement sioniste, et maintenant, tellement écologiste aussi. La veille de Tu Bishvat, la fête des arbres, on plante dans le Néguev. Quand on était enfants, on nous emmenait à Gan Meir à Tel Aviv le jour de Tu Bishvat pour planter, et c'était excitant. Nous ne savions rien alors. Nous ne savions pas que l'argent de la boîte bleue servait à tapisser le pays de pins, à dissimuler les crimes de 1948 et les ruines silencieuses afin qu'aucun Arabe ne retourne dans sa maison, transformée en bosquet. Maintenant, on va aussi planter un tel bosquet contre nature dans le désert.

Certificat de don néerlandais au KKL/Fonds National Juif pour une plantation d'arbres dans le Néguev  (sans date)

15/12/2021

AMIRA ABO EL-FETOUH
Le film « Amira » : du sperme sioniste dans la matrice du cinéma arabe !

Amira Abo El-Fetouh , MEMO, 13/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

La Dre Amira Abo el-Fetouh est une dentiste et écrivaine égyptienne qui concentre son travail sur les questions politiques et littéraires. @amiraaboelfetou

Je suis à court de mots pour décrire le film Amira. Le moins que l'on puisse dire de ce film est qu'il s'agit d'un film vil et méprisable qui non seulement offense les honorables prisonniers palestiniens, qui paient le prix de leurs prises de position héroïques et de la défense de leur liberté, mais qui est également offensant pour tous les Palestiniens et la cause palestinienne elle-même, la cause la plus juste au monde.


Malheureusement, tous ceux qui ont bricolé ce film honteux, Amira, sont arabes. Ils sont Jordaniens, Égyptiens, Émiratis et Saoudiens. Les acteurs sont jordaniens, le réalisateur et le scénariste sont égyptiens. Quant à la production, il s'agit d'une production conjointe de plusieurs sociétés en Égypte, dont l'universitaire imposteur Moez Masoud, en Jordanie, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite. Imaginez, tous ces individus réunis pour narguer l'honneur et la dignité du peuple palestinien !


Le film tourne autour d'un scénario fabriqué de toutes pièces et contaminé par des objectifs malveillants dans le but de créer la confusion et de jeter le doute sur la lutte palestinienne la plus honorable et la plus innovante, le sperme que les prisonniers palestiniens réussissent à faire sortir de leurs cellules, contre la volonté des geôliers de l'occupation, contrairement à ce que le film tente de prouver en insistant lourdement.


Amira, la fille dont parle ce film ignoble, est une jeune fille de dix-sept ans qui est née par insémination artificielle, alors que son père était emprisonné dans les prisons de l'occupation, et qu’il s’est débrouillé pour envoyer son sperme à sa femme, comme ils en avaient convenu. Amira était fière de son père qui était emprisonné par l'occupation, se considérant comme la fille d'un combattant palestinien. Elle lui rendait souvent visite avec sa mère et, lors de l'une de ces visites, le prisonnier héroïque a demandé à sa femme de renouveler l'expérience, ce qu'elle a d'abord refusé, avant d'accepter. Il lui envoie son sperme et, cette fois, nous sommes surpris de constater que les médecins déclarent que le mari est stérile et ne peut pas avoir d'enfants.

27/11/2021

RAMZY BAROUD
Pourquoi la voix palestinienne doit occuper une place centrale dans la sphère publique mondiale

Ramzy Baroud, The Palestine Chronicle, 24/11/2021

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Lors d'un récent événement à New York, le président de l'Association de la presse étrangère, Ian Williams, a déclaré, devant un public enthousiaste, qu'il était temps de "récupérer le récit sur la Palestine".

Cette expression - "récupérer le récit" [reclaim the narrative] - est relativement nouvelle dans le discours palestinien. Il y a quelques années, le concept, sans parler de sa mise en œuvre, était tout à fait étranger : la foule proisraélienne refusait, et refuse toujours, de reconnaître que les Palestiniens, leur histoire et leur discours politique ont de l'importance ; certains membres du mouvement pro-palestinien reléguaient les voix palestiniennes comme si elles étaient tout simplement incapables d'articuler un récit cohérent.

Les militants palestiniens de Cheikh Jarrah Mohammed et Mouna El Kurd. (Photo : via Twitter)

Pendant de nombreuses années, avec d'autres intellectuels palestiniens, j'ai lutté contre la mauvaise représentation et la marginalisation de la Palestine et des Palestiniens, non seulement par Israël et ses alliés dans les médias grand public, mais aussi contre l'élitisme qui existait au sein du mouvement palestinien lui-même.

Entendre Williams prononcer ces mots était assez satisfaisant. Le contexte dans lequel ces mots ont été prononcés était plus important. L'événement, intitulé « Distant Voice No More ? Giving Rise to a New Generation of Palestinian Journalists », était organisé par la nouvelle et dynamique organisation Palestine Deep Dive (PDD) et co-organisé par l'Association de la presse étrangère. L'idée derrière la création de PDD est de remettre en question le récit commun qui imprègne les médias capitalistes sur la Palestine et Israël depuis des décennies. Cette nouvelle organisation a accompli un travail impressionnant en un laps de temps relativement court.

Parmi les participants figurait la star internationale du rock Roger Waters qui, au fil des ans, est devenu une icône du mouvement de solidarité internationale avec la Palestine, de la même manière que ses chansons, dont "Another Brick in the Wall", ont symbolisé le soutien mondial au mouvement anti-apartheid en Afrique du Sud.

18/11/2021

GIDEON LEVY
L'arrestation d'un couple israélien en Turquie jette une lumière crue sur l'hypocrisie régnant en Israël

Gideon Levy, Haaretz, 18/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

On a parfois l'impression que l'hypocrisie et les deux poids deux mesures sont sans limites, que les Israéliens battent tous els records d’inconscience et que les médias israéliens peuvent obscurcir et nier la réalité et laver le cerveau du public à leur guise. Il est vrai que le chameau ne voit jamais sa bosse, mais on peut supposer qu'il sait au moins qu'il en a une. Israël, en revanche, n'est pas conscient de sa propre bosse.



Mordi (à droite) et Natali (à gauche) Oknin [au premier plan] dans l'avion qui les ramène d'Istanbul avec des représentants du ministère des Affaires étrangères, le 18 novembre 2021. Photo Ministère israélien des Affaires étrangères. Voir les rafales de messages dans toutes les langues possibles  sur le retour des héros ici

Un couple de touristes israéliens, apparemment innocents, est arrêté en Turquie [ils s'étaient pris en selfies avec le palais présidentiel en arrière-plan, NdT]. Les soupçons sont lourds et l'atmosphère est chargée, après que des rapports ont fait état de la découverte de 15 agents du Mossad en Turquie. En outre, la Turquie n'est pas un pays modèle en matière d'État de droit.

Plusieurs jours après son arrestation, le couple parvient à rencontrer son avocat. Le consul israélien leur apporte des vêtements et de la nourriture. Ils sont à peine interrogés, certainement pas battus ou torturés, et les conditions de leur détention sont apparemment raisonnables. Pour l'instant, il s'agit d'une histoire triste et peut-être kafkaïenne de fausse arrestation jusqu'à preuve du contraire, une histoire qui, on l'espère, se terminera bien.

Sous la houlette cynique des médias - cette entreprise nationale qui trafique les émotions et enflamme les passions -, Israël est anxieux. Il ne faudra pas longtemps pour que toutes les fenêtres du pays soient ornées d'un ruban jaune en faveur de la libération de nos Natalie et Mordi Oknin.

Ils font l'objet de gros titres, de reportages spéciaux et de nouvelles de dernière minute livrés par des envoyés spéciaux immédiatement dépêchés à    Istanbul. Et tout le monde sait que c'est la faute à Erdoğan et à quel point il est cruel. Il est parfois émouvant d'être témoin de l'inquiétude suscitée par un seul couple anonyme. Mais parfois c'est rebutant par sa folle exagération, et c'est toujours détaché de la réalité.