Un·e traducteur·trice à l’ONU – que ce soit à New York ou à
Genève – touche un salaire d’entre 74 000$ (75 000€) et 169 000$ (171 000€),
soit en moyenne 86 000 $ (87 000€), par an, soit 7 100$ par mois. Pour ce
salaire, on serait en droit d’attendre un travail de qualité. Et pourtant…Voici
un exemple de traduction onusienne :
Voici l'original :
Notre commentaire :
Le ou la traducteur·trice a sans doute voulu écrire empreint
Alexander William Lowndes de Waal (né en 1963), chercheur britannique sur
la politique des élitex africaines, est le directeur exécutif de la World Peace
Foundation à la Fletcher School of Law and Diplomacy de l'Université Tufts
(Massachussets). Auparavant, il a été membre de la Harvard Humanitarian
Initiative à l'Université de Harvard, ainsi que directeur de programme au
Social Science Research Council on AIDS à New York. Parmi ses livres Famine
Crimes: Politics and the Disaster Relief Industry in Africa et Mass Starvation: The History and Future of Famine.
Avec Bridget Conley, Catriona Murdoch et Wayne Jordash KC, il est coéditeur du recent
livre Accountability for Mass Starvation : Testing the Limits of the Law.
Il a dit à Daniel Drake dans une interview à la NYB : « Mon père et sa
famille ont été chassés d'Autriche par les nazis en 1938. J'ai appris plus tard
que deux générations auparavant, mon arrière-arrière-grand-père Ignace von
Ephrussi avait quitté Odessa, craignant à juste titre des pogroms contre les
Juifs. À cette époque, les Ephrussi étaient les plus gros négociants en
céréales d'Europe. »
Presque toutes les famines modernes, y compris celles
du Yémen et du Tigré, sont causées par des tactiques de guerre. Que faudrait-il
pour les empêcher ?
Travailleurs
transportant des sacs de céréales dans un entrepôt du Programme alimentaire
mondial (PAM) à Abala, Éthiopie, juin 2022. Photo Eduardo Soteras/AFP/Getty
L'Organisation des Nations Unies a estimé que 276 millions de personnes
dans le monde sont aujourd'hui « gravement menacées d'insécurité alimentaire ».
Quarante millions de personnes sont dans des conditions « d'urgence », un peu
en deçà de la définition technique de la « famine » par l'ONU. Au début de
cette année, les effets conjugués de la crise climatique, des retombées
économiques de la COVID-19, du conflit armé et de la hausse des coûts du
carburant et de la nourriture avaient déjà provoqué une forte augmentation du
nombre de personnes ayant besoin d'aide. Puis l'invasion russe de l'Ukraine a
soudainement coupé les exportations de blé du grenier mondial. Pendant cinq
mois, les navires de guerre russes ont bloqué les ports de la mer Noire et
empêché les cargaisons de céréales de partir, à la fois pour étrangler
l'économie ukrainienne et pour déstabiliser les pays importateurs de denrées
alimentaires afin de pousser les USA et l'UErope à assouplir les
sanctions.
« Nous sommes confrontés à un risque réel de famines multiples cette année,
et l'année prochaine pourrait être encore pire », a averti le Secrétaire
général des Nations Unies António Guterres à l'Assemblée générale en juillet.
Quatre jours plus tard, lui et le président turc Recep Tayyip Erdoğan ont
annoncé qu'ils avaient négocié des accords parallèles avec la Russie et
l'Ukraine pour reprendre les expéditions de céréales et d'engrais synthétiques.
Malgré une frappe russe sur Odessa, les premiers navires chargés de blé
ukrainien partent le 1er août. (Aucune date n'est encore fixée pour
la reprise des exportations d'engrais de Russie.) Au 4 septembre, 86 navires
transportant plus de deux millions de tonnes de nourriture avaient quitté les
ports ukrainiens. Les prix mondiaux du blé et de l'huile de tournesol ont
baissé, ce qui laisse présager une baisse des prix du pain en Égypte et un
allégement de la pression sur le budget du Programme alimentaire mondial (PAM)
pour l'aide alimentaire d'urgence. S'exprimant dans la ville ukrainienne de
Lviv, Guterres s'est félicité lui-même et Erdoğan pour l'accord, l'Initiative
sur les céréales de la mer Noire, qui, a-t-il dit, « aidera les personnes
vulnérables dans tous les coins du monde ».
La levée du blocus de la mer Noire est en effet une étape importante vers
une alimentation plus abordable pour des dizaines de millions de personnes qui,
avant la récente hausse des prix, consacraient déjà un tiers ou plus de leurs
dépenses quotidiennes au pain. Les familles pauvres dans des pays comme le
Bangladesh, l'Égypte, le Liban et le Nigéria deviendront moins « en état d’insécurité
alimentaire », dans le langage des spécialistes. Pour cela seulement, Guterres
a droit à un rare éloge pour sa diplomatie. Mais en laissant entendre que
l'Initiative sur les céréales de la mer Noire permettrait non seulement de
réduire les prix du pain et de mettre plus de céréales sur le marché, mais
aussi de prévenir la famine, le Secrétaire général de l'ONU, avec de nombreux
commentateurs, associait l'insécurité alimentaire à la famine de masse, un type
de crise très différent.
Ramener les produits ukrainiens sur le marché mondial atténuera le premier,
mais aura peu d'impact sur le second. En effet, presque toutes les famines
modernes sont causées par des tactiques de guerre. Le siège affameur a
longtemps été l'arme préférée du faiseur de guerre : il est simple, bon marché,
silencieux et horriblement efficace. Alors même qu'elle empêchait les navires
chargés de blé de quitter l'Ukraine, la Russie a forcé les Ukrainiens à entrer
dans les caves et les a empêchés d'obtenir de la nourriture, de l'eau et
d'autres produits essentiels. L'armée russe est experte en cette stratégie :
la privation de tout ce qui est nécessaire pour rester en vie a été une
caractéristique majeure des guerres tchétchènes. En Syrie, les troupes du
président Bachar el-Assad ont peint par pulvérisation le slogan CAPITULER OU
MOURIR DE FAIM aux postes de contrôle situés à l'extérieur des enclaves de
l'opposition, qu'elles ont ensuite assiégé avec les conseils et le soutien
militaires russes.
Selon l'ONU, plus d'un demi-million de personnes dans quatre pays -
l'Éthiopie, le Soudan du Sud, le Yémen et Madagascar - sont dans des «
conditions catastrophiques ou de famine ». La semaine dernière, l'ONU et les
agences humanitaires ont également déclaré la « famine en cours » en Somalie, un
pays frappé par une combinaison mortelle de sécheresse et de conflit, où elles
ont recueilli des données d'enquête montrant que certaines parties du pays
franchissent le seuil de « l'urgence » à « la famine ». Sur ces cinq pays,
quatre sont frappés par la guerre civile. (Un rare cas contemporain
d'insécurité alimentaire extrême sans guerre civile est Madagascar, où une
séquence de sécheresses sans précédent a mis la partie sud de l'île dans une
situation désastreuse.) Des combats dans les pays pauvres accroissent
l'insécurité alimentaire en entravant l'agriculture, en perturbant les marchés
alimentaires et en détournant les budgets étriqués des programmes de santé et
de protection sociale vers les soldats et les armes.
Mis à part la Somalie, les autres cas de faim extrême - en Éthiopie, au
Yémen et au Soudan du Sud - se trouvent là où une partie belligérante a choisi
d'affamer son ennemi. Contrairement à la Somalie, où le gouvernement
nouvellement élu est ouvert au sort de la nation, les autorités de ces pays
sont déterminées à dissimuler l'ampleur de la famine et à empêcher l'aide
d'atteindre ceux qu'ils ont affamés. Le sort des personnes vulnérables dans ces
conditions est décidé non pas par les prix du marché ou les budgets d'aide,
mais par le calcul des hommes qui poursuivent la famine comme politique. Les
victimes sont bien conscientes que la famine est un résultat politique plutôt
qu'un malheur impersonnel - « la caractéristique de certaines personnes n'ayant
pas assez de nourriture à manger », comme l'a écrit l'économiste Amartya Sen
dans son livre Poverty and Famines [Pauvreté et famines, 1990, encore inédit
en français, le prix Nobel d’Économie attribué à l’auteur en 1998 n’ayant pas
suffi à convaincre un éditeur francophone, NdT] « pas la caractéristique
qu'il n'y ait pas assez de nourriture à manger ».
M. le Secrétaire général des
Nations Unies, António Guterres, Vos Excellences, Chefs d'État et Chefs de
Mission accrédités à la 77ème session de l'Assemblée générale des Nations
Unies, Mme la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Amina Mohammed, à
vous toutes et tous.
Je viens de l'un des trois
plus beaux pays du monde.
Il y a là-bas une explosion
de vie. Des milliers d'espèces multicolores dans les mers, dans les cieux, dans
les terres... Je viens du pays des papillons jaunes et de la magie. Là, dans
les montagnes et les vallées de tous les verts, non seulement les eaux
abondantes coulent, mais aussi les torrents de sang. Je viens d'un pays à la
beauté ensanglantée.
Mon pays n'est pas seulement
beau, il est aussi violent.
Comment la beauté peut-elle
se conjuguer avec la mort, comment la biodiversité de la vie peut-elle éclater
avec les danses de la mort et de l'horreur ? Qui est coupable de rompre le
charme avec la terreur ?
Qui ou quoi est responsable
de noyer la vie dans les décisions routinières de la richesse et de l'intérêt ?
Qui nous conduit à la destruction en tant que nation et en tant que peuple ?
Mon pays est beau parce qu'il
a la jungle amazonienne, la jungle du Chocó, les eaux, la cordillère des Andes
et les océans.
Dans ces forêts, de l'oxygène
planétaire est émis et le CO2 atmosphérique est absorbé. L'une de ces plantes
absorbant le CO2, parmi des millions d'espèces, est l'une des plus persécutées
sur terre. On cherche à tout prix à la détruire : c'est une plante amazonienne,
la coca, la plante sacrée des Incas.
Comme à un carrefour
paradoxal, la forêt qu’on tente de sauver est, en même temps, détruite.
Pour détruire la plante de
coca, on jette des poisons et du glyphosate dans l'eau, on arrête les
cultivateurs et les emprisonnent. Pour avoir détruit ou possédé la feuille de
coca, un million de Latino-Américains sont tués et deux millions
d'Afro-Américains sont emprisonnés en Amérique du Nord. Détruisez la plante qui
tue, crient-ils depuis le Nord, mais la plante n'est qu'une plante de plus
parmi les millions qui périssent lorsqu'ils déclenchent le feu contre la
jungle.
Détruire la forêt,
l'Amazonie, est devenu le mot d'ordre suivi par les États et les commerçants.
Peu importe le cri des scientifiques qui désignent la forêt tropicale comme
l'un des grands piliers climatiques. Pour les rapports de force du monde, la
forêt tropicale et ses habitants sont à blâmer pour le fléau qui les frappe.
Les relations de pouvoir sont rongées par l'addiction à l'argent, pour se
perpétuer, au pétrole, à la cocaïne et aux drogues les plus dures afin de
s'anesthésier davantage.
Rien n'est plus hypocrite que
le discours pour sauver la forêt tropicale.
La forêt tropicale brûle,
messieurs, pendant que vous faites la guerre et jouez avec elle. La forêt
tropicale, pilier climatique du monde, disparaît avec toute sa vie. La grande
éponge qui absorbe le CO2 planétaire s'évapore. La forêt salvatrice est
considérée dans mon pays comme l'ennemi à vaincre, comme la mauvaise herbe à éradiquer.
L'espace de la coca et des agriculteurs qui la cultivent, parce qu'ils n'ont
rien d'autre à cultiver, est diabolisé. Vous ne vous intéressez à mon pays que
pour jeter des poisons dans ses jungles, mettre ses hommes en prison et jeter ses
femmes dans l'exclusion. Vous ne vous intéressez pas à l'éducation des enfants,
mais au fait de tuer leurs forêts et d'extraire du charbon et du pétrole de ses
entrailles. L'éponge qui absorbe les poisons est inutile, on préfère jeter
davantage de poisons dans l'atmosphère.
Nous leur servons d’excuse
pour le vide et la solitude de leur propre société qui les conduit à vivre dans
les bulles de la drogue. Nous leur cachons leurs problèmes qu'ils refusent de
réformer. Il est préférable de déclarer la guerre à la forêt, à ses plantes, à
ses habitants.
Pendant qu'ils laissent
brûler les forêts, pendant que les hypocrites chassent les plantes avec des
poisons pour cacher les désastres de leur propre société, ils nous demandent
toujours plus de charbon, toujours plus de pétrole, pour calmer l'autre addiction
: celle de la consommation, du pouvoir, de l'argent.
Qu'est-ce qui est le plus
toxique pour l’humanité : la cocaïne, le charbon ou le pétrole ? Les diktats du
pouvoir ont ordonné que la cocaïne est le poison et qu'il faut la persécuter,
même si elle ne provoque que des morts minimes par overdose, et plus par les
mélanges provoqués par son statut clandestin, mais que le charbon et le pétrole
doivent être protégés, même si leur utilisation peut provoquer l’extinction de
l'humanité entière. Ce sont les choses du pouvoir mondial, les choses de
l'injustice, les choses de l'irrationalité, parce que le pouvoir mondial est
devenu irrationnel.
Ils voient dans l'exubérance
de la jungle, dans sa vitalité la luxure, le péché ; l'origine coupable de la
tristesse de leurs sociétés, imprégnées de la compulsion illimitée de l'avoir
et du consommer. Comment cacher la solitude du cœur, sa sécheresse au milieu de
sociétés sans affection, compétitives au point d'emprisonner l'âme dans la
solitude, sinon en la rendant responsable de la solitude de leurs sociétés, qui
sont imprégnées de la compulsion illimitée d'avoir et de consommer. Comment
cacher la solitude du cœur, sa sécheresse au milieu de sociétés sans affection,
compétitives au point d'emprisonner l'âme dans la solitude, sinon en accusant
la plante, l'homme qui la cultive, les secrets libertaires de la forêt. Selon
le pouvoir irrationnel du monde, ce n'est pas la faute du marché qui réduit
l'existence, c'est la faute de la forêt et de ceux qui l'habitent.
Les comptes bancaires sont devenus
illimités, l'argent épargné des personnes les plus puissantes de la planète ne
peut même pas être dépensé au long de siècles. La tristesse de l'existence
produite par cet appel artificiel à la compétition est remplie de bruit et de
drogues. La dépendance à l'argent et à l'avoir a un autre visage : la
dépendance à la drogue chez les perdants de la compétition, chez les perdants
de la course artificielle en laquelle l'humanité s'est transformée. La maladie
de la solitude ne sera pas guérie par du glyphosate sur les jungles. Ce n'est
pas la jungle qui est à blâmer. Le coupable est leur société éduquée dans la
consommation sans fin, dans la confusion stupide entre consommation et bonheur
qui permet, oui, aux poches du pouvoir de se remplir d'argent.
Ce n'est pas la jungle qui
est à blâmer pour la toxicomanie, c'est l'irrationalité de votre pouvoir
mondial.
Donnez un coup de raison à
votre pouvoir. Rallumez les lumières du siècle.
La guerre contre la drogue
dure depuis 40 ans, si nous ne rectifions pas le tir et qu'elle se poursuit
pendant 40 ans encore, les USA verront 2 800 000 jeunes mourir d'overdoses de
fentanyl, qui n'est pas produit dans notre Amérique latine. Elle verra des
millions d'Afro-Américains emprisonnés dans leurs prisons privées. L’Afro
emprisonné deviendra le fonds de commerce des entreprises pénitentiaires, un
million de Latino-américains de plus seront assassinés, nos eaux et nos champs
verts seront remplis de sang, le rêve de la démocratie mourra dans mon Amérique
comme dans l'Amérique anglo-saxonne. La démocratie mourra là où elle est née,
dans la grande Athènes d'Europe occidentale.
Pour avoir caché la vérité,
vous verrez la jungle et les démocraties mourir.
La guerre contre la drogue a
échoué. La lutte contre la crise climatique a échoué.
La consommation mortelle a
augmenté, des drogues douces aux drogues dures, un génocide a eu lieu sur mon
continent et dans mon pays, des millions de personnes ont été condamnées à la
prison, et pour cacher leur propre culpabilité sociale, ils ont accusé la forêt
tropicale et ses plantes. Ils ont rempli les discours et les politiques
d'absurdités.
J'exige d'ici, depuis mon
Amérique latine meurtrie, la fin de la guerre irrationnelle contre la drogue.
La réduction de la consommation de drogues ne nécessite pas de guerres, elle
nécessite que nous construisions tous une société meilleure : une société plus
solidaire, plus affectueuse, où l'intensité de la vie sauve des dépendances et
des nouvelles formes d'esclavage. Voulez-vous moins de drogues ? Pensez à moins
de profit et à plus d'amour. Pensez à un exercice rationnel du pouvoir.
Ne touchez pas avec vos
poisons la beauté de ma patrie. Aidez-nous sans hypocrisie à sauver la forêt
amazonienne pour sauver la vie de l'humanité sur la planète.
Vous avez réuni les
scientifiques, et ils ont parlé avec raison. Avec les mathématiques et les
modèles climatologiques, ils ont dit que la fin de l'espèce humaine était
proche, que ce n'est plus une question de millénaires, ni même de siècles. La
science a déclenché les sonnettes d'alarme et nous avons cessé de l'écouter. La
guerre a servi d'excuse pour ne pas prendre les mesures nécessaires.
Quand il fallait agir, quand
les discours ne servaient plus à rien, quand il était indispensable de mettre
de l'argent dans des fonds pour sauver l'humanité, quand il fallait sortir au
plus vite du charbon et du pétrole, ils ont inventé guerre après guerre après
guerre. Ils ont envahi l'Ukraine, mais aussi l'Irak, la Libye et la Syrie. Ils
ont envahi au nom du pétrole et du gaz.
Ils ont découvert au XXIe
siècle la pire de leurs addictions : l'addiction à l'argent et au pétrole.
Les guerres leur ont servi
d'excuse pour ne pas agir contre la crise climatique. Les guerres leur ont
montré à quel point ils sont dépendants de ce qui va tuer l'espèce humaine.
Si vous voyez des gens
affamés et assoiffés qui migrent par millions vers le nord, là où se trouve
l'eau, alors vous les enfermez, construisez des murs, déployez des
mitrailleuses, tirez sur eux. Vous les expulsez comme s'ils n'étaient pas des
êtres humains, vous reproduisez au quintuple la mentalité de ceux qui ont créé
politiquement les chambres à gaz et les camps de concentration, vous
reproduisez à l'échelle planétaire 1933. Le grand triomphe de l'assaut contre
la raison.
Ne voyez-vous pas que la
solution au grand exode déclenché vers vos pays est de revenir à ce que l'eau remplisse
les rivières et que les champs se remplissent d’aliments ?
La catastrophe climatique
nous remplit de virus qui nous envahissent, mais vous faites des affaires avec
les médicaments et transformez les vaccins en marchandises. Vous proposez que
le marché nous sauve de ce que le marché lui-même a créé. Le Frankenstein de
l'humanité consiste à laisser le marché et la cupidité agir sans planification,
en abandonnant les cerveaux et la raison au marché. En agenouillant la
rationalité humaine devant la cupidité.
A quoi sert la guerre si ce
dont nous avons besoin est de sauver l'espèce humaine ? A quoi servent l'OTAN
et les empires, si ce qui se profile est la fin de l'intelligence ?
La catastrophe climatique va
tuer des centaines de millions de personnes et écoutez bien, elle n'est pas
produite par la planète, elle est produite par le capital. La cause de la
catastrophe climatique est le capital. La logique du rapport à l'autre pour
consommer toujours plus, produire toujours plus, et pour certains gagner
toujours plus, produit la catastrophe climatique. Ils ont articulé à la logique
de l'accumulation étendue, les moteurs énergétiques du charbon et du pétrole et
ont déclenché l'ouragan : le changement chimique profond et mortel de
l'atmosphère. Maintenant, dans un monde parallèle, l'accumulation élargie du
capital est une accumulation élargie de la mort.
Depuis les terres de la
jungle et de la beauté, là où ils ont décidé de faire d'une plante de la forêt
amazonienne un ennemi, d'extrader et d'emprisonner ses cultivateurs, je vous
invite à arrêter la guerre, et à mettre fin à la catastrophe climatique.
Ici, dans cette forêt
amazonienne, il y a un échec de l'humanité. Derrière les feux qui la brûlent,
derrière son empoisonnement, il y a un échec intégral, civilisationnel, de
l'humanité.
Derrière la dépendance à la
cocaïne et aux drogues, derrière la dépendance au pétrole et au charbon, se
cache la véritable dépendance de cette phase de l'histoire humaine : la
dépendance au pouvoir irrationnel, au profit et à l'argent. C'est l'énorme
machine mortelle qui peut éteindre l'humanité.
Je vous propose, en tant que
président de l'un des plus beaux pays du monde, et l'un des plus ensanglantés
et violés, de mettre fin à la guerre contre la drogue et de permettre à notre
peuple de vivre en paix.
Je fais appel à toute
l'Amérique latine à cette fin. J'appelle la voix de l'Amérique latine à s'unir
pour vaincre l'irrationnel qui martyrise nos corps.
Je vous invite à sauver la
forêt amazonienne intégralement avec les ressources qui peuvent être allouées
globalement à la vie. Si vous n'avez pas la capacité de financer le fonds pour
la revitalisation des forêts, si l'argent est plus important pour les armes que
pour la vie, alors réduisez la dette extérieure pour libérer nos propres
espaces budgétaires et avec eux, accomplissez la tâche de sauver l'humanité et
la vie sur la planète. Nous pouvons le faire, nous, si vous, vous ne le voulez
pas. Il suffit d'échanger la dette contre la vie, contre la nature.
Je vous propose, et j'appelle
l'Amérique latine à faire de même, d'engager le dialogue pour mettre fin à la
guerre. Ne nous poussez pas à nous aligner sur les champs de bataille. L'heure
est à la PAIX. Que les peuples slaves se parlent entre eux, que les peuples du
monde se parlent entre eux. La guerre n'est qu'un piège qui nous rapproche de
la fin des temps dans la grande orgie de l'irrationalité.
Depuis l'Amérique latine,
nous appelons l'Ukraine et la Russie à faire la paix.
Ce n'est que dans la paix que
nous pourrons sauver la vie dans ce pays qui est le nôtre. Il n'y a pas de paix
totale sans justice sociale, économique et environnementale.
Nous sommes également en
guerre contre la planète. Sans paix avec la planète, il n'y aura pas de paix
entre les nations.
Sans justice sociale, il n'y
a pas de paix sociale.
L'Italie et Israël renforceront encore leur
coopération militaro-industrielle. Mercredi 13 juillet, une importante
délégation du ministère israélien de la Défense s'est rendue en visite
officielle à Rome pour rencontrer le secrétaire général de la défense et
directeur national des armements, le général Luciano Portolano.
La délégation était conduite par le major général Amir
Eshel, directeur général du ministère de la Défense et ancien commandant en
chef de l'armée de l'air israélienne de 2012 à 2017. Étaient également présents
le directeur général adjoint et chef de la direction des achats et de la
production des forces armées israéliennes, le colonel Avi Dadon, et l'attaché
militaire de l'ambassade d'Israël en Italie, le colonel Dror Altman.
« Les rencontres se sont déroulées dans une
atmosphère d'estime mutuelle et de coopération, et ont permis de consolider davantage
les relations déjà excellentes entre l'Italie et Israël, avec une référence
particulière au renforcement de la coopération industrielle, à travers le
partage de nouveaux domaines de collaboration à développer avec la pleine
implication des forces armées respectives », écrit le bureau de presse de
la Défense. « Le dialogue stratégique constant entre les parties a
également permis une discussion franche, sincère et fructueuse sur les défis
imposés par les scénarios de crise internationale actuels et le contexte dans
lequel les parties entendent coopérer ».
À l'issue de la rencontre, le général Amir Eshel a
exprimé sa « grande satisfaction, au nom de l'ensemble de la Défense
israélienne », pour l'alliance stratégique entre les deux pays et la « position
ferme de l'Italie aux côtés de l'État d'Israël dans les contextes
internationaux ».
Ni les crimes commis par les forces armées
israéliennes contre la population palestinienne, ni les récentes opérations
sanglantes de Tel- Aviv à Gaza, au Liban et en Syrie ne continuent à inquiéter
l'Italie. Les affaires sont les affaires, et le partenariat entre la holding
publique Leonardo SpA et les principales entreprises du complexe militaro-
industriel israélien est de plus en plus solide et convaincu.
Il est dommage qu'au moment même de la visite
officielle de l'influente délégation militaire israélienne, les Nations unies
aient émis une autre lourde condamnation d'Israël en termes de violations des
droits humains.
Le 11 juillet, le secrétaire général Antonio Guterres a
présenté le rapport annuel sur les enfants et les conflits armés dans le monde,
qui cite Israël parmi les pays responsables des « niveaux les plus élevés
de violations graves » en 2021, aux côtés de l'Afghanistan, de la Syrie,
de la République démocratique du Congo, de la Somalie et du Yémen.
« Les Nations unies ont vérifié 2 934 violations
graves à l'encontre de 1 208 enfants palestiniens et de 9 mineurs israéliens en
Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, à Gaza et en territoire israélien »,
indique le rapport.
En particulier, le Secrétaire général a noté la
détention de 637 mineurs palestiniens pour « crimes présumés contre la sécurité »
par les forces israéliennes. « Quatre-vingt-cinq de ces mineurs ont fait
état de mauvais traitements et de violations des garanties d'une procédure
régulière par les autorités israéliennes pendant leur détention et 75 % d'entre
eux ont déclaré avoir subi des violences physiques ».
L'ONU établit également un bilan des morts dramatique :
88 filles et garçons (86 Palestiniens et 2 Israéliens) ont été assassinés à
Gaza (69), en Cisjordanie et à Jérusalem-Est (17) et en Israël (2) par les
forces armées et la police israéliennes (78), par des groupes armés
palestiniens (8) ou par des auteurs non identifiés ou à la suite de l'explosion
de résidus de guerre (2).
Il faut faire une
analyse sereine des responsables de la guerre entre l'Ukraine et la Russie et
du silence et du refus de trouver une solution diplomatique pour éviter la
guerre de la part des USA et de l'UE.
Dans sa politique, l'OTAN, avec les USA, cherche à étendre
leur contrôle et leur domination mondiale et à soumettre de nombreux peuples à
leurs intérêts militaires, politiques et économiques. La guerre a de nombreux
visages, depuis l'action psychologique, la propagande et l'action économique
que les USA et l'UE imposent à la Russie, le blocus de ses produits et
exportations, les sanctions sur les avoirs bancaires, sur les hommes d'affaires
russes, ils cherchent tous les moyens de nuire à l'économie russe. Ils
interviennent indirectement dans la guerre en envoyant des armes et en
soutenant l'Ukraine, un gouvernement pro-nazi qui, pendant huit ans, a attaqué
et persécuté la population des provinces séparatistes du Donbass.
Les grands médias hégémoniques gardent le silence sur les
massacres de l'OTAN et des USA en Syrie, en Libye, en Irak et les bases
militaires le long des pays limitrophes de la Russie, mettant en danger la
sécurité de ce pays. Les guerres psychologiques des médias grand public imposent
leur propagande néfaste en ajoutant du carburant au conflit, en propageant des
mensonges, en désinformant sur les faits. Ils gardent le silence et cachent la
vérité sur la guerre, ils cherchent à diaboliser la Russie.
La tension et l'intervention de l'OTAN et des USA dans une
confrontation avec la Russie provoqueraient une troisième guerre mondiale qui
toucherait le monde entier dans un holocauste nucléaire. Il est urgent de
trouver une solution négociée avant qu'il ne soit trop tard. Envoyer des armes
à l'Ukraine et des combattants, appliquer des sanctions et des condamnations à
la Russie, c'est jeter de l’huile sur le feu.
Les sanctions contre
la Russie affectent l'économie mondiale et la situation de nombreux pays qui
ont besoin de la Russie, c'est un boomerang pour les pays qui les imposent.
La position de la
Chine est remarquable, car elle observe calmement les événements et les
conséquences de la guerre ainsi que l'avancée de l'OTAN et des USA, et agit en
tant que médiateur entre la Russie et l'Ukraine pour mettre fin au conflit
armé.
Il
est urgent de penser à un nouvel ordre mondial avec équité et non sous
l'imposition et la dégradation capitaliste qui génère plus de pauvreté et
d'inégalités. Nous avons souvent évoqué l'urgence d'un nouveau contrat social.
Les Nations unies ont besoin d'une réforme profonde et de la démocratisation du
Conseil de sécurité. Le préambule des Nations Unies proclame « Nous, les
peuples du monde » ... Aujourd'hui, malheureusement, les peuples du monde
sont absents des
décisions et des chemins que le monde devrait suivre, de la paix, de la
solidarité, de la lutte contre la faim, la pauvreté, le climat, plus que du
changement climatique, l'humanité a besoin d'un changement de
système, social, politique et économique, en recherchant la diversité dans
l'unité et en mettant fin au monopole de la force dans quelques mains et à
l'industrie de l'armement, en inversant la production pour la vie et le
développement des peuples et non des instruments pour la mort. Les gens
souffrent de la violence de la guerre, nous ne pouvons pas oublier les milliers
de réfugiés qui fuient la guerre en Ukraine.
La Russie et le
gouvernement ukrainien doivent protéger les couloirs humanitaires afin de
sauver des vies et de garantir aux réfugiés des soins de base et la sécurité de
leur vie et de leur famille.
L'humanité traverse une période de grande incertitude, de
souffrance qui a coûté la vie à des milliers de personnes dans différentes
parties du monde. La pandémie de Covid 19 touche tout le monde de manière
égale, les pauvres sont toujours les plus touchés. Les conflits armés sont en
augmentation, et la faim est la guerre silencieuse qui fait des milliers de
victimes chaque jour.
Il existe dans le
monde des forces sociales positives qui réclament la PAIX, qui veulent un
Nouvel Ordre Mondial, libre de toute domination, des organisations culturelles,
sociales, politiques et religieuses qui travaillent à la construction d'un
monde plus juste et plus fraternel. Elles appellent à une Paix fondée sur les
relations humaines, l'unité dans la diversité et le droit des individus et des
peuples à leur liberté.
Alfred de Zayas es un abogado cubano, escritor, historiador y experto en el campo de los derechos humanos. Actualmente es profesor de la Escuela Diplomática de Ginebra y fue experto independiente de la ONU para la Promoción de un Orden Internacional Democrático y Equitativo (2012-2018).
La
polémica Estados Unidos/OTAN/Ucrania/Rusia no es del todo nueva.Ya vimos el potencial de graves problemas en
2014, cuando Estados Unidos y los Estados europeos interfirieron en los asuntos
internos de Ucrania y se confabularon de forma encubierta/oculta en el coup
d’état contra el presidente democráticamente elegido de Ucrania, Víktor
Yanukóvich, porque no estaba siguiendo el juego que le había asignado
Occidente. Por supuesto, nuestros medios de comunicación aclamaron el golpe
como una “revolución de los colores” con todos los adornos de la democracia.
La
crisis de 2021/22 es una continuación lógica de las políticas expansionistas
que la OTAN ha llevado a cabo desde la desaparición de la Unión Soviética, como
han indicado desde hace tiempo numerosos profesores de derecho internacional y
de relaciones internacionales, como Richard Falk, John Mearsheimer, Stephen
Kinzer y Francis Boyle.El enfoque de la
OTAN pone en práctica la pretensión de Estados Unidos de tener una “misión”
para exportar su modelo socioeconómico a otros países, a pesar de las
preferencias de los Estados soberanos y la autodeterminación de los pueblos.
Aunque
se ha demostrado que las narrativas de Estados Unidos y de la OTAN son
inexactas, y en numerosas ocasiones deliberadamente mendaces, el hecho es que
la mayoría de los ciudadanos del mundo occidental creen acríticamente lo que se
les dice.La “prensa de calidad”,
incluyendo el New York Times, el Washington Post, The Times,
Le Monde, El País, la Neue Zürcher Zeitung y la Frankfruter
Allgemeine Zeitung, son todos eficaces cámaras de eco del consenso de
Washington y apoyan con entusiasmo la ofensiva de relaciones públicas y de
propaganda geopolítica.Creo que se
puede decir sin temor a equivocarse que la única guerra que ha ganado la OTAN
es la guerra de la información.Los medios
de comunicación corporativos, cómplices y obedientes, han conseguido persuadir
a millones de norteamericanos y europeos de que las narrativas tóxicas de los
Ministerios de Asuntos Exteriores son realmente ciertas. Creemos en el mito de
la “Primavera Árabe” y del “EuroMaidán”, pero nunca oímos hablar del derecho de
autodeterminación de los pueblos, incluidos los rusos de Donetsk y Lugansk, y
de lo que podría llamarse fácilmente la “Primavera de Crimea”.
A
menudo me pregunto cómo es esto posible cuando sabemos que EE.UU. mintió
deliberadamente en conflictos anteriores para hacer aparecer la agresión como “defensa”.Nos mintieron en relación con el incidente
del “golfo de Tonkín”, las supuestas armas de destrucción masiva en Iraq.Hay abundantes pruebas de que la CIA y el M15
han organizado eventos de “falsa bandera” en Oriente Medio y en otros
lugares.¿Por qué las masas de gente
educada no toman distancia y cuestionan más?Me atrevo a postular la hipótesis de que la mejor manera de entender el
fenómeno de la OTAN es verlo como una religión secular.Entonces se nos permite creer en sus
narrativas inverosímiles, porque podemos tomarlas por fe.