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16/02/2022

REINALDO SPITALETTA
Cinco prostitutas y un anarquista

Con la matanza de obreros en la Patagonia a fines de 1921, cuando fueron fusilados por el ejército mil quinientos trabajadores agrarios, pasó como sucedió después con la masacre de las bananeras, en Ciénaga, Magdalena, en 1928, que, según las posiciones ideológicas y no los documentos y otros testimonios, fueron solo nueve y no un millar o más, como lo reconoció en su momento la Legación de EE.UU. en Bogotá.

 Cuando se trata de trabajadores, parece dar lo mismo que sean unos cuántos o centenares de ellos los masacrados. Seguro eran comunistas, dirán. O anarquistas. Y hasta se lo merecían, acotarán los verdugos. Así se niegan la historia, los contextos, las manifestaciones contra las injusticias. Y desde el poder se hace lo posible por borrar de la memoria tales acontecimientos de espanto, crímenes de lesa humanidad, como se han catalogado en tiempos más recientes.

En el sur de la Argentina, en Santa Cruz, los peones rurales de la Patagonia, a fines de 1920, declararon una huelga para reclamar a los estancieros un día de descanso a la semana, tener un lugar limpio donde dormir y un paquete de velas. No era gran cosa, pero los hacendados se opusieron y, además, incumplieron acuerdos. Un años después, los trabajadores se levantaron y entonces apareció el ejército, comandado por el coronel Héctor Benigno Varela. Y ahí comenzó una historia de horror, pero, a su vez, de demostraciones de dignidad por parte de cinco prostitutas del Puerto San Julián.


Varela inició los fusilamientos a granel, sin fórmula de juicio. Se trataba de escarmentar a los trabajadores (casi todos esquiladores y cardadores de lana), de pasarlos por las armas, de calificarlos de forajidos, insurrectos y bandoleros. Y así, por distintos predios, los fusilamientos fueron un pan duro y amargo de cada día. A comienzos de 1922, tras cumplir con la masacre, a la que el gobierno llamó “pacificación”, Varela quiso galardonar a sus soldados con un premio en especie, en desfogue para su libido reprimida.

En un burdel la soldadesca hizo la fila. No les abrieron. Y de pronto, salió la dueña, Paulina Rovira, y les anunció que las damiselas se negaban a atenderlos. “Eso es traición a la patria”, le dijo el suboficial al mando, y una patota intentó meterse a la fuerza, cuando, en esas, emergieron las cinco “pupilas”, armadas de escobas y palos, y los increparon: “¡asesinos!”, “¡porquerías!”, “¡con asesinos no nos acostamos!”.

La inesperada reacción dejó sin aliento (y sin ganas de un polvazo) a los soldados, que se paralizaron ante los hijueputazos, los escupitajos, los escobazos y los “insultos obscenos propios de mujerzuelas”, según se consignó en un informe policial. Esta muestra de coraje y dignidad de las prostitutas, la va a narrar, entre otros, el novelista David Viñas y el historiador y escritor Osvaldo Bayer, este en su impresionante libro La Patagonia rebelde.

Hace un siglo, el 17 de febrero de 1922, ocurrió el atrevido acto de rechazo a la masacre obrera por parte de cinco valientes mujeres, putas de profesión, del prostíbulo La Catalana, que, ante el silencio y el miedo general de la población, enfrentaron a los autores de una de las más atroces matanzas de la Argentina y de la historia del movimiento obrero. Las otras llegarían años después, con la dictadura militar de Videla y compañía.

 

Consuelo García, Ángela Fortunato, Amalia Rodríguez, María Juliache y Maud Foster eran las cinco heroínas de San Julián, rescatadas de la desmemoria por las pesquisas e investigaciones de Osvaldo Bayer. El otro héroe de esta singular historia fue Kurt Wilckens, anarquista alemán de tendencia tolstoiana, quien, el 27 de enero de 1923, tomó venganza por mano propia al ultimar con una bomba de percusión y un revólver Colt al teniente coronel Varela en una calle del barrio Palermo, de Buenos Aires.

Varela, como lo cuenta Bayer en su libro, a los trabajadores “les hacía cavar las tumbas, luego los obligaba a desnudarse y los fusilaba. A los dirigentes obreros los mandaba apalear y sablear antes de dar la orden de pegarles cuatro tiros”. En la Patagonia, dedicada por los latifundistas a las ovejas (uno solo de ellos, Mauricio Braun, llegó a tener la astronómica cantidad de 1′376.160 hectáreas de tierra, con ganado lanar), los peones eran sometidos a jornadas de explotación inmisericorde.

 Wilckens, un anarco que además era un pacifista, abstemio y vegetariano, se decidió a tomar justicia por mano propia ante “la violencia de arriba”. No tenía parientes entre los fusilados. No conocía la Patagonia (el Far South argentino) y solo creía que iba a cumplir “un acto individual justiciero”. Cuando alcanzó su cometido, en un atentado cinematográfico, del que además salió mal herido, declaró: “He vengado a mis hermanos”.


 Cinco prostitutas (cuatro argentinas y una española) y un anarquista alemán pasaron a la historia (bueno, digamos que gente como Bayer y otros los rescataron del olvido oficial) de las luchas contra la injusticia y la explotación.

09/02/2022

REINALDO SPITALETTA
L’ère du Narcisse onaniste

Reinaldo Spitaletta, El Espectador, 8-2-2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Aujourd'hui, une nouvelle « servitude volontaire » est en vogue, déguisée en liberté. Et le pire, c'est qu'on l'honore, depuis la croyance, par exemple, que la culture du « j'aime », une avalanche de « likes », nous rend libres et meilleurs, jusqu'au retour au troupeau, non plus par l'usine, mais par la virtualité. En ces temps de néo-libéralisme, avec des promotions ad nauseam de l'individualisme capitaliste, de quoi le travail peut-il nous libérer ?


À une époque assez lointaine, travailler, c'était appartenir à l'histoire. Il s'agissait, au milieu des devises de « progrès » et de « civilisation », de donner la preuve qu'il y avait un droit à la désobéissance et à vivre mieux. Il s'agissait de faire prendre conscience, par exemple, de la nécessité de réduire les horaires de travail, qui étaient extrêmes et ne tenaient pas compte du repos, des loisirs créatifs et de l'éducation. Les glorieuses luttes du XIXe siècle pour les « trois huit » en Europe et aux USA étaient le signe qu'il existait une intelligence et un sens de la vie opposés à l'esclavage, même s'il s'agissait d'un esclavage salarié.

La nouvelle culture et les rituels « post-modernes », avec leurs mirages et leurs bazars d'individualisme, d'isolement et d'égocentrisme extrême, conduisent à l'immobilisme, rompu de temps en temps, par exemple, par des explosions sociales, parfois spontanées, et parfois, comme cela s'est produit en Colombie ces dernières années, en raison des inégalités et du manque de respect de ceux d’en haut. Or, ce que nous constatons, accentué par la pandémie, c'est, comme l'a dit le philosophe germano-coréen Byung-Chul Han dans plusieurs de ses livres désormais à succès, que la vie s'est limitée à produire.

Produire quoi ? Pas nécessairement de l'art, de la littérature, de la pensée, de la science, mais des manières déshumanisées de nous faire croire que nous sommes au service de causes supérieures, alors que nous ne sommes qu'un rouage d'un système de marché qui aliène et avilit l'être humain. La nouvelle tactique du capitalisme, avec ses défroques de modèle néolibéral, est de nous faire croire que nous sommes une communauté, alors qu'en réalité, comme dans une dystopie, nous sommes un troupeau assujetti.

Nous nous laissons bercer par une illusion. Il faut cultiver son corps, être « en forme », se modeler, promouvoir le « je », s'éblouir de selfies... Les vieux narcissismes ont été restaurés et polis. Cela fait partie de la culture de consommation, du centre commercial, de la virtualité, des oracles et des gourous. Les politiciens d'aujourd'hui, plus soucieux du look et de la photo bien maquillée, visent l’effet gadget. « Attention à ne pas vous mettre à philosopher », les préviennent leurs conseillers en image. Parlez plutôt d'une bière et d'un pique-nique.

Bien sûr qu'ils le font. Nous appartenons à la société des représentations. Voyons comment vous vous en sortez sur les réseaux sociaux, comment une phrase sensationnelle émeut et provoque des milliers de « likes ». Quel emmerdement que de dire des choses importantes et de faire réfléchir à des chaînes, à l'oppression, à des mystifications à vie. Il faut tout adoucir. De cette façon, nous faisons un pas en avant et il n'y a pas de place pour la rage des « premières lignes » [groupes militants de la récente révolte en Colombie, équivalent des "cortèges de tête" parisiens, NdT] ou de ceux qui ont toujours été floués par des réformes qui ont même jeté par-dessus bord les actes héroïques des « trois huit » d'il y a plus d'un siècle.


1927 : Raúl Eduardo Mahecha Caycedo (assis), Floro Piedrahita, Julio Buriticá et Ricardo Elías López, du Parti socialiste révolutionnaire colombien, posent avec la bannière des trois huit : 8 heures de travail, 8 heures d'étude et 8 heures de repos.

Dans le scénario de la farce, il s'agit de « plus de la même chose », mais avec des bonus. Et revenons au début : de quoi le travail peut-il nous libérer ? Pas même de la faim, par exemple en Colombie, où, pour la plupart, il n'y a même pas de travail et où, devant l'évidence d'un pays aux inégalités infâmes, où beaucoup n'ont même pas deux repas par jour, le gouvernement demande à la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), face au danger de l'insécurité alimentaire, de retirer la Colombie de cette carte. C'est comme vendre son canapé pour se protéger de l'infidélité.

L'un des artifices contemporains utilisés par les personnes au pouvoir est de nous faire croire que nous sommes libres. « Le sujet néolibéral, contraint de se rendre, est un serviteur absolu en ce sens que, sans maître, il s'exploite volontairement », affirme Byung-Chul Han, dans La disparition des rituels. « Le social est entièrement soumis à l'autoproduction. Tout le monde s'autoproduit, se "tonifie" pour attirer l'attention », ajoute-t-il dans un autre passage.

La nouvelle aliénation se tisse avec les effets de la vitesse, la brièveté des messages, les réactions médiatiques. J'ai beaucoup de « likes », donc j'existe, je me promeus, une masturbation toute neuve, une manifestation du vide (c'est-à-dire de la vanité, comme l'a noté Fernando González) et donc je me crois à jour et au sommet du pouvoir. Alors qu’à vrai dire, on est sous le joug de celui qui s'enivre de sa propre image.

Nous sommes désormais, en plus d'être disciplinés par divers mécanismes de surveillance et de contrôle, afin de ne pas opter pour la transgression, des êtres dociles, amoureux de nos chaînes et de notre corps « bien travaillé ». Nous apprécions notre propre auto-exploitation. Les logarithmes ne nous lâchent pas. Et nous adorons regarder notre nombril, même s'il est mal coupé.

REINALDO SPITALETTA
Narciso se masturba

 Reinaldo Spitaletta, El Espectador, 8-2-2022

Hoy está en boga una nueva “servidumbre voluntaria”, disfrazada de libertad. Y lo que es peor, a ella se le rinden honores que van desde el creer, por ejemplo, en que la cultura del “me gusta”, un diluvio de “likes”, nos hace libres y mejores, hasta la vuelta a la manada, ya no a través de la fábrica, sino de la virtualidad. En estos tiempos de neoliberalismo, con promociones hasta la saciedad del individualismo capitalista, ¿de qué nos puede liberar el trabajo?

En un tiempo más bien remoto, trabajar era pertenecer a la historia. Era, en medio de divisas de “progreso” y “civilización”, dar evidencias de que existía el derecho a desobedecer y a vivir mejor. Era hacer consciente, por ejemplo, que había que disminuir las jornadas laborales, extremas y sin consideraciones de respeto por el descanso, el ocio creativo y la educación. Las gloriosas lides decimonónicas por “los tres ochos”, en Europa y los Estados Unidos, eran una muestra de que había una inteligencia y un sentido vital opuestos a la esclavitud, así ésta fuera asalariada.

La nueva cultura y los rituales “posmodernos”, con sus espejismos y bazares del individualismo, del aislamiento y el egocentrismo a ultranza, conducen a una inmovilidad, rota de vez en cuando, por ejemplo, con estallidos sociales, a veces espontáneos, y a veces, como ha sucedido en Colombia en los últimos años, consecuencia de las inequidades y los desafueros oficiales. Sin embargo, lo que se ve, acentuado por la pandemia, es, como lo ha dicho el filósofo coreano-alemán Byung-Chul Han en varios de sus libros, que hoy son “bestsellers”, es que la vida se ha limitado a producir.

¿A producir qué? No necesariamente arte, literatura, pensamiento, ciencia, en fin, sino a unos modos deshumanizados en que se nos hace creer que estamos al servicio de causas elevadas, cuando no somos más que una tornillería de un sistema de mercado enajenador y que envilece al ser humano. La nueva táctica del capitalismo, con sus vestuarios del modelo neoliberal, es hacer creer que somos una comunidad, cuando, en realidad, como en una distopía, somos un rebaño sometido.

Nos inducen al espejismo. Hay que cultivar el cuerpo, lucir “fit”, modelar, auspiciar el “yo”, deslumbrarse con las selfis… Los antiguos narcisos han sido restaurados y pulidos. Es parte de la cultura del consumo, del centro comercial, la virtualidad, los oráculos, los gurús. Los políticos de hoy, más pendientes de la pinta y la fotografía bien maquillada, apuntan al efectismo. “¡Cuidado con ponerse a filosofar!”, les advierten sus consejeros de imagen. Hablen más bien de cervecita y picnic.

Claro. Pertenecemos a la sociedad de las representaciones. Veamos cómo te va en las redes sociales, cómo una frase sensacionalista conmueve y provoca miles de “me gusta”. Qué cuentos de decir trascendentalismos y hacer pensar en grilletes, en opresiones, en engañifas de toda la vida. Hay que suavizarlo todo. Así nos hacemos pasito y no hay lugar a rabias de “primeras líneas” ni de los birlados de siempre con reformas que, incluso, han echado por la borda hasta las heroicas gestas de los “tres ochos” de hace más de una centuria.


  1927: 
Raúl Eduardo Mahecha Caycedo (sentado), Floro Piedrahita, Julio Buriticá y Ricardo Elías López, del Partido Socialista Revolucionario, posan con la bandera de los tres ochos: 8 horas de trabajo, 8 horas de estudio y 8 horas de descanso.

En el escenario de la farsa se trata de “más de lo mismo”, pero con bonituras. Y volviendo al principio: ¿De qué nos puede liberar el trabajo? Ni del hambre, por ejemplo en Colombia, donde, por lo demás, ni siquiera trabajo hay y donde, ante la evidencia de un país de infames desigualdades, en el que muchos ni siquiera alcanzan a dos comidas diarias, el gobierno pide a la FAO (organización de las Naciones Unidas para la alimentación y la agricultura) que, ante el peligro de la inseguridad alimentaria, retire a Colombia de ese mapa. Es como vender el sofá para preservarse de las infidelidades.

Dentro de las artificiosidades contemporáneas, utilizadas por el poder, está la de hacernos creer que somos libres. “El sujeto neoliberal, que se ve forzado a rendir, es un siervo absoluto por cuanto, sin amo, se explota a sí mismo voluntariamente”, dice Byung-Chul Han, en La desaparición de los rituales. “Lo social se somete por completo a la autoproducción. Todo el mundo se autoproduce, se «da tono» para llamar más la atención”, agrega en otro apartado.

La nueva alienación está tejida con los efectos de la velocidad, la cortedad de los mensajes, las reacciones mediáticas. Tengo muchos “me gusta”, entonces existo, me autopromociono, una novísima masturbación, una manifestación del vacío (o sea, de la vanidad, como anotaba Fernando González) y así creo estar al día y en la cima del poder. Cuando, en rigor, se está bajo el yugo del que se embriaga con su propia imagen.

Somos ahora, además de disciplinados por diversos mecanismos de vigilancia y control, a fin de no optar por la transgresión, seres rendidores, enamorados de nuestras cadenas y de nuestro cuerpo “bien trabajado”. Gozamos con nuestra propia autoexplotación. Los logaritmos no nos desamparan. Y nos encanta mirarnos el ombligo, incluso si quedó mal cortado.

12/01/2022

REINALDO SPITALETTA
Debout, vieille vache, contre l’Accord de libre-échange USA-Colombie !


On nous a raconté que l'histoire était finie, souvenez-vous, que les idéologies étaient mortes, que le capitalisme était le seul moyen pour l'homme d'atteindre le bonheur, etcetera. Ils nous ont entortillés dans des théories sur la post-modernité. Ils nous ont dit que l'impérialisme n'existait pas, ha, ha. Et grâce à la libéralisation économique - vous vous en souvenez, n'est-ce pas ? - le pays de la « partie de jambes en l’air » d'alors a ouvert ses jambes à la mondialisation, cette ineptie que, il y a belle lurette, ce cynique d’Henry Kissinger avait défini « un autre nom de la position dominante des USA ».

 

TLC=Tratado de libre comercio, Traité de libre-échange

Nous avons inauguré les ouvertures économiques dans les années 1990. Et, dans les années 2000, nous avons ouvert les vannes, aujourd'hui « déflorées », aux accords de libre-échange, oui, les mêmes qui, aujourd'hui, laissent les petits et moyens éleveurs colombiens sans vache laitière qui ne peut même pas leur donner du lait condensé.

Nous avons appris (c'est tout dire, l'oligarchie colombienne et les compradores du capital financier continuaient comme des putes sans bordel à se vendre à leurs julots washingtoniens) que la théorie économique correspondant aux ALE n'était autre que le néolibéralisme. On a perdu les marchés intérieurs, on a autorisé des « règles égales pour des pays inégaux » et ainsi, avec les ouvertures et autres clocharderies, le pays s'est ouvert à la pénétration non seulement des capitaux mais aussi des marchandises étrangères à en veux-tu en voilà.

"Importer du lait des USA enrichit les éleveurs gringos et appauvrit les Colombiens"

C'est ce que s'emploient à combattre aujourd'hui les éleveurs colombiens. Les membres de Fedegan, la Fédération des éleveurs, ont déjà réalisé quelle gaffe énorme c'était d'avoir cru le « patron » Uribe quand il a dit en 2006 qu'il fallait signer ces traités avec la gringaille. Comme le dit le livre bien documenté d'Aurelio Suárez, Saqueo (pillage), « la Colombie a tout abandonné sans presque rien recevoir en retour » avec les ALE. Et nos dépendances, comme la dépendance alimentaire, par exemple, ont augmenté.

La récente protestation des éleveurs de bétail colombiens, avec des marches et des pancartes, presque à l'égal des manifestants qui ont récemment protesté contre la réforme fiscale et d'autres outrages du très discrédité gouvernement Duque, a montré les effets pernicieux de l'ALE, en particulier celui signé avec les USA, sur les intérêts nationaux. Du côté des côtes, ils ne peuvent même plus écouter le vieux porro de la Vaca vieja*, car ils sont au bord de la faillite.

28/12/2021

REINALDO SPITALETTA
La segunda muerte de Lola Vélez

Reinaldo Spitaletta, El Espectador, 28/12/2021

A Lola Vélez (María Dolores Vélez Sierra), que de joven era rubia y espigada, por su belleza sin par y sin mediar ningún concurso la coronaron reina los conductores de Bello, pueblo natal de la muchacha librepensadora que se convertiría en una pintora excepcional de Antioquia. A la señorita Lola, dilecta discípula del muralista mexicano Diego Rivera, como también lo había sido de los maestros Pedro Nel Gómez y Rafael Sáenz, le armaron un escándalo los pacatos godos bellanitas cuando pintó una sensual chica de aquel pueblo de obreros y la bautizó como la Tongolele bellanita.

Lola Vélez, que cuando estudiaba becada en México, no solo aprendía de técnicas del mural, la acuarela y preparación de lienzos, sino que participaba en deliciosas bohemias con Frida Kahlo y Chavela Vargas, tenía una afinidad amorosa con los obreros de Fabricato, a muchos de los cuales les enseñó a apreciar la pintura.


Nacida en Bello en 1925, Lola habitaba cerca de la choza Marco Fidel Suárez, en una casona de 3.600 metros cuadrados, con patio central, jardines, pájaros, árboles frutales, murales y una vasta colección pictórica de su autoría y de otros artistas. Ella, que tras sus estudios en la Escuela La Esmeralda y en la Escuela de Restauración de Chorobusco, en México, con la tutela de Rivera, encontró su propia identidad, se caracterizó por sus colores (existe el color Lola Vélez, así como hay, por ejemplo, el amarillo Van Gogh).

La choza Marco Fidel Suárez

23/11/2021

REINALDO SPITALETTA
Et Hitler se réveilla à Tuluá, Colombie

Reinaldo Spitaletta, Sombrero de mago [Chapeau de magicien, chronique], El Espectador, 23/11/2021

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

En 1954, on a vu Hitler se promener dans le froid de Tunja [la capitale du Boyacá], emmitouflé dans une ruana [variante andine de poncho], on l'a même photographié, puis, pour raisons de santé, le pauvre, il s’est fait repérer prenant les eaux à Paipa. On raconte même que Laureano Gómez, phalangiste pur jus jusqu'à ce qu'il doive se prosterner devant les USA, l'un des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, a rendu hommage au Führer. Les "Léopards" [acronyme de Légion Organisée pour la Restauration de l'Ordre Social], grands rhétoriciens gréco-quimbaya-caldenses, étaient aussi des sympathisants nazis.

 


Laureano, afin de « faire de la lèche » aux gringos, arma et envoya le bataillon colombien en Corée, croyant ainsi effacer le souvenir de ses sympathies passées pour la phalange espagnole et la croix gammée allemande. À Medellín, dans les années de la Seconde Guerre mondiale, avec une grande présence de sympathisants nazis, Detective 100 a signalé que dans le Banco Alemán-Antioqueño, dirigé par Reinhard Gundlach et consul allemand dans cette ville, il y avait une distribution de propagande nazie et un réseau militant qui comprenait des pharmaciens et quelques brasseurs de bière.

« Lorsque la propagande arrive à la Banque, M. Gundlach oblige ses subordonnés à la lire, à la commenter et à la célébrer, puis elle est envoyée à M. Adolph Stober, chef de la propagande, qui est chargé de la représentation des fabricants allemands de produits pharmaceutiques. M. Stober se charge ensuite, par l'intermédiaire de ses agents et de la colonie nazie, de le distribuer à ses adeptes et à ses adeptes potentiels, qu'il gagne avec une étonnante habileté », note Detective 100, comme le raconte « Une collectivité honorablement suspecte ».

Le fantôme d'Hitler (certains prétendent qu'il n'est pas mort à Berlin en 1945, mais qu'il s'est échappé et a voyagé en Amérique du Sud) a manifesté sa sinistre matérialité dans les mouvements néo-nazis, racistes et génocidaires. Il est inconcevable qu'il existe, comme c'est le cas par exemple en Colombie, des adorateurs d'un auteur de crimes contre l'humanité.


Ce qui s'est passé à l'école de police de Tuluá n'est pas seulement une démonstration d'affection inhabituelle pour un système politique d'horreurs, qui a conduit l'humanité à une destruction sans précédent dans l'histoire, mais un symptôme de l'ignorance crasse des membres de cette institution. Et, comme dirait un Français, plutôt que d'arbitraire, c'est de bêtise qu’il s’agit, qui a autant d'histoire que la méchanceté.

REINALDO SPITALETTA
Hitler despierta en Tuluá, Colombia


Reinaldo Spitaletta, Sombrero de mago, El Espectador, 23/11/2021

En la fría Tunja [capital del Boyacá], y muy enruanado, vieron caminar a Adolf Hitler en 1954, hasta fotografía le tomaron, y después, por asuntos de salud, pobrecito, lo curiosearon en los termales de Paipa. Se cuenta incluso que Laureano Gómez, falangista de ley hasta cuando tuvo que prosternarse a los Estados Unidos, uno de los ganadores de la Segunda Guerra, le tributó homenajes al Führer. Los “Leopardos”, buenos oradores greco-quimbaya-caldenses, eran simpatizantes del nazismo.

Laureano, para “lamberle” a los gringos, les armó y envió a Corea el batallón Colombia. Y así borró, o eso creyó, su pasado de simpatías por la falange española y la esvástica germana. En Medellín, en los años de la Segunda Guerra, con numerosa presencia de simpatizantes nazis, el Detective 100 reportó que en el Banco Alemán-Antioqueño, gerenciado por Reinhard Gundlach y cónsul alemán en esta ciudad, había distribución de propaganda nazi y una red militante que incluía farmaceutas y algunos cerveceros.

 “Al llegar la propaganda al Banco, el señor Gundlach obliga a sus subalternos a leerla, comentarla y celebrarla y luego es enviada al señor Adolfo Stober, Jefe de propaganda y quien se ocupa de la representación de casas alemanas fabricantes de productos farmacéuticos. El señor Stober se encarga luego, por sí mismo y por medio de sus agentes y de la colonia nazi, de repartirla entre sus adeptos y entre sus posibles seguidores, a quienes van ganando con una habilidad asombrosa”, apunta el Detective 100, según se narra en “Una colectividad honorablemente sospechosa:

El fantasma de Hitler (algunos aseguran que no murió en Berlín en 1945, sino que escapó y viajó a Sudamérica) ha concretado su ominosa materialidad en movimientos neonazis, racistas y defensores del genocidio. Es inconcebible que haya, como existen, por ejemplo en Colombia, adoradores de un perpetrador de crímenes de lesa humanidad.

Lo acaecido en la Escuela de Policía de Tuluá no es solo una demostración de insólitos afectos por un sistema político de horrores, que condujo a la humanidad a una destrucción como nunca antes se había visto en la historia, sino un síntoma de la crasa ignorancia de los miembros de esa institución. Y, como diría un francés, más que una arbitrariedad, se trató de una estupidez, que tiene tanta historia como la maldad.

20/05/2021

El paro y nuestros muertos

Reinaldo Spitaletta, Sombrero de mago, 18/5/2021  

Ahora es la “gente mísera de tropa” la que se va llevando, como la muerte cantada por León de Greiff, a los jóvenes como Brayan Niño, Santiago Murillo, Allison Meléndez, Juan Diego Perdomo, Lucas Villa y tantos más. A Allison, muchacha de Popayán, cuatro policías la tomaron como si fuera un botín de guerra, le bajaron los pantalones y le “manosearon hasta el alma”, según las últimas palabras de la adolescente de 17 años, otra víctima de la violencia oficial. Y ante la infamia y el agravio sin límites, la chica se suicidó.

Y la “señora muerte” que ni siquiera el viejo rapsoda de Medellín pudo exorcizar con sus versos, se va llevando con los disparos de fuerzas estatales y de cierta “gente bien”, a indígenas, líderes sociales, estudiantes, trabajadores, desempleados y otros que, en medio de la agresión gubernamental, sin arredrarse, han alzado la voz contra los desafueros.

Nunca antes en la historia de Colombia se había dado un movimiento cívico-social de tan amplias repercusiones internas y externas, y con una participación masiva, como si se estuviera gestando un nuevo país. Por supuesto, se trata de un formidable estallido popular, de cansancio ante las tropelías de gobierno y sus propuestas desastrosas de vampiro, de chupar la sangre a los más pobres, a las clases medias, a pequeños y medianos empresarios…

11/05/2021

Colombie, peuple de lions

Reinaldo Spitaletta, El Espectador, 11/5/2021

Traduit par Fausto Giudice

Ils se sont attaqués aux enfants survivants de l'Opération Orion*(on pouvait le lire sur une pancarte), aux héritiers des anciennes générations qui, en Colombie, ont agité les rues et les places lors du formidable mouvement étudiant de 1971 et de la grève générale (grève civique nationale) de 1977. Les jeunes de Colombie (« les oiseaux qui n'ont pas peur des animaux ni de la police ») ont une fois de plus activé leurs attributs de désobéissance civile et d'opposition aux outrages officiels.

 

"Qui n'appuie pas la grève (paro), appuie le para(militaire)"

Et ils ont marché en défiant la « loi de la pesanteur » de la répression. L’un d’eux grimpe sur une haute corde raide et offre son corps agile aux vents et aux manifestants. Une fille dirige un orchestre de jeunes qui joue l'hymne combatif du compositeur chilien Sergio Ortega : « Le peuple uni ne sera jamais vaincu ». D'autres tombent sous les balles assassines du régime. Et ils continuent tous à chanter. Ils n'ont pas peur, en fait, ni des zapateiros (Général Eduardo Zapateiro, commandent de l’armée) ni des esmadeux (ESMAD = brigades anti-émeutes).

Ils y vont avec leurs masques. Avec des tambours et des drapeaux. Avec leurs voix fortes. Ils sautent (« porropopó, porropopó, celui qui ne saute pas est un enfoiré uribiste »). Ils chantent des refrains contre le malgouvernement. Et il ne manque pas de ceux qui, en plus de crier contre Duque et le ministre des finances démissionnaire, contre le procureur que les camionneurs ont dégommé en faisant comprendre que le fonctionnaire vaniteux a subi une « extinction de cerveau », s'il en a jamais eu un, acclament les prostituées et les vendeurs de rue.

Colombia, pueblo de leones


Reinaldo Spitaletta, El Espectador, 11/5/2021

Se metieron con los niños sobrevivientes de la Operación Orión (decía una pancarta), con los herederos de las viejas generaciones que en Colombia agitaron calles y plazas en el formidable movimiento estudiantil de 1971 y en la huelga general (paro cívico nacional) de 1977. Los jóvenes de Colombia (“aves que no se asustan de animal ni policía”) activaron otra vez sus atributos de desobediencia civil y oposición a los desafueros oficiales.


 Y han marchado desafiando la “ley de gravedad” de la represión. Alguno se encarama a una elevada cuerda floja y ofrece su cuerpo ágil a los vientos y a los manifestantes. Una muchacha dirige una orquesta juvenil abundosa que interpreta el combativo himno del compositor chileno Sergio Ortega: “El pueblo unido jamás será vencido”. Otros caen ante las balas asesinas del régimen. Y todos siguen cantando. No se asustan, en efecto, de Zapateiros ni de los esmad.