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11/04/2022

ANNAMARIA RIVERA
L’accueil sélectif

Annamaria Rivera, Comune-Info, 8/4/2022

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

 

Ni la pandémie ni l'invasion militaire de l'Ukraine par la Russie n'ont réussi à ébranler le système-racisme, comme en témoigne l'accueil sélectif des réfugié·es d'Ukraine en fonction de leur origine, de leur couleur de peau, etc. Entre autres, plusieurs familles avec des enfants d'origine subsaharienne ont également été empêchées de franchir les frontières de l'UErope.

Emad Hajjaj


Comme le souligne le Centre d'étude et de recherche IDOS, une partie importante des quelque 5 millions d'étrangers présents dans le pays, dont des étudiants, des travailleurs, des demandeurs d'asile et des catégories de migrants à court terme, reste ainsi bloquée en Ukraine, exclue de la protection ueropéenne.

 

Et ce, en dépit des conventions internationales : toute personne fuyant une situation dangereuse a le droit, quelle que soit son origine, de franchir les frontières et de demander l'asile. D'ailleurs, la plupart des personnes rejetées ne sont pas du tout marginalisées, mais plutôt intégrées : par exemple, beaucoup d'entre elles sont inscrites dans des universités ukrainiennes.

 

Seul le racisme peut expliquer que des pays comme la Pologne, la Hongrie et la Bulgarie, connus pour pratiquer une politique d'hostilité et de rejet, voire de racisme pur et simple, à l'égard des migrants et des réfugiés potentiels cherchant à franchir leurs frontières, se soient au contraire rapidement organisés pour accueillir des Ukrainiens AOC fuyant la guerre et ses effets dramatiques. Il faut aussi savoir que les autorités ukrainiennes ont également tendance à participer à cette discrimination, notamment à la frontière avec la Pologne, en opérant une sélection entre les citoyen·nes "ukrainien·nes" et "non-ukrainien·nes", voire en rejetant des familles avec enfants au motif qu'elles sont d'origine subsaharienne.

 

Quant à l'UEurope et à l'Italie, en particulier et paradoxalement, alors que les réfugié·es sont habituellement rejeté·es, refusé·es, criminalisé·es, surtout ceux·lles qui viennent des pays subsahariens, asiatiques et du Moyen-Orient, même s'il·elles viennent de situations dramatiques, cette fois-ci une bonne partie des institutions et des populations montre et pratique la solidarité et l'accueil envers les exilé·es, pourvu qu'ils·elles soient ukrainien·nes AOC.

 

Un exemple concret est celui rapporté le 22 mars par Riccardo Bruno dans le Corriere della Sera.  Il rapporte la dénonciation d'une religieuse, qui avait accueilli deux étudiants universitaires de 20 ans d'origine nigériane, qui avaient fui l'Ukraine. Une femme lui avait promis de les accueillir dans sa résidence secondaire. Mais lorsqu'elle a appris qu'il s'agissait de Nigérians, elle s'est ravisée, motivant explicitement son refus : deux réfugiés blancs, ça irait, mais absolument pas des Noirs.

 

Certes, l'accueil de personnes ukrainien·nes fuyant la barbarie de la guerre de Poutine ne peut être considéré que comme positif et encouragé. Néanmoins, il révèle l'hypocrisie - pour ne pas dire plus - de la politique ueuropéenne et des différents États de l'UE : tous pratiquent un accueil discriminatoire, en faisant une distinction entre les réfugié·es, qui doivent pour la plupart être accueilli·es ou du moins accepté·es, et les migrant·es, en particulier ceux de l'hémisphère sud.

 

Cependant, ne pensez pas que seule la couleur de la peau et/ou l'origine nationale inspire la discrimination, la répulsion et le mépris envers les autres. Comme je l'ai écrit à plusieurs reprises, n'importe qui peut être racisé, surtout s'il·elle appartient à une classe subalterne. Cette situation est illustrée par l'histoire de l'immigration albanaise en Italie, qui a commencé le 7 mars 1991, lorsque 27 000 migrants ont débarqué dans le port de Brindisi. Cinq mois plus tard, le 8 août 1991, le navire marchand Vlora, rempli de 20 000 migrants, accoste dans le port de Bari. Dès lors, pendant pas mal d'années, les Albanai·ses sont devenu·es les boucs émissaires exemplaires et l'objet de discriminations et de violences racistes.

 

Il faut ajouter que, pendant qu'en Ukraine la guerre de Poutine faisait et fait toujours rage, les hécatombes de migrants se succédaient en Méditerranée centrale. Les quatre-vingt-dix ou peut-être cent derniers, qui ont perdu la vie à la fin du mois de mars et ont été découverts tardivement, n'ont pas encore été comptés. Mais au 28 mars, 299 personnes étaient déjà mortes ou disparues depuis le début de l'année en tentant de traverser la Méditerranée centrale. Cette tragédie n'a été que très peu couverte par les médias, focalisés sur la guerre en Ukraine.     

 

12/03/2022

BEN CRAMER
L’Ukraine en manque d’Europe

Ben Cramer, 10/3/2022

"Aucune carte du monde n'est digne d'un regard si le pays de l'utopie n'y figure pas".
Oscar Wilde

 Dans cette guerre qui n’est pas une guerre ukrainienne mais une guerre européenne, nous avons échoué à penser une nouvelle architecture européenne. Nous y sommes tous pour quelque chose.

Le désarmement en panne

Y a-t-il eu tromperie sur la marchandise ‘Europe’ ? Avons-nous été des victimes consentantes d’un enfumage ? Des élites de l’U.E. se sont enorgueillis de disposer d’une ‘puissance tranquille’ (Todorov), une ‘puissance civile’ ; et nous avons été bercés par les flatteries sur les ‘dividendes de la paix’ et le ‘soft power’. Certains ont applaudi lorsque l’U.E. s’est vu décerner le Prix Nobel de la Paix en 2012. Mais la récompense était censée gommer les déchirures à Chypre depuis 74 et l’implosion de la Yougoslavie jusqu’au massacre de Srebeniza. Le palmarès prétendument pacifique n’a pas empêché 5 Etats (sur les 27) de figurer au hit-parade des exportateurs d’armement ; et, en l’espace de 20 ans, le nombre d’alliés de la famille atlantique est passé de 16 à 30. S’il fallait condenser les séquences, nous avons vécu sur une fausse paix, une paix ‘enceinte d’une guerre qui se prépare’ comme aurait dit le père de la polémologie Gaston Bouthoul Nous n’avons pas capté que le règlement auquel ces acteurs sont parvenus dans la foulée de l’effondrement du Mur de Berlin n’a pas supprimé les causes - ou en a fait apparaître de nouvelles.

Au-delà de l’indignation

L’inaptitude d’une certaine gauche à insérer la paix et le désarmement dans son programme politique, à actualiser les idées de ‘deuxième gauche’ propagées par des hommes comme Claude Bourdet – qui présidera l’organisation non-alignée ‘Mouvement contre l'Armement Atomique’ ou MCAA, - ne peut être dissociée de sa dérive et de son déclin. Au sein du mouvement écologiste, il semblerait que la surenchère pour fournir des armes aux Ukrainiens vise à contrebalancer le désintérêt des militants pour la chose militaire et l’insouciance à l’égard des enjeux géopolitiques. En tout cas, ces deux courants sont hermétiques aux ressorts de la militarisation à laquelle, avec nos impôts, nous avons contribué, tout en confiant le soin à nos ‘économistes atterrés’ de faire l’impasse sur le concept de ‘capitalisme militarisé’. 
Ces derniers seraient bien inspirés de lire l’un de ceux qui avaient anticipé cette déroute.
Dans son ouvrage intitulé ‘l’Insécurité du territoire’, Virilio dénonce dès 1976 « le nouveau mode d’invasion des territoires par les militaires ». Il nous invite à apprécier à sa juste valeur combien « l’administration de la peur a repris du service actif ». Décrié alors comme prophète du malheur, Virilio ajoutait : ‘On a oublié un peu vite que la croissance matérielle n’était pas une politique économique, mais bien une politique militaire, un leurre, une ruse de guerre qui se dissipe lorsque ses nécessités stratégiques ne se font plus sentir’. Alors que nous avons tardé à détecter ces « leurres », il n’est pas inutile de rapprocher l’analyse de Virilio de la remarque un peu cynique d’Anatole France qui rappelait qu’"on croit mourir pour la patrie; on meurt pour des industriels". La formule est pourtant d’actualité puisque, sans vouloir dédouaner le tsar du Kremlin, les fers de lance de l’élargissement de l’OTAN appartiennent au gratin du "complexe militaro-industriel" auquel se référait Eisenhower. Qu’on en juge : parmi ses illustres représentants, l’entreprise Raytheon (trois fois la taille de Safran et Thalès). Elle s’est emparée dès 2002 du pécule consécutif au démantèlement et l’élimination de l’ensemble des bombardiers de l’Ukraine.
Parmi les autres ‘grands’ du complexe, mentionnons aussi Lockheed-Martin, missionné pour vendre le bombardier F-35, une arme dite ‘de pénétration aérienne’, destinée à porter des vecteurs nucléaires ; et qui va équiper les forces aériennes alliées, ainsi que celles de la Finlande et de la Suisse à la recherche de gages de bonne conduite pro-atlantiste.
Nous nous faisons déjà une petite idée de la paix des cimetières qui se profile à l’horizon parce que certains mégalos - qui prétendent ‘dénazifier’ avec le concours des sbires de Wagner (!) - ont scénarisé leurs méfaits pour ‘entrer dans l’Histoire’ avec un grand H. Ils s’arrangent trop souvent pour rendre leurs guerres inévitables. Mais à l’heure des dilemmes et des cas de consciences, il nous incombe aussi - pour nous épargner d'autres "fausses paix" - d’évaluer l’impact de cette longue marche de l’U.E. vers la militarisation, en accordant aussi toute notre attention aux retombées d’une Allemagne ‘décomplexée’.


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09/03/2022

LUIS CASADO
Les conséquences économiques de la guerre

Luis Casado, 8/3/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

« Ah Dieu ! Que la guerre économique est jolie » est le titre d'un livre de l'inoubliable Bernrad Maris. Une guerre économique dans laquelle les petits soldats de plomb, c’est nous les sans-grade. Les multinationales s'occupent de la caisse et du profit. Les grandes puissances dirigent les opérations militaires. De ce point de vue, rien n'a changé. Les conséquences pour le personnel seront atroces, écrit Luis Casado.

Joe Biden

Joe Biden et les sanctions contre la Russie, par Hamzeh Hajjaj, Jordanie

Si vous pensez que le titre de cet article est inspiré du célèbre texte de John Maynard Keynes "Les conséquences économiques de la paix" (1919), vous avez tout à fait raison.

Keynes ne tourne pas autour du pot, même si ses positions ne lui valent aucun ami, ni dans l'appareil bureaucratique britannique, ni parmi les nombreux "faucons" favorables à des guerres auxquelles ils ne participent jamais.

Keynes, fervent partisan de la paix, a écrit que le traité de Versailles, signé à la fin de la Première Guerre mondiale (28 juin 1919), ne serait qu'un terreau fertile pour le nazisme et l'embryon d'une nouvelle guerre. Peu de temps après, l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale ont corroboré l'intuition du grand économiste.

Bien sûr, il y avait (il y a) des points de vue opposés. Comme celle de deux économistes français, Antoine Parent et Gilles Vergnon, qui, en 2021, s'interrogeaient : "Faut-il désacraliser l'idole ?" (Revue de l'OFCE, 171, 2021/1).

Dans leur article, ils écrivent :

« En effet, nous revisitons la lecture canonique et angélique de l’œuvre et la confrontons, notamment, à une lecture tombée dans l’oubli, celle d’Etienne Mantoux, qui soulignait en 1946 les  apories et dangers du texte de Keynes (1919). Keynes fait-il dans The Economic Consequences of Peace (ECP, 1919) une lecture prémonitoire du nazisme ou son  texte a-t-il servi à l’Allemagne de prétex te pour ne pas payer le montant des réparations ? Keynes (1919) est-il le chantre du pacifisme ou l’inspirateur de l’appeasement et du défaitisme qui facilita le réarmement de l’Allemagne nazie dans l’entre-deux-guerres ? »

Si l'on comprend bien, le coupable de la Seconde Guerre mondiale, c’était John Maynard Keynes, qui était aussi un salopard de traître aux intérêts de la couronne britannique. Que faisait James Bond ?

(Soit dit en passant, en 1919, un chancelier social-démocrate, Friedrich Ebert, a écrasé la révolution de Berlin qui a mis fin à l'Empire et créé la République, massacrant allègrement le mouvement ouvrier allemand. Ebert fait assassiner ses anciens collègues du parti, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg. Pour cela, il n'utilise ni la police ni l'armée : il fait appel à des milices d'extrême droite qui deviendront plus tard les redoutables Schutzstaffeln, connues sous le nom de SS. Antoine Parent et Gilles Vergnon, deux révisionnistes de l'histoire, ne connaissent certainement pas l'histoire. Les sociaux-démocrates chiliens non plus : ils reçoivent de l'argent de la Fondation Friedrich-Ebert).

La critique grossière du texte de Keynes par Antoine Parent et Gilles Vergnon, 102 ans après sa publication, est du genre "dans la mesure du possible", et évoque ce que nous avons déjà entendu au Chili : « C'est le mieux qu'on pouvait faire ». Leur conclusion, peu argumentée, est la suivante :

« Reste que, quelles que soient les critiques que l’on puisse lui faire, il n’y avait guère d‘autre traité possible que le Traité de Versailles, et celui-ci fut d’emblée sapé par le retrait des États-Unis du dispositif prévu. Et il n’y avait guère de défaite « acceptable » dans une Allemagne où l’on n’avait pas le sentiment d’être réellement vaincu. Comme l’a écrit l’historienne canadienne Margaret Mc Millan, « les négociateurs se sont trouvés aux prises avec la réalité, non avec le possible, avec ce qui était, et non avec ce qui aurait dû être » » (Op. cit.)

Une manière très élégante de consacrer le découpage colonialiste du monde entier, ainsi que le rejet arrogant des demandes des dirigeants du tiers monde qui ont été allègrement ignorées. Parmi eux se trouvait un Asiatique insignifiant, mal habillé, portant des sandales, qui gagnait sa vie à Paris en faisant la plonge dans un restaurant. Personne ne l'a reçu. Ce pauvre homme est rentré dans son pays pour entamer l'une des plus longues guerres de libération jamais enregistrées, battant successivement le Japon, la France et les USA : le monde l'a connu sous le nom de Ho Chi Minh.....

Les économistes révisionnistes susmentionnés mentent. Travestir l'histoire est le recours de ceux qui n'ont pas d'arguments.

Si l'Allemagne n'a pas payé les réparations exigées à la fin de la Première Guerre mondiale (comme elle n'a pas payé celles de la Seconde Guerre mondiale...), c'est parce que ses ennemis, les USA, la France et la Grande-Bretagne, - dénoncés par Keynes qui n'était autre que le représentant du ministère des Finances britannique dans les négociations - étaient des empires coloniaux cupides qui en ont profité pour se partager la planète, et ont tenté de saigner l'Allemagne - éliminant ainsi un concurrent - en exigeant des réparations financières insensées. C'est ce que Keynes dénonçait : le montant des réparations exigées par les USA, la France et la Grande-Bretagne était destiné à mettre l'Allemagne à genoux, ce qui allait entraîner l’exact contraire des conséquences escomptées.

La lecture du texte des économistes révisionnistes fait sourire ces jours-ci, alors que l'Allemagne, sous prétexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, décide de faire ce qui lui était interdit jusqu'à présent : se réarmer. Seul un "économiste" peut s'en réjouir.

Course aux armements

C'est l'une des conséquences de la guerre : une accélération de la course aux armements en Europe, dont les effets dureront des décennies. Pour ne pas être en reste avec l'Allemagne, la France - dont le gouvernement assure à qui veut l'entendre qu'il n'y a pas d'argent - annonce une augmentation substantielle de son budget de défense.

Au moment où l'Europe doit investir dans l'éducation, dans la santé, dans la recherche scientifique, dans les infrastructures, pour inverser la désindustrialisation qui nous a laissés sans emplois, sans masques et sans médicaments face au Covid. Cette Europe qui doit investir dans le bien-être de sa population vieillissante : celle qui a produit la richesse aujourd'hui accumulée dans quelques mains et en particulier dans celles des patrons de l'industrie militaire.

Emmanuel Macron, qui grâce au coup de Poutine se voit épargner de devoir faire le bilan pathétique de son gouvernement, a dû prendre connaissance du rapport à l'Assemblée nationale de Jean-Louis Thiériot, membre de la commission de la défense nationale et des forces armées, qui affirme : « En cas de conflit de haute intensité, l'armée française pourrait se retrouver à court de munitions » (sic).

On a pu alors entendre la question : « Maman, c’est quoi, un conflit de haute intensité ? »

28/01/2022

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
L'Europe joue avec le feu en Ukraine
Un article « prophétique » de 2014

 Sergio Rodríguez Gelfenstein, 27/1/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Alors que je me préparais à écrire mon article hebdomadaire que j'avais décidé de consacrer à l'analyse de la situation en Ukraine, j'ai reçu un courriel de mon cher ami, Juan Pablo Cárdenas, un journaliste chilien avec une longue carrière, dont je tiens toujours comptes des opinions, afin d'améliorer mon travail.

Juan Pablo m'a rappelé un article que j’avais écrit le 2 septembre 2014 intitulé « L'Europe, jouer avec le feu en Ukraine », qui a été publié par les Éditions de la Radio de l'Université du Chili qu'il dirigeait à l'époque, dans un livre intitulé « Le monde de fous dans lequel je suis né. Un système international en transformation permanente ». Dans le message, Jean-Paul a rappelé le caractère « prophétique et correct » de cette analyse. Je lui ai demandé s'il pensait que je devrais le publier à nouveau et sa réponse a été claire et nette : « Je pense que ce serait très bien ».

Avec le plus grand respect pour les lecteurs, sept ans et demi plus tard, je repropose ces lignes. De manière incroyable - et comme Juan Pablo l'a perçu - l'analyse a toute sa validité, seuls certains noms et faits qui à l'époque étaient récents devraient être modifiés. Mais on l'a laissé inchangé afin que les lecteurs puissent apprécier les événements actuels et percevoir qu'ils répondent à une politique calculée et continue des USA qui, au cours de la période écoulé, ont eu des gouvernements démocrates et républicains.

 L'Europe joue avec le feu en Ukraine

Je ne sais pas si quelqu'un l'a remarqué, mais à mon avis, le conflit en Ukraine est le plus dangereux qui se soit développé sur la planète depuis la fin de la guerre froide. Il est vrai que cette période a vu plusieurs invasions de pays africains, des coups d'État en Amérique latine, une profonde crise économique et financière, la désintégration sanglante de la Yougoslavie, un génocide dans le cadre du siège permanent d'Israël contre le peuple palestinien, la menace constante d'une attaque de l'OTAN contre l'Iran et les guerres consécutives aux interventions impériales en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie, mais dans aucun de ces cas, une confrontation directe entre deux ou plusieurs puissances nucléaires n'a été ou n'est si proche. Cela peut s'expliquer dans des contextes locaux, régionaux et mondiaux. Passons du particulier au général.

Ce n'est pas un secret qu'il y a eu un coup d'État en Ukraine. Son origine est précisément la nécessité pour l'OTAN de créer une situation de conflit telle que celle qui existe aujourd'hui. Le gouvernement du président déchu Ianoukovitch y faisait obstacle. En ce sens, l'actuel gouvernement ukrainien n'est rien d'autre qu'une création des USA et de l'UErope*.

Tout comme en Syrie et en Irak, où il y a encore deux mois l'État islamique était composé de combattants syriens de la liberté et où ils sont aujourd'hui qualifiés de terroristes, en Ukraine, il ne faut pas oublier que les révoltes qui ont conduit au coup d'État, encouragé par l'Occident, ont été menées par des organisations d'inspiration nazie dont les premières actions ont été d'attaquer des synagogues. Même le grand rabbin d'Ukraine Moshe Reuven Azman a conseillé à sa communauté, en février de cette année, de quitter Kiev et le pays, déclarant qu'il ne voulait pas tenter le sort, car « il y a des menaces constantes d'attaques contre les institutions juives ». Bien sûr, les gouvernements israélien et usaméricain ont gardé un silence honteux.

Ainsi, les conditions ont été créées pour imposer les élections qui ont amené le gouvernement actuel au pouvoir au milieu d'une campagne psychologique brutale. Dans la situation actuelle, leur discours, appuyé par celui des porte-parole de l'OTAN, est si agressif qu'il rappelle la guerre froide. Le président ukrainien Petro Porochenko a affirmé que l'Ukraine était « très proche du point de non-retour ». Selon lui, « le point de non-retour est une guerre à grande échelle ». Jetant de l'huile sur le feu, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, célèbre pour ses déclarations brutales, a déclaré selon le journaliste allemand Michael Stürmer que l'OTAN était prête à renforcer sa coopération avec l'Ukraine.

27/01/2022

Sergio Rodríguez Gelfenstein
Europe, playing with fire in Ukraine
A "prophetic" article from 2014

When I was preparing to write my weekly article that I had decided to dedicate to the analysis of the situation in Ukraine, I received an email from my dear friend, Juan Pablo Cárdenas, a Chilean journalist with a long professional career, whose opinions are always highly considered by me, to in order to improve the work.

Juan Pablo reminded me of an article I wrote on September 2, 2014 called “Europe, playing with fire in Ukraine”, which was published by the Radio Editions of the University of Chile that at that time he directed in a book entitled “ Crazy world where I was born. An international system in permanent transformation”. In the message, Juan Pablo rescued the “prophetic and accurate” character of said analysis. I asked him if he thought I should publish it again and his response was forceful: "I would be very happy."

With the greatest respect for the reader, seven and a half years later, I deliver these lines again. Incredibly –and as Juan Pablo perceived it- the analysis is fully valid, it would only be necessary to change some names and facts that were recent at that time. But he left it unchanged so that the reader can assess current events and perceive that they respond to a calculated and continued policy of the United States, which has had Democratic and Republican governments in the period.



Ukraine 2014

Ali Divandari
(Iran) in cooperation with Mondrian!!!

 Europe, playing with fire in Ukraine

I don't know if anyone has noticed, but in my opinion, the conflict in Ukraine is the most dangerous that has taken place on the planet since the end of the cold war. It is true that in the period there have been several invasions of African countries, coups in Latin America, a deep economic and financial crisis, the bloody disintegration of Yugoslavia, genocide within the framework of a permanent siege by Israel against the Palestinian people , the constant threat of a NATO attack on Iran, and the post-imperial intervention wars in Afghanistan, Iraq, Libya and Syria, but in none of these has direct confrontation between two or more nuclear powers been or is so close. This has an explanation in the local, regional and global context. Let's go from the particular to the general.

It is no secret to anyone that there was a coup in Ukraine. It has its origin precisely in NATO's need to create a conflict situation like the one that exists today. The government of the ousted President Yanukovych was an obstacle to this. In that sense, the current Ukrainian government has been nothing more than a creation of the United States and Europe.

As in Syria and Iraq, where until two months ago the Islamic State was made up of freedom fighters from Syria and today they are classified as terrorists, in Ukraine it should not be forgotten that the revolts leading to the coup d'état, supported by the West , were carried out by Nazi-inspired organizations whose first actions were the attack on synagogues. Even Ukraine's Chief Rabbi Moshe Reuven Azman recommended his community, in February this year, to leave Kiev and the country, stating that he did not want to push his luck, because "there are constant threats of attack on Jewish institutions." Of course, the government of Israel and the United States remained embarrassingly silent.

Thus, conditions were created to impose, in the midst of a brutal psychological campaign, the elections that brought the current government to power. In the current situation, his speech, supported by that of the NATO spokesmen, is so aggressive that it reminds one of the cold war with longing. The President of Ukraine, Petro Poroshenko assured that Ukraine was “very close to the point of no return”. According to him, “the point of no return it is a large-scale war.” Adding fuel to the fire, NATO Secretary General Anders Fogh Rasmussen, who is famous for his abrupt statements according to German journalist Michael Stürmer, stated that the organization he heads is willing to strengthen cooperation with Ukraine.

09/01/2022

ANNAMARIA RIVERA
Test de survie : Europe migranticide

 Annamaria Rivera, Comune-Info, 8/1/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le fait que l'Union européenne cultive une sorte de supranationalisme armé pour défendre ses frontières n'est pas seulement la cause d'une hécatombe de migrants et de réfugié·es potentiel·les aux proportions monstrueuses, mais a aussi contribué indirectement, à mon avis, à encourager les nationalismes « nationalitaires » ou ethniques, et donc au succès des droites, y compris extrêmes, partout en Europe. Outre la crise économique, la crise européenne est également politique et idéologique, comme nous le rappelle depuis de nombreuses années le philosophe, sociologue et politologue Slavoj Žižek.

Ce n'est pas un hasard si, sur tout le continent, les Rroms, Sinti et Voyageurs occupent la première place dans l'échelle du rejet et du mépris, étant les populations qui, plus que d'autres, incarnent, du moins symboliquement, le rejet des démarcations et des frontières. Selon de nombreuses enquêtes sur les attitudes à l'égard des « Tsiganes », l'Italie, suivie de la France, est en tête de liste pour ce qui est de l’antitsiganisme. La grande majorité des échantillons interrogés au fil du temps expriment une hostilité ou une crainte à l'égard de la présence de Rroms, Sintis et Voyageurs, qui ne sont pas plus de 140 000 et dont la moitié sont des citoyen·nes italien·nes.

En réalité, ils continuent à jouer un rôle victimaire très similaire à celui historiquement attribué aux Juifs, au point que des rumeurs, des légendes et des « fausses nouvelles », selon les termes de Marc Bloch, y compris les plus archaïques, continuent à fleurir et à être diffusées sur les « Gitans », comme celle de la propension à enlever des enfants, pourtant démentie par des données et des travaux scientifiques.

Bref, il existe un lien étroit entre les politiques de militarisation des frontières et la diffusion de la rhétorique du rejet, voire un cercle vicieux. Dans la plupart des pays européens, l'utilisation politique et idéologique de cette rhétorique est de plus en plus répandue : les clichés de « l'invasion », des migrants comme source d'insécurité et d'appauvrissement des « nationaux », de la « clandestinité » comme synonyme de criminalité, sont largement utilisés, même par les institutions, parfois même par les partis dits de centre-gauche, mais surtout par les formations populistes, de droite et d'extrême-droite, qui connaissent actuellement un essor important en Europe. En particulier, celle de l’ « invasion » et de la « marée montante » est une fausse preuve typique : comme on le sait, la part prépondérante des «  flux migratoires » part des pays du Sud et va vers d'autres pays du Sud.

25/11/2021

FRANCO “BIFO” BERARDI
La guerre biopolitique

Franco Berardi dit “Bifo” , Comune-Info, 20/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Lorsque j'ai réalisé que le virus avait dévoilé un monde dystopique comme ceux que nous avions longtemps imaginés, je me suis souvenu de la prophétie que Max Geraci et moi-même (et le Magicien souffleur) avions formulée dans un roman mal intitulé Morte ai vecchi [Mort aux vieux]. Pour Max et moi, ce livre s'appelle KS, ce qui signifie KapSoul, mais aussi Killing swarm [Essaim tueur]. Dans ce roman, une étrange guerre biopolitique a été imaginée. La véritable guerre biopolitique a commencé lorsqu'en 2020 le bio-virus s'est transformé en info-virus et par conséquent en psycho-virus.

Danse macabre : le vieillard, par Hans Holbein le Jeune, 1538

 Dans le roman, nous avions imaginé une guerre entre les vieux qui s'accrochent à la vie comme on s'accroche au seul bien que l'on possède, et les jeunes qui ont été mis au monde à une époque où naître est le pire malheur qui puisse vous arriver. Des groupes d'adolescents en extase électropsychique se précipitent pour massacrer des personnes âgées sans défense à coups de poing techno-mythologiques. Mais en réalité, c'est le contraire de ce que nous raconte notre petit roman. La population âgée craint d'être exterminée par le virus et a donc déclaré l'état d'urgence, qui touche principalement la population jeune.

 Nous les avions affublés de l'appellation à odeur de soufre de génération Z (la dernière), et ils doivent renoncer à presque tout pour que leur grand-père puisse agoniser en paix un peu plus longtemps. Alors que, après Glasgow, tout le monde sait qu'aucun projet humain ne peut plus résister à l'apocalypse environnementale et que la terre se transforme en une planète inconnue et dangereuse.

Un long hiver pour les migrants, par Tjeerd Royaards, Pays-Bas

 

20/11/2021

Sergio Rodríguez Gelfenstein
Vers un système international d' « équilibre des forces» ?

Sergio Rodríguez Gelfenstein (bio), 18/11/2021 

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

En avril 2014, l'édition chilienne de mon livre "La balanza de poder. Las razones del equilibrio del sistema internacional" a été publié par l’éditeur Ceibo. En août de la même année, l'excellente édition argentine a été publiée par l’éditeur Biblos. Bien que le livre ait suscité un certain intérêt, notamment dans les milieux universitaires, la vérité est que la réaction la plus répandue a été le scepticisme à l'égard de la proposition, étant donné l'opinion répandue selon laquelle le monde évolue vers un système international multipolaire.

Dessin de Craig Stephens paru dans le South China Morning Post de Hong Kong en mai dernier, à la suite des sanctions prises par les USA et l’UE contre la Russie ("une démonstration de l'unité transatlantique") à la suite de l'emprisonnement de Navalny.

Cependant, la publication la même année du livre d'Henry Kissinger "World Order ", publié pour la première fois en espagnol en janvier 2016 [en fr. L’ordre du monde ; Fayard, 2016, a commencé à changer la perspective sur le sujet. Bien entendu, l'ancien secrétaire d'État et moi-même ne sommes pas d'accord sur le contexte dans lequel nous abordons la question. Dans un article écrit pour le magazine Foreign Affairs en mai 2015, l'ancien conseiller à la sécurité nationale des administrations républicaines de Richard Nixon et de Gerald Ford affirme que pour relever les défis du XXIe siècle, les USA ont d'abord besoin d'une stratégie ciblée, puis d'un changement de tactique pour obtenir les résultats escomptés.

 C'est ce qui a conduit Kissinger à proposer une réévaluation de la politique étrangère usaméricaine en révisant le concept d'équilibre des forces, en se basant sur le fait que les accords ne peuvent être statiques mais doivent être étudiés en mouvement permanent.

La différence entre mon point de vue et celui de Kissinger est qu'il considère l'équilibre des forces du point de vue de la nécessité pour les USA de continuer à maintenir leur leadership mondial et, dans cette mesure, il leur accorde le rôle de conservateur du système. Ce faisant, il viole l'une des règles fondamentales proposées par le chercheur usaméricain Morton A. Kaplan, l'un des principaux spécialistes de la question, comme garantie du fonctionnement de l'équilibre des forces.

L'une de ces règles est qu'aucun acteur essentiel de l'équilibre des forces ne peut être placé au-dessus des autres, au risque de rompre l'équilibre et de conduire à une rupture du système. Cependant, Kissinger affirme que dans le contexte international actuel, seul l'équilibre des forces pourra garantir la paix dans le monde.

De mon point de vue, le risque de l' Équilibre est qu'il entraîne un accord entre les élites du pouvoir mondial au détriment des pays et des peuples du Sud. C'est pourquoi - dans le cas de l'Amérique latine et des Caraïbes - je suis d'avis que seule l'intégration nous donnera de l'espace et de la présence dans un monde futur dans lequel - de mon point de vue et contrairement à la plupart des opinions - les puissances seront orientées vers la recherche de l'équilibre et non de la guerre, utilisant le conflit comme élément organisateur de cet équilibre en faveur de leurs propres intérêts, qui ne sont pas les nôtres.

Sept ans plus tard, ce débat est à nouveau d'actualité, compte tenu de certaines opinions exprimées par certains responsables politiques et militaires qui semblent aller dans le sens de la construction de l'équilibre des forces. Dès le mois de juin de cette année, le colonel-général Alexandre Fomine, vice-ministre russe de la Défense, a averti dans une interview accordée à RT que "la formation d'un nouvel ordre mondial" pouvait être observée aujourd'hui.

18/11/2021

GERMAN FOREIGN POLICY
L’UErope si “humaniste” emprisonne des personnes qui ont fait acte d’humanité

German Foreign Policy, 18/11/2021. Original : Die Humanität der EU
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

L'aide aux réfugiés est passible de lourdes sanctions dans l'UE. En revanche, ceux qui abandonnent des réfugiés aux frontières extérieures de l'UE par de refoulements illégaux sur des îles inhabitées restent impunis.

Signez la pétition au ministre grec de la Justice

ATHENES/BERLIN (GFP) - L'aide apportée aux réfugiés pour leur sauver la vie est menacée d'un quart de siècle de prison dans l'UE. Aujourd'hui, jeudi, s'ouvre sur l'île grecque de Lesbos le procès de 24 personnes [voir note A ci-dessous] qui ont aidé des réfugiés et qui sont accusées, entre autres, de "trafic d'êtres humains" et de "participation à une organisation criminelle" en raison de leur activité d'aide. La peine encourue : jusqu'à 25 ans de prison. Il ne s'agit nullement d'un cas isolé : Amnesty International a déjà documenté l'année dernière que dans de nombreux pays européens, des centaines de personnes sont probablement poursuivies parce qu'elles aident des réfugiés. En Allemagne, un pasteur a récemment été condamné une peine avec sursis pour avoir accordé l'asile ecclésiastique à un Iranien menacé d'expulsion. Dans le même temps, les gardes-frontières qui effectuent des refoulements contraires au droit international aux frontières extérieures de l'UE - pas seulement en Pologne et en Lituanie, mais aussi en Grèce et dans divers autres pays - restent impunis. Lors des refoulements depuis la Grèce par exemple, des réfugiés sont régulièrement abandonnés sur des îles inhabitées ou dans des canots pneumatiques sans moteur.

Poussés dans la rivière frontalière

Les refoulements de Grèce vers la Turquie, contraires au droit international, ont lieu régulièrement depuis des années. En 2014 déjà, l'organisation de réfugiés Pro Asyl avait publié un rapport détaillé dans lequel elle documentait les refoulements à la frontière terrestre et maritime entre les deux États. Elle estimait alors le nombre de réfugiés concernés à 2.000[1]. Amnesty International a récemment mené une enquête approfondie sur les refoulements à la frontière terrestre, qui est définie sur de longues distances par le fleuve Evros. Selon celle-ci, de nombreux cas ont pu être attestés rien qu'entre juin et décembre 2020, touchant environ 1 000 personnes selon les estimations de l'organisation. Les gardes-frontières grecs, mais aussi des personnes non identifiables habillées en civil, ont maltraité les réfugiés en leur donnant des coups de pied, de poing et de bâton ; dans certains cas, leur action doit même être classée comme torture, rapporte Amnesty[2]. Au moins un réfugié qui ne savait pas nager a été poussé dans la rivière frontalière et a dérivé en aval ; on ignore s'il a survécu. Même des demandeurs d'asile officiellement enregistrés ont été expulsés, emmenés à la frontière depuis des endroits distants de 700 kilomètres, dépouillés de leurs papiers et contraints de traverser la rivière frontalière.

Abandonnés sur un canot pneumatique

Les refoulements sont également documentés depuis un certain temps à la frontière maritime gréco-turque, parfois même par l'autorité frontalière de l'UE Frontex. Ainsi, l'année dernière déjà, des agents de Frontex ont enregistré la manière dont les garde- côtes grecs ont pris en charge, dans la nuit du 18 au 19 avril 2020, une trentaine de réfugiés sur un canot pneumatique au large de Lesbos, avant de les transférer d'abord sur un navire des garde-côtes, puis sur un autre canot pneumatique sans moteur - et de remorquer ce dernier dans les eaux turques, où les réfugiés ont fini par dériver en mer, impuissants, jusqu'à ce que les garde-côtes turcs les recueillent. Il arrive aussi que des agents de Frontex soient eux-mêmes impliqués dans des opérations de refoulement (german-foreign-policy.com [3]). Ce n'est que récemment que la plus grande tentative de refoulement en violation du droit international a été documentée. Les garde-côtes grecs ont intercepté au sud de la Crète - en vue de la côte - un bateau en détresse avec 328 réfugiés, mais ne l'ont pas remorqué sur l'île grecque de la Méditerranée, mais en direction de la Turquie. La tentative d'inciter les garde-côtes turcs à prendre en charge le navire a toutefois échoué ; les réfugiés ont donc été emmenés dans un camp entouré de barbelés sur l'île grecque de Kos[4].

30/06/2021

European Parliament Committee on Petitions approves petition calling for companies operating in the Occupied Territories not to be contracted by the EU and its member states


 

Spanish Committee for Solidarity with the Arab Cause (CSCA), 29/6/2021 

Translated by Fausto Giudice

The European Parliament  Committee on Petitions, at the proposal of the CSCA, approves the petition and refers it to the Foreign Affairs and Human Rights Committees of the same Parliament for discussion.

The European Parliament is asked to ensure that companies operating in the Occupied Territories are not contracted by the EU and its Member States.

The Committee for Solidarity with the Arab Cause presented last February a petition to the European Parliament to sanction companies operating in the Occupied Territories of Palestine and Western Sahara and to consider them ineligible for public tenders and other possible aid to the European Union and member states.

06/05/2021

Statement by Spokespersons of the Foreign Ministries of France, Germany, Italy, Spain and the United Kingdom on Har Homa settlement in occupied West Bank

 Source



We urge the Government of Israel to reverse its decision to advance the construction of 540 settlement units in the Har Homa E area of the occupied West Bank, and to cease its policy of settlement expansion across the Occupied Palestinian Territories. Settlements are illegal under international law, and threaten prospects for a peaceful resolution to the Israeli-Palestinian conflict.

If implemented, the decision to advance settlements in Har Homa, between East Jerusalem and Bethlehem, will cause further damage to the prospects for a viable Palestinian State, with Jerusalem as the capital of both Israel and a Palestinian State. This move, alongside settlement advancement in Givat HaMatos and continued evictions in East Jerusalem, including in Sheikh Jarrah, also undermines efforts to rebuild trust between the parties, following the positive resumption of Israeli-Palestinian cooperation.

We call on both sides to refrain from any unilateral action and resume a credible and meaningful dialogue, to advance efforts for the two state solution and an end to the conflict.


 

Déclaration des porte-parole des ministères des AE de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Italie et du Royaume-Uni sur de nouvelles colonies juives en Cisjordanie

 Source



Nous demandons instamment au gouvernement d’Israël de revenir sur sa décision de procéder à la construction de 540 nouvelles unités de logements dans la colonie de Har Homa E en Cisjordanie occupée, et de mettre un terme à sa politique d’extension des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens occupés. Les colonies sont illégales au regard du droit international et font peser une menace sur les perspectives de règlement pacifique du conflit israélo-palestinien.

Si la décision d’accroître les colonies à Har Homa, entre Jérusalem-Est et Bethléem, était mise en œuvre, elle compromettrait davantage la perspective d’un État palestinien viable, avec Jérusalem comme capitale d’Israël et de l’État palestinien. Cette décision, qui s’ajoute à l’accélération de la colonisation à Givat HaMatos et à la poursuite des expulsions à Jérusalem-Est, en particulier à Sheikh Jarrah, porte également atteinte aux efforts visant à rétablir la confiance entre les Parties, à la suite de la reprise constructive de la coopération israélo-palestinienne.

Nous appelons les deux Parties à s’abstenir de toute initiative unilatérale et à reprendre un dialogue crédible et véritable pour progresser sur la voie de la solution des deux États et mettre fin au conflit.