14/08/2021

GIDEON LEVY
« Ils choisissent une personne à tuer, puis la manifestation est terminée » : Imad Duikat, 6ème martyr de Beita

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 12/8/2021
Traduit par Fausto Giudice

Imad Duikat est le sixième Palestinien à être abattu par les troupes israéliennes lors des récentes manifestations contre l'avant-poste de colons d'Evyatar, et le 40e à être tué en Cisjordanie depuis mai.

Ali est porté dans la pièce dans les bras de l'oncle Bilal, le frère de son père. Tout le monde se tait, certains yeux se remplissent de larmes à la vue du petit bébé. Ali n'a pas encore deux mois - et son père a été tué vendredi dernier par les forces de défense israéliennes. Une seule balle a été tirée sur lui et a touché sa poitrine à une distance de quelques centaines de mètres.


Ali Duikat, père d'Imad qui a été tué vendredi dernier, berçant son petit-fils et homonyme, cette semaine

Imad Duikat, un simple ouvrier, faisait partie des centaines d'habitants du village de Beita en Cisjordanie, qui se rassemblent chaque vendredi en face d'Evyatar, un avant-poste illégal que les colons ont quitté pour l'instant mais dont les habitations sont toujours là, intactes. Les dirigeants du village insistent sur le fait qu'ils n'auront pas de repos tant que la dernière pierre n'aura pas été enlevée d'Evyatar et que la terre -qui, selon eux, appartient à Beita et à trois autres villages voisins - n'aura pas été rendue à ses propriétaires.

Duikat, 38 ans, buvait de l'eau dans un gobelet jetable dans la chaleur de midi lorsqu'il a été abattu. Le gobelet se trouve maintenant au centre du mémorial improvisé - un cercle de pierres - que ses amis ont placé autour de la tache de sang séché, là où la balle l'a transpercé. Son fils Ali, un nourrisson, et ses quatre sœurs ne le reverront jamais. Le grand-père d'Imad, également prénommé Ali, serre son petit-fils contre son cœur et l'embrasse.

Cette simple maison, située au cœur de Beita, est plongée dans le deuil. Nous y sommes arrivés en début de semaine pour rendre visite au père, au frère, aux enfants et aux autres parents d'Imad. Les femmes en deuil étaient au premier étage. Un groupe d'hommes de la région s'était réuni pour se consoler dans une salle au centre du village.

La semaine dernière, nous étions également à Beita pour documenter le meurtre du plombier local,Shadi Shurafi , 41 ans et père de quatre enfants, au début du mois. Il a été abattu un soir alors qu'il allait vérifier les principales vannes d'eau du village, près de l'autoroute, en tenant une clé à molette. (Mardi de cette semaine, l'unité du porte-parole des FDI nous a informés que le corps de Shurafi avait finalement été rendu à sa famille pour être enterré, sur directive des politiciens israéliens).

Une affiche de deuil avec la photo d'Imad Duikat

13/08/2021

DHRUV KHULLAR
¿Cómo evolucionará el coronavirus?

La variante Delta no será la última. ¿Qué nos traerán las siguientes?

Dhruv Khullar, The New Yorker, 11/8/2021

Traducido del inglés por Sinfo Fernández 


Dhruv Khullar, colaborador de The New Yorker, es médico en activo y profesor adjunto del Weill Cornell Medical College.

 

 

Ilustración de Timo Lenzen

En 1988 Richard Lenski, un biólogo de treinta y un años de la Universidad de California en Irvine, inició un experimento. Dividió una población de una bacteria común, E. coli, en doce frascos. Cada frasco se mantuvo a 37ºC y contenía un cóctel idéntico de agua, glucosa y otros nutrientes. Cada día, a medida que las bacterias se reproducían, Lenski transfería varias gotas de cada cóctel a un nuevo matraz y, de vez en cuando, guardaba las muestras en un congelador. Su objetivo era comprender la mecánica de la evolución. ¿Con qué rapidez, eficacia, creatividad y constancia mejoran los microorganismos su capacidad reproductiva?
Los frascos de Lenski producían unas seis nuevas generaciones de E. coli al día; las bacterias se despertaban como bebés y se acostaban como tatarabuelos. De este modo, Lenski y su equipo han estudiado más de setenta mil generaciones de E. coli a lo largo de treinta y tres años. En comparación con sus lejanos ancestros, las últimas versiones de la bacteria se reproducen un 70% más rápido; antes tardaban una hora en duplicar sus filas, pero ahora pueden hacerlo en menos de cuarenta minutos. Las distintas poblaciones han tomado caminos diferentes para mejorar su capacidad, pero, después de décadas, la mayoría ha llegado a tasas de reproducción con unos pocos puntos porcentuales de diferencia.
El Experimento de Evolución a Largo Plazo de Lenski, o L.T.E.E. (por sus siglas en inglés), como se denomina, ha aportado conocimientos fundamentales sobre la capacidad de mutación de los microorganismos. Por sus trabajos, Lenski, que ya ha cumplido los sesenta años y trabaja en la Universidad Estatal de Michigan, ha recibido una beca MacArthur “genius” y una beca Guggenheim. “No estoy seguro de poder decir cómo ha afectado a mi forma de pensar, porque no estoy seguro de poder concebir estar en este campo sin la existencia de este experimento”, dijo recientemente a Discover Michael Baym, biólogo evolutivo de la Facultad de Medicina de Harvard.

12/08/2021

Rheinblut, ein Thriller von Peter Lechler

Ende 2016 – ein Zwölfjähriger plant, den Ludwigshafener Weihnachtsmarkt in die Luft zu sprengen …

Basierend auf realen Hintergründen entwickelt der Psychologe Peter Lechler einen vielschichtigen Krimiplot, der aktuelle Fragen zum spannenden Thriller werden lässt.


Rheinblut

Von Peter Lechler

 Hardcover

12,1 x 20,5 cm

240 Seiten

EUR 16,90

AGIRO Verlag

 ISBN 978-3-946587-26-2

 

Eine Leiche liegt mit aufgeschlitztem Hals am Ufer des Altrheins im wilden Süden Mannheims. Erste Spuren deuten auf einen islamistischen Tathintergrund. Doch recht schnell finden sich Motive für den grausamen Mord auch im rechtsradikalen Milieu, und die Ermittlungen weiten sich über die Stadtgrenzen hinaus bis in die Pfalz. Hauptkommissar Karlheinz Kautz gerät bei seinem neuen Fall in ein Dickicht extremistischer Gewalt, die für sein gesamtes Team zur tödlichen Bedrohung wird. Und während ihm sämtliche Felle davonzuschwimmen drohen, wirft er ein Netz aus psychologischem Spürsinn, Raffinesse sowie Empathie aus und lässt sich im Fahndungsstress noch dazu hinreißen, um eine begehrte Frau zu werben. Ein hochbrisanter Fall, der tagespolitische Fragen zum spannenden Thriller werden lässt!

Peter Lechler ist in seinem dritten Beruf angekommen. Erst Lehrer für Englisch und Geschichte, dann Psychologe und langjähriger Leiter eines Reha-Hauses in Mannheim, ist er nunmehr als Autor tätig. Das neue Talent entwickelte sich aus Trauer über den Tod seiner Frau und führte 2008 zum ersten Buch Auf den Schwingen der Eule. Denn Liebe ist stark wie der Tod. Sein Aufbruch ins Unbekannte findet sich in Alpentouren, Löwenspuren. Auf der Fährte der Liebe. Reiseerzählungen (2012) wieder. Diese Zeit schenkte ihm auch eine neue Liebe, mit der er inzwischen im selbst renovierten Winzeranwesen in der Vorderpfalz lebt. 2015 folgt der Erzählband Im Alltag und auf Reise, mal heiter und mal scheiße, 2016 dann sein Krimidebüt Wo der Wahnsinn wohnt aus der Welt psychisch Kranker. Mit Rheinblut liegt nun der zweite Fall des Mannheimer Kommissars Karlheinz Kautz vor, der Spannung und Sinn aus dem erhitzten Klima zwischen Muslimen und Westeuropäern sowie der zunehmenden Gefahr extremistischer Gewalt bezieht.

Weitere Informationen, sowie Interviewanfragen:

AGIRO Verlag
Steffen Boiselle & Clemens Ellert
 Sauterstraße 36
 67433 Neustadt/Wstr.
Telefon: 06321-489338
 Fax: 06321-489345
 E-Mail: boiselle@agiro.de
 Homepage: www.agiro.de

GIDEON LEVY
Les automobilistes israéliens ne mettent jamais leur clignotant parce qu'ils s'en foutent

 Gideon Levy , Haaretz, 11/8/2021
Traduit par Fausto Giudice

À première vue, c'est une banalité : les conducteurs israéliens ne mettent pas de clignotant. Il n'y a plus rien à dire sur leur agressivité, leur violence, leur impolitesse et leur manque de considération pour les autres usagers de la route. Le refus de clignoter semble être le moindre de leurs péchés.

C'est une action simple. Il suffit d'un doigt, et ça ne coûte rien. Une simple pression et le clignotant s'allume. Vous n'avez même pas besoin de l'éteindre, il s'éteint automatiquement. Et pourtant, les Israéliens ne mettent pas de clignotant. Ils tournent à droite ou à gauche, changent de file, s'arrêtent pour se garer - et ils ne mettent pas de clignotant.


L'autoroute n°6 d'Israël. Photo Tomer Appelbaum

La signalisation est pour les faibles. Les signaux sont pour les mauviettes. Quiconque fait signe est un imbécile. Les femmes et les hommes, les SUV et les SUV sous-compacts. Aucun d'entre eux ne signale.

Et vraiment, pourquoi devraient-ils signaler ? Pour quoi faire ? Le fait est que ça marche. Vous pouvez tout faire même sans signaler. Alors pourquoi signaler ?

Il y a des conducteurs qui ne savent même pas que des clignotants sont installés dans leur voiture. Le klaxon est rauque à force de klaxonner, mais le clignotant est resté dans la même position depuis le jour où ils ont acheté leur nouveau monstre.

Néanmoins, cette absurdité sur le signalement nous donne en fait une leçon incomparablement instructive sur les Israéliens. Les personnes qui proclament avec émotion que « Tous les Juifs sont des frères », s'étranglent lorsqu'elles chantent « Vive ce peuple, qu'il est bon que ce soit comme ça », appellent tout le monde « frangin » et se disent qu'il existe ici une merveilleuse fraternité, vivent en réalité dans l'une des sociétés les plus égoïstes et inconsidérées de la planète.

11/08/2021

PEPE ESCOBAR
Todos los caminos conducen a la batalla por Kabul

Pepe Escobar, Asia Times, 10/8/2021
Traducido del inglés por Sinfo Fernández

 Una ciudad tras otra va pasando del control del gobierno a manos de los talibanes, pero el desenlace no está claro aún.


Milicianos afganos vigilan en un puesto de avanzada contra los insurgentes talibanes en el distrito de Charkint, provincia de Balkh, el pasado mes de junio.
(Foto: Farshad Usyan/AFP)

Las siempre esquivas negociaciones del proceso de “paz” afgano se reanudan este miércoles en Doha a través de una troika ampliada: USA, Rusia, China y Pakistán. El contraste con los hechos acumulados sobre el terreno no podría ser más marcado.

En una guerra relámpago coordinada, los talibanes han sometido nada menos que seis capitales de provincia afganas en tan solo cuatro días [*]. La administración central de Kabul lo va a tener difícil en Doha para defender su estabilidad.

La cosa va a peor. El presidente afgano Ashraf Ghani ha enterrado ominosa y prácticamente el proceso de Doha. Ha apostado ya por la guerra civil, desde el armamento de los civiles en las principales ciudades hasta el soborno generalizado de los señores de la guerra regionales, con la intención de construir una “coalición de los bien dispuestos” para luchar contra los talibanes. 

La toma de Zaranj, la capital de la provincia de Nimruz, fue un gran golpe talibán. Zaranj es la puerta de acceso de la India a Afganistán, y más allá a Asia Central, a través del Corredor Internacional de Transporte Norte-Sur (INSTC, por sus siglas en inglés).

La India pagó la construcción de la autopista que une el puerto de Chabahar en Irán -el centro clave de la fallida versión india de las Nuevas Rutas de la Seda- con Zaranj.

Lo que está en juego es un paso fronterizo vital entre Irán y Afganistán, además de un corredor de transporte para el sudoeste y el centro de Asia. Sin embargo, los talibanes controlan ahora el comercio en el lado afgano. Y Teherán acaba de cerrar el lado iraní. Nadie sabe qué ocurrirá a continuación.

Los talibanes están llevando meticulosamente a cabo un plan maestro estratégico. No hay evidencias contundentes del mismo todavía, pero (¿ayuda externa altamente informada, inteligencia pakistaní del ISI?) es plausible.

En primer lugar, conquistan las zonas rurales, algo que han conseguido prácticamente en al menos el 85% del territorio. Después, controlan los puestos de control fronterizos clave, como los de Tayikistán, Turkmenistán, Irán y Spin Boldak con Baluchistán en Pakistán. Por último, tratan de rodear y tomar metódicamente las capitales de provincia: en eso estamos ahora.

El acto final será la batalla por Kabul. Es posible que esto tenga lugar ya en septiembre, en una retorcida “celebración” de los 20 años del 11-S y de los bombardeos usamericanos sobre los talibanes de 1996-2001. 

MOHAMMAD AYATOLLAHI TABAAR
La guerra interna de Irán: Ebrahim Raisi y el triunfo de la línea dura

Mohammad Ayatollahi Tabaar, Foreign Affairs, 5/8/2021
Traducido del inglés por Sinfo Fernández

Mohammad Ayatollahi Tabaar es profesor asociado de Asuntos Internacionales en la Escuela de Gobierno y Servicio Público Bush de la Universidad de Texas A&M y miembro del Instituto Baker de Políticas Públicas de la Universidad de Rice. Es autor del libro “Religious Statecraft: The Politics of Islam in Iran” (Columbia University Press, 2018)

 La República Islámica de Irán es un Estado dividido contra sí mismo. Desde su creación en 1979, se ha definido por la tensión entre el presidente, que encabeza su gobierno electo, y el líder supremo, que dirige las instituciones estatales paralelas que encarnan los ideales islamistas revolucionarios del Irán moderno. El actual líder supremo, Alí Jamenei, fue presidente de 1981 a 1989. Durante su mandato como tal se enfrentó, en cuestiones de política, personal e ideología, con el líder supremo de entonces, Ruhollah Jomeini, el carismático clérigo que había encabezado la Revolución iraní. Tras la muerte de Jomeini, en 1989, Jamenei fue nombrado líder supremo y tuvo que batallar con una larga serie de presidentes más moderados que él.

El presidente iraní Ebrahim Raisi en Teherán, junio 2021
(Foto: Majid Asqaaripour/WANA/Reuters)

Según los estándares de la clase política del país, los últimos presidentes de Irán no han sido radicales. Sin embargo, a pesar de sus diferentes visiones del mundo y bases sociales, todos ellos han aplicado políticas nacionales y exteriores que el Estado paralelo ha calificado de seculares, liberales, antirrevolucionarias y subversivas. En todos los casos, Jamenei y el Cuerpo de la Guardia Revolucionaria Islámica (CGRI), que responde directamente ante el líder supremo, actuaron de forma agresiva y a veces brutal para contener y controlar al gobierno electo. Las batallas dejaron a la burocracia gubernamental agotada y paralizada.

Con la elección del nuevo presidente de Irán, esta lucha puede haberse decidido finalmente a favor del Estado paralelo. Ebrahim Raisi, que se hizo con la presidencia en junio en unas elecciones meticulosamente diseñadas, es un fiel funcionario del sistema teocrático de Irán. Durante décadas actuó como fiscal y juez con un perfil bajo, incluidos dos años como jefe del poder judicial de Irán. A lo largo de su carrera, Raisi se hizo famoso por su supuesto papel en la ejecución sumaria de miles de presos políticos y miembros de grupos armados de izquierdas a finales de la década de 1980. Su afán por acabar con cualquier amenaza percibida para el Estado paralelo le hizo ganarse el cariño de Jamenei, y no cabe duda de que, como presidente, una de sus prioridades será reforzar el control del líder supremo sobre los organismos administrativos del gobierno electo.

El contexto en el que Raisi asumió la presidencia también exigirá una ruptura con el pasado. Irán se ha empobrecido a causa del estrangulamiento causado por las sanciones de USA y los estragos de la pandemia de la COVID-19. Las aspiraciones democráticas de la devastada clase media se están desvaneciendo y, en su lugar, está surgiendo un sentimiento colectivo de aislamiento y victimismo. La región circundante sigue siendo amenazante, lo que refuerza a quienes se presentan como guardianes de la seguridad nacional. En medio de toda esta agitación, Irán va a necesitar pronto un nuevo líder; una transición en la que el nuevo presidente está llamado a desempeñar un papel fundamental, y que podría dar lugar a su propio ascenso a la cabeza de la República Islámica.

Estos cambios prometen inaugurar una nueva era en la historia de la República Islámica. La agitación creada por un sistema dividido podría dar paso a un Irán más cohesionado y más asertivo a la hora de intentar moldear la región a su imagen. A medida que muchos de los líderes y movimientos que definieron la política iraní durante las últimas tres décadas se difuminan, una facción de líderes de derechas tiene la oportunidad de remodelar la política y la sociedad iraníes de manera que se amplíe el control del CGRI sobre la economía del país, disminuyan aún más las libertades políticas y se muestre una tolerancia limitada en cuestiones religiosas y sociales. Defenderán el nacionalismo iraní para ampliar su base popular en el país, al tiempo que se apoyarán en las ideologías chiíes y antiusamericanas a fin de proyectar su poder en la región.

Estos cambios podrían también remodelar la relación de Irán con el mundo, y en particular con USA. Con el respaldo de un CGRI seguro de sí mismo y sin miedo al sabotaje interno, el nuevo gobierno no rehuirá enfrentarse a las amenazas existenciales que percibe de USA. Aunque puede transigir en la cuestión nuclear para mitigar las crecientes crisis económicas y medioambientales en el país, el equipo de política exterior entrante dejará de lado las aspiraciones de los anteriores presidentes de un acercamiento a Occidente y, en su lugar, buscará alianzas estratégicas con China y Rusia. Su principal objetivo será Oriente Medio, donde buscará acuerdos bilaterales de seguridad y comercio con sus vecinos y redoblará sus esfuerzos para reforzar su “eje de resistencia”, una extensa red de apoderados en Iraq, Líbano, Siria, Yemen y el resto de la región.

Las relaciones entre USA e Irán serán transaccionales y girarán en torno a preocupaciones de seguridad inmediatas. La tentadora promesa de un acercamiento más amplio ya no encontrará terreno fértil en Teherán. La ventana de oportunidad para un “gran acuerdo” entre los dos países probablemente se ha cerrado.

10/08/2021

AMIRA HASS
Le Premier commandement de l'armée israélienne

 Amira Hass, Haaretz, 9/8/2021
Traduit par Fausto Giudice

Arrêtez de dire "Les soldats ont tiré sans raison" ou "un garçon palestinien a été tué sans raison". D'abord parce qu'il y a une raison, ensuite parce que ce genre de formulation ne fait qu'ancrer la représentation de la réalité que le gouvernement veut faire adopter aux gens.

 


Des soldats israéliens et des manifestants palestiniens s'affrontent dans le village de Beita, en Cisjordanie, le 28 juillet 2021. Photo : Jaafar Ashtiyeh / AFP

 

Commençons par le deuxième point. Quand on dit que "les soldats ont tiré sans raison" sur la voiture dans laquelle se trouvaient Muayad al-Alami et ses enfants Mohammed, Anan et Ahmed, cela revient à dire que tout est normal et qu'il n'y a aucun problème à ce que des soldats étrangers armés soient stationnés 24 heures sur 24 au cœur d'une population civile.

C'est ce que les FDI et le gouvernement veulent que nous pensions, c'est ce que les pelotons de colons nous disent et c'est ce que les Israéliens juifs qui font une visite rapide au Yeshastan [yesha, »salut » en hébreu, est l’acronyme par lequel les sionistes désignent la Cisjordanie et Gaza, NdT] en viennent à penser. L'expression "a tiré sur/a été tué(e) sans raison" contient en elle la prémisse que c'est le comportement d'un certain Palestinien ou de la population palestinienne dans son ensemble qui doit être scruté, car ce sont certainement eux qui ont dévié des règles que les soldats attendent d'eux. Et pour chaque nouveau peloton, les Palestiniens sont comme de nouvelles recrues qui ont été amenées dans une installation militaire israélienne et qui doivent apprendre ses règles.

09/08/2021

URI MISGAV
L'armée détrousse Israël

Uri Misgav, Haaretz, 4/8/2021
Traduit par Fausto Giudice


Uri Misgav אורי משגב (Heftziba, 1974) est un journaliste et réalisateur israélien de documentaires, écrivant sur Haaretz depuis 2012. @UriMisgav

Lorsque j'ai été enrôlé dans l'armée, Israël était en guerre contre les armées syrienne et jordanienne, maintenait d'importantes forces et des avant-postes dans le sud du Liban et assurait le maintien de l'ordre et la surveillance des colonies face à un environnement palestinien hostile en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. C'était juste quelques années après la première intifada, et elle pansait ses plaies après la guerre du Golfe, au cours de laquelle elle avait été attaquée par des missiles irakiens et avait consacré des ressources au théâtre iranien.

 

Le chef d'état-major des Forces de défense israéliennes, le lieutenant-général Aviv Kochavi, prononce un discours au quartier général de l'armée, en juin. Photo : Moti Milrod

Au sein du Commandement Sud des Forces de défense israéliennes, où j'ai servi en tant qu'officier d’active et de réserve, des plans de guerre visant à reconquérir la péninsule du Sinaï étaient encore en cours d'élaboration au cas où - Dieu nous en préserve - la paix froide avec l'Égypte s'effondrerait. Lorsque j'ai été libéré de l'armée, le budget annuel de la défense était de 33 milliards de shekels (environ 10 milliards de dollars, 8,5 milliards d’€). Cette semaine, un budget de 58 milliards de shekels [15,2 milliards d’€] a été approuvé. Au cours des 25 années qui se sont écoulées, 25 milliards de shekels ont été ajoutés : une croissance d'un milliard de shekels [263 millions d’€] par an.

HAARETZ
La nouvelle opération de l'armée israélienne : les pensions

Éditorial, Haaretz, 5/8/2021
Traduit par Fausto Giudice

Le plan présenté par le ministère de la défense et les Forces de défense israéliennes au gouvernement jeudi dernier semble avoir été conçu dans un univers parallèle. Il s'agit d'un plan visant à augmenter les droits à la retraite de l'armée permanente, selon lequel les soldats âgés de 40 ans et moins, qui prennent leur retraite à 42 ans, recevront une pension de raccordement jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge officiel de la retraite, à savoir 67 ans - et recevront une prime de retraite représentant 7 % de leur pension.

 Le ministre de la Défense, Benny Gantz, et le ministre des Finances, Avigdor Lieberman, approuvent le plan de retraite des militaires ; Photo : Moti Milrod

En outre, les soldats de combat et ceux qui ont étudié dans les réserves universitaires de l'armée recevront un « supplément sur le supplément » de 3 à 4 pour cent supplémentaires, et au total, ils recevront une allocation de retraite de 11 pour cent jusqu'à l'âge de la retraite.

08/08/2021

GIDEON LEVY
L’irrésistible ascension d’Aviv Kochavi à la tête de l’armée israélienne : une mauvaise chose pour les Israéliens et pour les Palestiniens

Gideon Levy, Haaretz, 7/8/2021

Traduit par Fausto Giudice

 

Le chef d'état-major des FDI, Aviv Kochavi, est l'un des décideurs les plus impressionnants d'Israël. Sa carrière est tout droit sortie d'un journal militaire, il porte un béret rouge de parachutiste et des bottes brunes, prononce des discours éloquents sur les valeurs d'une voix autoritaire et ressemble à une star de cinéma née pour jouer James Bond. Il est végétarien depuis le lycée, sa sœur et son frère sont érudits, et il l'est certainement aussi.

 

Le chef d'état-major des FDI, Aviv Kochavi, lors des funérailles du journaliste Roni Daniel, la semaine dernière. Photo : Tomer Appelbaum

Kochavi est le beau visage d'Israël, le type que les Israéliens aiment aimer. Il représente le bon vieil Eretz Israël, le sel de la terre, le meilleur de nos fils et tout le tintouin. Il parle de plans pluriannuels, n’exprime pas de haine et ne fulmine pas - un commandant et un gentleman. Il a créé la division de l'innovation de Tsahal, et même une unité multidimensionnelle, et a promu un document conceptuel pour relever les défis.

Je l'ai rencontré il y a quelques années pour un entretien confidentiel et il m'a donné la nette impression d'être un officier réfléchi, le prochain Ehud Barak. Aujourd'hui, il est également pressenti pour être le prochain Benny Gantz [chef d’état-major de 2011 à 2015, NdT], après Gadi Eisenkot [chef d’état-major de 2015 à 2019, NdT]. En d'autres termes, un homme très prometteur ; Kochavi, après tout, est né pour la grandeur.

J'ai été d’une certaine manière satisfait de sa nomination comme chef d'état-major. Peut-être qu'enfin quelqu'un allait changer le cours de ce navire lourd, arrogant et en décomposition depuis longtemps. Après ses deux ans et demi comme chef d'état-major, on peut dire que Kochavi dirige une armée qui n'a rien appris et rien oublié.

07/08/2021

Une commission d’enquête établit la responsabilité du gouvernement maltais dans l'assassinat de la journaliste Daphne Caruana Galizia

Selon l'enquête, le gouvernement a créé un « climat d'impunité » et n'a pas protégé Mme Galizia des menaces liées à ses écrits sur la corruption politique et le crime organisé.

Hamish Boland-Rudder, ICIJ, 30/7/2021
Traduit par Fausto Giudice


Hamish Boland-Rudder est un journaliste australien, rédacteur en chef du site ouèbe du Consortium international des journalistes d'investigation (International Consortium of Investigative Journalists, ICIJ).
@hamishbr

Une enquête sur l'assassinat à la voiture piégée de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia a désigné l'ancien Premier ministre du pays et l'ensemble de son cabinet comme portant la responsabilité du meurtre de 2017 qui a choqué une grande partie du monde.

Des manifestants à Malte brandissent des pancartes à l'effigie de la journaliste assassinée en 2017, Daphne Caruana Galizia. Image : STRINGER/AFP via Getty Images
 
Dans un rapport de 437 pages publié jeudi, la commission d'enquête, composée d'anciens juges, a accusé l'État maltais d'avoir créé un « climat d'impunité » généralisé qui a permis aux meurtriers de la jeune femme de croire qu'ils n'auraient à subir que des conséquences minimes. 

« L'État devrait assumer la responsabilité de cet assassinat », a écrit la commission d'enquête, selon le
Times of Malta.


« Ceux qui ont planifié et exécuté l'assassinat l'ont fait en sachant qu'ils seraient protégés par ceux qui avaient intérêt à faire taire la journaliste ».

La famille de Carauna Galizia a salué le rapport, déclarant que « les conclusions confirment la conviction de notre famille depuis le moment où Daphne a été assassinée », dans une déclaration.

Bien que le rapport n'ait pas trouvé de preuve de l'implication directe du gouvernement dans le meurtre, il a désigné l'ancien Premier ministre Joseph Muscat et son équipe de ministres comme collectivement responsables de la mort de Caruana Galizia, en raison de l'escalade des conflits publics et des attaques personnelles et judiciaires à l'encontre de la journaliste, ainsi que de l'incapacité du gouvernement à assurer sa protection contre les menaces.

GIDEON LEVY
Un plombier palestinien a été abattu par des soldats israéliens alors qu'il tentait de réparer une panne d'eau : il tenait une clé à molette

Pourquoi les soldats ont-ils tué cet homme ? Et pourquoi Israël refuse-t-il de rendre son corps ?

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 6/8/2021

Traduit par Fausto Giudice

La conférence de presse, si on peut l'appeler ainsi, était pathétique. Triste. Sans espoir. Deux dizaines d'hommes âgés - des fonctionnaires de l'Autorité palestinienne et des notables locaux, ainsi que le père et le fils en deuil - se tenaient à l'entrée de leur village sous le soleil brûlant de midi, tenant de grandes affiches. Les microphones des chaînes de télévision locales sont passés de main en main, les discours ont été prononcés, les belles paroles ont été prononcées - et tout le monde savait que leurs paroles n'étaient que du vent.

Leith Shurafi tenant une affiche de deuil pour son père Shadi, qui a été tué la semaine dernière.

Le cadre, lui aussi, était pathétique. Les manifestants se tenaient entre le marché de gros du village et son usine de taille de pierre, au milieu de piles putrides de fruits pourris, principalement des mangues, et des déchets de l'usine. Derrière eux était garé un camion portant l'inscription, en hébreu, comme une invitation, « Des millions de personnes ne peuvent pas se tromper », le slogan de la société St. Moritz, qui fabrique des produits de nettoyage et d'extermination des parasites.

Que des millions de personnes aient raison ou tort, ce village, Beita, qui se trouve entre Tapuah Junction et Naplouse en Cisjordanie, a déclaré le début d'une campagne pour le retour du corps de l'un de ses meilleurs fils, le plombier du village, Shadi Shurafi. Il a été tué la semaine dernière, mardi soir, par des soldats des Forces de défense israéliennes de la brigade Kfir, alors qu'il se tenait près de ce qui semble être les principales vannes d'eau du village, en bas de la route de l'entrée, tenant une clé à molette.

Les dirigeants du village et les responsables de l'Autorité palestinienne ont menacé de lancer une opération région morte tant que la famille du plombier décédé n'aura pas reçu son corps pour l'inhumer. Selon les responsables, Israël détient - de manière effroyable - les dépouilles d'environ 300 Palestiniens, dans le cadre de l'opération d’exploitation de cadavres en cours, qui est censée avoir pour but la restitution par le Hamas des dépouilles de deux soldats de Tsahal tués dans la bande de Gaza en 2014, le lieutenant Hadar Goldin et le sergent-chef Oron Shaul.

Tout le monde sait que les corps des soldats, ainsi que les deux civils israéliens captifs détenus à Gaza, ne seront rendus qu'en échange de prisonniers palestiniens vivants purgeant leur peine dans les prisons israéliennes. Mais pourquoi ne pas accumuler les corps et accentuer la douleur des familles des morts palestiniens ?

 

Saad Shurafi, sur le site où son frère Shadi a été tué. Une guerre s'est ensuivie pour le retour du corps du plombier

06/08/2021

BISSAN FAKIH
Un año después de la explosión en Beirut, el Líbano está más destrozado que nunca

Bissan Fakih بيسان فقيه, Al-Jumhuriya, 3/8/2021
Traducido del inglés por Sinfo Fernández 

Bissan Fakih es una estratega y formadora de campañas y defensa de derechos en Beirut (Líbano). Durante la última década, ha trabajado con la sociedad civil y los movimientos de base para dar fuerza a las demandas en torno a los derechos humanos, la paz y la justicia. Su enfoque de las campañas se basa en el pensamiento feminista, insistiendo en que el liderazgo lo asumen las comunidades directamente afectadas por un problema. Apoya a las organizaciones y movimientos en el diseño de estrategias de campaña y promoción y domina las herramientas para ponerlas en práctica. @Bissan_Fakih

Desde la oscuridad de una ciudad con apenas suministro eléctrico, Bissan Fakih relata la explosión que devastó la capital del Líbano hace un año, y traza el vertiginoso colapso del país, hundido desde entonces en la más absoluta disfunción y desesperación.

Como muchos otros en la ciudad, sentí la explosión en dos oleadas.  

Durante la primera salté del sofá para mirar por las ventanas, buscando el humo o los escombros del ataque aéreo que estaba segura acababa de producirse. Mi apartamento tiene vistas al barrio de Sin al-Fil, plagado de rascacielos de cristal. El sol caía sobre ellos de tal manera a las 6:08 de la tarde que, en medio de mi pánico, pensé que los destellos anaranjados eran cohetes o fuegos que se precipitaban sobre el suelo. La segunda oleada fue tan fuerte que estaba convencida de que el edificio estaba derrumbándose. Entrenada por los años de inquietud de mi madre, envié una nota de voz al grupo familiar de WhatsApp solo segundos después de que terminara: “¡Hay ataques aéreos, pero estoy bien! ¡Hay ataques aéreos, estoy bien!” Agarré mi cartera, las llaves y un cargador de teléfono, corrí hacia la puerta y envié otra nota de voz: “¡Decidme qué está pasando, por favor, que alguien me diga qué está pasando!” Y luego un mensaje de texto, por si no hubieran escuchado mis notas de voz: “Dile a mamá que estoy bien”. En los días siguientes, cuando el sonido de los vidrios rotos crujía bajo nuestros pies, y cuando mis rodillas no dejaban de temblar, supe de muchos padres que no pudieron llegar nunca hasta sus hijos ese día.  

Durante todo ese verano nos habíamos estado sintiendo como si estuviéramos cerca de una implosión. La moneda nacional había perdido el 80% de su valor. Los bancos nos habían robado el dinero y los ahorros de toda la vida, excepto el de los muy ricos y bien conectados, que habían logrado sacar sus millones de contrabando. Las profundidades en las que pronto nos hundiría la crisis económica se hicieron más evidentes, y la gente tenía que pelear ya para poder comer, encontrar medicinas y educar a sus hijos. La pandemia de la covid-19 había acelerado nuestro declive y nos había obligado a abandonar las calles, donde muchos habían permanecido desde que estalló el levantamiento contra el régimen por todo el país en octubre de 2019. Habíamos pasado de la euforia de la revolución, de reclamar nuestras plazas públicas y bailar entre nosotros en las calles, a lo surrealista de los toques de queda, las mascarillas, y las imágenes perturbadoras de los entierros masivos en Italia y Nueva York. En el sofocante calor y la humedad de julio y agosto, la realidad de nuestra desaparición, y lo larga y dolorosa que sería, había quedado claramente establecida. Los signos de la descomposición ya estaban allí.

Y luego el mundo estalló a nuestro alrededor.

Poco después de la explosión, los llamamientos para pedir sangre cero negativo estuvieron sonando por toda la ciudad y más allá para nuestros miles de heridos. Me puse dos mascarillas y conduje hasta el hospital Hôtel-Dieu para donar. Mis neumáticos crujieron sobre los cristales rotos durante todo el viaje, a pesar de que estaba a kilómetros del epicentro de la explosión. Me di cuenta de mi error rápidamente a medida que me acercaba al hospital: era un automóvil más en medio del tráfico que transportaba a los heridos en busca de ayuda y familiares que venían a buscar a sus seres queridos desaparecidos. Un voluntario de la Cruz Roja saltó de una ambulancia, agitando los brazos, gritando y suplicando a los automóviles que se movieran para dejar pasar a la ambulancia. Salí de la carretera lo más rápido que pude, pero en la oscuridad, en medio de los crujidos, me asombró la visión apocalíptica de los autos y la gente que los conducía. Cáscaras de metal, con todas las ventanillas voladas, y sus conductores, algunos gritando por los teléfonos, otros silenciosos y angustiados, con los ojos muy abiertos, las luces delanteras iluminando fragmentos de vidrio rotos. 

Mi mente ansiosa, que durante años había controlado y atemperado el miedo a base de hacer listas, hizo otra más para la ciudad: encontrar a los desaparecidos, ayudar a los heridos, enterrar a los muertos, vengarnos.