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10/05/2022

SEVIM DAĞDELEN
Depuis la base de Ramstein, l'Allemagne suit le programme de guerre US

 

Sevim Dağdelen, Junge Welt, 27/4/2022

Traduit par Le Cri des Peuples

Sevim Dağdelen (Duisburg, 1975) est membre du Bundestag allemand (chambre basse fédérale) depuis 2005 pour Die Linke (le parti de gauche). Elle est présidente  de la Commission des Affaires étrangères et porte-parole du groupe parlementaire pour la politique internationale et le désarmement.

Négociations pour la paix, au lieu de Panzers pour la guerre !


Ce n'est pas le moment de se laisser prendre à la propagande de guerre. Le nouveau militarisme met au défi notre résistance.

La guerre en Ukraine n'est plus qu'une question d'armes, d'armes, d'armes. Plus d'armes et des armes toujours plus lourdes. Tous les tabous de l'après-guerre tombent. La diplomatie est passée par pertes et profits.

Un nouveau militarisme allemand dans le sillage du militarisme américain est le point de référence de ce gouvernement allemand. Alors que le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, est à Moscou pour promouvoir un cessez-le-feu rapide et la fin de la guerre, les membres de l'OTAN poussent l’alliance militaire à faire la guerre à la Russie.

Les soldats ukrainiens ne sont qu'un moyen de parvenir à une fin. Entre-temps, l'objectif est devenu de porter la guerre en Russie même.

Ramstein est la grande base aérienne usaméricaine dans le sud-ouest de l'Allemagne.

Ramstein signifie guerre

L'OTAN est préoccupée par la victoire et rien d'autre. À cette fin, Washington a convoqué une réunion spéciale des représentants de l’industrie d’armement à la base aérienne américaine de Ramstein, en Rhénanie-Palatinat.

Au lieu de soutenir Guterres et de considérer le conseil de guerre américain sur le sol allemand comme un affront politique calculé à la souveraineté démocratique [de l'Allemagne], le gouvernement SPD/Verts a envoyé la ministre de la défense Christine Lambrecht pour y participer et a annoncé qu'il allait de l'avant à toute vapeur : le gouvernement du SPD [sociaux-démocrates], des Verts et du FDP [libéraux-démocrates] livre maintenant des chars allemands à l'Est, comme cela lui a été exigé. Jusqu'à la victoire. Il ne doit pas y avoir de paix négociée.

L'ambassadeur ukrainien et militant néonazi Andrij Melnyk s'est finalement imposé à la table du cabinet du chancelier Olaf Scholz. Il ne fait aucun doute que les armes allemandes finissent par aller aux bataillons d'extrême droite intégrés à la Garde nationale et à l'armée ukrainienne, et personne au sein du gouvernement allemand ne montre la moindre inquiétude à ce propos.

« Guépard », « Martre », « Puma », « Renard », « Boxer », « Léopard » : ce qui ressemble à la liste inoffensive de l'encyclopédie « La vie des animaux, par Grzimek » menace de devenir le programme d'extension du conflit ukrainien en une troisième guerre mondiale contre la puissance nucléaire russe. En fournissant des armes lourdes, l'Allemagne et l'OTAN deviennent de facto des cobelligérants dans la guerre.

Le militarisme défie notre résistance

La situation est brûlante. Et l'administration américaine jette de l'huile sur le feu, ce qui permet au gouvernement allemand de s’enflammer à son tour. Le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a annoncé à Ramstein que Washington remuerait « ciel et terre » pour armer l'Ukraine en vue d'une nouvelle guerre. Et le sous-secrétaire d'État parlementaire britannique aux forces armées, James Heappey, déclare à Kiev qu'il est légitime d'attaquer la Russie avec des armes britanniques et de mener des frappes sur son territoire.

Lambrecht fournit les chars allemands qui seront utilisés pour gagner la guerre d'usure. Ramstein est le symbole d'un programme de guerre de l'OTAN. Les gagnants ont déjà été déterminés : les fabricants d'armes. Ce programme est mené sur le dos des populations en Europe. Ce n'est pas le moment de se laisser duper par la propagande de guerre. Le nouveau militarisme met au défi notre résistance.


06/02/2022

MILENA RAMPOLDI
« Impossible ici » : un livre plus que jamais d'actualité
Conversation avec Rudolph Bauer sur le roman de Sinclair Lewis

Milena Rampoldi, ProMosaik, 6/2/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

L'écrivain usaméricain Sinclair Lewis est né le 7 février 1885 et mort en 1951. En 1930, il fut le premier USAméricain à recevoir le prix Nobel de littérature. Lewis était bien informé sur la montée du nazisme grâce à sa deuxième femme, Dorothy Thompson. Elle était correspondante de presse à Berlin et avait même interviewé Hitler en personne. Son roman de 1935 It Can't Happen Here sur l'élection d'un président autoritaire était à la fois une réaction à la montée d'Hitler et une aide à la campagne électorale de Franklin D. Roosevelt, dans sa confrontation politique avec le radical Huey Long, un « menteur inculte à la vision du monde idiote » qui s'en prenait agressivement aux minorités et qui est appelé Berzelius « Buzz » Windrip dans le livre. Le roman a connu un grand succès aux USA et a eu un fort impact politique. Édité avec une traduction de Raymond Queneau en 1937 par Gallimard, réédité en 1953, il a été réédité par les Éditions La Différence en 2016 et 2019. À l'occasion du 137e anniversaire de la naissance de l'écrivain, nous nous sommes entretenus sur l'actualité de ce livre avec l'artiste, poète, chercheur en sciences sociales et militant pour la paix allemand Rudolph Bauer .


Pourquoi « It can't happen here » de Sinclair Lewis est-il si actuel aujourd'hui ?

L'actualité du roman de Sinclair Lewis publié en 1935 aux USA, It Can't Happen Here, ressort déjà du titre. La conviction que « ça ne peut aps se passer ici » correspond à la conviction de nombreuses personnes que l'histoire ne se répète pas, que les événements survenus dans un pays ne se produiront pas dans un autre. Le retour d'un système totalitaire d'inspiration fasciste, tel qu'il a régné en Allemagne à partir de 1933 et dans les pays envahis par l'Allemagne à partir de 1939 jusqu'à la capitulation à la fin de la guerre en 1945, est totalement exclu et impensable. Jusqu'à présent, une grande partie de la population ne doute pas que les mesures d'urgence prises en raison du COVID-19 visent uniquement à assurer le bien-être sanitaire des personnes. Une deuxième raison de l'actualité du roman est le personnage fictif de Doremus Jessup, l'éditeur sexagénaire du journal provincial Daily Informer. Jessup incarne cette partie du milieu intellectuel qui se considère comme éclairée et politiquement indépendante. Les journalistes, rédacteurs et commentateurs de nos médias actuels lui ressemblent sur ce point. Ils n'ont pas adopté et n'adoptent pas de position objective ou critique en matière de pandémie et de mesures gouvernementales, mais se font les propagandistes de la politique officielle. Pour citer une troisième référence au présent, la plupart des gens soi-disant de gauche, tels que nous les trouvons dans des partis et des organisations comme Attac ou dans les syndicats, leur ressemblent également. Même là où ces pseudo- et quasi-gauchos sont sceptiques vis-à-vis de la politique gouvernementale, ils ne demandent pas le retour à la démocratie, mais des mesures étatiques plus sévères, une action plus brutale de la police, des interdictions professionnelles, l'obligation de porter un masque et une vaccination obligatoire qui balaie toutes les objections scientifiques et les doutes concernant les expériences de thérapie génique. Ils ne veulent pas admettre qu'il existe des signes fascistes et des parallèles.

Que signifie pour vous le fascisme ? Comment peut-on décrire le paradigme fasciste ? À quoi reconnaît-on le fascisme ?

À ses origines, le fascisme était un mouvement social. Il est né d'une réaction des classes sociales qui voyaient leur avenir menacé par des crises fondamentales de nature économique, sociale et politique. Cette menace concernait la classe ouvrière, la classe moyenne des artisans et des employés ainsi que les fonctionnaires, mais aussi les entrepreneurs. Le mouvement fasciste a d'abord englobé un large éventail d'approches idéologiques, principalement nationalistes, réactionnaires et antidémocratiques, ainsi que des objectifs de politique d'expansion et de puissance. Plus tard, le terme de fascisme a été utilisé dans un sens plus large, de manière à englober l'ensemble des sous-systèmes et institutions politiques, sociaux et économiques issus de ce mouvement. Si l'on compare les manifestations historiques du fascisme avec sa résurgence actuelle, nous trouvons, outre une série de points communs, des différences graduelles. Outre ses racines de crise, la forme de domination du fascisme d'hier et d'aujourd'hui a en commun : premièrement, un système politique totalitaire qui élimine les droits démocratiques fondamentaux et réprime toute opposition ; deuxièmement, une idéologie communautaire agressive qui constitue le fondement de la cohésion sociale et qui s'appuie et se précipite sur des images de l'ennemi, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur ; troisièmement, l'ordre économique du corporatisme. Dans le corporatisme, l'appareil d'État favorise d'une part les intérêts du capital. D'autre part, l'appareil du pouvoir s'appuie sur la promotion, la bienveillance et le patronage de la part du grand capital. Nous pouvons donc distinguer en termes de paradigmes trois éléments du fascisme et désigner les critères suivants, qui constituent une réponse aux crises politiques, sociales et économiques : (a.) le régime politique totalitaire, (b.) l'idéologie communautaire fasciste à proprement parler et (c.) le corporatisme politico-économique.

Dans l'énumération des éléments du fascisme, où peut-on les situer dans le système de santé et dans la médecine ? Peut-on observer aujourd'hui une fonction similaire à celle de l'époque dans la relation entre la médecine et le fascisme ? Je pense par exemple au rôle particulier du virus, de la virologie et de la médecine, mais aussi du système de santé et de l'industrie pharmaceutique.

Les parallèles entre l'époque et aujourd'hui sont frappants. Le système nazi utilisait des catégories biologiques et biopolitiques pour différencier les « Volksgenossen [compagnons ethniques] aryens dignes de vivre » des « Volksschädlinge [nuisibles à l’ethnie] indignes de vivre ». Aujourd'hui encore, ces distinctions résonnent lorsque l'on parle d'un côté de la « solidarité avec les faibles et les malade », et de l'autre du comportement « nuisible à la communauté » des « réfractaires au masque » et aux « vaccins », qui sont traités d’« irresponsables » et d' « égoïstes » et exclus. Sous le fascisme nazi, les médecins servaient d'agents de sélection du point de vue de la politique démographique et de l'eugénisme. Ils classaient les personnes dans des catégories telles que « apte au travail » et « inapte au travail », « apte à la guerre » et « inapte à la guerre », « apte à la procréation » et « inapte à la procréation ». En coopération avec l'Institut Robert-Koch, qui est à nouveau actif aujourd'hui en Allemagne, et avec les laboratoires de l'industrie pharmaceutique, ils étudiaient les dangers des virus et des bactéries ou l'effet des médicaments et des vaccins. Ils ont mené des expériences humaines meurtrières. Comme aujourd'hui, les médecins et leurs organisations professionnelles étaient hautement considérés comme des piliers du régime politique totalitaire. Comme à l'époque, les gouvernants s'appuient sur les résultats et les calculs des virologues, des épidémiologistes et des médecins, tout en supprimant massivement les résultats contraires. Comparable à l'idéologie fasciste de la communauté nationale de l'époque, le régime hygiéniste répressif sert à produire une idéologie du « nous » sur la base de la peur et de la panique générées par les médias et à l'aide de la symbolique des masques et de la distanciation. Enfin, l'interaction entre l'État et l'économie se répète aujourd'hui encore, lorsque des milliards sont dépensés, voire gaspillée, pour rembourser des revenus manquants - par exemple à la compagnie aérienne allemande Lufthansa - et pour soutenir publiquement des programmes de recherche et de développement.

01/02/2022

EVA MENASSE
La querelle d’Allemands sur « l‘antisémitisme » : un bataclan hystérique sans rime ni raison

Pourquoi il faut enfin mettre un terme à une politique symbolique qui détourne l'attention de la lutte contre la haine et les crimes réels

Une tribune d’ Eva Menasse, Die Zeit Nr. 5/2022, 27/1/2022 

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

L'écrivaine Eva Menasse. Photo Andreas Arnold/dpa

Eva Menasse, née en 1970 à Vienne, est l'une des plus grandes écrivaines de langue allemande. Elle a reçu le prix Bruno Kreisky en 2021 pour son dernier roman "Dunkelblum". Elle vit à Berlin. Son seul livre en français, « Vienna », est paru en 2008 aux éditions Folies d’Encres, étrangement rangé dans la catégorie « Fictions -Allemagne-Domaine juif », dans une traduction d’Éva Perrot.

Le débat allemand sur l'antisémitisme est plein d'excités qui se livrent à une surenchère de politique symbolique. Tous les autres - l'opinion publique tout à fait sensibilisée à la question ainsi que les juifs lambda qui ne sont pas des fonctionnaires ou des leaders d'opinion – lui ont depuis belle lurette tourné le dos, frustrés. Peut-être que l'un ou l'autre a déjà été touché par l'antisémitisme, cela peut aussi arriver aux Juifs. Les politiciens symboliques, quand ils passent l'arène au kärcher, ne sont pas très précautionneux.

L'antisémitisme (cru, brutal, dangereux pour la vie) existe-t-il ? Oui, et pas qu’un peu. Comme toute haine, il s'est développé de manière exponentielle grâce aux médias asociaux. Si nous n'étions pas si accro aux applications gratuites qui volent des données, nous devrions nous demander pourquoi nous acceptons une flambée de violence physique et psychique comme aucune invention n'en a provoqué à elle seule depuis la poudre noire. Outre les cartels numériques, ce sont surtout les gardes du corps qui en profitent : des politiciens locaux aux professeurs d'université en passant par les cabarettistes et les virologues, le groupe de personnes qui se font accompagner par des tontons flingueurs et qui doivent garder leur adresse secrète croît rapidement.

Mais ce n'est pas seulement la haine démultipliée (qui mène directement à des crimes comme ceux de Kassel, Hanau, Halle) qui nous explose à la figure, c'est aussi un moralisme complètement déréglé provenant de sources numériques tout aussi troubles. De petits groupes d’agitpropistes intransigeants ont pris le contrôle d'une grande partie du discours et infecté leur public, qui adopte désormais un comportement excessif, irréconciliable et menaçant, y compris au nom de nobles concepts tels que « l'égalité », « la diversité » ou justement « la lutte contre l'antisémitisme ».

Le groupuscule (6 personnes) pompeusement nommé Alliance contre l’antisémitisme (Bündnis gegen Antisemitismus) met l’image suivante en tête de console de son blog, surmontée par ce texte :
« -Dis donc, j’ai écrit récemment un essai contre le Hamas
-Super ! Mais nous, on préfère l’Air Force ». No comment [NdT]

L'« Alliance de Kassel contre l'antisémitisme », qui a déclenché le scandale bidon  de la Documenta concernant des attitudes prétendument antisémites parmi les artistes invités à la 15ème Documenta, en fait partie. Ses « recherches » ont été reprises par des médias de qualité comme la ZEIT et largement discutées (ZEIT n° 3/22). Comme ça vise des antisémites, ça doit être plus ou moins vrai, non ?

12/01/2022

KOPI
Prise de position sur les accords de la coalition « feu tricolore » allemande concernant Israël/Palestine - pour une autre politique au Proche-Orient

 

Cercle allemand de coordination Palestine Israël (KoPI), 11/1/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Au gouvernement fédéral de la République fédérale d'Allemagne, Monsieur le Chancelier fédéral Olaf Scholz

Aux membres de la commission des Affaires étrangères et de la commission des droits de l'homme et de l'aide humanitaire

Aux groupes parlementaires du Bundestag : Bündnis 90 die Grünen, CDU, FDP, Die Linke, SPD

Aux destinataires respectifs :

Il ne peut y avoir de paix au Proche-Orient sans paix en Israël/Palestine. Nous, le « Deutsche Koordinationskreis Palästina Israel - für ein Ende der Besatzung und ein gerechten Frieden » (Cercle allemand de coordination Palestine-Israël - pour la fin de l'occupation et une paix juste), sommes une alliance nationale et internationale de 34 groupes de paix, de droits humains et de solidarité travaillant à l'échelle nationale et régionale. Nous nous adressons au gouvernement fédéral en lui demandant instamment de transformer la déclaration d'intention sur Israël et la Palestine convenue dans le contrat de coalition, ainsi que la politique étrangère basée sur des valeurs si souvent déclarée, en un processus de paix actif. Dans notre prise de position, nous avons donc tenté d'expliquer comment une politique basée sur les droits humains et le droit international pouvait conduire à la paix et avons formulé des recommandations correspondantes pour une autre politique au Proche-Orient.

Le nouveau gouvernement fédéral s'est engagé à protéger les droits humains « en tant qu'élément indispensable d'une politique étrangère réussie et crédible ». Nous soutenons pleinement cette démarche et estimons que ce critère doit également être appliqué à Israël et à la Palestine. Nous saluons également le fait que l'accord de coalition approuve la poursuite du soutien à l'UNRWA.

La raison d'État si souvent invoquée pour la sécurité d'Israël ne doit cependant pas servir de couverture aux violations israéliennes du droit international et des droits humains.

Nous, Allemands, avons une responsabilité particulière envers le peuple juif - cela ne fait aucun doute - mais aussi envers le peuple palestinien, qui a été expulsé suite à la création de l'État d'Israël. En même temps, en tant qu'amis, nous devons poser les mêmes exigences à Israël qu'à tous les États du monde.

02/01/2022

MILENA RAMPOLDI
« Dans cette crise coronavirale, la plupart des personnes de gauche sont victimes de leur foi en l'État » : Michael Schneider sur la "prise transnationale de pouvoir biopolitique " en cours

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

J'ai parlé avec le professeur Michael Schneider (né en 1943) du thème de la COVID-19 et du rapport entre la médecine et le totalitarisme. Schneider est un écrivain et un socialiste engagé, connu entre autres pour avoir participé au mouvement étudiant de 1968, pour être l'auteur de « Neurose und Klassenkampf »[Névrose et lutte des classes, toujours pas traduit en français après 53 ans, NdT] et pour avoir fondé le premier théâtre de rue socialiste à Berlin-Ouest. Il se distingue par sa critique perspicace du statu quo, et donc aussi de la dégénérescence « coronavirale » régnante, qui contient de nombreux éléments non seulement politiques, mais aussi névrotiques. Mais elle est différente. Le pouvoir est différent aujourd'hui. Et le totalitarisme, aujourd'hui est différent.

 

Dans cette ère coronavirale, le lien entre médecine, pouvoir et totalitarisme échappe à beaucoup, pourquoi en est-il ainsi ?

Si le lien entre médecine, pouvoir et totalitarisme échappe à tant de gens dans la crise du Corona, c'est avant tout à cause de la nature de ce nouveau récit, extrêmement raffiné et efficace dans son impact sur la psychologie des masses : Que le Sras-Cov-2 est un virus tueur qui menace l'humanité entière et contre lequel il faut « faire la guerre », comme l'a annoncé le président français en avril 2020.

En temps de guerre et de crise, le gouvernement et les citoyens se serrent presque toujours les coudes. La « guerre contre le Corona » et ses nouveaux « mutants dangereux » ressemble à 1984 d'Orwell, où les gens sont constamment mobilisés et poussés dans des guerres fictives contre de nouveaux ennemis que personne ne voit jamais. Plus sophistiqué encore, voire d'un génie quasi sadique (au sens de la guerre psychologique) : le récit (concocté par les services secrets et les think tanks usaméricains) d'un ennemi invisible et corrosif qui peut frapper n'importe où et n'importe quand et qui peut se cacher en chacun de nous, chez ton voisin, ton collègue de travail, même chez tes proches les plus chers et a fortiori en toi-même.

Le postulat du « malade sans symptôme », qui met en danger tous les autres en tant que « super-contaminateur », est particulièrement insidieux, en ce qu’il alimente la suspicion de tous contre tous et conduit à un renversement complet de la charge de la preuve : dans la lutte contre l'ennemi invisible, tous les hommes ne sont pas potentiellement en bonne santé, mais potentiellement malades. Chaque personne est un cas suspect non encore vérifié et un danger et doit prouver son innocence par des constatations (tests) ou des vaccinations actualisées au jour le jour. S'il ne le fait pas, la mise à l'écart et les restrictions de mouvement sont des mesures d'autodéfense autorisées par la société.

Ce récit est nouveau et a du succès notamment parce qu'il met à son service avant tout des idéaux communautaires tels que la solidarité, la responsabilité envers autrui, etc. qui sont justement chers à la gauche. C'est pourquoi sa nature perfide n'est pas reconnue par la plupart des gauchistes, des sociaux-démocrates et des socialistes de gauche, d'autant plus que ces derniers sont justement devenus les victimes de leur foi en l'État en ce moment, lors de la crise du Corona : le fait qu'après trente ans de privatisations néolibérales et de politiques de coupes claires (notamment dans le domaine de la santé), l'Etat, jusqu'alors faible, prenne tout à coup les rênes et fasse, semble-t-il, de la santé des citoyens la maxime suprême de son action, est considéré par eux comme la preuve de la dimension éthique retrouvée de la politique. Mais pourquoi les élites dirigeantes, par ailleurs sans scrupules, auraient-elles décidé d'arrêter la machine mondiale du profit face à un agent pathogène qui touche presque exclusivement les « improductifs », les plus de 80 ans ?

 

John Melhuish Strudwick, Un fil d'or, 1885

Dans quelle mesure le pouvoir en cette époque est-il différent du pouvoir au sens traditionnel du terme ?

Contrairement aux dictatures traditionnelles et aux systèmes totalitaires, qui sont ou étaient pour la plupart organisés sur une base nationale (ce qui n'excluait nullement des alliances entre eux - il suffit de penser aux puissances fascistes de l'Axe, l'Allemagne, l'Italie et le Japon) et qui éliminaient leurs opposants politiques ou les concentraient dans des camps, nous avons cette fois affaire à une prise de pouvoir biopolitique transnationale qui « commence au niveau de la gouvernance mondiale et s'immisce profondément dans la souveraineté de l'individu », comme l'a montré van der Pijl, professeur de politique internationale à l'université du Sussex, dans son éblouissante étude States of Emergency: Keeping the Global Population in Check : « L'instauration de l'état d'urgence dans pratiquement le monde entier était avant tout une mesure politique, dont il a été démontré qu'elle avait été préparée de longue date et coordonnée au sein d'un certain nombre de groupes de réflexion transnationaux et d'organisations supranationales telles que l'OMS et la Banque mondiale. Sur leurs conseils et leurs instructions explicites, les gouvernements ont pris leurs populations à la gorge. Après tout, il s'agit de la survie de l'ordre social existant, qui est à l'agonie sur le plan social, économique et écologique ».

Le programme mis en œuvre dans le sillage de la « pandémie », le soi-disant « Great Reset » (comme l'indique l'ouvrage programmatique du même nom de Klaus Schwab et Thierry Malleret.) n'a toutefois rien à voir avec la santé. Il s'agit plutôt de maintenir au pouvoir l'oligarchie, la classe dirigeante transnationale, qui se concentre autour d'un nouveau bloc de pouvoir composé de services secrets, de géants de l'informatique et de conglomérats médiatiques.

15/06/2021

L'accusation d'antisémitisme en action : en Allemagne, il est interdit de critiquer l'État d'Israël

Suitbert Cechura, Telepolis, 13/6/2021

Traduit par Fausto Giudice

Le Dr. Suitbert Cechura, est un psychologue diplômé et psychothérapeute allemand, professeur de travail social (soins de santé/médecine sociale) à l'université protestante des sciences appliquées de Rhénanie-Westphalie-Lippe à Bochum.

Toute personne qui, en tant qu'Allemande, exprime des doutes sur l'État d'Israël et ses activités politico-militaires court le risque d'être qualifiée d'antisémite. Car, encore et toujours, la critique d'Israël est assimilée à la critique raciste des Juifs, à la haine des Juifs.

Alors les différenciations, que les experts connaissent bien sûr, cessent immédiatement. Dans l'opinion publique, la différence entre la condamnation générale des juifs - égale à l'antisémitisme - et une évaluation critique de la politique israélienne ou de la raison d'être de cet État - égale à l'antisionisme - est alors volontairement amenée à disparaître. C'était le cas ces dernières semaines, lorsque le conflit au Moyen-Orient s'est aggravé et que des manifestations et des rassemblements ont eu lieu dans les rues d'Allemagne.

Les raisons de cette situation devraient être examinées de plus près, et sans les aprioris partisans prescrits sur le sujet dans ce pays.

Adenauer et Ben-Gourion, 1960

 Le point de départ : une manifestation contre une fête de la guerre

Suite à la provocation d'Israël à la mosquée Al-Aqsa, à l'obstruction faite aux musulmans palestiniens de prier à cet endroit, et à l'expulsion des Palestiniens de leurs maisons à Jérusalem-Est, une confrontation militaire a eu lieu entre Israël et le Hamas. Cela a également déclenché une série de manifestations en Allemagne - notamment des marches et des jets de pierres devant des synagogues, des discours contre les Juifs et l'incendie de drapeaux israéliens.

La presse ne nous apprend pas grand-chose sur ce dont les Juifs sont accusés, on est surtout informé sur le fait des discours de haine. Les politiciens ont immédiatement pris la parole, y compris le président fédéral Frank-Walter Steinmeier :

« La haine des Juifs - peu importe par qui, nous n’en voulons pas et ne la tolérerons pas dans notre pays », a déclaré M. Steinmeier au journal Bild. Il a ajouté que rien ne justifiait la menace pesant sur les Juifs en Allemagne ou les attaques contre les synagogues dans les villes allemandes.

21/05/2021

La résolution du comité directeur du parti Die Linke, « Stop à la violence en Israël et en Palestine » : une nouvelle courbette devant la « raison d'Etat »

Groupe de travail régional pour une paix juste au Proche-Orient de DIE LINKE Basse-Saxe, LAG Nahost 19 mai  2021

Original : Stellungnahme zum Beschluss des Parteivorstandes: Stoppt die Gewalt in Israel und Palästina

Traduit par Fausto Giudice

NdT : L’ensemble des politicien·nes allemand·es, à commencer par la chancelière Merkel, rabâchent que le soutien inconditionnel à Israël relève de la « raison d’État » de l’Allemagne. La direction du parti Die Linke vient de leur emboîter le pas. Mais la base du parti se rebiffe, comme les militant·es qui, à Hanovre, animent le groupe de travail pour une paix juste au Proche-Orient. Voici leur réponse à la résolution adoptée par le comité directeur (Parteivorstand) de Die Linke.

Le comité directeur du parti Die Linke (La Gauche) a adopté le 15 mai une résolution dont le texte se trouve ici : www.die-linke.de/partei/parteidemokratie/parteivorstand/parteivorstand/detail/stoppt-die-gewalt-in-israel-und-palaestina/

Voici notre position sur ce texte :

Il y a deux façons de voir ce qui se passe en Israël/Palestine.

Toute personne qui croit que le statu quo est un « conflit » tragique et mutuellement symétrique et NON un état permanent d'oppression systématique et unilatérale - une dictature militaire comme réalité d'occupation depuis 54 ans - a du mal à expliquer l'escalade actuelle. Qui, en outre, annonce la couleur dès la première ligne et attribue l'escalade en premier lieu aux roquettes lancées depuis Gaza, doit cependant, en plus, ignorer délibérément l'ensemble des événements survenus pendant le Ramadhan, bien avant la première roquette du Hamas (le lundi 10 mai au soir). C'est ce que font la presse bourgeoise, le gouvernement allemand, attaché à sa seule raison d'État, et, malheureusement, aussi la résolution du comité directeur du parti du 15 mai 2021.

Ce « calme » censé avoir régné des derniers mois jusqu'au début d'avril 2021, le début des provocations israéliennes à la Porte de Damas, était-il alors une véritable coexistence pacifique quotidienne en Israël ? Ceux qui voient les choses ainsi, qui ont cru à une telle « idylle », doivent maintenant être surpris.

Tout d'abord, d'un point de vue purement chronologique, selon la lecture de la résoliution, la « violence », les échanges de « tirs » n'auraient commencé qu'à la fin du Ramadan, le lundi soir (10 mai) avec la première roquette du Hamas. On peut le voir ainsi - c'est le mainstream bourgeois [1]. C’est alors ne pas considérer les meurtres et les blessures des manifestants palestiniens pendant les semaines précédentes comme de la violence, mais comme une qualité différente, moins dramatique et donc apparemment comme un état normal d'une « coexistence à égalité ».

Ainsi, quiconque, comme le comité directeur dans sa résolution, fait commencer « l'escalade de la violence » le 10 mai - date des premiers tirs de roquettes du Hamas depuis Gaza - doit avoir déjà fait abstraction de la campagne constante et en escalade de nettoyage ethnique pour une Jérusalem juive ethniquement pure, comme à Sheikh Jarrah ; sans parler de la réalité quotidienne de l'occupation brutale de la Cisjordanie et de l'étranglement de Gaza. 


-Mais où sont donc les courageux défenseurs de gauche des opprimés quand des milliers de Palestiniens sont virés à coups de matraque de leurs maisons pour faire la place à des colons israéliens ?
-D'abord on prend un capuccino puis on va à la manif antiraciste, s'il ne pleut pas
Dessin de Karsten Schley

20/05/2021

ANDREAS ZUMACH
Le rôle de l'Occident dans le conflit au Moyen-Orient : un rituel de professions de foi frelatées

 Andreas Zumach, taz, 18/5/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Andreas Zumach (Cologne, 1954) est correspondant du quotidien allemand die Tageszeitung (taz) auprès del’ONU à Genève depuis 1988. Il fait partie de l’Alliance pour la justice entre Israéliens et Palestiniens (BIP)

L'escalade au Moyen-Orient trouve également son origine dans l'inaction de l'Occident dans le passé. Les appels au dialogue sont malhonnêtes.

Qui expliquera à Angela Merkel, Gregor Gysi, Heiko Maas et maintenant aussi Annalena Baerbock que la « raison d'État » de l'Allemagne, qu'ils invoquent à l'égard d'Israël, est un concept déplacé, voire contre-productif ? En fait, il s'agit de la responsabilité particulière de l'Allemagne et de tous ses citoyens, pour des raisons historiques, de s'opposer résolument à toute forme d'hostilité à l'égard des Juifs et de défendre une existence sûre et durablement non menacée d'Israël.



Staatsräson (Raison d'État), par petwall, 2013

 Toutefois, cela ne peut et ne pourra exister que lorsque le droit des Palestiniens à l'autodétermination étatique, inscrit dans le droit international depuis 1947, sera mis en œuvre et que les droits de l'homme universels seront également devenus une réalité pour eux. Ni l'un ni l'autre ne sont possibles tant qu'un gouvernement israélien continue d'occuper et de coloniser la Cisjordanie en violation du droit international, d'isoler la bande de Gaza et de s'accrocher à sa revendication d’exclusivité sur l'ensemble de Jérusalem.

C'est le cœur du conflit. Le désespoir et la radicalisation des Palestiniens, leur soutien au Hamas, la fréquence et la férocité de la guerre et de la violence - tout cela continuera de croître tant que ce conflit central ne sera pas enfin abordé et surmonté.

19/05/2021

Ras l’bol de l’hystérie pro-israélienne en Allemagne

Abi Melzer, Der Semit, 19/5/2021 

Traduit par Fausto Giudice

Abraham (Abi) Melzer (Samarcande, 1945) est un éditeur, écrivain et blogueur juif allemand qui a grandi en Israël et a émigré avec sa famille en Allemagne en 1958.

 L'hystérie qui règne en Allemagne parmi les politiciens et dans les médias face aux événements en « Terre sainte », comme on appelle Israël sur la ZDF [deuxième chaîne de télévision publique], est devenue insupportable. 

On n’a plus envie de critiquer cette hystérie, car cela revient à essayer de verser de l'eau dans un seau dont le fond est troué. Les nuits de bombardements sur Tel Aviv ressemblent effectivement aux nuits de bombardements sur Gaza, du moins en ce qui concerne la peur de la population, mais trop d'Israéliens acceptent malheureusement les mensonges de leur gouvernement, et en Allemagne ce n'est pas différent. Occupants et occupés ont peur d'une guerre imminente, d'un avenir incertain. Dans une guerre, il n'y a pas de gagnants, seulement des perdants. Et nous, en Allemagne, nous avons peur des jeunes Palestiniens et Musulmans qui protestent désespérément et nous nous protégeons en les traitant d'antisémites. Lors d'une manifestation pro-israélienne à Munich, une femme juive qui vit en Israël a déclaré qu'elle avait plus peur à Munich qu'à Sderot, où des roquettes provenant de Gaza tombent chaque jour. Ce n'est pas seulement exagéré, c'est complètement écœurant. Selon la police et les médias, la quasi-totalité des rassemblements et des manifestations ont été pacifiques. À quel point faut-il être dogmatique pour ignorer non seulement ce qui se passe en Allemagne, mais aussi ce qui se passe à Sderot.

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                                                                Carlos Latuff

Les Palestiniens sont expulsés de leurs maisons et appartements à Jérusalem-Est depuis des années. Ils doivent laisser la place à des colons juifs national-religieux. Ce qui se passe actuellement à Sheikh Jarrah n'est pas seulement un excellent exemple de purification ethnique et de violence liée à l'occupation israélienne, mais aussi un exemple de la politique impitoyable d'un premier ministre autoritaire et réactionnaire de droite qui est prêt à sacrifier des soldats israéliens et des civils palestiniens uniquement pour détourner l'attention de ses affaires judiciaires et rester au pouvoir. Comme Netanyahou n'a pas de majorité pour former une coalition, il cherche l'escalade à Jérusalem pour creuser un fossé entre ses adversaires politiques, ce qu'il a réussi à faire, puisque le parti arabe Raam, qui était prêt à former une coalition avec les adversaires de Bibi, y a bien sûr renoncé à la lumière des récents développements.

Entretemps, les Palestiniens ont commencé à riposter. Et lorsque cela a été connu au niveau international, les hypocrites journalistiques et politiques du monde entier sont sortis de leurs trous. Sans s'être informés, ils savent quoi écrire : pour Israël d'un côté et en appelant à la haine de l'autre. Le magazine conservateur Focus et ses correspondants Ulrich Reitz et Hugo Müller-Vogg clament haut et fort leur ignorance, et des politiciens comme Heiko Maas (ministre fédéral des Affaires étrangères) et Cem Özdemir [député fédéral des Verts, ancien président du parti, se définissant comme « Souabe anatolien », NdT] ne parlent que d'antisémitisme, comme si cela pouvait expliquer la situation en Israël/Palestine.

Ainsi, Reitz écrit - si je peux commencer par le dernier paragraphe de son pamphlet - que le logo de Paliroots montre une carte d'Israël incluant Gaza et la Cisjordanie aux couleurs palestiniennes, - en d'autres termes : « L'organisation ne reconnaît pas le droit à l'existence de l'État d'Israël ».  Est-ce là une preuve de la politique palestinienne ou une preuve d'interprétations obsessionnelles ? Ce qui est certain, cependant : Israël, en tout état de cause, ne reconnaît pas du tout le droit à l'existence d'un État de Palestine.

Seule une personne qui ne veut rien savoir des conditions sur le terrain peut ne pas comprendre le contexte. Paliroots est une marque déposée pour des produits économiques. Fondée en 2016, la mission de PaliRoots est de sensibiliser le monde à la culture palestinienne en fabriquant des produits spécialisés inspirés de cette culture.

Le logo dessine le contour de l'ancien territoire sous mandat britannique de la Palestine. Comment la marque est-elle censée transmettre l'affirmation politique selon laquelle Israël n'existe pas ou que son droit d'exister n'est pas reconnu ? Au mieux, la marque indique l'origine des produits sur le territoire de l'ancien mandat.

D’ailleurs, si vous louez une voiture en Israël, vous obtenez gratuitement une carte routière. Elle est délivrée par le ministère israélien des Transports. Sur cette carte, tout comme sur la carte de Paliroots, aucune frontière n'est indiquée. La société de location de voitures précise que l'assurance n'est valable que « dans les frontières d'Israël ». Et où sont indiquées les frontières sur cette carte du ministère ? Nulle part ! Il n'y a pas de frontières à trouver. Les cartes de la société de location de voitures sont identiques à celles du gouvernement et ne peuvent être distribuées que sous cette forme.

14/05/2021

Et le Dôme de fer s’étendit sur l’Europe/And the Iron Dome spread over Europe/Y la Cúpula de Hierro se extendió sobre Europa

 FG, Basta Yekfi, 14/5/2021

PALESTINE: SATURDAY MARCH IN PARIS PROHIBITED 
-PEACE
-These messages of hate are intolerable
Palestina: Manifestación prohibida sábado en París
-PAZ
-Esos mensajes de odio son intolerables

Sié
 

15 mai 2021, jour du 73ème anniversaire de la Nakba. À Gaza, on dénombre déjà plus de 103 morts, provoquées par les missiles israéliens, tandis que les missiles palestiniens ont fait sept morts en Israël. Washington, Bruxelles, Paris et Berlin « déplorent la violence » tout en affirmant le « droit à la légitime défense »…mais seulement pour Israël. En ce samedi, partout dans le monde, des gens descendent dans la rue pour affirmer le droit du peuple palestinien à la souveraineté et à la vie. Partout, de Londres à Córdoba, de Berlin à Marseille. Partout, sauf à Paris et à Francfort-sur-le-Main. Le Préfet de police de Paris, sur ordre du ministre Darmanin, a interdit la manif prévue de Barbès à Bastille. Idem à Francfort, où le maire social-démocrate a interdit le rassemblement prévu, tandis qu’un drapeau israélien a été hissé, « en signe de solidarité avec Israël » sur le bâtiment de la Chancellerie d’État du Land de Hesse, à Wiesbaden, dirigée par une coalition de chrétiens-démocrates et de Verts. « La Hesse est un Land ouvert. Nous ne tolèrerons pas l’antisémitisme », a déclaré le Ministerpräsident Volker Bouffier. Le maire social-démocrate de Charlottenburg à Berlin, Reinhard Naumann, a,lui aussi, fait hisser le drapeau israélien sur sa mairie, tandis qu’à Vienne, le chancelier Kurz, menacé de poursuites judiciaires pour corruption, a fait hisser le drapeau bleu et blanc sur le ministère des Affaires étrangères.

À Brême et Hanovre, ces derniers jours, la police allemande a empêché des manifestants de brûler des drapeaux israéliens et engagé des poursuites contre eux. En vertu d’une loi adoptée par le Bundestag il y a un an, ils risquent jusqu’à 3 ans de prison.