12/01/2022

KOPI
Prise de position sur les accords de la coalition « feu tricolore » allemande concernant Israël/Palestine - pour une autre politique au Proche-Orient

 

Cercle allemand de coordination Palestine Israël (KoPI), 11/1/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Au gouvernement fédéral de la République fédérale d'Allemagne, Monsieur le Chancelier fédéral Olaf Scholz

Aux membres de la commission des Affaires étrangères et de la commission des droits de l'homme et de l'aide humanitaire

Aux groupes parlementaires du Bundestag : Bündnis 90 die Grünen, CDU, FDP, Die Linke, SPD

Aux destinataires respectifs :

Il ne peut y avoir de paix au Proche-Orient sans paix en Israël/Palestine. Nous, le « Deutsche Koordinationskreis Palästina Israel - für ein Ende der Besatzung und ein gerechten Frieden » (Cercle allemand de coordination Palestine-Israël - pour la fin de l'occupation et une paix juste), sommes une alliance nationale et internationale de 34 groupes de paix, de droits humains et de solidarité travaillant à l'échelle nationale et régionale. Nous nous adressons au gouvernement fédéral en lui demandant instamment de transformer la déclaration d'intention sur Israël et la Palestine convenue dans le contrat de coalition, ainsi que la politique étrangère basée sur des valeurs si souvent déclarée, en un processus de paix actif. Dans notre prise de position, nous avons donc tenté d'expliquer comment une politique basée sur les droits humains et le droit international pouvait conduire à la paix et avons formulé des recommandations correspondantes pour une autre politique au Proche-Orient.

Le nouveau gouvernement fédéral s'est engagé à protéger les droits humains « en tant qu'élément indispensable d'une politique étrangère réussie et crédible ». Nous soutenons pleinement cette démarche et estimons que ce critère doit également être appliqué à Israël et à la Palestine. Nous saluons également le fait que l'accord de coalition approuve la poursuite du soutien à l'UNRWA.

La raison d'État si souvent invoquée pour la sécurité d'Israël ne doit cependant pas servir de couverture aux violations israéliennes du droit international et des droits humains.

Nous, Allemands, avons une responsabilité particulière envers le peuple juif - cela ne fait aucun doute - mais aussi envers le peuple palestinien, qui a été expulsé suite à la création de l'État d'Israël. En même temps, en tant qu'amis, nous devons poser les mêmes exigences à Israël qu'à tous les États du monde.

Alors que les Israéliens juifs peuvent jouir de la plupart des droits humains, les Palestiniens en sont en grande partie privés, car l'occupation israélienne de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est, de la bande de Gaza et du Golan, qui dure depuis 1967, entraîne des violations permanentes des droits humains, comme le documentent depuis des années B'tselem, Amnesty International et Human Rights Watch, par exemple dans le rapport annuel d'Amnesty.

En décembre 2021, 370 parlementaires européens se sont prononcés contre les expulsions forcées, les expropriations et l'expansion des colonies et ont demandé aux ministres des Affaires étrangères des États de l'UE de prendre des mesures concrètes. Amnesty déclare : Nous demandons au nouveau gouvernement fédéral de dénoncer clairement les violations des droits humains commises par toutes les parties impliquées. Nous ajoutons : également les violations du droit international public.

Pour les mêmes raisons, le nouveau gouvernement fédéral devrait soutenir la Cour pénale internationale, qui enquête sur les violations des droits humains en Palestine et en Israël.

Alors que les Israéliens juifs ont pu réaliser leur droit à l'autodétermination en 1948, les Palestinien·nes en ont été privé·es. Pourtant, à ce jour, 140 États ont reconnu la Palestine en tant qu'État. Malheureusement, ce n'est pas le cas de l'Allemagne. Veillez à ce que la République fédérale d'Allemagne reconnaisse l'État de Palestine, comme l'ont déjà demandé 32 anciens diplomates allemands en 2011. Ce serait un départ réel et convaincant vers une nouvelle politique étrangère allemande.

Le fait qu'en novembre 2021, Israël ait carrément interdit six des organisations palestiniennes de défense des droits humains les plus connues et les mieux établies en les qualifiant de terroristes est inacceptable. Car on ne peut vraiment pas prouver qu'elles ont commis des fautes, comme l'a déjà fait remarquer Josep Borrell. L'interdiction doit être levée. C'est également ce que demande la Haute commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet.

Nous sommes d'accord avec le texte de l'accord de coalition, selon lequel la poursuite de la construction de colonies constitue une violation du droit international. Malheureusement, l'auteur de la construction de colonies n'est pas désigné. Mais la critique doit aussi se traduire par des mesures concrètes, par exemple par la dénonciation de l'accord d'association avec l'UE conformément à l'article 2 de ce traité, si elle ne veut pas rester une phrase creuse comme c'est le cas actuellement. De même, l'UE devrait reconsidérer la participation d'Israël à Horizon Europe et la geler jusqu'à ce qu'Israël garantisse le respect de ses obligations envers les Palestiniens en vertu du droit international, comme le demandent 60 membres du Parlement européen.

Nous sommes d'accord avec vous pour dire que la poursuite de la construction de colonies est le principal obstacle à la création d'un État palestinien indépendant, bloquant ainsi la voie à la paix tant attendue entre la Palestine et Israël. Or, jusqu'à présent, le gouvernement israélien s'est opposé à la création d'un État palestinien souverain.

Nous vous demandons donc :

  • N'acceptez plus - avec l'UE et les USA - les violations du droit international et des droits humains commises par Israël.
  • Prenez des mesures concrètes pour mettre fin à l'occupation israélienne et à la politique de colonisation. Cela vaut actuellement aussi pour les hauteurs du Golan.
  • Faites dépendre toute coopération future -en particulier militaire - avec l'État d'Israël du respect du droit international et des droits humains.
  • Soutenez les enquêtes de la Cour pénale internationale.
  • Faites pression sur l'Autorité palestinienne et le Hamas pour qu'ils garantissent des élections démocratiques dans les territoires occupés.
  • Faites pression sur le gouvernement israélien pour qu'il revienne sur son interdiction des ONG palestiniennes.
  • Exigez des dommages et intérêts pour la destruction par Israël de projets financés par l'UE dans les territoires occupés.
  • Reconnaissez l'État de Palestine.

Dans l'esprit du slogan de l'accord de coalition, osez plus de progrès pour la paix dans la justice pour Israël et la Palestine !

Les porte-parole du KoPI : Gisela Siebourg, Marius Stark, George Rashmavi, Claus Walischewski

Courriel : kontakt[at]kopi-online.de

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