27/09/2021

Lettre de démission de l'Envoyé spécial des USA pour Haïti, Daniel Foote

 

 À L'Honorable Antony Blinken

Secrétaire d'État des USA

2201 C Street NW

Washington, DC 20520

22 septembre 2021

Cher Secrétaire Blinken,

Avec une profonde déception et des excuses à ceux qui recherchent des changements cruciaux, je démissionne de mon poste d'Envoyé spécial pour Haïti, avec effet immédiat. Je ne serai pas associé à la décision inhumaine et contre-productive des États-Unis de déporter des milliers de réfugiés haïtiens et d'immigrants illégaux en Haïti, un pays où les fonctionnaires américains sont confinés dans des enceintes sécurisées en raison du danger que représentent les bandes armées qui contrôlent la vie quotidienne. Notre approche politique d'Haïti reste profondément défectueuse, et mes recommandations ont été ignorées et rejetées, quand elles n'ont pas été rédigées pour projeter un récit différent du mien.

Le peuple haïtien, embourbé dans la pauvreté, otage de la terreur, des enlèvements, des vols et des massacres de bandes armées et souffrant d'un gouvernement corrompu ayant des alliances avec des gangs, ne peut tout simplement pas supporter l’injection forcée de milliers de migrants rentrés au pays et manquant de nourriture, d'abri et d'argent sans une tragédie humaine supplémentaire et évitable. L'État effondré est incapable d'assurer la sécurité ou les services de base, et l'arrivée de nouveaux réfugiés ne fera qu'alimenter le désespoir et la criminalité. L'afflux de migrants à nos frontières ne fera que croître alors que nous ajoutons à la misère inacceptable d'Haïti.

Les Haïtiens ont besoin d'une aide immédiate pour rétablir la capacité du gouvernement à neutraliser les gangs et à rétablir l'ordre par le biais de la police nationale. Ils ont besoin d'un véritable accord entre la société et les acteurs politiques, avec le soutien de la communauté internationale, pour tracer une voie rapide vers la sélection démocratique de leur prochain président et de leur prochain parlement. Ils ont besoin d'une aide humanitaire, d'argent pour distribuer les vaccins COVID et tant d'autres choses.

Mais ce que nos amis haïtiens veulent vraiment, et ce dont ils ont besoin, c'est d'avoir la possibilité de tracer leur propre voie, sans marionnettes internationales ni candidats favoris, mais avec un véritable soutien pour cette voie. Je ne pense pas qu'Haïti puisse jouir de la stabilité tant que ses citoyens n'auront pas la dignité de choisir réellement leurs propres dirigeants de manière équitable et acceptable.

La semaine dernière, les ambassades des États-Unis et d'autres pays à Port-au-Prince ont publié une nouvelle déclaration publique de soutien au Premier ministre de facto non élu, le Dr Ariel Henry, en tant que dirigeant intérimaire d'Haïti, et ont continué à vanter son "accord politique", plutôt qu'un autre accord plus large et plus ancien, élaboré par la société civile. L'orgueil démesuré qui nous fait croire que nous devrions choisir le gagnant - une fois de plus - est impressionnant. Ce cycle d'interventions politiques internationales en Haïti a toujours produit des résultats catastrophiques. De nouveaux impacts négatifs sur Haïti auront des conséquences calamiteuses non seulement en Haïti, mais aussi aux États-Unis et chez nos voisins de l'hémisphère.


 


  

 

Copies à :  

L'honorable T. Nuland, Sous-secrétaire aux affaires politiques L'Honorable B. Nichols, Secrétaire adjoint aux affaires de l'hémisphère occidental
L'Honorable K. Merten, Directeur Général intérimaire

L'Honorable Gregory Meeks, Président, Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis

L'Honorable Andy Levin, membre de la Chambre des représentants des États-Unis


 

ANNAMARIA RIVERA
Le mythe funeste de l'identité originelle

Annamaria Rivera, Comune-Info, 20/9/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Le 13 septembre 2021, le Forum interreligieux du G20, réuni à Bologne, a finalement lancé un appel à l'abolition du mot "race" dans les Constitutions. La France l'a fait il y a trois ans, en abrogeant non seulement ce mot infondé et maléfique, mais aussi la référence aux différences de genre. Et il y a six mois, l'Allemagne a reformulé l'article 3 de sa constitution en ces termes : "Personne ne doit être lésé ou favorisé (...) pour des motifs racistes", au lieu de "en raison de sa race", comme c'était le cas auparavant.

L’initiative du Forum interreligieux du G20 n'est pas la première de ce genre : depuis plusieurs années, la société civile, y compris en Italie, s'organise pour demander l'abolition du terme "race".


 Sawtche Baartman, une femme khoïsan réduite en esclavage et exhibée comme une bête de foire en Europe (ici dans le salon de la duchesse de Berry) pour son large postérieur, devint célèbre sous le surnom de « Vénus hottentote ». Contrainte à la prostitution, elle mourut de pneumonie, syphilis et alcoolisme à Paris en 1815. Sa dépouille est rapatriée en Afrique du Sud en 2002

Un autre terme qui devrait être abandonné, à mon avis, est celui d'ethnie, qui, cependant, bien qu'ayant, en réalité, une valeur discriminatoire, continue à avoir un succès extraordinaire, même dans les milieux intellectuels. Parmi les nombreux exemples, il suffit de mentionner le titre d'un mémoire de licence en sociologie : La discrimination des ethnies Rom. Profils socio-juridiques. Définir la minorité des Rroms, Sintés et Gens du Voyage - en Italie les plus nombreux ainsi que les plus discriminés, marginalisés et méprisés - comme des "groupes ethniques"  signifie en fait contribuer à leur discrimination, leur marginalisation et leur humiliation.

Pourtant, au fil du temps, un certain nombre d'articles et d'essais sont apparus en Italie et ailleurs pour déconstruire ce pseudo-concept et montrer son sens arbitraire et discriminatoire. Le volume le plus important et le plus connu est L’Imbroglio ethnique en quatorze mots clés (Payot, Lausanne, 2000), dont j'ai été l'inspiratrice et la coautrice avec l'historien René Gallissot et l'anthropologue Mondher Kilani).


26/09/2021

RYAN DEVEREAUX
Biden puede estar ejecutando con los haitianos la mayor expulsión de solicitantes de asilo de la historia reciente

“Esto es racismo anti-negro en nuestra política de inmigración. Punto”

Ryan Devereaux, The Intercept, 21/9/2021
Traducido del inglés por Sinfo Fernández, Tlaxcala

La administración de Biden, menos de un año después de entrar en el cargo con la promesa de aportar un nuevo enfoque humanitario al sistema de inmigración de la nación, está llevando a cabo lo que podría ser la mayor expulsión masiva de posibles solicitantes de asilo en la historia reciente de Estados Unidos. Prácticamente ninguno de los expulsados del país -casi todos negros- ha podido pasar por los tribunales, ni podrán hacerlo con el plan actual de la administración.

 

Casi todos los expulsados, incluidas familias y niños, serán trasladados en avión a Haití, un país que la propia administración describió el mes pasado como un  Estado al borde del colapso. Con las expulsiones ya en marcha y la previsión de que se intensifiquen en los próximos días, los defensores de los derechos humanos se preparan para que una pesadilla, ya de por sí espantosa, se convierta en algo mucho más peligroso.

 

“No se me ocurre una forma peor de manejar la situación”, dijo a The Intercept Nicole Phillips, directora legal de Haitian Bridge Alliance, una organización sin ánimo de lucro con sede en San Diego. En las últimas semanas, más de 14.000 hombres, mujeres y niños, la gran mayoría de ellos de nacionalidad haitiana, comenzaron a reunirse bajo un puente en la ciudad fronteriza de Del Río, en Texas. Durante el fin de semana, agentes de la Patrulla Fronteriza montados a caballo se abalanzaron sobre la multitud, blandiendo sus riendas como látigos, cargando contra las personas que llevaban bolsas de comida, gritándoles que volvieran a México y empujándolas a las rápidas aguas del Río Grande.

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GIDEON LEVY
Un soldat israélien jette un vieux contestataire juif à terre : cela ne lui vaut qu’une légère réprimande

Gideon Levy, Haaretz, 26/9/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

Vous voulez entendre une blague ? Le major Maor Moshe a été réprimandé. L'officier du Corps du génie qui a bousculé avec colère un manifestant israélien (juif) non violent, un homme âgé, le jetant brutalement au sol, lui causant des blessures à l'œil et au visage, a reçu une réprimande formelle de son commandant. À quand remonte la dernière fois où vous avez entendu quelque chose d'aussi hilarant ?

L’arrestation violente « à la George Floyd » du militant Tuly Flint, 54 ans, coordinateur du mouvement Combattants pour la paix, dans le sud des collines d'Hébron, samedi

S'il s'agissait d'un civil, il aurait été accusé d'avoir causé des lésions corporelles graves en vertu de l'article 333 du code pénal, un délit passible de sept ans d'emprisonnement. Si ce civil était un voyou récidiviste comme le major Moshe - selon les témoignages de Palestiniens, ce n'était pas le premier incident violent dans lequel il était impliqué - il aurait été emprisonné pour la durée de la procédure pénale, en raison du risque qu'il représente pour le public.

Mais le hooligan des collines d'Hébron n'est pas un civil, c'est un officier des FDI, pour qui tout est permis. Sa réprimande n'est pas une blague, c'est la honteuse réalité : une réprimande pour une conduite digne d'un soldat d'assaut. Il s'agit pourtant d'une punition plus grave que celle infligée aux soldats qui ont tué à volonté des Palestiniens innocents ces derniers mois - à Beita, par exemple, il ne se passe pas un vendredi sans qu'il y ait une victime -  il y a deux jours, le père d'un nourrisson a été tué - mais Moshe a agressé un Juif. Un gauchiste, certes, mais un juif quand même. D'où la réprimande.

25/09/2021

WILLIAM HARTUNG
Las ganancias de la guerra
De cómo las empresas usamericanas se beneficiaron del aumento del gasto del Pentágono tras el 11-S

William Hartung, TomDispatch.com, 21/9/2021

Traducido del inglés por Sinfo Fernández, Tlaxcala


William D. Hartung
(1955)
colaborador habitual de TomDispatch, es el director del Programa de Armas y Seguridad del Center for International Policy. Este artículo es una adaptación de un nuevo informe que escribió para dicho centro y para el Costs of War Project de la Universidad de Brown: “Profits of War: Corporate Beneficiaries of the post-9/11 Pentagon Spending Surge”. @WilliamHartung

Los costes y las consecuencias de las guerras usamericanas del siglo XXI están ya bien documentados: una cifra escandalosa de 8 billones de dólares en gastos y más de 380.000 muertes de civiles, según los cálculos del proyecto Costs of War de la Universidad de Brown. Pero, por desgracia, la pregunta de quién se ha beneficiado más de esta orgía de gastos militares ha recibido mucha menos atención.

https://www.polyp.org.uk/cartoons/arms/polyp_cartoon_Arms_Trade_Profits.jpg

Polyp, Reino Unido

Corporaciones grandes y pequeñas han salido del festín financiero de ese aumento del gasto militar posterior al 11-S con sumas realmente asombrosas. Después de todo, el gasto del Pentágono ha ascendido a un total casi inimaginable de más de 14 billones de dólares desde el comienzo de la guerra de Afganistán en 2001, de los cuales, hasta la mitad (cojan aire aquí), fueron a parar directamente a los contratistas de defensa.

“La billetera está abierta”: La avalancha de contratos militares tras el 11-S

El clima político creado por la Guerra Global contra el Terrorismo, o GWOT (por sus siglas en inglés), como los funcionarios de la administración Bush la apodaron rápidamente, preparó el terreno para los enormes aumentos del presupuesto del Pentágono. En el primer año tras los atentados del 11-S y la invasión de Afganistán, el gasto en defensa aumentó más del 10% y eso fue solo el principio. De hecho, iría aumentando anualmente durante la siguiente década, algo sin precedentes en la historia de EE. UU. El presupuesto del Pentágono alcanzó en 2010 el nivel más alto desde la Segunda Guerra Mundial: más de 800.000 millones de dólares, bastante más de lo que el país gastó en sus fuerzas en el momento álgido de las guerras de Corea o Vietnam o durante el cacareado incremento militar del presidente Ronald Reagan en la década de 1980.

En el nuevo clima político provocado por la reacción a los atentados del 11-S, esos aumentos fueron mucho más allá de los gastos específicamente vinculados a la lucha contra las guerras en Iraq y Afganistán. Como dijo Harry Stonecipher, entonces vicepresidente de Boeing, al Wall Street Journal en una entrevista de octubre de 2001: “La billetera está abierta ahora... Cualquier miembro del Congreso que no vote a favor de los fondos que necesitamos para defender este país va a tener que buscar un trabajo nuevo después del próximo noviembre”.