The Pentagon is shipping dozens of tons of controlled drugs to U.S. military bases around the world, documents obtained by the U.S. Federal Register of Contracts reveal. The U.S. Transportation Command (USTRANSCOM) has contracted with fourteen U.S. airlines to transport military cargo, including sensitive cargo (narcotics) to various locations around the world. The delivery schedule shows a planned total of 47.5 tons of controlled drugs (2018–2023) to U.S. military bases overseas.
The
projected quantity for Romania alone is 10 tons of controlled drugs,
Kosovo is 5 tons, and Estonia is 2 tons, while the projected shipments
of controlled drugs to the other destinations are in a significantly
smaller quantity of 898 kg per base (the quantities shown in the
document are measured in the U.S. unit of lbs, 1 lbs equals 0.453592
kg).
Kosovo — 11 117 lbs (2018–2023) or 5 042 kg
Romania — 21 607 lbs (2018–2023) or 9 800 kg
Malatya — 2803 lbs (2018–2023) or 1271 kg
Erbil — 1457 lbs (2018–2023) or 660 kg
Estonia — 4 516 lbs (2018–2023) or 2 048 kg
The total quantity of controlled drugs to be supplied is 47 560 kg (2018–2023).
US Army — the largest user of controlled drugs in the world
The
U.S. Department of Defense has awarded a $23 million contract
(2020–2025) for the supply of amphetamines, according to another federal
order posted on the U.S. Federal Contracts Register.
According to the contract notice, the annual consumption by the Department of Defense alone is 15.6 million amphetamine tablets.
Amphetamine — a widely used drug in the US military
Les
lexiques frelatés, la rhétorique et les représentations négatives d'autrui ou
la propension à dissimuler des mesures et des institutions racistes et
anticonstitutionnelles derrière des euphémismes sont, à la fois, l'une des
causes et l'un des effets de ce système complexe et multidimensionnel que nous
appelons racisme : un système, souvent sournois, d'inégalités juridiques,
économiques, sociales et de statut ; un système généralement caractérisé par de
fortes inégalités de pouvoir entre les groupes sociaux concernés.
Par
conséquent, pour contrer le racisme, il est utile, mais pas suffisant, de
déconstruire et de démasquer les mots et la rhétorique qu'il utilise ou qu'il
invente, endosse ou affirme comme s'il s'agissait de vérités indiscutables.
Même s'il est insuffisant à lui seul, le travail d'écologie des mots représente
un des moyens pour tenter de décomposer ce qu'Étiennne Balibar appelait la
communauté raciste, ou du moins d'en ébranler la compacité et essayer ainsi de
la mettre en crise.
Cela dit, je
trouve que le terme de hatespeech
(discours de haine), qui est devenu officiel au niveau international, est très
problématique. Ce n'est pas un hasard s'il a été inventé aux USA par un groupe
de juristes à la fin des années 1980, dans un pays où le terme “race” est
utilisé couramment, comme s'il était neutre. La croyance selon laquelle toutes
les insultes, les déclarations, les phrases offensantes et discriminatoires
sont des expressions de haine est, à mon avis, tout à fait infondée.
Même si nous
élargissions le sens du mot “haine” à l'hostilité, l'aversion, le rejet,
l'antipathie, l'inimitié envers certains individus et groupes, nous ne serions
pas en mesure de comprendre toute la gamme des motivations qui inspirent les
mots, les phrases et les discours racistes et discriminatoires, y compris les
discours sexistes et homophobes. Si nous voulions vraiment attribuer les motifs
du discours raciste commun à la sphère des sentiments et des émotions, nous
serions forcés de constater que c'est souvent le mépris, le dédain, la dérision
et la moquerie qui prévalent.
La croyance
de plus en plus répandue selon laquelle le racisme systémique peut être
démantelé en combattant les discours de haine détourne l'attention et l'énergie
du caractère concret des luttes et de la capacité à communiquer de
l'antiracisme.
Ce n'est pas
une coïncidence si, en Italie, l'un des premiers lemmes inventés pour nommer
les immigrants et les réfugiés en bloc a été l'expression napolitaine vu'
cumprà (“tu veux acheter ?”) : on croyait qu'il s'agissait de la phrase
typique avec laquelle le vendeur ambulant étranger typique [sénégalais, bien
sûr, NdT] s'adressait aux passants et elle était basée sur la
généralisation arbitraire selon laquelle tous les migrants sont au mieux de
misérables colporteurs. Par ailleurs, les représentations véhiculées par les
médias et parfois par les institutions elles-mêmes tendent le plus souvent à
occulter ou à minimiser le rôle productif réel joué par les travailleur·ses
migrant·es et donc leur contribution à l'économie des différents pays
européens.
En outre, je
ne crois pas du tout que ces hommes politiques et représentants d'institutions,
qui ont l'habitude de proférer les pires insultes et obscénités racistes (les
entrepreneurs politiques du racisme, comme je les ai appelés par le passé)
soient mus par une quelconque passion ou un quelconque sentiment. Au contraire,
ils sont guidés par une idéologie et une stratégie très précise : ils visent à
obtenir un consensus, en détournant le ressentiment populaire, principalement
dû aux conditions économiques et sociales vécues, vers des boucs émissaires.
Il existe un
autre paradoxe qui caractérise les discours de haine. Dans certains pays
européens, dont l'Autriche et l'Espagne, la “race” est mentionnée avec
insistance parmi les motifs. Il en va de même pour les organismes internationaux
tels que le CERD et la CEDH, c'est-à-dire respectivement le Comité pour
l'élimination de la discrimination raciale (des Nations unies) et la Convention
européenne des droits de l'homme.
Pourtant,
c'est à partir du début des années 1940 que les biologistes, les généticiens et
surtout les anthropologues culturels tels que Franz Boas, Fernando Ortiz et
Ashley Montagu ont commencé à démontrer l'absence totale de fondement
scientifique de la “race”. Par conséquent, on pourrait paradoxalement dire que
ceux qui continuent aujourd'hui à en perpétuer le mythe sont eux-mêmes
racistes, même s'ils s’en prennent aux discours de haine.
On peut dire
la même chose des expressions “de couleur” ou “basé sur la couleur", comme
s'il s'agissait d'une réalité et non d'une perception historiquement et
culturellement déterminée. En réalité, c'est le discours dominant qui décide
qui est noir, qui est blanc, qui est de la “race juive”, qui est d'une autre “race”.
Aux USA, toute personne ayant ne serait-ce qu'un huitième de “sang noir” est
considérée comme noire, même si son apparence est résolument “blanche”. Pour
n'en citer qu'un autre exemple de désignation, l'Afrique du Sud de l'apartheid
a inventé la catégorie des blancs honoraires (les Japonais, en particulier), pour les
basanés de condition de classe supérieure.
Gringoire, 1937
Détective, 1938
D’autre part,
tout le monde peut être racisé : en Italie, pendant un bon nombre d'années, et
encore aujourd'hui en Grèce, les principales victimes du racisme étaient les
Albanais, puis aussi les Roumains. À propos de ces derniers, en 2006, le
journaliste d'un journal de droite a osé écrire : « Ils sont considérés
comme la race la plus violente, la plus dangereuse, la plus autoritaire,
capable de tuer pour une poignée de centimes, qui terrorise notre pays depuis
des années. Pourtant, cette race se prépare même à entrer dans l'Union
européenne ». (Augusto Parboni : « Un groupe ethnique toujours
dans les faits divers. Ils ont un monopole criminel sur le clonage [de
cartes de crédit, NdT] et la prostitution », Il Tempo, 3
octobre 2006).
2013
Plus tard,
le 10 avril 2017, ce sera Luigi Di Maio, leader du M5S et plusieurs fois
ministre, qui postera une affirmation similaire sur Facebook : « L'Italie
a importé 40% de ses criminels de Roumanie » .On lui doit aussi la définition navires des
ONG engagés dans la recherche et le sauvetage en mer, comme « taxis de la
Méditerranée », une formule suivie du classique « Qui les paie ? Et
pourquoi le font-ils ? », posté onze jours plus tard.
Depuis un
bon nombre d’ années, en Italie comme dans d'autres pays européens, un racisme
institutionnel gagne du terrain, si extrême et insistant qu'il alimente, par
l'utilisation décisive des médias et des réseaux sociaux, des formes répandues
de xénophobie populaire. Corollaire et en même temps agent de ce processus, la
détérioration progressive du langage public, qui semble désormais débarrassé de
tout frein inhibiteur.
La chute de
l'interdit a fait que peu de gens ont été choqués lorsque Beppe Grillo a publié
sur son blog en 2006 une longue citation de Mein Kampf d'Hitler contre « les
bouffons du parlementarisme ». Et lorsque Matteo Salvini, leader de la
Ligue du Nord, a osé déclarer en public en 2008 que les rats « sont plus
faciles à éradiquer que les gitans parce qu'ils sont plus petits »,
faisant écho, peut-être inconsciemment, à l'une des métaphores zoologiques
typiques de l'antisémitisme le plus classique. Ce qui ne l'a pas empêché de
devenir ministre de l'Intérieur dix ans plus tard.
Mais c'est
aussi le même lexique réglementaire et bureaucratique qui désigne parfois les
migrants par des épithètes stigmatisantes et infériorisantes : "
clandestins ", " extra-communautaires ", " badanti " [aides
à domicile]... En particulier, le mot clandestin a joué un certain rôle
dans le renforcement de l'axe répressif et discriminatoire des politiques
d'immigration en Italie : le seul pays européen dans lequel ceux qui ne sont
pas en règle en ce qui concerne leur permis de séjour sont définis de manière
péjorative : ailleurs on dit, de manière plus ou moins neutre, sans papiers,
indocumentados et autres. Ces politiques, à leur tour, ont fini par
entériner la rhétorique qui tourne autour de l'équation qui assimile
l'immigrant au “clandestin”, et donc au criminel.
Une autre
tendance consiste à utiliser le lemme ethnie (en fait un synonyme
euphémique de race) pour définir l'origine des immigrants, au lieu d'utiliser
le critère neutre, ou du moins symétrique, de la nationalité. Et ceci avec des
résultats grotesques : dans la meilleure presse italienne, récemment même dans
le manifesto, un journal de gauche, il nous est arrivé de lire des
articles sur l'ethnie latino-américaine ou même l'ethnie chinoise
(alors que nous ne lisons jamais l'ethnie européenne ou l'ethnie
nord-américaine).
Dessin de Jiho
Il existe
également un jargon du sens commun raciste apparemment innocent qui utilise des
mots connotés idéologiquement comme s'ils étaient neutres. On pense au
néologisme buonismo (et buonistaangélisme et angéliste),
par lequel il est d'usage de stigmatiser les politiques égalitaires et
inclusives, les actes et les discours de solidarité envers les migrants et les
réfugiés, et les minorités. C'est un lemme qui appartient à la même famille
sémantique que pietista, utilisé en Italie pendant le fascisme comme une
accusation contre les Italiens qui, après l'approbation des lois anti-juives,
ont essayé de défendre, protéger, sauver leurs concitoyens juifs.
Au fait et en conclusion : pensez aux souverainismes qui traversent la plupart des pays européens, à la
réémergence de formes explicites d'antisémitisme en même temps que
d'anti-islamisme : verbal et même factuel (des affaires récurrentes du foulard
en France aux attaques contre les synagogues et les mosquées). Tout cela rend
d'autant plus nécessaire le travail d'une “écologie des mots”, à condition
qu'il soit mené dans le cadre d'une activation capillaire de la société civile.
Ronny Blaschke est un journaliste indépendant allemand spécialisé dans
l'arrière-plan politique du sport. Il travaille
entre autres pour le Deutschlandfunk, la Süddeutsche Zeitung et la Neue
Zürcher Zeitung. Auteur de cinq livres dans lesquels il examine la
violence, les formes de discrimination et la géopolitique dans le football. Son
dernier ouvrage en date de 2020 est Machtspieler - Fußball in Propaganda,
Krieg und Revolution (Joueurs de pouvoir - Le football dans la propagande, la
guerre et la révolution). Il est par ailleurs actif dans l'éducation
politique. twitter.com/RonnyBlaschke
Depuis
l'attribution de la Coupe du monde de football au Qatar, il est moins question
de sport que d'achat de voix, d'exploitation des travailleurs sur les chantiers
et de violation des droits humains fondamentaux. Dans le classement de la
liberté de la presse établi par Reporters sans frontières pour l'année 2021, le
Qatar occupe la 128eplace
sur 180 États. Les homosexuels doivent s'attendre à des persécutions. Les
partis politiques sont interdits au Qatar. Les médias indépendants qui
remettent en question la monarchie héréditaire n'existent pas. Mais du 21
novembre au 18 décembre 2022, la partie du monde passionnée de football aura
les yeux rivés sur Doha, au Qatar. Et redorera comme il se doit le blason de
cet émirat autoritaire.
C'était un
signe de rejet. Lors de la demi-finale de la Coupe d'Asie 2019, des spectateurs
du pays hôte Abou Dhabi lancent des bouteilles et des chaussures sur l'équipe
du Qatar. Abu Dhabi est la capitale des Émirats arabes unis, une riche
monarchie pétrolière du Golfe persique. Les EAU sont un partenaire important de
l'Arabie saoudite. Les deux pays résistent à leur manière à l'influence
croissante du Qatar.
Trois jours après la demi-finale,
le Qatar remporte la finale contre le Japon et devient pour la première fois
champion d'Asie. Les politiques et les fonctionnaires sportifs des EAU
boycottent la cérémonie de remise des prix. « Le football est le reflet
des tensions dans le Golfe », explique Jassim Matar Kunji, ancien gardien
de but dans la ligue professionnelle qatarie et désormais journaliste pour la
chaîne de télévision Al Jazeera. « Des contrats de sponsoring ont été
annulés entre les pays et des transferts de joueurs ont été annulés ».
En 2017, un
vieux conflit s'est aggravé dans le Golfe. À l'époque, l'Arabie saoudite avait
imposé un blocus économique au Qatar. Les EAU, le Bahreïn et l'Égypte se sont
joints à eux et ont également suspendu leurs relations diplomatiques avec Doha.
Ils reprochaient au Qatar de soutenir des groupes terroristes et d'entretenir
une trop grande proximité avec les Frères musulmans et l'Iran. L'Arabie
saoudite a suspendu ses exportations de produits alimentaires au Qatar. La
compagnie aérienne nationale Qatar Airways n'a plus été autorisée à utiliser
l'espace aérien saoudien.
« De
nombreux Qataris ont cru à la possibilité d’une invasion saoudienne »,
explique Jassim Matar Kunji. L'armée saoudienne compte environ 200 000 soldats,
celle du Qatar 12 000. Pour compenser son infériorité militaire, le Qatar
poursuit une coûteuse stratégie de soft power : avec des investissements de
plusieurs milliards dans la culture, la science - et le football, avec de grandes
manifestations, des participations à des clubs ou des partenariats de
sponsoring avec le Paris Saint-Germain ou le FC Bayern Munich. L'organisation
de la Coupe du monde de football fin 2022 est la partie la plus importante de
cette stratégie.
Il y a un
peu plus de 50 ans, les centres de pouvoir arabes se trouvaient encore au
Caire, à Bagdad et à Damas. Les petits cheikhats de la péninsule arabique comme
le Koweït, Bahreïn ou les EAU ne jouaient encore aucun rôle. Le Qatar, contrôlé
en dernier lieu par les Britanniques, comptait à peine 100 000 habitants
l'année de son indépendance en 1971 et était sous la protection militaire de
l'Arabie saoudite. En 1990, le tout-puissant Irak a envahi le Koweït et les USA
se sont sentis obligés d’intervenir pour le libérer. Les petits États de la
région ont pris conscience qu'ils seraient nettement en position d’infériorité
en cas d'attaque comparable.
Traditionnellement,
les décisions les plus importantes au Qatar étaient prises par une poignée de
personnes, écrit le politologue Mehran Kamrava dans son livre Qatar : Small
State, Big Politics. Au pouvoir depuis des décennies : la dynastie Al
Thani, originaire d'Arabie saoudite. En 1995, Hamad ben Khalifa Al Thani a
déposé son propre père lors d'un coup d'État sans effusion de sang. En Arabie
saoudite et aux EAU, les dirigeants craignaient que le pouvoir ne leur échappe
également.
Pour un
avenir sans pétrole ni gaz
Le nouvel
émir voulait libérer le Qatar de l'emprise de l'Arabie saoudite et a entamé une
modernisation. Il a fait construire la chaîne d'information Al Jazeera au
milieu des années 90 et a ouvert l'économie aux investisseurs étrangers. Des
antennes d'universités renommées des USA, de Grande-Bretagne et de France,
trois des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, se sont
installées à Doha.
La bataille sur
le caractère, le statut et la composition de la Cour suprême d’Israël est réservée
aux experts, et est beaucoup moins importante qu'on ne le pense généralement.
C'est comme la bataille sur le caractère du tribunal militaire de la prison
d'Ofer, ou la composition de l'orchestre de l’armée. On peut en débattre,
écrire des articles d'opinion percutants, faire des discours enflammés et même
descendre dans la rue, mais le tribunal militaire d'Ofer restera le tribunal
militaire d'Ofer, et l'orchestre des FDI jouera les mêmes marches. Même si
Lahav Shani, le directeur musical de l'Orchestre philharmonique d'Israël,
dirigeait l'Orchestre des FDI et que le célèbre avocat des droits civils et
humains Avigdor Feldman était président du tribunal militaire, cela n'en ferait
pas un véritable orchestre ou un véritable tribunal.
La même
chose est vraie, croyez-le ou non, de la Cour suprême, appelée Haute Cour de
justice lorsqu'elle siège en tant que cour constitutionnelle. Elle est pieds et
poings liés au récit national qui, à ses yeux, croyez-le ou non, l'emporte sur
tout autre principe. La cour d'Ofer et la cour de Jérusalem sont subordonnées
aux mêmes principes et au même establishment de défense presque dans la même
mesure ; toutes deux en sont des sous-traitantes. Des luttes passionnées sont
menées sur la composition de la Cour suprême, sur le nombre de juges libéraux
par rapport aux juges conservateurs - sur les questions essentielles, le
résultat est le même. Une seule et même voix, même au sein de la Cour.
À cet égard,
la Cour est un étonnant reflet de la société israélienne : à la Cour suprême,
comme en politique, les différences entre les individus sont beaucoup, beaucoup
plus faibles qu'on ne le dit généralement. Lorsqu'il s'agit de valeurs
fondamentales, il n'y a pas de différences. Maintenir la suprématie juive
au-dessus de toute autre valeur ; placer les considérations sécuritaires
au-dessus de toutes les autres ; ignorer complètement le droit international,
comme s'il n'existait pas ; et obéir aveuglément, automatiquement et
inconditionnellement aux jeux de pouvoir et de contrôle de l'establishment de
la défense - et la Cour suprême capitule sans aucune honte.
Lorsqu'il y
a une bataille sur la composition de la Cour suprême des USA, il est clair pour
tous que c'est une bataille qui va façonner le visage de la société pour les années
à venir, de l'avortement aux lois sur les armes à feu. Aux USA, vous savez
qu'un juge libéral sera libéral et qu'un juge conservateur sera conservateur.
En Israël, ils suivront tous la même ligne, se blottiront tous dans le giron
chaleureux du consensus militaire, et aucun des juges, pas même le dernier des
libéraux, n'osera adopter une position différente.
Khalil
Awawdeh
La semaine
dernière, la Cour a démontré, de façon si typique, son attitude de carpette
envers l'establishment de la défense, mais cette fois-ci, sa conduite a pris
des proportions grotesques. Il est difficile de trouver quelque chose de plus
ridicule que la façon dont la plus haute cour du pays ferme les yeux, endurcit
son cœur et prononce un “oui” soumis aux caprices du service de sécurité du
Shin Bet, et la façon dont le Shin Bet se moque d'elle. Le Shin Bet a manqué de
respect à la cour, l'a ridiculisée et humiliée, et la cour l'a encore une fois
cru lorsque l'agence lui a craché au visage en disant qu'il pleuvait. Il n'y a
aucune entité dans le pays, à part l'establishment de la défense et les colons
- allez à Homesh et voyez comment les colons se moquent des sentences de la
cour, avec le soutien de l'armée - qui puisse faire de la Cour la risée de
tous.
La Haute
Cour a rejeté la demande de libération du détenu administratif Khalil Awawdeh,
qui a fait une grève de la faim de six mois, au motif que son état n'a pas
changé et que sa détention sans charges est justifiée. Le lendemain, le Shin
Bet a annoncé sa libération, crachant au visage des juges. Soudain, il s'avère
que le cruel Shin Bet est plus humain que la Haute Cour. C'est la façon dont
l'agence punit la Cour et les juges “libéraux” qui ont également rejeté la
requête, les juges Anat Baron et Khaled Kabub. Soudain, il est devenu évident
qu'il n'y a aucune différence entre eux et le juge Alex Stein, et entre eux
tous et le juge Noam Sohlberg, un colon.
La guerre sur
le caractère de la Cour suprême a été réglée il y a longtemps. La prochaine
commission des nominations judiciaires pourra choisir les juges en jouant à
pile ou face. Peu importe qui formera le prochain gouvernement. Tant que
perdurera la situation dans laquelle le gouvernement soutient la perpétuation
de l'apartheid, une chose est sûre : quelle que soit la composition de la Cour
suprême, elle le soutiendra et cautionnera tous ses crimes. L'apartheid a des
collaborateurs à Jérusalem.