29/09/2021

WSRW
Background briefing: upcoming CJEU ruling on Western Sahara

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On 29 September, the EU Court of Justice (CJEU) will issue a ruling that is likely to affect EU-Morocco relations - already tense at present. The CJEU ruling regarding Western Sahara – illegally occupied by Morocco – will probably bring EU-Morocco relations to a boiling point. [See release from the CJEU]

The CJEU is currently reviewing the legality of applying the EU-Morocco Trade and Fisheries Agreements to Western Sahara, following an amendment to these agreements that specifically includes Western Sahara in their territorial scope.1 As such, the ruling will cross one of the Moroccan monarchy’s red lines – the “sacred” status of occupied Western Sahara in Morocco’s foreign policy.2 The case is brought to the CJEU by Polisario, the UN-recognized representative of the people of Western Sahara.

In 2016, the CJEU had already annulled the inclusion of Western Sahara in the EU-Morocco agreement on the liberalisation of agricultural and processed fisheries products. The Court underpinned its decision by stating that Western Sahara is a territory that is “separate and distinct” from Morocco, which has no sovereignty over or mandate to administer the territory. The Court stated that Western Sahara is a third party to the EU’s relations with Morocco and can only be affected by such relations with the explicit consent of the people of Western Sahara. In 2018, the Court applied the same line of reasoning when annulling the application of the EU-Morocco Fisheries Partnership Agreement to Western Sahara.3

Yet, not much changed. The EU institutions continued applying both agreements the same way as before the CJEU rulings. In addition, the EU introduced an amendment explicitly extending their application to Western Sahara. The amendment flies in the face of the two rulings by the CJEU, and is problematic in some fundamental respects:

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ANTONIO MAZZEO
Mafia à Milazzo : comment la Baie de Saint-Antoine est devenue la Baie de Tonton Saro, le boss de la province de Messine

Antonio Mazzeo, Stampalibera, 7/9/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

On raconte qu'en janvier 1221, un navire en provenance du Maroc et à destination du Portugal fut poussé par une tempête vers la côte de la Sicile orientale, puis fit naufrage entre les villes de Tusa et Caronia. Parmi les passagers se trouvaient plusieurs frères franciscains, dont le missionnaire portugais Fernando Martins de Bulhões. Il réussit miraculeusement à se sauver et atteignint à cheval l'extraordinaire promontoire de Capo Milazzo, trouvant refuge pour quelques jours dans une petite grotte. Après sa mort le 13 juin 1231, le frère a été canonisé comme un saint et est maintenant connu et vénéré dans le monde entier comme Antoine de Padoue.

Trois siècles plus tard, un ermite plaça une image du saint à l'intérieur de la grotte de Capo Milazzo, la transformant en lieu de culte. À la fin du XVIIe siècle, une petite église décorée de marbres polychromes et de bas-reliefs fut construite. Depuis lors, c'est un lieu de pèlerinage et un endroit populaire pour les mariages. La crique verte et turquoise qui se trouve devant elle est connue dans le monde entier sous le nom de Baie de Saint-Antoine. Avec l'ancienne église, la longue plage et les falaises abruptes, elle offre une vue imprenable sur les sept îles Éoliennes et les couchers de soleil sur la mer Tyrrhénienne.

En raison de sa beauté extraordinaire et de la valeur de son paysage naturel, Capo Milazzo est une zone de protection spéciale (ZPS) en vertu des directives de l'UE et est inclus dans le réseau Natura 2000. Depuis mars 2019, le promontoire est une " aire marine protégée " et la Baie de Sant'Antonio est en zone B : la pêche sous-marine et l'utilisation de jet-skis sont interdites, mais l'amarrage, le " transport de passagers " et, avec certaines restrictions, la navigation à moteur, l'ancrage et la " pêche récréative et sportive " restent autorisés. Les écologistes demandaient des contraintes plus strictes pour préserver l'un des plus importants biens communs de l'île. Cependant, les pressions et les intérêts pour la monétisation de la baie et du Cap ont été nombreux depuis les temps anciens, si bien qu'en fin de compte l'option douce a prévalu, ce qui déplaît toutefois à tout le monde, aux ardents défenseurs du chef-d'œuvre naturel et aux propriétaires de dériveurs et de voiliers.

Ceux qui regardent le paradis de la baie et du promontoire ont du mal à imaginer qu'une partie des terrains et des bâtiments, dont certains ont une grande valeur historique et architecturale, sont en mains privés. Les restes de l'ancienne "tonnarella" [madrague] sur la plage de Sant'Antonio seraient également en mains privées, tout comme la tour octogonale voisine de la fin du XIXe siècle et la tour sarrasine, vraisemblablement utilisée au Moyen Âge comme tour de guet. Mais tous ces touristes, italiens et étrangers, qui découvriront que le copropriétaire de cette beauté incomparable est l'un des personnages les plus notoires et les plus controversés de l'histoire criminelle de l'île et du continent, un maillon entre la mafia, les francs-maçons, les services secrets, la subversion d'extrême droite et les appareils institutionnels dévoyés, seront certainement étonnés et choqués.

 


Et ici, c’est moi qui commande !

On raconte que cet été, l'avocat Rosario Pio Cattafi, de Barcellona Pozzo di Gotto, s'est rendu dans les bureaux de la zone marine protégée de Capo Milazzo et de la Fondation Baron Giuseppe Lucifero de S. Nicolò (une institution publique d'assistance et de bienfaisance qui possède de vastes terrains sur le promontoire) pour demander l'autorisation de traverser le sentier qui traverse la baie de Saint-Antoine, actuellement interdit à cause des glissements de terrain sur la crête rocheuse. M. Cattafi aurait expliqué qu'il est le propriétaire légal d'une partie du terrain situé sous le sanctuaire et qu'il devait procéder, avec quelques techniciens, à une inspection de l'ancienne tour sarrasine. "La tour est aussi ma propriété", a-t-il expliqué à ses interlocuteurs incrédules.

Le capo dei capi - comme l'ont surnommé les magistrats de la Direction anti-mafia du district - est le patron de la Baie de Saint-Antoine et veut restaurer ses bâtiments ? Il semble vraiment s'agir de l'une des nombreuses légendes d'une province où beaucoup de gens croient encore que la mafia n'existe pas mais lui attribuent l'omnipotence et l'omniscience. Une enquête sur les biens immobiliers auprès de l'Agenzia delle Entrate permet de lever les doutes et les incertitudes. Selon la note de transcription émise le 2 novembre 2020, la propriété de quatre parcelles de "pâturage" d'une superficie de 4,59 hectares sur le promontoire de Capo Milazzo appartient à parts égales à l'avocat M. Cattafi et à une femme âgée de plus de 90 ans, originaire de la commune de Merì mais résidant à Barcellona Pozzo di Gotto, Mme Mattia Gitto. La copropriété a été sanctionnée par un jugement du tribunal de la ville de Longano du 20 juin 2002, il y a presque 20 ans, rendu par un juge honoraire, l'avocat Egisto Antonino Paratore.

28/09/2021

WSRW
29 de septiembre: Sentencia a favor de los saharauis del Tribunal de Justicia de la UE sobre los acuerdos UE-Marruecos
Resumen de antecedentes

 

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El 29 de septiembre, el Tribunal de Justicia de la UE (TJUE) emitirá una sentencia que probablemente afectará a las relaciones UE-Marruecos, ya tensas de por sí. El fallo del TJUE sobre el Sáhara Occidental, ocupado ilegalmente por Marruecos, probablemente llevará las relaciones UE-Marruecos a un punto de ebullición. [Véase comunicado del TJUE]

El TJUE está revisando actualmente la legalidad de la aplicación de los Acuerdos de Comercio y Pesca UE-Marruecos al Sáhara Occidental, a raíz de una modificación a estos acuerdos que incluye específicamente al Sáhara Occidental en su ámbito territorial (1). El fallo cruzará una de las líneas rojas de la monarquía marroquí: el estatus “sagrado” del Sáhara Occidental ocupado, en la política exterior de Marruecos (2).  El caso ha sido llevado al TJUE por el Polisario, el representante del pueblo del Sahara Occidental reconocido por la ONU.

En 2016, el TJUE ya había anulado la inclusión del Sáhara Occidental en el acuerdo UE-Marruecos sobre la liberalización de los productos agrícolas y pesqueros procesados. La Corte basó su decisión afirmando que el Sáhara Occidental es un territorio "separado y distinto" de Marruecos que no tiene soberanía ni mandato para administrar el territorio. El Tribunal declaró que el Sáhara Occidental es un tercero en las relaciones de la UE con Marruecos y solo puede verse afectado por tales relaciones con el consentimiento explícito del pueblo del Sáhara Occidental. En 2018, el Tribunal aplicó la misma línea de razonamiento al anular la aplicación del Acuerdo de Asociación Pesquera UE-Marruecos al Sáhara Occidental (3).

A día de hoy, nada ha cambiado. Las instituciones de la UE continuaron aplicando ambos acuerdos de la misma forma que antes de las sentencias del TJUE. Además, la UE introdujo una enmienda que amplía explícitamente al Sáhara Occidental la aplicación de los acuerdos. La enmienda va en contra de las dos sentencias del TJUE y es controvertida en algunos aspectos fundamentales:

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27/09/2021

HOWARD FRENCH
Ennemis du progrès : faits et méfaits de la Françafrique

Howard W. French, The New York Review of Books, 7/10/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

L'obsession de la France - conserver son influence sur ses anciennes colonies d'Afrique de l'Ouest - a conduit à des dictatures brutales au Burkina Faso et au Tchad.

Livres recensés :

Thomas Sankara: A Revolutionary in Cold War Africa [Thomas Sankara:Un révolutionnaire dans l'Afrique de la guerre froide]
by Brian J. Peterson
Indiana University Press, 333 pp., $90.00; $35.00 (paper)

France’s Wars in Chad: Military Intervention and Decolonization in Africa [Les guerres de la France au Tchad : Intervention militaire et décolonisation en Afrique]
by Nathaniel K. Powell
Cambridge University Press, 360 pp., $99.99

Living by the Gun in Chad: Combatants, Impunity and State Formation
by Marielle Debos,
traduit du français (Le métier des armes au Tchad. Le gouvernement de l'entre-guerres) par Andrew Brown
Zed, 239 pp., $95.00; $29.95 (paper)

The Trial of Hissène Habré: How the People of Chad Brought a Tyrant to Justice  [Le procès d'Hissène Habré: comment le peuple tchadien a traduit un tyran en justice]
by Celeste Hicks
Zed, 217 pp., $95.00; $24.95 (paper)


Thomas Sankara, président du Burkina Faso, et le président français François Mitterrand, Ouagadougou, novembre 1986. Photo Patrick Aventurier/Gamma-Rapho/Getty Images

À la fin de l'année 1983 ou au tout début de l'année 1984, je me suis rendu à Ouagadougou, la capitale d'un pays d'Afrique de l'Ouest qui s'appelait alors la Haute-Volta, pour me faire une idée d'un homme dont la récente accession au pouvoir faisait déjà sensation sur tout le continent. J'étais un reporter inexpérimenté - à vrai dire, je n'étais même pas encore un journaliste à part entière. À l'âge de trente-trois ans, presque dix ans de plus que moi, Thomas Sankara venait de devenir président d'un pays enclavé, affligé par la sécheresse, qui avait obtenu son indépendance de la France en 1960 et qui restait l'un des endroits les plus pauvres du monde et la définition presque parfaite d'un marigot politique.

J'ai rencontré Sankara par un heureux hasard, peu après mon arrivée à Ouagadougou en train depuis Abidjan, en Côte d'Ivoire, où je vivais. J'avais eu vent d'une réunion publique qu'il tenait dans un quartier tranquille de la ville, et je suis arrivé à temps pour le trouver assis à l'ombre d'un arbre, engageant une conversation détendue avec un groupe de citoyens ordinaires. Étant le seul étranger présent, et plutôt grand de surcroît, j'ai rapidement attiré l'attention de Sankara. Il m'a demandé de me présenter, et j'ai dit que j'étais un reporter des USA. Sankara m'a demandé ce que l'Amérique pensait de la nouvelle révolution de son pays, ce qui m'a fait trébucher maladroitement sur une réponse non préparée. Puis, en souriant, il m'a invité à m'asseoir et, s'adressant autant à la foule qui murmurait qu'à moi, il m'a dit qu'en tant qu'"ami" étranger, j'étais le bienvenu.

Sankara avait placé son petit pays au centre de l'actualité et commencé à secouer sa région, non pas en exécutant des opposants ou en expulsant des communautés de commerçants migrants de continents lointains, ni en se déclarant empereur, président à   vie ou maréchal, comme cela se passait à cette époque dans d'autres pays africains. Au lieu de cela, il a clairement indiqué qu'il n'y aurait aucune tolérance pour l'enrichissement personnel des fonctionnaires et a interdit l'utilisation de limousines par les membres de haut rang de son gouvernement. Il a même rejeté l'idée de se promouvoir au-dessus du grade de capitaine de l'armée.