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16/01/2025

Copenhague, 13 janvier 2025 : attentat terroriste contre des défenseurs du peuple sahraoui

 L’attentat qui a détruit les bureaux de l'ONG danoise Global Aktion à Copenhague le lundi 13 janvier 2025 est un acte extrêmement grave : c'est à notre connaissance la première fois que les partisans de l’occupation marocaine du Sahara occidental recourent à des méthodes d'une telle violence sur le territoire européen. Est-ce le début d’une campagne organisée visant les défenseurs du peuple sahraoui à travers l'Europe et le monde ? On peut le craindre. En attendant, voici les informations dont nous disposons à ce jour.-SOLIDMAR

Le bureau d’une ONG attaqué au Danemark pour son travail avec le peuple sahraoui : « Ils ne nous feront pas taire »

Francisco Carrión, El Independiente, 14/1/2025
Traduit par Tafsut Aït Baâmrane, Tlaxcala

« Le Sahara appartient au Maroc « ou “Arrêtez de soutenir le terrorisme”. Ce sont les graffitis laissés par l’attaque du bureau de l’ONG danoise Global Aktion à Copenhague pour son travail d’assistance au peuple sahraoui et de dénonciation de l’occupation marocaine de l’ancienne colonie espagnole. La direction de l’ONG a dénoncé « une attaque sans précédent » sur le sol danois.

« Il s’agit d’une escalade sans précédent d’un conflit politique, utilisant des méthodes que nous n’avons pas vues au Danemark depuis des décennies », a déclaré Morten Nielsen, responsable de la politique et des campagnes de Global Aktion. Le bureau de l’ONG a été attaqué tôt lundi matin et entièrement brûlé. « Il est fort probable qu’une bombe incendiaire ait été lancée à travers une fenêtre, brûlant et endommageant tous nos biens », a déclaré le groupe dans un communiqué.

« Une tentative d’arrêter notre travail »

Selon les responsables, « le message était sans équivoque ». « Nous y voyons une tentative claire d’arrêter notre travail pour les droits humains, la liberté et l’opposition à l’occupation brutale du Sahara occidental par le Maroc », disent-ils. Sur ses médias sociaux, l’ONG assure que l’attaque « ne les fera pas taire ». « « Nous soutenons leurs demandes d’indépendance et de décolonisation. Mais nous sommes profondément choqués par ce qui s’est passé la nuit dernière. Nous n’avons jamais imaginé que quelqu’un pourrait intensifier les attaques contre nous d’une manière qui mettrait nos vies en danger. C’est tout à fait inacceptable et nous espérons que l’affaire sera résolue de manière approfondie », admettent-ils.

Global Aktion souligne que les auteurs ne parviendront pas à « affaiblir le mouvement de solidarité mondiale pour le Sahara occidental ». « Cela ne fait que souligner l’importance de rester unis. Un exemple de ce que nos camarades au Sahara Occidental vivent au quotidien. L’attaque contre notre organisation nous oblige à reconsidérer la façon dont nous mènerons notre travail politique à l’avenir, afin d’assurer la sécurité de nos militants. En même temps, elle souligne le besoin urgent de notre voix et notre forte solidarité avec la lutte du peuple sahraoui contre l’occupation ».

« Le feu et la fumée ne nous feront pas taire. Nos pensées et notre solidarité vont au peuple du Sahara occidental occupé et aux camps de réfugiés qui, depuis 50 ans, luttent chaque jour pour les droits humains, la justice et la décolonisation. Ce que nous vivons aujourd’hui ne peut être comparé à l’oppression que le peuple du Sahara Occidental subit depuis 50 ans », affirment-ils.

L’ONG dénonce également la connivence des pays de l’Union européenne avec le Maroc dans une conjoncture marquée par l’annulation par la Cour de justice de l’UE des accords agricoles et de pêche entre Bruxelles et Rabat pour avoir ignoré les droits du peuple sahraoui.

Le Polisario accuse le Maroc

Le Front Polisario a condamné « l’attentat atroce qui a visé les bureaux de Global Aktion au Danemark, où les flammes ont englouti son siège et des graffitis ignobles ont souillé ses locaux avec des messages incitant à la haine contre le peuple sahraoui, ce qui représente une attaque directe contre les valeurs de la justice, de la liberté et de la solidarité internationale ». Par la voix de sa représentation à Bruxelles, le Polisario considère qu’il s’agit d’une « tentative délibérée de faire taire les voix de ceux qui osent contester l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc et dénoncer ses violations flagrantes des droits humains » et qui s’inscrit dans « un contexte plus large de campagne systématique du Maroc pour réprimer la dissidence et éliminer toute forme de résistance à ses ambitions coloniales ».

« Dans les territoires occupés du Sahara occidental, le régime marocain a employé des mesures brutales pendant des décennies, y compris le meurtre de civils sahraouis, les arrestations arbitraires, les disparitions forcées et la torture des défenseurs des droits humains. Ces méthodes de répression ont maintenant été étendues pour cibler les mouvements de solidarité internationale, alors que le Maroc cherche à exporter sa campagne d’intimidation et de violence au-delà des frontières du Sahara occidental », déplorent-ils.

« L’attaque à la bombe incendiaire contre Global Aktion est un rappel brutal des limites que le Maroc est prêt à franchir pour maintenir son occupation illégale et étouffer le soutien mondial croissant à la cause sahraouie. Cet acte criminel est emblématique d’un régime qui a constamment montré son mépris pour le droit international et les droits humains, encouragé par le silence et la complicité de certains acteurs puissants sur la scène mondiale », concluent-ils.
Lire aussi Incendie des bureaux d’un partenaire de WSRW


Asria Mohamed après l’attentat de Copenhague : « Cet attentat est la preuve que notre travail est important »

Héctor Bukhari Santorum, Nueva Révolución,  15/01/2025
Traduit par Tafsut Aït Baâmrane, Tlaxcala

L’attaque contre les bureaux de Global Aktion à Copenhague n’était pas seulement un acte de vandalisme, c’était une attaque délibérée contre ceux qui défendent la liberté et les droits humains du peuple sahraoui. En plus de la destruction des locaux de Global Aktion, l’attaque visait aussi directement la délégation du Front Polisario au Danemark, le représentant légitime du peuple du Sahara occidental.

« Il ne s’agit pas simplement d’une agression de plus », ont déclaré les militants après l’incident. C’est une attaque directe contre le seul représentant du peuple sahraoui, le Front Polisario, qui partage le bâtiment avec Global Aktion. Cela montre jusqu’où les ennemis de l’autodétermination sont prêts à aller pour faire taire notre lutte.

À la suite de l’attaque, l’activiste sahraouie Asria Mohamed Taleb a publié un message plein d’indignation. « L’attaque d’hier n’était pas seulement une attaque contre un bureau, c’était une attaque contre les principes que nous défendons : les droits humains, la liberté et la justice pour le peuple du Sahara occidental. Cette attaque est la preuve que votre travail compte, que votre travail est visible, et qu’il met nos ennemis mal à l’aise », a déclaré Mohamed.

Dans son intervention, l’activiste a rappelé les 50 années d’occupation marocaine, marquées par l’oppression et les violations systématiques des droits humains, et a souligné comment le travail d’organisations telles que Global Aktion a permis à la cause sahraouie d’atteindre un public international.

La plus grande mobilisation pro-sahraouie de l’histoire du Danemark

Au lendemain de l’attentat, le Danemark a connu une mobilisation sans précédent. Hier mardi 14 janvier, la plus grande manifestation pro-Sahara occidental jamais enregistrée dans le pays a eu lieu.

Des centaines de personnes ont rempli les rues en scandant des messages tels que « L’occupation doit cesser », montrant clairement que la lutte pour l’autodétermination du Sahara Occidental n’est pas seule.

« Lorsque les gouvernements privilégient leurs intérêts politiques au détriment du respect du droit international, c’est la société civile qui doit faire entendre sa voix », a souligné Asria Mohamed. Cet événement massif n’a pas seulement montré la solidarité, mais aussi que le message gagne du terrain dans l’opinion publique.

Malgré les tentatives d’intimidation, la récente mobilisation est le signe que la cause sahraouie est plus vivante que jamais. « Aujourd’hui plus que jamais, notre voix résonne fort. Nous n’abandonnerons pas », a conclu Asria Mohamed.

https://globalaktion.dk

Déclarations de solidarité à travers le monde

15/01/2025

Aufruf zu einem großen Treffen der zivilen und politischen syrischen Kräfte und Persönlichkeiten
Souveränität, Bürgerschaft, demokratischer Übergang (SAMA)
15.-16. Februar 2025


Arabisches Original: الاجتماع الموسع للقوى والشخصيات المدنية والسياسية السورية  

 Übersetzt von Ayman El Hakim, Tlaxcala

Am Morgen des 8. Dezember 2024 zogen die freien Männer des Südens in die Hauptstadt Damaskus ein, gefolgt von bewaffneten Fraktionen aus dem Norden und verschiedenen Provinzen, um einem halben Jahrhundert blutiger Tyrannei und Unterdrückung ein Ende zu setzen.

Dieses historische nationale Ereignis war der Anfang vom Ende der Ungerechtigkeit, des Despotismus und der Einparteienherrschaft. Leider wurden wir auch Zeuge von Praktiken und Initiativen, die mit den Grundprinzipien der Revolution vom 18. März 2011 unvereinbar waren: „Eins, eins, eins, das syrische Volk ist eins“. Kurden und Araber vereint, Christen und Muslime Hand in Hand, Sunniten und Alawiten solidarisch - ein Staat der Staatsbürgerschaft für alle Syrer, in dem die Menschen BürgerInnen und nicht Untertanen sind. Diese Prinzipien, für die unser Volk fast eine halbe Million MärtyrerInnen geopfert hat, bleiben der Eckpfeiler unserer Vision.


Wir erinnern unser Volk daran, dass die Befreiung von der Tyrannei die Präsenz nicht-syrischer Kämpfer auf dem Boden unseres geliebten Heimatlandes nicht rechtfertigt. Wir lehnen jede militärische Kraft, die die nationale Entscheidungsfindung monopolisiert, unabhängig von ihrer Größe oder Stärke kategorisch ab. Wir werden keine Ideologie akzeptieren, die fünfzig Jahre ideologisches Elend der Baathisten ersetzt, und wir werden keine mit Waffengewalt aufgezwungene Autorität tolerieren.

Die Syrer haben das kriminelle Assad-Regime gestürzt, doch es ist kein Geheimnis, dass es Hände gibt, die der Mehrheit der Syrer wohlbekannt sind, Hände, die das tyrannische Regime in neuem Gewand reproduzieren können, indem sie die Wunden der blutigen internen Konflikte, Kriegsverbrechen und Liquidierungen fortsetzen.

Heute, da die Regionalmächte Hay'at Tahrir al-Scham (HTS) die operative Autorität in Damaskus zugesprochen haben, erleben wir eklatante Manipulationsversuche derjenigen, die in den Präsidentenpalast eingedrungen sind. Jede Fraktion versucht zunächst, ihre Interessen zu sichern, indem sie dafür sorgt, dass die neuen Behörden das Projekt zum Bau von Organen, die der türkischen Vision für die Region entsprechen, befürworten. 

Diese Akteure nutzen die Tatsache aus, dass es denjenigen, die heute Damaskus kontrollieren, an Volkslegitimität mangelt, da ihre Hände mit syrischem Blut befleckt sind, sie Verbündete und Gegner liquidiert haben und anfällig für die Beeinflussung durch ausländische Mächte im Namen regionaler, internationaler und lokaler Gleichungen sind, die die Erreichung von Stabilität im Land und in der Region nicht erleichtern.

Wir Syrer befinden uns nun unter einer neuen, schwachen Autorität, die durch den Lebenslauf ihrer Führer beeinträchtigt wird. Bewaffnete Milizen, einschließlich ausländischer Kämpfer, sind zum mächtigsten Teil des Sicherheits- und Militärapparats geworden und versuchen, ihre Vision, die sie von der Diktatur, die wir seit 60 Jahren kennen, kopiert haben, in jeder internen nationalen Debatte oder jedem Dialog durchzusetzen. Gleichzeitig spielen externe Kräfte die Rolle des Paukers und der obersten Aufsicht über die Schritte der „Übergangsregierung“.

Der syrische Staat kann ohne die konzertierte Anstrengung aller seiner BürgerInnen, die auf einem Gefühl der Zugehörigkeit zum Vaterland beruht, nicht wieder aufgebaut werden. Kein Entscheidungsträger in Damaskus oder seine Opposition kann es sich leisten, die tieferen Ursachen unserer gegenwärtigen Tragödie zu überfliegen: seit 2011 haben Politiker, bewaffnete Gruppen und das Regime alle nach externer Bestätigung gesucht, um „Legitimität“ zu gewinnen und an der Macht zu bleiben.

Die meisten Konfliktparteien haben in unterschiedlichem Maße dazu beigetragen, den Syrern Angst und Spaltung einzuflößen, sie auf sektiererische, religiöse, ethnische oder Stammesidentitäten zu reduzieren und damit das Fehlen eines auf Staatsbürgerschaft basierenden Staates fortzusetzen - eine Situation, die mit der Herrschaft von Assad Vater begann. Mit anderen Worten: eine Rückkehr zu den autoritären osmanischen Strukturen.

Sowohl Islamisten als auch Säkulare sind, getrieben von momentanen Emotionen, in die Falle des Populismus getappt - zu einem hohen Preis. Die Zeit ist reif für einen rationalen und weisen Dialog, fernab des Geredes über Niederlagen und Siege. 

In einer Situation wie der gegenwärtigen rufen wir die SyrerInnen dazu auf, sich an die Grundprinzipien zu halten, denen die große Mehrheit der SyrerInnen zustimmt:

1. Souveränität und Gleichheit der BürgerInnen.

2. Würde und Menschenrechte für alle, unabhängig von Nationalität, Religion oder Konfessionszugehörigkeit.

3. Gleichheit der Geschlechter - Frauen sind Männern gleichgestellt.

4. Meinungsfreiheit und politische Partizipation.

5. Die Rechtsstaatlichkeit.

6. Eine ausgewogene wirtschaftliche Entwicklung.

Maßnahmen, die wir für notwendig erachten :

Einrichtung eines Nationalen Militärrats: freie Offiziere sollten einen Rat bilden, der den Wiederaufbau einer vereinigten syrischen Nationalarmee beaufsichtigt.

Einberufung einer allgemeinen nationalen Konferenz, die alle nationalen Kräfte Syriens einschließt und niemanden ausschließt, unter der Schirmherrschaft der internationalen Gemeinschaft. Diese Konferenz würde sich an der Sitzung des UN-Sicherheitsrats am 18. Dezember 2024 orientieren, um die Resolution 2254 des UN-Sicherheitsrats umzusetzen, die auf die Schaffung eines Übergangsregierungsorgans, eines Ausschusses zur Ausarbeitung der Verfassung und eines unabhängigen Justizorgans für die Übergangsjustiz abzielt.

Bildung einer technokratischen Übergangsregierung: ihr Mandat wird mit der Wahl einer Regierung im Rahmen der neuen Verfassung enden.

Wiederbelebung und Ausbau des syrischen Netzwerks für freie und faire Wahlen. 

Einrichtung der Syrischen Nationalen Menschenrechtskommission: eine Zusammenarbeit zwischen Menschenrechts- und Anwaltsorganisationen, um alle Menschenrechte in Syrien zu gewährleisten und zu schützen, wobei alle Diskriminierungen gegen Frauen beseitigt werden müssen. 

Einhaltung der Allgemeinen Erklärung der Menschenrechte: alle Parteien müssen sich zur Einhaltung der Grundsätze verpflichten, die Syrien 1968 ratifiziert hat, und damit die BefürworterInnen von Bürgerrechten und Demokratie von denjenigen unterscheiden, die eine Diktatur reproduzieren wollen.

Kriminalisierung von Hassreden und Aufstachelung zum Sektierertum: Erlass von Gesetzen gegen Hassreden aufgrund von Religion, Rasse, ethnischer Zugehörigkeit oder Nationalität und Änderung des Strafgesetzbuchs, um die Strafen für systematische sektiererische Gewalt und Tötungen zu erhöhen.

Zusätzliche Punkte:

Ausländische Besatzung: die Welt und auch das syrische Volk sind sich der Präsenz zahlreicher Besatzungstruppen in unserem Land sehr wohl bewusst, insbesondere der US-amerikanischen, türkischen und israelischen Truppen, die derzeit auf syrischem Boden stationiert sind. Wir waren Zeugen der eklatanten israelischen Aggression gegen syrisches Territorium, die sich gegen die militärische Infrastruktur, Forschungszentren und Rüstungsfabriken richtete. Es scheint eine stillschweigende Übereinkunft oder Koordination zwischen den De-facto-Behörden, ihren Anhängern und der israelischen Armee zu geben, sich gemäß den israelischen Bedingungen sowie denen der Mächte, die das derzeitige Regime unterstützen, abzusetzen. Dennoch haben wir weder vom Sicherheitsrat noch von den westlichen Parteien eine Verurteilung oder auch nur eine klare und unmissverständliche Forderung nach einem Rückzug aller ausländischen Streitkräfte von syrischem Boden gehört. Dies ist eine Lektion für alle Syrer, die am Aufbau einer nationalen Armee arbeiten müssen, wobei sie den Abzug dieser ausländischen Streitkräfte im Auge behalten und die Einheit des syrischen Territoriums und des gesamten nationalen Bodens bewahren müssen.

Wirtschaftssanktionen: Das syrische Volk leidet seit zwei Jahrzehnten unter einseitigen Sanktionen, die sich auf alle Aspekte des Lebens auswirken. Wir fordern die sofortige und bedingungslose Aufhebung dieser Sanktionen, um das Leiden unseres Volkes zu lindern.

Alle diese Forderungen erfordern dringenden Handlungsbedarf. Verzögerungen, Aufschieben oder Vernachlässigung sind inakzeptabel. Die Geschichte lehrt uns, dass das Fehlen klarer Fristen zu katastrophalen Folgen führt.

Aufruf zum Handeln :

Nach dreiwöchigen Gesprächen zwischen politischen und zivilen Kräften haben wir die Notwendigkeit erkannt, das größtmögliche Treffen zu organisieren, um all jene zu vereinen, die sich dem Aufbau eines souveränen Staates, einer inklusiven Bürgerschaft und einem demokratischen Übergang verschrieben haben. Dieses zentrale Treffen wird in einer syrischen Stadt stattfinden, die in der Lage ist, es auszurichten, mit parallelen Versammlungen per Videokonferenz in Genf und in den wichtigsten syrischen Städten.

Ziel dieses großen nationalen Treffens ist es, einen einheitlichen Fahrplan zu entwickeln, die Zusammenarbeit zwischen den treibenden Kräften zu fördern und ein Syrien nach dem Vorbild seines Volkes in Aussicht zu stellen. Alle Hinweise, die wir heute beobachten, zeigen, dass die De-facto-Behörden beabsichtigen, einen Militär- und Sicherheitsapparat aufzubauen, der die Tragödien wiederholt, die unser Volk in Idlib von denselben Entscheidungsträgern erlitten hat, die heute Damaskus kontrollieren. Dazu gehören die Beschlagnahmung der Entscheidungsbefugnis von Berufsgewerkschaften und die Fortsetzung von Vergeltungs- und Racheaktionen gegen große Teile unserer Bevölkerung.

Das Vorbereitungskomitee ruft alle Syrer auf, sich diesen Bemühungen anzuschließen und Ausgrenzung und Spaltung abzulehnen, um eine neue Diktatur zu verhindern und die Gefahren eines Bürgerkriegs und einer Teilung abzuwenden.

Es lebe das freie und unabhängige Syrien!

Das Vorbereitungskomitee für das Große Treffen der zivilen und politischen Kräfte und Persönlichkeiten Syriens

Um sich anzumelden, füllen Sie bitte das Formular hier aus: https://syrnc.org



Sunniten, Alawiten, Drusen, Christen, Araber, Kurden: ein einziges Volk



Appel à une grande réunion des forces et personnalités civiles et politiques syriennes
Souveraineté, citoyenneté, transition démocratique (SAMA)
15-16 février 2025


Original arabe : الاجتماع الموسع للقوى والشخصيات المدنية والسياسية السورية  

Traduit par Ayman El Hakim, Tlaxcala

Le matin du 8 décembre 2024, les hommes libres du Sud sont entrés dans la capitale, Damas, suivis par les factions armées du nord et de diverses provinces, pour mettre fin à un demi-siècle de tyrannie et d’oppression sanglante.

Cet événement national historique a marqué le début de la fin de l’injustice, du despotisme et du pouvoir unique. Malheureusement, nous avons également été témoins de pratiques et d’initiatives incompatibles avec les principes fondamentaux de la révolution du 18 mars 2011 : « Un, un, un, le peuple syrien est un ». Kurdes et Arabes unis, chrétiens et musulmans main dans la main, sunnites et alaouites solidaires - un état de citoyenneté pour tous les Syriens, où les personnes sont des citoyens et non des sujets. Ces principes, pour lesquels notre peuple a sacrifié près d’un demi-million de martyrs, restent la pierre angulaire de notre vision.

Nous rappelons à notre peuple que la libération de la tyrannie ne justifie pas la présence de combattants non syriens sur le sol de notre patrie bien-aimée. Nous rejetons catégoriquement toute force militaire monopolisant la prise de décision nationale, quelle que soit sa taille ou sa puissance. Nous n’accepterons aucune idéologie remplaçant cinquante ans de misère idéologique baasiste, et nous ne tolérerons aucune autorité imposée par la force des armes.

Les Syriens ont renversé le régime criminel d’Assad, mais ce n’est un secret pour personne qu’il existe des mains bien connues de la majorité des Syriens, des mains capables de reproduire le régime tyrannique sous de nouveaux habits, en perpétuant les blessures des conflits sanglants internes, les crimes de guerre et les liquidations.

Aujourd’hui, alors que les puissances régionales ont accordé à Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) l’autorité opérationnelle à Damas, nous assistons à des tentatives flagrantes de manipulation de ceux qui sont entrés dans le palais présidentiel. Chaque faction cherche d’abord à garantir ses intérêts, en s’assurant que les nouvelles autorités sont favorables au projet de construction d’organes conformes à la vision turque pour la région. 

Ces acteurs exploitent le fait que ceux qui contrôlent aujourd’hui Damas manquent de légitimité populaire, car leurs mains sont tachées de sang syrien, ils ont liquidé alliés et opposants et ils sont susceptibles d’être influencés par des puissances étrangères au nom d’équations régionales, internationales et locales qui ne facilitent pas la réalisation de la stabilité dans le pays et dans la région.

Nous, Syriens, nous trouvons maintenant sous une nouvelle autorité faible, entravée par le pedigree de ses dirigeants. Les milices armées, combattants étrangers inclus, sont devenues la partie la plus puissante de l’appareil sécuritaire et militaire, cherchant à imposer leur vision, copiée sur la dictature que nous avons connue pendant soixante ans, dans tout débat ou dialogue national interne. Simultanément,  des forces extérieures jouent le rôle de mentor et de superviseur suprême des démarches du « gouvernement intérimaire ».

L’État syrien ne peut être reconstruit sans l’effort concerté de tous ses citoyens, fondé sur un sens d’appartenance à la patrie Aucun décideur à Damas, ni son opposition, ne peut se permettre de survoler les causes profondes de notre tragédie actuelle : depuis 2011, les politiciens, les groupes armés et le régime ont tous cherché une validation externe pour gagner en « légitimité » et conserver le pouvoir.

La plupart des parties au conflit, à des degrés divers, ont contribué à instiller la peur et la division parmi les Syriens, les réduisant à des identités sectaires, religieuses, ethniques ou tribales, perpétuant ainsi l’absence d’un État fondé sur la citoyenneté - une situation qui a commencé avec le règne d’Assad père. En d’autres termes, un retour aux structures autoritaires ottomanes

Les islamistes comme les laïques sont tombés dans le piège du populisme, poussés par des émotions momentanées, au prix fort. Le temps est venu d’un dialogue rationnel et sage, loin des discours sur les défaites et les victoires 

Dans une situation comme celle que nous vivons, nous appelons les Syriens à adhérer à des principes de base sur lesquels la grande majorité des Syriens s’accordent :

1. Souveraineté et égalité des citoyens.

2. Dignité et droits humains pour tous, indépendamment de la nationalité, de la religion ou de l’appartenance confessionnelle.

3. L’égalité de genre - les femmes sont les égales des hommes.

4. La liberté d’expression et la participation politique.

5. L’État de droit.

6. Un développement économique équilibré.

Mesures que nous jugeons nécessaires :

Mettre en place un Conseil militaire national : les officiers libres doivent former un conseil pour superviser la reconstruction d’une armée nationale syrienne unifiée.

Convoquer une conférence nationale générale incluant toutes les forces nationales syriennes, n’excluant personne, sous le parrainage de la communauté internationale. Cette conférence s’alignerait sur la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies du 18 décembre 2024 pour mettre en œuvre la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui vise à créer un organe de gouvernement transitoire, un comité de rédaction de la constitution et un organe judiciaire indépendant pour la justice transitionnelle.

Former un gouvernement technocratique intérimaire : son mandat prendra fin avec l’élection d’un gouvernement dans le cadre de la nouvelle constitution.

Relancer et développer le réseau syrien pour des élections libres et équitables. 

Créer la Commission nationale syrienne des droits humains : une collaboration entre les organisations de défense des droits humains et d’avocats pour garantir et protéger tous les droits humains en Syrie, en éliminant toutes les discriminations visant les femmes. 

Respecter la Déclaration universelle des droits de l’homme : toutes les parties doivent s’engager à respecter les principes que la Syrie a ratifiés en 1968, distinguant ainsi les partisans de la citoyenneté et de la démocratie de ceux qui cherchent à reproduire la dictature.

Criminaliser les discours de haine et l’incitation au sectarisme : promulguer des lois contre les discours de haine fondés sur la religion, la race, l’appartenance ethnique ou la nationalité et modifier le code pénal afin d’alourdir les peines pour les violences et les meurtres sectaires systématiques.

Points supplémentaires :

Occupation étrangère : le monde, ainsi que le peuple syrien, est bien conscient de la présence de multiples forces d’occupation dans notre pays, en particulier des troupes américaines, turques et israéliennes actuellement stationnées sur le sol syrien. Nous avons été témoins de l’agression israélienne flagrante contre le territoire syrien, visant les infrastructures militaires, les centres de recherche et les usines de défense. Il semble qu’il y ait un accord tacite ou une coordination entre les autorités de facto, leurs partisans et l’armée israélienne pour se désengager selon les conditions israéliennes, ainsi que celles des puissances qui soutiennent le régime actuel. Pourtant, nous n’avons entendu aucune condamnation de la part du Conseil de sécurité, des parties occidentales, ni même une demande claire et sans équivoque de retrait de toutes les forces étrangères du sol syrien. C’est une leçon pour tous les Syriens qui doivent travailler à la construction d’une armée nationale en ayant à l’esprit le retrait de ces forces étrangères et en préservant l’unité du territoire syrien et de l’ensemble de son sol national.

Sanctions économiques : le peuple syrien souffre depuis deux décennies de sanctions unilatérales qui affectent tous les aspects de la vie. Nous demandons la levée immédiate et inconditionnelle de ces sanctions afin de soulager les souffrances de notre peuple.

Toutes ces demandes requièrent une action urgente. Les retards, la procrastination ou la négligence sont inacceptables. L’histoire nous enseigne que l’absence de délais clairs entraîne des conséquences catastrophiques.

Appel à l’action :

Après trois semaines de discussions entre les forces politiques et civiles, nous avons reconnu la nécessité d’organiser la plus grande réunion possible pour unifier tous ceux qui s’engagent à construire un État souverain, une citoyenneté inclusive et une transition démocratique. Cette réunion centrale aura lieu dans une ville syrienne capable de l’accueillir, avec des rassemblements parallèles par vidéoconférence à Genève et dans les principales villes syriennes.

Cette grande réunion nationale vise à élaborer une feuille de route unifiée, à favoriser la collaboration entre les forces vives et à envisager une Syrie à l’image de son peuple. Toutes les indications que nous observons aujourd’hui montrent que les autorités de facto ont l’intention de mettre en place des appareils militaires et de sécurité répétant les tragédies que notre peuple a endurées à Idlib de la part des mêmes décideurs qui contrôlent aujourd’hui Damas. Il s’agit notamment de la confiscation du pouvoir de décision des syndicats professionnels et de la perpétuation des actions de représailles et de vengeance à l’encontre de larges segments de notre population.

Le Comité préparatoire invite tous les Syriens à se joindre à cet effort, en rejetant l’exclusion et la division, afin d’empêcher une nouvelle dictature et d’éviter les périls de la guerre civile et de la partition.

Vive la Syrie libre et indépendante !

Le Comité préparatoire de la grande réunion des forces et personnalités civiles et politiques syriennes

Pour vous inscrire, remplissez le formulaire ici https://syrnc.org/ 


Sunnites, Alaouites, Druzes, Chrétiens, Arabes, Kurdes : un seul peuple


Call to a Broad Meeting of Syrian Civil and Political Forces and Figures
Sovereignty, Citizenship, Democratic Transition (SAMA)
February 15-16, 2025


Arabic original: الاجتماع الموسع للقوى والشخصيات المدنية والسياسية السورية  

On the morning of December 8, 2024, the freemen of Daraa and Swaida entered the capital, Damascus, followed by armed factions from the north and various provinces, to end half a century of tyranny and bloody oppression.

This historic national milestone signaled the beginning of the end for injustice, despotism, and dictatorship. However, we have also witnessed actions and initiatives that contradict the foundational principles of the March 18, 2011 Revolution: “One, one, one—the Syrian people are one.” Kurds and Arabs united, Christians and Muslims hand in hand, Sunnis and Alawites in solidarity—a state of citizenship for all Syrians, where people are citizens, not subjects. These principles, for which our people sacrificed nearly half a million martyrs, remain the cornerstone of our vision.


We remind our people: liberation from tyranny does not justify the presence of any non-Syrian fighters on the soil of our beloved homeland. We categorically reject any military force monopolizing national decision-making, regardless of its size or strength. We will not accept any ideology replacing fifty years of Baathist misery, nor will we tolerate any authority imposed by the force of arms.

Yes, the criminal Assad regime has fallen. Yet, familiar hands—known to all Syrians—are working to reproduce the old system under new guises, perpetuating internal conflicts, war crimes, and cycles of revenge.

Today, as regional powers have granted Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) authority over operations in Damascus, we are witnessing blatant attempts to manipulate those who entered the Presidential Palace. Each faction seeks to secure its interests first, ensuring that the new authorities align with Western-Turkish regional agendas. These actors exploit the fact that the current leadership in Damascus lacks popular legitimacy, tainted by Syrian blood, marred by purges of allies and opponents alike, and susceptible to external influence on issues dictated by foreign powers.

We Syrians now find ourselves under a weak new authority shackled by the misconduct of its leaders. Armed militias, including foreign fighters, have become the dominant force in Syria's security and military institutions, seeking to impose their vision in any national dialogue or discussion. Meanwhile, external powers play the role of overseers, dictating the steps of the “caretaker government.”

The Syrian state cannot be rebuilt without the collective effort of all its people, grounded in a shared sense of ownership and responsibility. No decision-maker in Damascus, or their opposition, can afford to ignore the root causes of our current tragedy: since 2011, politicians, armed groups, and the regime have all sought external validation to gain “legitimacy” and maintain power.

Many parties to the conflict, to varying degrees, have contributed to instilling fear and division among Syrians, reducing them to sectarian, religious, ethnic, or tribal identities, perpetuating the absence of a citizenship-based state—a situation that began with Assad the father’s rule.

Both Islamists and secularists have fallen into the trap of populism, driven by momentary emotions, at great cost. The time has come for rational, wise dialogue—one that moves beyond narratives of defeat or victory.

Principles to Unite Syrians:

1. Sovereignty and equal citizenship.

2. Human dignity and rights for all, regardless of nationality, religion, or sect.

3. Gender equality—women as equals to men.

4. Freedom of expression and political participation.

5. The rule of law.

6. Balanced economic development.

Necessary Steps:

Establish a National Military Council: Dissident officers must form a council to oversee the rebuilding of a unified Syrian national army.

Convene a General National Conference: Inclusive of all Syrian national forces,  excluding no one, under international sponsorship. This aligns with UNSC meeting on  12/18/2024 AD to implement UNSC Resolution 2254, aiming to create a transitional  governing body, a constitutional drafting committee, and an independent judicial body  for transitional justice.

Form an Interim Technocratic Government: Its mandate will end with the election of a government under the new constitution.

Revive and Expand the Syrian Network for Free and Fair Elections.

Establish the Syrian National Commission for Human Rights: A collaborative  effort between human rights organizations and lawyers’ unions to guarantee and  protect all human rights in Syria, with special emphasis on women’s rights.

Respect the Universal Declaration of Human Rights: All parties must commit to  the principles Syria ratified in 1968, distinguishing those dedicated to citizenship and  democracy from those seeking to reproduce dictatorship.

Criminalize Hate Speech and Sectarian Incitement: Enact laws against hate speech  based on religion, race, ethnicity, or nationality and amend the Penal Code to increase  penalties for systematic sectarian violence and killings.

Additional Points:

Foreign Occupation: The world, as well as the Syrian people, is well aware of the  presence of multiple occupying forces in our country, including American, Turkish,  and Israeli troops currently stationed on Syrian soil. We have witnessed the blatant  Israeli aggression against Syrian territory, targeting the military’s infrastructure,  research centers, and defense factories. It appears there is an unspoken agreement or  coordination between the de facto authorities, their supporters, and the Israeli military  to disengage under Israeli terms, along with those of the powers backing the current  regime. Yet, we have not heard any condemnation from the Security Council,  Western parties, or even a clear and unequivocal demand for the withdrawal of all  foreign forces from Syrian soil. This serves as a crucial lesson for all Syrians: the urgent need to build a national army dedicated to ensuring the departure of these  foreign forces and preserving the unity and integrity of Syria’s entire territory.

Economic Sanctions: The Syrian people have suffered under unilateral sanctions for  two decades, which have affected every aspect of life. We demand the immediate and  unconditional lifting of these sanctions to relieve our people’s suffering.

All these demands require urgent action. Delays, procrastination, or neglect are unacceptable. History teaches us that the absence of clear timelines leads to catastrophic consequences.

Call to Action:

In three weeks of discussions among political and civil forces, we recognized the need for the broadest meeting to unify all those committed to building a sovereign state, inclusive citizenship, and democratic transition. This pivotal meeting will take place in a Syrian city capable of hosting it, with parallel gatherings via video conference in Geneva and major Syrian cities.

This broad national meeting aims to develop a unified roadmap, foster collaboration among active forces, and envision a Syria that reflects its people. All indications we observe today point to the intentions of the de facto authorities to establish military and security apparatuses that replicate the tragedies our people endured in Idlib at the hands of the same decision- makers now in control of Damascus. These include the re-seizure of decision-making power from professional unions and the perpetuation of retaliatory and vengeful actions against large segments of our population.

The Preparatory Committee invites all Syrians to join this effort, rejecting exclusion and division, to prevent new dictatorships and avoid the perils of civil war and partition.

Long live free, independent Syria!

The Preparatory Committee for the Broad Meeting of Syrian Civil and Political Forces and Figures

For inscription please: https://syrnc.org/


Sunnis, Alawis, Druze, Christians, Arabs, Kurds: one people

JONATHAN POLLAK
“Vi que el suelo estaba lleno de sangre. Sentí el miedo como una electricidad en mi cuerpo. Sabía exactamente lo que iba a ocurrir”
Testimonios sobre el gulag sionista

Violación. Hambre. Palizas mortales. Malos tratos. Algo fundamental ha cambiado en las cárceles israelíes. Ninguno de mis amigos palestinos que han sido liberados recientemente son las mismas personas que eran antes.

Jonathan Pollak, Haaretz , 9/1/2025 

Traducido por Shofty Shmaha, Tlaxcala

Jonathan Pollak (1982) es uno de los fundadores del grupo israelí Anarquistas contra el Muro en 2003. Herido y encarcelado en varias ocasiones, colabora con el diario Haaretz. En particular, se negó a comparecer ante un tribunal civil, exigiendo ser juzgado por un tribunal militar, como un palestino cualquiera, lo que obviamente le fue denegado. 

Jonathan Pollak se enfrenta a un soldado israelí durante una manifestación contra el cierre de la carretera principal en la aldea palestina de Beit Dayan, cerca de Nablus, Cisjordania ocupada, viernes 9 de marzo de 2012. (Anne Paq/Activestills)

Jonathan Pollak en el Tribunal de Magistrados de Jerusalén, detenido en el marco de una campaña legal sin precedentes de la organización sionista Ad Kan, 15 de enero de 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)


Activistas sostienen carteles en apoyo de Jonathan Pollak durante la manifestación semanal en la ciudad palestina de Beita, en la Cisjordania ocupada, el 3 de febrero de 2023. (Wahaj Banimoufleh) 


Jonathan Pollak con su abogada Riham Nasra en el tribunal de Petah Tikva durante su juicio por haber lanzado piedras durante una manifestación contra el puesto de avanzada de colonos judíos de Eviatar en Beita, en la Cisjordania ocupada, el 28 de septiembre de 2023. (Oren Ziv)

Cuando regresé a los territorios [ocupados desde 1967] tras una larga detención a raíz de una manifestación en la aldea de Beita, Cisjordania era muy diferente de lo que yo conocía. También aquí Israel ha perdido la calma. Asesinatos de civiles, ataques de colonos que actúan con el ejército, detenciones masivas. Miedo y terror en cada esquina. Y este silencio, un silencio abrumador. Incluso antes de mi liberación, estaba claro que algo fundamental había cambiado. Pocos días después del 7 de octubre, Ibrahim Alwadi, un amigo del pueblo de Qusra, fue asesinado junto con su hijo Ahmad. Les dispararon cuando acompañaban a cuatro palestinos que habían sido abaleados el día anterior: tres por colonos que habían invadido la aldea y el cuarto por los soldados que los acompañaban. 

Tras mi liberación, me di cuenta de que algo muy malo estaba ocurriendo en las cárceles. El año pasado, cuando recuperé la libertad, miles de palestinos -entre ellos muchos amigos y conocidos- fueron detenidos en masa por Israel. Cuando empezaron a ser liberados, sus testimonios pintaron un cuadro sistemático de tortura. Los golpes mortales son un motivo recurrente en todos los relatos. Se producen en los recuentos de los prisioneros, durante los registros de las celdas, cada vez que se les traslada de un lugar a otro. La situación es tan grave que algunos presos piden a sus abogados que las audiencias se celebren sin su presencia, porque el camino de la celda a la sala donde está instalada la cámara es un camino de dolores y humillaciones.

Dudé durante mucho tiempo sobre cómo compartir los testimonios que escuché de mis amigos que habían regresado de la detención. Al fin y al cabo, no voy a revelar aquí ningún detalle nuevo. Todo, hasta el más mínimo detalle, ya llena volumen tras volumen los informes de las organizaciones de derechos humanos. Pero para mí no son historias de gente lejana. Son personas que conocí y que sobrevivieron al infierno. Ninguno de ellos es la misma persona que era antes. Intento contar lo que he oído a mis amigos, una experiencia compartida por innumerables personas, aunque cambie sus nombres y oculte detalles identificables. Al fin y al cabo, el miedo a las represalias se repite en todas las conversaciones.

Golpes y sangre

Visité a Malak unos días después de su liberación. Una puerta amarilla y una torre de vigilancia bloqueaban el camino que antes conducía al pueblo desde la carretera principal. La mayoría de las demás carreteras que atraviesan los pueblos vecinos están bloqueadas. Sólo una carretera sinuosa, la que está cerca de la iglesia bizantina que Israel v hizo explotar en 2002, permanece abierta. Durante años, este pueblo había sido como un segundo hogar para mí, y es la primera vez que vuelvo desde mi liberación. 

Malak estuvo detenido durante 18 días. Le interrogaron tres veces, y en todos los interrogatorios le hicieron preguntas triviales. Por ello, estaba convencido de que lo trasladarían a detención administrativa, es decir, sin juicio y sin pruebas, sin acusarlo de nada, bajo un manto de sospecha secreta y sin límite de tiempo. Este es, de hecho, el destino de la mayoría de los detenidos palestinos en la actualidad. 

Tras el primer interrogatorio, lo llevaron al jardín de los suplicios. Durante el día, los guardias retiraban los colchones y las mantas de las celdas, y los devolvían por la noche, cuando apenas estaban secos, y a veces todavía mojados. Malak describe el frío de las noches de invierno en Jerusalén como flechas que penetraban en su carne hasta los huesos. Relata cómo le pegaban y a los demás reclusos en cuanto tenían ocasión. Cada vez que contaban, cada vez que registraban, cada vez que se trasladaban de un lugar a otro, todo era una oportunidad para golpear y humillar.

«Una vez, durante el recuento de la mañana», me contó, »estábamos todos de rodillas, con la cara vuelta hacia las camas. Uno de los guardias me agarró por detrás, me esposó las manos y los pies y me dijo en hebreo: 'Vamos, muévete'.

Me levantó por las esposas de la espalda y me llevó agachada a través del patio que hay junto a las celdas. Para salir, hay una especie de cuartito por el que hay que pasar, entre dos puertas con una ventanita». Sé exactamente de qué cuartito habla, lo he atravesado decenas de veces. Es un pasadizo de seguridad en el que, en un momento dado, sólo se puede abrir una de las puertas. «Así que llegamos allí -continúa Malek- y me pusieron contra la puerta, con la cara contra la ventana. Miré dentro y vi que el suelo estaba cubierto de sangre coagulada. Sentí que el miedo me recorría el cuerpo como la electricidad. Sabía exactamente lo que iba a ocurrir. Abrieron la puerta, uno entró y se colocó junto a la ventana del fondo, la bloqueó, y el otro me tiró dentro  al suelo. Me dieron patadas. Intenté protegerme la cabeza, pero tenía las manos esposadas y no podía hacerlo. Fueron golpes mortales. Realmente pensé que podrían matarme. No sé cuánto duró. En un momento dado, recordé que la noche anterior alguien me había dicho: «Cuando te peguen, grita con todas tus fuerzas. ¿Qué más te da? No puede ser peor, y a lo mejor alguien te oye y viene». Así que empecé a gritar muy fuerte y, efectivamente, alguien vino. No entiendo hebreo, pero hubo algunos gritos entre él y ellos. Luego se fueron y él me sacó de allí. Me salía sangre de la boca y de la nariz».

Jaled, uno de mis mejores amigos, también sufrió la violencia de los guardias. Cuando salió de la cárcel tras ocho meses de detención administrativa, su hijo no lo reconoció de lejos. Corrió la distancia entre la prisión de Ofer y su casa de Beitunia. Más tarde, dijo que no le habían dicho que la detención administrativa había terminado, y temía que hubiera habido un error y que pronto volvieran a detenerlo. Esto ya le había ocurrido a alguien que estaba con él en la celda. En la foto que me envió su hijo unos minutos después de su encuentro, parece una sombra humana. En todo su cuerpo -hombros, brazos, espalda, cara, piernas- había signos de violencia. Cuando fui a visitarle, se levantó para abrazarme, pero cuando le cogí en brazos, gimió de dolor. Unos días después, las pruebas mostraron un edema alrededor de su columna vertebral y una costilla que se había curado. 


Prisión de Megiddo

Cada acción es una oportunidad para golpear y humillar

Otro testimonio que escuché de Nizar, que ya estaba en detención administrativa antes del 7 de octubre, y desde entonces ha sido trasladado a varias prisiones, incluida Megiddo. Una noche, los guardias entraron en la celda vecina y él pudo oír los golpes y gritos de dolor desde su celda. Al cabo de un rato, los guardias cogieron a un preso y lo metieron solo en la celda de aislamiento. Durante la noche y el día siguiente, gimió de dolor y no paró de gritar «mi barriga» y de pedir ayuda. Nadie acudió. Esto continuó la noche siguiente. Hacia la mañana, los gritos cesaron. Al día siguiente, cuando una enfermera vino a echar un vistazo a la sala, se dieron cuenta, por la conmoción y los gritos de los guardias, de que el preso estaba muerto. Hasta el día de hoy, Nizar no tiene ni idea de quién era. Estaba prohibido hablar entre celdas y no sabe qué fecha era.
 
Tras su liberación, se dio cuenta de que durante el tiempo que estuvo detenido, este preso no había sido el único en morir en Megido. Taufik, que fue liberado en invierno de la prisión de Gilboa, me contó que durante un control de la zona realizado por funcionarios de prisiones, uno de los detenidos se quejó de que no le dejaban salir al patio. En respuesta, uno de los funcionarios le dijo: «¿Quieres el patio? Da las gracias por no estar en los túneles de Hamás en Gaza». Luego durante dos semanas,   todos los días durante el recuento del mediodía, los sacaron al patio y les ordenaron acostarse en el frío suelo durante dos horas. Incluso bajo la lluvia. Mientras estaban acostados, los guardias se paseaban por el patio con perros. A veces los perros pasaban entre los prisioneros, y otras pasaban por encima de ellos; y a veces los pisaban.

Según Taufik, cada vez que un detenido se reunía con un abogado, tenía un precio. «Cada vez sabía que el camino de vuelta, entre la sala de visitas y la celda, sumaría al menos tres golpes más. Pero nunca me negué a ir. Estuviste en una prisión de cinco estrellas. No entiendes lo que es estar 12 personas en una celda donde incluso seis personas están apretadas. Es como vivir en un círculo cerrado. No me molestó en absoluto lo que me iban a hacer. El mero hecho de ver a otra persona hablándote como a un ser humano, de ver quizá algo en el corredor en el  camino, eso lo significaba todo para mí». 

Mondher Amira -el único que aparece aquí con su nombre real- fue liberado por sorpresa antes de que finalizara su periodo de detención administrativa. Aún hoy, nadie sabe por qué. A diferencia de muchos otros que han sido advertidos y temen represalias, Amira contó a las cámaras la catástrofe en las cárceles, describiéndolas como cementerios para los vivos. Me contó que una noche, una unidad Kt'ar irrumpió en su celda de la prisión de Ofer, acompañada de dos perros. Ordenaron a los presos que se desnudaran hasta quedar en ropa interior y se acostaran en el suelo, después ordenaron a los perros que olfatearan sus cuerpos y sus caras. Después ordenaron a los presos que se vistieran, los llevaron a las duchas y los enjuagaron con agua fría mientras aún estaban vestidos. En otra ocasión, intentó pedir ayuda a una enfermera después de que un preso intentara suicidarse. El castigo por pedir ayuda fue otra redada de la unidad Kt'ar. Esta vez ordenaron a los reclusos que se acostaran unos encima de otros y los golpearon con porras. En un momento dado, uno de los guardias les abrió las piernas y les golpeó en los testículos con una porra. 

 Hambre y enfermedad 

Mondher perdió 33 kilos durante su detención. No sé cuántos kilos perdió Jaled, ya que siempre fue un hombre delgado, pero en la foto que me enviaron vi un esqueleto humano. En el salón de su casa, la luz de la lámpara revelaba entonces dos profundas depresiones donde solían estar sus mejillas. Sus ojos estaban rodeados por un contorno rojo, el de alguien que no ha dormido durante semanas. De sus delgados brazos colgaba una piel suelta que parecía haber sido adherida artificialmente, como una envoltura de plástico. Los análisis de sangre de ambos mostraban graves carencias. Todas las personas con las que hablé, independientemente de la prisión por la que pasaran, repetían casi exactamente el mismo menú, que a veces actualizado, o más bien reducido. La última versión que escuché, de la prisión de Ofer, fue: para desayunar, una caja y media de queso para una celda de 12 personas, tres rebanadas de pan por persona, 2 o 3 verduras, normalmente un pepino o un tomate, para toda la celda. Una vez cada cuatro días, 250 gramos de mermelada para toda la célula. Para el almuerzo, un vaso de plástico desechable con arroz por persona, dos cucharadas de lentejas, algunas verduras y tres rebanadas de pan. En la cena, dos cucharadas (de café, no de sopa) de hummus bi tahina   por persona, unas pocas verduras, tres rebanadas de pan por persona. A veces otra taza de arroz, a veces una bola de falafel (¡sólo una!) o un huevo, que suele estar un poco podrido, a veces con manchas rojas, a veces azules. Y eso es todo. Nazar me dijo: «No es sólo la cantidad. Incluso lo que ya han traído no es comestible. El arroz apenas está cocido, casi todo está estropeado. Incluso hay niños de verdad, que nunca han estado en la cárcel. Hemos intentado cuidar de ellos, darles nuestra comida podrida. Pero si les das un poco de tu comida, es como suicidarse. En la cárcel hay ahora una hambruna (maya'a مَجَاعَة), y no es una catástrofe natural, es la política del servicio penitenciario.» 

Recientemente, el hambre incluso ha aumentado. Debido a las condiciones de hacinamiento, el servicio penitenciario está encontrando maneras de hacer las celdas aún más estrechas. Las zonas públicas, los comedores... todos los lugares se han convertido en una celda suplementaria. El número de presos en las celdas, que ya estaban superpobladas, ha aumentado aún más. Hay secciones en las que se han añadido 50 presos más, pero la cantidad de comida sigue siendo la misma. Así que no es de extrañar que los presos estén perdiendo un tercio o más de su peso corporal en tan sólo unos meses.  

La comida no es lo único que escasea en la cárcel, y de hecho a los presos no se les permite poseer más que un único conjunto de ropa. Una camisa, un par de calzoncillos, un par de calcetines, un pantalón, un jerséis. Y eso es todo. Mientras dure su detención. Recuerdo una vez, cuando el abogado de Mondher, Riham Nasra, lo visitó, entró descalzo en la sala de visitas. Era invierno y hacía un frío que pelaba en Ofer. Cuando ella le preguntó por qué, él se limitó a decir: «No hay». Una cuarta parte de todos los presos palestinos padecen sarna, según una declaración hecha al tribunal por el propio servicio penitenciario. Nizar fue puesto en libertad cuando su piel estaba cicatrizando. Las lesiones de su piel ya no sangran, pero las costras siguen cubriendo grandes partes de su cuerpo. «El olor en la celda era algo que ni siquiera podemos describir. Como a descomposición, estábamos allí y nos estábamos descomponiendo, nuestra piel, nuestra carne. Allí no éramos seres humanos, éramos carne en descomposición», dice. «Ahora bien, ¿cómo no serlo? La mayor parte del tiempo no hay agua en absoluto, a menudo sólo una hora al día, y a veces no teníamos agua caliente durante días. Hubo semanas enteras en las que no me duché. Tardé más de un mes en recibir jabón. Y allí estábamos, con la misma ropa, porque nadie tenía una muda, y estaba llena de sangre y pus y había un hedor, no de suciedad, sino de muerte. Nuestras ropas estaban empapadas de nuestros cuerpos en descomposición».

Taufik dijo que «sólo había agua corriente una hora al día. No sólo para las duchas, sino en general, incluso para los retretes. Así que, durante esa hora, 12 personas en la celda tenían que hacer todo lo que requería agua, incluidas sus necesidades naturales. Obviamente, era insoportable. Y además, como la mayor parte de la comida estaba en mal estado, todos teníamos problemas digestivos casi todo el tiempo. No te puedes imaginar lo mal cómo apestaba nuestra celda». 
En estas condiciones, la salud de los prisioneros se deterioraba de forma evidente. Una pérdida de peso tan rápida, por ejemplo, hace que el cuerpo consuma su propio tejido muscular. Cuando Mondher fue puesto en libertad, le contó a su mujer Sana, que es enfermera, que estaba tan sucio que el sudor le había teñido la ropa de naranja. Ella lo miró y le preguntó: «¿Y la orina?». Él respondió: «Sí, también he meado sangre». «Idiota», le gritó ella, “eso no era suciedad, era tu cuerpo rechazando los músculos que se había comido”.

Los análisis de sangre de casi todas las personas que conocía mostraban que sufrían desnutrición y graves carencias de hierro, minerales esenciales y vitaminas. Pero incluso la atención médica es un lujo. No sabemos lo que ocurre en las enfermerías de las cárceles, pero para los presos ellas no existen. El tratamiento regular simplemente ha cesado. De vez en cuando, una enfermera visita las celdas, pero no se administra ningún tratamiento, y el «examen» se resume a una conversación a través de la puerta de la celda. La respuesta médica, en el mejor de los casos, es paracetamol y, más a menudo, algo parecido a «bebe un poco de agua». 

Ni siquiera hace falta decir que no hay suficiente agua en las celdas, ya que la mayor parte del tiempo no hay agua corriente. A veces pasa una semana o más sin que ni siquiera el enfermero visite el bloque.
Y si se habla poco de violaciones, no hace falta mencionar las humillaciones sexuales: se han difundido en las redes sociales vídeos de presos a los que el servicio penitenciario conduce completamente desnudos. Estos actos no podrían haber sido documentados sino por los propios guardias, que pretendían jactarse de sus acciones. El uso del cacheo como oportunidad para la agresión sexual, a menudo mediante golpes en la ingle con la mano o con el detector de metales, es una experiencia casi constante, descrita regularmente por presos que han estado en diferentes cárceles.

No he oído hablar de agresiones a mujeres de forma directa, obviamente. Lo que sí he oído, y no una sola vez, es sobre la falta de material sanitario durante la menstruación y su uso para humillar. Tras las primeras palizas el día de su detención, Munira fue conducida a la prisión de Sharon. Al entrar en la prisión, todo el mundo es sometido a un registro corporal, pero el cacheo al desnudo no es la norma y requiere motivos razonables para sospechar que el preso oculta un objeto prohibido. El cacheo al desnudo también requiere la aprobación del funcionario encargado. Durante el cacheo, no había ningún funcionario a cargo de Munira y, desde luego, no había ningún procedimiento organizado para verificar una sospecha razonable. Munira fue empujada por dos guardias femeninas a una pequeña sala de registro, donde la obligaron a quitarse toda la ropa, incluida la ropa interior y el sujetador, y a ponerse de rodillas. Tras dejarla sola unos minutos, una de las guardias volvió, la golpeó y se marchó. Al final, le devolvieron la ropa y le permitieron vestirse. 

Al día siguiente le vino la regla. Le dieron una compresa y tuvo que conformarse con ella durante todo el periodo de la regla. Y lo mismo les ocurrió a todas. Cuando le dieron el alta, sufría una infección y una grave inflamación de las vías urinarias.

Epílogo

Sde Teiman era el lugar más terrible para estar recluido, y supuestamente por eso lo cerraron. De hecho, es difícil pensar en las descripciones de horror y de atrocidad que salieron de este campo de tortura sin pensar en el lugar como uno de los círculos del infierno. Pero no en vano el Estado accedió a trasladar a los allí recluidos a otros lugares, principalmente Nitzan y Ofer. Sde Teiman o no, Israel retiene a miles de personas en campos de tortura, y al menos 68 de ellas han perdido la vida. Sólo desde principios de diciembre se ha informado de la muerte de otros cuatro detenidos. Uno de ellos, Mahmad Walid Ali, de 45 años, del campo de Nour Shams, cerca de Tulkarem, murió apenas una semana después de su detención. La tortura en todas sus formas -hambre, humillación, agresión sexual, promiscuidad, palizas y muerte- no se produce por casualidad. Juntas, constituyen la política israelí. Ésa es la realidad.


 



14/01/2025

JONATHAN POLLAK
“I saw that the floor was covered with blood. I felt fear run like electricity through my body. I knew exactly what was about to come”
Testimonies from the Zionist gulag

Rape. Starvation. Fatal beatings. Mistreatment. Something fundamental has changed in Israeli prisons. None of my Palestinian friends who have recently been released are the same people they used to be

Jonathan Pollak, Haaretz  , 9/1/2025
Translated by Shofty Shmaha, Tlaxcala

Tlaxcala's Note: Haaretz finally translated this article from Hebrew into English, allaying our fears that they wouldn't. You can read their version here 

Jonathan Pollak (1982) was one of the founders of the Israeli group Anarchists Against the Wall in 2003. Wounded and imprisoned on several occasions, he contributes to the daily Haaretz. In particular, he refused to appear before a civilian court, demanding to be tried by a military tribunal, like a common Palestinian, which he was obviously refused.

 

Jonathan Pollak facing an Israeli soldier during a protest against the closure of the main road in the Palestinian village of Beit Dajan, near Nablus, occupied West Bank, Friday, March 9, 2012. (Anne Paq/Activestills)



Jonathan Pollak at the Jerusalem Magistrate's Court, arrested as part of an unprecedented legal campaign by the Zionist organization Ad Kan, January 15, 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)



Activists hold up posters in support of Jonathan Pollak during the weekly demonstration in the Palestinian town of Beita, in the occupied West Bank, February 3, 2023. (Wahaj Banimoufleh)


Jonathan Pollak alongside his lawyer Riham Nasra at the Petah Tikva court during his trial for throwing stones during a demonstration against the Jewish settler outpost of Eviatar in Beita, occupied West Bank, September 28, 2023. (Oren Ziv)

When I returned to the territories [occupied since 1967] after a long detention following a demonstration in the village of Beita, the West Bank was very different from what I knew. Here too, Israel has lost its nerve. Murders of civilians, attacks by settlers acting with the army, mass arrests. Fear and terror around every corner. And this silence, a crushing silence. Even before my release, it was clear that something fundamental had changed. A few days after October 7, Ibrahim Alwadi, a friend from the village of Qusra, was killed along with his son Ahmad. They were shot as they accompanied four Palestinians who had been shot the day before - three by settlers who had invaded the village, the fourth by soldiers who were accompanying them.

After my release, I realized that something very bad was happening in the prisons. Over the past year, as I regained my freedom, thousands of Palestinians - including many friends and acquaintances - were arrested en masse by Israel. As they began to be released, their testimonies painted a systematic picture of torture. Fatal beatings are a recurring motif in every account. It happens in prisoner counts, during cell searches, at every movement from one place to another. The situation is so serious that some inmates ask their lawyers to hold hearings without their presence, because the path from the cell to the room where the camera is installed is a path of pain and humiliation.

I hesitated for a long time about how to share the testimonies I heard from my friends who had returned from detention. After all, I'm not revealing any new details here. Everything, down to the smallest detail, already fills volume upon volume in the reports of human rights organizations. But for me, these are not the stories of faraway people. These are people I have known and who have survived hell. None of them is the same person they once were. I seek to tell what I’ve heard from my friends, an experience shared by countless others, even while changing their names and obscuring identifiable details. After all, the fear of reprisals recurred in every conversation.

Blows and blood

I visited Malek a few days after his release. A yellow gate and guard tower blocked the path that once led to the village from the main road. Most of the other roads passing through the neighboring villages were all blocked. Only one winding road, near the Byzantine church that Israel blew up in 2002, remained open. For years, this village had been like a second home to me, and this is the first time I’ve been back there since my release. 

Malek was detained for 18 days. He was interrogated three times, and during all the interrogations, he was asked trivial questions. He was therefore convinced that he would be transferred to administrative detention - that is, without trial and without evidence, without being charged with anything, under a veneer of secret suspicion and with no time limit. This is indeed the fate of most Palestinian detainees now. 

After the first interrogation, he was taken to the Garden of Torment. During the day, the guards would remove mattresses and blankets from the cells and return them in the evening when they were barely dry, and sometimes still wet. Malek describes the cold of winter nights in Jerusalem as arrows penetrating flesh to the bones. He tells how they beat him and the other inmates at every opportunity. At every count, every search, every movement from one place to another, everything was an opportunity to hit and humiliate.

“Once, during the morning count,” he told me, ”we were all on our knees, our faces turned towards the beds. One of the guards grabbed me from behind, handcuffed my hands and feet, and said in Hebrew, 'Come on, move'. He lifted me up by the handcuffs, behind my back, and led me bent over across the courtyard next to the cells. To get out, there's a sort of small room you must go through, between two doors with a small window”. I know exactly which little room he’s talking about, I’ve passed through it dozens of times. It's a security passage where, at a given moment, only one of the doors can be opened. “So we got there,” Malek continues, “and they slammed me against the door, my face against the window. I looked inside and saw that the floor was covered in clotted blood. I felt fear run through my body like electricity. I knew exactly what was going to happen. They opened the door, one came in and stood by the window at the back, blocked it, and the other threw me inside onto the floor. They kicked me. I tried to protect my head, but my hands were handcuffed, so I didn’t really have any way of doing that. They were murderous blows. I really thought they might kill me. I don’t know how long it lasted. At some point, I remembered that the night before, someone had said to me, “When they hit you, scream at the top of your lungs. What do you care? It can’t get any worse, and maybe someone will hear and come.” So I started shouting really loud, and indeed, someone did come. I don't understand Hebrew, but there was some shouting between him and them. Then they left and he took me away. I had blood coming out of my mouth and nose”.

Khaled, one of my closest friends, also suffered from the violence of the guards. When he was released from prison after eight months’ administrative detention, his son didn’t recognize him from afar. He ran the distance between Ofer prison and his home in Beitunia. Later, he said that he hadn’t been told that the administrative detention was over, and he was afraid that there had been a mistake and that they would soon arrest him again. This had already happened to someone who was with him in the cell. In the photo his son sent me a few minutes after their meeting, he looks like a human shadow. All over his body - his shoulders, arms, back, face, legs - were signs of violence. When I came to visit him, he stood up to kiss me, but when I took him in my arms, he groaned in pain. A few days later, examinations showed edema around the spine and a rib that had healed.
In the Megiddo prison

Every action is an opportunity to hit and humiliate

Another testimony I heard from Nizar, who was already in administrative detention before October 7, and has since been transferred to several prisons, including Megiddo. One evening, the guards entered the cell next door and he could hear the blows and cries of pain from his cell. After a while, the guards picked up an inmate and threw him alone into the isolation cell. During the night and the following day, he moaned in pain and never stopped shouting “my belly” and calling for help. No one came. This continued the following night. Towards morning, the cries stopped. The next day, when a nurse came to take a look around the ward, they understood from the tumult and the screams of the guards that the inmate was dead. To this day, Nizar doesn't know who it was. It was forbidden to speak between cells, and he doesn't know what day it was. 

After his release, he realized that during the time he was detained, this detainee had not been the only one to die in Megiddo. Tawfik, who was released in winter from Gilboa prison, told me that during a check of the area by prison officers, one of the inmates complained that he wasn’t allowed out into the yard. In response, one of the officers said to him: “You want the yard? Say thank you for not being in the Hamas tunnels in Gaza”. Then, for two weeks, every day during the noon count, they took them out into the yard and ordered them to lie on the cold ground for two hours. Even in the rain. While they lay there, the guards walked around the yard with dogs. Sometimes the dogs would pass between them, and sometimes they’d actually step on the inmates lying down; they’d walk all over them.

According to Tawfik, every time an inmate met a lawyer, it came at a price. “I knew every time that the way back, between the visiting room and the ward, would add at least three more volleys of blows. But I never refused to go. You were in a five-star prison. You don’t understand what it’s like to be 12 people in a cell where even six are cramped. It’s like living in a closed circle. I didn’t mind at all what they were going to do to me. Just seeing someone else talking to you like a human being, maybe seeing something in the corridor on the way, that was worth everything to me”.

Munther Amira   - the only one here to appear under his real name - was released from prison by surprise before the end of his period of administrative detention. Even today, no one knows why. Unlike many others who have been warned and fear reprisals, Amira told the cameras about the catastrophe in the prisons, calling them cemeteries for the living. He told me that one night, a Kt’ar unit burst into their cell at Ofer prison, accompanied by two dogs. They ordered the inmates to strip down to their underwear and lie on the floor, then ordered the dogs to sniff their bodies and faces. Then they ordered the prisoners to get dressed, led them to the showers and rinsed them with cold water while clothed. On another occasion, he tried to call a nurse for help after an inmate attempted suicide. The punishment for calling for help was another raid by the Kt’ar unit. This time, they ordered the inmates to lie on top of each other and beat them with truncheons. At one point, one of the guards spread their legs and hit them in the testicles with a truncheon. 

 Hunger and disease

Munther lost 33 kilos during his detention. I don't know how many kilos Khaled lost, having always been a slim man, but in the photo sent to me, I saw a human skeleton. In the living room of his house, the light from the lamp then revealed two deep depressions where his cheeks used to be. His eyes were surrounded by a red outline, that of someone who hadn't slept in weeks. On his skinny arms hung loose skin that looked as if it had been artificially attached, like plastic wrap. Blood tests on both showed severe deficiencies. Everyone I spoke to, regardless of the prison they passed through, repeated almost exactly the same menu, which is sometimes updated, or rather reduced. The last version I heard, from Ofer prison, was: for breakfast, one and a half boxes of cheese for a cell of 12 people, three slices of bread per person, 2 or 3 vegetables, usually a cucumber or a tomato, for the whole cell. Once every four days, 250 grams of jam for the whole cell. For lunch, one disposable plastic cup with rice per person, two spoonfuls of lentils, a few vegetables, three slices of bread. At dinner, two spoonfuls (coffee, not soup spoons) of hummus and tahini per person, a few vegetables, three slices of bread per person. Sometimes another cup of rice, sometimes a falafel ball (just one!) or an egg, which is usually a bit spoiled, sometimes with red dots, sometimes blue. And that’s it. Nazar told me: “It’s not just the quantity. Even what's already been brought in isn’t edible. The rice is barely cooked, almost everything is spoiled. And you know, there are even real children there, the ones who have never been in prison. We've tried to take care of them, to give them our rotten food. But if you give a little of your food away, it's like committing suicide. In the prison there is now a famine (maja'a مَجَاعَة), and it's not a natural disaster, it’s the policy of the prison service.”

Recently, hunger has even increased. Because of the cramped conditions, the prison service is finding ways to make the cells even tighter. Public areas, canteens - every place has become an extra cell. The number of prisoners in the cells, which were already overcrowded before, has increased still further. There are sections where 50 extra prisoners have been added, but the amount of food has remained the same. Not surprisingly, prisoners are losing a third or more of their body weight in just a few months.

Food is not the only thing lacking in prison, and inmates are in fact not allowed to own anything other than a single set of clothes. A shirt, a pair of underwear, a pair of socks, a pair of pants, a sweatshirt. That's it. For the duration of their detention. I remember once, when Munther's lawyer Riham Nasra visited him, he came into the visiting room barefoot. It was winter and freezing cold in Ofer. When she asked him why, he simply said: “There aren't any”. A quarter of all Palestinian prisoners suffer from scabies, according to a statement by the prison service itself in court. Nizar was released when his skin was healing. The lesions on his skin no longer bled, but scabs still covered large parts of his body. “The smell in the cell was something you can't even describe. Like decomposition, we were there and we were decomposing, our skin, our flesh. We’re not human beings there, we’re decomposing flesh,” he says. “Now, how could we not be? Most of the time there's no water at all, often only an hour a day, and sometimes we had no hot water for days. There were whole weeks when I didn't have a shower. It took me over a month to get soap. And there we are, in the same clothes, because nobody has a change of clothes, and they’re full of blood and pus and there’s a stench, not of dirt, but of death. Our clothes were soaked with our decomposing bodies”.

Tawfik recounted that “there was only running water for an hour a day. Not just for showers, but in general, even for toilets. So, during that hour, 12 people in the cell had to do everything that required water, including natural needs. Obviously, this was unbearable. And also, because most of the food was spoiled, we all had digestive problems almost all the time. You can't imagine how bad our cell stank”.

In such conditions, the health of the prisoners obviously deteriorates. Such rapid weight loss, for example, forces the body to consume its own muscle tissue. When Munther was released, he told his wife Sana, who is a nurse, that he was so dirty that his sweat had dyed his clothes orange. She looked at him and asked, “What about the urine?” He replied, “Yes, I peed blood too.” “You idiot,” she yelled at him, ”that wasn't dirt, that was your body rejecting the muscles it had eaten”.

Blood tests on almost everyone I knew showed that they suffered from malnutrition and severe deficiencies of iron, essential minerals and vitamins. But even medical care is a luxury. We don't know what goes on in the prison infirmaries, but for the prisoners, they don’t exist. Regular treatment has simply ceased. From time to time, a nurse makes a tour of the cells, but no treatment is administered, and the “examination” amounts to a conversation through the cell door. The medical response, at best, is paracetamol and, more often, something along the lines of “drink some water”. Needless to say, there's not enough water in the cells, as there's no running water most of the time. Sometimes a week or more goes by without even the nurse visiting the block.

And if there’s little talk of rape, there’s no need to mention sexual humiliation - videos of prisoners being led around completely naked by the prison service have been posted on social networks. These acts could not have been documented other than by the guards themselves, who sought to brag about their actions. The use of the search as an opportunity for sexual assault, often by hitting the groin with the hand or metal detector, is an almost constant experience, regularly described by prisoners who have been in different prisons.

I didn’t hear about assaults on women first hand, obviously. What I have heard, and not once, is the lack of hygienic material during menstruation and its use to humiliate. After the first beating on the day of her arrest, Mounira was taken to Sharon prison. On entering the prison, everyone goes through a body search, but a strip search is not the norm and requires reasonable cause to suspect that the inmate is hiding a prohibited object. A strip search also requires the approval of the officer in charge. During the search, no officer was there for Mounira, and certainly no organized procedure to verify reasonable suspicion. Mounira was pushed by two female guards into a small search room, where they forced her to remove all her clothes, including her underwear and bra, and get down on her knees. After leaving her alone for a few minutes, one of the guards came back, hit her and left. In the end, her clothes were returned to her, and she was allowed to get dressed. The next day was the first day of her period. She was given a sanitary pad and had to make do with it for the whole of her period. And it was the same for all of them. By the time she was released, she was suffering from an infection and severe inflammation of the urinary tract.

Epilogue

Sde Teiman was the most terrible place of detention, and this is supposedly why they closed it down. Indeed, it’s hard to think of the descriptions of horror and atrocity that came out of this torture camp without thinking of the place as one of the circles of hell. But it was not without reason that the state agreed to transfer those held there to other locations - principally Nitzan and Ofer. Sde Teiman or not, Israel is holding thousands of people in torture camps, and at least 68 of them have lost their lives. Since the beginning of December alone, the deaths of four more detainees have been reported. One of them, Mahmad Walid Ali, 45, from the Nour Shams camp near Tulkarm, died just one week after his arrest. Torture in all its forms - hunger, humiliation, sexual assault, promiscuity, beatings and death - does not happen by chance. Together, they constitute Israeli policy. This is the reality.