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27/01/2025

L'autre Grand absent d’Auschwitz

Il y a eu ce 27 janvier un autre grand absent que la Russie aux cérémonies de célébration du 80ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz par l’Armée rouge. Ci-dessous le commentaire de Gideon Levy sur cette absence, publié le 23 décembre dernier


D’Auschwitz à Gaza, avec une escale à La Haye

Gideon LevyHaaretz , 23/12/2024
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Benjamin Netanyahou ne se rendra pas en Pologne le mois prochain pour la principale cérémonie marquant le 80e anniversaire de la libération du camp de la mort d’Auschwitz, car il craint d’être arrêté sur la base du mandat émis à son encontre par la Cour pénale internationale de La Haye.

Cette ironie amère et peu subtile de l’histoire fournit une confluence surréaliste qui était presque inimaginable jusqu’à présent : il suffit d’imaginer le premier ministre atterrissant à Cracovie, arrivant à l’entrée principale d’Auschwitz et étant arrêté par la police polonaise à l’entrée, sous le slogan « Arbeit macht frei » (« Le travail libère ») ; il suffit de considérer que de tous les personnages et pays, c’est le premier ministre d’Israël qui est empêché d’assister à la commémoration des membres de son peuple en raison de la menace du droit international qui plane au-dessus de sa tête. Le chancelier allemand, oui ; Netanyahou, non.

Il y a 80 ans, la libération d’Auschwitz aurait semblé être l’événement le plus insensé que l’on puisse imaginer. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il y a 80 ans, les Juifs ont eu le choix entre deux héritages : « Plus jamais les Juifs ne seront confrontés à un danger similaire », ou « Plus jamais personne dans le monde ne sera confronté à un danger similaire ». Israël a clairement choisi la première option, avec un ajout fatal : Après Auschwitz, les Juifs sont autorisés à faire n’importe quoi.

Au cours de l’année écoulée, Israël a appliqué cette doctrine comme jamais auparavant. Un premier ministre qui a évité une cérémonie à Auschwitz en est peut-être l’illustration la plus flagrante. Le fait que, de tous les endroits du monde, Auschwitz soit le premier où Netanyahou craint de se rendre, relève du symbolisme et de la justice historique.

D’autres chefs d’État assisteront à la cérémonie, mais pas Netanyahou. Il est recherché par le tribunal - qui a été créé à la suite des événements d’Auschwitz - car il est soupçonné de crimes de guerre qui, à une vitesse alarmante, ressemblent de plus en plus aux crimes d’Auschwitz.

La distance entre Auschwitz et Gaza, avec une escale à La Haye, est encore énorme, mais on ne peut plus soutenir que la comparaison est absurde.

Après avoir lu le rapport cauchemardesque de Yaniv Kubovich sur ce qui se passe dans le couloir de la mort à Netzarim, on se rend compte que cette distance se réduit de jour en jour.

Il a toujours été tabou de comparer quoi que ce soit à l’Holocauste, et à juste titre. Il n’y a jamais rien eu de comparable. Les pires crimes de l’occupation [sionistes des territoires depuis 1967, NdT] pâlissent en comparaison des crimes d’Auschwitz.

De plus, cette comparaison a toujours laissé Israël blanc comme neige et ses accusateurs comme des antisémites : après tout, il n’y a pas de camps de la mort à Gaza, de sorte que chaque accusation peut être facilement réfutée. Il n’y a pas de camps de la mort, donc les FDI sont l’armée la plus morale au monde. Il n’y aura jamais de camps de la mort à Gaza, et pourtant les comparaisons commencent à se faire entendre sous les décombres et les charniers.

Lorsque les Palestiniens de Gaza savent que là où rôdent des meutes de chiens errants, il y a des cadavres humains mangés par les chiens, les souvenirs de l’Holocauste commencent à remonter à la surface.

Lorsque, dans la bande de Gaza occupée, il existe une ligne imaginaire de la mort et que quiconque la franchit est voué à la mort, même un enfant affamé ou handicapé, le souvenir de l’Holocauste commence à se faire entendre.

Et lorsque le nettoyage ethnique est mené dans le nord de Gaza, suivi de signes évidents de génocide dans toute la bande, la mémoire de l’Holocauste gronde déjà.

Le 7 octobre 2023 apparaît de plus en plus comme un tournant fatidique pour Israël, bien plus qu’il n’y paraît actuellement, semblable seulement à sa calamité précédente, la guerre de 1967, qui n’a pas non plus été diagnostiquée à temps. Lors de la guerre des Six jours, Israël a perdu son humilité, et le 7 octobre, il a perdu son humanité. Dans les deux cas, les dommages sont irréversibles.

Entre-temps, nous devons considérer l’occasion historique et absorber sa signification : une cérémonie commémorant le 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz, les dirigeants mondiaux marchent en silence, les derniers survivants vivants marchent à leurs côtés, et la place du premier ministre de l’État qui a surgi des cendres de l’Holocauste est vacante.

Elle est vacante parce que son État est devenu un paria et parce qu’il est recherché par le tribunal le plus respecté qui juge les criminels de guerre. Il convient de sortir un instant la tête du scandale Hanni Bleiweiss et de laffaire Feldstein: Netanyahou ne sera pas à Auschwitz, parce qu’il est recherché pour crimes de guerre.


L’artiste norvégien Rune Furelid a provoqué un scandale lorsqu’il a exposé cette œuvre à  Ålesund il y a quelques mois. La citation à côté de Bibi « Faites aux autres ce que les autres vous font » est un détournement d’une phrase de l’Évangile selon Mathieu, "tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes" (7:12 est devenu 7:10 en référence au 7 octobre)

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
La controverse entre Bolívar et Irvine
La naissance du Venezuela comme acteur international

 Washington a dès le début des luttes d’indépendance des colonies espagnoles des Amériques adopté une « neutralité » plutôt hostile. 5 ans avant la proclamation de la « Doctrine Monroe » (1823), un « incident » diplomatique voit le Venezuela en lutte devenir un acteur international, à l’occasion de la controverse entre Simón Bolívar et l’envoyé spécial de Washington, John Irvine. La querelle concerne la saisie de deux goélettes yankees cherchant à approvisionner en armes, en tabac et en nourriture les positions espagnoles mises sous blocus par l’armée de libération vénézuélienne. L’enjeu de cette affaire était la reconnaissance de la souveraineté vénézuélienne par les USA. Sergio Rodríguez Gelfenstein reconstitue cette page d’histoire, plus actuelle que jamais.

Traduit de l’espagnol (Abya Yala) par Rosa Llorens
Édité par Fausto Giudice

Éditions The Glocal Workshop/L’Atelier Glocal
Collection “Tezcatlipoca” n° 6
Janvier 2025

230 pages, format A5

Classification Dewey : 918.4 – 973-980.02-981 – 987.04

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Tout soutien bienvenu

Table des matières

I. En guise de prologue 6

II. 1817 : premières mesures d’organisation de la nouvelle République 27

III. La situation politique internationale et son influence sur la lutte pour l’indépendance  40

IV. Les premières actions diplomatiques de la Troisième République 65

Les relations de la Troisième République avec les USA 85

VI. La situation internationale en 1818 106

VII La controverse entre Bolívar et Irvine 119

VIII. Épilogue 154

Annexes : Lettres de Bolívar à Irvine 165

Bibliographie 223

Les artisan·es de ce livre  228

26/01/2025

TIGRILLO L. ANUDO
La Casa del Trueno
La oligarquía colombiana en el origen de la tragedia del Catatumbo

Tigrillo L. Anudo, 26-1-2025

El Catatumbo es una región donde caen muchos rayos debido a su sistema montañoso y de vientos que producen nubes de tormenta con descargas eléctricas. El río Catatumbo, desprendido del Cerro de las Jurisdicciones, atraviesa el departamento de Norte de Santander, sigue hacia Venezuela para desembocar en el lago de Maracaibo. Ábrego, Convención, El Tarra, El Carmen, La Playa de Belén, Hacarí, San Calixto, Teorama, Tibu, Río de Oro, Ocaña, Sardinata, son los municipios en el área de su influencia. 


Después de los conquistadores españoles, las empresas petroleras estadounidenses hicieron tronar el suelo de estas tierras fértiles para extraer ya no el oro amarillo sino el oro negro. Sangre indígena barí corrió otra vez en luchas de resistencia desigual frente a la pólvora. Las insurgencias llegaron a esta región en los años 70 para continuar la pelea por la soberanía contra el colonialismo extractivista del petróleo. Luego, en los años 90, llegaron los paramilitares a expulsarlos, lanzando los cadáveres de sus víctimas al río Catatumbo, otra inmensa fosa común como el Magdalena y el Cauca. Ahora, en la década del 2020, son los reductos de las guerrillas tozudas y erráticas las que se disputan el dominio de la región, se aniquilan entre sí y desplazan a la población civil.

A pesar de ser una región rica en recursos energéticos y naturales, los pobladores del Catatumbo han sido históricamente abandonados por todos los gobiernos. El petróleo que les inunda no ha servido para obtener buenos servicios públicos, redes apropiadas de alcantarillados y acueductos, eficientes hospitales, soluciones de vivienda, oferta en educación técnica y superior, producción agrícola e industrial próspera. No tienen vías terciarias, carecen de seguridad, cuidado del ambiente y apoyo del Estado. Ni el petróleo, ni el carbón, ni el agua abundante, logran retroceder el estado de pobreza e incertidumbre en que allí viven. Sólo, las plantaciones de coca les ha permitido pagar la comida, costear los pasajes, cancelar los útiles de colegios, comprarse una muda de ropa. Gracias a la hoja de coca han sobrevivido.

Territorio ancestral, de lengua barí-chibcha-motilona, de bosques, cerros, serranías, selvas, ríos. Territorio de memoria independentista, de resistencias y luchas populares; paso de campesinos, indígenas, negros y mulatos, en las luchas libertadoras lideradas por Bolívar, en las luchas por el buen vivir. La Casa del Trueno a la que llegaron otras detonaciones desatadas por los políticos, las guerrillas, los paramilitares. El balance de la crisis humanitaria ocasionada por la guerra fratricida entre elenos y farianos en los últimos 10 días es de 80 muertos, 40.000 desplazados, civiles confinados - secuestrados y desaparecidos, un centenar de guerrilleros rendidos. Una tragedia.

Esta tragedia es entonces, el resultado de la ausencia bicentenaria de un Estado justo en esa región. Los políticos conservadores, liberales, del Cambio Radical, Partido de La U y Centro Democrático han saqueado los recursos públicos destinados a su desarrollo. El actual gobernador de Norte de Santander, William Villamizar Laguado, es uno de los principales responsables de la crisis humanitaria y el terror que vive El Catatumbo. Tiene 14 procesos de investigación que no progresan en la Fiscalía delegada en la Corte Suprema de Justicia.  Había sido separado en sus dos primeros periodos como gobernador por corrupción. Aún así, volvió a ser elegido por tercera vez para gobernador. Todo su engranaje político alrededor a cargo de la administración pública en Norte de Santander es la directa culpable de lo que ocurre actualmente. Los políticos convirtieron ese departamento en territorio de rapiña, minería ilegal, robo de petróleo, saqueo de los dineros públicos, cultivos de coca, muerte y desolación.

La política en Norte de Santander en un antro de abyección e ignominia. Está involucrada en los robos a la Unidad Nacional de Gestión de Riesgo y Desastres –UNGRD-, en procesos de extinción de dominio, en compraventa de inmuebles entre familiares del gobernador, en nepotismo en cargos públicos, en negocios con predios del Catatumbo, contratos para El Catatumbo, contratos con hospitales de municipios del Catatumbo, alianzas con paramilitares. ¿Cómo se pretende que no explote un desangre y tragedia como la que sucede hoy? Si los dineros para el desarrollo de vías terciarias, de centros de salud, de escuelas, de agua potable, de apoyo a la agricultura, se lo roban esos políticos. ¿Cómo evitar que los campesinos no acudan a los sembrados de coca como alternativa para la sobrevivencia?

Mientras políticos como William Villamizar y compañía estén administrando el Norte de Santander, no habrá superación de esa crisis. Ellos viven de la guerra, la azuzan, atizan el río revuelto. Cocinan el caldo de cultivo para que broten grupos de todos los pelambres. Villamizar compra líderes sociales, hasta a reinsertados del conflicto armado. El gobierno nacional decidió intervenir con ejército y ayuda humanitaria en la guerra que libran jóvenes con camuflados. Su principal objetivo es salvar a la población civil atrapada en el fuego cruzado, también salvar la vida de los guerrilleros. La prioridad es la defensa de la vida. Como solución de fondo, ha prometido impulsar la sustitución de cultivos ilícitos y la promoción de una economía legal popular. Ese debe ser el camino para las regiones azotadas por el narcotráfico y las rentas ilegales, Nariño, Putumayo, Guaviare, Cauca, Arauca, Chocó.  


Los elenos –ELN-, quienes surgieron como revolucionarios a favor del pueblo oprimido en los años 60, cambiaron de ideología. Ya no son ni la sombra de los líderes intelectuales y religiosos que fundaron esa guerrilla. Igual sucede con los farianos –Farc-, inspirados en grandes luchadores populares del mundo como Fidel Castro, el Ché Guevara, Patricio Lumumba. Las guerrillas de izquierda las creó la historia ante tanto autoritarismo, saqueo y humillación de las castas dominantes. Pero esas mismas guerrillas cayeron en la trampa que combatían, fueron engullidas por la lógica de avaricia individualista del capitalismo. Muchas vidas valientes e inocentes sucumbieron en la guerra desigual contra un ejército asesino al servicio de una Delincuencia Política Organizada –DPO-, sostenido con todas las armas enviadas por Estados Unidos e Israel. Lo más trágico e incongruente es que ahora se exterminan entre ellas mismas.

Siempre perdieron los de abajo. Los “guerrilleros” actuales son pueblo pobre usado, defendiendo riqueza ilícita. Los soldados son pueblo uniformado tratando de contrarrestar un remolino que se lleva todo por delante. La lucha contra las drogas es una lucha perdida mientras no se legalice ese producto y se instale un modelo económico cooperativo que sustituya con buenos atractivos la dinámica del narcotráfico. La corrupción política es la semilla de las economías ilegales. Los políticos sembraron de saqueo e inmoralidad los departamentos; ahora cosechan rentas ilícitas en grupos de distintas layas.

Esa tragedia de El Catatumbo es utilizada por la Oposición Terrorista Saqueadora –OTS- para consolidar el falso relato contra el gobierno del Presidente Petro y con el cual pretenden volver al gobierno en el 2026. En esta coyuntura, el gobierno nacional podría radicalizar su accionar y liberar de la jaula a dos pájaros. Por un lado, profundizar la persecución a los carteles de la droga, ampliar la toma de zonas altamente cocaleras y conflictivas con el ejército y la justicia social (opciones de subsistencia, salud, educación, tecnología); por otro lado, desmontar el engaño de que la fuerza pública esta maniatada y que el gobierno paga a criminales para no delinquir.  

El Catatumbo y Norte de Santander son la radiografía de la situación que se vive en la mayoría de los departamentos. Son territorios de clanes políticos, carteles del narcotráfico, red mafiosa de contratistas y guerrilleros enajenados. El gobierno nacional puede intensificar un plan de recuperación de los departamentos para el desarrollo democrático y popular. Denunciar sin tregua a la DPO y la OTS, motivar permanentemente a quitarle los departamentos a estos delincuentes, a través de la organización popular, la denuncia, los murales, el arte, las asambleas populares, las elecciones. Que quede claro para la ciudadanía que si no arrebatamos a esas estructuras los territorios donde somos casi parias, no habrá avances significativos en la transformación del modelo socioeconómico. 

Es el momento de llevar el Estado Justo a las regiones, con conmoción interior, si es necesario, a los departamentos más afectados. Transformar los acontecimientos que llevan a la oposición a vociferar “fracasó la Paz Total”, para no permitirles vender seguridad con el fin de conseguir votos. Sustitución de cultivos al máximo, fortalecimiento de las cooperativas, promover una red cooperativa nacional fuerte, impulsar el tejido social desde las realizaciones humanas. Ejecución focalizada. Ejecución y más ejecución. Iniciativas para reducir el costo de los servicios públicos, eliminar los peajes, disminuir el 4 x 1.000, Propuestas para bajar los tributos y costos fijos a los pequeños y medianos comerciantes. Más tierra para los campesinos, más paneles solares, más conectividad en lugares apartados. Líneas ferrocarrileras, vías para no ricos, contratación de obras con acciones comunales.


El año y medio que queda al gobierno del cambio debería ser un periodo donde se lancen todas las apuestas para preparar reformas estructurales y de mayor calado en el próximo gobierno. Que el pueblo quede empoderado para apoyar el proyecto de cambio que apenas comienza. Lo poco que se pudo hacer en los primeros 4 años de gobierno democrático y popular debe continuar a través de la elección de otro gobierno igual. No puede volver la DPO ni la OTS al gobierno.

Promover la Unión Cívico-Militar. Pueblo y ejército unidos por el desarrollo de las regiones, con ingeniería militar, con la mano de obra militar, con los profesionales militares, con las bandas y orquestas militares. En sincronía con las organizaciones sociales, campesinas, trabajadoras, comunales, mingas, colectivos ambientales. El ejército, además de ingresar en zonas conflictivas con la misión sagrada de proteger la vida, puede ayudar también a aliviar las carencias en obras de infraestructura. Los tentáculos del crimen organizado están expandiéndose por la geografía nacional. Están copando regiones del departamento de Antioquia luego de incursionar en municipios del Valle de Aburrá. El Clan del Golfo está en Buriticá (minas de oro), Briceño; está entrando a municipios del Oriente antioqueño como La Ceja, Guarne y otros. Ahora tienen estructura en Jericó y Támesis (mina Quebradona).

Es mejor ir varios pasos adelante, previniendo los saboteos e intentos desestabilizadores que la DPO va a emprender durante el próximo año y medio de gobierno progresista. Se la van a jugar toda para crear problemas de orden público, paros, escaramuzas, guerras intergrupales. Desplegar al máximo labores de inteligencia, teniendo en cuenta que van a atentar contra la seguridad nacional. Cualquier descuido o debilidad puede salir muy caro en tranquilidad, vidas, movilidad, economía. Es probable que el gobierno nacional deba recurrir nuevamente a la figura de la conmoción interior. La oligarquía colombiana, patrona de la DPO, es la más cruel del planeta. Colombia entera es una Casa de Truenos.


FRANÇOIS VIDAL
La “Maganomics” de Trump o el regreso de los locos años veinte

El programa económico del nuevo presidente es una réplica casi perfecta del que dio lugar a los locos años veinte y... a la Gran Depresión.

Por supuesto, la economía globalizada de 2025 tiene poco en común con la de los años de entreguerras. Pero echar la vista atrás a la década republicana de los años veinte nos da una idea de lo que podría traer la aplicación del programa económico de Donald Trump, afirma François Vidal.

 François Vidal,  Les Échos , 16/1/2025
Traducido por Luis Casado 

François Vidal (1967) es Director Editorial en funciones del diario francés Les Échos, donde trabaja desde 1999.   
Un presidente usamericano puede ocultar a otro. O más bien a otros tres. Donald Trump se presenta a menudo como el heredero de Ronald Reagan. El hecho de que haya tomado prestado su lema de campaña, el famoso MAGA, «Make America Great Again», sin duda tiene algo que ver.

Marcha contra el hambre en los USA, cuando la Gran Depresión

Tampoco su gusto compartido por los chistes, los discursos musculosos y las firmes convicciones conservadoras. Pero, contrariamente a lo que se suele decir, esta «filiación» no afecta al ámbito económico.

En este ámbito, la inspiración de Donald Trump se encuentra un poco más atrás en la historia estadounidense. A los años veinte y al trío de presidentes republicanos que tomaron entonces las riendas del país. Los Maganomics son una réplica casi perfecta de los de los locos años veinte.

 

¿Aguantarán los frenos?
, viñeta de CK Berryman, 1925: Calvin Coolidge y Andrew Mellon en una carrera de coches cuesta abajo hacia la «reducción de impuestos», mientras que el burro del Partido Demócrata y el hombre que representa a la Cámara de Comercio de EE. UU. gritan «Au, dale gas».

  Andrew Mellon, el multimillonario clave de la época

Reducción de impuestos para los más ricos, recortes del gasto federal, desregulación total, límites a la inmigración, subida de aranceles... Todas estas medidas, que constituyen la columna vertebral de la «economía» de la candidatura Trump 2024, estaban en el centro de las políticas seguidas por Warren Harding, Calvin Coolidge y Herbert Hoover (al menos durante los primeros meses de su mandato).

Adeptos del «laissez-faire» en materia económica, los tres hombres liberalizaron constantemente la economía usamericana en nombre de la estimulación del crecimiento, protegiéndola al mismo tiempo de una competencia extranjera inevitablemente desleal.

Como resultado, en ocho años el tipo impositivo máximo se redujo del 73% al 25%, el presupuesto del Estado se redujo en un tercio y las reglas se suavizaron considerablemente, sobre todo en el sector bancario. Los aranceles aduaneros pasaron del 40% en 1922 al 60% a principios de los años treinta.

E incluso entonces, ¡un multimillonario desempeñó un papel clave en el plan! Andrew Mellon, banquero e industrial de éxito, fue secretario del Tesoro desde marzo de 1921 hasta febrero de 1932, uno de los mandatos más largos de la historia usamericana.

¡Tan cerca y tan lejos!, viñeta de CK Berryman, entre 1925 y 1929:  el secretario del Tesoro, Andrew Mellon, de pie frente a una enorme bolsa con la etiqueta «Excedente de EE. UU. de casi doscientos millones», muestra un cartel que dice «No habrá reducción de impuestos. Secretario Mellon» al ciudadano de a pie que sostiene su sombrero vacío (etiquetado como Contribuyente) en sus manos.

El unilateralismo actual de Donald Trump es un eco del aislacionismo de los años veinte

Dos factores comunes pueden explicar que, con un siglo de diferencia, se apliquen las mismas recetas. En primer lugar, la idea de que se está abriendo una nueva frontera económica y de que hay que eliminar los obstáculos que podrían entorpecer su exploración.

Con la electrificación y la taylorización de la industria sustituidas por la revolución de la inteligencia artificial.

En segundo lugar, el mismo deseo de cerrar fronteras para explotar todo el potencial del país. El unilateralismo actual de Donald Trump es un eco del aislacionismo de los años veinte.

Así que, por supuesto, la economía globalizada de 2025 tiene poco en común con la de los años de entreguerras. Pero merece la pena echar un vistazo al historial de esta década republicana para hacerse una idea de cómo podría desarrollarse el programa económico de Donald Trump.

El riesgo de un resultado similar

En primer lugar, porque los «locos años veinte» no usurparon su nombre. En el espacio de una década, la economía usamericana creció un 42%, una media de algo más del 4% anual... Una fase de prosperidad sin parangón en la historia del país. En segundo lugar, por supuesto, porque provocó un crack bursátil en vísperas de los años 30, desencadenando un colapso económico general con efectos en todo el mundo.

De repente, esta política, que había eliminado muchas de las barreras a la actividad económica, se vio envuelta en sus excesos, sumiendo en la pobreza a millones de usamericanos.

Los USA tardaron diez años en recuperar el PIB de 1929...

¿Debemos temer que las mismas causas produzcan los mismos efectos? Una cosa es cierta: la combinación de políticas liberales y proteccionistas que la administración Trump se dispone a poner en juego tiene lugar en un entorno muy diferente. Mientras que en la década de 1920, la combinación de políticas se diseñó para reactivar una economía en la que el Estado desempeñó un papel importante en la inmediata posguerra, la América de 2025 no padece los mismos males.

En realidad, no está sobreadministrada. Sin embargo, está mucho más endeudada. Sobre todo, lleva quince años en expansión continua (apenas interrumpida por Covid-19). Lo mismo puede decirse del mercado bursátil. Wall Street vuela de récord en récord, pareciendo dar más razón que nunca a quienes creen que se ha formado una burbuja en los mercados financieros. Pero esto no significa que estemos en enero de 1929 y no a principios de 1921...

GIDEON LEVY
Kitsch et mensonges pour le retour des 4 “otages”
L'illusion israélienne de la grande “unité nationale”

Gideon Levy, Haaretz , 24/1/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Non seulement les quatre soldates enlevées sont rentrées chez elles samedi, mais le pays tout entier est revenu à lui-même, à son autoglorification, à son unité trompeuse, à ses fausses célébrations de victoire, à ses sentiments de supériorité, à l’ultranationalisme et à l’incitation à la violence.


La joie personnelle émouvante des membres des familles et des amis, dont le monde s’est effondré au cours de l’année écoulée, s’est transformée en un carnaval national démesuré. Nous nous y étions déjà habitués, mais samedi, nous nous sommes injecté une overdose de kitsch et de mensonges.

Après plus d’une année épouvantable, il est facile de comprendre le besoin d’être heureux, ne serait-ce qu’un instant, voire le besoin de s’enorgueillir et de se féliciter. Mais la célébration de samedi est allée bien au-delà. Comme si la joie naturelle du retour des soldates ne suffisait pas, il a fallu la couvrir de mensonges. Le besoin de propagande et d’incitation, précisément en ce jour de grande joie nationale, atteste du fait que quelque chose de mauvais bouillonne sous le couvert des embrassades, des baisers et des larmes partagés avec Karina, Naama, Daniella et Liri.

On nous a menti samedi. Le mensonge de la victoire totale sur le Hamas a volé en éclats, à la vue d’un Hamas organisé, ordonné et armé, souverain de Gaza, organisant une cérémonie de libération avec une scène et quelques figurants. Si victoire il y a eu samedi, c’est celle d’une organisation qui, après 16 mois de frappes aériennes, de tueries et de destructions, s’est relevée de ses cendres et de ses ruines, toujours debout, vivante et en pleine forme.

On nous a dit que cette organisation était nazie, cruelle, monstrueuse, démoniaque - non seulement dans les discours excités de la rue, mais aussi par les plus grands présentateurs de télévision, la voix d’Israël et ceux qui arrangent la réalité. La réalité, comment dire, était quelque peu en contradiction avec ces déclarations.

La compétition entre les présentateurs de télévision pour savoir qui pouvait le plus vilipender le Hamas dans leurs studios était en contradiction grotesque avec le spectacle réconfortant et relativement encourageant des femmes libérées de leur captivité. Elles se tenaient droites, distribuaient des sourires, tenaient des sacs contenant des souvenirs qui leur avaient été donnés par leurs ravisseurs.

Elles n’avaient pas du tout la même allure que les détenus palestiniens à leur libération, dont certains au moins ont l’air de véritables épaves. On peut supposer qu’à l’avenir, nous assisterons à des scènes plus dures de libération d’otages israéliens, et il est évident qu’il ne faut pas prendre à la légère les souffrances endurées par les soldates libérées, mais ce n’est pas à ça que ressemblent des personnes libérées par des nazis.

Regardez-nous, comme nous sommes beaux, comme nous sanctifions la vie. Nous sommes prêts à payer n’importe quel prix pour libérer nos otages. Cette perception de soi contraste avec la vérité persistante et contrariante selon laquelle la cérémonie de samedi aurait pu avoir lieu il y a huit mois, peut-être dans les jours qui ont suivi le 7 octobre. L’affirmation selon laquelle eux sanctifient la mort et nous la vie est peut-être le plus vil des mensonges.

Après 50 000 morts, pour la plupart d’innocents, causées par les forces de défense israéliennes, , il est inutile de gaspiller des mots sur cette idée. Israël sanctifie à peine la vie de ses propres fils - avec plus de 800 soldats morts au combat, on peut en douter - et ne sanctifie définitivement pas la vie d’un quelconque être humain.

Rien n’est moins cher en Israël que la vie d’un Palestinien, en temps de guerre comme au quotidien. Demandez à Gaza quelle valeur les soldats et les pilotes israéliens attribuent à la vie humaine. Ceux qui ont systématiquement détruit tous les hôpitaux de Gaza, tiré sur les ambulances et tué des centaines de secouristes n’ont pas sanctifié la vie, mais l’ont écrasée.

La solidarité a également été falsifiée ad nauseam samedi. Un ruban jaune sur une voiture n’est pas de la solidarité. Les Israéliens se soucient les uns des autres ? C’est une plaisanterie. Parcourez les autoroutes, faites la queue, considérez la falsification massive des documents d’invalidité. Ce n’est pas de la solidarité ou de l’attention réciproque, c’est le règne des puissants ; c’est chacun pour soi, et aucune parole noble ne peut cacher cette réalité.

Samedi, Israël a célébré le retour de quatre otages. La joie était sincère, émouvante et générale. Mais le maquillage était de mauvaise qualité, les accessoires bon marché et le kitsch rappelait Bollywood. Avec un peu plus de vérité et moins de mensonges, cette célébration aurait pu être beaucoup plus complète.


25/01/2025

GIDEON LEVY
Khalida Jarrar : lorsque cette otage a été libérée cette semaine, (presque) tout le monde en Israël s’en est foutu

Après avoir été détenue cinq fois, dont quatre sans même avoir été jugée, Khalida Jarrar, députée palestinienne chevronnée, a été libérée de sa prison israélienne dans le cadre de la première étape de l’accord sur les otages. Khalida Jarrar a elle aussi été prise en otage ; elle a été arrachée de force à son domicile et emprisonnée sans aucune charge.

Jarrar, après sa libération cette semaine. Photo Alex Levac

Gideon Levy  & Alex Levac, Haaretz , 24/1/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Deux images postées ensemble sur les réseaux sociaux cette semaine racontent toute l’histoire : L’une concerne la libération de l’ancienne prisonnière Khalida Jarrar, dans la banlieue de Ramallah, tôt lundi matin ; l’autre concerne les trois femmes otages israéliennes qui ont été libérées dans la bande de Gaza la veille au soir.

Face à l’émotion et à la joie émanant de l’image des trois Israéliennes, Romi Gonen, Emily Damari et Doron Steinbrecher, la photo de la Palestinienne libérée est déchirante. Les images affichées d’elle avant sa dernière incarcération de 13 mois racontaient également l’histoire d’une femme qui n’est plus que l’ombre d’elle-même. Certaines connaissances ne la reconnaissaient même pas sur la photo de cette semaine.

La couverture médiatique a également raconté l’histoire : c’était pratiquement un festival de libération pour les otages israéliennes, avec une couverture interminable en direct ici et à l’étranger, des images fixes et vidéo de joie et d’allégresse - comparée à la sombre libération de Jarrar, aux petites heures d’un matin glacial, non loin d’une prison de Cisjordanie, qui n’a suscité pratiquement aucun intérêt de la part des médias locaux et une maigre couverture de la part des médias internationaux.

Mme Jarrar, qui fêtera ses 62 ans le mois prochain, a été libérée après avoir été jetée en prison, en détention administrative, c’est-à-dire sans procès, comme lors de quatre des cinq incarcérations précédentes qu’elle avait subies. Mais quiconque a suivi le sort de cette combattante palestinienne déterminée - la première prisonnière palestinienne, une prisonnière politique à tous égards - qui n’a jamais été condamnée pour avoir perpétré une quelconque violence, n’a pu s’empêcher de remarquer les différences : Jarrar n’avait jamais eu l’air aussi bouleversée après sa libération. Les changements illégaux et inhumains apportés aux conditions de détention des Palestiniens arrêtés ou détenus après le 7 octobre, et sous la direction du ministre de la sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, ont laissé leur marque sur elle, comme sur chaque détenu·e palestinien·ne dans un établissement israélien.

Khalida Jarrar à sa libération après 13 mois de détention dans une prison israélienne. L’ombre d’elle-même. Photo Leo Correa/ AP

Khalida Jarrar a elle aussi été une otage. Elle a été arrachée de force à son domicile et emprisonnée sans qu’aucune charge ou accusation n’ait été formellement retenue contre elle, si ce n’est le fait d’être Palestinienne et opposante au régime d’occupation. La lutte pour sa libération a été menée à une échelle limitée ; il est inutile de songer à la comparer aux campagnes mondiales visant à accélérer la libération de nos otages. Les présidents usaméricains et les grands d’Europe n’ont jamais rencontré le mari de Jarrar ; la fille du couple n’a jamais été invitée à s’adresser au Conseil de sécurité des Nations unies pour réclamer la libération de la prisonnière. Dans le cas des otages comme dans celui de Jarrar, la Croix-Rouge internationale n’a pas été autorisée à rendre visite aux otages, pas plus que leurs familles, bien entendu. Aujourd’hui, avec la libération de Jarrar dans le cadre de la première étape de l’accord sur les otages - ainsi que celle de 89 autres prisonniers palestiniens, dont une grande majorité de femmes - certains pourraient tenter de comparer les conditions d’incarcération dans les tunnels du Hamas à Gaza à celles des cellules humides des prisons de Neve Tirtza et de Damon.

Une demi-journée après sa libération, Jarrar semblait déjà rajeunie, comme si elle était presque redevenue elle-même malgré les tourments qu’elle avait endurés. Lundi en fin d’après-midi, un flot de Palestiniens a afflué dans la vaste salle de banquet de l’église catholique de la vieille ville de Ramallah pour saluer Jarrar à l’occasion de sa liberté retrouvée. Elle se tenait à l’entrée de la salle avec son mari, Ghassan, et, portant un masque chirurgical en raison de sa santé fragile, elle a embrassé et serré la main des milliers de personnes présentes. Toutes les personnes présentes étaient envahies par l’excitation et la joie.

Tous ceux qui se sont déchaînés cette semaine contre le député Ayman Odeh (Hadash-Ta’al), pour avoir osé exprimer sa joie à l’occasion de la libération des otages des deux camps, sont contaminés par le fascisme : il est à la fois permis et nécessaire de se réjouir de la libération de Jarrar, sans que cela n’affecte le moins du monde la joie que procure la libération de Gonen, Damari et Steinbrecher. Elle et elles méritent bien la liberté qu’elles ont retrouvée. Leur joie devrait être une expérience humaine transcendante.

La salle de Ramallah m’a fait penser à une autre salle, celle d’une église protestante de Ramallah, où, il y a trois ans et demi, Ghassan Jarrar était le seul parent présent aux funérailles de l’une de ses deux filles, Suha, décédée subitement à l’âge de 31 ans. Ce jour-là, des milliers de personnes sont venues présenter leurs condoléances au père endeuillé, mais Israël n’a pas autorisé la mère, Khalida, qui était également en prison à l’époque, à assister aux funérailles. À l’époque, Ben-Gvir n’était pas encore sur la photo : c’est le représentant du camp supposé éclairé, Omer Bar-Lev (travailliste), ministre de la sécurité publique (comme on appelait alors ce portefeuille), qui a empêché Jarrar d’être présente.

En effet, au cours de chacune de ses cinq incarcérations, un membre de la famille proche de Jarrar est décédé, et elle n’a été autorisée à accompagner aucun d’entre eux dans son dernier voyage. Dans l’église catholique, cette semaine, l’atmosphère était radicalement différente de ces occasions : il y avait enfin une vraie joie, même si elle était contenue et teintée de douleur. Jarrar était de nouveau chez elle.

Dans un coin de la salle, alors que la foule s’agite, Ghassan décrit ce que sa femme a subi, alors même qu’elle continue à serrer des mains au milieu d’une scène qui ressemble à une sorte de réception de la fête de l’indépendance. Ancien prisonnier lui-même, il a accompagné les luttes et les incarcérations de sa femme avec un amour et un soutien sans bornes, et il avait l’air d’un jeune marié le jour de ses noces. Tout son corps rayonnait de bonheur, même si sa femme faisait preuve d’une certaine retenue.

Khalida Jarrar a été placée en détention le 26 décembre 2023, deux mois après le début de l’offensive terrestre dans la bande de Gaza, dans le cadre des arrestations massives et indiscriminées auxquelles Israël procédait également en Cisjordanie. Son interrogatoire a été bref. Après tout, qu’y avait-il de plus à demander après tous les interrogatoires précédents ? Jarrar, qui a été légalement élue à l’Assemblée législative palestinienne et n’a jamais été condamnée pour autre chose que « l’appartenance à une association illégale » - sous un régime où toute association palestinienne est illégale - a de nouveau été enlevée à son domicile de Ramallah.

Elle a d’abord été incarcérée à la prison de Damon, avec d’autres femmes détenues pour des raisons de sécurité, mais le 12 août 2024, l’administration pénitentiaire a décidé de la punir, d’abord sans aucune explication, en la plaçant à l’isolement, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Pour cela, elle a été transférée à Neve Tirtza, qui héberge des femmes criminelles, et non des détenues de sécurité.

Ghassan, qui est presque devenu avocat à la suite des nombreuses arrestations de sa femme, a expliqué à l’époque qu’avant d’imposer l’isolement, la loi exige qu’une audience soit organisée pour le détenu afin qu’il puisse se défendre. L’audience de Khalida n’a eu lieu que le 19 septembre, soit 37 jours après qu’elle a été coupée du monde, ce qui n’est pas tout à fait conforme au protocole. Selon l’explication donnée ce jour-là, quelques détenues avaient témoigné qu’elle avait tenté de les pousser à se rebeller contre les autorités pénitentiaires. D’où l’isolement.

Les conditions : une cellule de 2,5 x 1,5 mètres, un lit en béton avec un mince matelas, une couverture et demie, selon Ghassan, pour lutter contre le froid hivernal ; des toilettes sans porte, pas d’eau la majeure partie de la journée, pas d’ouverture, pas même une fente. À un moment donné, Ghassan nous a dit que l’avocate de Khalida lui avait dit que sa femme malade s’allongeait souvent à côté de la porte, essayant de respirer un peu d’air frais à travers l’espace étroit entre la porte et le sol.


Ghassan, le mari de Khalida Jarrar, à droite, avec son frère. Photo Alex Levac

« Je n’ai pas d’air à respirer », a dit Khalida à son avocate - un commentaire qui a pris une certaine importance mythologique, devenant un hashtag sur les médias sociaux palestiniens. [lire ici]

Ghassan a raconté qu’au début, Khalida n’avait pas de matériel de nettoyage à utiliser pour nettoyer la cellule, qui puait. Elle n’a reçu une brosse à cheveux qu’il y a quelques semaines et n’a pas toujours reçu ses médicaments contre la tension artérielle, le diabète et l’anémie. Bien qu’elle ait été autorisée, après une courte période, à se rendre dans une cour de prison vide pendant 45 minutes par jour, il lui était interdit d’entrer en contact avec qui que ce soit. Il en a été ainsi jusqu’à sa libération cette semaine - près de cinq mois de coupure totale avec le monde.

Cette semaine, tard dans la nuit, sur la place de Beitunia, Khalida et Ghassan ont été réunis. La vidéo de leur première étreinte est aussi émouvante que les clips de nos otages libérés avec leurs familles. Il pleure, elle est plus calme. Elle a ensuite été examinée à l’hôpital gouvernemental de Ramallah - comme nos captives l’ont été au centre médical de Sheba -, a été libérée peu après, puis convoquée de nouveau en urgence en raison des résultats de l’un des tests ; elle a finalement été libérée à l’aube.

Le couple s’est d’abord rendu au cimetière, où Khalida a déposé une rose rouge sur la tombe de sa fille Suha. Ils se sont également rendus sur la tombe d’un autre membre de leur famille, qu’ils avaient élevé comme un fils et qui est également décédé jeune. Elles se sont ensuite rendues dans un salon de beauté ouvert spécialement pour Khalida - les salons de Ramallah sont fermés le lundi. Lorsqu’ils sont arrivés à l’église, Khalida avait été virtuellement transformée, ses cheveux étant à nouveau teints en noir.

Lorsqu’on lui demande depuis combien de temps ils sont mariés, Ghassan répond « un mois ». « Je respire Khalida et je vis Khalida. Et lorsqu’elle est arrêtée, mon temps s’arrête », explique-t-il. C’est ce qu’il ressent, après 40 ans de mariage, de lutte et de séparation. « Chaque année, je l’aime de plus en plus », murmure-t-il. En mai, il prévoit de se rendre au Canada pour voir leur autre fille, Yafa, puis de la ramener à Ramallah pour rendre visite à sa petite-fille, Suha, âgée de presque deux ans et demi et nommée d’après sa tante. Pour sa part, Khalida n’a pas le droit de quitter la Cisjordanie : elle est trop dangereuse.

Y aura-t-il une sixième arrestation ? Ghassan : « Je ne la laisserai pas continuer. Je suis inquiet pour son bien-être. Nous avions convenu de ne jamais intervenir dans les activités de l’autre, mais cette fois-ci, j’userai de mon influence. »


ROSA LLORENS
Arsenic, vieilles dentelles et canal de Panama

Rosa Llorens, 25/1/2025

Arsenic et vieilles dentelles (1944), de Frank Capra, est un chef d’œuvre du cinéma comique. C’est une farce macabre et désopilante à la mode Halloween, avec un Cary Grant déchaîné en meneur de revue. Mais le film rejoint aujourd’hui l’actualité brûlante, grâce à un personnage qui se prend pour le Président Théodore Roosevelt, promoteur du canal de Panama, et qu’on pourrait présenter comme l’inspirateur de Trump.

Le film est situé dans un contexte historique précis. Il nous introduit d’abord dans une ambiance hollandaise, loin du présent : la maison des deux gentilles empoisonneuses se trouve près d’un cimetière ouvert en 1654, avec des stèles portant des noms néerlandais (New York s’est d’abord appelée la Nouvelle Amsterdam et n’a été conquise par les Anglais qu’en 1664). Mais on va bientôt revenir à un passé plus proche, avec le personnage de Teddy, le frère des deux vieilles dames, qui nous offre un condensé de l’œuvre militaire et impérialiste des deux mandats (1901-1909) de Théodore Roosevelt.

En fait, il y a un rapport étroit entre la localisation (le cimetière hollandais du vieux Brooklyn) et le personnage de Th. Roosevelt : celui-ci est issu d‘ancêtres huguenots et hollandais, arrivés en Nouvelle Angleterre peu après le Mayflower [les Brewster du film sont, eux, des descendants des colons descendus du Mayflower]; il fait partie d’une grande famille patricienne, d’où vient aussi Franklin Roosevelt, son cousin éloigné, qui épousera sa nièce, Eleanor. (À eux deux, les Roosevelt totalisent 20 ans de règne, tantôt républicain, tantôt démocrate). Peut-on voir dans Arsenic... un hommage, ou une insolence, à l’égard de celui qui, lorsque la pièce de Joseph Kesselring (1941), puis le film sortirent, entamait ou terminait son deuxième et avant-dernier mandat présidentiel ?

Ainsi donc, nous voyons d’abord Teddy apporter, pour les œuvres de la police, une caisse de vieux jouets, contenant des maquettes de bateaux : Th. Roosevelt a été secrétaire adjoint à la Marine et a développé l’US Navy, notamment par la construction de cuirassés. Puis, Teddy se livre à sa lubie la plus spectaculaire, monter l’escalier quatre à quatre, en hurlant : « Chargez ! » ; lors de la guerre contre l’Espagne pour la possession de Cuba, Th. Roosevelt a démissionné de son poste pour fonder et entraîner les Rough Riders (les rudes cavaliers), régiment de cavalerie qui a participé à la guerre et à la tête duquel il chargeait en personne (il fut promu colonel, et Teddy porte parfois son uniforme). Le nom de ce régiment est resté très populaire, et se retrouve en particulier dans des noms de clubs sportifs.


Mais ce qui relie ce personnage à l’intrigue, c’est le canal de Panama : chaque fois que les deux charmantes meurtrières font une victime, elles déclarent à Teddy que c’est une victime de la fièvre jaune, et Teddy l’enterre dans ce qu’il croit être le Panama, c’est-à-dire la cave de la maison ; la construction du canal (d’abord sous contrôle français, puis usaméricain) a coûté plus de 30 000 morts [38 000 selon Trump*], dues surtout aux maladies, paludisme ou fièvre jaune. Ainsi, les cadavres s’entassent, dans la cave comme au Panama.

Par contre, il manque, au palmarès de Teddy/Roosevelt, un élément essentiel : la guerre qu’il a fomentée contre la Colombie pour en détacher ce qui n’était qu’une de ses provinces ; le gouvernement colombien acceptait bien de céder en bail la zone du canal, mais voulait un droit de contrôle que les USA ne voulaient pas lui céder. Roosevelt intervint donc militairement, pour, sous prétexte d’indépendance, annexer cette zone (1903). Le Panama « indépendant » fut bien sûr soumis à un protectorat US qui ne prit fin (officiellement) qu’en 1936 (sous le deuxième Roosevelt). Les Colombiens pourraient donc bien rétorquer à Trump : le Panama, c’est à nous.

Teddy sera finalement interné dans un asile de fous de luxe, malgré la réticence de son directeur, qui compte déjà parmi ses pensionnaires sept pseudo-Théodore Roosevelt, ce qui nous rappelle qu’il est considéré comme un des plus importants présidents usaméricains (il fait partie des quatre présidents dont les visages sont sculptés sur le Mont Rushmore).

Roosevelt apparaît donc de façon ambivalente, à la fois prestigieux et burlesque - ce qui pourrait le rapprocher de Trump. Ayant ajouté au domaine d’influence US plusieurs territoires, il a appliqué avant la lettre le slogan : Make America Great. Quant aux rodomontades de Trump, elles pourraient se résumer par le slogan : « Chargez ! ».


Bronco Buster, sous le portrait du président Andrew Jackson, un ancien marchand d'esclaves, à main gauche du bureau présidentiel

Chargez contre le Panama, chargez contre le Groenland, chargez contre le Canada, chargez contre le Mexique ! (On hésite à sourire, car on trouvera peut-être bien des cadavres dans la cave). Les analogies entre les deux présidents vont même jusqu’au détail : les Rough Riders offrirent à Roosevelt un moulage de la statuette Bronco Buster, œuvre de Frederic Remington, le peintre du Far West et du mythe du cow-boy ; Trump l’a replacé dans le bureau ovale.

Trump n’innove donc pas tellement : les USA se sont toujours agrandis par la guerre et le pillage, et Th. Roosevelt est le Président qui a durci la doctrine Monroe, revendiquant pour les USA un rôle de « gendarme » en Amérique. Ce qui est nouveau, c’est qu’ils veuillent maintenant piller leurs plus proches alliés, et même des blancs protestants, et qu’ils abandonnent pour cela leur masque démocratico-woke, se contentant de lancer le cri : « Chargez ! ».

NdE
*« Et nous redonnerons au Mont McKinley le nom du grand président William McKinley, là où il devrait être et là où il appartient. Le président McKinley a rendu notre pays très riche grâce à ses tarifs douaniers et à son talent. C'était un homme d'affaires né et il a donné à Teddy Roosevelt l'argent nécessaire pour réaliser bon nombre des grandes choses qu'il a faites, y compris le canal de Panama, qui a été bêtement donné au pays du Panama après que les États-Unis - les États-Unis, je veux dire, pensez-y, ont dépensé plus d'argent que jamais pour un projet auparavant et ont perdu 38 000 vies dans la construction du canal de Panama. » [Donald Trump, discours de prise de fonction, 20/1/2025]

Lire Chantier colossal, morts, révoltes.... Voici la folle histoire du canal de Panama que Trump convoite, par Mathilde GUILBAUD, Ouest-France, 21/1/2025 


23/01/2025

JEFFREY SACHS
L’idéologie génocidaire d’Israël doit être affrontée et stoppée

Les extrémistes violents qui contrôlent aujourd’hui le gouvernement israélien sont convaincus qu’Israël a le droit biblique, voire le mandat religieux, de détruire le peuple palestinien.

Jeffrey D. Sachs, CommonDreams, 30/9/2024
 Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Lorsque le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou est monté à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies la semaine dernière, des dizaines de gouvernements ont quitté l’hémicycle. L’opprobre mondial jeté sur Netanyahou et son gouvernement est dû à la violence dépravée d’Israël à l’encontre de ses voisins arabes. Netanyahou prône une idéologie fondamentaliste qui a fait d’Israël la nation la plus violente du monde.


Netanyahou s’adresse à l’Assemblée générale des Nations unies le 27 septembre 2024 et brandit deux cartes du Moyen-Orient : The Curse, « la malédiction » incluant l’Iran, la Syrie, l’Irak et le Liban ; The Blessing, « la bénédiction » ,  montrant une nouvelle route commerciale traversant l’Arabie Saoudite, protégée par les É.A.U, l’Égypte et le Soudan, sans le Qatar.

Le credo fondamentaliste d’Israël soutient que les Palestiniens n’ont aucun droit à leur propre nation. La Knesset israélienne a récemment adopté une déclaration rejetant la création d’un État palestinien sur ce que la Knesset appelle la Terre d’Israël, c’est-à-dire le territoire situé à l’ouest du Jourdain.
« La Knesset d’Israël s’oppose fermement à la création d’un État palestinien à l’ouest du Jourdain. La création d’un État palestinien au cœur de la Terre d’Israël constituera un danger existentiel pour l’État d’Israël et ses citoyens, perpétuera le conflit israélo-palestinien et déstabilisera la région ».
Qualifier le territoire situé à l’ouest du Jourdain de « cœur de la Terre d’Israël » est stupéfiant. Israël est une partie de la terre à l’ouest du Jourdain, pas la terre entière. La Cour internationale de justice a récemment statué que l’occupation par Israël des terres palestiniennes (celles situées à l’extérieur des frontières d’Israël au 4 juin 1967, avant la guerre de juin 1967) était manifestement illégale. L’Assemblée générale des Nations unies a récemment voté à une écrasante majorité en faveur de la décision de la CIJ et a appelé Israël à se retirer des territoires palestiniens dans un délai d’un an.
Il convient de rappeler que lorsque l’empire britannique a promis une patrie juive en Palestine ottomane en 1917, les Arabes palestiniens constituaient environ 90 % de la population. Au moment du plan de partage des Nations unies de 1947, la population arabe palestinienne représentait environ 67 % de la population, bien que le plan de partage ne proposât de donner aux Arabes que 44 % des terres. Aujourd’hui, Israël revendique 100 % des terres.
Les sources de cette chutzpah israélienne sont nombreuses, la plus importante étant le soutien apporté à Israël par la puissance militaire usaméricaine. Sans le soutien militaire des USA, Israël ne pourrait pas régner sur un régime d’apartheid dans lequel les Arabes palestiniens représentent près de la moitié de la population, mais ne détiennent aucun pouvoir politique. Les générations futures s’étonneront que le lobby israélien ait réussi à manipuler l’armée usaméricaine au détriment de la sécurité nationale des USA et de la paix dans le monde.
Outre l’armée usaméricaine, il existe une autre source d’injustice profonde d’Israël à l’égard du peuple palestinien : le fondamentalisme religieux véhiculé par des fanatiques tels que le fasciste autoproclamé Bezalel Smotrich, ministre israélien des finances et le ministre de la défense nationale Itamar Ben-Gvir. Ces fanatiques s’accrochent au livre biblique de Josué, selon lequel Dieu a promis aux Israélites la terre « du désert du Néguev au sud jusqu’aux montagnes du Liban au nord, de l’Euphrate à l’est jusqu’à la mer Méditerranée à l’ouest » (Josué 1:4).
La semaine dernière, à l’ONU, Netanyahou a une nouvelle fois revendiqué la terre d’Israël sur des bases bibliques : « Lorsque j’ai pris la parole ici l’année dernière, j’ai dit que nous étions confrontés au même choix intemporel que Moïse a présenté au peuple d’Israël il y a des milliers d’années, alors que nous étions sur le point d’entrer dans la Terre promise. Moïse nous a dit que nos actions détermineraient si nous léguerions aux générations futures une bénédiction ou une malédiction ».


Mohammad Sabaaneh

Ce que Netanyahou n’a pas dit à ses collègues dirigeants (dont la plupart avaient de toute façon quitté la salle), c’est que Moïse a tracé un chemin génocidaire vers la Terre promise (Deutéronome 31) :

« [L’Éternel détruira ces nations devant toi, et tu les déposséderas. C’est Josué qui passera devant vous, comme l’Éternel l’a dit. L’Éternel leur fera ce qu’il a fait à Sihon et à Og, rois des Amoréens, et à leur pays, lorsqu’il les a détruits. L’Éternel les livrera devant toi, et tu les traiteras selon tous les commandements que je t’ai prescrits ».
Les extrémistes violents israéliens pensent qu’Israël a l’autorisation biblique, voire un mandat religieux, de détruire le peuple palestinien. Leur héros biblique est Josué, le commandant israélite qui a succédé à Moïse et qui a mené les conquêtes génocidaires des Israélites. (Netanyahou a également fait référence aux Amalécites, un autre cas de génocide d’ennemis des Israélites ordonné par Dieu, dans un « coup de sifflet » clair à l’intention de ses partisans fondamentalistes). Voici le récit biblique de la conquête d’Hébron par Josué (Josué 10) :
« Josué et tout Israël avec lui montèrent d’Églon à Hébron, et ils l’attaquèrent. Ils s’en emparèrent et la frappèrent du tranchant de l’épée, elle, son roi, toutes ses villes et tous ceux qui s’y trouvaient. Il ne laissa aucun survivant, selon tout ce qu’il avait fait à Églon. Il la dévoua par interdit, avec tous ceux qui s’y trouvaient ».
Il y a une profonde ironie dans ce récit génocidaire. Il est presque certain qu’il n’est pas historiquement exact. Rien ne prouve que les royaumes juifs soient nés de génocides. Il est plus probable qu’ils soient nés de communautés cananéennes locales ayant adopté les premières formes de judaïsme. Les fondamentalistes juifs adhèrent à un texte du VIe siècle avant l’ère chrétienne qui est très probablement une reconstruction mythique d’événements supposés survenus plusieurs siècles auparavant, et une forme de bravade politique qui était courante dans la politique de l’ancien Proche-Orient. Le problème, ce sont les politiciens israéliens du XXIe siècle, les colons illégaux et les autres fondamentalistes qui proposent de vivre et de tuer selon la propagande politique du VIe siècle avant notre ère.
Les fondamentalistes violents d’Israël sont en décalage d’environ 2 600 ans avec les formes acceptables d’administration publique et de droit international d’aujourd’hui. Israël est tenu de respecter la charte des Nations unies et les conventions de Genève, et non le livre de Josué. Selon la récente décision de la CIJ et la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies qui l’appuie, Israël doit se retirer dans les douze mois à venir des territoires palestiniens occupés. Selon le droit international, les frontières d’Israël sont celles du 4 juin 1967, et non celles qui vont de l’Euphrate à la mer Méditerranée.
La décision de la CIJ et le vote de l’Assemblée générale des Nations unies ne constituent pas une décision contre l’État d’Israël en tant que tel. Il s’agit uniquement d’une décision contre l’extrémisme, en fait contre l’extrémisme et la malveillance de part et d’autre de la ligne de démarcation. Il y a deux peuples, chacun ayant environ la moitié de la population totale (et les divisions sociales, politiques et idéologiques internes ne manquent pas au sein des deux communautés). Le droit international exige que deux États vivent côte à côte, en paix.
La meilleure solution, que nous devrions rechercher et espérer le plus tôt possible, est que les deux États et les deux peuples s’entendent et se renforcent l’un l’autre. D’ici là, cependant, la solution pratique consistera à envoyer des forces de maintien de la paix et à fortifier les frontières pour protéger chaque partie de l’animosité de l’autre, tout en donnant à chacune la possibilité de prospérer. La situation totalement intolérable et illégale est le statu quo, dans lequel Israël règne brutalement sur le peuple palestinien.
Il faut espérer qu’il y aura bientôt un État de Palestine, souverain et indépendant, que la Knesset le veuille ou non. Ce n’est pas le choix d’Israël, mais le mandat de la communauté mondiale et du droit international. Plus vite l’État de Palestine sera accueilli en tant qu’État membre de l’ONU, avec la sécurité d’Israël et de la Palestine soutenue par les forces de maintien de la paix de l’ONU, plus vite la paix s’installera dans la région.