22/11/2021

GIUSEPPE ONUFRIO
« Phase-down » : le charbon a tiré son épingle du jeu à Glasgow

Giuseppe Onufrio, il manifesto,  14/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Giuseppe Onufrio est physicien, chercheur, écologiste, directeur de Greenpeace Italie. @gonufrio

Une présence européenne décevante, marquée par l'hypocrisie et l'écoblanchiment pur et simple. Le feu vert a été donné pour l'autorisation accélérée des infrastructures de gaz fossiles, incluses dans la taxonomie proposée (pour définir ce qui est "durable") avec l'énergie nucléaire.


La conférence de Glasgow s'est terminée par un texte qui, au départ, était faible, mais qui a été encore affaibli à la dernière minute sur la question de l'élimination du charbon, à la demande de l'Inde.

Le décalage entre l'urgence des actions nécessaires et la lenteur des négociations n'est certes pas nouveau, mais cette fois-ci, il est écrit noir sur blanc.

En effet, si l'on considère les quelques aspects positifs du document, la référence au scénario de limitation à 1,5°C et la nécessité qui en découle de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% au cours de la décennie survivent.

Mais il n'y a pas d'écart entre la tendance actuelle (d'au moins +2,4°C) et les engagements pris pour atteindre l'objectif. La présentation de nouveaux objectifs volontaires est reportée à 2022, ce qui constitue un retard par rapport à la feuille de route fixée à Paris en 2015.

La COP26 devait se tenir l'année dernière et a été reportée en raison de la pandémie. Son importance réside dans le fait que, cinq ans après l'accord de Paris, des engagements plus ambitieux devaient être présentés, comme l'exige le mécanisme de négociation. Dès 2015, il était clair que la tendance des émissions et les engagements déjà pris conduisaient à une augmentation beaucoup plus importante de la température moyenne mondiale, bien supérieure à 2°C et donc en dehors de l'objectif de rester "bien en dessous" de ce seuil et éventuellement vers 1,5°C.

La plus grande déception concerne le charbon. L'amendement proposé par l'Inde, puis approuvé afin de clore les négociations, visant à remplacer l'élimination progressive du charbon par sa réduction (phase-down) est un signe de l'échec de cette COP26. Mais même avec cette édulcoration, le charbon reste la première source d'énergie à éliminer progressivement de la liste et il est dans l'intérêt de tous les pays de le faire, et les pays riches devraient aider à financer cette transition.

21/11/2021

MOHAMED OSMAN
Sudán retrocede peligrosamente

Mohamed Osman, Foreign Policy in Focus, 18/11/2021
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández, Tlaxcala

  

Mohamed Osman es un becario Aryeh Neier en la Open Society Justice Initiative que trabaja en temas de justicia internacional. Colaboró con el Comité Internacional de la Cruz Roja como asesor jurídico en Sudán. También ha llevado a cabo una serie de consultorías y trabajos de investigación sobre derechos humanos durante su estancia en aquel país, incluyendo cuestiones de ciudadanía, derechos de la mujer y derecho islámico.  Obtuvo su licenciatura en Derecho por la Universidad de Jartum, un diploma de posgrado en derechos humanos por la Universidad de Jartum y un máster en derechos humanos internacionales y derecho humanitario por la Universidad de Essex (2015-2016). Su tesis se centró en la aplicación del Estado de derecho por parte de los grupos armados de la oposición en los territorios que controlan.

Desde la toma del poder militar del 25 de octubre, la represión violenta ha vuelto con toda su fuerza. ¿Puede la comunidad internacional apoyar el Estado de derecho?

Usamerican@s de origen sudanés protestan en San Francisco por el golpe militar, octubre de 2021 (Shutterstock)

En septiembre me reuní en Jartum con la madre de un estudiante de medicina asesinado por las fuerzas de seguridad durante las protestas de Sudán de 2018-2019.

“La razón por la que me levanto cada día es porque tengo la pequeña esperanza de poder encontrar justicia para mi hijo”, confiesa. “No solo es por él, sino para evitar que otros padres tengan que enfrentarse a la devastación de perder a sus hijos por culpa de la violencia estatal”.

En este periodo de incertidumbre para Sudán, una cosa está clara: sería fundamentalmente erróneo y peligroso desechar la justicia por los graves abusos pasados y por los más recientes en nombre de la conveniencia política.

Nuestra investigación y la de muchas otras organizaciones para documentar los abusos generalizados en Sudán durante las últimas tres décadas muestra que la impunidad rampante de las atrocidades ha alimentado las violaciones y la inseguridad actuales. Esta impunidad ha permitido durante mucho tiempo que los autores de los abusos que se encuentran a la cabeza de la cadena de mando ejerzan aún más poder.

Líderes clave de la parte militar del gobierno de coalición destituido por los militares el 25 de octubre eran a su vez un remanente del régimen derrocado en abril de 2019, con su propia cuota de presuntos abusos sin respuesta. De hecho, apenas unos meses antes de la firma del acuerdo de transición en agosto de 2019, estos mismos líderes militares -incluyendo a Mohamed Hamdan Dagalo (“Hemedti”), el comandante de las Fuerzas de Apoyo Rápido (FAR)- fueron quienes supervisaron la dispersión violenta de la sentada de los manifestantes en Jartum.

MPPS
Sultana Jaya, violada por el ocupante marroquí; Mohamed Lamin Haddi, desaparecido
Carta al ministro de Asuntos Exteriores de España

He aquí la carta enviada al ministro Albares por
Cristina Martínez Benítez de Lugo, del Movimiento por los Presos Políticos Saharauis

 

Excmo. Sr. ministro de Asuntos Exteriores, Unión Europea y Cooperación
Plaza de la Provincia
28012 - Madrid

    Madrid, 15 de noviembre de 2021

Asunto:   Sultana Jaya, violada por el ocupante marroquí
                Mohamed Lamin Haddi, desaparecido


Excmo. Sr. ministro,

En esta semana se cumplirá un año de confinamiento de la familia Jaya. El tema ha llegado al Parlamento. El diputado Aitor Esteban le preguntó qué pensaba Vd. hacer para salvar la vida de la familia Jaya. También la diputada Marta Rosique preguntaba al Gobierno por la situación de Sultana Jaya, si el Gobierno estaba al corriente, si estaba realizando algún tipo de mediación diplomática con las autoridades marroquíes para poner fin a las violaciones de los derechos humanos en el Sahara Occidental; en caso contrario, si se tenía previsto llevar a cabo alguna acción al respecto, y qué acciones lleva a cabo el Gobierno para velar por la situación que se vive en territorio del Sáhara Occidental. Tampoco en esta ocasión hemos recibido respuesta del Gobierno si no es un corta y pega genérico que muestra una falta de empatía con la situación de Sultana Jaya y su familia y su pueblo. La diputada Rosique estaba haciendo preguntas concretas sobre la acción del Gobierno con respecto a las violaciones de los derechos humanos en el Sahara Occidental ocupado y, específicamente con respecto al caso de las Jaya, y el Gobierno contesta con vaguedades:

 “Los derechos humanos son un principio rector de la política exterior del Gobierno de España, por lo que desde el Ministerio de Asuntos Exteriores, Unión Europea y Cooperación se defienden y promocionan en todos los países.

En todas las relaciones con los países, tanto bilateralmente como a través de la Unión Europea, este Gobierno hace valer su defensa, de manera global y en los casos particulares”.

GIDEON LEVY
Une brève histoire de l’infanticide en Palestine occupée

 Gideon Levy, Haaretz, 20/11/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

D’abord nous avons eu honte, puis nous avons été choqués, et nous avons même enquêté. Puis nous l'avons nié et nous avons menti. Après cela, nous l'avons ignoré et refoulé, nous avons bâillé et perdu tout intérêt. Maintenant, c'est la pire phase de toutes : Nous avons commencé à faire l'éloge des tueurs d'enfants. C'est dire jusqu'où nous sommes allés.

Mohammed al-Durra et son père sur des images tirées d'une vidéo de septembre 2000. Crédit : AP

Le premier enfant dont je me souviens n'avait même pas un jour. Sa mère, Faiza Abou Dahouk, l'a mis au monde à un poste de contrôle. Les soldats l'ont repoussée de là et de deux autres postes de contrôle, jusqu'à ce qu'elle doive le porter, tout au long d'une nuit froide et pluvieuse. Lorsqu'elle est arrivée à l'hôpital, il était déjà mort.

L'affaire a été soulevée lors d'une réunion du cabinet ministériel. Un agent a été licencié et une mini-tempête s'en est suivie. C'était en avril 1996, pendant l'année de l'espoir et des illusions. Quatre ans plus tard, lorsque la seconde Intifada a éclaté, des soldats ont tué Mohammed al-Dura devant les caméras et Israël était déjà passé à la phase des démentis et des mensonges :    Dura n'est pas mort. Les soldats israéliens ne l'ont pas tué ; peut-être s'est-il tiré une balle, peut-être est-il encore en vie aujourd'hui.

Des restes de honte et de culpabilité s'accrochaient encore, d'une manière ou d'une autre. Après cela sont venues 20 années d'indifférence et de complaisance. Des soldats et des pilotes ont tué 2 171 enfants et adolescents, et aucun de ces cas n'a choqué qui que ce soit ici, ni déclenché une véritable enquête ou conduit à un procès. Plus de 2 000 enfants en 20 ans - 100 enfants, trois classes par an. Et tous, jusqu'au dernier, ont été déclarés coupables de leur propre mort.

DELLAIR YOUSSEF
Der deutsche Rassismus blüht unter dem Deckmantel der Sympathie

Dellair Youssef, Raseef22 (Arabisch, Englisch), 26/10/2021
Übersetzt von Fausto Giudice, Tlaxcala

Dellair Youssef ist ein in Berlin lebender Regisseur, Journalist und Autor, geboren in Damaskus, Syrien. @dellair_youssef

„Ich musste mein Land unter bestimmten politischen Umständen verlassen und habe einige schwierige Zeiten durchgemacht, bevor ich nach Berlin kam. Ich dachte immer, dass Berlin der sichere Ort sei, der Ort der Stabilität, an dem ich mein Leben und das Leben meiner Familie aufbauen würde. Aber die mentale Anstrengung und die Energie, die dieser Ort erfordert - die ich vorher nicht kannte und die ich jetzt zu verstehen beginne - erschöpfen mich“, sagt die ägyptische Journalistin Basma Mustafa gegenüber Raseef22.

Anfang 2020 veröffentlichte die britische Zeitung The Guardian ein Interview mit dem zeitgenössischen chinesischen Künstler Ai Weiwei, nachdem er von Berlin nach London gezogen war. Weiwei, der als einer der mächtigsten und einflussreichsten Künstler der Welt gilt, sagte in dem Interview: „Faschismus bedeutet, eine Ideologie für höher als andere zu halten und zu versuchen, diese Ideologie durch die Ablehnung anderer Denkweisen zu reinigen. Das ist Nazismus. Und dieser Nazismus ist im heutigen deutschen Alltag durchaus vorhanden“.

In dem Interview erzählt Ai Weiwei von vielen rassistischen Erfahrungen, die er in den Jahren, in denen er in Berlin lebte, machte, bis er sich schließlich entschloss, Deutschland zu verlassen. Anti-Asiatischer Rassismus ist nicht die einzige Art von Rassismus, mit der die Bewohner Deutschlands täglich konfrontiert werden.

Zusammengesetzter Rassismus im kulturellen Bereich

„Es ist nicht einfach, die Form des Rassismus zu erklären“, sagt der palästinensische Grafikdesigner, Verleger und Mitbegründer der Khan Al-Janub-Bibliothek, Fadi Abdelnour, gegenüber Raseef22. Abdelnour erklärt den deutschen kulturellen institutionellen Rassismus, indem er ihn in mehrere Schichten unterteilt, was ihn wiederum zu einem indirekten Rassismus macht, der sich in Sympathie und Hilfsbereitschaft tarnt. Es handelt sich um ein Stereotyp, das von vielen Faktoren gesteuert wird, z. B. von Angebot und Nachfrage auf dem Markt und vom eurozentrischen Orientalismus.

Der syrische Theaterregisseur Anis Hamdoun sagte gegenüber Raseef22 im Zusammenhang mit der Stereotypisierung arabischer Künstler: „Es ist unter den Kulturschaffenden in Deutschland deutlich zu spüren, dass die Art und Weise, wie Kulturinstitutionen mit Nicht-Deutschen (und in diesem Fall spreche ich vor allem von Syrern) umgehen, darin besteht, dass sie die Künstler in den Bereich des Krieges und der Zerstörung stellen, wo wir so behandelt werden, als ob wir nur eines können - mit Krieg umgehen. Es liegt eine große Ignoranz und Überlegenheit in der Art und Weise, wie sie mit uns umgehen.

„Man kann zum Beispiel eine Finanzierung für einen Film über ISIS oder einen Film über den Krieg in Syrien bekommen, aber es ist nie einfach, eine Finanzierung für ein gemeinschaftsbasiertes Drama in Algerien zu bekommen“, sagt Abdelnour und fügt hinzu, dass Araber immer in einem Bild gezeigt werden, das viel „Unglück“ enthält. „Wir sehen zum Beispiel keine toten weißen Körper, nur sehr selten, während unsere Körper Freiwild sind. Diese Dinge sind unausgesprochen, aber fest verankert, sowohl in der Kultur als auch in der Kunst“.


DELLAIR YOUSSEF
En la Siria de Assad, la escuela es una cárcel
Mini dictaduras y violencia de Estado en las aulas

Dellair Youssef, Syria Untold (inglés, árabe)18/11/2021
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández, Tlaxcala

  

Dellair Youssef es un periodista, escritor y cineasta sirio. Ha dirigido varias películas, como The Princes of the Bees, Exile, Banyas: The Beginnings y Clothesline. También es autor de Tales of this Time, publicado en 2014, y Good Morning Lovelies, publicado en 2020. Youssef vive en Berlín. @dellair_youssef

 

Las escuelas públicas de Siria son feas, se parecen a una cárcel y son a menudo violentas. Tal situación no es fruto del azar, sino de un diseño, argumenta Dellair Youssef.


Las escuelas en Siria son como prisiones. Tienen altos muros y barrotes en las ventanas, y tanto los profesores como las profesoras golpean a sus alumnos con palos de todos los tamaños, colores y formas. Los instructores militares, no muy diferentes de los oficiales del ejército, solían imponer castigos de tipo militar.

 

Tras el inicio del llamado “proceso de desarrollo y modernización” y el ascenso de Bashar al-Asad a la presidencia a principios de la década de 2000, esos instructores militares fueron sustituidos por profesores. Al igual que sus predecesores, mantenían una vigilancia constante sobre los alumnos y estaban obsesionados con la disciplina. La mayoría de ellos eran antiguos oficiales del ejército o voluntarios de los servicios de seguridad y mujabarat. Su misión seguía siendo en gran medida la misma, sólo cambiaban sus títulos.

La violencia que tiene lugar dentro de estas escuelas, además de otros factores vinculados con las condiciones sociales y la relación de las escuelas con el régimen, empuja a muchos estudiantes a abandonar los estudios en las diversas etapas. ¿Qué hay detrás de este fracaso escolar?


Recuerdos de la escuela en Siria

 

Las escenas de violencia que presencié durante más de una década de asistir a las escuelas sirias, desde los primeros cursos hasta la secundaria, son demasiado numerosas para contarlas.

 

En el último año de la escuela primaria, cuando mis compañeros y yo estábamos en sexto grado a la tierna edad de 11 o 12 años, asistí a la escuela Mohieddine bin Arabi en el barrio Rukn al-Din de Damasco. Una de las profesoras solía golpear tanto a los niños como a las niñas. Una vez golpeó brutalmente a un niño de mi clase y después le dio una patada. Luego le dobló el brazo al chico por la espalda y le obligó a apoyarse en su rodilla, rompiéndole el brazo. Volvió a la escuela al día siguiente con el brazo enyesado y se vio obligado a pedir disculpas a la profesora.

 

Más adelante, en octavo curso, por alguna razón, los alumnos tomaron la costumbre de quemar sus libros de texto al terminar sus cursos. Así que el guía de la escuela -el encargado de realizar determinadas tareas logísticas para las clases- se fue un día de la escuela pensando que los alumnos le tendrían miedo y dejarían de quemar sus libros. Al fin y al cabo, tenía fama de ser violento y de golpear a todo el que se interpusiera en su camino con lo que llevara encima. 


20/11/2021

Sergio Rodríguez Gelfenstein
Vers un système international d' « équilibre des forces» ?

Sergio Rodríguez Gelfenstein (bio), 18/11/2021 

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

En avril 2014, l'édition chilienne de mon livre "La balanza de poder. Las razones del equilibrio del sistema internacional" a été publié par l’éditeur Ceibo. En août de la même année, l'excellente édition argentine a été publiée par l’éditeur Biblos. Bien que le livre ait suscité un certain intérêt, notamment dans les milieux universitaires, la vérité est que la réaction la plus répandue a été le scepticisme à l'égard de la proposition, étant donné l'opinion répandue selon laquelle le monde évolue vers un système international multipolaire.

Dessin de Craig Stephens paru dans le South China Morning Post de Hong Kong en mai dernier, à la suite des sanctions prises par les USA et l’UE contre la Russie ("une démonstration de l'unité transatlantique") à la suite de l'emprisonnement de Navalny.

Cependant, la publication la même année du livre d'Henry Kissinger "World Order ", publié pour la première fois en espagnol en janvier 2016 [en fr. L’ordre du monde ; Fayard, 2016, a commencé à changer la perspective sur le sujet. Bien entendu, l'ancien secrétaire d'État et moi-même ne sommes pas d'accord sur le contexte dans lequel nous abordons la question. Dans un article écrit pour le magazine Foreign Affairs en mai 2015, l'ancien conseiller à la sécurité nationale des administrations républicaines de Richard Nixon et de Gerald Ford affirme que pour relever les défis du XXIe siècle, les USA ont d'abord besoin d'une stratégie ciblée, puis d'un changement de tactique pour obtenir les résultats escomptés.

 C'est ce qui a conduit Kissinger à proposer une réévaluation de la politique étrangère usaméricaine en révisant le concept d'équilibre des forces, en se basant sur le fait que les accords ne peuvent être statiques mais doivent être étudiés en mouvement permanent.

La différence entre mon point de vue et celui de Kissinger est qu'il considère l'équilibre des forces du point de vue de la nécessité pour les USA de continuer à maintenir leur leadership mondial et, dans cette mesure, il leur accorde le rôle de conservateur du système. Ce faisant, il viole l'une des règles fondamentales proposées par le chercheur usaméricain Morton A. Kaplan, l'un des principaux spécialistes de la question, comme garantie du fonctionnement de l'équilibre des forces.

L'une de ces règles est qu'aucun acteur essentiel de l'équilibre des forces ne peut être placé au-dessus des autres, au risque de rompre l'équilibre et de conduire à une rupture du système. Cependant, Kissinger affirme que dans le contexte international actuel, seul l'équilibre des forces pourra garantir la paix dans le monde.

De mon point de vue, le risque de l' Équilibre est qu'il entraîne un accord entre les élites du pouvoir mondial au détriment des pays et des peuples du Sud. C'est pourquoi - dans le cas de l'Amérique latine et des Caraïbes - je suis d'avis que seule l'intégration nous donnera de l'espace et de la présence dans un monde futur dans lequel - de mon point de vue et contrairement à la plupart des opinions - les puissances seront orientées vers la recherche de l'équilibre et non de la guerre, utilisant le conflit comme élément organisateur de cet équilibre en faveur de leurs propres intérêts, qui ne sont pas les nôtres.

Sept ans plus tard, ce débat est à nouveau d'actualité, compte tenu de certaines opinions exprimées par certains responsables politiques et militaires qui semblent aller dans le sens de la construction de l'équilibre des forces. Dès le mois de juin de cette année, le colonel-général Alexandre Fomine, vice-ministre russe de la Défense, a averti dans une interview accordée à RT que "la formation d'un nouvel ordre mondial" pouvait être observée aujourd'hui.

Sergio Rodríguez Gelfenstein
¿Hacia un sistema internacional de “Balanza de Poder”?

 Sergio Rodríguez Gelfenstein (bio), 18/11/2021

En abril del año 2014 se publicó la
edición chilena de mi libro “La balanza de poder. Las razones del equilibrio del sistema internacional” por la Editorial Ceibo. En agosto del mismo año salió a la luz la excelente edición argentina por la Editorial Biblos. Aunque la obra despertó cierto interés, sobre todo en espacios académicos, lo cierto es que la respuesta más generalizada fue el escepticismo sobre la propuesta ante la extendida opinión de que el mundo avanza hacia un sistema internacional multipolar.

Viñeta de Craig Stephens en el South China Morning Post, Hong Kong, del mayo pasado tras las sanciones de USA-UE contra Rusia (“una demonstración de unidad transatlántica”) por el encarcelamiento de Navalny

Sin embargo, la publicación ese mismo año del libro “Orden Mundial” de Henry Kissinger, con primera edición en español en enero de 2016 comenzó a cambiar la perspectiva sobre el tema. Por supuesto, el ex secretario de Estado y yo diferimos en el contexto sobre el cual abordamos el asunto. En un artículo escrito para la revista Foreign Affairs en mayo de 2015, el también Consejero de Seguridad Nacional de los gobiernos republicanos de Richard Nixon y Gerald Ford afirma que para abordar los retos del siglo XXI, Estados Unidos necesita, en primer lugar, una estrategia puntual y luego, un cambio de táctica para llegar a los resultados previstos.

Esto es lo que llevaba a Kissinger a proponer una revaloración de la política exterior de Estados Unidos  para lo cual proponía  revisar el concepto de balanza de poder a partir del hecho de que los acuerdos no pueden ser estáticos sino que deben ser estudiados en permanente movimiento.

La diferencia entre mi punto de vista y el de Kissinger es que él visualiza la balanza de poder desde la necesidad de Estados Unidos de seguir manteniendo su liderazgo global, en esa medida, le concede, el papel de preservador del sistema. Con ello, violenta una de las normas fundamentales que propone como garantía de funcionamiento de la Balanza, el investigador estadounidense Morton A. Kaplan, uno de los mayores estudiosos sobre el tema.

Una de esas normas es que ningún actor esencial de la Balanza puede ubicarse por encima del resto so riesgo de que el equilibrio se rompa, produciéndose un quiebre del sistema. No obstante, Kissinger expone que en el contexto internacional actual, solo la Balanza de Poder tendrá capacidad de garantizar la paz en el mundo.

19/11/2021

RAJAA NATOUR
Le problème avec les « histoires palestiniennes » sur Netflix

Rajaa Natour, Haaretz, 17/11/2021

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

                Photo Bar Gordon

Rajaa Natour est une journaliste, poètesse et défenseuse des droits humains palestinienne née dans le village de Qalansawe, dans le Triangle sud de l'actuel District central israélien (Samarie). Elle est titulaire d'une maîtrise en sciences politiques obtenue à l'université de Bradford, au Royaume-Uni. Elle travaille actuellement comme correspondante étrangère aux Pays-Bas pour le quotidien Haaretz. @RajaaNatour

La collection de films que Netflix exhibe fièrement n'a rien de réjouissant : ils se concentrent tous sur la victimisation et l'occupation, au lieu d'oser affronter les problèmes internes des Palestiniens.

Netflix a lancé le 14 octobre la collection "Palestinian Stories", qui comprendra 32 films réalisés par des Palestinien·nes ou racontant des histoires palestiniennes, ce qui a déclenché la colère de divers groupes sionistes opposés au mouvement BDS de boycott d'Israël [NdT]

 

Cet article ne contient ni recommandations de visionnage ni pitié. Netflix a récemment lancé une collection de films palestiniens intitulée "Histoires palestiniennes". Rien ne justifie, ni sur le plan artistique ni sur le plan politique, la frénésie médiatique arabo-palestinienne qui a accompagné sa sortie.


Sur le plan politique,
le lancement ne signale pas nécessairement un changement d'attitude du populaire service de streaming à l'égard des Arabes et des musulmans, dont les représentations sur Netflix sont encore effroyablement stéréotypées. La démarche n'est pas non plus courageuse ni "audacieuse", comme l'a affirmé Ameen Nayfeh, un cinéaste palestinien vivant et travaillant à Ramallah, dans une interview accordée à CNN.

En tant qu'entreprise capitaliste, Netflix a apparemment compris - en particulier après les récents événements survenus dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem -Est et dans des villes mixtes en Israël - que le récit palestinien gagne en popularité au niveau international et devient "sexy". En conséquence, elle a traduit cela en une brillante opération commerciale. En termes de réalisation, il n'y a là rien de nouveau sous le soleil, ni dans la manière dont le cinéma palestinien raconte le récit national, ni en termes de contenu.

 

Une scène de "Giraffada". Crédit : Pyramide International / Netflix

Avant d'aller plus loin, il est important de savoir quel type de films a été sélectionné, quels cinéastes palestiniens ont été honorés par leur inclusion, et quand chaque film est sorti en salle - car ces questions sont essentielles à la discussion.

GIDEON LEVY
Ce que l'armée israélienne fait (ou ne fait pas) aux soldats qui tirent sur des Palestiniens

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 18/11/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Dans 18 affaires de fusillade sur lesquelles l'armée israélienne a enquêté, aucun tireur n'a été traduit en justice.

De gauche à droite : Ezedine al-Batash ; Fehmiye Hrub ; Fadi Washaha ; funérailles de Muhammad Khabisa ; le père de Khabisa tient sa petite-fille dans ses bras. Photos : Nasser Nasser / AP, avec l'aimable autorisation de la famille Hrub, ISSAM RIMAWI / Anadolu Agency via AFP, Alex Levac

 

Il y a deux ans, le 11 novembre 2019, Omar Badawi, 22 ans, est sorti de sa maison dans le camp de réfugiés d'Al-Arroub, dans le sud de la Cisjordanie. Il voulait éteindre un petit feu à l'extérieur, qui avait été allumé par un cocktail Molotov que des adolescents avaient lancé sur des soldats qui avaient envahi le camp, et qui avait manqué sa cible. Badawi est sorti avec une serviette, pour éteindre les flammes qui léchaient le mur de sa maison. Ce fut l'erreur de sa vie. Dès qu'il est sorti, des soldats déployés dans une ruelle voisine ont tiré et l'ont tué. Peut-être pensaient-ils que la serviette représentait une menace mortelle ; après tout, ils pensaient que cela justifiait un tir mortel sur un civil innocent. La séquence des événements - la sortie de Badawi de la maison, la serviette, la fusillade - a été filmée par des journalistes présents sur les lieux. C'est un spectacle sinistre, mais sans équivoque dans ce qu'il montre.

Comme le veut la coutume, les Forces de défense israéliennes ont promis de lancer une enquête, à l'issue de laquelle "les conclusions seront transmises à l'avocat général des armées". C'était il y a deux ans. Il y a un an, à l'occasion de l'anniversaire de la fusillade, Haaretz a demandé à l'unité du porte-parole des FDI où en était l'enquête sur la mort de Badawi. Elle n'est pas encore terminée, m'ont-ils répondu. Une autre année a passé, et cette semaine, l'unité du porte-parole des FDI a communiqué les informations suivantes à Haaretz : « L'un des combattants qui assurait la couverture des troupes a repéré un Palestinien dans la ruelle qui tenait un chiffon blanc, que le combattant a identifié comme faisant partie d'un cocktail Molotov qui n'avait pas encore été allumé, et a tiré sur lui. Le Palestinien a succombé à ses blessures. À la suite de l'incident, une enquête de la police militaire a été lancée, et après examen de ses conclusions, il a été constaté que les preuves recueillies ne justifient pas d'engager des poursuites judiciaires ».

Un jeune homme désarmé qui ne met en danger la vie de personne sort de chez lui, un soldat imagine que la serviette qu'il tient servira à fabriquer un cocktail Molotov et décide d'exécuter sur-le-champ l'individu innocent. Rien dans le comportement du bourreau n'a éveillé les soupçons de l'armée quant à la possibilité qu'un délit quelconque ait été commis - ni homicide involontaire, ni même mort par négligence. Tout dans le comportement du soldat était, aux yeux de l'armée, impeccable, standard, peut-être même louable, et la messe était dite. La facilité intolérable avec laquelle la vie d'un Palestinien a été prise ne valait même pas une réprimande aux yeux de cette armée si morale.

Que tous les soldats voient et sachent, afin qu'ils n'hésitent pas à tirer sur des Palestiniens armés de serviettes.

LUIS CASADO
Je persiste et signe : l’élection présidentiellle au Chili n’est qu’une pantalonnade mégagalactique

 Luis Casado (bio), 19/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Une élection présidentielle a lieu au Chili le dimanche 21 novembre. Plus d'une fois, Luis Casado a rappelé ce refrain de Léo Ferré : "Ils ont voté... Et puis après ?" Le thème est récurrent : quel est l'enjeu des prochaines élections ? Les choses étant ce qu’elles sont, pas grand-chose...

Il y a quelques mois, j'affirmais que le fichu "accord" concocté entre tous les partis du système ["Accord pour la paix et la nouvelle Constitution" du 15/11/2019, NdT] n'avait d'autre objectif que d'arrêter et de désarmer le mouvement insurrectionnel né le 18 octobre 2019. Il est clair que le référendum puis la Convention constitutionnelle n'étaient, à l'origine, qu'une tentative de faire traîner les choses en longueur afin de maintenir le "modèle" économico-politique autant que possible intact.

On connait la suite : tout ne s'est pas déroulé comme prévu et la bagarre continue pour consolider l'institutionnalité fragile et chancelante. La Convention constitutionnelle fait peu à peu partie du paysage et, pour autant que je sache, l'article 1er  de l'insaisissable nouvelle Constitution reste dans les limbes.

La politique, comme on dit en Europe, est devenue gazeuse.

Nous sommes confrontés ici - une fois de plus - à la question de savoir si les mêmes causes produisent les mêmes effets. Ce qui est certain, c'est que des phénomènes similaires se produisent dans différentes parties du monde, et que le Chili non seulement ne fait pas exception, mais sert également d'expérience de laboratoire de référence.

L'imposition d'un libéralisme ultramontain à partir des années 1980 a eu, entre autres, pour conséquence d'atomiser la société, de la désintégrer, comme une sorte d'accrétion inversée qui, au lieu de former une planète, la dissout en corpuscules élémentaires, en poussière interstellaire.

Les structures sociales - syndicats, partis politiques, associations, etc. - se sont affaiblies, ont flétri jusqu'à disparaître, ou ont subsisté comme caricature de ce qu'elles étaient. Si on lui demandait de le faire, la sociologie aurait du mal à définir même les classes sociales, qui, s'étant désintégrées, ne ressemblent plus à ce qu'elles étaient autrefois.

LUIS CASADO
Persisto y firmo: la elección presidencial chilena no es sino una megagaláctica payasada

 Luis Casado (bio), 19/11/2021

Más de una vez Luis Casado recordó esos versos de Leo Ferré: "Votaron... ¿Y ahora qué?" El tema es recurrente. ¿De qué va la próxima elección? ¿Qué está en juego? No mucho... visto lo que hemos visto.

Hace algunos meses afirmé que el dichoso “Acuerdo” cocinero no tenía otro objetivo que detener y desarmar el movimiento insurreccional nacido el 18 de octubre de 2019. Claramente, el plebiscito y luego la Convención Constitucional no fueron, en su origen, sino un intento de darle largas al asunto para mantener, hasta donde fuese posible, incólume el ‘modelo’ económico-político.

Lo sucedido después es conocido: no todo salió a pedir de bocas y la pugna por consolidar la tambaleante y delicuescente institucionalidad sigue ahí. Poco a poco la Convención Constitucional empieza a formar parte del paisaje y, hasta donde sé, el Artículo 1º de la tan esquiva nueva Constitución sigue en el limbo.

La política, como dicen en Europa, se ha gasificado.

Henos aquí –una vez más– frente a la cuestión de saber si las mismas causas producen los mismos efectos. Lo cierto es que surgen fenómenos similares en diversos puntos del globo y Chile no solo no es una excepción, sino que funge de señero experimento de laboratorio.

La imposición de un liberalismo ultramontano a partir de los años 1980 tuvo, entre otras, la consecuencia de atomizar la sociedad, su desagregación, como una suerte de acreción al revés que en vez de formar un planeta lo disuelve en corpúsculos elementales, en polvo interestelar.